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Homme d’un seul livre, d’une grandeur monumentale, Michel de Montaigne inaugure la philosophie
française, d’une manière retrouvable chez Pascal, Descartes ou Alain.
En véritable héritier de l’humanisme, il place au-dessus de toutes les valeurs la personne humaine et la
dignité de l’individu ; en outre, il renoue avec les valeurs de l’Antiquité par une lecture attentive des œuvres
de Sénèque, Plutarque ou Lucrèce et des représentants de l’école du scepticisme, fondée par Pyrrhon d’Elis.
Fils du maire de Bordeaux, Michel de Montaigne a été formé dans l’esprit des valeurs humanistes, selon
une pédagogie originale, inspirée des amis érudits de son père. Un médecin allemand lui apprend à parler
couramment latin, dès l’âge de 4 ans. Les années de collège le mettent en contacte avec les œuvres des
grands Anciens : ses premières références sont les Métamorphoses d’Ovide, l’Enéide de Virgile et les
drames de Plaute. Après avoir étudié la philosophie à Bordeaux et le droit à Toulouse, il débute sa carrière
administrative par un poste de conseiller à la cour des aides de Périgueux et puis au parlement de Bordeaux,
sans en faire une véritable passion. Cette expérience de la magistrature se trouve quand même à la base de
son amitié avec La Boétie, qui l’inspire dans ses idées liées au stoïcisme. Après la mort de son père, il
devient l’héritier et le responsable du domaine familial, ce qui l’encourage à vendre sa charge de conseiller et
à prendre sa retraite, à 37 ans. Entre 1571-1580, il s’isole du monde extérieur et refuse toute responsabilité
pour s’appliquer au « dialogue » avec les textes anciens. Il a l’impression que le monde est menteur, instable,
maléfique, et choisit de se mettre à l’écart. Il alterne ensuite les cures thermales (il est atteint de la maladie de
la gravelle) avec les missions diplomatiques à Paris, à la cour royale, et avec les voyages en Allemagne et en
Italie. Elu maire de Bordeaux en juillet 1583, il réussit à maintenir l’ordre dans cette région.
Œuvres
Les Essais
Journal de voyage (publié posthumément)
La Théologie naturelle de Raymond Sebond (traduction effectuée à la demande de son père)