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Sommaire
SOMMAIRE....................................................................................................................................................II
DÉDICACES..................................................................................................................................................III
REMERCIEMENTS.....................................................................................................................................IV
AVANT – PROPOS.........................................................................................................................................V
TABLE DES ILLUSTRATIONS..................................................................................................................VI
LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS.............................................................................................VIII
ABSTRACT....................................................................................................................................................IX
NOTE DE SYNTHÈSE.................................................................................................................................XI
INTRODUCTION GÉNÉRALE.....................................................................................................................1
PREMIÈRE PARTIE : LE CADRE THÉORIQUE DES PROCÉDURES DE PAIEMENT ET DE
FINANCEMENT DU COMMERCE INTERNATIONAL...........................................................................5
CHAPITRE 1 : LE SOUBASSEMENT DES OPÉRATIONS BANCAIRES DE PAIEMENT INTERNATIONAL.................................6
Section 1 : L’identification des risques bancaires associés au paiement international..............................6
Section 2 : Le change dans les transactions internationales......................................................................16
Section 3 : Les constituants des transactions internationales.....................................................................23
CHAPITRE 2 : LES MODALITÉS ET PROCÉDURES DE PAIEMENT INTERNATIONAL ET LES INSTRUMENTS D’ENGAGEMENT
PAR SIGNATURE.............................................................................................................................................38
Section 1 : Généralités sur le paiement à l’international............................................................................38
Section 2 : Présentation et analyse des différentes modalités de paiement internationales......................49
Section 3 : Les engagements par signature..................................................................................................71
CHAPITRE 3 : LE FINANCEMENT DU COMMERCE INTERNATIONAL ET LA DÉMATÉRIALISATION DES OPÉRATIONS DE
PAIEMENT....................................................................................................................................................89
Section 1 : Les instruments et les méthodes de financement du commerce international.........................90
Section 2 : La dématérialisation des procédures de paiement et leurs impacts sur la finance du
commerce international..............................................................................................................................100
DEUXIÈME PARTIE : LA PRATIQUE DES OPÉRATIONS DE PAIEMENT ET DE
FINANCEMENT DU COMMERCE INTERNATIONAL PAR L’APPROCHE CLASSIQUE ET SUR
PLATEFORME E-BANKING : LE CAS DE LA CITIBANK................................................................136
CHAPITRE 4 : PRÉSENTATION DE CITIGROUP ET DE SA FILIALE MAROCAINE : LA CITI MOROCCO.......................137
Section 1 : Introduction au Citigroup........................................................................................................137
Section 2 : Présentation de Citibank Maghreb..........................................................................................143
CHAPITRE 5 : L’APPLICATION DES MÉTHODES INTERNATIONALES DE PAIEMENTS DOCUMENTAIRES ET DE GARANTIES À
LA CITI MOROCCO.....................................................................................................................................150
Section 1 : La gestion des encaissements documentaires..........................................................................150
Section 2 : La gestion des crédits documentaires......................................................................................161
Section 3 : La gestion des garanties, des LSCB et des cautions bancaires...............................................194
Section 4 : La gestion du portefeuille des effets de change.......................................................................219
CHAPITRE 6 : LA PRATIQUE DE L’APPROCHE DÉMATÉRIALISÉE DU PAIEMENT INTERNATIONAL DE LA CITIBANK....226
Section 1 : Le paiement international sur plateforme e-banking : l’exemple du CitiDirect....................227
Section 2 : La dématérialisation des opérations du commerce extérieur au Maroc................................237
CONCLUSION GÉNÉRALE......................................................................................................................245
GLOSSAIRE.................................................................................................................................................248
BIBLIOGRAPHIE.......................................................................................................................................258
ANNEXES.....................................................................................................................................................262
TABLE DES MATIÈRES...........................................................................................................................281
Dédicaces
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S péciales à ma mère Ndeye Sokhna SENE et à mon père Amdy DIA pour tout
ce qu’ils représentent pour moi. Je tiens à magnifier vos sacrifices et votre soutien
inconditionnel sans lesquels rien ne serait possible pour moi. Veuillez trouver ici l’expression de
mon éternelle gratitude.
A mes frères et sœurs, mention spéciale à Mamadou Lamine DIA pour qui je n’ai
que de sincères remerciements à adresser. Ton assistance permanente ainsi que tes conseils très
utiles me sont toujours allés droit au cœur. Que DIEU nous donne longue vie pour partager
des jours meilleurs !
A toute la famille et à tout(e)s les ami(e)s. A mon homonyme Alla SECK pour
son support indéfectible, ses prières et ses encouragements.
Bref à tous ces êtres chers à moi dont je n’ai pu citer les noms, qu’à cela ne tienne, il
en demeure que toutes mes pensées convergent vers vous en ces moments précieux et
uniques.
Remerciements
Re merciements
Que toutes les personnes qui ont directement ou indirectement mis leur contribution à la réalisation de
ce modeste travail trouvent ici l’expression de toute ma gratitude.
Enfin tous mes remerciements vont à l’égard de mes amis dont les noms je n’ose m’aventurer à les
citer ici (vous allez certainement vous reconnaître), de mes collègues du master et de mes proches
collaborateurs.
Je tiens à exprimer ma sincère gratitude aux membres du jury qui ont bien voulu accepter de
m’honorer ainsi de par leur présence.
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Avant – propos
Depuis quelques décennies l’environnement international a connu une complexité de plus en plus
accrue à tel point qu’il est devenu impératif pour les acteurs impliqués dans le commerce international
de se faire accompagner par des spécialistes ayant compétences réputées pointues en la matière.
Ainsi, pour répondre à cette exigence la filière de Master Spécialisé en Commerce International a été
ouverte à la Faculté des Sciences Économiques et Sociales de l’Université Hassan Ier de Settat
(Maroc). C’est une filière de troisième cycle qui est sanctionnée, à l’issue de deux années de formation
théorique suivies d’un stage et d’une thèse professionnelle, par le Diplôme de Master Spécialisé en
Commerce International.
L’intégration de cette filière offre la possibilité de disposer à la fois des compétences transversales et
d’un large éventail de choix de spécialisations allant de la finance, en passant par le marketing et de la
logistique de la chaîne du commerce international pour ne citer que ceux-là. A la fin, l’immersion dans
la pratique lors d’un stage à l’occasion duquel toutes les aptitudes de l’étudiant à s’épanouir dans un
cadre professionnel sont mises à l’épreuve.
N’ayant pas dérogé à cette règle, nous avons opté pour un stage de fin d’études au sein du département
commerce extérieur (Trade Services Deparment) de Citi Morocco, la marocaine filiale de la
Citigroup. Durant une période de deux mois, nous avons intégré le département du commerce
extérieur en qualité de Trade specialist. Un choix plutôt guidé par le statut et le prestige que jouit la
Citibank à l’échelle internationale : un des groupes financiers leader dans l’industrie bancaire et les
services financiers associés. Citigroup est le fruit de la fusion de Citicorp et de Traveler’s group en
1998, elle se trouve être la banque multinationale la plus répartie globalement avec une présence
effective dans plus de 100 pays.
La dimension et la notoriété qu’elle a acquises sont en partie dues à la variété des services financiers
qu’elle propose dont la plupart sont conçus et déployés sur des supports technologiques très avancés.
Dans un monde où rapidité et flexibilité sont des facteurs de survie pour les entreprises, des services
bancaires synchrones à la vitesse et à la multiplicité des transactions sont plus qu’indispensables. La
mise en place d’une plateforme de banque en ligne s’inscrit plutôt dans cette démarche. La Citi a
développé “ Citidirect Online Banking ˮ, une plateforme de banque électronique qui intègre des
services de gestion de trésorerie, des paiements, de financements, de chaîne de logistique financière,
des opérations du commerce international et des informations connexes. Durant la période de stage, la
découverte de cette infrastructure technologique qui essaie de placé le paiement et la finance du
commerce international dans de nouvelles perspectives, a été le déclic ; alors consacrer un sujet
d’étude sur les implications de la dématérialisation des procédures de paiement à l’international ainsi
que sur ses avantages et limites s’est avéré être une nécessité pressante. En subséquent, nous l’avons
décliné à travers notre thèse professionnelle dont le thème s’intitule: “ Les procédures de
paiement et de financement du commerce international : une nouvelle
approche à l'ère de l'e-banking (le cas de la Citibank) ˮ.
Aussi, nous tenons à préciser que toutes erreurs ou omissions dans ce modeste travail, n’engagent
aucunement la Citibank, elles sont donc à être imputées sur notre entière responsabilité.
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▪ UN/CEFACT :United Nations Centre for Trade Facilitation and Electronic Business.
Abstract
From now on, with the issue of eRUU (legal framework of electronic documentary
credits), the modernization of international payment networks such as SWIFT and
the rise of virtual one-stop infrastructures, all players involved in international
trade, i.e. importers, exporters, banks, customs administrations, insurances,
hauliers ... etc. have the opportunity to interact or exchange all documents
required in transactions through a centralized electronic infrastructure. In this
trend, big banks such as Wells Fargo have been the first to clear the way to
electronic banking. These mastodons have implemented e-banking platforms on
which various services are provided some of which electronic end-to-end
management of international payment process. For this purpose, Citibank created
the CitiDirect in 2000. Considering this e-banking infrastructure’s advanced built-
in technology, it is completely useful to expose the innovations which can be
deployed thereon, including the electronic documentary credit, financial supply
chain, etc...
In the final analysis, this document will unveil this new approach by immersion in
practice. This will lead us, first, to reveal used techniques at Citibank for
managing payment and trade finance and, secondly, to outline new possible
solutions with its e-banking platform. In the end, this should contribute to unwrap
these solutions that are reconfiguring banks-businesses relationships.
The pursuit of these goals has motivated this work to be divided into two parts.
Thus, we will discuss in the first part, some theoretical aspects related to
procedures of payment and trade finance. Much of this part will be dedicated to
the dematerialization of international trade operations as its implications, in fact,
those of the payment. In a second part, it will be described the practice of
payment and trade finance according to the traditional approach, that is to say,
without the use of the e-banking platform and according to the new approach
which assumes the opposite. Also, this is the place to cross theory and practice
and besides, undertake an in-depth analysis about some operational aspects. The
provided schemes will help understand rapidly, all steps in the dematerialized
procedures and to make a comparison with those still based on traditional
patterns. This approach will highlight the benefits to be gained in the
management of payment and trade finance through an e-banking platform.
However, the full potential of this infrastructure can be exploited only if all
processes on the chain of international trade are dematerialized in the country of
the bank. In Morocco, the project of dematerialization is in progress but still faces
many difficulties.
For all that, even if we want to prove that the bank and its corporate clients have
much to gain through the use of promising solutions for dematerialization in their
relationships, it remains that confidentiality did not permit us to conduct studies
such as, for example, comparing fees incurred by a company when it manages
either paper-based or paperless documentary credits.
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Note de Synthèse
Dorénavant, avec la publication des eRUU, cadre juridique des crédits documentaires électroniques,
et la modernisation des réseaux internationaux de paiement comme la SWIFT et l’essor des guichets
uniques virtuels, tous les acteurs impliqués dans le commerce international à savoir importateurs,
exportateurs, banques, administrations douanières, assurances, transporteurs…etc. ont la possibilité
d’interagir ou d’échanger tous les documents obligatoires dans des transactions par le biais d’une
infrastructure électronique centralisée. Dans cette mouvance, les grandes banques internationales
comme Wells Fargo ont été les premières à se lancer dans la banque électronique. Ces mastodontes
ont mis en place des plateformes d’e-banking sur lesquels sont pourvus divers services dont la gestion
électronique du processus paiement international de bout en bout. La Citibank a crée, à cet effet, la
CitiDirect en 2000. Au vu de la technologie de pointe intégrée dans cette infrastructure de banque
électronique, il est tout à fait utile de d’exposer les innovations qui peuvent y être déployées, entre
autres le crédit documentaire électronique, la chaîne de logistique financière, etc…
Compte tenu de ces faits, il s’impose de se demander comment les procédures de paiement et
financement des transactions internationales peuvent être remodelées par cette plate-forme de banque
électronique ainsi les avantages que procure l’utilisation de cette technologie pour la banque et pour
les entreprises dans leurs activités d’importation/d’exportation.
Tout compte fait, ce document veut lever le voile sur cette approche nouvelle par une immersion dans
la pratique. Cela nous conduira, d’une part, à révéler les techniques utilisées à la Citibank dans le
cadre de la gestion des opérations de paiement et de financement du commerce international et, d’autre
part, à exposer les nouvelles solutions envisageables avec sa plate-forme de banque électronique. À la
fin, cela devrait contribuer à faire connaître l’existence de solutions qui sont en phase de reconfigurer
les relations banques-entreprises.
La poursuite de ces objectifs a motivé la scission du travail en deux parties. Ainsi, il sera question dans
une première partie, de brosser les aspects théoriques relatifs aux procédures de paiement et de
financement du commerce international. Une large part sera occupée par la dématérialisation des
opérations du commerce international de mêmes que ses implications, en l’occurrence, celles du
paiement. Dans une deuxième partie, il s’agira de décrire la pratique du paiement et du financement
du commerce international selon l’approche classique, c'est-à-dire qui ne n’implique pas le recours à la
plate-forme de banque électronique et selon l’approche nouvelle qui suppose le contraire. Aussi, ce
sera le lieu de croiser la théorie et la pratique et en plus d’analyser en profondeur certains aspects
opérationnels. Les schémas proposés permettront de comprendre de manière ramassée, toutes les
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étapes dans les procédures dématérialisées et d’en faire une comparaison avec celles toujours basées
sur les schémas traditionnels. Cette approche mettra en lumière les bénéfices à tirer dans la gestion des
opérations de paiement et financement sur plate-forme de banque électronique.
Toutefois, les pleines potentialités de cette infrastructure ne peuvent être exploitées que si tous les
processus sur la chaîne du commerce extérieur sont dématérialisés dans le pays de la banque. Au
Maroc, cette dématérialisation est en cours de projet mais qui rencontre encore beaucoup de
difficultés.
Au demeurant, même si on veut démontrer que la banque et ses clients entreprises ont beaucoup à
gagner à travers l’utilisation des solutions prometteuses de dématérialisation dans leurs relations, il
reste que la confidentialité des informations ne permettait pas de mener des études comme, par
exemple, la comparaison des frais supportés par une entreprise lorsqu’elle gère ses opérations de crédit
documentaire par voie traditionnelle et par voie électronique.
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Introduction Générale
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Introduction générale
Ce constat a été corroboré par une enquête de l'ONU qui a estimé le coût global du support papier à
près de 420 milliards de dollars par an, ce qui représente environ 7 % des échanges internationaux.
Parmi les composants de ce coût, il faut y voir les erreurs opérationnelles dues au traitement manuel,
le papier lui-même et ses canaux de transmission (postal), le temps opératoire, la redondance dans le
traitement, etc. Or, aujourd’hui, les exigences croissantes de rentabilité imposées par les financiers et
la concurrence de plus en plus ardue à laquelle doivent faire face les banques de même que leurs
partenaires importateurs et exportateurs, exige une évolution vers un système qui garantit la rapidité,
l’accessibilité et la flexibilité opérationnelle dans les processus du commerce international et plus
spécifiquement dans les processus de paiement et de financement des transactions internationales.
Face à cette donne, la dématérialisation est devenue, depuis quelques années avec l’impulsion de
l’Échange de Données Informatisées (EDI), le point de convergence des débats sur l’optimisation des
processus du commerce international. Dans cette perspective, les banques essaient d’imposer une
nouvelle approche qu’elles estiment révolutionnaire pour la finance du commerce international, en
déployant de plus en plus les opérations de financement et de paiement relatives aux crédits
documentaires, aux encaissements documentaires, aux garanties, etc. sur des plateformes de banque
électronique. Pour ce faire, elles comptent beaucoup sur des plateformes propriétaires tel que le
Bolero, Tradecard… ou étatiques, notamment les guichets uniques virtuels qui leur assurent la
connectivité à tous les intervenants du processus du commerce international (Douanes,
Administrations, Transporteurs, Assureurs, etc.). L’adoption de telles solutions électroniques par les
banques ne manque de bases car elles invitent leurs clients à y voir des possibilités de gestion et
d’optimisation d’une chaîne de logistique financière qui existe au même titre que la chaîne de
logistique physique. Les arguments étant nombreux, mais ce qui reste essentiel, c’est d’explorer de
fond en comble, les possibilités et les limites des solutions de banque électronique dans la finance du
commerce international.
Cependant, avant de passer à cette étude du bien fondé de la banque électronique et les changements
positifs qu’elle pourrait engendrer dans les processus du commerce international, il s’avère primordial
d’appréhender au préalable les techniques de gestion des modalités de paiement et de financement à
l’international. La maîtrise de ces techniques est indispensable pour un spécialiste de banque car il y
va de la notoriété de l’établissement. En effet, la mise en place de crédit documentaire ou de garantie
bancaire exige une bonne connaissance et une utilisation à bon escient des standards internationaux en
la matière, des règles et usances instaurées par des organismes comme la CCI et les procédures
internes de la banque.
Mais aujourd’hui, il ne suffit plus de maîtriser des techniques pour prétendre fournir des services à la
à la nature et à la qualité attendues par les opérateurs du commerce international. Faudrait-il allier leur
prestation avec rapidité et coût moindre. Cette attente des opérateurs a trouvé une réponse à la
Citibank avec la plate-forme de banque électronique, la CitiDirect. À l’origine, la banque électronique
était définie comme la fourniture d’informations à propos d’une banque et de ses services aux clients
via l’Internet. Maintenant que les mutations récentes ont rendu sophistiqué la banque électronique les
Ces interrogations qui nous interpellent, nous tâcherons d’y apporter des éléments de réponse dans ce
document. Pour ce faire, notre démarche consistera à nous appuyer sur les soubassements théoriques et
à présenter des cas en guise d’illustration de la pratique.
▪ De présenter les démarches techniques suivies par les professionnels de Citibank pour gérer
l’encaissement documentaire, le crédit documentaire, la lettre de crédit stand-by et les autres formes de
garantie et de cautionnement bancaires. L’occasion nous sera donnée pour rapprocher la théorie à la
pratique.
▪ D’énumérer de nouveaux scénarios d’utilisation des techniques de paiement sur une plateforme de
banque électronique. Étant donné qu’on parle de plus en plus de crédit documentaire électronique et de
paiement sur compte ouvert adossé à la gestion de chaîne de logistique financière, il est nécessaire de
dissocier les schémas réalisables de ceux qui constitueraient actuellement l’idéal à réaliser.
▪ Enfin, de mener une analyse sur les avantages qui justifient le recours à cette solution ainsi que les
défis que doivent relever les banques pour réussir la vulgarisation des plateformes de banque
électronique.
Pour l’atteindre, nous avons privilégié une approche binaire qui consiste à scinder le travail en deux
parties :
Une première partie qui recense toute une théorie sur les procédures de paiement et de financement du
commerce international. Ainsi, les trois chapitres qui la composent, seront le truchement par lequel
nous allons présenter successivement les bases des transactions internationales, les modalités de
paiement utilisés à l’international, les engagements bancaires par signature avant de passer aux
typologies de financement ainsi que les solutions de dématérialisation.
Une deuxième partie qui présente les procédures de paiement et de financement sous une nouvelle
approche, en référence à la plate-forme de banque électronique de la Citibank. Faudra-t-il préciser que
la quintessence de cette partie repose sur des aspects opérationnels qui décrivent les séquences, dans
différents cas de figure, de la pratique des opérations bancaires de paiement et de financement du
commerce international à la Citibank. Ce qui se traduit à travers les trois chapitres qui la composent
par une prise une en connaissance nécessaire avec l’établissement et par une application de ses
méthodes de gestion selon un schéma classique et dématérialisé.
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Première partie
Le cadre théorique des procédures de paiement et
de financement du commerce international
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Le commerce international est un domaine très vaste. Il fait interagir de multiples acteurs intervenant à
des degrés variables sur un processus très complexe dans lequel les opérations bancaires de paiement
et de financement occupent une place prépondérante. Ceci suggère que les banques doivent
implacablement maîtriser tous les aspects de ce processus influents sur le bon déroulement de leurs
opérations initiées dans le cadre du commerce extérieur. C’est fort de cet impératif, que nous allons
présenter cette première partie en guise de cadre conceptuel. Autrement dit, cette partie se veut être, à
la fois, une référence théorique dans laquelle seront examinées toutes les questions liées au paiement,
aux engagements par signature et au financement du commerce international et un guide qui nous
illuminera lors du passage à la deuxième partie consacrée à la pratique.
En tout état de cause, cette partie a été divisée en trois chapitres dont :
Le premier revisite les notions essentielles (risques, termes de ventes, termes de paiement…)
qu’il faut maîtriser, en préalable à toute opération d’importation et d’exportation.
Le deuxième est le prolongement du premier puisqu’on y énumère de manière analytique, les
différentes solutions de paiement, de garantie et de cautionnement à l’international
envisageables, tout en mettant en relief les caractéristiques de chacune d’elle.
Le troisième traite les modalités de financement bancaire motivé par les transactions
internationales ainsi que les nouvelles solutions offertes par la dématérialisation des
procédures du commerce international, spécialement celles qui concernent le paiement.
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Mais le rôle de la banque qui peut être un peu plus simple si le vendeur et l’acheteur résident dans le
même pays devient très compliqué lorsque ces deux protagonistes sont séparés par des frontières.
Dans une transaction internationale tout peut se compliquer, des risques naissent aussi bien du coté de
l’importateur que de l’exportateur mais aussi du coté des banques intervenant dans le processus de
paiement. Mais en ce qui nous concerne, nous allons nous focaliser sur les risques qu’encourent les
banques lorsqu’elles s’engagent dans une opération de paiement. L’identification et la maîtrise des
risques sont des facteurs clés de réussite pour un établissement bancaire.
Un autre facteur est l’un des plus importants est la bonne connaissance de certains éléments qui
encadrent les opérations de paiement. Par conséquent, une opération de paiement international invite
impérativement les banques à observer minutieusement :
La règlementation de change ;
Les éléments de base constituants la transaction ; et
Les termes usuels figurant sur le contrat
Dès lors, l’objectif de ce chapitre est faire de connaissance avec la réglementation de change qui régit
toute opération d’entrée et de sortie de devises dans un pays ainsi que les différents éléments qui sous-
tendent le paiement à l’international. Mais aussi et avant tout, nous allons faire l’inventaire des risques
majeurs auxquels une banque fait face dans une opération de paiement international et les moyens de
mitigation de ces risques.
Dans cette section, nous allons passer en revue les risques qui affectent les transactions commerciales
et décrire les solutions de gestion de ces risques.
d’une part, dans la complexité croissante des opérations du commerce international où les
deux partenaires sont géographiquement éloignés, parlant pas la même langue et dont les
réglementations et législations nationales sont souvent divergentes ; et
d’autre part, dans l’apparition de nouveaux risques dans la vie des affaires et qui résultent de
l’explosion technologique en matière de transport et des télécommunications, de l’accélération
de la mondialisation de l’économie et de la globalisation financière, de la concurrence et des
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risque de crédit ;
risque-pays ; ou
autres risques associés.
Pré-règlement
Contingent
Direct
Règlement
AUTRES
RISQUE
RISQUE RISQUES
PAYS*
etDE
Opérationnel/sys
Documentation
Convertibilité
Contrepartie
Exécution
Transfert
Politique
Légal
Produit
Image
Prêt
règlementaire
tème
CREDIT
1. Le risque de crédit
Le risque de crédit (aussi appelé risque commercial) est un risque inhérent au client qui reflète sa
capacité à remplir toutes ses obligations3 vis-à-vis de la banque. La possibilité qu’un emprunteur ne
soit pas en mesure de rembourser son emprunt à temps et entièrement, entraînant une perte financière
pour la banque, constitue le risque de crédit. Il se divise en deux catégories : le risque de prêt et le
risque de contrepartie.
▪ Le risque de prêt direct est la possibilité que les obligations d’un client ne soient pas remplies à
échéance. Le risque de prêt direct survient dans les produits tels que les prêts, les découverts, les cartes
de crédits, les hypothèques mobilières. Un produit commercial qui expose la banque au risque de
crédit direct est les acceptations bancaires4. Le risque existe pour toute la durée de la transaction.
▪ Le risque de prêt contingent est la possibilité que les obligations potentielles d’un client deviennent
réelles and ne soient pas remplies à échéance. Le risque de prêt contingent survient dans les produits
tels que les lettres de crédit et les confirmations des lettres de crédit.
Le risque de pré-règlement (RPR) est le risque qu’une contrepartie avec qui la banque négocie fasse
défaut sur l’obligation contractuelle avec la banque avant la date de règlement du contrat. Deux
conditions sont requises de la banque pour admettre une perte sur un contrat :
▪ Le risque de règlement survient à la date de maturité lorsque la banque échange simultanément des
fonds avec une contrepartie mais ne peut vérifier que la réception du paiement qu’après qu’elle livre sa
partie de la transaction.
Dans l’environnement bancaire actuel, le décalage horaire entre les pays est toujours une cause à la
difficulté de réaliser un échange simultané entre les contreparties. Si la banque livre sa partie de la
transaction, mais ne reçois pas livraison, elle est exposée au risque de prêt direct. Dans cette situation,
au moins 100% du principal est à risque. Le risque peut dépasser les 100% si il y’a eu une fluctuation
adverse du prix pour la banque entre le prix mentionné sur le contrat et le prix du marché.
1. Le risque pays
En plus des risques de crédit liés au client, le/les pays particulier(s) impliqué(s) dans une transaction
commerciale à l’international présente(nt) des risques à la Banque.
Le risque pays est la possibilité que le pays dans lequel la Banque fait des affaires puisse connaître une
instabilité interne qui réduit la capacité du prêteur étranger à se faire rembourser à temps. Des
problèmes économiques, des troubles politiques, ou des actions souveraines dans un pays peut rendre
impossible de sortir des fonds ou des biens physiques de ce pays. Dans certains cas, il peut devenir
impossible de convertir la monnaie locale en devise étrangère. Le risque pays comprend le risque
politique (souverain5) et le risque de transfert6 et de convertibilité7.
5 Risque souverain : Risque qu'une entité souveraine fasse défaut sur sa dette, aussi bien en monnaie locale qu'étrangère.
L'entité souveraine peut être un gouvernement central ou bien agence du gouvernement central (quasi-souverain).
6 Risque de transfert : risque que l'État ne fournit pas devises nécessaires pour rembourser.
7 Risque de convertibilité : c'est le risque qu'une entité locale se retrouve face à une impossibilité systémique d'accéder à des
devises étrangères sur son territoire comme le résultat d'une crise de liquidité externe.
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Le risque de transfert existe dans toute transaction dans laquelle l’emprunteur puisse être incapable, à
cause de des barrières légales ou autres, de transférer des fonds dans la devise de paiement à la place
de paiement lorsque ses engagements dans cette devise échoient.
Ce risque ne se réfère pas à la dévaluation monétaire ; il reflète, plutôt, le risque qu’une monnaie
locale sera inconvertible. Les PMA sont souvent à court de devises fortes (euro, dollar, yen). Par
conséquent, un importateur peut enregistrer des retards ou une incapacité de convertir la monnaie
locale en la devise de l’exportateur pour paiement.
Le risque opérationnel/sytsèmes peut être endogène ou exogène de la banque. Par exemple, dans un
système de transfert d’argent, il y’a un risque associé au système externe. Lorsque la Banque transfert
les fonds par virement, elle peut user des systèmes privés internationaux de communication tels que le
8 Pour honorer sa lettre de crédit, un importateur marocain utilise souvent le dollar à un exportateur indien.
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SWIFT9. Il y’a toujours un risque que l’interruption des services puisse empêcher ou retarder le
transfert.
Les produits de paiement et de financement qui portent des risques légaux et règlementaires incluent :
les lettres de crédit, les acceptations bancaires, les encaissements documentaires et les remboursements
de banque-à-banque.
A travers l’exemple qui suit, nos allons essayer de déterminer les risques afférents à une simple
opération de finance du commerce international.
Un exportateur en Turquie reçoit une avance sur un paiement de $7 millions d’une banque X, sise à New York, pour
des marchandises qui seront expédiées à un importateur américain dans 9 mois. L’importateur américain paie le
montant principal en USD à la Banque X, dès réception des expéditions. L’exportateur accepte de payer l’intérêt en
convertissant des Euros en dollars dans une banque locale filiale de la banque X.
Les expéditions à l’importateur commencent dans 9 mois et durent pendant deux mois. Pour chaque expédition reçue,
l’importateur a trois jours pour envoyer le paiement correspondant à la Banque X.
Pendant ce temps, l’exportateur paie à la Banque X, 10% d’intérêt annuel sur le paiement échu. Ce taux est fonction
des risques associés à la transaction et le coût de mitigation des risques.
Risque de crédit : risque que l’exportateur soit incapable de fabriquer les biens ou de payer l’intérêt sur
paiement échu et le risque que l’importateur refuse ou soit dans l’incapacité de payer le montant principal.
Risque politique (souverain) : risque que l’exportateur soit incapable d’exporter en raison des actions du
gouvernement local telles que la confiscation, l’expropriation ou la nationalisation.
Risque de convertibilité : risque que l’exportateur soit incapable de convertir les euros en USD pour payer
l’intérêt sur le paiement échu.
Risque légal et règlementaire : risque que l’importateur soit dans l’incapacité de dédouaner les marchandises
pour l’importation en raison des quotas.
9 Cf au chapitre 2.
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En revanche, la banque ne se limite pas seulement à percevoir des commissions ou des intérêts pour
compenser le/les différent(s) au(x)quel(s) elle s’est exposée. Étant soumise à des règles extrêmement
strictes en matière de risque, elle bien est obligée de se prémunir contre ces risques en observant
certaines dispositions prudentielles édictées par la banque centrale du pays ou issues des accords de
Bâle10 ou même développées en interne11. Ainsi, la Banque applique ces règles très strictes par le biais
de sa cellule de management des risques.
Pour ce faire, elles ont soit recours au rating12 ou à des méthodes d’évaluation qui leur sont propre.
C’est sur base que le contrôle interne exerce ses activités de management des risques qui peuvent
consister à :
Fixer des limites sur les montants que la Banque peut traiter avec un pays.
Décrire les types de transaction autorisés : par exemple la Banque peut recommander la
confirmation de lettre de crédit mais se retient à octroyer des crédits en relation avec un pays.
Recommander les types de maturité admissibles pour chaque type de transaction.
Autant se demander ce que ferait la Banque si elle a en vue une transaction très rentable comportant
des risques importants qu’elle ne peut engager. Il existe, en effet, des modalités et des techniques de
transfert des risques que les banques ne sont pas disposées à conserver. Quelles sont ces techniques et
dans mesure peuvent-elles apporter leur réponse aux exigences du management des risques et aux
besoins des clients ? C’est sur quoi nous allons nous consacrer dans ce qui suit.
1. Le transfert de risques
Le transfert de risques implique essentiellement de trouver des moyens pour déplacer les risques
politique et commercial d’une transaction internationale. Les objectifs du transfert de risque sont de :
Aider les clients de la banque à faire leurs affaires dans des pays qui présentent des opportunités
uniques et des problèmes potentiels particuliers ;
Percevoir des commissions sans excéder les contraintes de la banque.
10 Les accords de Bâle visent à renforcer la stabilité des établissements bancaires en affinant l'adéquation de leur fonds
propre qui constituent la garantie ultime des déposants. Cette démarche vise à protéger les épargnants en assurant que les
établissements bancaires soient capables d'absorber d'éventuelles pertes financières liées à des risques de marché, de crédit
ou d'opérationnels. Publiés pour la première fois en 1988 sous Bâle I, ce premier accord était seulement axé sur le risque de
crédit, il fut amendé pour tenir compte du risque de marché dans Bâle II, sous l'égide d'un comité appelé comité de Bâle qui
a pour fonction d'assurer la coopération internationale dans les matières liées au contrôle prudentiel bancaire, lequel peut
être défini comme l'ensemble des règles qu'une institution doit respecter lorsqu'elle s'engage dans des activités bancaires.
11 Mais qui ne peuvent être en désaccord avec la loi locale.
12 Le rating est l’appréciation d’un spécialiste comme Moody’s ou Standard & Poors de la qualité de la signature d’un
emprunteur. Le rating est très important dans la mesure où les conditions du crédit ou de l’émission seront tributaires de
cette évaluation.
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syndication est un prêt octroyé par plusieurs banques ou prêteurs qui forment une association pour
assumer la responsabilité et partager les risques du prêt.
Pour élucider le processus de transfert du risque, nous allons recourir à un exemple qui illustre
comment une Banque utilise la syndication pour gérer une transaction qui dépasse les limites de
transfert pour un pays.
Exemple : Une compagnie britannique décide d’exporter du thé en Égypte. En raison du risque pays
associé à la transaction, l’exportateur veut un paiement par lettre de crédit confirmée. La banque Z en
Égypte est invitée à confirmer la lettre de crédit, mais le montant excède les limites de transfert
autorisées en Égypte.
Rappelons que la syndication est le processus de transfert du risque consistant à scinder le risque en
plusieurs parties et à trouver des investisseurs qui veulent partager ce risque.
Dans ce cas, la Banque demande à cinq banques de partager le risque pays (transfert et convertibilité),
avec chacune supportant un pourcentage du total en retour d’une part proportionnée de commissions
pour la fourniture de la lettre de crédit. En plus, la Banque prélève des commissions pour avoir été à
l’origine de l’affaire et la proposer aux investisseurs. Si la banque (égyptienne) émettrice n’honore pas
pour des raisons politiques, chacune des banques paie seulement la portion du montant de la lettre de
crédit qu’elle a acceptée.
Les syndications de transfert de risques peuvent être « silencieuses » ou « ouvertes ». Dans une
syndication silencieuse, le client ne sait pas qu’il y’a d’autres investisseurs dans la transaction. La
Banque accepte le risque de la totalité de la transaction puis vend des parties de l’affaire aux autres
banques. La banque supporte les risques de contrepartie et de documentation. Si la Banque vend une
portion de l’affaire à une banque qui ensuite fait défaut dans sa portion de l’affaire, la Banque est
responsable pour le montant de cette portion. L’avantage pour la Banque est qu’elle reçoit une
commission pour avoir engagé les fonds et ensuite vend l’affaire à un spread13 afin de retenir une
portion des commissions qui sont payées aux autres banques.
Dans une syndication ouverte, les banques investisseuses agissent en tant que consortium. La banque
principale gère la transaction, mais toutes les autres banques du consortium sont révélées les unes aux
autres et au client (l’emprunteur). Ce dernier doit évaluer le risque de contrepartie de chaque banque
participante. Si une banque manque à ses obligations, l’emprunteur et non la Banque principale
supporte la perte. Elle n’est pas responsable de toute la transaction même si elle la principale banque
qui a monté l’opération de syndication.
13 Le Spread signifie la marge initiale s’ajoutant au taux de base pour donner le taux d’intérêt dans le cadre d’un crédit
syndiqué.
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incluent les banques, les compagnies d’assurance, les agences de crédit à l’exportation, et d’autres
investisseurs.
Par exemple, supposons qu’une Banque accepte le risque pays d’une transaction dans un pays moins
développé et transfert ce risque à travers une police d’assurance. La survenance de l’évènement de
défaut pour des raisons politiques couvertes par la police, la Banque sollicite une demande
d’indemnisation à la compagnie d’assurance et reçoit le paiement.
Le domaine de l’assurance liée au commerce traite le problème du risque de crédit aussi bien que le
risque pays.
L’assurance de crédit commercial est utilisée pour protéger les créances d’une large gamme de
risques, incluant les actions des débiteurs privés et les gouvernements souverains. L’assurance de
crédit commercial fournir une protection financière contre l’instabilité politique, les problèmes
économiques régionaux ou globaux et des désastres naturels qui peuvent affecter les marchandises en
transit.
L’assurance du risque pays est utilisée pour se protéger conter les pertes résultant des actions ou
de l’inaction du gouvernement d’un gouvernement souverain. L’assurance du risque pays n’est pas
une garantie financière puisqu’elle ne couvre pas le risque commercial. Par exemple, elle peut être
utilisée quand l’exposition au risque pays devient une contrainte à la transaction commerciale.
L’assurance du risque pays couvre :
Les principaux investisseurs dans le marché de l’affacturage sont les banques d’affaires, les agences
d’affacturage (spécialistes dans la négociation de ces investissements), et les départements
d’affacturage des banques. Ces structures d’investissement établissent typiquement des réseaux
d’investisseurs secondaires qui résident dans le pays du débiteur. Puisque les investisseurs locaux sont
souvent plus à l’aise avec leurs risques locaux politique, transfert, et/ou de convertibilité qu’un
étranger puisse en être, ils ont plus tendance à investir dans des affaires originaires de leur pays.
L’importateur peut bénéficier de plus longues échéances avec l’affacturage que les autres formes de
financement puisque l’affacturage transfert le risque aux investisseurs secondaires qui trouvent le
risque d’un pays particulier attractif.
Nous avons présenté les différents types et objectifs du transfert de risque. Cette section sera conclue
sur les avantages que cela engendre.
4. Le transfert de risque permet aussi à la Banque d’alléger les actifs de son Bilan afin
d’outrepasser légalement certaines contraintes prudentielles.
Après avoir élucidé la notion du risque bancaire dans les opérations du commerce international, nous
allons nous focaliser dans la prochaine section sur le principe du contrôle de change : une
réglementation à laquelle les banques doivent strictement se conformer dans les transactions
internationales.
En finançant les importations et les exportations, en garantissant leur paiement et en procédant à leur
dénouement régulier, elles permettent en effet aux importateurs et aux exportateurs de nouer des liens
et d’entretenir aisément leurs relations avec des fournisseurs et des clients étrangers.
En revanche, vis-à-vis des autorités de chaque pays, les banques sont des intermédiaires agréés qui ont
pour objet de faciliter l’application de la réglementation des changes tour en collaborant avec l’État au
développement du commerce extérieur dans le cadre des orientations préconisées14.
Pour régler un achat de biens ou de services à l’étranger, l’importateur qui reçoit une facture de son
fournisseur dont le montant est libellée en monnaie autre que la sienne, doit nécessairement avoir
recours au change, généralement en se tournant vers sa banque qui elle-même se tourne vers le marché
des changes afin de procurer à son client la monnaie de la facturation. Ainsi, le change est l’opération
par laquelle une monnaie est échangée contre celle d’un pays ou d’une monnaie internationale.
Cet échange s’effectue sur le marché des changes, le lieu de confrontation des offres et des demandes
(achats/ventes) de devises, c'est-à-dire des moyens de paiement des différents pays. La confrontation
donne lieu à des fluctuations (pouvant être favorables comme défavorables) entre les devises, d’où la
genèse du risque de change. A cet effet, les importateurs et les exportateurs ont besoin de protection de
ce risque en se servant d’instruments techniques de couverture fournis par leurs banques.
Ces différents aspects vont faire l’objet de développement dans ce qui suit.
D’une manière assez simple, le contrôle des changes peut être défini comme toute décision
règlementaire visant à limiter les entrées ou, plus généralement, les sorties de capitaux15.
14 Berrada Mohammed Azzedine : “Les techniques de banque et de crédit au Marocˮ, 3ème édition, éd SECEA, Casablanca,
1991, p.523.
15 Trainfortrade : « Modalités et procédures de paiement à l’international », adapté de l’anglais par A. Bendriouch, p.93.
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Pour mieux appréhender l’évolution historique et contemporaine de ces mesures, il faut au moins
remonter à l’époque de l’étalon-or. Mais, c’est au lendemain de la crise de 1929 et à la veille de la
deuxième guerre mondiale que les dispositifs de contrôle des changes se sont renforcés. C’est par la
suite que les règlementations se sont assouplies dans la plupart des pays avec le processus de
libéralisation progressive du commerce mondial.
La réglementation des changes vise à assurer que les détenteurs de recettes en devises tels les
exportateurs rapatrient leurs avoirs en devises étrangères du pays, dans ce cas la banque centrale prend
possession entière ou partielle des devises étrangères disponibles dans le pays, obligeant les détenteurs
de devises à convertir les devises étrangères en leur possession en monnaie locale en les vendant à la
banque centrale. Ces mesures concernent généralement les importations et les exportations de biens et
de services, les investissements, les opérations financières internationales, les transferts courants, …
etc.
Le tableau ci-dessous énumère les différentes mesures de contrôle des changes qui sont susceptibles
d’affecter les exportateurs et les importateurs.
Importateurs exportateurs
Les mesures d'interdiction de détenir ou de L'exportateur est tenu de faire une déclaration
faire le commerce des devises étrangères aux services chargés du contrôle des changes
limitent les possibilités de l'importateur en à propos de toutes ses opérations
matière de financement de ses d'exportation. La déclaration précise quelles
approvisionnements sur le marché marchandises vont être quelles marchandises
international. vont être exportées. Leur valeur et la date à
Les importateurs ne peuvent obtenir de laquelle les recettes de ces exportations
devises étrangères pour payer leurs arriveront dans le pays. L'exportateur devra
importations que sous certaines conditions. soumettre ces documents accompagné de sa
Ces conditions prévoient généralement déclaration en douane en vue d'effectuer les
l’obtention d'une autorisation d'importation. formalités douanières pour permettre aux
Dans certains pays, la pénurie de devises marchandises de quitter le pays.
oblige la Banque Centrale à réglementer les L'exportateur est tenu de rapatrier ses recettes
allocations de devises étrangères aux en devises étrangères dans l'espace d'une
importateurs. certaine période après l'expédition des
Recours obligatoire à certains moyens de marchandises.
paiement des importations. Par exemple, L'exportateur est tenu de céder ses recettes en
certains pays insistent sur le fait que toutes devises étrangères à sa banque dans l'espace
les importations doivent être réglées par d'une certaine période après les avoir reçues.
lettre de crédit. L'exportateur ne peut avoir un compte en
Interdictions des paiements d’avance des devises étrangères et ne peut détenir des
importations. devises étrangères ;
L'exportateur doit obtenir une autorisation de
la banque centrale pour régler des paiements
étrangers (par exemple le prix du fret, les
commissions, etc.).
Quelque soit la nature des mesures prises, elles sont appliquées en fonction des objectifs économiques
du pays concerné (rééquilibrage de la balance des paiements). Il ressort de ce fait que le contrôle de
change est une intervention étatique, consistant à mener une action directe sur l’offre et la demande
des devises, ainsi que sur le taux des changes fixés de manière arbitraire.
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Dans le cadre des opérations de paiement international, les intermédiaires agréés, en l’occurrence les
banques, sont des leviers de la banque centrale pour le strict respect de la réglementation des changes.
En termes de volume des transactions, le marché des changes est le plus grand marché mondial avec
une liquidité de 24h/24 et 5 jours/7. C’est aussi un marché qui connaît une croissance spectaculaire
avec un accroissement en volume de plus 600%, seulement dans les dix dernières années16.
Figure 3 : Le volume des transactions quotidiennes par rapport aux principaux instruments financiers (en Milliards
de USD).
Ce marché comprend le marché de change au comptant et mais également le change à terme avec
certaines spécificités qu’il convient de détailler.
une diffusion permanente des nouvelles économiques, politiques, et financières et surtout les
commentaires s'y rapportant ;
les tableaux de cotations des principaux marchés financiers du monde; -un système d'analyse
graphique des prix des instruments cotés;
des liaisons informatiques permettant à chaque abonné d'extraire et de stocker les informations
diffusées par leurs réseaux.
les transactions sont réalisées sur un lieu géographique bien défini par des intervenants agrées
;
les transactions ne peuvent avoir lieu que sur une plage horaire fixe ;
un organisme intermédiaire supprime le risque de contrepartie ;
les produits sont bien définis et standardisés.
Les progrès réalisés dans les télécommunications et les exigences des entreprises en matière de
flexibilité ont conduit au développement d'un marché de gré à gré (entre deux co-contractants), sur
lequel s'effectuent des opérations sur mesure. Ces deux formes de marché cohabitent sur tous les
compartiments du marché des changes.
Il n'a pas de structure centralisée et les opérations sont conclues d'un pays à l'autre par l'intermédiaire
de moyens de communications très rapides. Mais c’est dans les grandes places financières (Londres,
New York…) que se concentre la plupart des liquidités du marché des changes.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
Paris / Londres
New-York
Los Angeles
Tokyo
Hong-Kong/Singapour
Le cours acheteur pour le marché, appelé « bid » : demandé (le plus bas) ;
Le cours vendeur pour le marché, appelé « offer » : offert (le plus haut).
L’écart entre ces deux taux est appelé « spread »17. Il représente la marge de la banque. Si la banque ne
trouve pas de contrepartie sur le marché, elle ressert le « spread ».
Le cours USD/EUR 1,3763 - 97 signifie que la banque est prête à acheter le dollar à 0,3763 € mais à
le vendre à 0,3797 €.
Lorsque le cours de change indique le nombre d’unités de monnaie nationale nécessaires pour une
unité de devise étrangère, on dit que le système utilisé est la cotation à l’incertain18.
Par contre, lorsqu’un cours indique le nombre d’unités de devise étrangère pour une unité de monnaie
nationale, on dit que c’est la cotation au certain19.
Il faut noter que les devises cotées font l’objet de codes communs standardisés. C’est une convention
universellement admise régie par l’ISO. Les codes ISO des devises se déclinent en trois lettres pour
chaque devise (Dollars US = USD, Euro = EUR, Livre sterlling = GBP…).
En outre, l’usage veut que les devises soient cotées jusqu’à 4 décimales.
17 Le spread est le plus souvent exprimé comme suit : Spread en %=cours vendeur-cours acheteurcours vendeur
18 Cotation à l’incertain : X unités de monnaie nationale = 1 unité de devise étrangère
19 Cotation au certain : 1 unité de monnaie nationale = X unités de devise étrangère
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1.1. La couverture
La couverture contre le risque de change, correspond à l'essence même du marché des changes. Cette
opération s'adresse principalement aux banques, aux institutions financières et aux entreprises. Elle
correspond au transfert au marché d'un risque que l'on ne souhaite plus assumer.
1.2. La spéculation
Opération effectuée sur le marché des changes dans le but d'obtenir une plus-value. Selon la durée de
la prise de risque par le spéculateur on peut distinguer :
1.1. L'arbitrage
Technique consistant à repérer les imperfections de toute nature du marché (mauvaise propagation
désinformations, réglementations) et d'en tirer profit sans aucune prise de risque.
1.2. Le Market-Marking
C'est l'activité des teneurs de marché. Leur activité institutionnelle est de se porter contrepartie pour
régulariser le marché. En ce sens le market-marking est un fournisseur de liquidité instantanée.
Une opération de change au comptant est un accord bilatéral d’échanger des devises X contre les
devises Y, à un cours déterminé, l’échange ayant lieu au plus tard 48 heures ouvrées par transfert d’un
compte bancaire à un autre ; il est matérialisé par un jeu de d’écritures dans les livres de comptes des
deux banques concernées.
Lorsqu'une banque a besoin d'une devise particulière, elle peut en acheter à d'autres banques. C'est ce
que l'on appelle le marché interbancaire. Les banques peuvent aussi passer par un intermédiaire,
appelé courtier de change (ou "broker") qui met en contact la banque acheteuse avec une banque
vendeuse de la même devise.
Les marchés des changes à terme (forward market) sont les marchés sur lesquels s'échangent les
devises à un cours déterminé immédiatement, mais pour une livraison à une date future précise. Il
suffit que la livraison des devises soit faite plus de deux jours pour qu'il s'agisse d'une transaction à
terme. Les instruments sur les marché à terme sont des produits dérivés. Selon l'IASB (International
Accounting Standards Board) un produit dérivé peut être défini comme un instrument financier dont la
valeur varie en fonction du changement de prix d'un sous-jacent, tels qu'un taux d'intérêt, matières
premières, actions ou indices, etc.20.
Parmi les instruments dérivés que les banques disposent dans leurs portefeuilles, figurent les futures,
les FRA, les contrats à termes sur devises (forward contracts), les options, les swaps et de plus en de
dérivés exotiques, d'instruments financiers synthétiques et structurés. Ces instruments hors-bilan
connaissent une augmentation fulgurante ces dernières décennies, en raison de leur attractivité et de
leur souplesse quoiqu’il ne faut jamais occulter leur caractère très risqué et aussi de leur haut degré de
sophistication.
Pour revenir sur le les marchés des changes à terme, notons que les cours qui s’appliquent (cours de
change à terme) sont cotés en terme de différences par rapport au cours comptant. On appelle cette
différence les points de termes, qui sont :
Le report : si le cours à terme est supérieur au cours comptant d'une devise, on dit que la devise est
cotée avec un report ou est en report.
Le déport : si le cours à terme est inférieur au cours au comptant d’une devise, on dit que la devise
est cotée avec un déport.
Les reports et les déports sont donnés généralement en points. Les termes cotés sont les suivants : 1
mois, 3 mois, 6 mois et 1 an21.
Le change à terme permet à un opérateur de fixer, aujourd’hui, le prix auquel elle échangera ses
devises contre de la monnaie22. Ce qui se traduit par la possibilité de se couvrir soit en achetant à terme
soit en vendant à terme.
Jour de J+3
Exportate l’opération
L’exportateur veut + +
+ devise (paiement de
vendre la devise contre Les opérations suivantesl’importateur)
la monnaie dans trois seront réalisées - devise (vente en devises
mois Jour de reçues)
Banque J+3
++ monnaie (contrepartie en
Pour satisfairel’opération +
l’exportateur, la
banque emprunte la devise (+devise) Livre la monnaie à l’exportateur
La vend comptant et place les fonds (- et récupère la devise avec
monnaie) laquelle elle rembourse
l’emprunt.
20 Dimitris N. Chorafas: "Introduction to derivative financial instruments: Options,– intérêts
- devise Futures, Forwards, Swaps, and
sur devises
Hedging", The McGraw-Hill Companies, 2008, p.33. +monnaie + intérêts de la
21 Le cours de report ou déport sont calculés souvent sur base annualisée : Taux de report ou deport =Ct -CcCc ×T12 avec
Ct = cours à terme, Cc = Cours au comptant et T = nombre de mois.
22 A. Barelier – J. Duboin – F. Duphil : « Exporter : Pratique du commerce international », 14ème édition, éd Foucher,
p.669
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Ainsi, une opération de couverture à terme équivaut à une opération sur le marché du
comptant à laquelle viennent s’ajouter deux opérations de trésorerie (emprunt/prêt).
Jour de
Importate
l’opération J++ 3
+
L’importateur veut Les opérations suivantes - monnaie (achat devises)
acheter la devise contre seront réalisées + devises (contrepartie en
la monnaie dansJour
troisde monnaie du montant de la
mois l’opération J créance)
+3
Banque + +- devises (pour paiement)
Livre la devise à l’importateur et
Pour satisfaire l’importateur, la récupère la monnaie avec
banque emprunte la monnaie laquelle elle rembourse
(+monnaie) l’emprunt.
+ monnaie - intérêts sur monnaie
La vend comptant (- monnaie), - devise + intérêts de la devise
À coté
achète du change
la devise à terme,
(+devise) et place il
existe d’autres moyens de protection que nous ne
traiterons pas pour éviter que ce travail soit alourdi. Mais au-delà de ces aspects
de change, il y’a les autres éléments qui constituent eux-mêmes les bases des
transactions à l’internationale. Nous allons les évoquer dans la section suivante.
Il est, certes, essentiel pour éviter des conflits, que les parties d’une transaction
internationale, précisent expressément les termes de paiement dans le contrat.
Ces termes qui fixent les délais de paiement, le lieu ainsi que le mode,
23 Ce principe est édicté dans les Règles et Usances Uniformes de la CCI que nous verrons dans la partie consacrée au crédit
documentaire.
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constituent un enjeu financier très important à l’égard des parties impliquées car
ayant un impact direct sur leur trésorerie.
1. La facture commerciale
Il est de pratique courante qu’un acheteur sollicite de différents vendeurs des factures proformas sur
des marchandises données afin de pouvoir comparer et opter. Une fois son choix déterminé, il
demande au fournisseur retenu la livraison de marchandise accompagnée d’une facture définitive.
▪ La facture proforma
C’est une sorte de devis qui concrétise l’offre de l’exportateur et qui permet à l’importateur d’engager
les formalités relatives à l’importation.
C’est le document de base qui concrétise toute opération commerciale. A l’instar de la facture
proforma, elle doit indiquer, à une date précise : les noms et adresses du vendeur et de l’acheteur, la
nature et la description des marchandises en quantité, en unité et en valeur ; les termes de la vente ainsi
que les délais et les modalités de paiement.
Ces documents peuvent être de simples titres de transport comme ils peuvent conférer la preuve de la
propriété de la marchandise (cas du connaissement maritime).
Le connaissement maritime est le document d’expédition le plus répandu dans les opérations du
commerce international. Son succès est dû à la fois aux différents avantages que procurent les
transports par mer (quantités, prix…) et à ses caractères propres qui en font un document de transport
en même temps qu’un titre représentatif de la propriété de la marchandise susceptible, par conséquent,
d’être gagé. Il est donc négociable
Le nombre d’exemplaires originaux est indiqué dans chacun d’eux afin de protéger le créancier gagiste
éventuel qui ne serait pas en possession du jeu complet de connaissements.
Comme l’a expliqué Monsieur Lavergne25 : « il importe en effet, aux banques qui pourront être
appelées à négocier le connaissement, aux créanciers qui ne détiennent à titre de gage, à tous ceux,
enfin, qui auront en vertu de ce document, un droit sur la marchandise, de savoir en combien
d’exemplaires il a été émis, car il suffit d’un seul exemplaire du connaissement à ordre, régulièrement
endossé (ou du connaissement au porteur), pour obtenir livraison de la marchandise, et une fois que cet
exemplaire a été accompli, tous les autres n’ont plus de valeurs ». Il n’y a donc de garantie efficace
que dans la possession de tous les exemplaires originaux, c'est-à-dire du jeu complet des
connaissements.
▪ La lettre de voiture : c’est un titre de transport qui représente une expédition effectuée par chemin
de fer (duplicata de lettre de voiture ferroviaire), par voie routière (lettre de voiture internationale), ou
par voie fluviale (lettre de voiture fluviale ou récépissé de batelier)
▪ La lettre de transport aérien (LTA) Air Waybill : il s’agit de la pièce qui constate comme son
nom l’indique un envoi effectué par voie aérienne. La LTA est un contrat de transport qui fait la loi
des parties. Elle n’est pas un titre de propriété de la marchandise comme le connaissement maritime,
de ce fait elle n’est pas négociable.
▪ Les documents de transport combiné : ce titre représente l’expédition de la marchandise par deux
ou plusieurs modes de transport différents.
25 Léon Lavergne : « Les transports par mer », édition refondue et mise à jour par G.H Lafaye, éd René Moreux et Cie Paris,
1972, P.102
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▪ Le récépissé postal : cette pièce est délivrée par les services postaux pour les expéditions réalisées
par l’intermédiaire de la Poste (quel qu’en soit le mode de transport).
Comme le connaissement maritime, les différentes pièces d’expédition énumérées ci-dessus sont des
titres de transport qui attestent l’envoi des marchandises.
Ce caractère permet donc aux banques de les utiliser dans les opérations documentaires mais ne leur
confère pas les mêmes garanties sur les marchandises, celles-ci pouvant en effet être en cours de route
par l’expéditeur ou être retirées par le destinataire.
Ces polices comportent généralement une clause indiquant leur négociabilité telle que la mention
« pour compte de qui il appartiendra » qui permet d’éviter aux établissements de crédit de demander la
délégation des indemnités d’assurances en leur faveur dans le cadre d’un financement (crédit
documentaire par exemple).
La police d’assurances peut être modifiée par avenant et être attestée par certificat d’assurances.
La valeur assurée doit être au minimum égale à la valeur C.A.F des marchandises.
▪ Le certificat d’origine (certificate of origin) : généralement délivré par les services des Douanes ou
par une Chambre de Commerce du pays exportateur, ce document certifie l’origine des marchandises.
▪ Le certificat E.U.R. 1 : certificat utilise entre les pays de CEE et les membres associés (pays
méditerranéens) tenant lieu de certificat de certificat d’origine. Il a pour effet l’application des tarifs
douaniers préférentiels.
▪ La facture consulaire : exigée par la réglementation de certains pays, cette facture doit être revêtue
du visa du Consulat du pays destinataire afin que les différentes mentions qui y sont portées soient
certifiées.
▪ La facture douanière : demandée par l’administration des douanes de certains pays importateurs,
elle est généralement établie par l’exportateur dans les formes requises par les services douaniers
concernés.
▪ Le certificat d’agréage : délivré par des établissements spécialisés, le certificat d’agréage revêt un
caractère officiel et donne des renseignements généralement assez précis sur les caractéristiques
qualitatives de la marchandise. L’agréage est une opération nécessaire en prévision de litiges qui
pourraient surgir entre l’acheteur et le vendeur sur l’état de la marchandise expédiée ;
▪ Le certificat d’analyse : ce certificat est établi par des experts ou laboratoires d’analyses (utilisé lors
d’achats d’éléments chimiques ou minéraux. Il est établi pour chaque expédition. Il peut se muer en
certificat d’inspection ou de qualité.
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▪ Le certificat de qualité : c’est un document émis par un expert après avoir vérifié que les
marchandises expédiées sont conformes aux descriptions sur le document de transport et la facture
commerciale. C’est un document qui peut se substituer au certificat d’inspection, un document qui
atteste aussi que les marchandises sont de bonne qualité après inspection (du degré ou de la teneur de
certaines composantes).
▪ La liste de colisage (Packing list) : cette liste détaille les différents colis relatifs à l’expédition des
marchandises. Elle est rédigée par l’expéditeur ou son transitaire, mais elle n’est pas un document
officiel
▪ La note de poids : dressée par l’exportateur, cette note relève les poids bruts et nets des produits
expédiés.
Ce long inventaire nous montre déjà, combien le nombre des documents, constituant la base d’une
transaction, peut être important. En tout état de cause, seule leur maîtrise est la solution qui permet aux
intervenants, en général, et aux banques26, en particulier, d’en déceler d’éventuelles irrégularités et par
conséquent de les signaler au plutôt. Ces irrégularités très fréquentes dans les documents présentés,
peuvent induire des erreurs et donc des pertes financières, de temps ou des litiges. Au niveau des
banques, elles sont à l’origine de rejets systématiques et intempestifs des documents.
C’est pour uniformiser, simplifier et éviter toute ambigüité dans les contrats de vente internationale,
que la CCI a élaboré un référentiel de codes définissant les termes usuels : les incoterms (International
Commercial Terms).
Situer le point critique du transfert des risques du vendeur à l'acheteur dans le processus
d'acheminement des marchandises (risques de perte, détérioration, vol des marchandises)
permettant ainsi à celui qui supporte ces risques de prendre ses dispositions notamment en
terme d'assurance ;
Indiquer qui du vendeur ou de l'acheteur doit souscrire le contrat de transport ;
26 À noter que les banques n’ont affaire qu’avec les documents, c'est-à-dire qu’au plus, elles sont tenues de procéder à la
vérification des documents et d’en juger leur apparence de conformité en se référant sur les instructions documentaires
prescrites (cas d’un paiement par crédit documentaire). Ce rôle quasi-simple, de prime abord, nécessite toutefois, de la part
des banquiers, de connaissances basiques ou avancées selon la nature du document, relatives à la fonction et à la description
de chacun d’eux.
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Répartir entre les deux les frais logistiques et administratifs aux différentes étapes du
processus ;
Préciser qui prend en charge l'emballage, le marquage, les opérations de manutention, de
chargement et de déchargement des marchandises ou l'empotage et le dépotage des conteneurs
ainsi que les opérations d'inspection ;
Fixer les obligations respectives pour l'accomplissement des formalités d'exportation et/ou
d'importation, le règlement des droits et taxes d'importation ainsi que la fourniture des
documents.
Cependant, les incoterms ne définissent pas le point de transfert de propriété (qui est en général lié au
paiement où à la livraison, suivant loi régissant le contrat).
Dans une perspective historique, il convient de rappeler que les incoterms sont les fruits d’une lente
maturation de pratiques commerciales séculaires en matière contractuelle27. En effet, les termes
commerciaux sont le plus souvent d’origine britannique et que ces termes n’avaient pas exactement le
même sens dans tous les pays et tous les ports. C’est ainsi que F.O.B Londres ou F.O.B le Havre
pouvaient présenter de notables différences28.
Au rôle primordial du temps dans l’émergence de ces pratiques et l’accroissement progressif de leur
champ d’application, ou du moins dans la précision de ce dernier s’est ajoutée, depuis 1920, la
précieuse contribution de la CCI. C’est pour unifier le sens, la portée et la définition de ces termes que
la CCI a crée 9 incoterms. Ces termes commerciaux se sont développés du fait des coutumes
commerciales internationales ; ils ont simplifié, et jusqu’à un certain point standardisé la vente des
marchandises à l’étranger.
Ces incoterms ont fait l’objet de plusieurs modifications (de nouveaux incoterms avaient été introduits
respectivement en 1953, 1976 er 1980, 1990) depuis 1923, date de leur première publication par la
CCI. Ils ont subi un nouveau réaménagement par leur révision en 1999 suivie de leur entrée en vigueur
au 1er janvier 2000. L’objectif général de cette révision étant, bien sûr, que ces nouveaux incoterms au
millésime 2000, brochure n°560, se meuvent au rythme de la dynamique du commercial international
dans le souci de :
27 Emmanuel Jolivet : « Les Incoterms : études d’une norme du commerce international », éd FNDE, Paris, 2003, p.33
28 Clive M. Schmitthoff : « l’exportation : ses problèmes et leurs solutions », traduit de l’anglais « The export trade : the law
and practice of international trade », collection exporter, 5ème édition, Londres, 1969, éd Jupiter, paris. P.29
29 Ferry : c’est un navire spécialement conçu pour le transport des trains et voitures d'une rive à l'autre d'un fleuve, d'un lac,
d'un bras de mer. Le roll-on/roll-off est une technique du ferry où on peut charger directement des remorques de camions
qui sont roulées et non soulevées.
30 Tarsem Singh Bhogal and Arun Kumar Trivedi : « International Trade Finance : A pragmatic approach », éd Palgrave
Macmillan, New York, 2008, p.111
31 Cette est de rigueur car il y’a des différences de signification entre les incoterms américains US (appelés Uniform
Commercial Code, UCC) et les incoterms de la CCI. La précision est plus que donc indispensables.
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lieu d'effet
les mentions complémentaires ou restrictions éventuelles.
Pour une compréhension plus aisée, les 13 incoterms de la CCI sont groupés quatre grande en
catégorie : à savoir, qu’ils commencent par le terme où le vendeur délivre la marchandise au client
dans ses locaux (le terme « E » - Ex works) ; suivi du second groupe où le vendeur est appelé à livrer
la marchandise au transporteur désigné par l’acheteur (les termes « F ») ; continuant avec le troisième
groupe (les termes « C ») où le vendeur a la charge du transport mais n’assume pas les risques de perte
ou de dommages aux marchandises ou d’éventuels coûts additionnels causés par des événements
postérieurs au chargement ou à l’expédition ; et enfin les termes « D ».
On peut aussi distinguer les incoterms selon le mode de transport ou selon le mode de vente.
Selon que l’on se trouve du côté du vendeur, il est à noter que ses obligations vont crescendo du terme
« E » au terme « D » et vice-versa côté acheteur (voir figure suivante).
LES EXW
OBLIGATIONS
DE L’ACHETEUR FCA
AUGMENTENT
FAS
FOB
CFR
CPT
CIF
CIP
DAF
DES
DEQ LES
OBLIGATIONS
DDU DU VENDEUR
AUGMENTENT
DDP
Les droits et les obligations des parties au contrat de vente quant au respect des modalités de livraison
des marchandises peuvent être élucidés avec l’aide des « incoterms 2000 » comme suit :
Acheteur : l'acheteur supporte tous les frais et risques inhérents au transport, du départ de l'usine
au lieu de destination.
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Vendeur : Si la livraison s'effectue dans les locaux du vendeur, c'est le vendeur qui fait le
chargement de la marchandise emballée convenablement sur le véhicule fourni par l’acheteur,
(précisez « FCA locaux du vendeur »). Le dédouanement export est à la charge du vendeur.
Vendeur : Les obligations du vendeur sont désormais remplies lorsque la marchandise est placée
dédouanée le long du navire sur le quai ou dans les allèges au port d’embarquement convenu.
Acheteur : A partir de ce moment, l'acheteur supportera tous les frais et risques de perte ou de
dommage dès que la marchandise a été livrée le long du navire, notamment dans le cas de retard du
navire ou d'annulation de l'escale. L'acheteur désigne le transporteur, conclut le contrat de transport et
paie le fret.
Vendeur : La marchandise est placée à bord du navire par le vendeur. Les formalités d'exportation
incombent au vendeur.
Acheteur : L'acheteur désigne le navire et paie le fret. Le transfert des frais et risques se fait au
moment où la marchandise passe le bastingage du navire.
Vendeur : Il choisit le transporteur, conclut et supporte les frais en payant le fret jusqu'au port de
destination convenu, déchargement non compris. Le chargement des marchandises dédouanées sur le
navire lui incombe ainsi que les formalités d'expédition. Par contre, le transfert de risques est le même
qu'en FOB.
Acheteur : Supporte le risque de transport, lorsque la marchandise a été livrée à bord du navire au
port d'embarquement ; la réceptionner du transporteur et prendre livraison de la marchandise au port
de destination convenu.
Vendeur : Terme identique au CFR avec l'obligation supplémentaire pour le vendeur de fournir
une assurance maritime contre le risque de perte ou de dommages aux marchandises. Le vendeur paye
la prime d’assurance.
Acheteur : Supporte le risque de transport, lorsque la marchandise a été livrée à bord du navire au
port d'embarquement. Réceptionner et prendre livraison de la marchandise du transporteur au port de
destination convenu.
Vendeur : Le vendeur maitrise la chaine logistique. Après avoir pris en charge le dédouanement
export, il choisit les transporteurs et paie les frais jusqu'au lieu convenu.
Acheteur : Les risques d'avaries ou perte sont supportés par l’acheteur à partir du moment où les
marchandises ont été remises au premier transporteur. Ensuite, l’acheteur prend en charge le
dédouanement import et les frais de déchargement.
Vendeur : CIP est identique au CPT, mais le vendeur doit fournir en plus une assurance transport.
Le vendeur conclut le contrat de transport, paie le fret et la prime d'assurance.
Acheteur : Les risques d'avaries ou perte, sont supportés par l’acheteur à partir du moment où les
marchandises ont été remises au premier transporteur. Ensuite, l’acheteur prend en charge le
dédouanement import et les frais de déchargement.
Vendeur : Le vendeur paie les frais et supporte les risques jusqu'à la frontière qui doit être
précisée. Il assume les formalités douanières à l'exportation.
Acheteur : Prendre livraison des marchandises au point frontière convenu. Il assure les formalités
douanières à l'importation.
Vendeur : Le vendeur choisit le transporteur maritime, conclut, paie le fret. Il supporte les frais et
risques du transport. Le transfert des frais et risques se fait à bord du navire au point de déchargement
du port d'arrivée avant le déchargement.
Acheteur : Réceptionner les marchandises à bord du navire au port de destination et payer les frais
de déchargement.
DDU est un incoterm nouveau qui fait l'objet d'une offre commerciale et valorise la position du
vendeur car la marchandise est transportée aux risques et frais du vendeur jusqu'aux locaux de
l'acheteur.
Dorénavant, la répartition des frais se fait selon le même principe que pour l'Incoterm FCA.
Acheteur : L'acheteur est responsable des formalités douanières import, des droits et taxes. La
nouveauté 2000 consiste en une précision quant au déchargement du véhicule de transport à
destination qui est désormais à la charge de l'acheteur.
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Vendeur : Le vendeur a ici l'obligation maximale, les transferts de frais et de risques se font à la
livraison chez l'acheteur. Le dédouanement import lui incombe aussi !
Acheteur : Prendre livraison au lieu de destination convenu et payer les frais de déchargement.
Ces incoterms, étant donc très importants dans le contrat, il n’en demeure pas moins des termes de
paiement sur lesquels, importateurs et exportateurs, s’accordent quant au règlement des transactions.
À travers ces termes, l’objectif est pour eux, d’optimiser le résultat et la profitabilité de la transaction
avec un seuil de risque établi et acceptable. Cependant, dans l’optique des vendeurs, les termes de
paiement peuvent être utilisés en tant que argument supplémentaire pour renforcer leurs avantages
concurrentiels, de la même façon que d’autres éléments du contrat. Cela donne tout le sens de la
nécessité de comprendre la structure des termes de paiement et le comment ils peuvent être utilisés
conjointement avec des garanties et des différentes formes et solutions de financement bancaire. Pour
les banques ces termes sont au confluent de leurs opérations de trésorerie32.
Un terme de paiement approprié permet de faire un planning optimal sur les liquidités, les besoins en
capital et leurs modalités de financement, et aussi sur la couverture du risque de change.
32 Les opérations de trésorerie représentent une proportion importante des activités des banques commerciales.
33 Anders, Grath. “The handbook of International Trade & finance : The Complete Guide to Risk Management, International
Payments and Currency Management, Bonds and Guarantees, Credit Insurance and Trade Finance”, Kogan Page, London,
2008, p.163-167.
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Cependant, la possibilité d’offrir des crédits fournisseurs est de plus en plus devenue un argument de
vente. Même dans les petites transactions, il est normal d’offrir des crédits à court-terme pour 60-90
jours incluant la période de transport. Dans d’autres situations, le vendeur et l’acheteur peuvent tous
avoir un intérêt commun à faire financer la transaction par un tiers, souvent par des crédits de banque-
à-banque ou de banque-à-acheteur séparés.
Afin d’éviter de futures disputes, il est important que tous les évènements dans les termes de paiement
soient rapportés à un certains points définis sut l’axe de temps du contrat.
LaPaiement
Paiement
Expiration
date avant
après
Expédition/Livraiso
Offre
duContrat
du pour
temps
d’expédition
contrat livraison
le
est limité
est
souvent dele
souvent
livraison
(paiement
point
définie
depar
départ
la (crédit)
npar
date
garantie
contrat
signé avance)
du du
calcul
B/L de
oulades
durée du paiement
documents de transport.
par avance.
Paiement à la livraison
Cela donnera au vendeur un paiement au comptant à la livraison pendant que l’acheteur obtient le
financement bancaire, qui peut au mieux, entièrement ou partiellement équilibrer le cash-flow généré
de la vente des marchandises.
La taille de la transaction, les marchandises livrée, la durée du crédit ainsi que sa sécurité déterminera
finalement en quels termes les crédits seront offerts et dans quelle mesure ces termes peuvent
rapprocher les différentes positions lors de la fixation les délais de paiement.
2. Le lieu de paiement
La question du lieu de paiement doit être définie puisqu’elle détermine l’accomplissement des
obligations de l’acheteur. Cela se rapporte à la méthode paiement utilisée 34. Les lettres de crédit sont
normalement payables soit à la banque émettrice soit à la banque notificatrice. Cela signifie que la
banque respective prend la responsabilité de transférer le paiement au vendeur - mais seulement après
que les documents sont approuvés.
La situation est similaire lorsqu’un encaissement documentaire est utilisé en tant que méthode de
paiement – la différence réside dans le fait que l’acheteur a rempli ses obligations en acceptant une
traite contre les documents à la banque remettante. C’est à la banque de transférer le paiement selon
les instructions issues du vendeur.
Dans les quelques cas relativement rares où on a recours au chèque en terme de paiement, il doit être
rendu clair si le vendeur acceptera un chèque commercial ou un chèque bancaire (se rapportant aussi à
la traite bancaire). C’est aux parties de décider si les obligations de l’acheteur seront remplies quand le
chèque est envoyé, quand il est reçu par le vendeur ou quand il est compensé dans le système bancaire.
Cela inclut la question du « qui couvre le risque postal ».
34 Cf au chapitre 2 où nous traiterons en détail certaines notions évoquées ici (lettres de crédit, banque notificatrice/émettrice,
etc.).
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Dans le cas de virement bancaire, le lieu du paiement doit être décidé par les parties impliquées. Le
vendeur veut que le paiement soit reçu par sa banque avant d’accepter que l’acheteur ne remplisse ses
obligations dans le paiement, tandis que l’acheteur peut considérer ses obligations d’avoir accompli
quand il paie le montant à sa banque locale. Pour le paiement dans la plupart des pays de l’OCDE, cela
peut être une affaire de 2 voire 3 jours de décalage, avec les systèmes de transfert rapides et fiables la
plupart des banques opèrent dans ces pays à travers le système SWIFT. Cependant, il y’a d’autres
raisons pour lesquelles le lieu de paiement devrait être clairement défini.
Sans tenir compte du système de transfert utilisé, un paiement international pourrait dépendre du
contrôles de change ou retardé par d’autres raisons. Celles-ci pourraient inclurent un traitement
incorrecte ou des lenteurs dans les procédures en général, ou des grèves par les banques ou autres
formes de cas de force majeure, ou simplement des instructions de paiement insuffisantes ou
incorrectes provenant de l’acheteur.
La question du lieu où l’acheteur remplira ses obligations de paiement en relation avec des conditions
de paiement à compte ouvert n’est pas toujours une mince affaire dans l’accord des parties. Si un tel
accord n’est fait pas passé, des litiges peuvent survenir plus tard. Dans la plupart des pays, la loi
stipule que la dette devrait être payée au domicile du créancier, à savoir le vendeur. Donc, c’est aussi
dans l’intérêt de l’acheteur que le lieu de paiement soit indiqué sur les termes du contrat,
particulièrement avec ceux des plus gros montants ; et cela lorsque l’intérêt peut le valoir peut être
d’importance.
Le lieu de paiement devrait, donc, être défini comme étant aux lieux de la banque choisie par le
vendeur et le compte bancaire, et les codes de SWIFTBIC 35 correspondant devraient toujours être
inclus dans les termes de paiement pour sécuriser un transfert exact et rapide.
35 BIC (Bank Identifier Code ou Code d’Identifications des Banques) : une adresse unique qui identifie précisément les
institutions financières impliquées dans les transactions financières internationales. Géré et alloué par l’entreprise SWIFT,
un BIC comprend 8 ou 11 caractères comprenant les trois ou quatre premiers des éléments suivants : Code de la banque, le
code du pays, le code d’emplacement et de la branche.
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En résumé, ce chapitre a revisité certains aspects fondamentaux qui sous-tendent les procédures de
paiement des transactions internationales. Du point de vue des banques, il s’agit d’abord de connaître,
d’évaluer et de maîtriser les risques connexes à ces opérations de paiement. Un tel objectif ne peut être
atteint qu’une fois qu’elles ont parfaite maîtrise de certains points négociés entre l’exportateur et
l’importateur (incoterms et termes de paiement).
C’est ainsi que les banques apportent leur expertise à leurs clients entreprises afin de les permettre
d’utiliser les modalités de paiement appropriées à leurs besoins.
Ce sont ces modalités de paiement qui feront l’objet d’un développement dans le prochain chapitre.
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Les transactions internationales engendrent des risques considérables aux importateurs, aux
exportateurs mais aussi aux banques par le biais desquelles s’effectuent les opérations de paiement.
L’environnement international présente des particularités beaucoup plus complexes comparées à celles
au niveau local. En effet, dans les transactions internationales, la distance qui sépare les parties, la
diversité des législations des pays, les montants souvent élevés qui sont en jeu, la différence des
monnaies sujettes à du contrôle de change et aux vicissitudes des marchés de change, les évènements
politiques ou catastrophiques pouvant survenir au cours du déroulement de la transaction font que les
parties sont de façon permanente exposées à une kyrielle de risques de la signature du contrat de vente
au dénouement de la transaction. Pour préserver les intérêts de chaque partie, les banques proposent
aux importateurs et aux exportateurs produits et des services leur permettant de financer leurs besoins
en trésorerie, de choisir à un instrument de paiement, de minimiser les risques de non paiement ou de
non exécution des termes du contrat par le recours aux garanties bancaire…
Cependant, ces produits et services répondent différemment aux attentes, du coté du vendeur et de
l’acheteur. Ainsi, l’ingénierie bancaire a développé au fil des années des instruments et techniques de
règlement spécifiques acceptés de par le monde, qui permettent de mitiger les craintes de chaque
partie. Il faut dire que ce développement est allé de pair avec le perfectionnement des systèmes
électroniques des banques et des réseaux d’échange des données bancaires ; ce qui a permis l’échange
des données en temps réel entre les banques.
Il y’a plusieurs types d’instruments de paiements internationaux par lesquels les banques, sur ordre de
leur demandeur, effectuent le règlement du montant de son dû. Dans cette procédure chaque partie
contractuelle veille au près à ce que l’instrument choisi lui soit plus convenable, puisque chaque
instrument à un impact différent ou contraire sur chacune d’elle.
Une fois qu’il y’a compromis sur l’instrument de paiement, la banque enclenche processus de
paiement. Pour cela, elle peut procède à un transfert des fonds à la banque du vendeur en utilisant soit
la voie classique ou la voie moderne : traditionnellement, le paiement était transmis par voie postale
mais aujourd’hui, au vu de la rapidité et de la sécurité qu’offrent les systèmes électroniques de
paiement et de transmission des données entre les banques, la transmission par la voie classique
devient de plus en plus désuète.
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En outre, pour transférer des fonds à un pays destinataire, la banque entre en contact avec son
correspondant dans ce pays qui tient un compte en devise pour elle : c’est le « correspondent
banking ».
LESINSTRUMENTSDEPAIEMENTINTERNATIONAUX
Nous allons tour à tour présenter chacun de ces instruments ainsi que leurs avantages et inconvénients.
1. Le chèque
Il faut distinguer deux sortes de chèques, qui n’offrent pas les mêmes garanties de paiement : le
chèque d’entreprise et le chèque de banque.
Le chèque d’entreprise est tiré par le titulaire du compte, c’est-à-dire l’acheteur, sur une banque. Il
n’offre aucune garantie, la provision pouvant être insuffisante ou inexistante au moment où le chèque
est présenté à l’établissement teneur du compte.
Le visa sur un chèque atteste que la provision existe au moment où le chèque est émis par le tireur.
Cependant, la provision n’étant pas bloquée, la garantie fournie par le chèque visé est loin d’être
satisfaisante. La certification d’un chèque atteste que non seulement la provision existe, mais qu’elle
est bloquée au profit du bénéficiaire pendant la durée légale de présentation du chèque. Le bénéficiaire
dispose dans ce cas d’une sécurité : son risque est sur la banque, et non sur l’acheteur. Notons
cependant que la certification ne couvre pas le risque politique.
Le chèque de banque est un chèque tiré par une banque sur elle-même, à la demande de l’acheteur. Il
offre donc en principe une garantie contre le risque commercial, mais pas contre le risque politique.
Cet instrument de règlement est relativement peu utilisé dans les transactions internationales. Son
usage présente en effet certains inconvénients qui le rendent peu attractif, malgré sa simplicité
d’utilisation.
D’une manière très schématique, les avantages et les inconvénients à retenir sur le chèque sont
présentés sur le tableau qui suit.
Appréciation
Avantages Inconvénients
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1. La lettre de change
Également appelée traite, c’est un écrit par lequel le tireur (le créancier) donne l’ordre au tiré (le
débiteur) de payer une certaine somme, à une certaine échéance, à un bénéficiaire. La lettre de change
est un effet de commerce, ce qui lui confère certaines caractéristiques, qui en font un instrument de
paiement assez fréquemment utilisé en commerce international. En effet, acceptée par le débiteur, elle
matérialise la créance de l’exportateur.
Dans la pratique, le tireur se désigne le plus souvent lui-même comme bénéficiaire, et expédie la traite
au tiré pour que celui-ci la lui retourne acceptée, c’est-à-dire signée. Pour le vendeur, la traite constitue
à la fois un support de juridique (recours cambiaire en cas de non-paiement ou de non-acceptation) et
un instrument de mobilisation de sa créance auprès de son banquier (escompte).
Pour éviter le risque d’impayé, le vendeur peut exiger l’aval bancaire sur la traite déjà acceptée par le
ré. Auquel cas, la banque avaliste se doit d’honorer sa signature à l’échéance, même si son client est
défaillant36.
Nous allons voir à ci-dessous, celle qui décrit l’émission par l’intermédiaire d’une banque.
Appréciation
Avantages Inconvénients
Est émise à l’initiative du vendeur Peu répandue et utilisée
Précise exactement le délai de paiement Soumise à l’acceptation du tiré
1. Le billet à ordre
Le billet à ordre est un écrit par lequel l’importateur (souscripteur) s’engage à payer l’ordre de
l’exportateur (bénéficiaire) une somme d’argent, à vue ou à échéance.
Il s’agit également d’un effet de commerce, mais rarement utilisé en commerce international. La
différence essentielle entre une lettre de change et un billet à ordre tient au fait qu’alors que la
première est émise par le créancier (l’exportateur), le second est émis par le débiteur (l’importateur).
C’est ce qui explique que le vendeur préfère utiliser une lettre de change, plutôt que de laisser à
l’acheteur l’initiative de l’émission de l’effet de commerce.
En dehors de cette différence essentielle, le billet à ordre présente les mêmes caractéristiques que la
lettre de change, et peut donc être avalisé par une banque, endossé ou négocié.
Appréciation
Avantages Inconvénients
Sert de reconnaissance de dette ; Est émis à l’initiative de l’acheteur ;
Précise la date de paiement ; Est soumis au risque d’impayé ;
Permet l’escompte (par la mobilisation). Est soumis au risque de change.
1. Le mandat poste international
Il peut se présenter sous trois formes : mandat ordinaire, mandat de versement à un compte postal,
mandat télégraphique. Du fait de limitations au plan géographique, ce mode de paiement est très peu
utilisé en commerce international d’autant que les montants transférables par ce moyen sont également
limités37.
2. Le virement
Ordre donné par un acheteur (l’importateur) à son banquier de débiter son compte pour créditer celui
du vendeur (l’exportateur).
Il s’agit du transfert d’un compte à un autre, opéré par une banque sur ordre de l’importateur, au profit
de l’exportateur. Il existe plusieurs types de virement.
SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Système privé d’échanges de messages télématiques
37 A. Barelier – J. Duboin – F. Duphil : « Exporter : Pratique du commerce international », 14ème édition, éd Foucher.
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Appréciation
Avantages Inconvénients
Rapide (télex, Swift) ; Lenteur d’encaissement si virement par
Peu couteux ; courrier ;
Impossibilité d’impayé. Risque de change (éventuel) ;
Émission à l’initiative de l’acheteur.
Aujourd’hui, les paiements automatisés se sont largement répandus. C’est grâce aux systèmes
internationaux de transmission des données que les banques communiquent et exécutent toutes sortes
de transactions avec une célérité plus accrue.
1. Le SWIFT
Le réseau SWIFT fut créé en 1973 par l'association d'un nombre important de banques
américaines et européennes et le nombre des adhérents a augmenté dans les différents pays. Il
n’est pas en lui-même un moyen de paiement mais plutôt un réseau de télétransmission privé. Il a
38 Ici, on aborde l’EDI dans une optique propre à l’industrie bancaire mais Cf. chapitre III où l’EDI est traité dans son aspect
générique, c'est-à-dire sans considérer une seule entité ou un seul secteur d’activité. On précisera ainsi ses caractéristiques,
ses implications techniques et juridiques et ses langages normalisés.
39 Cathie-Roshalie Joly : « Le paiement en ligne : sécurisation juridique et technique », éd Lavoisier, Hermes Sciences
Publishing Ltd, Paris, 2005, p.69.
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débuté ses opérations en 1977 ; c'est un organisme coopératif ayant son siège en Belgique. Il a été
institué pour se substituer à des formes traditionnelles de transmission de données relatives au
financement du contrat de vente internationale telles que le télex, le courrier, le câble. Le réseau
fonctionne 24 heures durant toute l'année. SWIFT est une coopérative inspirée par la communauté,
créée par et pour le secteur de la finance, collaborant avec plus de 8 300 établissements parmi lesquels
des banques, des infrastructures de marché, des établissements financiers, des entreprises, des
fournisseurs de réseau, des partenaires commerciaux et des sociétés technologiques (voir la ) afin de
garantir la sécurité des transactions financières. Son rôle est double :
Il met à disposition la plateforme, les produits et les services permettant à ses clients de se
mettre en relation et d’échanger des informations financières en toute sécurité et fiabilité.
Il intervient également dans un cadre de coopération dans le souci de façonner les pratiques de
marché, de définir des normes et d’envisager des solutions aux problèmes qui intéressent et
préoccupent ses utilisateurs.
Le réseau SWIFT a marqué une grande évolution au niveau de la transformation des méthodes de
paiements électroniques en substance et en nature et sur les mécanismes de financement du commerce
international.
Ainsi, le procédé de SWIFT présente quatre avantages. Il est sûr. Il est rapide. Il est peu coûteux. Il est
fiable.
La sécurité est le premier des avantages que procure le système de communication SWIFT. En effet :
Les moyens de traitement de l’information qui interviennent aux différents niveaux du réseau
sont équipés de programmes sophistiqués de détection et de correction des erreurs ;
Les messages échangés entre les concentrateurs et les centres de traitement sont cryptés par
ordinateur, le réseau est ainsi protégé contre les écoutes pirates ;
Une clé permet de vérifier l’identité de l’émetteur du message ;
La normalisation des messages supprime les risques de non-négligeables de mauvaise
compréhension.
La rapidité est le deuxième avantage du système SWIFT. Le temps de transmission d’un message est
très inférieur au délai d’acheminement d’un courrier postal. Et si les communications telex sont
parfois plus rapides, elles sont onéreuses et réservées aux affaires urgentes ou d’un montant important.
Au contraire – et c’est là son troisième avantage – le message SWIFT a un coût réduit. Il peut toujours
être utilisé, pour autant que le destinataire soit relié au réseau.
La fiabilité est la dernière qualité du réseau SWIFT. En raison de sa vocation, les utilisateurs doivent
en avoir la disposition 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Cet objectif est largement réalisé puisque le
taux de disponibilité effective est sensiblement supérieur à 99,78 %.
Seul inconvénient du procédé SWIFT : il n’est délivré aucun accusé de réception. Ceci implique que le
contrôle de la bonne transmission ne peut se faire qu’au travers du contrôle de l’opération elle-même41.
Dès que le message placé en file de départ l’ordinateur situé dans la banque émettrice vérifie les
normes imposées par le système SWIFT et transmet le message au centre de commutation par
l’intermédiaire du concentrateur régional.
Le message, stocké au centre de commutation dans l’attente de la recherche du destinataire, est délivré
dès que l’identification de ce destinataire est réalisée.
Les messages émis par les banques et reçus par les ordinateurs centraux sont retransmis à leurs
destinataires sans intervention humaine et selon des ordres de priorité déterminés à priori ou choisis
par l’émetteur42.
Le réseau SWIFT offre aux banques utilisatrices des services de transmission des messages. Le
message SWIFT est créé par la banque émettrice puis transmis sur le réseau pour être exécuté par la
banque contrepartie. La transmission du SWIFT s'opère en temps réel selon des normes sécuritaires et
selon un langage normalisé (Xml des EDIFACT/UN) pour assurer une harmonisation des techniques
41 Yves Simon : « Techniques financières internationales », 2e édition, éd Economica, Paris, 1986, p.375-376
42 Yves Simon, op cit, p.373
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et des normes de création des EDI en sus de la normalisation des instructions et des incidents constatés
dans le message SWIFT.
La communication s’effectue par l’envoi ou la réception de messages définis selon les standards de
SWIFT, qui contiennent des formats spécifiques classés en catégories (MT 300, MT 700…). Chaque
catégorie regroupe des messages correspondant à des notifications ou à des opérations à exécuter (voir
annexe n° 2).
Cette liste annexée n’est pas exhaustive car elle contient que la catégorie MT qui coexiste depuis
quelques temps avec la nouvelle norme MX. D’ailleurs, Swift prévoit une évolution dans le futur
consistant à supplanter la norme MT par celle de MX adaptée au service TSU (Trade services Utility).
Le TSU43 fait partie de la panoplie de services pourvus par Swift dont les plus intéressants sont :
SWIFTNet FIN qui permet l’échange de messages financiers normalisés tels que des
paiements individuels, des virements d’équilibrage de trésorerie, des annonces de fonds, des
ordres de bourse…
SWIFTNet FileAct qui permet l'échange de fichiers pour effecteur des paiements en masse, ce
qui intéresse directement les entreprises, car il permet de traiter notamment les ordres de
virements ou encore les prélèvements.
Il existe d’autres services tels que BROWSE ou INTERACT, mais leur intérêt est moins courant44.
Avec l’utilisation du service Swiftnet Fin, les banques peuvent exécuter des ordres de paiements
comme le montre l’exemple ulistratif ci-dessous.
103
Donneur
Bénéficiaire
d’ordre
UBSWCHZH80A 20 : PAY/001
BIC de
l’émetteur
23B : CRED
32A : 041004USD1500
MT 103
50K : « Donneur d’ordre », TALSTRASSE 101 8022 ZURICH
59 : /98765430771924764
71A : SHA
reflété sur les comptes que les banques entretiennent entre elles. Ce qui nous mène au point sur les
relations bancaires internationales.
Les banques sont tenues sont tenues de suivre « parallèlement » sur leurs livres, les écritures
enregistrées au débit et au crédit de leur compte chez le correspondant. Il s’agit d’un rapprochement
comptable permettant de déceler les erreurs éventuelles et ainsi de les régulariser.
A titre d’exemple, si la banque A donne instruction à son correspondant B de payer EUR 1000 en
faveur d’un bénéficiaire, ce correspondant, détenant le compte de la banque A sur ses livres débite
celle-ci et reçoit la couverture de EUR 1000 de la banque A.
En contrepartie, la banque A, dans sa comptabilité de « rapprochement », crédite le compte « miroir »
du correspondant B de EUR 1000 à l’émission du virement et le débite du même montant lors de la
couverture. Ainsi, le nivellement du compte traduit la bonne réalisation des opérations.
En général, les banques choisissent leurs correspondants avec compte, parmi les principaux, par
devises, par pays et par zone.
▪ sans compte : c’est-à-dire que la relation de correspondant banking existe avec tous les échanges
que cela induit mais les mouvements de fonds sont effectués à travers d’autres correspondants en
compte. Les banques ont l’habitude de se communiquer entre elles la liste de leurs correspondants
avec compte, par pays, par devise afin de faciliter les paiements et les couvertures.
Par exemple, si la banque C ouvre un crédit documentaire auprès d’un correspondant D, chez qui elle
ne détient pas de compte, elle prend soin de lui indiquer le nom de la banque de remboursement de
telle sorte que c’est celle-ci qui couvre le correspondant D à la demande de celui-ci, à charge pour la
banque A d’effectuer la couverture.
1.1. Les lignes de crédit
Dans le cadre de certaines opérations nécessitant la prise de risque à l’extérieur, les correspondants
s’allouent entre eux des lignes de crédit. Il s’agit notamment de cas suivant :
Ligne de trésorerie pour des découverts passagers ;
Ligne de change pour les opérations d’achat et de vente de devises ;
Ligne de confirmation de crédit documentaire ;
Ligne d’acceptation de crédit documentaire ;
Ligne pour l’émission de garanties.
Bien évidement, l’octroi de ces lignes obéit à l’analyse du risque d’insolvabilité de la banque-
contrepartie et du risque pays de celle-ci47.
Enfin, nous allons voir des exemples illustrant le rôle des « correspondent banking » dans la section
suivante où sont présentées et analysées les différentes modalités de paiement internationales.
Dans une transaction internationale, le vendeur souhaite être payé avant l’expédition de la
marchandise et l’acheteur veut pouvoir n’en acquitter le prix qu’après l’avoir réceptionnée, vérifiée,
voire revendue. Chaque partie veut ainsi tirer l’avantage de son coté : voilà la problématique
fondamentale de sécurisation des transactions de commerce international.
Pourtant, il existe une panoplie de formules de paiement simples ou documentaires qui garantissent à
des degrés variables de la sécurité selon que l’on se trouve du coté du vendeur ou de l’acheteur. En
générale, la formule choisie peut ou non présenter des avantages au vendeur ou à l’acheteur. Il est de
nature que leur position est souvent symétrique ; d’où le paradoxe du paiement international : un
avantage chez une partie se traduit-il forcément par un risque à supporter chez l’autre partie ?
En revanche, une formule unique permet d’apporter un équilibre sur les rapports pour prétendre
pouvoir résoudre ce paradoxe de sécurité sur le paiement : le crédit documentaire. Mondialement
reconnu, son efficacité repose par ailleurs, sur le cadre juridique uniforme qui l’encadre et sur le rôle
des banques qui par leur engagement, apportent une réponse aux préoccupations des partenaires
commerciaux et jouent un rôle d’arbitre, dont la neutralité permet de concilier les intérêts réciproques
et parfois contradictoires des vendeurs et des acheteurs48.
Avantage au vendeur
Paiement par avance
Lettredecrédit confirmée
Documents contrepaiement
Documents contreacceptation
Compteouvert
Avantage àl’acheteur
Il n’y a pas d’avantages pour le client dans cette transaction ; il y’a plutôt de multiples risques à
considérer. Par exemple :
48 Hubert Martini – Dominique Deprée – Joanne Klein-Cornede : « Crédits documentaires, Lettres de crédit stand-by,
Cautions et garanties : Guide pratique », éd La Revue Banque (collection : Techniques bancaires), Paris, 2007, p.18
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Risque commercial ou de crédit du vendeur résultant d’un mauvais usage des fonds, faillite,
ou toute autre activité commerciale malhonnête.
Il faut dire que dans cette formule de paiement, le vendeur a tous les avantages et ne supporte aucun de
ces risques. Il peut convoyer les marchandises à sa convenance et pendant ce temps profiter de
l’avance pour améliorer sa trésorerie.
Quant à la banque, elle a une implication minimale dans ce type de paiement. Cependant, elle pourrait
tirer des revenus provenant de commissions sur le transfert des fonds, la couverture du risque de
change (si nécessaire) et la gestion de la trésorerie.
Banque Participation minimale (mais peut gagner des commissions sur les ordres de
virement, le risque de change et la gestion du paiement de l’acheteur).
La situation du paiement par avance est possible dans le cas où le vendeur se trouve dans un rapport de
force supérieur face à ses clients et est capable de leur dicter les termes de la transaction – par
exemple, lorsqu’il jouit d’un statut de monopole ou d’oligopole. Mais dans le cas où le client aurait la
latitude, il ne devrait accepter cette formule que lorsque cela n’impacte pas négativement la liquidité
de sa trésorerie et qu’il a confiance à la bonne foi du vendeur et à son pays.
1. Le compte ouvert
Une seconde méthode pour régler les transactions internationales est le compte ouvert. Le principe est
que le vendeur expédie les marchandises, accompagnées par les documents de transport, d’assurance,
etc. avant de recevoir un paiement ou une promesse de payer (lettre de change, aval…). Le convoyeur
ne garde pas le contrôle des marchandises.
Contrairement à l’avance, ici le vendeur conserve tous les avantages et supporte un risque moindre. Il :
Quant au vendeur il ne détient aucun avantage et a tous les risques sur son dos dans ce type de
transaction. Il :
n’a aucun contrôle sur les marchandises et sur la volonté de l’acheteur de payer
supporte le risque pays50 qui peut empêcher un client de bonne réputation d’honorer ;
peut subir le risque de change si les marchandises exportées sont facturées dans la monnaie de
l’acheteur.
peut être dans le besoin d’emprunter pour couvrir la période entre l’expédition des
marchandises et la réception des fonds. Si le vendeur emprunte à taux flottant, il pourra subir
le risque de taux d’intérêt51.
Dans cette formule, la banque a une implication minimale. Cependant, comme dans le cas de l’avance,
elle peut tirer des revenus provenant de commissions. La documentation relative à l’expédition est
gérée en dehors des circuits bancaires.
COMPTE OUVERT
L’acheteur reçoit les marchandises et paie plus tard à travers un arrangement négocié à l’avance avec l’acheteur
Avantages Risques
détiens le contrôle des marchandises ; Peut subir le risque de change
paie à sa convenance ;
Acheteur n’est pas obligé de recourir à l’emprunt
et peut au contraire utiliser le montant
du paiement au profit de sa trésorerie.
Banque Participation minimale (mais peut gagner des commissions sur les ordres de virement,
le risque de change et la gestion du paiement de l’acheteur).
49 La durée entre l’expédition des marchandises par le vendeur et le paiement par l’acheteur dépend des termes du crédit
préalablement négociés. Le bon de commande émis par l’acheteur ou le contrat de vente représente les termes et les
conditions de la négociation.
50 Cf. chapitre 1 : le risque pays
51 Le taux d’intérêt auquel le vendeur a obtenu son emprunt peut monter au point que la transaction devienne peu rentable
pour le vendeur.
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En analysant les avantages et les risques du compte ouvert, on peut se demander in fine : dans quelles
situations le vendeur peut accepter ce compromis ne comportant que des risques? La réponse est qu’il
assume ces risques décrits en haut dans des cas de figure qui impliquent que le contrat est établi :
entre des compagnies-mères est de leurs filiales pour faciliter les transactions intragroupes ;
entre des acheteurs et des vendeurs ayant d’excellentes longues relations ;
entre des acheteurs et des vendeurs et que les vendeurs subissent de fortes pressions
concurrentielles, spécialement dans son marché domestique.
On vient de voir que le paiement par avance et le compte sont des procédures relativement simples,
mais les risques liés sont inégalement répartis entre l’acheteur et le vendeur. Ces deux types de
paiement ne conviennent pas aux transactions dans lesquelles l’acheteur et le vendeur ne se
connaissent pas assez ou bien le vendeur ne voudrait pas assumer les risques pays et de crédit lors de
la proposition des termes du paiement à l’acheteur.
Ces trois méthodes de paiements, ne requièrent pas une implication conséquente de banques
contrairement à l’encaissement et au crédit documentaire. Dans le cadre des opérations documentaires,
la banque peut assumer deux rôles différents :
dans le cas de la remise documentaire, elle agit en tant que simple mandataire ;
dans le cas du crédit documentaire ou de la lettre de crédit stand-by, elle s’engage à payer de
manière irrévocable.
Cette opération obéit, sauf convention expresse, aux « règles et usances uniformes relatives aux
encaissements », publiées par la CCI (publication n° 522).
La Chambre de commerce internationale (ICC) est la seule véritable organisation mondiale des entreprises,
fondée en 1919 et basée à Paris. Elle est l’unique porte-parole reconnu de la communauté économique à
s’exprimer au nom de tous les secteurs et de toutes les régions. Son objectif est de favoriser les échanges et
l'investissement, l'ouverture des marchés aux biens et aux services, et la libre circulation des capitaux ; ses
activités relèvent essentiellement de trois domaines :
La CCI élabore et publie des principes et des règles révisables si nécessaire, relatifs à des sujets que nous
abordons dans notre thème : les incoterms, les techniques et les pratiques bancaires pour les paiements
documentaires et les garanties (URC, RUU, URDG…), …etc53.
▪ La banque remettante : c’est la banque du donneur d’ordre qui reçoit l’ordre d’encaissement
accompagné des documents ;
▪ L’acheteur (tiré) : celui à qui la présentation des documents doit être faite selon l’ordre de
paiement.
Tout document envoyé à l’encaissement doit être accompagné d’un ordre d’encaissement comportant
des instructions complètes et précises. Ces instructions se rapportent aux modalités d’utilisation
(formes de réalisation de l’encaissement), à la perception des frais bancaires (à la charge de l’acheteur
ou du donneur d’ordre) et d’autres indications liées au protêt en cas de non-acceptation ou de non-
paiement.
▪ Documents contre paiement (D/P) : La remise D/P signifie « documents contre paiement à vue ».
La banque présentatrice ne remet les documents que contre le paiement de la somme due.
▪ Documents contre acceptation (D/A) : correspond à une remise des documents « contre
acceptation ». Dans ce cas, la banque présentatrice ne délivre les documents à l’acheteur que contre
l’acceptation par ce dernier d’une ou de plusieurs traites payables à échéance.
▪ Documents contre une lettre d’engagement : Cette dernière technique est plus rare car il s’agit
d’un engagement de paiement différé non matérialisé par une traite ; elle est moins sécurisante pour le
vendeur en raison de l’absence de cet instrument cambiaire. Elle est toutefois utilisée par les pays où il
y’a une forte fiscalité sur les traites.
D’après les figures 16 et 17, les étapes du paiement par D/P et D/A peuvent être regroupées en six qui
se déroulent comme suit :
Étape 1 : le vendeur expédie la marchandise et fait établir les documents de transport (et
d’assurance selon l’incoterm choisi) soit à l’ordre de la banque présentatrice (banque à
l’étranger), soit directement à l’ordre de l’acheteur55. La première solution est préférable surtout
en cas de transport aérien afin d’éviter que l’acheteur puisse entrer en possession de la
marchandise avant de l’avoir réglée.
Étape 2 : les documents sont remis à la banque de l’exportateur.
Étape 3 : la banque remettante transmet les documents accompagnés d’une lettre d’instruction à
la banque présentatrice, généralement son correspondant dans le pays de l’acheteur.
Étape 4 : la banque présentatrice remet les documents à l’acheteur, soit contre paiement, soit
contre acceptation d’une ou plusieurs traites, soit contre son engagement de payer
ultérieurement. En acceptant les documents, l’acheteur lève les documents qui lui permettront
de prendre possession de la marchandise.
Étape 5 et 6 : le paiement est transmis au vendeur par l’intermédiaire de la banque remettante.
Cette dernière transmet au bénéficiaire un « avis de sort » qui l’informe de la réception des
fonds.
En cas de non paiement, de nombreuses raisons peuvent expliquer la non-levée des documents par
l’acheteur.
Les conditions de délivrance des documents ne sont pas conformes aux stipulations du contrat
commercial ;
le montant facturé est supérieur à celui de la commande ;
la marchandise n’est pas conforme à la commande ou elle a été expédiée tardivement ou avant
la date prévue, ou n’est pas encore arrivée à destination ;
54 Avaliser consiste à émettre un aval pour le compte d’un débiteur. Par définition, l’aval est le cautionnement du débiteur
donné par son banquier en guise d’engagement de payer un effet de change. Il se matérialise par l’apposition de la signature
du banquier (avaliseur) sur la traite accompagnée par une mention expresse « bon pour aval » ou toute formule équivalent.
55 Sur les destinations courtes, (Marseille –Alger, par exemple) les opérateurs utilisent la technique du « pli cartable ». Un
des trois originaux du B/L voyage avec la marchandise pour être remis à une personne désignée selon l’instruction de
l’expéditeur ou de son transitaire. Il est très dangereux d’envoyer en pli cartable un B/L à l’ordre de l’acheteur, au lieu
d’être à l’ordre de banque présentatrice. Le vendeur permettrait ainsi à l’acheteur de prendre possession de marchandise
sans acquitter, via la banque présentatrice.
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les documents sont parvenus après l’arrivée de la marchandise occasionnant ainsi des frais de
stationnement que l’acheteur ne veut pas supporter ;
les documents indispensables au dédouanement (certificat phytosanitaire…) ne sont pas
parvenus ;
la licence d’importation n’a pas été encore obtenue ;
le jeu de connaissements est incomplet ;
le prix de la marchandise a baissé sur les marchés internationaux (négoce de matières
premières) et l’acheteur ne veut plus prendre possession de la marchandise, ou l’acheteur
essaie de renégocier le prix du contrat ;
la marchandise arrive endommagée bien qu’elle ait voyagé au risque de l’acheteur ;
il y’a un litige commercial sur une transaction précédente que l’acheteur souhaite régler sur
cette livraison.
1.1. Les avantages, les risques et les responsabilités
Le paiement par remise documentaire n’est pas une solution qui offre une sécurité absolue au vendeur
ou à l’acheteur. Chacun pour sa part, tire des avantages mais supporte aussi des risques, c’est pour
cette raison qu’il ne convient qu’à des transactions entre partenaires qui se connaissent. Quant aux
banques, les risques qu’elles supportent, proviennent de leur responsabilité engagée dans leur mission
de mandataire.
▪ L’acheteur : dans une opération de remise documentaire, l’avantage de l’acheteur est qu’il peut :
En termes de risques, les marchandises peuvent ne pas correspondirent aux spécifications de l’acheteur
après l’acceptation ou le paiement.
▪ Le vendeur : l’avantage pour lui est qu’il est assuré que les documents commerciaux et/ou financiers
sont contrôlés par les banques, jouant le rôle d’intermédiaires, et ne délivrés qu’après que l’acheteur a
honoré ou accepté d’honorer par traite.
Le contrôle des documents par une banque réduit seulement le risque relatif aux documents ;
cependant le vendeur est exposé au :
Risque pays ;
Risque de change et de taux d’intérêt ;
Risque commercial et au risque de crédit ;
Coût résultant du refus de payer de la part de l’acheteur. Dans cette circonstance, le vendeur
supporte des frais de stockage des marchandises immobilisées dans un pays étranger pendant
qu’il y recherche un autre acquéreur (ou dans un autre pays), ou qu’il peine à arranger leur
rapatriement et donc payer à nouveau des frais de transport, de stockage, et d’assurance.
Perte des marchandises conséquente de la durée limitée de stockage dans un entrepôt public.
La règlementation dans certain pays peut restreindre le nombre de jours durant lequel les
marchandises peuvent être stockées dans les entrepôts publics. Passées des délais autorisés, les
marchandises peuvent être purement et simplement vendues aux enchères.
▪ La banque : dans cette méthode de paiement, on retient que la banque est facilitatrice de
l’acheminement des documents et de la réalisation du paiement de la transaction et n’est donc pas
responsable des marchandises à fortiori d’assumer le risque de crédit.. Il est important de signaler que
les URC n° 522 stipulent que « les marchandises ne doivent être envoyées directement à l’adresse
d’une banque, ou placées sous sa responsabilité, sans un accord préalable de cette banque… ».
Notons que dans le cas où cette demande d’accord préalable n’a pas été formulée, la banque n’est
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nullement tenue de prendre livraison des marchandises, l’expéditeur continuant à en assumer le risque
et la responsabilité.
Elle doit se confiner aux instructions transmises par le vendeur ; autrement, elle pourrait subir
de perte financière ;
Elle doit aussi se conformer à la règlementation de son pays et du pays concerné sinon elle
risque de s’exposer à des amendes et pénalités ou à une mauvaise publicité.
Elle doit sauvegarder les instruments négociables puisqu’ils peuvent être frauduleusement
endossés et sont librement négociables sur le marché libre. Par exemple, les traites à paiement
différé, après acceptation par l’acheteur, deviennent des instruments négociables en soi et
requièrent de la précaution pour protéger la banque de pertes financières et du
mécontentement du client.
En contrepartie des risques, la banque a des opportunités pour accroître les revenus issus des frais et
tire avantage des opportunités des transactions internationales en termes de cash management.
Le tableau ci-dessous synthétise les avantages, les risques des différentes parties intervenantes dans la
remise documentaire.
ENCAISSEMENT DOCUMENTAIRE
Le vendeur envoie les marchandises à l’acheteur. La traite et les documents de la transaction sont présentés à la banque
intermédiaire pour le paiement.
Avantages Risques
En se focalisant sur les avantages communs, la remise documentaire, assortie dans certains cas d’une
assurance-crédit destinée à couvrir les risques de non-transfert ou d’un aval bancaire de la traite, est
une procédure assez simple et peu couteuse. Elle facilite les relations entre partenaires qui se
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connaissent, l’intervention de leur banque facilitant la transaction sans pour autant la sécuriser
pleinement.
En revanche, elle se révèle totalement insuffisante dans des contextes où le risque local est important,
où acheteurs et vendeurs se connaissent mal, ou lorsque la solvabilité de l’acheteur est sujette à
interrogation. En effet, face à un environnement plus risqué, seul l’engagement d’une ou plusieurs
banques est de nature à réduire les risques encourus par le vendeur. C’est pourquoi le Crédit
documentaire s’est depuis longtemps imposé comme la technique privilégiée de protection des
exportateurs.
1. Le crédit documentaire
Il semble que la technique du crédit documentaire est apparue pour la première fois au début des
années du XIX siècle en Europe Occidentale et était utilisée, en dehors des Banques, notamment dans
les Ventes Maritimes. Les banques introduiront cette technique dans leurs activités au début de XXe
siècle lorsqu’une prolifération d’incidents de non paiement entre partenaires commerciaux
internationaux a été constatée56. Toutefois, pour l’utilisation quasi-universelle du crédit documentaire,
le mérite revient à la CCI qui a fait adopter les RUU avec des suppléments destinés uniformiser sa
gestion pratique.
1.1. Principes généraux
1.1.1. Définition
Le crédit documentaire est une opération par laquelle une banque (banque émettrice/issuing bank)
s’engage irrévocablement57, à la demande et pour le compte de son client importateur (donneur
d’ordre/applicant), à régler à un tiers exportateur (donneur d’ordre/applicant), dans un délai
déterminé, un certain montant, contre la remise de documents strictement conformes et cohérents entre
eux, justifiant de la valeur et de l’expédition de marchandises ou de prestations de services58.
Pour le bon déroulement de cette opération, les agents engagés dans le commerce international
(importateurs, exportateurs, banquiers, transporteurs, …etc.) se réfèrent à des règles publiées par la
CCI.
1.1.2. Le cadre juridique du crédit documentaire : les RUU – 600
Les RUU sont des règles qui s’appliquent aux crédits et aux lettres de crédit stand-by (Stand-by Letter
of Credit ou SBLC), dans la mesure où elles seraient applicables aux SBLC. Le crédit devra faire
référence aux RUU pour y être soumis. Ainsi, ces règles lient toutes les parties intéressées sauf
dispositions contraires « expressément modifiées ou exclues par le crédit»59.
Les textes des RUU définissent clairement le cadre d’application du crédit documentaire, les normes
liées à ses supports et à sa pratique, l’étendue des responsabilités de chaque partie intervenante dans
son déroulement.
Historiquement, les premières RUU remontent à 1933. Elles ont été révisées plusieurs fois pour
davantage faciliter et adapter l’utilisation du crédit documentaire à l’évolution du commerce
internationales et des pratiques bancaires et, en plus, de fiabiliser ce moyen de paiement et de
sécurisation, en diminuant substantiellement le nombre d’irrégularités constatées sur les documents ;
ce qui concourt à la fluidité des paiements.
56 Abdelmajid AMMAR : « Les sécurités de paiement dans le commerce mondial : l’exemple des crédits documentaires »,
Centre de Publication universitaire, Tunis, 2000, p.3.
57 Dans la pratique, la quasi-totalité des crédits documentaires sont irrévocables. Les RUU 600 ont ainsi supprimé la mention
crédit documentaire révocable. Cependant, les parties ont la possibilité de faire émettre un crédit révocable si elles le
souhaitent en intégrant cette clause dans le contrat. Toutefois, ce type de crédit peut être à tout moment amendé ou annulé
par la banque émettrice sans être obligée de faire au préalable un avis ou une notification au bénéficiaire.
58 H. Martini – D. Deprée – J.K-Cornede op cit, p.33
59 Art – 1 des RUU – 600.
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60 International Standard Banking Practice (ISBP): Il s’agit d’un corps de règles et de pratiques bancaires internationales
relatives à l’examen des documents dans le cadre des crédits documentaires.
61 La confirmation constitue un engagement irrévocable qui s’ajoute à l’engagement irrévocable de la banque émettrice.
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Le crédit documentaire peut prévoir d’autres parties : des banques (banque de remboursement et
seconde banque notificatrice), des assureurs-crédit, des organismes et institutions internationales telles
que la Banque Mondiale.
▪ La banque de remboursement : elle est désignée dans le crédit pour effectuer le paiement à vue ou
à usance après appel des fonds par la banque réalisatrice du crédit, généralement la banque
notificatrice ou confirmante (sa localisation est fonction de la devise du crédit documentaire).
1.1.2. Les concepts du crédit documentaire
Trois concepts sont au cœur mécanisme du crédit documentaire : l’autonomie, l’inopposabilité des
exceptions et la conditionnalité.
▪ L’autonomie de la garantie de paiement : si le crédit documentaire est un moyen de paiement,
c’est aussi et surtout une garantie de paiement pour le vendeur. L’efficacité de la garantie réside dans
l’autonomie du crédit documentaire par rapport au contrat commercial et dans son indépendance vis-à-
vis des relations entre les différentes parties au crédit62.
▪ L’inopposabilité des exceptions découle directement du principe d’autonomie : donneur d’ordre
et bénéficiaire ne peuvent en aucun cas se prévaloir de moyens de défense ou d’argument tirés :
Du contrat,
De la marchandise,
De leurs relations avec les autres parties,
Pour ne pas payer si les documents présentés par le bénéficiaire sont réguliers. Seule la fraude peut
bloquer le paiement.
▪ La conditionnalité : l’engagement irrévocable de la banque émettrice, et éventuellement d’une
banque confirmante, est conditionné à la présentation de documents conformes, voire strictement
conformes aux conditions et termes du crédit. Il y’a par ailleurs séparation totale entre les documents
et la marchandise. Les différentes parties au crédit n’ont pas à vérifier la conformité des documents
avec les marchandises et/ou services, mais à contrôler leur conformité aux seuls termes et conditions
du crédit. Le principe du formalisme est au cœur de la préparation, puis du contrôle des documents.
Les documents ne peuvent être comparés qu’aux stipulations de l’ouverture de crédit et des exigences
des RUU63.
Ainsi quand bien même les marchandises ne seraient pas conformes aux stipulations du contrat de
vente, qu’elles aient ou non été fournies, dès lors que les documents présentés sont conformes aux
termes et conditions du crédit, les banques sont tenues d’exécuter leur engagement.
Seule la fraude peut paralyser la réalisation du crédit. Le choix des documents revêt une
importance primordiale tant pour l’acheteur que pour le vendeur.
1.1. Les caractéristiques des crédits documentaires
Quant à la banque confirmatrice, elle se fait rembourser sur le champ en débitant le compte de la
banque émettrice une fois qu’elle règle au vendeur. Pour l’acheteur, l’avantage de payer par lettre de
crédit se trouve dans le fait qu’il peut négocier des échéanciers lui permettant ainsi de prévoir avec
certitude ses mouvements de trésorerie.
64 Il est possible que des crédits documentaires soient confirmés par une banque locale (dans le même pays que la banque
émettrice), bénéficiant d’un meilleur rating que la banque émettrice.
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La réalisation d’un crédit documentaire correspond à l’acte par lequel la banque réalise ses
engagements vis-à-vis du bénéficiaire lorsque celui-ci utilise le crédit.
Le crédit documentaire a pour vocation d’être utilisé, que le bénéficiaire présente des documents
conformes ou non aux conditions du crédit. Le bénéficiaire est donc très attentif aux caractéristiques
de la réalisation : mode, lieu et moment de la réalisation.
L’article 6 des RUU – 600 se distinguent quatre modes de réalisation exposés ci-dessous :
Étape 1 : acheteur et vendeur ont conclu un contrat qui prévoit un paiement par crédit
documentaire.
Étape 2 : l’acheteur donne des instructions d’ouverture de la lettre de crédit.
Étape 3 : elle est marquée par l’ouverture du crédit par la banque émettrice.
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Enfin de compte, l’ultime étape est constituée par le retrait des marchandises de l’acheteur auprès de la
compagnie de transport. Dans le cas spécifique du transport maritime, le titre de transport (Bill of
Lading) constitue un titre de propriété sur la marchandise.
Cependant, il faut noter que ce processus ne décrit que les grandes étapes d’un crédit documentaire
normal, c'est-à-dire sans particularité. Le crédit documentaire peut, en effet, être structuré sorte qu’il
puisse répondre à des circonstances particulières d’une transaction.
1.1. Les crédits documentaires particuliers
Dans ce qui précède, nous avons abordé le crédit documentaire dans sa globalité comme garantie de
paiement par l’acheteur et comme garantie de l’exécution du marché par le vendeur.
Pour répondre aux besoins de certaines activités commerciales et industrielles, le crédit documentaire
démontre son adaptabilité et se décline selon plusieurs types de montage spécifique.
1.1.1. Le crédit documentaire revolving
Cette notion de «revolving» correspond à une «remise en vigueur» automatique, pour un montant ou
une période donnée.
Ce type de crédit documentaire évite à l’acheteur d’ouvrir plusieurs crédits dans cadre d’un courant
d’affaires réguliers dont les expéditions sont constantes en volume et en montant. A titre d’exemple, si
des expéditions sont prévues trimestriellement pour un million d’euro par trimestre, la lettre de crédit
pourra être «revolving», trois fois trimestriellement à hauteur de 1.000.000 €.
L’opération se renouvelle selon des modalités diverses : montant global, nombre de renouvellements,
périodicité, période de validité.
1M €
J4M
T4
T3
T2
T1
Cette technique permet donc la remise en vigueur ou la reconduction automatique du crédit après la
première utilisation dans les limites d’un plafond maximum autorisé.
A noter que cette remise en vigueur peut être de deux natures : cumulative ou non cumulative
Revolving cumulatif : signifie qu’une tranche non utilisée pourra se reporter sur la tranche
suivante. Dans l’exemple le bénéficiaire aurait pu à la limite «tirer» le crédit documentaire au
dernier trimestre pour 4 millions d’euros.
Revolving non cumulatif : signifie que le tirage éventuel doit s’effectuer au cours du trimestre
concerné.
1.1.1. Le crédit documentaire transférable
Le crédit documentaire transférable est un crédit documentaire irrévocable qui permet au bénéficiaire
du crédit (premier bénéficiaire) de désigner un ou plusieurs seconds bénéficiaires (bénéficiaires du
transfert).
Dans le cadre des opérations de négoce international, le crédit documentaire transférable répond à
deux objectifs :
Sécuriser l’opération vis-à-vis du fournisseur qui souhaite s’assurer de paiement du
négociant ;
Financer l’opération dans la mesure où l’entreprise de négoce peut être amenée à régler le
fournisseur avant la réalisation du crédit.
Dans un tel schéma, le négociant assume la responsabilité de premier bénéficiaire du crédit vis-à-vis
du donneur d’ordre. Il est l’ « exportateur » et, à ce titre, est responsable du respect des délais de
fabrication, de livraison et de la préparation des documents. N’étant pas le fournisseur de la
marchandise, il délègue cette responsabilité à un plusieurs fabricants qui auront le statut de seconds
bénéficiaires. Ceux-ci n’ont aucun lien avec le donneur d’ordre.
(14) Livraisondela M/ se
Acheteur
Intermédiaire Fournisseur
D/ 0
(23) Débit
(19) Remisedes
(25) Remise dudonneur
documentsà
des d’ordre (6) Notificationet (20.b) Débitde l’intermédiaire
documents confirmationdu l’intermédiaire (15) Présentation
crédoc debase danslecadre desdocuments
du Back -to- (20) Paiementau
Back Frs
(21.b) Demandede
paiementet envoi
desdocuments (20.a) Paiement
66 Le crédit de base et le crédit adossé constituent deux opérations distinctes qui ne sont pas juridiquement liées, alors même
que les deux crédits constituent un ensemble destiné à sécuriser une opération économique homogène.
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Les avances ont lieu avant l’expédition des marchandises, lesquelles sont le plus souvent nanties en
faveur de la banque qui avance les fonds (banque émettrice ou banque confirmante selon le montage
du crédit.
Le crédit green clause comporte moins de risque qu’un crédit « red clause » :
Tant pour la banque qui procède à l’avance des fonds ;
67 Cette clause est insérée dans le crédit documentaire à la demande de l’acheteur et autorise la banque notificatrice, sur
ordre et pour le compte de banque émettrice, à effectuer des avances de fonds au vendeur avant la présentation des
documents. Le texte de la « red-clause » détermine les conditions de l’avance et l’engagement de la banque qui débloque
les fonds et détiendra en contrepartie un gage marchandise.
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En effet, les marchandises entreposées constituent une « garantie marchandise » sur les avances
consenties. La banque supporte toutefois un risque lié à la variation des cours de la marchandise
(baisse du prix de la matière première).
Pour cette raison l’avance est généralement plafonnée à un pourcentage du crédit (60, 80 ou 90%).
Nous avons vu de manière succincte, les crédits documentaires particuliers exceptés celui qui au point
de vu complexité n’en présente pas les moindres car impliquant la constitution et l’intervention d’un
pool bancaire dans l’opération de crédit documentaire.
1.1.1. Le crédit documentaire syndiqué
Outre le schéma classique mettant en présence une banque émettrice et une notificatrice, il existe des
montages plus complexes dans lesquels intervient un ensemble de banques, réunies sous forme de pool
bancaire ou de syndicat bancaire.
1.1.1.1. Mécanisme
Le syndicat bancaire (ou pool bancaire) est groupes de banques qui s’associent de façon ponctuelle (ou
permanente) pour une opération (ou une série d’opérations) précise(s). (p.150)
Les membres du syndicat participent en risque ou en trésorerie (selon les conditions du crédit) et
partagent les commissions en fonction de leur niveau de participation au pool.
La base de leur participation est clairement stipulée dans la documentation signée par les participants :
la lettre de syndication68.
Le pool bancaire est dirigé par une banque chef de file qui selon le cas est :
Émettrice : dans ce cas, le chef de file émet le crédit documentaire et assure la relation avec le
donneur d’ordre ;
Confirmante : dans ce cas, le chef de file confirme le crédit documentaire et assure la relation
avec le bénéficiaire.
Dans les deux cas, la banque chef de file a la responsabilité de gérer et coordonner les banques
participantes et, à ce titre, perçoit une rémunération.
68 Cette lettre est adressée à chaque participant par le chef de file. Elle stipule les particularités du crédit (montant, validité,
termes de paiement, bénéficiaire…), le traitement des documents, les modalités d’appel des fonds de remboursement, les
engagments réciproques des membres du pool et du chef de file.
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Lors de la négociation commerciale, chacun des partenaires tente d’obtenir à son profit les
sécurisations attendues. Nous avons montré dans la partie précédente comment l’exportateur se
couvrait du risque de non-paiement grâce au crédit documentaire. Dans cette section, nous allons
aborder la sécurisation de l’acheteur, un aspect incontournable dans contrats internationaux.
À un moment où les entreprises et les banques cherchent à limiter leurs risques, force est de constater
qu’il existe une large panoplie d’outils de sécurisation à la disposition des opérateurs : lettres de crédit
stand-by, cautionnements, garanties et bonds. Selon le régime juridique et selon leurs modalités de
mise en œuvre, ils offrent des couvertures de force variable.
Nous allons nous concentrer sur la présentation de ces différentes formes d’engagements sous un angle
juridique, financier et opérationnel.
documentaire, il obtient de l’acheteur un mode et une garantie de paiement. L’acheteur, de son côté,
n’est jamais assuré que les marchandises ou prestations ainsi réglées correspondent parfaitement à ses
attentes.
Or, l’équilibre contractuel impose que si le vendeur trouve naturel de se protéger du risque de
défaillance financière de l’acheteur, celui-ci recherche corrélativement à se protéger du risque de
défaillance du fournisseur, c'est-à-dire du risque de non performance.
Ce dernier cherche à de manière empirique à se protéger en exigeant la constitution par la banque du
vendeur d’un dépôt de garantie à son profit ou en bloquant une fraction du paiement final au titre
d’une retenue de garantie. Ce type de mécanisme relève des sûretés réelles, c'est-à-dire de
l’affectation d’un bien en garantie de l’obligation.
Définition
Le montant du dépôt de garantie, prévu au contrat, constitue pour l’acheteur un niveau de sécurité
parfois suffisant en cas de défaillance du vendeur. Il n’est pas nécessairement destiné à couvrir
financièrement le préjudice causé à l’acheteur mais joue le rôle, comme dans le droit des assurances,
d’une franchise destinée à s’assurer du sérieux de la prestation du vendeur.
Sur le plan pratique, le vendeur sollicite auprès de sa banque un transfert de fonds auprès de la banque
de l’acheteur. Les fonds transférés ne sont bien sûr pas directement affectés au compte de l’acheteur
mais identifiés dans un compte spécifique à son nom.
Avantages pour l’acheteur Inconvénients pour le vendeur
Disponibilité immédiate d’une somme en cas de Risque de tirage non fondé du dépôt de garantie ;
défaut sans avoir à solliciter le vendeur même si Risque de non-transfert si les fonds doivent être
ce dernier reconnaisse ou non les causes de retournés au vendeur ;
l’appel des fonds ; Risque de change ;
Possibilité certaine de capter le dépôt de garantie Risque d’immobilisation de la trésorerie.
en réparation du préjudice financier causé en cas
de défaut avéré.
Cependant, ce système qui prévalu durant des années, a atteint ses limites lorsque la fréquence des
marchés et leur montant sont devenus très élevés rendant le dépôt de garantie ou le nantissement de
biens mobilier très pénalisant.
Compte tenu de ces inconvénients évoqués, les vendeurs ont souhaité se tourner vers d’autres formes
de sécurisation.
1. Évolution du système : les sûretés personnelles
L’après choc pétrolier a été marqué par un climat fortement concurrentiel, voire de surenchères
commerciales, les exportateurs sont contraints d’accepter, de façon systématique, la mise en place de
sûretés au bénéfice des acheteurs.
Ceci va conduire les partenaires commerciaux à s’orienter vers des procédures visant à substituer aux
sûretés réelles, les sûretés personnelles.
Définition
Les sûretés personnelles à la différence des sûretés réelles, ne sont plus fondées sur l’affectation
d’un bien en garantie de l’obligation du vendeur mais sur l’engagement écrit d’un tiers d’indemniser
l’acheteur en cas de défaillance. Elles sont généralement délivrées par les banques, dont la surface
financière et la qualité de la signature assurent à l’acheteur une couverture efficace.
Pour les partenaires commerciaux, le passage des sûretés réelles aux sûretés personnelles a été
l’occasion d’un rééquilibrage de leur système de protection. Il visait à respecter leurs exigences
réciproques : sécurisation des transactions pour l’acheteur et réduction des risques pour le vendeur :
L’acheteur devait ainsi pouvoir disposer d’une liquidité immédiate en cas de mise en jeu des
engagements et être sécurisé de la bonne exécution des obligations du vendeur ;
Alors que le vendeur n’aurait à immobiliser, ni à risquer, sa trésorerie dans le cadre de ses
opérations internationales et tout en continuant à obtenir des marchés.
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1.1. Définition
La lettre de crédit stand-by est un engagement pris par une personne morale – « l’émetteur »
(établissement de crédit en général) – vis-à-vis d’un tiers – le « bénéficiaire » - de lui payer d’ordre et
pour compte du « donneur d’ordre » une somme d’argent déterminée si celui-ci n’a pas satisfait à
une obligation.
Le paiement intervient contre remise par le « bénéficiaire » de documents présentant une conformité
apparente avec ceux requis aux termes de l’acte. L’émetteur n’est en aucun cas tenu de vérifier
l’authenticité ou la véracité de ces documents. Le contrôle des documents par l’émetteur,
généralement une banque, est effectué selon les pratiques bancaires internationales.
La lettre de crédit stand-by a une double vocation : selon qu’elle sera utilisée à l’import ou l’export,
elle servira à garantir un paiement ou une indemnisation.
Émise à la demande d’un acheteur en faveur d’un fournisseur, la LSCB constitue une
garantie de paiement, un substitut au crédit documentaire classique.
Émise à la demande du vendeur en faveur d’un client, la LSCB devient une garantie
d’indemnisation et remplit la même fonction que les garanties indépendantes exigées dans le
cadre des contrats de BTP, de livraison d’usine clés en main, de contrat de service ou de
fourniture de biens d’équipement par exemple.
70 Les RUU – 600, les Règles et Pratiques Internationales relatives aux Stand-by (dénommées RPIS 98, brochure n°590,
entrée en vigueur en le 1er janvier 1999, les RUDG. Il convient de souligner que les stand-by rentrent dans un autre cadre
réglementaire : celui de la Convention des Nations Unies sur les garanties et les Stand-by de 1995, entrée en vigueur en
2000 mais à laquelle il fait rarement référence dans les textes des LSCB. Cependant, les RPIS 98 ont été inspirées par cette
convention de UN.
71 Hubert Martini – Dominique Deprée & Joanne Klein-Cornede, op cit. p.227.
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Les LSCB sont des engagements autonomes et indépendants du contrat sous-jacent. Elles constituent
un instrument souple s’adaptant à une grande diversité de situations.
1.1. La présentation des documents
Le paiement au bénéficiaire par la banque émettrice ne peut intervenir que contre présentation de
documents72 préalablement définis dans le texte de l’engagement. Ils ont pour rôle de d’accréditer le
bien-fondé de la demande73 : en attestant, d’une part, que le vendeur a bien rempli les obligations
d’expédition ou de livraison qui lui incombaient et, d’autre part, que l’acheteur n’a pas réglé selon les
modalités convenues dans le contrat commercial.
Par ailleurs, le paiement au bénéficiaire dépendant de la qualité des documents présentés – comme en
matière de crédit documentaire -, celui-ci devra les soigner afin d’éviter des irrégularités.
La LSCB s’apparente donc au crédit documentaire. Néanmoins, on peut souligner, dès à présent,
plusieurs différences :
Le crédit documentaire est un instrument de paiement alors que la LSCB est uniquement une
garantie de paiement, ou moyen de paiement par défaut.
La réalisation du crédit documentaire s’appui sur l’exécution normale du contrat (paiement
contre documents) tandis que la lettre de crédit stand-by n’est mise en œuvre qu’en cas de
non-exécution, par le donneur d’ordre, de ses obligations de paiement.
1. Le fonctionnement de la LSCB
72 Une demande souvent accompagnée de documents spécifiques tels que des copies de factures, de documents
d’expédition...
73 En tout état de cause, la banque se borne à vérifier la conformité apparente des documents présentés par rapport à ceux
requis aux termes de l’acte.
74 Les montages peuvent prévoir l’intervention de banques offshore.
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Figure 23: les différentes étapes d'une LSCB commerciale : cas de non défaillance
À la cinquième étape, le vendeur expédie les marchandises à l’acheteur ; et ce dernier règle le montant
des marchandises livrées à l’échéance contractuelle convenue. Le bénéficiaire n’aura pas eu besoin de
tirer sur la LSCB car il aura obtenu le paiement directement de son client.
En cas de défaillance sur le paiement, le vendeur tire tout simplement la LSCB. Pour ce faire, elle
envoie à la banque notificatrice les documents attestant le défaut de paiement de l’acheteur pour
obtenir le montant de la LSCB comme l’illustre la figure ci-après.
Figure 24: les différentes étapes d'une LSCB commerciale : cas de défaillance
Mais il existe des inconvénients pour le bénéficiaire lorsque la stand-by est émise de cette manière,
c'est-à-dire sans transiter par une banque notificatrice : risque d’authenticité, rallonge des délais de
transmission…
C’est pourquoi, dans bien des cas, le bénéficiaire exige que la LSCB lui soit notifiée par une banque
de son pays, voire par sa propre banque.
▪ LSCB directe avec notification : l’émetteur de la LSCB, va désigner, dans le texte même de la
LSCB, une banque notificatrice. Ce sera un de ses correspondants dans le pays du vendeur ou la
banque imposée par le bénéficiaire, le cas échéant. Deux cas doivent être distingués en la
circonstance :
Ce montage est peu fréquent dans le cadre de la LSCB commerciale mais se rencontre plus
régulièrement lorsque la sécurisation prend la forme d’une garantie de marché.
En définitif, la sécurité, l’adaptabilité et la souplesse que procure la LSCB fait que cet instrument
séduit de plus en plus d’entreprises tant à l’export qu’à l’import.
En effet, le but de ces engagements est de couvrir les risques auxquels sont exposées les parties au
contrat.
Cependant, il faut noter que du fait de leurs caractéristiques souvent apparentes sur la forme, les
garanties et les cautions sèment de la confusion dans les esprits. Pour y parer, il convient de préciser –
ne serait-ce qu’en matière de terminologie – leurs principales distinctions.
1. Le cautionnement
Le cautionnement est engagement contracté à l’égard d’un créancier par un tiers (la banque) qui n’est
pas le débiteur principal et dont l’engagement se rattache à la dette principale existant entre le débiteur
et le créancier.
La banque qui se porte caution engage son propre crédit et pourra être amené à décaisser les fonds au
créancier pour se retourner ensuite vers le débiteur principal.
Appliqué dans le cadre d’un contrat international, le schéma ci-dessous illustre le mécanisme de
formation de la caution :
▪ Caractère accessoire : il faut noter que le cautionnement ne se justifie que par l’existence d’une
obligation principale. Il y’a donc dépendance directe et étroite, qualifiée d’ « accessorité », du
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cautionnement par rapport à l’obligation principale. Le contrat est préalable à la caution et celle-ci ne
peut exister au-delà de la vie du contrat. La caution émise dans le cadre d’un marché international sera
donc totalement reliée au contrat dont elle dépend, et tout évènement qui conduirait à mettre en jeu la
caution doit se rapporter à l’une des obligations du vendeur née du contrat.
▪ Caractère subsidiaire : étant donné que la caution est appelée à s’exécuter si le débiteur (vendeur)
ne satisfait pas lui-même à l’obligation principale, l’engagement pris par la banque est subsidiaire.
Au-delà de ces caractères, il existe différents types de cautionnement qui sont distingués selon le degré
plus ou moins grand de protection apportée au créancier (acheteur).
La banque qui a cautionné peut opposer au créancier les exceptions inhérentes à la dette et qui
appartiennent au débiteur principal. En conséquence, le paiement n’étant pas garanti, les bénéficiaires
n’ont pas recours à ce type de caution et lui préfèrent le cautionnement solidaire.*
Juridiquement, en matière commerciale, le cautionnement est réputé être solidaire sauf stipulation
contraire expresse.
À ce stade, le regard est important sur le droit auquel le contrat est soumis. Suivant le pays la
protection fournie peut avantager le vendeur ou l’acheteur. Par exemple, le droit anglo-saxon est-il
traditionnellement plus protecteur des intérêts de l’acheteur que du vendeur ; alors qu’au contraire,
dans le droit français ou dans le droit allemand, la tradition juridique conduit à mieux protéger les
intérêts du vendeur.
Avec ces tendances juridiques, on comprend donc pourquoi les cautionnements se sont révélés
inappropriés à fournir une protection efficace au créancier. Progressivement, les acheteurs ont montré
de la défiance vis-à-vis de l’engagement reçu de la banque étrangère sous forme de cautionnement,
allant même jusqu’à le refuser.
Devant ce refus, pour assurer la pérennité du développement du commerce international tout en évitant
le retour aux sûretés réelles, la pratique va donner naissance à une nouvelle forme d’engagement : la
garantie indépendante.
1. La garantie indépendante
75 Bénéfice de discussion : consiste dans le droit, pour une caution, de demander au créancier qui lui réclame le paiement,
qu’il mette d’abord en œuvre les moyens nécessaires pour se faire payer par le débiteur principal. Il devra discuter dans ses
biens (c'est-à-dire les faire saisir ou vendre) pour diminuer la somme à débourser dans la caution, et peut être même la
compenser en totalité.
76 Bénéfice de division : ce principe peut être invoqué en cas de pluralité de cautions pour une même dette. A priori,
chacune d’entre elles est obligée pour la totalité de la dette. Cependant, en vertu de ce principe que le débiteur peut
invoquer, il a la possibilité d’exiger du créancier qu’il divise son action et la réduise à la part de chaque caution.
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La garantie indépendante ou autonome77 peut se définir comme un « engagement de payer une certaine
somme, pris en considération d’un contrat de base et à titre de garantie de son exécution, mais
constitutif d’une obligation indépendante du contrat garanti et caractérisé par l’inopposabilité des
exceptions tirées du contrat78 ».
Techniquement, la garantie indépendante s’appuie sur des principes déjà utilisés par les banques pour
faciliter le paiement ou le financement des opérations de commerce international (opérations
documentaires, financements sans recours, etc.) :
Implication des banques de manière irrévocable, pour autant que les conditions de l’appel
soient respectées par le bénéficiaire ;
Mise en jeu par l’acheteur, bénéficiaire sans crainte d’une action contraire du vendeur ;
Indépendance de la banque par rapport aux contrats commerciaux qui forment la base de
l’intervention de la banque.
La mise en jeu de la garantie peu se faire sur simple demande, c’est garantie à première demande ou
sur présentation de documents, c’est la garantie documentaire.
▪ Garantie à première demande : lorsque l’acheteur est en position de force, il peut exiger une
garantie de ce type pour lequel une demande d’exécution par écrit du bénéficiaire à la banque suffit
pour qu’il se fasse versé du montant de la garantie80.
77 La garantie autonome est soumise aux Règles Uniformes relatives Garanties sur Demande (RUGD, Brochure n°458) de la
CCI publiées en 1992. L’objectif de ces règles étant d’uniformiser l’usage des pratiques en matière de garanties et d’assurer
l’équilibre entre les intérêts des parties concernées, en écartant les risques d’abus et de conflits. Mais à la différence des
RUU qui se sont imposées en règles quasi « supranationales », les RUGD ont connu un frein à leur expansion puisqu’elles
sont suspectées d’être qu’une actualisation des Règles Uniformes pour les Garanties Contractuelles (RUGC n°325) de
1978. En subséquent, la CCI a entrepris la révision des RUGD n°45, ce qui a donné naissance à la nouvelle version (RUDG
758) publiée en Février 2010 et qui entrera en vigueur au 1 er Juillet 2010. Cette toute nouvelle version est promise pour
être plus claire, plus précise et plus exhaustive que son prédécesseur (URDG 458) selon la commission bancaire de la CCI.
78 Cela signifie que le garant (banque) ne peut se prévaloir de moyens de défense tirés du contrat de base pour refuser le
paiement. Par définition, une exception est un moyen invoqué pour faire décliner ou écarter une demande judiciaire sans
discuter le principe du droit sur lequel elle repose.
79 Ghislaine Legrand & Hubert Martini : « Management des opérations du commerce international », 2e édition, Dunod,
Paris, 1995, p.390.
80 La garantie à première demande est soumise aux Règles Uniformes relatives aux Garanties sur Demande (RUGD,
publication n°458)
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(1) Signaturedu
Vendeur contrat Acheteur
(1) Marchandises
Contrat
(2) Lettred’instruction
(3) Émission de
l’acte degarantie
Actede
Garantie
Banque du
vendeur
La banque contre-garante, aura pour obligation de payer dès l’instant où la banque locale aura versé le
montant de la garantie.
Vendeur Acheteur
(1) Contratexport
Contrat
(2) Lettrededemande
(4) Émissiondela garantie
degarantie
garantie
Banquedu Banque
vendeur contre -garante
Les caractéristiques principales de ces garanties sont reprises dans le tableau ci-dessous. Chacune
d’entre elles est destinée à couvrir une nature d’obligation différente.
Dispense de
Types de Remboursement Bonne
Soumission retenue de Découvert local
garantie d’acompte exécution
garantie
Réponse à un Paiement des Livraison- Déblocage du Avant le début de
appel d’offres acomptes avant réalisation dernier terme l’exécution des
Phase international livraison ou des de paiement/ travaux à
contractuelle réalisation du contrat prestations début de l’étranger
garantie
technique
Garantir le Remboursement total Paiement Rembourseme Remboursement
sérieux de ou partiel de d’une nt total ou de crédit accordé
l’offre et payer l’acompte reçu si le indemnité partiel du par la banque
une indemnité vendeur n’a pas en cas de dernier terme étrangère
au bénéficiaire exécuté ses mauvaise de paiement en
Objet de
si le obligations exécution cas de
l’engagement
soumissionnair d’expédition/ du contrat défaillance du
e est défaillant livraison vendeur durant
la période de
garantie
technique
La majorité des garanties à émettre dans le cadre d’un contrat bénéficient à l’acheteur étranger lui-
même. Cependant, dans le cadre de certains contrats, l’exportateur peut avoir à fournir des garanties en
faveur d’autres types de bénéficiaires locaux tels que les douanes, le fisc ou des banques.
▪ Promesse de garantie : c’est un engagement écrit d’une banque de fournir ultérieurement une
garantie de soumission. Lorsqu’un acheteur a opère sa préselection à la suite de son appel d’offres, il
souhaite obtenir une promesse de garantie de soumission de chaque société préselectionnée dans le cas
où la société serait admise à soumissionner.
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En plus de cela, l’acheteur peut parfois exiger une promesse de garantie de bonne fin d’éxécution : un
engagment écrit de la banque du soumissionnaire stipulant qu’elle émettra la garantie de bonne
exécution requise au titre du marché, dans le cas où son client serait déclaré adjudicataire.
▪ Garantie de soumission (Bid bond ou Tender bond) : elle désigne « un engagement pris par une
banque ou une compagnie d’assurance (le garant) ; à la demande d’un soumissionnaire (le donneur
d’ordre) ou vis-à-vis d’une partie ayant émis un appel d’offres (le bénéficiaire) ; par lequel, le garant
s’oblige, (en cas de manquement du donneur aux obligations découlant de sa soumission) à effectuer
un versement dans les limites du montant indiqué81 ».
Destinée à garantir le sérieux de l’offre qui est remise par chaque soumissionnaire. Elle sert à
indemniser le préjudice subi par l’acheteur au cas où la société adjudicataire décide, par exemple, de
se retirer au dernier moment, l’obligeant ainsi à relancer son appel impliquant des coûts et délais
supplémentaires.
C’est un engagement pris par une banque ou une compagnie d’assurance (le garant) à la demande d’un
fournisseur de biens ou de services ou d’un autre entrepreneur (le donneur d’ordre), vis-à-vis d’un
acheteur ou d’un maître d’ouvrage (le bénéficiaire), par lequel le garant s’oblige (au cas où le donneur
d’ordre omettrait à rembourser conformément aux conditions contractuelles, toute somme avancée ou
payée par le bénéficiaire au donneur d’ordre et non remboursée par ailleurs) à effectuer un versement
dans les limites du montant indiqué »82.
La garantie de restitution d’acompte couvre l’acheteur du risque de non remboursement des acomptes
au cas où la livraison des biens ou l’exécution des services ne sont pas réalisées. L’engagement de la
banque qui a donné caution décroît au fur et mesure de l’avancement des travaux ou des livraisons (un
avancement à 20% dans les travaux se traduit par une réduction de 20% de la garantie du montant de
l’avancement : réduction au prorata).
Cette garantie, la plus répandue, couvre le risque de non exécution du marché ou l’exécution
défectueuse des travaux non-conforme par rapport au contrat. Cet engagement est valable durant toute
sa période d’exécution. Il fait suite à la garantie de soumission qui doit faire l’objet de mainlevée dès
que la garantie de bonne fin a été acceptée par le bénéficiaire.
Le risque du banquier ayant délivré cette garantie consiste à, en cas de défaillance de son client : soit
de se trouver une autre entreprise pour effectuer les travaux, soit d’indemniser le bénéficiaire de la
garantie pour les dommages subis.
Les obligations de l’exportateur vont souvent au-delà de la simple livraison des marchandises puisque
l’acheteur n’a aucune certitude quant au fait qu’une fois le matériel livré et payé, le vendeur assumera
bien les obligations qui lui incombent durant la période de garantie : assistance technique,
remplacement de pièces défectueuses, etc. Aussi, très longtemps, les acheteurs ont prévu dans leurs
marchés de différer jusqu’à la période de garantie technique le paiement du dernier terme de 5 à 10 %
et d’opérer ainsi une « retenue de garantie ». Le but étant de s’assurer que pour percevoir le solde de
son dû, l’exportateur remplirait bien ses obligations.
Maintenant, au lieu de cette retenue qui alourdit les charges financières du vendeur, il est d’usage que
l’acheteur accepte un engagement bancaire qualifié ainsi de « garantie de dispense de retenue de
garantie ». Elle permet à l’exportateur d’encaisser le dernier terme du marché dès la réception
provisoire, tout en garantissant à l’acheteur le remboursement de ces fonds dans le cas où l’exportateur
ne remplirait pas ses obligations durant la période de garantie.
Cependant, ces paiements peuvent être suspendus dans le cadre des régimes économiques en douane
ou les différer pendant un certain temps en procurant les cautionnements pour en garantir le règlement.
Les cautions à l’entrepôt : elles permettent à la clientèle des banques d’entreposer des
marchandises dans des établissements soumis au contrôle de la Douane (entrepôt public ou privé).
Les cautions pour le transit temporaire : elles sont accordées pour suspendre le règlement des
droits et taxes applicables aux marchandises transitant entre bureaux et/ou entrepôts de douane.
Ces cautions confèrent aux redevables des droits et taxes à l’importation de marchandises mises à la
consommation, la possibilité de différer les règlements y afférents sur une période.
L’obligation cautionnée : souscrite généralement à la suite d’un crédit d’enlèvement, elle permet à
un importateur de différer) 120 jours le règlement des droits et taxes dont il est redevable. Une fois
que l’importateur souscrit l’obligation cautionnée et l’envoi à son banquier, ce dernier avalise
l’obligation et fait parvenir l’original au receveur des douanes (voir modèle à l’annexe 4).
Elles sont généralement délivrées pour soit garantir les engagements d’un client à l’étranger (crédit
acheteur) soit pour permettre la réalisation d’opérations en l’absence de documents.
Cautions pour absence de titre d’importation : elles sont destinées à remplacer la présentation à
la douane du titre relatif à une importation tel, par exemple, un certificat d’importation qui n’a pas
encore reçu l’accord des autorités. Cette caution extrêmement risquée (compte tenue de l’amende qui
peut décupler la valeur de la marchandise) est fait rare86.
Une entreprise exportatrice a d’engager des dépenses (financement d’achats de fournitures su place,
rémunération de la main d’œuvre et des sous-traitants locaux) en monnaie locale à l’étranger pour la
réalisation de son contrat.
Ces dépenses sont couvertes ultérieurement par des rentrées en monnaie locale, résultant des
paiements effectués par l’acheteur. Cependant, la société devra en faire l’avance. Aussi, il est courant
qu’elle sollicite, auprès d’une banque locale, l’octroi d’un découvert durant la période de réalisation du
marché ou pour la durée du chantier et de ses besoins.
Il n’y a pas que dans le contexte des découverts locaux que l’exportateur peut avoir besoin de recourir
aux services d’une banque locale. En effet, son activité peut nécessiter la mise en place de diverses
natures de concours bancaires.
Ainsi, une banque étrangère peut accepter d’avaliser des effets émis par l’exportateur en faveur de ses
fournisseurs locaux, c'est-à-dire se porter garante de leur paiement à échéance. Elle peut aussi être
amenée à délivrer de nombreuses garanties fiscales, judiciaires ou douanières, etc. vis-à-vis des
autorités du pays de l’acheteur. Elle peut enfin accepter d’octroyer un crédit à l’exportateur. Ce
faisant, la banque locale n’acceptera pas pour autant d’assumer le risque final sur ces opérations et
exigera une contre-garantie de la banque de l’exportateur.
Au terme de ce chapitre où il a été traité, d’une part, les différents instruments de paiement ainsi que
les modalités et procédures de paiement international et, d’autre part, les engagements bancaires par
signature.
Les modalités de paiement sont composées par des techniques simples (paiement par avance et le
compte ouvert) et aussi par des techniques un peu plus complexes, notamment le crédit et
l’encaissement documentaire qui sont encadrés par une juridiction internationale bien reconnue.
L’utilisation de l’une de ces techniques est dictée par des paramètres liés à la nature de la transaction
et des relations commerciales, aux rapports de force, aux risques encourus, etc. Ainsi, les vendeurs
utilisent largement la technique du crédit documentaire afin de se protéger contre les risques de non
paiement qui constitue sa principale préoccupation. À contre-courant, les acheteurs préoccupés par les
risques de non exécution des termes de leur contrat, ont recours à des techniques de garantie (lettre de
crédit stand-by, garantie à première demande, cautions bancaires, etc.) pour s’en protéger.
Les banques se trouvent au centre de ces préoccupations ressenties de part et d’autre par les
exportateurs et les importateurs donneurs d’ordres. Pour cette raison, leur expertise est fortement
sollicitée pour la mise en place et la gestion de ces techniques très réputées et fortement utilisées dans
les transactions internationales.
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Dans le cadre de leurs activités, les entreprises importatrices et exportatrices sont confrontées à des
besoins structurels de financement. En effet, il leur est très difficile de faire face à la pression
qu’exercent les dépenses et investissements requis dans les différentes étapes de l’exportation ou de
l'importation ainsi que les crédits accordés, en l’occurrence, sur leur cycle d’exploitation (fonds de
roulement et trésorerie). Une insuffisance sur ce cycle se traduit par des difficultés ou des
manquements au respect des termes de leurs transactions.
C’est alors que des concours de financements sont essentiels pour pallier à ces insuffisances. C’est
l’objet de la finance du commerce internationale qui est définie comme étant le processus qui permet
de faire bénéficier des crédits ou d’autres types de financement répondant aux besoins des
importateurs et des exportateurs.
Toutes les transactions internationales requièrent une forme de financement. Si le vendeur accorde un
délai à l’acheteur pour le paiement des marchandises, il doit donc emprunter des fonds ou financer
cette période par des disponibilités. Inversement, si le vendeur requiert une avance sur le paiement,
l’acheteur doit à son tour couvrir la période entre le paiement et la vente subséquente des
marchandises. Dans ces opérations, le financement bancaire occupe une place prépondérante en
proposant aux exportateurs et importateurs des solutions de financement allant du classique aux plus
innovantes grâce à des infrastructures technologiques de pointe.
Bien que la technologie et les moyens de communication avancés aient amélioré l’efficacité dans les
processus et que la tendance à « tout automatiser » soit une marche irréversible, ceux du commerce
international sont toujours dominés par le manuel. Les volumes des transactions sont en constante
évolution alors que les processus qui supportent le transfert des marchandises entre acheteurs et
vendeurs sont restés relativement inchangés. Cela a pour corolaire, l’utilisation grandissante du
support papier (jugé très couteux) dans les transactions internationale ; comme le souligne d’ailleurs
un extrait du rapport de Columbus : les insuffisances des processus du commerce international coûtent
environ 420 Milliards USD et l’utilisation du papier représente 7% de ce coût87. À titre illustratif, une
transaction typique peut impliquer 12 parties et l’échange de 27 documents88, d’où l’origine de ce coût
et de toute la lourdeur /lenteur que subissent les transactions internationales. Or, l’importance que
revêtent les activités liées au commerce international justifie, à tout point de vue, l’adoption des
solutions automatisées permettant d’accélérer les procédures et d’optimiser toutes les maillons de la
chaîne d’import et d’export. Dans cette perspective, l’avancée de la technologie et l’informatisation
progressive a ouvert la voie à la dématérialisation et l’automatisation des documents du commerce
extérieur. Aujourd’hui, cette solution semble de plus en plus s’imposer pour les acteurs publics, privés
et les institutions internationales spécialisées dans le commerce international. Les projets de
dématérialisation, la plupart pilotée par des organismes nationaux et/ou internationaux ont ainsi donné
naissance à des plateformes uniques d’échange entre les acteurs impliqués (banques, organismes
d’assurance, douanes, transporteurs, transitaires…). En parallèle, les grandes banques ont développé
des solutions propriétaires conçues sur des plateformes e-banking. Des tendances se sont vite
dessinées pour la finance du commerce international : l’intégration des processus entre banques et
87 Cahier de l’Académie : “Trade finance : Risques, Techniques, Technologies », Rubrique : « Technologie internet : une
révolution pour les acteurs du Trade finance ? », Juin 2008, N°12, p.56.
88 Anita Hawser: “Crossing boundaries: Evolving electronic systems are blurring the lines between trade finance and cash
management”. Global Finance magazine, 2006, p.1.
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entreprises dans le cadre d’une chaîne de logistique dite financière, permettra d’offrir des solutions
financières plus souples, moins coûteuses et plus adaptées.
Dans ce chapitre, nous allons, d’une part, examiner les différentes solutions de financement des
transactions internationales et les différents facteurs que les banques doivent considérer pour accorder
des crédits aux clients. Et d’autre part, nous allons aborder la dématérialisation des opérations de
paiement internationales et son impact sur la nouvelle configuration de la finance du commerce
international.
Par le besoin de crédit qu’il fait naitre, le commerce international a conduit les agences privées
spécialisées, les Pouvoirs publics et à plus forte raison les banques, à mettre en œuvre des solutions de
financements adaptés aux nécessités qu’elles tendent à satisfaire89.
Leur forme diffère suivant la durée de l’opération, sa nature, l’usage auquel ils sont destinés, l’origine
des fonds employés. En premier lieu, il sera question traité dans cette section les crédits à court terme
qui ont été eux-mêmes classés en crédits de financement des importations et crédits à court terme à
l’exportation ; et en deuxième lieu, les crédits de financement à long-terme. Mais bien avant, il s’avère
nécessaire de s’arrêter sur un point primordial, à savoir les implications dans la décision de la banque
d’accorder du crédit de financement à l’importation ou à l’exportation.
A. L’accord de crédit
Pour un établissement bancaire, la décision d’accorder du crédit90 à un client est basé sur les
expériences du passé et sur les conditions du présent. Étant donné qu’elle ne relève pas d’une science
exacte, la décision ne requière pas des considérations de problèmes spécifiques. Les motivations à
accorder le crédit sont de servir les besoins des clients et d’en tirer du profit. Dans le processus
d’accord de crédit, la question est comment peut-elle parvenir à concilier ces deux objectifs ?
L’établissement ne pourra répondre à cette interrogation qu’après minutieusement avoir étudié certains
aspects essentiels (solvabilité du client, inventaire des risques, taux à appliquer…).
Le processus d’accord de crédit commence au niveau de la banque par quelques questions basiques:
89 François Giscard d’Estaing : “Financement et garanties du commerce international », Puf, Paris, 1977, p.39.
90 Le cadre de notre sujet nous impose à préciser qu’il s’agit ici des crédits de financement des transactions internationales.
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En outre, le client doit fournir des informations spécifiques sur sa santé et réputation financière. Ce
faisant, la banque analyse les états financiers du client afin d’évaluer ses moyens et ses capitaux. Les
états financiers incluent le compte des produits et charges, la balance, et le tableau des flux financiers.
C’est le recoupement des données extraites des états financiers qui permet de générer des
informations suffisantes pour juger de la solidité financière d’une entreprise à n’importe quelle date ou
période. Pour être fiables, ces documents doivent être préparés et signés par des auditeurs
indépendants.
L’environnement économique et politique du pays de l’emprunteur doit être déterminé avant que le
crédit ne soit accordé. Par exemple, un pays peut connaître des guerres civiles, des émeutes ou des
révolutions qui peuvent affecter son commerce extérieur et la capacité de l’emprunteur à rembourser
Dans les opérations de prêts/emprunts internationales, l’une des parties est exposée au risque de
conversion de la devise. C’est pour ce motif que les banques commerciales américaines accordent
fréquemment des prêts en USD aux clients étrangers et veulent systématiquement être remboursés en
USD. Lorsqu’un emprunteur vend des marchandises à l’étranger, le paiement se fera dans la monnaie
de ce pays. Le risque de convertibilité peut survenir si la banque centrale ou le marché des changes du
pays de l’emprunteur n’a pas des USD disponibles pour vendre à l’emprunteur et permettre le
remboursement du prêt.
Les gouvernements peuvent changer les lois, la réglementation, ou les procédures qui peuvent affecter
la capacité de l’emprunteur à rembourser le prêt. Dans le pays, il se peut que l’autorisation de transfert
des fonds en la devise et au pays du paiement ne soit pas accordée à l’emprunteur. Par conséquent, la
banque doit bien s’informer à propos de la situation dans le pays de l’emprunteur avant d’approuver
une demande de crédit.
Un taux d’intérêt fixe ne change pas durant la période du prêt tandis qu’un taux flottant est modifié
périodiquement, dépendant du taux du marché en vigueur à la date du changement. Le financement du
prêt peut se faire en monnaie locale ou en devises.
Chaque banque définit son propre « prime rate » (taux préférentiel) pour les prêts financés
localement. Le « prime rate » est le taux flottant qui représente le taux d’intérêt le plus favorable
appliqué par une banque commerciale sur les crédits à court-terme à ses clients les plus solvables. Si
un emprunteur n’est pas le client le plus solvable, la banque indiquera un taux d’intérêt avec prime
augmenté d’un spread. Le « prime rate » de chaque banque est établi en fonction d’un niveau qui
permet de couvrir les coûts du financement, les dépenses opérationnelles de la banque tout en incluant
une marge de profit.
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Lorsque les prêts sont financés par des Eurodollars91 par exemple, la banque emprunte les Eurodollars,
paie le LIBOR92 (London Interbank Offered Rate) et prêtent ces dollars à ses clients.
Les Eurodollars sont dépôts à terme et donc le LIBOR est indiqué comme un taux fixe basé sur des
maturités (30, 60, 90, 180, 360 et au-delà d’une année). Pour un prêt à maturité supérieure à un an, la
banque peut emprunter des eurodollars pour six mois au taux du LIBOR et réappliquer un taux à ce
prêt avec des augmentations successives par six mois. Le taux d’intérêt appliqué à l’emprunteur est
fixé pour chaque période de six mois et peut changer à chaque fois que l’emprunt est renouvelé.
Noter la différence en termes de profit entre ces deux types de financement. Le « prime rate »
comprend le coût d’emprunt de la banque plus un montant pour couvrir les frais généraux de la banque
et un montant conférant une marge à la banque. Puisque le LIBOR seulement représente le coût
d’emprunt, la banque doit couvrir ses frais généraux, compenser son risque de crédit et gagner un
profit provenant de l’augmentation sur le taux LIBOR (spread).
Il arrive qu’un emprunteur ne soit pas qualifié à bénéficier d’un prêt en raison du caractère discutable
de sa propre solidité financière ou parce que tout simplement, il n’a pas fourni un gage pour garantir le
prêt. Dans cette situation, une autre banque, personne ou institution peut garantir le remboursement à
la banque prêteuse. On appelle cela un prêt garanti. Le garant est le tiers qui assume la responsabilité
si l’emprunteur manque à rembourser le prêt. La banque prend la décision de consentir le prêt sur la
base de la solvabilité du garant. En commerce international, le risque pays du garant doit être pris en
considération. Lorsque le garant réside dans le même pays que l’emprunteur, les mêmes risques
s’appliquent. Par contre, s’ils sont de pays différents la décision est prise sur la base du risque pays du
garant.
91 Les Eurodollars sont des dollars américains déposés dans les banques situées hors des États-Unis telles que les banques
étrangères, les banques américaines implantées à l’étranger et les banques offshore.
92 Le LIBOR est un taux flottant, un taux de prêt interbancaire offert sur le marché des eurodevises (devise détenue dans une
banque d’un pays par un non résident de ce pays) de la place de Londres par des banques de premières catégories. Ces taux
sont indiqués comme suit : « LIBOR + x % (pour cent) p.a » ; les « x% p.a appelés « spread » représentent les marges de la
banque.
93 Notez qu’un prêt sans gages est accordé sur la base de la solidité et de la réputation financière de l’emprunteur. Les
obligations sur la dette ne sont pas cautionnées par un nantissement ou un accord de caution. Cet accord est un document
qui lie la garantie à un prêt ou à une facilité de crédit.
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Si une banque est réticente ou n’est pas en mesure de financer seule un prêt, elle peut, tout de même,
inviter plusieurs autres banques pour octroyer conjointement le crédit afin de diviser les risques entre
elles : c’est la syndication. Les objectifs et les caractéristiques de la syndication sont déjà traités au
premier chapitre.
5. La Gestion de crédits
La banque doit rester en contact avec le client (emprunteur) durant les décaissements du crédit pour
s’assurer que le client reçoive les fonds comme précisé sur l’accord de crédit et que les fonds soient
utilisés comme stipulé sur le dit accord. La banque devrait regarder de près la santé financière de
l’acheteur. Les paiements en retard, les sources d’informations sur les paiements retardés ou les
demandes supplémentaires d’autres financements à court-terme peuvent indiquer que l’emprunteur est
en difficulté. Il est important de reconnaître les problèmes et de les traiter dès que possible.
À présent qu’on a abordé le processus de consentement de crédit par la banque, nous allons nous
focaliser sur les différents types de transactions qui peuvent nécessiter un accord de crédit.
Financement de l’achat des matières premières auprès d’une source étrangère pour son propre
processus de production
Financement à moyen et long terme pour l’achat de biens d’équipement auprès d’une source
étrangère pour les besoins de production à destination du marché national et international.
Financement de l’importation de marchandises pour les revendre ou les réexporter.
Financement pour couvrir les coûts d’entretien des stocks pendant quelques mois.
L’échéance de l’avance, de même que son taux, est fixée en accord avec l’importateur, pour une durée
généralement inférieure à six mois, avec possibilité de renouvellement.
Soit en achetant des devises sur le marché des changes par le débit du compte en monnaie
locale de l’importateur ;
Soit en utilisant les devises détenues par ce dernier dans un compte en devises « en attente de
cession », si celui-ci est aussi exportateur dans la même devise.
(2) Facture&B/ L
(5) Remboursementà
(4) Paiementaunom
échéance(Principal +
del’acheteur
Intérêt)
(3) Demande
Banque de financementendevises
l’acheteur
À l’échéance de la traite, le compte de l’importateur sera débité pour rembourser ce crédit d’escompte
en devises : l’importateur subit donc également le risque de change pendant la durée du crédit.
(6) Remboursementà
échéance(Principal + (3) Remisedela traite
Intérêt) àl’escompte
(4) Devises
Banque de
l’acheteur
En conséquence, les banques, les agences de financement publiques et privées ont inscrit dans leurs
missions la mise en place de procédures spécifiques adaptées aux besoins de crédits qui se posent aux
exportateurs à différents stades de leurs marchés étrangers :
Ils peuvent être consentis pour faciliter l’exécution d’une commande importante se rapportant à un
marché déterminé, ce sont alors les préfinancements spécialisés. Puisque les acomptes reçus par
l’exportateur, ne couvrent en général qu’une partie des dépenses à engager durant l’exécution du
contrat ; il en résulte pour l’exportateur un décalage de trésorerie qui peut être couvert en grande partie
par des crédits de ce type. Enfin ils peuvent financer un courant continu d’exportations ; ils prennent
alors la forme de préfinancement revolving. Ces crédits sont accordés aux exportateurs qui justifient
un mouvement continu de d’exportations avec ou sans commandes fermes. Ils financent en fait la
production et le stockage des marchandises en vue de satisfaire des commandes ultérieures.
Ils peuvent ainsi mobiliser leurs créances auprès de leur banque qui leur consent pour ce faire un crédit
de mobilisation de créances nées.
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La mobilisation ne peur intervenir qu’après l’expédition de la marchandise. Elle est réalisée par
escompte d’effets portant deux signatures, celle du bénéficiaire et celle de la banque intervenante. Ces
effets peuvent prendre la forme d’acceptations de banques ou de billets souscrits à l’ordre d’une
banque et avalisée par celle-ci. Leur durée correspond à l’échéance de la créance qu’il mobilise.
Soit l’escompte avec recours : dans ce cas l’impayé éventuel est pris en charge par
l’exportateur ;
Soit l’escompte sans recours : dans cette procédure le risque d’impayé est supporté par
l’organisme prêteur. Plusieurs formules existent à cet effet ; nous en définirons les principales
à savoir : le forfaiting (ou forfaitage), le factoring (ou affacturage) et la technique de l’achat-
vente.
V
end
eur (1) Marchandises
Ach
ete
ur
(2) Env
oiFacture&B/L
(5) Règlementdelafactureàl’échéance
(5) R em b ou rsem en
tà
échéance(Prin cipal+
Intérêt)
(4) Fonds(Montantdelafacture)
(3) D em andede
financement Banq
ue d
u
Vende
ur
Vendeur Acheteur
(2) Marchandises
(1) ContratCommercial
(7) Paiement
auvendeur
94 Berrada Mohammed Azzedine : “Les techniques de banque et de crédit au Marocˮ, 3ème édition, éd SECEA, Casablanca,
1991, p.606
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Société
d’affacturage
Pour ce qui est du mécanisme comme le montre la figure ci-dessus, l'affacturage nécessite un certain
formalisme :
un contrat est conclu entre la société d'affacturage et le créancier, dans lequel ce dernier
s'engage notamment à céder la totalité de ses créances, sauf dérogation prévue par le factor ;
l'entreprise remet ses factures cédées sur un bordereau appelé quittance subrogative. Chaque
facture est individualisée. Le cédant y appose sa signature et inscrit « bon pour subrogation ».
Le factor devient alors propriétaire des factures ;
les factures cédées sont portées au crédit d'un compte courant ouvert chez le factor au nom du
cédant ;
le factor et le cédant informent le débiteur cédé qu'il devra régler sa dette entre les mains du
factor.
La prise en charge des factures (après analyse appropriée du risque) par le factor
entraîne trois services :
le recouvrement des créances et, en conséquence, la gestion du poste client du cédant, incluant
la comptabilité des comptes clients, les relances par la tenue d'échéanciers, des statistiques ;
la garantie du paiement des créances approuvées par le factor (prise en charge du risque
d'insolvabilité et de non-paiement à l'échéance, mais aussi mise en œuvre des procédures
contentieuses) ;
la mobilisation des créances commerciales cédées. Le financement peut intervenir dès la
création des factures (dans la mesure où elles sont cédées au factor et approuvées par lui) et
porte sur 100 % des créances qui peuvent être privées ou administratives. Les règlements se
font à la demande de l'entreprise et sont envisageables sous trois formes : par chèque, par
virement ou par émission d'un billet à ordre qui sera escompté par la banque habituelle du
créancier.
95 Quittance qui produit une subrogation, c'est-à-dire une disposition en vertu de laquelle celui qui paye la dette d’autrui
devient propriétaire de la créance avec les droits, privilèges et hypothèques attachés.
96 Jean-Marc Béguin & Arnaud Bernard : « L’essentiel des techniques bancaires », Éditions Groupe Eyrolles, Paris,
2008, p.260.
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1.1.1.1. L’achat-vente
Cette technique permet à l’exportateur de céder sa créance au comptant à un intermédiaire financier à
charge pour ce dernier de refacturer cette créance à l’acheteur tout en lui accordant le délai de
paiement convenu dans le contrat commercial.
Portant sur des montants importants, ces transactions ne sont en règle générale que très
exceptionnellement réglées au comptant. Les acheteurs sont fréquemment des PVD, leurs capacités de
paiement conditionnées par l’importance de leurs ressources en devises les obligent à régler à terme
leurs importations industrielles ; dans les pays soumis à plans gouvernementaux, les dépenses prennent
un caractère budgétaire et les fonds ne sont souvent libérés que parallèlement à la réalisation du plan.
Il se pose donc à l’exportateur des problèmes de trésorerie. Pour lui permettre de les résoudre, la mise
en place des mécanismes de financement spécifiques faisant intervenir, indépendamment du banquier
de l’exportateur, des structures étatiques spécialisées. Ces mécanismes peuvent prendre la forme de
crédit fournisseur ou de crédit acheteur.
Simple dans les principes de base sur lesquels il repose, le crédit fournisseur se traduit par une
organisation duale de deux rapports juridiques97:
L’exportateur fait crédit à son acheteur en acceptant de lui consentir des délais de paiement après
livraison des biens qui constituent l’objet du marché ou plus généralement après l’exécution de ses
obligations contractuelles. Ce crédit est représenté par des traites ou billets à ordre qu’émet le
vendeur-tireur sur son acheteur-tiré ;
La banque de l’exportateur accepte d’escompter à un taux privilégié les effets représentatifs du crédit
consenti à l’importateur. L’escompte est toujours réalisé « sauf bonne fin », laissant ainsi à la charge
de l’exportateur un risque d’impayé.
Le crédit acheteur est mis à disposition à travers l’ouverture de lignes de crédit entre la banque dans le
pays industrialisé vendeur et la banque du pays acheteur. La banque dans le pays du vendeur est
disposée à fournir cette ligne de crédit sur la base de la garantie financière accordée par l’organisme de
crédit à l’exportation. Dans certains cas, des lignes de crédit sont ouvertes entre l’organisme de crédit
à l’exportation et la banque du pays vendeur qui offre le crédit acheteur. Sans cet appui étatique, la
banque du pays vendeur n’acceptera pas d’octroyer des crédits à certains pays en raison des risques
élevés liés à la situation dans ces pays98.
Son particularisme relève du fait que contrairement au crédit fournisseur où le contrat commercial
constitue la base unique des rapports entre le vendeur et l’acheteur, en matière de crédit acheteur, deux
contrats distincts et autonomes doivent être signés ; en plus du contrat commercial il y’a la convention
de crédit liant la banque et l’emprunteur.
Au terme de cette section, nous pouvons retenir qu’il existe une panoplie de financements que les
banques ou des agences de crédit spécialisées mettent au service des opérateurs du commerce
international. En effet, la pression concurrentielle de plus en plus ardue dans l’industrie de
financement a obligé l’ingénierie financière à toujours inventer de nouvelles solutions ou à
perfectionner celles déjà existantes, afin de mieux répondre aux besoins de financement que l’activité
commerciale internationale fait naître. Dans ce même registre, on insiste de plus en plus, aujourd’hui,
sur l’automatisation et la dématérialisation des documents du commerce international en général et des
procédures de paiement international en particulier. Cette solution de la technologie jugée
accélératrice des flux commerciaux internationaux, est perçue, selon plusieurs études, comme étant
comme l’avenir prometteur pour la finance du commerce international. Nous allons voir si cette
solution est à la hauteur de ses promesses pour justifier son adoption.
98 L’OCDE a essayé de réglementer les modalités du crédit à l’exportation conformément au consensus sur les lignes
directrices concernant l’octroi de crédits d’exportation.
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Or, l’ancrage dans les méthodes héritées du passé continue de neutraliser les tentatives visant à
atteindre ces objectifs. Il est clair que l’étendue des champs d’application de l’outil informatique, due
à la recherche permanente de solutions innovantes, la technologie offre, aujourd’hui, un cadre pour
l’implémentation d’infrastructures technologiques avant-gardistes déclinées à travers des plateformes
électroniques pour l’échange dématérialisé des documents nombreux et très variés du commerce
international entre les intervenants. Ce qui donne aux acteurs de nouvelles options pour initier dans la
manière la plus simple, la plus rapide et la plus accessible, leurs transactions tout en se donnant la
possibilité de réduire les coûts et les délais inhérents.
Malgré cette avancée remarquable, le constat est que la plupart des acteurs du commerce international,
hormis les banques, manifestent, à tort ou à raison des velléités quant à la migration vers ces
plateformes électroniques. On pourrait évoquer diverses raisons, entre autres, pour justifier cette
réticence mais les plus récurrentes sont : la vulnérabilité des systèmes informatiques, la qualité
discutable des signatures numériques, l’hétérogénéité des plateformes électroniques, l’absence d’un
cadre réglementaire unique à l’international dans ce domaine…
Mais qu’à cela ne tienne, ces insuffisances n’ont pas empêché, au vu des avantages qu’offrent les
solutions de la dématérialisation, certains pays (les asiatiques sont les plus remarquables), voulant
promouvoir leur efficacité commerciale, et certains organismes du commerce international, devant
mettre en place des bases de régulation, à encourager la naissance de ces plateformes électroniques
dédiées à la fois aux opérations commerciales. Aussi, les banques qui interviennent qui interviennent
dans la phase paiement/financement des transactions ne veulent pas restées en rade ; elles optent
davantage pour la dématérialisation des procédures de paiement à l’international par le biais de l’e-
banking. Cette nouvelle approche est, par conséquent, à l’origine d’une visibilité renforcée des
banques sur toute la chaîne d’approvisionnement de leurs clients. Il en découle d’un modèle appelé la
chaîne de logistique financière. Aujourd’hui, encore peu exploité et en pleine expansion, ce modèle
dessine des liens plus renforcés entre les banques et leurs clients-entreprises. Son principe repose sur
l’optimisation de la chaîne de logistique financière pour améliorer la performance globale de la chaîne
logistique. L'objectif ultime d'une solution de gestion de la chaîne logistique est d'optimiser
l'utilisation du fonds de roulement et de la trésorerie dans l'ensemble de la chaîne logistique par des
solutions de paiement/financement plus avantageuses, tant pour l'acheteur que pour le vendeur. Pour
ce faire, les banques doivent impérativement tabler sur les technologies avancées (plateformes e-
banking, par exemple), sur les comptes ouverts assistés ou sur les nouvelles techniques de gestion des
comptes créditeurs et débiteurs99.
L’objet de cette section est d’abord de présenter les mobiles, les supports et les différentes
déclinaisons de la dématérialisation des procédures de paiement à l’international. Sur cette base il sera
question, ensuite, de mettre en perspective les nouvelles relations banques et entreprises qui
préfigurent le futur de la finance du commerce international.
99 Cf infra.
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Les importants travaux, jusque là, abattus par les organisations internationales qui militent en faveur de
la dématérialisation des documents commerciaux dans les transactions internationales et établissent les
normes techniques et juridiques en la matière ;
L’environnement actuel de la finance du commerce international et ses nouvelles tendances.
1. La présentation de l’EDI
Même si nous l’avons déjà évoqué précédemment, il nous semble judicieux dans cette partie de faire
un rappel sur la définition donnée à l’EDI : il s’agit d’une technique grâce à laquelle différentes entités
peuvent échanger des données structurées (bon de commande, facture, transfert de fonds ...) avec leurs
partenaires. L'utilisation d’un format structuré, assimilable par la machine permet le transfert des
informations, d'une application à une autre, sans qu'aucune intervention humaine ne soit nécessaire
(réintroduction au clavier, interprétation des informations…).
Aujourd’hui, du fait que l’EDI a acquis une notoriété jamais connue auparavant, il est donc nécessaire
de souligner qu’il n’est pas un phénomène nouveau mais qu’il est surtout entré dans une nouvelle ère
caractérisée par l’ubiquité des technologies de l’information et de la communication. Si nous
précédons par une démarche rétrospective, nous trouverons que les premiers échanges d'informations
sous forme électronique datent de 1949 avec la création du Réseau SITA qui est un réseau
international de télécommunication permettant aux compagnies aériennes d'échanger des informations
commerciales (réservation de sièges) ou techniques (fiche d'entretien des aéronefs). Ce réseau est
toujours utilisé aujourd’hui par les agences de voyage et les compagnies aériennes.
Dans les années 1970-1980, de grands réseaux à valeur ajoutée100 sont mis en place, tel que le réseau
SWIFT qui relie les établissements de crédit du monde entier et permet le transfert électronique
quotidien, de centaine, de millions de dollars, le réseau RINET en matière d'assurance, ODETTE 101
pour les échanges de l'industrie automobile, EDISANTE dans le secteur de la santé ou encore
GENCOD pour le milieu de la grande distribution...
La majorité des messages EDI sont issus d'une application ou arrivent à une application logicielle. Ces
applications qui sont souvent propriétaires, c'est-à-dire développées spécifiquement pour les besoins
d’une entité particulière, traitent les données et les structurent selon un format propre à l'entreprise.
Cependant la mise en place de l'EDI n'entraînera pas de modifications importantes des programmes
informatiques, qui pourront être conservés.
La mise en place d'un EDI nécessitera toutefois une interface EDI afin de permettre aux partenaires de
parler un même langage. Cette interface comprenant un logiciel de traduction et un ensemble de
messages standards. Le logiciel permettant de rendre exploitable par tous les partenaires les données
transmises par les applications propriétaires. Les partenaires doivent s'entendre sur une structure de
message normalisée (voir tableau 1) ainsi que sur une procédure d'application afin qu'il ne soit pas
nécessaire que les partenaires commerciaux se dotent de systèmes identiques. Ainsi, le transfert de
données normalisées est tout à fait possible entre systèmes hétérogènes dès lors que l'on utilise un
format commun.
de point à point, c'est-à-dire, par liaison directe entre les systèmes respectifs des partenaires via un
réseau téléphonique, une liaison câble ou ADSL. Cette solution de réseau privé est principalement
utilisée lorsque le nombre de commandes à traiter est très élevé ;
par le biais d'un réseau à valeur ajoutée (RVA). Le réseau joue le rôle de serveur central, chaque
partenaire disposant d'une adresse de réseau spécifique ou d'une boîte aux lettres électronique
permettant notamment l'enregistrement et la retransmission de messages ;
par internet, ce sont les Web EDI. Ils se basent sur Internet et sur des messages en XML pour la
transmission des données. Ce type d’EDI est bien plus ouvert et facile à mettre en œuvre, plus rapide et
peu coûteuse à mettre en place, mais il est forcément soumis à plus d’aléas que des applications lourdes.
C’est aujourd’hui la solution en vogue du fait de sa flexibilité.
Figure 35: Schéma de transport de messages EDI entre deux entités sur un RVA
Traducteur Traducteur
A côté des échanges avec les administrations, l’EDI s'est particulièrement développé dans les échanges
entreprises/entreprises (B2B104). Ces échanges sont principalement de nature commerciale et couvrent
l'ensemble du scénario commercial allait de l'échange de bon de commande jusqu'au paiement en
passant par la facturation.
Parmi les échanges B2B, il existe une catégorie particulière relative aux activités financières. Après
avoir informatisé les relations entre banques, ces dernières se sont tournées vers leurs clients-
entreprises et leur ont proposé des services de banque en ligne leur permettant de gérer leurs comptes
et d'effectuer certaines transactions. Dans le cadre notre étude, nous nous focalisons uniquement sur
cette catégorie.
Enfin, les échanges entreprises-personnes physiques (B2C105) sont ceux qui se sont le moins
développés en matière d'EDI alors même qu'ils progressent très vite ces dernières années. Les
exemples les plus représentatifs de la vente directe aux clients sont « Dell Direct » ou « Amazon.com»
qui grâce à l'EDI peuvent éviter l'intermédiation et proposer directement à l'utilisateur final ses
produits ou services.
L'EDI apporte donc aux entreprises comme aux administrations, une plus grande 1a productivité en
supprimant la ressaisie des informations provenant d'un ordinateur extérieur. Ce gain de temps permet,
dès lors, d'affecter le personnel qui aurait été nécessaire à la saisie, à d'autres fonctions plus proches du
métier, et donc de l'attente du client ou de l'usager. De plus, la non-ressaisie des informations est gage
d'une meilleure fiabilité des informations en supprimant les risques d'erreurs. Enfin, l'EDI utilisant des
moyens de télécommunication modernes réduit les délais de communication et donc de réaction ce qui
permet à l'entité de s'adapter efficacement au marché (voir figure ci-après). Cette plus grande réactivité
permet de réduire les stocks, lourds en investissements humains, matériels et financiers. La chaîne de
fabrication utilisant l'EDI est donc en mesure d'adapter au mieux sa fabrication avec les besoins du
marché. Les gains de temps se traduisent dès lors par une réduction globale des délais de paiement, par
une diminution des prix des marchandises et par la réduction de stock106.
Figure 36: Comparaison entre traitements traditionnel et EDI pour une entreprise
Traitementtraditionnel TraitementEDI
Tâche Durée Tâche Durée
Saisiedelacommande J Saisiedelacommande J
Edition J Télétransmission J
Misesous enveloppe J
Courrier Départ J +1
Acheminement postal J +2
Ouverturedel’enveloppe J +3
Servicecommercial J +3
Saisiedelacommande J +3 Téléréception J
Traitement J +4 Traitement J
Avec ce domaine d’applicabilité très vaste, il est indispensable pour que l’EDI fonctionne au mondial
de mettre en place un langage universel d’EDI. C’est pour cela que les institutions onusiennes ont
développé à travers les normes UN/EDIFACT, un langage d’EDI universel qui est basé sur certains
concepts essentiels.
Le meilleur exemple est celui de la quantité et du poids de la marchandise vendue. Ces données sont
saisies par tous les intervenants de la chaîne commerciale. Elles circulent telles quelles tout au long de
la chaîne transactionnelle, au travers des systèmes d’information de l’organisateur du transport, des
transporteurs, du banquier, de l’assureur, du douanier, jusqu’au client final. Les inconvénients liés à la
multiplicité des saisies des mêmes informations (coût, risque d’erreur, perte de temps) sont éliminés107.
1.2.2. La transmission unique
Les données n’ont à être saisies qu’une seule fois au partenaire à l’échange informatique alors même
qu’elles apparaissent dans plusieurs documents et formulaires papier. L’exemple de la quantité et du
poids est sur ce point aussi clair : ces informations apparaissent dans l’accusé de réception de
106 Cathie-Roshalie Joly : « Le paiement en ligne : sécurisation juridique et technique », éd Lavoisier, Hermes Sciences
Publishing Ltd, Paris, 2005, p.71.
107 Emmanuelle Chelly : « Le connaissement électronique », Mémoire de DESS Droit maritime et des transports, Université
Aix-Marseille 3, 1999, p.58.
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Ainsi, le langage UN/EDIFACT permet d’alléger les tâches bureaucratiques et de réduire les
traitements intermédiaires, fastidieux, qui sont la source d’erreur et qui ne procurent aucune valeur
ajoutée.
Ce contrat est donc un prérequis pour le bon fonctionnement de l’EDI surtout lorsqu’il est appliqué
dans des transactions.
la définition des termes techniques utilisés dans le contrat tels que « EDI », « message EDI »,
« normes », « identification », « authentification », « signature des données», « avis de
réception », etc. ;
les listes de codes d'éléments de données auxquelles les messages EDI font référence ;
l'environnement, réseau et équipements informatiques, étant précisé que les parties doivent
fournir et assurer la maintenance du matériel, des logiciels et des services nécessaires pour
transmettre, recevoir, traduire, enregistrer et conserver les messages;
les protocoles et normes de communication;
les procédures applicables aux essais et aux vérifications permettant d'établir et de contrôler
l'adéquation des spécifications et des exigences techniques;
le planning des transmissions...
Enfin, l'acheteur fait parvenir à sa banque les informations relatives au paiement de la facture.
L'établissement bancaire procèdera alors au transfert des fonds sur le compte en banque du fournisseur
via le réseau SWIFT108.
Acheteur Vendeur
Bonde commande
Accusé de réception
Préavis d’expédition +facture
t
n A
e it
m v
is d
e
i
a d ré
c
p e e
e d d
d é
e b is
r it v
A
rd
O
BanqueA Banque B
Remarque : Le réseau SWIFT utilise les normes EDIFACT, les messages sont échangés selon le
langage de cette norme.
À travers cette prise de connaissance des concepts de l’EDI, nous avons démontré combien il est
important de mettre en place des normes convergentes à l’échelle internationale pour promouvoir son
utilisation. Un rôle et un pari assumés par des institutions internationales.
Des initiatives privées ont déjà tenté la dématérialisation de documents commerciaux comme le
connaissement maritime. La plupart de ces expériences se sont soldées par des échecs. Le problème
réside principalement sur le fait que le développement hétérogène de solutions de dématérialisation
pose un véritable dilemme au importateurs et exportateurs quand il s’agit de porter un choix ou de
d’accorder une crédibilité à un quelconque système électronique. Il est donc nécessaire dans ce cas que
les institutions internationales spécialisées au développement du commerce encadrent les initiatives de
dématérialisation afin d’harmoniser ou même d’uniformiser les méthodes et les procédures. Pour
mener ce travail qu’elles ont déjà amorcé bien avant les années quatre vingt dix, le CMI (Comité
Maritime International), l’UNECE (branche de l’ONU pour l’Europe), la Commission des Nations
Unies pour le Droit Commercial International (CNUDCI) et la Chambre de Commerce Internationale,
effectuent des actions complémentaires et parfois coordonnées qui reposent en fait sur ces deux
volets : technique et réglementaire. Le volet technique concerne la normalisation des échanges
informatiques tandis que le volet règlementaire se focalise sur l’attribution de valeur juridique aux
normes informatiques dans un cadre un uniformisé.
109 Mohammed Bedheri : « Le commerce électronique : quelles perspectives au Maroc ? », éd 1er -2001.
110 Règles et Usances Uniformes pour la présentation électronique.
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111 Pour voir de manière détaillée les mandats de la CNUDCI, se référer au texte « Guide de la CNUDCI », document sur
son site web : www.uncitral.org
112 Haroun Hadj Mbarek : « La dématérialisation des opérations de crédits documentaires internationaux », Mémoire pour
l’obtention du grade maître en droit, Université Laval, Avril 2002, p.61.
113 Une loi type est un texte législatif qu’il est recommandé aux États d’incorporer dans leur droit national. C’est un bon
moyen pour moderniser et harmoniser les lois nationales lorsque l’on pense que les États souhaiteront ou devront adapter le
texte type aux conditions locales qui varient d’un système à l’autre, ou lorsqu’une stricte uniformité n’est ni nécessaire ni
souhaitable. C’est précisément cette souplesse qui rend une loi type potentiellement plus facile à négocier qu’un texte
contenant des obligations non modifiables et permet à une telle loi d’être acceptée plus facilement qu’une convention
portant sur le même sujet. <Guide de la CNUDCI p.14-15>.
114 D’après la définition donnée par la CNUDCI, un guide d’incorporation est un complément qui accompagne une loi-type
et qui contient des informations générales et des explications pour aider les gouvernements et les législateurs à se servir du
texte de la loi type. Voir le « Guide de la CNUDCI », Publication des NATIONS UNIES, Numéro de vente: F.07.V.12
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s’en inspirent de manière à créer une uniformité internationale en matière de règles applicables au
commerce électronique.
1.1.4. Par le CEFACT
C’est un aussi un organisme des Nations unies dont l'appellation en français est Facilitation des
Procédures Commerciales et le Commerce Électronique115. Il est chargé de l’élaboration de
protocoles juridiques relatifs au commerce électronique. Cet organisme encourage une étroite
collaboration entre les gouvernements et les entreprises afin d'assurer l'interopérabilité des
échanges d'information entre les secteurs public et privé. Le programme de travail de cet
organisme est large et comprend116 :
L’élaboration d’un modèle d’échange ;
L’étude des obstacles juridiques et commerciaux nationaux au développement du
commerce électronique ; et
L’authentification électronique.
Pour ce qui est de son actif, cet organisme a développé117 :
La formule-cadre, un standard pour les documents commerciaux des Nations unies ;
UN/EDIFACT, un standard international pour les échanges électroniques ;
de nombreuses autres recommandations.
Du point de vue technique, le texte de Tedis fait référence à l'utilisation des normes universelles de
communications qui sont les normes UN/EDIFACT, des normes qui constituent le standard à suivre
pour harmoniser les échanges de données informatisées. La référence du projet de Tedis aux normes
E.D.I.F.A.C.T milite en faveur de la création d'un standard d'É.D.I international qui l'emporte sur des
normes et des codes régionaux.
115 En anglais, c’est “Centre for Trade Facilitation and Electronic Business”. Voir le site de l’UNECE.
116 Mohammed Bedheri, op. cit, p.97.
117 Se référer au site : www.fr.wikipedia.org\wiki\CEFACT.
118 Voir le site de l’UNECE : www.unece.org
119 Acronyme de “Trade Electronic Data Interchange Systems”.
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La possibilité de faire circuler des documents commerciaux dématérialisés suppose l’existence d’un
langage commun compris par les différents systèmes informatiques des intervenants du processus
commercial. Ainsi, les documents échangés, leur contenu ainsi que leur format doivent être
formellement standardisés. Mais avec la profusion des standards informatiques durant ces dernières
décennies, due en grande partie par des initiatives de groupes ou de secteurs d’activité qui travaillent
sans se préoccuper des autres, un problème d’incompatibilité limite l’instauration d’un cadre d’EDI
universel. C’est pour dévier de cet obstacle qu’un langage a été crée : les UN/EDIFACT.
Un langage unique ne suffit pas pour créer toutes les conditions de vulgarisation de l’EDI, il faut en
même temps mettre en place des procédés de signatures électroniques acceptés par les utilisateurs et
juridiquement reconnues qui garantissent l’authenticité, l’intégrité, la fiabilité et la confidentialité dans
la transmission des données ou des documents électroniques.
La norme UN/ EDIFACT est composée d’un vocabulaire, de “ règles de grammaire ”, le tout entrant
dans la composition de messages standards.
120 En anglais, Electronic Data Interchange for Administration, Commerce and Transport.
121 L'International Organization for Standardization est le regroupement au niveau international des organismes nationaux de
normalisation. Au sein de l'ISO c'est le Comité technique en charge des technologies de l'information, le JTC1 qui se
consacre au développement de l'EDI.
L'ISO TC154 a initié le Basic Semantic Register (BSR) proposant un répertoire de références universelles de la société de
l'information afin de remédier à la prolifération des dictionnaires et des définitions de données souvent sémantiquement
ambiguës. L'idée du BSR est donc de développer un glossaire multilingue permettant de garantir une interopérabilité
sémantique entre les différentes langues afin de ne pas imposer l'anglais comme unique référence universelle. Les
principales sources pratiques alimentant actuellement le BSR sont les dictionnaires EDIFACT.
122 Emmanuelle Chelly, ibidem.
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1.1.1.1. La neutralité
Les données transmises d’ordinateur à ordinateur peuvent aussi être imprimées à tout moment.
Cette adaptabilité permet aussi d’assurer la pérennité du langage et donc de fournir une garantie aux
entreprises qui doivent investir pour entrer dans le réseau des EDI. Le langage s’adaptera mais ne
connaîtra pas de changement radical demandant de nouveaux équipements123.
difficulté pour l’intégrer dans leur système d’information124. Alors, vers la fin des années 90, le
W3C125 a mené le développement du langage XML considéré comme la base des échanges de données
nouvelle génération, pour contribuer à rendre l'EDI beaucoup plus facile à mettre en place et à utiliser
et le rendre moins coûteux avec une interopérabilité126 accrue.
Le système EDI est également en cours de développement sur internet, dans un souci de mise en place
d'un EDI ouvert. Ainsi, UN/CEFACT, OASIS127 et de nombreux acteurs du commerce électronique
ont uni leurs efforts pour concevoir un nouveau standard pour le commerce électronique.
EbXML, en s'appuyant sur les technologies d'internet et sur le métalangage XML conçu par un groupe
de travail du W3C (modélisation objet, architectures distribuées ...), tente de concevoir des modèles
d'échanges plus intégrés et plus réactifs permettant de réduire les difficultés d'identification des
partenaires commerciaux afin de leur permettre de contracter plus rapidement par voie électronique.
Il existe divers mécanismes techniques qui peuvent être tenus pour des signatures électroniques, mais
nous allons nous focaliser sur la signature numérique, l’une des méthodes les plus répandues et dont le
vocable « signature électronique » fait référence.
La signature numérique peut prendre de multiples formes, telles que la signature avec arrêt sur
défaillance, la signature aveugle et la signature indéniable128.
124 Il convient de définir ce terme selon les textes de la CNUDCI : « un système d’information désigne un système
utilisé pour créer, envoyer, recevoir, conserver ou traiter de toute autre manière des messages de données ». Réf publication
<F.07.V.2>
125 Le W3C, World Wide Web Consortium, est un organisme international qui développe des standards pour le Web afin
que les utilisateurs d’Internet puissent communiquer efficacement à travers cet outil. Ce consortium créé en 1994 assure le
contrôle de l'évolution des technologies et des langages utilisés sur le Web.
126 L’interopérabilité est la capacité que possède un système informatique à fonctionner avec d'autres produits ou systèmes
informatiques, existants ou futurs, sans restriction d'accès ou de mise en œuvre.
127 OASIS est un consortium international à but lucratif, regroupant un ensemble d'acteurs offrant des solutions aux
utilisateurs qui souhaitent faire accélérer l'adoption de standards autour de XML. OASIS est étroitement lié au W3C.
128 Définition de la CNUDCI extrait de sa publication intitulée : « Promouvoir la confiance dans le commerce électronique :
questions juridiques relatives à l’utilisation internationale les méthodes d’authentification et de signature électroniques »,
A.25 p.17. Ce document de référence général qui traite spécifiquement les questions juridiques liées à l’authentification et à
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La signature numérique repose quant à elle sur des procédés de cryptographie qui assurent des
fonctions de chiffrement. C’est grâce à la cryptographie, branche des mathématiques appliquées, qui
s’occupe de la transformation de messages en des formes apparemment inintelligibles et de leur
restitution dans leur forme initiale, que les signatures numériques sont créées et vérifiées.
Dans le cadre de la cryptologie asymétrique dite « à clé publique » qui est utilisée dans la mise en
œuvre des signatures électroniques, chaque partenaire dispose de deux clés complémentaires : une clé
privée et une clé publique qui d’un point de vue mathématique constitue la fonction irréversible de la
première129. L’expéditeur cryptera le message avec sa clé privée qu’il conservera secrète. Il
communiquera à son partenaire sa clé publique que ce dernier utilisera pour décrypter le message codé
avec la clé privée de l’expéditeur. Seule la clé publique de l’expéditeur permet de décoder un message
encodé avec sa clé privée130 (voir illustration).
Signature
Répertoire de
SWIFTNet
HSM HSM
Cryptage
Clé publique de Clé publique de
cryptage du décryptage du
Destinataire Destinataire
la reconnaissance internationale des signatures électroniques fournit une analyse sur l’ensemble des méthodes de signatures
et d’authentification électroniques dans les opérations internationales et de leur traitement juridique dans divers pays. Le
document est accessible sur le site de l’institution. < F.09.V.4>
129 Cathie-Roshalie Joly, opus citatum, p.88-92-93.
130 Bien que le recours à la cryptographie soit l’une des principales caractéristiques des signatures numériques, le simple fait
qu’une signature numérique soit utilisée pour authentifier un message contenant des données sous forme numérique ne doit
pas être assimilé à l’utilisation plus générale de la cryptographie à des fins de confidentialité. Le codage pour raison de
confidentialité est une méthode utilisée pour coder une communication électronique de manière que seuls l’initiateur et le
destinataire du message seront en mesure de le lire. Dans un certain nombre de pays, la loi restreint l’utilisation de la
cryptographie à cette fin pour des raisons d’ordre public qui peuvent comporter des considérations de défense nationale.
CNUDCI < F.09.V.4>
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▪ L’identification du signataire
Au contraire, lors de rapports contractuels sur les réseaux, les parties ne sont pas présentés
physiquement ce qui accroît l’importance de la signature. Dans le cadre de la participation à un réseau
fermé type EDI les partenaires doivent ainsi s’identifier préalablement en s’enregistrant auprès de
l’autorité qui gère le réseau. Au contraire, dans les réseaux ouverts de type internet les personnes ne se
connaissent pas et n’ont pas, au préalable à apporter la preuve de leur identité. Dès lors la signature
électronique prend toute son importance, puisqu’elle remplit à elle seule les fonctions d’identification
de l’interlocuteur et d’expression de son consentement.
Sous l’empire de la signature manuscrite l’intégrité du document était assurée, non au moyen de la
signature elle-même, mais par le biais du support papier qui la recevait. Le contenu étant quasiment
indissociable du support ce sont ces qualités fonctionnelles de ce dernier qui permettent d’assurer
l’intangibilité et la répudiation du contenu. En effet, non seulement le support papier est quasi
inaltérable puisque les fraudes sont difficiles à dissimuler (les ajouts, modifications ou ratures se
décelant assez facilement), mais en plus c’est un support relativement stable qui se dégrade peu
lorsqu’il est conservé dans de bonnes conditions.
Dans le monde numérique au contraire, cette garantie de l’intégrité du contenu incombe à la signature
électronique fondée sur des méthodes de chiffrement permettant de vérifier de façon certaine si
l’intégrité du contenu échangé est préservée. La notion d’intégrité de l’écrit électronique instaure dès
lors une certaine correspondance avec la notion d’original pour le support papier.
Il est impératif que le destinataire d’un paiement électronique ne puisse pas après réception de ce
dernier, affirmer ne pas avoir eu connaissance du paiement ou de son contenu. Il convient donc de
garantir que le message reçu est totalement identique à celui qui a été envoyé, c'est-à-dire que pendant
la durée de la transmission, aucune modification du message ou d’une partie du message n’a pu avoir
lieu. Cette fonction est assurée par le dispositif de cryptage qui émet une information codée de telle
sorte que cela permette de vérifier que le message transmis ne comporte aucune modification131.
Enfin, on a vu que les institutions internationales ont joué et continuent de jouer un rôle important
dans la promotion et la normalisation de la dématérialisation des documents du commerce
international. Mais ce fait s’est conjugué à des changements importants dans le domaine de la finance
du commerce international : les opérateurs optent davantage pour des solutions de paiement et
financement plus souples et moins coûteuses qui obligent les banques à de plus en plus adopter des
procédures de paiement dématérialisées.
pervers et réducteurs des crises financières et économiques répétitives 132 sur les échanges mondiaux,
ont réduit le volume des transactions commerciales mondiales133 (voir figure 10).
Par conséquent, ils leur préfèrent de plus en plus souvent le compte ouvert, un mode de paiement plus
simple, qui exige moins de temps et moins d'argent.
Lors d'un échange commercial effectué au moyen d'un compte ouvert, le vendeur expédie ses
marchandises et transmet une facture à l'acheteur. L'acheteur règle la facture en envoyant un chèque
ou un paiement électronique au vendeur.
Contrairement aux lettres de crédit et aux encaissements documentaires, les comptes ouverts n'exigent
des banques qu'une contribution minime : leur rôle se limite au traitement des chèques et des
paiements, ce qui ne leur procure aucune prise directe sur la chaîne logistique de leurs clients.
132 En période de crise, l’aversion grandissante du risque est à l’origine du resserrement des critères de financement des
transactions internationales dû à la forte probabilité de défaut sur crédit et de non paiement. À l’avenant, le volume et les
flux transactionnels à l’international en pâtit, comme en témoignent les crises asiatiques en 97 et mondiales en 2008.
133 Rick Striano: « Where’s the Internet in Trade Finance ? », Worldtrademag.com.
134 Voir le rapport du FMI sur la finance du commerce international de 2008.
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Moins d’interv
entions des banques ,
Paiment Crédits
Risques plus importants pourles entreprises
comptes ouverts doucmentaires
Moins de marges pourles banqu
es
Risque Valeur
À l'heure actuelle, cette tendance vers les paiements sur comptes ouverts se solidifie car ces opérations
représentent environ 85 % de l'ensemble des opérations de financement du commerce international,
contre 15 % seulement pour les instruments traditionnels. Et la tendance se maintient, confinant les
banques à une participation toujours plus minime au financement du commerce international de leurs
clients.
3%
5%
11%
Comptes ouverts
Crédits documentaires
Encaissemnts documentaires
81%
Autres
Source: Global Business Intelligence Corp report commissioned by Misys. D’après le business forum Mumbai-2005
Néanmoins, les sociétés ont besoin d'aide pour gérer efficacement leur chaîne logistique élargie. Selon
une étude du cabinet Aberdeen Group effectuée en 2006, 90 % des entreprises estiment que la
technologie qu'elles utilisent pour gérer leur chaîne logistique mondiale « ne répond pas
convenablement et à temps à leurs besoins d'information financière »135. Par conséquent, elles sont à la
recherche de nouvelles approches créatives qui augmenteront la réactivité, la transparence, l'efficacité,
l'efficience, la fluidité et la prévisibilité des opérations dans l'ensemble de leur chaîne logistique136.
135 Aberdeen Group : « Get Ahead with Supply Chain Finance: How to Leverage New Solutions for End-to-End Financial
Improvement », Juillet 2006.
136 Voir l’étude technique réalisée par le Groupe CGI : « La Chaîne Logistique Financière : le nouveau modèle que les
banques commerciales utilisent pour renforcer leurs liens avec leurs clients », 2007, p.4. Le document est accessible sur
leur site : www.cgi.com
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Malgré ces avancées notables dans l’informatisation des documents commerciaux, des problèmes
d’ordre pratique ont surgis et remis en question la viabilité des documents électroniques notamment
dans le cas du connaissement. En revanche, même si ils persistent encore, ces obstacles sont en phase
d’être dépassés car des plateformes e-banking en collaboration avec des infrastructures comme Bolero
ont montré la faisabilité d’une procédure de paiement par crédit documentaire électronique encore plus
à mesure que les règles uniformes de la CCI ont suivi cette évolution vers le crédit documentaire sans
papier avec la publication des eRUU.
Toutefois, à cause des problèmes survenus dans les tentatives de dématérialiser les documents
commerciaux, la CCI a su que l’adoption universelle du crédit documentaire sans papier est une
marche de longue haleine et qu’il faut nécessairement faire cohabiter, dans ce moyen de paiement, à la
fois le papier et l’électronique pour permettre aux opérateurs d’effectuer une transition en douceur.
C’est pour cette raison que la version des RUU publiée en 2007 a été accompagnée par un supplément
qui définit les dispositions particulières applicables au crédit documentaire électronique. Ainsi,
l’article 1 des eRUU stipule que :
« le supplément aux RUU pour la présentation électronique (« eRUU ») complète les RUU 600. Il a
pour objet de permettre la présentation d’enregistrements électroniques seuls ou en association avec
des documents papier »137.
Ce supplément continue avec des définitions, des précisions sur le format électronique, des
spécifications sur la présentation et l’examen, etc.
Malgré le caractère évolutif de ces règles, il leur est difficile de saisir la mouvance des technologies et
des systèmes nécessaires à la présentation électronique du crédit documentaire. C’est pourquoi, elles
réclament leur indépendance vis-à-vis de ces technologies ou systèmes en donnant toute la latitude aux
parties de convenir desquels elles comptent utiliser.
137 Article e1 : « Champ d’application des eRUU », supplément des RUU-600 (révision 2007 de la CCI).
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Or, ces fonctions sont difficiles à informatiser comme il a été le cas du connaissement maritime.
Pourtant, des efforts multipliés ont été fournis pour réussir l’informatisation du connaissement depuis
les années 80 sous la houlette du CMI.
En sus, les conditions de réalisation du crédit documentaire dématérialisé ne sont pas faciles à réunir.
Puisqu’il est nécessaire que toutes les parties utilisent un système d’EDI sous la forme d’une
plateforme électronique centralisée sur laquelle circulent des flux documentaires dématérialisés entre
les partenaires.
En revanche, même si ces initiatives parallèles n’ont rien de différentes dans leur finalité, la différence
de leur approche ou de leurs standards technologiques limite implacablement leur portée. Il est tout à
fait nécessaire donc de les imbriquer pour l’émergence d’une plateforme universellement adoptée.
C’est la raison d’être de Bolero ; une plateforme qui permet aux banques de pourvoir des solutions de
paiement et de financement à leurs clients par l’e-banking.
Dans sa forme la plus simple, l’e-banking peut signifier l’exécution de transactions financières et la
provision d’informations concernant une banque et ses services via un site web ou via un logiciel
propriétaire installé sur un ordinateur distant. Les services d’e-banking les plus sophistiqués peuvent
fournir aux clients de banque l’accès à leurs comptes, la possibilité de transférer de l’argent de compte
en compte et effectuer des paiements ou demander des prêts en ligne. Mais aux fins de notre sujet,
nous allons utiliser le terme e-banking pour décrire la provision de services financiers par un
établissement bancaire à ses clients entreprises.
Avant de parler comment l’e-banking a changé les méthodes de paiement, il convient de s’attarder un
peu sur son évolution. Historiquement, il y’a eu des développements significatifs dans le secteur des
services de la finance électronique durant les 30 dernières années. Les innovations technologiques et
les mouvements de dérégulation dans l’industrie financière en générale et bancaire en particulier dans
les années 80 et 90 a placé les technologies de l’information et de la communication dans une nouvelle
dimension. Ce qui a exacerbé la concurrence et la pression en matière d’innovation.
L’Internet est relativement un canal pour délivrer des services bancaires. À ses débuts dans les années
80, plusieurs initiatives ont échoué vu que le nombre d’utilisateurs n’était pas conséquent. Mais avec
la croissance rapide d’autres types de services électroniques depuis le milieu des années 90, les
banques ont renouvelé leur intérêt aux modes de livraison électroniques de leurs services utilisant
l’Internet. L’éclatement de la bulle de l’Internet au début de 2001 a, certes, estompé l’engouement et
fait disparaître des opportunités ; mais pendant que les compagnies « dot.com » et les acteurs de
138 Dr. Carl A. Nelson: “Import/Export: How to Take Your Business Across Borders”, Fourth Edition, The McGraw-Hill
Companies, 2009, p.95.
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L’expansion de l’e-banking a coïncidé avec l’augmentation des connections avec bandes passantes à
grande vitesse et la maturation progressive des utilisateurs d’Internet. L’autre facteur qui a favorisé
l’expansion de l’e-banking est que les banques ont trouvé ses avantages très attrayants et sont par
conséquent plus disposées à les offrir aux clients en option139.
Parmi les avantages de l’e-banking, on peut généralement citer : l’économie de temps et d’argent, la
simplicité d’utilisation, la disponibilité, le contrôle direct des fonds, la possibilité d’intégration directe
dans le système d’information, etc. Bien que ces avantages soient très appréciables, les entreprises ne
sont jusqu’à présent très séduites par cette les opérations bancaires électroniques. Le problème majeur
est d’ordre sécuritaire. L’évolution de l’e-banking n’est vraiment pas allée de paire avec des avancées
probantes dans la sécurisation des systèmes informatiques. Malgré le développement de la cryptologie
informatique et la signature numérique, les systèmes restent toujours vulnérables.
En revanche, les institutions bancaires investissent aujourd’hui, davantage dans des technologies
consistantes et futuristes pour la mise œuvre de plateformes e-banking. La tendance vers la
dématérialisation des documents commerciaux internationaux a suscité des améliorations dans les
services fournis dans l’e-banking. En collaboration avec d’autres intervenants dans les procédures des
transactions internationales, les banques ont développé des solutions d’e-banking qui offrent aux
importateurs et aux exportateurs des possibilités de gestion des paiements/encaissements depuis une
plateforme électronique. En plus de dématérialiser leurs opérations de paiement international, les
entreprises ont la possibilité d’intégrer la plate-forme à leur système d’information et à leur
workflow140, ce qui leur donne plus de rapidité dans la collecte et la réconciliation des données et une
parfaite visibilité sur leur trésorerie. Cette visibilité est une condition sine qua non pour optimiser le
fonds de roulement et les ressources en trésorerie par un contrôle et une maîtrise de la chaîne de
logistique financière.
En parallèle à l’e-banking, des projets supranationaux comme Bolero ont vu le jour durant cette
dernière décennie. Leur objectif étant principalement d’offrir des solutions alliant dématérialisation
des flux documentaires dans le commerce international et concrétisation du modèle de la chaîne de
logistique financière.
139 Mahmood Shah & Steve Clarke: « E-Banking Management: Issues, Solutions, and Strategies », IGI Global, 2009, p.3.
140 Le Workflow est une application de gestion d’un ensemble de tâches répétitives s’inscrivant dans un processus de travail
en groupe. Il permet d’organiser le travail d’une communauté d’utilisateurs tout le long de la chaîne du travail en
orchestrant l’échange de l’information. <Rapport CNCE>
141 Eric Bishop: “Finance of International Trade”, Elsevier Butterworth-Heinemann, 2004, p.62.
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L’autre complexité induite par les documents du commerce international est la multiplicité des acteurs
qui les produisent, la redondance dans l’échange des documents en papier et leur coût subséquent (voir
figure).
Figure 42: Le problème de l'utilisation du papier et des échanges multipliés dans le commerce international
Courrier
Électronique
Propriétaire
Assureurs Banques
Manuel Mail
Douanes
Source : Bolero
C’est ainsi qu’un groupe de parties intéressées, comprenant SWIFT et le TTClub (Through Transport
Club) se sont engagées sous forme d'une coentreprise (50/50) dans le projet Bolero en 1994 ; un projet
devenu opérationnel depuis septembre 1999. Le TTClub, créé en 1970, regroupe des transitaires, des
assureurs, des compagnies de navigation, et représente à travers ses membres les deux tiers du trafic
mondial des conteneurs. Le but de ce projet est d’abord de trouver une méthode alternative pour la
production et la transmission des documents. Un tel système devrait répondre à certains critères avant
qu’il ne soit introduit commercialement et vendu aux opérateurs du commerce international. Le
système doit être rapide, sûr, confidentiel et flexible142.
Le système Bolero est une infrastructure technologique et légale pour faciliter les transactions à
travers des moyens électroniques. Il implique la technologie de l’information numérique pour
transférer des messages et sauvegarder certaines informations, et un système légal de règles (les
rulebook143) adoptées pour déterminer les effets de certains messages et des mises à jour sur les
informations stockées144.
La communauté électronique bolero.net compte déjà plus de 100 intervenants : les principales banques
et compagnies maritimes mondiales, des assureurs, des transitaires et les plus importantes entreprises
spécialisées dans le commerce du café, du tabac, de l'acier, etc.
▪ Un système de messagerie central sécurisés (Core Messaging Platform) qui offre les avantages
suivants :
▪ Un système d'enregistrement des droits (Title Registry), qui confère aux connaissements
dématérialisés les mêmes fonctionnalités que les connaissements sous forme papier, avec sécurité
renforcée : notification automatique aux parties, transfert des droits et obligations, chaînes d'endos,
management des modifications, intégration de la notion de gage, etc.146
Il faut noter que le projet Bolero a été conçu pour répondre aux problèmes complexes
d’informatisation du commerce international (documents et opérations) en particulier le connaissement
maritime du fait que la majorité des transactions s’effectuent par voie maritime. La dématérialisation
du connaissement maritime est la clé de voûte du projet Bolero qui est un document négociable,
transférable par voie d’endos147. L’infrastructure de Bolero fournit donc des solutions d’échanges
électroniques des documents commerciaux basée sur un système centralisé (voir Figure 43: Bolero :
un modèle de plateforme centralisée).
Transporteurs
Transitaire Exportateurs
B/ Ls, Offre,
Manifeste
notification instructions
B/ Ls
du transport transports
Assureurs Banques
Douanes
Sur le plan institutionnel, le projet Bolero est doté d’un organisme appelé l’association Bolero qui
constitue la deuxième étape de la réalisation de ce projet. L’association Bolero Limited (Bal) est une
organisation qui coiffe un projet industriel regroupant les administrations nationales et celles des
sociétés privées. Elle est chargée de développer de nouvelles infrastructures légales et techniques du
commerce international.
Pour ce qui est de l’utilisation de la plateforme Bolero, de multiples avantages peuvent être notés :
145 L’ANSI X.12 est un corps de standards d’EDI accrédités par l’ANSI (American National Standards Institute),
l’organisme responsable chargé du développement et de l’approbation sur consensus volontaire de standards aux États-
Unis. Pour éviter une concurrence entre les standards ANSI X.12 américains et les normes EDIFACT internationales, le
comité ASC X.12 a déployé des efforts de rapprochement à l’EDIFACT durant les années 90.
146 Le Moniteur du Commerce International (MOCI), Denis Chevalier & Bernard Stoven : « L’EDI au service du commerce
international », n° 1563, 12 septembre 2002.
147 Mohammed Bedheri, op cit, p.96
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La suppression totale du papier et de ses coûts dans les processus des transactions ;
La rapidité et la productivité dans les traitements documentaires ;
Le gain de temps énorme dans la saisie et la circulation des documents ;
La non-répudiation grâce aux rulebooks ;
La réduction des erreurs et des risques opérationnels ;
La sécurité et la fiabilité du système ;
L’initiation et le suivi de crédit documentaire électronique et des paiements sur comptes
ouverts ;
La visibilité de bout-en-bout et la prédictibilité sur l’ensemble de la chaîne logistique ;
L’intégration du modèle de chaîne logistique financière, etc.
Même si ces avantages sont très prisés par les acteurs du commerce international, il n’en demeure pas
moins que le système Bolero n’est pas parvenu à ce jour à susciter leur enthousiasme. Le scepticisme
et le manque d’engouement pour cette plateforme sont bien dus à des motifs juridiques et sécuritaires
justifiés à tort ou à raison. Il y’a aussi les difficultés à informatiser les fonctions connaissement en
papier d’autant plus que la standardisation internationale n’a pas immédiatement connu le succès.
Mais aujourd’hui, Bolero se fait connaître de plus en plus auprès des opérateurs en raison que les
stratégies d’achat et de vente à l’international privilégient le modèle de la chaîne de logistique
financière qui implique nécessairement la dématérialisation des documents des transactions.
Dans le contexte d'un marché qui se mondialise davantage chaque jour, il est de plus en plus ardu,
pour une entreprise, de préserver ses avantages concurrentiels.
Incapables de suivre les déplacements des biens qu'ils ont commandées, les acheteurs ont du mal à
prévoir à quel moment ils recevront leurs marchandises ou devront effectuer des paiements. Cela les
oblige à maintenir des stocks plus importants et des liquidités plus élevées afin de pallier à toutes les
éventualités. Ils pressent donc les vendeurs de leur accorder des délais de paiement plus longs, ce qui a
une incidence néfaste sur les prix, sur la qualité des relations entre vendeurs et acheteurs ainsi que sur
la stabilité du bassin de fournisseurs.
La même dynamique empêche souvent les vendeurs d'obtenir leurs paiements aussi vite qu'ils le
souhaiteraient. La plupart d'entre eux doivent attendre leur dû 45 jours, et même parfois jusqu'à 90 ou
120 jours. Cependant, compte tenu des pays où ils sont établis et de leur taille, de nombreux vendeurs
ne peuvent pas obtenir du crédit à court terme à prix raisonnable. En réclamant des délais de paiement
plus longs, les acheteurs accroissent encore davantage les pressions qui s'exercent sur les vendeurs, les
forçant souvent ainsi à augmenter leurs prix ou à se retirer du marché.
Cette configuration met en péril l’équilibre économique de leur réseau de fournisseurs qui ne sont plus
en mesure de répondre à ces exigences en raison de leur instabilité financière. Ultimement, les
acheteurs s'exposent à des risques accrus, car la disparition de leurs fournisseurs menace leur existence
eux-mêmes. Si cette situation tendue est conjuguée aux risques du commerce international (risque
pays, risques de crédit, etc.), il en résulte que les entreprises subissent davantage des pressions
montantes sur leurs besoins en fonds de roulement. Il faut leur donc impérativement gérer et optimiser
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le besoin en fonds de roulement (BFR148) pour augmenter leur possibilité d’autofinancement de leur
cycle d’exploitation à un coût et risque contrôlés à travers une solution gagnant-gagnant.
Or, en matière d'optimisation du BFR, la clef du succès est de gérer simultanément les chaînes
d'approvisionnements physiques et financières149.
▪ La chaîne de logistique financière (Financial supply chain) décrit les activités impliquées dans la
planification et l'éxécution des paiements entre les partenaires commerciaux par divers instruments, y
compris les taux de change, et les risques de crédit liés aux pays. Elle implique la gestion des moyens
de paiement, de la trésorerie, du cash & credit management et du BFR (Working Capital
Requirement).
▪ La chaîne de logistique physique (Physical supply chain) décrit les activités impliquées dans la
planification et l'éxécution de la circulation des marchandises, y compris les services
d'approvisionnement, de fabrication, de stockage, et leurs documents respectifs (par exemple, bons de
commande, de transport, documents de douane, etc...). Elle implique la gestion des achats, de
l'approvisionnement, de production et de la logistique.
Le commerce international implique de réaliser un parallèle et une étroite liaison entre les deux
chaînes d'approvisionnements (supply chains) : financière (financial) et physique (physical). Les deux
chaînes d'approvisionnements commencent toutes deux par le processus de commande. La gestion de
la chaîne d'approvisionnements physique a évolué vers différentes fonctions de logistique comme le
transport et les expéditions jusqu'à la livraison effective. De cette manière, les sociétés ont réalisé
d'importants bénéfices tels qu'une réduction des coûts de production, des stocks, des délais de livraison
et des frais d'exploitation. Mais jusqu'ici les grands absents des processus d'entreprise ont été les
solutions pour la gestion des données et des services financiers à travers la chaîne d'approvisionnement
globale.
Une des raisons qui nous poussent à s’intéresser, aujourd’hui, à la gestion de la chaîne de logistique
financière qui n’est pas une chaîne décalée de la chaîne de logistique physique. Au contraire, ces deux
chaînes entretiennent des relations très étroites et se doivent être intégrées.
148 Le Besoin en Fonds de Roulement (BFR) représente le décalage de trésorerie provenant de l’activité courante de
l’entreprise (l’exploitation), autrement dit il résulte des décalages entre les décaissements et encaissements des flux liés à
l’activité de l’entreprise. Son expression simplifiée est la suivante : BFR = stocks + créances clients - dettes fournisseurs.
(Source les guides Sage : "L’optimisation durable du BFR : 10 bonnes pratiques pour passer de la théorie à la réalité")
149http://www.physicalsupplychains.com/BFR-et-chaines-d-approvisionnements-Financial-Supply-Chain-et-Physical-
Supply-Chain_a1114.html. Sur ce site « physicalsupplychains.com », vous trouverez des articles traitant des thèmes divers
sur le management des chaînes logistiques (financières et physiques).
150 Aberdeen est un groupe créé en 1988 et basé au Massachusetts (Etats-Unis) qui mène des enquêtes impartiales et fournit
des études documentées qui aident les entreprises à créer une valeur ajoutée concrète à partir de solutions technologiques.
Le groupe dispose plus de 100 000 analystes dans plus de 36 pays du globe. C’est pour cela, qu’Aberdeen est une référence
en matière d’études de la chaîne de valeur orientée technologie. Dans le cadre de ses missions, il a publié pas mal de
rapports qui démontrent les insuffisances dans les chaînes logistiques des entreprises causées par la non ou la sous-
utilisation de la technologie dans leurs processus. Aberdeen précise que même si certains rapports ou parties de rapport sont
sponsorisés, les conclusions des études menées qu’il a ne sont en aucun cas influencées par l'un de ces sponsors.
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Source*151: APEC (Asia-Pacific Economic Cooperation) Symposium on the Assessment and Benchmark of Paperless Trading, Beijing:
“Successes and Best Practices of Financial Supply Chain Automation in Asia”, Sept-2005. [traduction libre]
On voit ici que derrière l’idée de la gestion de la chaîne de logistique financière, il y’a principalement
la recherche de maîtrise des informations financières d’une part et la mise en place d’un meilleur
financement global de la chaîne d’approvisionnement d’autre part (voir Figure 45: La visibilité dans
les chaînes de logistique physique et financière dans une transaction).
Figure 45: La visibilité dans les chaînes de logistique physique et financière dans une transaction
Chaînede logistiquephysique
Processusde transport
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Chaînede logistiquefinancière Forfaitage
Lettresde crédit
Financement de l’acheteur Financementdes stocks
Encaissementsdocumentaires Financementpost- expédition
Créditacheteur CréditFournisseur
151 * www.apec-ecba.org/english/ppt/CarlWegner.ppt
152 Aberdeen Group Rapport: « Get Ahead with Supply Chain Finance: How to Leverage New Solutions for End-to-End
Financial Improvement », Juillet 2006, op.cit.
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Source: APEC153
Sur la figure, on peut noter que les informations de la chaîne de logistique sont recueillies, agrégées et
normalisées à partir différents points et systèmes, fournissant une vue unique des processus relatifs
aux ordres d’achat, à l’inventaire des stocks, au transport et au financement de la chaîne de logistique
financière. Ceci par le truchement d’une plateforme technologique qui centralise toutes les données et
donne une visibilité sur toute la chaîne logistique autant pour les partenaires commerciaux que les
pourvoyeurs de solutions financières, en l’occurrence les banques.
Les banques jouent un rôle pivot puisqu’à travers des plateformes comme Bolero, TradeCard, SWIFT
TSU (Trade Services Utility) combinées à leur propre plateforme e-banking, elles peuvent y intégrer
des solutions de gestion de la chaîne de logistique financière et, ce faisant, passer d'un modèle centré
sur les produits à des partenariats axés sur la collaboration. Ce qui tend à renforcer leurs liens avec les
clients-entreprises.
Nous allons citer ici quelques unes des fonctions et des avantages qu'une banque ayant adopté le
modèle de la chaîne logistique financière peut offrir à ses clients :
aider les acheteurs à optimiser leur chaîne logistique en leur donnant accès aux comptes
ouverts assistés, au financement des exportations garanti par l'acheteur, au financement direct
des exportations, à la gestion des données des bons de commande et des factures ainsi qu'à
l'appariement des données des comptes ouverts, des comptes ouverts assistés et des lettres de
crédit;
répondre aux besoins de financement des vendeurs avant, pendant et après l'expédition - au
moyen de lettres de crédit à l'exportation et de recouvrements si la banque est celle du
vendeur, ou au moyen de comptes ouverts assistés et de lettres de crédit à l'importation si la
banque est celle de l'acheteur;
fournir des liquidités aux vendeurs en finançant les comptes débiteurs.
Toutefois, le fonctionnement de ce modèle ne peut être viable à un niveau international que grâce à
une plateforme unique, acceptée et utilisée par tous à l’instar de SWIFT. Conscient des obstacles
qu’auraient induits la prolifération de plateformes hétérogènes manquant d’interopérabilité, SWIFT a
travaillé de concert avec des banques pour mettre en place une infrastructure technologique unique :
SWIFT Net TSU. Ce moteur central de comparaison de flux de données complète Bolero. Il donne
ainsi aux banques les moyens de répondre au défi de la chaîne de logistique financière et aussi de
s’adapter à la dynamique et aux besoins du marché.
154 Swift.com
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Lancée au premier semestre 2007, cette plate-forme permet aux banques du monde entier d'être en
concurrence à armes égales sur le marché des produits pour les échanges commerciaux sur comptes
ouverts155.
Le TSU est opérationnel à travers le SWIFTNet TSU, une application de SWIFT accessible via le
SWIFTNet qui :
Les messages TSU comprennent les données des ordres d’achat, des factures, de transport, d’assurance
et de certificats. Le TSU gère uniquement des données et non les versions électroniques de documents
papier. Ainsi, il compare les données structurées des deux banques principales et les prévient en cas de
données incohérentes.
155 Communiqué de presse par Bnparibas : « JPMorgan et BNP Paribas réalisent la première transaction interbancaire de
trade finance via le Service SWIFTNet TSU », 26 Avril 2007. Site web : www.bnpparibas.com
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Intervenants
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Le TSU est l’espace collaboratif interbancaire, à la différence de Bolero qui est positionné entièrement
dans l’espace de compétition entre les banques en tant que plateforme universelle et neutre pour la
fourniture de services de transaction sur comptes ouverts et de chaîne de logistique financière. Ce qui
veut dire que les deux plateformes ne sont pas en compétition mais sont toutes deux complémentaires
(Le TSU est l’espace collaboratif interbancaire, à la différence de Bolero qui est positionné
entièrement dans l’espace de compétition entre les banques en tant que plateforme universelle et
neutre pour la fourniture de services de transaction sur comptes ouverts et de chaîne de logistique
financière. Ce qui veut dire que les deux plateformes ne sont pas en compétition mais sont toutes deux
complémentaires (). ).
Acheteur Vendeur
SWIFTNet
Banque de Banque de
l’importateur l’exportateur
TSU
Source : Bolero
En utilisant le TSU et une plateforme comme le Bolero, les banques qui avant, n’avaient qu’une
participation minimale dans les transactions à compte ouvert peuvent désormais augmenter leur
niveau d’intervention en réduisant en même temps les risques qu’elles encourent. En effet, la gestion
des risques est facilitée par la visibilité de bout-en-bout sur tous les flux dans le processus de la
transaction (les banques intervenantes ont la possibilité de recevoir tous les documents et d’en faire
des comparaisons).
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Figure 49: Checklist de la visibilité d’une transaction sur compte ouvert avec utilisation du TSU
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En incorporant les bons de commande et les factures aux produits traditionnels de financement du
commerce international et en arrimant ceux-ci à de nouvelles solutions de compte ouvert, les banques
peuvent créer des offres attrayantes qui s'harmoniseront à la vision des entreprises en matière de
chaîne logistique financière.
À cette fin, la banque doit tout d'abord travailler en collaboration avec le client pour avoir accès aux
données des bons de commande et des factures. On peut atteindre ce but en utilisant des portails de
téléchargement ou en intégrant les fonctions d'arrière-guichet.
Une fois que les données sont disponibles, les banques peuvent offrir un vaste éventail de services,
dont voici un aperçu.
Appariement des bons de commande et des factures aux comptes ouverts et aux autres
instruments de financement du commerce international : en reliant les données des bons
de commande et des factures aux comptes ouverts et aux autres produits de financement du
commerce international, les banques peuvent intégrer les modalités des bons de commande à
ces instruments ou utiliser les données comme base pour déclencher des opérations de
financement.
Appariement des factures et des bons de commande : les banques peuvent également
apparier les factures aux bons de commande afin de dépister les erreurs et de les corriger de la
manière appropriée selon les types d'instruments auxquels les bons de commande sont liés.
L'appariement peut se faire au niveau des données clés seulement ou à un niveau plus détaillé.
Par exemple, Swift vient de lancer un service permettant aux banques membres d'intégrer un
service d'appariement approfondi à leurs applications de gestion du commerce international.
Pistage des bons de commande : grâce à l'appariement des factures, la banque peut suivre les
bons de commande et leurs soldes au nom de ses clients. Cette information peut être transmise
par divers canaux, par exemple un système frontal ou une application intégrée d'arrière-
guichet.
156 D’après l’étude technique réalisée par le Groupe CGI, opus citatum, p.5.
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Cet instrument fournit un cadre structuré pour la prestation de services de comptes ouverts tels que la
vérification des documents, l'appariement et le pistage des bons de commande et des factures, le
financement des bons de commande et des factures, le versement de paiements à l'exportateur et le
financement de l'acheteur.
Cependant, toutes les banques ne jouent pas le même rôle en matière de financement des exportations :
chacune participe à ce marché à sa manière, selon son profil de risque et le genre de produits qu'elle
souhaite offrir. Comme on le voit ci-dessous, le financement des exportations peut ainsi prendre des
formes très variées.
Ainsi, la banque qui émet une lettre de crédit à l'exportation ou un recouvrement peut fournir du
financement avant, pendant ou après l'expédition.
Ces modes de financement ne sont pas nouveaux en tant que tels. Néanmoins, la possibilité de relier
les données des bons de commande et des factures à un instrument de financement à l'exportation
fournit une base solide pour financer un pourcentage plus élevé de la valeur de la transaction ou pour
offrir un taux d'intérêt plus avantageux.
1.1.1. Compte ouvert / financement des importations - Financement direct des exportations
La banque de l'acheteur peut financer directement le vendeur avant, pendant et après l'expédition,
s'exposant ainsi à des risques liés au pays et à l'entreprise exportatrice. Plusieurs banques évitent par
conséquent de financer directement les exportations provenant de pays où elles ne sont pas elles-
mêmes établies.
Les banques qui sont présentes dans ces pays peuvent pour leur part offrir du financement fondé sur
les bons de commande ou les factures qui ont été téléchargées et reliées à un compte ouvert assisté
ainsi qu'à des instruments de lettres de crédit à l'importation.
En vertu d'une entente de financement de ce genre, un acheteur ayant obtenu des délais de paiement
prolongés ordonne à sa banque de payer ses factures à leur échéance. La banque paie le vendeur par
anticipation, en achetant ses factures selon des modalités qui dépendent de la solvabilité de l'acheteur.
Ceci procure généralement une économie appréciable au vendeur et par conséquent, la plupart des
acheteurs qui participent à ce genre d'accord négocient un meilleur prix.
Le financement des exportations garanti par l'acheteur est avantageux pour tous : l'acheteur bénéficie
de délais de paiement plus longs et de prix moins élevés; le veneur jouit d'un accès fiable à du crédit
moins coûteux, sur demande; la banque retire de tout nouveaux revenus sous la forme d'intérêts et de
frais de service.
Quant aux banques, cette vision leur permet d'accroître radicalement le volume des activités qu'elles
effectuent pour leurs clients. En se donnant une portée accrue afin de rejoindre l'ensemble de la chaîne
logistique des entreprises qu'elles servent, elles améliorent leur rentabilité et renforcent leurs liens avec
leurs clients.
Plusieurs organisations novatrices jouissent déjà des retombées du modèle de la chaîne logistique
financière. Selon une étude réalisée par Aberdeen Group en 2007, « Les sociétés les plus performantes
ont six fois plus de chances que les autres d'avoir acquis un avantage concurrentiel substantiel en
adoptant une plate-forme technologique de gestion de la chaîne logistique financière »157.
Tableau 10: Les avantages pour les différents participants de la chaîne logistique financière
Des besoins plus faibles de Des flux de trésorerie Une fidélité accrue des
fonds de roulement grâce à souples et prévisibles clients
la réduction du délai moyen
de règlement des comptes
créditeurs
Une meilleure transparence Une transparence accrue Une notoriété plus forte
de l'ensemble de la chaîne du processus de paiement dans le secteur du
logistique financière financement du commerce
international
Les avantages énumérés sur ce tableau sont loin d’être exhaustifs. Toutefois, ils doivent être reconnus
par les différentes parties pour que ce modèle ait un avenir dans les relations banques et leurs clients-
entreprises. Aujourd’hui, en dépit de ces promesses alléchantes, force est de constater que les vertus
de l’intégration d’une chaîne de logistique financière ne sont pas toujours appréhendées par le plus
grand nombre d’entreprises ; la plupart d’entre sont manifestement réticentes à des changements.
Au terme de ce chapitre, il est à retenir que l’activité internationale génère des besoins de financement
très récurrents pour les entreprises. Dans cette situation, les banques sont des partenaires
157 Aberdeen Group : « Technology Platforms for Supply Chain Finance », mars 2007.
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incontournables dans l’apport de solutions de financement adéquates. Elles ont mis en œuvre diverses
formules de financement qui ont été perfectionnées au fil des temps. Les avancées dans les techniques
de financement des transactions internationales ont été capitales dans la croissance des échanges
internationaux durant ces vingt dernières années.
En effet, la concurrence exacerbée dans l’industrie bancaire exige des offres de financement plus
souples, plus flexibles et moins coûteuses. Pour répondre à ces impératifs, les banques ont misé sur la
technologie informatique qui a prouvé son efficacité dans l’optimisation des processus, dans la
recherche de gains de temps, dans la réduction de risques et des coûts. Avec les nombreux obstacles
dans les processus du commerce international dont la multiplicité des intervenants et des documents de
bases qu’ils délivrent, il fallait nécessairement trouver des solutions idoines. Ce qui s’est traduit par
l’adoption de l’EDI et la dématérialisation conséquente des documents commerciaux. Or, ces
changements prometteurs n’ont pas toujours fait l’unanimité, car il y’a eu un manque de convergences
des normes utilisées. C’est pourquoi les institutions internationales ont joué et continuent toujours à
jouer un rôle important dans la promotion des transactions électroniques. En plus que les banques
aussi y ont trouvé des moyens pour déployer leurs services traditionnels sur des plateformes
électroniques. Ceci a permis de repenser la possibilité de mettre en place le crédit documentaire
dématérialisé et d’intégrer un modèle de chaîne de logistique financière basé sur la souplesse du
compte ouvert. Cette chaîne est à optimiser au même titre que la chaîne de logistique physique. Mais,
il faut, dans ce cas, avoir recours nécessairement à la dématérialisation des documents commerciaux.
En dépit de son état embryonnaire, ce modèle est promu à un bel avenir si toutefois les entreprises et
les pays de manifestent des volontés de s’adapter à la dynamique de l’environnement du commerce
international et en tirer pleinement parti.
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DEUXIEME partie
La pratique des opérations de paiement et de
financement du commerce international par
l’approche classique et sur plateforme e-banking : le
cas de la Citibank
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Dans cette deuxième partie où la théorie cédera place à la pratique, il sera question de faire
l’historique avant de présenter la structure de Citigroup, l’un des géants multinationaux des services
financiers et ensuite de passer à la prise de connaissance avec sa filiale marocaine « Citi Morocco ».
Ces passages nécessaires, faisant l’objet d’un quatrième chapitre, seront mis à profit pour passer en
revue certains départements de Citi Morocco ainsi que les principaux produits et services fournis à sa
clientèle.
Après que l’organisation de l’établissement est appréhendée, nous allons nous focaliser sur les aspects
les plus proéminents qui ont motivé ce travail. Ainsi, le cinquième chapitre traitera les procédures de
gestion des modalités de paiement et de financement des opérations commerciales telles qu’elles sont
appliquées par le trade departement de la Citi. Et enfin, nous terminerons par une étude de l’approche
dématérialisée de ces modalités à partir de la plateforme de banque électronique, CitiDirect.
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De la veille de l’indépendance à nos jours, le système bancaire marocain a connu des transformations
et des restructurations quasi-permanentes. Les phases chronologiques de cette évolution sont rythmées
par une série successive de réformes et de réaménagements toujours arrimés à la politique économique
et aux besoins de financement de l’économie marocaine et récemment à la nécessité de s’adapter à la
dynamique de la mondialisation. L’un des points saillants dans cette évolution est la création de la
Banque marocaine du Commerce Extérieur en 1959 dans le but de faciliter et de développer les
échanges extérieurs158. Ce jalon historique peut être considéré comme ayant été une manifestation de
la nécessité et de la volonté du Maroc de s’ouvrir sur l’extérieur. Dans cette nouvelle ère marquant les
lendemains de l’indépendance, la conjoncture économique favorisait un climat d’investissements
propice et offrait des perspectives attrayantes d’implantation d’entreprises étrangères conséquemment
accompagnée par celle de banques étrangères. C’est ainsi qu’en 1967, la Citibank N.A a décidé
d’implanter sa filiale au Maroc : la Citibank Maghreb ou la Citi Morocco.
Cette branche de Citigroup est soumise à la législation marocaine, aux directives et au contrôle des
autorités tutelles (Bank-Al-Maghrib, ministère chargé des finances…). En ce qui concerne son
activité, la Citi Morocco est une banque commerciale et d'investissement qui, à la différence de la
majorité des établissements bancaires inscrits marocains, n’exerce pas d’activités de banque de
détail159. Elle est plutôt spécialisée dans des activités de finance d’entreprises, de marché de capitaux et
de gestion de portefeuille. Sans faire son éloge, elle tire de l’expertise mondialement reconnue de sa
maison mère présente dans plus de cent pays et dont les innovations financières et technologiques sont
des références dans l’industrie bancaire internationale.
Dans ce chapitre nous nous focaliserons sur la présentation de Citi Morocco, mais bien avant, il
convient d’introduire la maison-mère, Citigroup, et de la structuration des branches de Citibank
internationale.
Citigroup Inc, opérant sous le nom Citi, est une entreprise financière majeure basée à New York, issue
de l’une des plus grandes fusions dans l’histoire alliant le géant bancaire Citicorp et le conglomérat
financier Travelers Group. Citigroup Inc. a le plus important réseau mondial de services financiers
couvrant plus de 100 pays avec environ 12 000 bureaux dans le monde. L'entreprise emploie plus de
275 000 personnes et gère environ 200 millions de comptes clients dans plus de 100 pays différents.
En 2008, elle était la plus grande banque multinationale par revenue au regard du Forbes 2000. Le
statut que jouit ce géant de l’industrie bancaire est le fruit d’un concours de péripéties qui fait appel a
une histoire longue de près de 200 ans.
A. Histoire
Citigroup a été créé le 8 octobre 1998 après la fusion de la banque Citicorp et de la compagnie
d'assurances Travelers Group, devenant ainsi la plus grande organisation de services financiers au
monde. Interdite auparavant, cette fusion a été rendue possible par le Gramm-Leach-Bliley Act
(Financial Services Modernization Act) de 1999160.
Son histoire est donc divisée entre l'histoire de toutes les sociétés qui ont précédemment fusionnées
avec soit Citicorp - une multinationale du secteur bancaire opérant dans près de 100 pays, soit
Travelers Group dont les principaux secteurs d'activités sont : l'assurance, les crédits, le courtage et le
financement des consommateurs.
En tant que tel, l'historique de Citigroup remonte à la fondation de la City Bank of New York
(renommée en Citibank) en 1812, de Bank Handlowy en 1870, de Smith Barney en 1873, de Banamex
en 1884, et de Salomon Brothers en 1910.
1. Citicorp
Citicorp est la société mère de Citibank. L'histoire de Citicorp remonte à 1812. Après l'accord de l'État
de New-York daté du 16 juin 1812, c'est en effet le 14 septembre de cette même année que fut créée
avec un capital de 2 millions de dollars, The City Bank of New York, une institution financière pour
les commerçants locaux et les négociants et dont le siège se trouvait à Wall Street. Samuel Osgood en
fut le premier président. Bien avant la fin du siècle, elle déploya ses ailes dans d'autres États du pays
ainsi qu'à l'étranger. The City Bank of New York fut alors transformée en The National City Bank of
New York en 1865 après avoir rejoint le nouveau système des banques fédérales des États-Unis. En
1895, The National City Bank of New York est alors la plus grosse banque des États-Unis.
National City achète en 1910 une part importante de la Banque de la République d'Haïti, la banque
centrale d'Haïti, trésorier du pays et doté d'un monopole sur l'émission de billets. Après l'invasion
américaine d'Haïti, National City acheta tout le capital de la Banque de la République.
En devenant le plus gros contributeur de la Réserve fédérale de l'État de New York en 1913, puis
l'année suivante en inaugurant la première banque Américaine à l'outre-mer à Buenos Aires, The
National City Bank of New York s'est imposée comme l'un des leaders majeurs du secteur bancaire.
Après la Première Guerre mondiale, l'achat de la banque Américaine d'outre-mer, The International
Banking Corporation, en 1918, a fait d'elle la plus importante banque des États-Unis avec des capitaux
dépassant le milliard de Dollars, et par conséquent la plus grande banque de commerce du monde en
1929. Au fur et à mesure de son développement, la banque est devenue l'un de leaders en termes
d'innovations de services bancaires, avec la création des Traveler's Chèques (1904), les intérêts
composés sur l'épargne (1921), les prêts personnels à risque (1928), les comptes courants clients
(1936) et le certificat négociable de dépôt (1961).
La logique a voulu que la First National City Bank s'intéresse elle aussi aux secteurs de la carte
bancaire et du leasing, et, son introduction dans les certificats de dépôts à Londres a marqué le début
des nouveaux instruments de négociation du marché depuis 1888. Devenant ensuite la MasterCard, le
groupe lança sa carte de crédit First National City Charge Service en 1967, popularisée sous le nom de
« la carte à tout faire ».
Afin de soutenir une nouvelle expansion de ses activités, l'institution créa en 1968 un holding composé
d'une seule banque. En 1974, elle le rebaptisa Citicorp, dont la principale filiale n'est autre que
a autorisé la propriété commune des banques, des compagnies de gestion des titres et des assurances, à travers des
compagnies de holding financier ou des filiales à condition qu’elles soient bien gérées, bien capitalisées et avec des
approbations réglementaires. Lire, Peter S. Rose: « Commercial Bank Management », 5th ed., The McGraw-Hill
Companies, New York, 2002, p.52.
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Citibank. Peu après, la banque lança la Citicard, qui a été pionnière dans l'utilisation des distributeurs
automatiques 24h/24h.
Dans son expansion, la banque a acquis en 1981 la compagnie de cartes de crédit Narre Warren-
Caroline Springs. John S. Reed a été élu Directeur général en 1984, et Citi est devenu alors un membre
fondateur de CHAPS (Clearing House Automated Payment Service) à Londres. Sous sa direction et
durant 14 années, Citibank est devenue la plus importante des États-Unis, le plus grand fournisseur de
cartes de crédit au monde, et a étendu son offre à plus de 90 pays.
2. Travelers Group
Travelers Group, au moment de la fusion, était un groupe diversifié dans le milieu de la finance qui fut
unifié par le PDG Sandy Weill. Ses racines proviennent de Commercial Credit, une filiale de Control
Date Systems qui fut rendue privée par Weill en Novembre 1986 après avoir pris le contrôle de
l'entreprise plus tôt dans l'année. Deux ans plus tard, Weill entreprit le rachat de Primerica - un
conglomérat qui possédait déjà l'assurance-vie A. L. Williams et aussi Smith Barney. La nouvelle
entreprise prit le nom de Primerica, et fonctionna selon une stratégie de "cross-selling", c'est-à-dire
que chaque entité de la compagnie-mère vendait ses services aux autres filiales.
Ainsi fait, Citigroup évolue dans tous les segments bancaires et offre, à travers ses activités de
« corporate and investment banking », une panoplie exhaustive de services bancaires ou financiers.
161 Appelé « the Banking Act of 1933 », le « Glass-Steagall Act » est historiquement l’une des plus importantes de toutes les
lois bancaires fédérales. Il a été adopté durant la période de la grande dépression. Cette loi interdisait les banques nationales
américaines à investir dans les titres et avait donc séparé les activités de banque commerciale aux activités de banque
d’investissement. Son principal inconvénient était qu’il neutralisait les efforts de concentration et d’expansion
internationale des banques américaines. Ce qui a longtemps constitué un désavantage par rapport aux banques anglaises et
japonaises et une des causes à l’essor de la place financière de Londres au détriment de New York. À lire également, Peter
S. Rose, op cit, p.40.
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Une banque d'investissement est une société ou une entité qui rassemble l'ensemble des activités de
conseil, d'intermédiation et d'exécution ayant trait aux opérations dites de haut de bilan
(introduction en bourse, émission de dette, fusion/acquisition) de grands clients corporate
(entreprises, investisseurs, mais aussi États...). Ces activités sont généralement scindées en entités
distinctes, habituellement désignées par des anglicismes : les opérations de Corporate Finance
(finance d'entreprise), de Global Capital Markets (marchés financiers), et de Structured Finance
(opérations de financement).
On différencie parfois la banque d'investissement de la banque d'affaires en attribuant à la première
les activités de marchés et à la seconde celles de finance d'entreprise. Cependant, dans toutes les
grandes banques traitant les opérations de haut de bilan, le terme de banque d'investissement
regroupe l'ensemble de ces activités, suivant des nomenclatures plus ou moins différentes.
Malgré sa grande envergure, la survenance d’une grave crise financière en 2008, a failli ébranler le
mastodonte Citigroup. Étant presque au bord de la faillite, son sauvetage à prétexter sa
restructuration.
2. La structure de Citigroup
Les deux entités de Citigroup (Citicorp et Citi Holdings) sont chacune organisée en fonction de
métiers, de services, d’activités et de grandes régions (voir organigramme).
Structure de Citigroup
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La Citibank Maghreb ou est une société anonyme de droit marocain majoritairement détenue par
Citicorp, la division spécialisée dans les services bancaires de Citigroup. Ayant démarré son
activité en 1967, la Citi s’est implantée sur deux sites dont le plus éminent est sis à Sidi Mâarouf,
Casablanca et l’autre secondaire, sis à Rabat, la capitale marocaine. La filiale Citi Morocco emploie
une soixantaine de personnes dont la quasi-totalité est affectée au site de Casablanca. Avec une
présence effective de plus de quarante années, la franchise de Citigroup a toujours mis en œuvre
des initiatives pour asseoir sa position et renforcer sa visibilité dans le panorama du système
bancaire marocain, c’est ainsi qu’elle a été plusieurs fois nommée meilleure banque étrangère au
Maroc.
La banque est spécialisée dans les activités de financement et d’investissement commercial. Les
principaux services de Citi Morocco sont reliés à une branche d’activités de Citicorp : la « Global
transaction services (GTS) » (voir organigramme de Citi). Cette division de Citi sert plus de 65 000
clients et au deuxième trimestre 2009, elle détenait en moyenne 288 milliards de dollars en solde de
dette, et 11,1 billions de dollars d’actifs sous conservation162. De cette branche, la Citi Morocco
pourvoie une offre variée de services financiers aux entreprises et aux institutions. Ces services se
concentrent sur le dépôt, la finance du commerce international, la garde des titres, l’investissement
commercial, la gestion de trésorerie et la banque en ligne.
▪ Vision
▪ L’environnement du travail
Un cadre de travail harmonieux est une particularité de la Citi à laquelle la branche marocaine ne
déroge pas. En tant que stagiaire, vos premiers jours à la Citi Morocco sont marqués par une
assistance permanente, un encadrement et un accompagnement vers l’autonomie en vue d’une
immersion rapide dans les méthodes et les procédures de travail. Ceci étant sous l’égide du
personnel compétent qui puise sur les ressources et l’expertise de la maison-mère. Il veille au près à
l’application des prescriptions propres à la Citi en matière de qualité dans les services et les
produits offerts, ainsi que de rapidité dans les solutions apportées aux problèmes des clients dans
un domaine où ces derniers sont très sensibles à ces impératifs.
Dans cette atmosphère, la formation est très prisée car elle permet de s’accommoder de manière
fluide et efficace avec les procédures internes et d’acquérir de nouvelles connaissances pratiques en
rapport avec les métiers. C’est alors qu’elle constitue une première étape cruciale avant de devenir
opérationnel et autonome à la Citi. Pour ce faire, des sessions de formation sont ponctuellement
programmées dans les locaux de la banque. Aussi, il est mis à la disposition du personnel, le réseau
global d’e-learning de Citigroup couvrant toutes les disciplines de la banque-finance ou qui entre
dans leur cœur de métier.
Grâce à cet outil technologique d’apprentissage à distance, on a pu suivre dès notre intégration et
depuis notre poste de travail, des sessions d’e-learning sur la sécurité des données, sur les règles de
la Citi, sur le réseau SWIFT, sur certains aspects pratiques transversaux, etc. Bref des pré-requis
pour pouvoir bien mener la mission.
1. La gestion de trésorerie
Dans les services bancaires, on désigne par la gestion de trésorerie ou par le terme anglais le « cash
management » (plus usité), l’ensemble des opérations consistant à gérer des flux de fonds pour le
compte de clients entreprises ou institutions afin de veiller au maintien d’une liquidité suffisante
pour faire face aux échéances, tout en optimisant la rentabilité de ces fonds.
Un des exemples les plus illustratifs du cash management est lorsque la banque gère les
encaissements et les décaissements d’une entreprise et investit tout excédent temporaire dans des
titres ou valeurs porteurs d’intérêts et des prêts jusqu’à ce qu’il y’ait besoin pour payer des factures.
A la Citi, l’activité de cash management est gérée par les deux unités récemment fusionnées, le
« trade services solutions » et la « Treasury ». Ces deux unités cohésives sont dépendantes du GTS
l’un des plus grands gestionnaires de cash-flows mondial.
Parmi les services pourvus, il y’a :
▪ Les paiements
163 C’est une solution de paiement multi-devises qui offre un guichet unique par le biais duquel on peut effectuer une variété
de types de paiement dans plus de 138 devises à travers le globe sans à avoir à disposer des comptes locaux pour chaque
devise.
164 Actif circulant – passif circulant
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1. Le Crédit
La Citi offre un éventail de solutions pour répondre aux besoins en fonds de roulement, de
financement des actifs et autres. Elles sont :
Des prêts sur un horizon allant du court au long terme ;
Des découverts ;
Dés facilités de caisse ;
Des crédits d’investissement syndiqués ;
La recevabilité de la demande dépend du profil du risque client, de la maturité, de la possession
d’une ligne de crédit nantie165. Une fois que l’étude du dossier est achevée, la banque statue.
1. Le custody
La Citi est l’une des premières banques à offrir des services de gestion et de garde des titres au
Maroc. Ce service a été introduit dans ses activités depuis 1996, après l'agrément de la maison mère
en plus d'une certification d'adhésion à ses standards internationaux. Les custodians, comme on les
appelle, fournissent divers services à une clientèle d’intermédiaires internationaux, de fonds de
placement étrangers, d’institutions étrangères d’investissement, de différentes entités de la Citibank
et de plus en plus d’investisseurs locaux. Parmi ces services, il y’a la garde des titres (actions,
obligations, OPCVM, FCP) détenus par ces derniers à la bourse des valeurs de Casablanca, le
règlement, l’enregistrement, le recouvrement des fonds et le reporting sur la tenue des comptes
clients.
La Citi est l’une des pionnières de l’e-banking, avec Citidirect Online Banking, les clients ont à leur
disposition une plateforme de livraison d’informations comme un point d’accès unique à une suite
complète d’outils de cash management et de financement du commerce.
Pour rationnaliser les activités bancaires des clients entreprises, la Citidirect permet l’accès direct à
tout utilisateur autorisé aux comptes de l’entreprise via une interface web. Les utilisateurs peuvent,
ainsi :
165 collaterals
166 Le SIMT est le réseau par lequel transitent les effets dématérialisés pour la télécompensation
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1. Custody
En finance, la garde des titres est la mission de conservation des actions, obligations, etc. confiée à un
établissement financier par un client détenteur de titres. Cette prestation donne lieu à des frais facturés
dénommés droits de garde.
Le départment « Custody » ou garde des titres fournit divers services à une clientèle d’intermédiaires
internationaux, d’institutions étrangères d’investissement de différentes entités de la Citibank et
d’investisseurs locaux. Parmi ces services, il y’a la garde des titres détenus par ces derniers, le
règlement, l’enregistrement et le recouvrement des fonds. Le département travaille en étroite
collaboration avec Maroclear pour s'assurer que les procédures de règlement/livraison répondent aux
exigences des banques dépositaires. Il veille à ce que Maroclear respecte les normes internationales de
règlement/livraison afin d'inciter les investissements étrangers en portefeuille.
2. Citiservice
Ce département de relation clients de la Citi fait office d'un seul point de contact pour les demandes
d’informations et la gestion des réclamations. Alliant rapidité, exactitude et courts délais de
réponse, l’équipe de Citiservice a été formée pour traiter un large éventail de consultations grâce à
des systèmes informatiques perfectionnés. De nos jours, la rapidité et l'exactitude sont des facteurs
vitaux. Un court délai de réponse conjugué à un faible taux d'erreurs permet d'avoir accès à
l'information adéquate dans les plus brefs délais. C'est la raison pour laquelle CitiService a été créé
en 1997 à la Citi Morocco.
Les demandes sont pour la plupart traitées et résolues en temps réel. Elles concernent les :
Transferts de fonds ;
Information sur le compte ;
Vérification de Paylink / Payroll ;
Import/Export ;
Marché de change ;
Prêt ;
Banque électronique, etc.
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1. Control Unit
C’est le département responsable de superviser et de gérer différents aspects du contrôle interne. Une
certaine indépendance est vouée aux agents du control unit du fait de leur statut de contrôleur des
opérations de la banque, du respect des procédures et de la réglementation. Ils contrôlent aussi tous les
niveaux et les autorisations d’accès aux données167.
La fonction inspection et audit, parfois séparée en deux entités distinctes, remplit généralement deux
grands types de mission :
Elle assure pour le compte de la Direction Générale ou du CA, le contrôle et le respect des
règlements ou des prescriptions fixés par les pouvoirs publics, ainsi que ceux fixés en interne
par les différents niveaux hiérarchiques de l’entreprise.
Par ailleurs, dans le cadre de ces missions, l’inspection ou l’audit devront s’assurer de
l’absence de malversations ou d’indélicatesses de la part de certains collaborateurs manipulant
des valeurs ou réalisant des écritures comptables.
Ce contrôle de la régularité et de la sécurité des opérations, tant en interne que vis-à-vis de l’extérieur,
correspond à la facette inspection de la fonction.
L’aspect « audit », consiste, quant à lui, en l’analyse de l’efficacité des systèmes, de l’organisation et
du fonctionnement de l’entreprise bancaire. Cet audit s’accompagne généralement de constats de
carences ou d’observations qui font, ensuite, l’objet de propositions concrètes en vue de l’amélioration
de la situation168.
1. Credit Risk
Le départment « Credit Risk » est en charge d’autoriser les crédits, de vérifier leurs plafonds ou
d’étudier leur historique pour obtenir les informations nécessaires permettant de déterminer la
solvabilité d’un client lorsque celui-ci en demande. Avant d’apposer leur approbation, il s’assure à ce
que le demandeur ait déjà une ou des garanties et une ligne de crédits.
2. Treasury
La salle des marchés intervient sur le marché de change et sur le marché des bons du trésor. Comme
toute entreprise, la banque doit gérer sa trésorerie. Celle-ci résulte des diverses grandes masses du
bilan.
Elle doit être gérée, tant en ce qui concerne le placement des excédents que l’emprunt des
insuffisances, mais aussi des évolutions prévisibles de ses composantes.
Les placements et les emprunts pourront intervenir sur tous les marchés (financier, monétaire,
interbancaire…) et seront réalisés en grande partie par la salle de marché. Les objectifs qui lui sont
fixés sont simples :
collaborateurs. Par ailleurs, sa mission s’exerce dans le cadre des règlements extérieurs (loi du travail,
règlement, mesure sociale…) et internes (convention collective, règlement intérieur, règlement de
sécurité…) que la RH se doit de respecter et de faire respecter. La gestion administrative du personnel
est une tâche importante et relativement lourde. Pour la RH qui en est chargée, il s’agit, en effet, de
s’assurer, grâce notamment à des logiciels informatiques spécifiques, un ensemble de services à
l’attention des collaborateurs de la banque :
Règlement des salaires, calcul des rémunérations extra-contractuelles, gestion des congés.
Réalisation de l’ensemble des déclarations à caractère social (CNSS) ainsi que les
prélèvements et les paiements correspondants
Intervention en cas d’apparition d’évènements particuliers touchant le collaborateur (maladie,
congé de longue durée…)169.
En outre, la Citi Morocco étant une banque de droit marocain, elle est dans l’obligation de se
conformer strictement à la loi bancaire marocaine. Elle est ainsi dotée d’un département
« Compliance » qui assure le lien entre les dispositions de la loi marocaine et les standards de Citicorp.
Ceci pour dire que toute opération engagée ou toute procédure appliquée par la banque est d’abord
soumise à la réglementation marocaine puis aux règles de la maison-mère. Outre son rôle de conseil
juridique de la banque, elle établit ou contrôle les actes de garanties, participe à la récupération des
créances douteuses et gère les dossiers contentieux.
1. Information Technology
C’est le département chargé de la gestion de l’infrastructure technologique de la banque. Il analyse les
traitements à informatiser, programme les études réalisées et suit la maintenance des chaînes.
En somme, ce chapitre nous a éclairés sur la structure et l’évolution de l’une des multinationales
bancaires mondiales et de sa filiale au Maroc tout en n’omettant pas de visiter certains départements
de la banque et leur fonction. Cette présentation est nécessaire dans la mesure où elle nous permet de
nous familiariser avec la banque où nous avons eu à pratiquer les opérations de paiement et de
garantie. Les procédures de traitement de ces opérations seront dévoilées et analysées dans le
prochain chapitre.
169 Philippe Garsuault – Stéphane Priami : « Banque : fonctionnement et stratégies », éd Economica, Paris 1995, p.372
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La croissance d’un marché mondial de plus en plus globalisé et des flux commerciaux internationaux a
crée de nouvelles opportunités mais autant de défis pour les acteurs. Dans les transactions
internationales, acheteurs et vendeurs sont toujours préoccupés par le succès de leurs opérations : le
paiement à temps du côté de l’exportateur et la réception de marchandises conformes du côté de
l’importateur. Tout au long de cette procédure complexe, on voit naître une multitude de risques qui se
dressent en obstacles jusqu’au dénouement des transactions. Il s’y ajoute que les charges supportées
par les vendeurs dans la production, le transport, le stockage et la commercialisation des marchandises
et également celles supportées par les acheteurs pour se faire dûment livrer et pour payer les
marchandises acquises, induisent des insuffisances de ressources en trésorerie parfois périlleuses et
difficiles à prévoir. La conjugaison de tous ces facteurs justifie qu’ils aient recours à des institutions
financières qui pourvoient des formules de financement ajustées à leur besoin et des modalités de
paiement idoines. Pour ce faire, ils doivent s’appuyer sur une solide expertise bancaire, c'est-à-dire
qu’ils doivent s’allier avec des banques bien rompues aux techniques de paiement et de financement.
Ces banques sont ainsi appelées à s’ancrer localement tout en ayant une solide assise à l’international.
C’est dans cet esprit que bon nombre d’entreprises marocaines et multinationales implantées au Maroc
ont choisi la Citibank Morocco comme partenaire accompagnateur dans leurs opérations de paiement
et de financement international. Grâce à son large réseau international, ses services alignés aux normes
bancaires internationales et l’utilisation des innovations technologiques de sa maison-mère
(Citigroup), la Citi Morocco fournit des services et des solutions bancaires de paiement et de
financement à sa clientèle entreprise. Pour le compte de cette dernière, les agents du département
commerce extérieur gèrent des encaissements documentaires, des crédits documentaires, des lettres de
crédit stand-by, des garanties, des cautions et des opérations trésorerie.
Toujours est-il que dans cette activité, la différenciation par les produits offerts est assez délicate et
les clients cherchent toujours des services de qualité inégalables. Il s’impose donc à la banque de
mettre en place des méthodes optimisées de gestion de paiement et de financement. Un impératif
impossible à satisfaire sans la maîtrise des produits, du flux de travail et des procédures
opérationnelles par tous les agents du front au back-office.
Cette maîtrise s’est avérée durant notre expérience au département commerce extérieur à la Citi
Morocco. L’objet de ce chapitre est de présenter l’approche pratique, à la Citi Morocco, de techniques
de paiements et de garanties adjacents au commerce extérieur.
Des entreprises résidentes au Maroc et à l’étranger sollicitent la Citibank Morocco pour leurs
opérations d’encaissement documentaire. Du fait de la simplicité de cette modalité de paiement mais
aussi des risques considérables qu’elle induit pour le vendeur, l’encaissement documentaire est
quasiment utilisée dans les transactions où les partenaires ont de bonnes relations commerciales ou
appartiennent à un même groupe. Au fait, la Citi joue un rôle d’intermédiaire facilitant le paiement et
le transfert des documents.
Du point de vue de la gestion, on distingue les remises documentaires à l’export et les encaissements
documentaires à l’import. Ceux-ci sont classés en fonction des instructions du donneur d’ordres pour
la forme de réalisation de l’encaissement :
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Cas pratique n° 1
Après expédition des marchandises par voie maritime, l’entreprise « Neptunes » remet les documents
y relatifs à HSBC France accompagnés d’une lettre d’instructions. Cette banque étrangère, dite banque
remettante, établit un bordereau de remise qu’elle joint et envoie avec tous les documents qui lui sont
transmis à l’intention de Citi Morocco par courrier DHL.
À la réception des documents au guichet de Citi Morocco, ils sont par la suite directement envoyés au
« trade services department ». Les premiers gestes consistent à statuer sur les instructions données par
l’entreprise « Neptunes », à savoir accepter de suivre les conditions de la remise conformément aux
règlements de Citibank (Citi policy) et à la loi marocaine ou bien les rejeter ou les faire amender le cas
contraire. Si les instructions de la remise sont acceptées par Citi, un dossier est ouvert à cet effet ; il
portera un numéro de référence et une désignation de la nature de l’opération (encaissement
documentaire avec paiement à vue mentionnée sur la couverture du dossier) et à accuser réception à
HSBC France par message Swift MT 410 (Acknowledgment) en reprenant les mentions essentielles
et en indiquant ses références et les références du dossier ouvert par la Citi Morocco.
En parallèle, une lettre d’avis de réception des documents de la remise est envoyée à l’entreprise
« Synergie » qui doit, par la suite, prendre contact avec le « trade services department » afin de donner
sa décision sur le sort des documents (avis de sort). Trois cas de figure sont envisageables :
En revanche, dans le troisième cas, un message Swift MT 422 (Advice of Fate and Request for
Instructions) est envoyé à HSBC France qui devra aussi informer l’entreprise « Neptunes».
Par contre, dans le premier cas, c'est-à-dire en cas d’acceptation par l’entreprise marocaine « Synergie
», cette dernière doit faire parvenir au guichet de la banque son ordre de paiement (voir specimen en
annexe 5), la facture proforma et son titre d’importation.
“Extrait de l’instruction n°1 aux intermédiaires agréés du 31 Décembre 2009 de l’Office des Changesˮ
Titre d’importation
Toute importation de marchandises est subordonnée à la souscription d'un titre d'importation établi conformément au
modèle joint en annexe, prévu par les textes législatifs et réglementaires en vigueur.
170 Le cover-sheet est un document qui désigne la nature de l’opération (remise simple, remise documentaire, crédit
documentaire, lettre de crédit stand-by, caution…) et où sont énumérés tous les documents, le cas échéant, afin d’établir
une check-list.
171 Le protêt est un acte authentique émis par un huissier de justice constatant le non-paiement d'un effet de commerce à
son échéance. Le protêt fait l'objet d'une inscription au greffe du tribunal de commerce et peut entraîner la procédure
relative à une cessation des paiements.
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Le titre d'importation permet le passage en douane de la marchandise et son règlement financier. Il consiste soit en un
engagement d'importation, soit en une licence d'importation, soit en une déclaration préalable d'importation.
Pour les importations avec paiement, le titre d'importation y afférent doit obligatoirement faire l'objet d'une domiciliation
auprès d'un intermédiaire agréé.
Pour les importations sans paiement, les titres d'importation ne sont pas soumis à l'obligation de domiciliation.
Engagement d'importation
L'engagement d'importation se définit comme étant le titre souscrit pour l'importation de marchandises libres à
l'importation. Il doit être établi par l'importateur concerné en cinq exemplaires dont l'affectation interviendra après
accomplissement de la formalité de domiciliation auprès d'un intermédiaire agréé.
La durée de validité de l'engagement d'importation pour le passage en douane des marchandises est de six mois qui ne peut
être prorogée. Elle commence à courir à compter de la date de domiciliation auprès du guichet domiciliataire pour les
engagements d'importation avec paiement.
Licence d'importation
C'est le titre souscrit pour l'importation de marchandises faisant l'objet de mesures de restrictions prévues par les textes
législatifs et réglementaires régissant le commerce extérieur.
La durée de validité de la licence d'importation pour le passage en douane des marchandises est de six mois. Ce délai
commence à courir à compter de la date de délivrance de la licence par le Ministère en charge du commerce extérieur.
La durée de validité de la déclaration préalable d'importation pour le passage en douane des marchandises est de trois mois.
Les dates d'effet et d'expiration sont portées sur la déclaration préalable d'importation.
La déclaration préalable d'importation et la licence d'importation doivent être souscrites par l'importateur en six exemplaires
suivant le modèle joint en annexe l et comporter des indications sur le guichet qui procédera à leur domiciliation. Ces titres
doivent être ensuite présentés au Ministère en charge du commerce extérieur pour visa.
Remarque : La domiciliation172 des titres d’importation est donc obligatoire pour l’importateur. Il lui
appartient de solliciter une banque pour cette opération. Pour la banque domiciliataire, il s’agit
d’effectuer toutes les formalités requises pour la bonne fin des opérations conformément à la
réglementation des changes marocaines, aux instructions de ses clients importateurs et d’autres
intermédiaires.
Aussi, il faut comprendre qu’à côté de la domiciliation, les importateurs sont obligés de constater par
imputation douanière173 l'entrée de toute marchandise sur le territoire marocain assujetti. C’est
d’ailleurs, à partir de la valeur indiquée sur l’imputation douanière que la banque effectuera le
règlement financier en faveur du fournisseur, et procèdera par la suite, à l’apurement du dossier
d’importation. L’imputation douanière (voir modèle titre d’importation en annexe 6) est représentée
par les mentions apposées par les services douaniers sur les titres d'importation et qui font apparaître :
172 La formalité de domiciliation assume une triple fonction aux yeux de l’Administration :
– Support de contrôle et de vérification de la régularité des opérations effectuées ;
– Un outil informationnel pour l’établissement des statistiques, compte tenu des indications précieuses portées sur le
titre d’importation (valeur FOB, fret, nature de la marchandise, monnaie de facturation, pays d’origine, pays de
provenance…) ;
– Un instrument de programmation et de contingentement (certificat d’importation).
173 En ce qui concerne la Banque, l’imputation est exigée s’il s’agit d’un transfert simple. Cependant, dans le cas d’une
remise documentaire, l’imputation n’est pas exigée pour le paiement mais seulement pour la liquidation du dossier.
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Pour opérer la domiciliation, Citi Morocco est tenue, au sens de la réglementation des changes :
Une fois que l’ordre de paiement, le titre d’importation ainsi que les autres documents requis sont
déposés auprès de la banque, la procédure de paiement peut être enclenchée. Dans ce cas, si
l’entreprise « Y » dispose un compte en euros dans les livres de la banque, ce compte est directement
débité pour un montant de EUR 97.855,67. Si, au contraire, elle dispose un compte en Dirhams
convertible, ce dernier est débité pour le montant en Dirhams équivalent (ce montant est calculé
comme suit : Cours du jour DHS/EUR x 97.855,67 €). Ce cours est donné par la Bank-Al-Maghrib. Il
peut arriver que l’entreprise « Synergie » demande à la banque d’acquérir le montant en devise de la
transaction sur le marché des changes. C’est le département de la trésorerie qui se chargera de cette
opération.
Ainsi fait, un message Swift MT 103/ 103+ / 103 REMIT (Single Customer Credit Transfer) est
envoyé à HSBC France pour lui notifier l’envoi des fonds destinés à l’entreprise « Neptunes » à son
compte.
Bénéficiaire« X» Swift
Donneur d’ordre « Y »
MT103
€ €
Cette étape débouche sur la clôture du dossier au niveau de Citi Morocco et à l’apurement du titre
d’importation. L'apurement d'un titre d'importation consiste pour la banque à réunir les documents
commerciaux, financiers et douaniers et à dresser la situation de l'opération d'importation sur la base
d'un dossier qui doit comporter174:
le contrat commercial ;
l'exemplaire du titre d'importation concerné ;
la copie du document justifiant le règlement financier de l'importation ;
l'exemplaire du titre d'importation ou le cas échéant l'avis d'imputation ou rectificatif
d'imputation dûment imputés par les services douaniers ;
les factures définitives, les factures du fret, les notes de frais accessoires ;
les documents de transport et d'une manière générale, tous documents se rapportant à
l'opération d'importation.
174 Cf. Instruction n°1 de l’Office des Changes relative au régime des importations des biens et des services (Déc 09).
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Enfin, après cette liquidation le dossier de cette transaction est classé. Cette procédure décrite montre
toute la simplicité de la remise documentaire avec paiement à vue.
Cas pratique n° 2
Il se trouve que la Citi Morocco est la banque correspondante au Maroc de Wells Fargo Bank N.A.
London Branch, la banque de « Universal Textile ». C’est pourquoi, Wells Fargo lui a chargé,
conséquemment aux instructions de « Universal Textile », de remettre les documents (factures, B/L,
liste de colisage…) accompagnée d’une lettre de change à « Moroccan Textile ». Afin que cette
dernière puisse prendre possession des documents et par la suite la marchandise, il faut qu’elle accepte
la traite.
Voici la lettre d’instruction envoyée par « Universal Textile » à Wells Fargo (banque remettante) qui,
à son tour, l’a transférée à la Citi (banque présentatrice) par courrier postal.
Our Reference
From: « Universal
___________
Textile »
Account United
London, No. _____________
Kingdom
Date: ____/____/__________
Dear Sir,
Bills for collection drawn on ___ Moroccan Textile ___ Amount _____GBP 358.756_______
We enclose our bill of exchange for collection, subject to Uniform Rules for Collection (1995
revision) Publication number 522. Please follow instructions marked:
Documents to be released against acceptance.
“
Please Swift advise our remitting Bank, acceptance stating maturity date. Retain the accepted draft for
presentation on due date.
✓
Payment/acceptance may be deferred at drawee’s request pending arrival of the relative goods.
In case of non-payment/non-acceptance on presentation please Swift advise our remitting Bank stating
reasons.
If unpaid/unaccepted, please Note/Protest the drafts and Swift advise our remitting Bank stating
reasons.
Recover all charges, including your charges from drawee. Charges may not be waived.
Please collect interest 0.96 % p.a. from the date of draft to approximate arrival of return remittance in
London. Interest may not be waived.
If unpaid on due date, overdue interest to be charged @ 0.43 % p.a. from due date to approximate
arrival of return remittance in London. Interest may not be waived.
In the event of foreign currency cover not being available at the time of maturity of the Bill, you may
accept deposit in local currency to the full equivalent of the value of the draft amount together with
interest and charges at the rate ruling on the date of deposit and remit the same when foreign currency
cover is provided by the Central Bank.
Please obtain an undertaking from the drawee to hold himself responsible for any difference due to
fluctuations in exchange rates which may arise between the date of deposit in local currency and foreign
currency allocation by the Central Bank.
Please disburse the proceeds as under-
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Credit our account, Nr XXXXXXXXXXX, held by Wells Fargo N.A. London Branch & advise.
Details of documents enclosed.
Bill of
Packing Cert. Of
Documents Draft Invoice lading/Cert. Insurance Others
List Origine
airwaybill
Original
Duplicate
Authorized Signature
Cet exemple de remise assortie d’une acceptation de traite (n° 120), n’est pas très différente au niveau
de la procédure de traitement à suivre.
…………………………………………………………… ………………………………………… ..
A
d
p
n
o
e
a
s
c
r
t
Les documents doivent seulement être remis au client contre acceptation de la traite ;
La banque (Wells Fargo) doit être notifiée par message Swift stipulant la date de maturité. Et
la traite doit être retenue par les soins de la banque présentatrice pour la présentation à
l’échéance ;
Le paiement/acceptation peut être déferré à la demande du client en attendant la réception des
marchandises correspondantes ;
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Après l’acceptation de ces instructions par la banque (Citi), un message Swift d’accusé de réception -
MT 410 est envoyé à Wells Fargo. Aussi, le client est contacté pour qu’il soit informé de la réception
des documents qu’il doit récupérer à la banque, à condition de signer et/ou d’apposer son cachet
d’acceptation sur la traite. Une fois que c’est fait, un message Swift MT 412 (Advice of Acceptance)
est envoyé à la banque du vendeur en Londres.
Au cas où l’entreprise marocaine n’acceptait pas la traite où les documents, un message MT 416
(Advice of Non-Payment/Non-Acceptance) serait envoyé à la banque remettante (Wells Fargo) pour
l’informer de ce refus et des motifs relevés. Il est important pour l’exportateur d’être informé du sort
pour lui permettre d’envisager les démarches appropriées de relance auprès de son client ou de prendre
des dispositions de sauvegarde de la marchandise.
Sinon, la banque conserve la traite et la copie des documents (facture, B/L, …) jusqu’à échéance. À
cette de date, le client émet l’ordre de paiement et les mêmes procédures relatives au paiement à vue
seront suivies jusqu’à la liquidation du dossier de la transaction au niveau de la banque.
Remarque : étant donné qu’ici, le client doit payer à échéance 60 jours date de B/L, le cours de la
livre sterling peut monter à la hausse entre temps. Pour s’y prémunir, il peut recourir à un produit de
couverture de risque de change (une option d’achat de devises ou un achat à terme) qui lui permettra
de fixer un cours le jour de la signature du contrat. Par le biais de sa trésorerie, la banque met à la
disposition de la clientèle des contrats de change à terme.
Si le paiement de la traite échoit sans que le client ne montre aucun signe de volonté de payer la traite,
celle-ci sera déclarée « impayée » et un message Swift MT 456 (Advice of Dishonour) sera envoyé à
la banque remettante pour qu’elle en informe immédiatement le vendeur car celui-ci doit prendre
rapidement des dispositions. Il peut s’agir de :
Soit nommer un avocat pour réclamer par voie judiciaire le recouvrement de sa créance,
surtout si la marchandise a été retirée sur base d’une acceptation de traite ;
Soit donner instruction à la banque de lui retourner les documents si ceux-ci sont restés en
souffrance à ses caisses ;
Soit confier à un transitaire ou à un commissionnaire le retour de la marchandise ou sa vente à
un autre acheteur.
Dans le cas précis, la banque doit, conformément aux instructions, dresser un protêt qui constate le
non paiement en attendant que le vendeur réagisse, en conséquence. Dans ce genre de situations, la
banque peut être appelée à assister l’exportateur pour réduire les pertes. C’est ainsi qu’elle peut être
175 Cette précision définie le cadre juridique applicable à cet encaissement documentaire. En cas de litige, ce sont les RUE
522 qui prélaveront.
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Si la marchandise est périssable, elle est généralement irrécupérable d’autant plus que les services
douaniers peuvent procéder à sa destruction par mesure d’hygiène.
Néanmoins, pour s’assurer éviter le défaut de paiement de sa traite à échéance, le vendeur devrait
ajouter dans ses instructions la mention « documents à remettre contre acceptation et aval bancaire ».
Quoiqu’il advienne, ceci le protégera contre non paiement puisque c’est la banque avaliste qui paiera.
D’abord, par les spécialistes du « trade services department » pour s’assurer du respect de
l’opération à la réglementation des changes. Pour cela, ils vérifient l’existence d’un titre
d'importation souscrit et domicilié auprès de la banque et un engagement écrit de l'importateur
à justifier à la banque la réalisation de l'importation par la production de l'exemplaire du titre
d'importation dûment imputé par les services douaniers, dans un délai maximum de trois mois
après la date d'expédition de la marchandise à destination du Maroc177.
Et puis, par le « credit risk department » concernant la ligne de crédit du client demandeur, à
savoir, si la nature de la demande est conforme aux fins de sa/ses ligne(s) de crédit, le cas
échéant, si le montant à avaliser rentre dans cette/ces ligne(s). Aussi, du fait que l’aval est une
opération risquée pour la banque, puisqu’elle sera tenue d’honorer l’exportateur, une
évaluation des risques encourus sur le client et sur la transaction est aussitôt faite. Par la suite,
si la demande d’émission de l’aval est recevable, le « credit risk department » autorise
l’émission par un ticket de transaction transmis au « trade services department ».
C’est suivant ces procédures que l’aval sera émis. Le dossier de l’aval est classé à part dans la
catégorie caution et garantie. Le traitement de cet acte séparé est présenté dans la partie caution à la
section 3 de ce chapitre.
Outre cela, une fois que la traite est avalisée, à l’échéance la banque envoie les messages Swift pour
notifier le paiement. Les autres actions qui consistent à bloquer le compte du client pour un montant
équivalent au montant de la traite et des frais éventuels sont suivies à la lettre comme le cas de
paiement par acceptation.
Dans tous les cas, la responsabilité de la banque n’est aucunement engagée à l’exception de l’émission
par elle d’un aval qui l’obligera à payer.
Dans ce qui vient d’être exposé, la banque prend le statut de banque présentatrice. Voyons, à présent
du cas où elle prend celle de banque remettante, c'est-à-dire qu’elle intervient dans une remise
documentaire à l’export.
176 Voir infra : l’aval étant un forme de caution, c’’est pourquoi, il est traité dans la partie caution bancaire.
177 Comme le stipule l’instruction n°1 aux intermédiaires agréés du 31 Décembre 2009 de l’Office des Changes au Maroc.
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Accusé de réception ;
Acceptation ou refus des documents ;
Acceptation ou refus de(s) traite(s) ;
Amendements des termes ;
Notification de paiement/non-paiement ;
…etc.
La Citi est sollicitée dans le cadre des remises documentaires export par des entreprises exportatrices
marocaines clientes de la banque ou clientes d’une autre banque locale. Dans le dernier cas, les
documents sont souvent transmis par l’intermédiaire de la banque chez qui le donneur d’ordre dispose
un compte. Cela peut être tout simplement induit par le fait que cette banque n’entretient aucune
correspondance avec une quelconque banque dans le pays de l’acheteur.
Quoi qu’il en soit, la Citi, en guise de banque remettante, agit selon les instructions qui figurent sur la
lettre reçue avec les documents. Après une sommaire vérification, les documents sont envoyés tels
quels après l’ouverture d’un dossier contenant les copies des documents. La référence du dossier et
celle du courrier postal permettront de faire le « tracking » du courrier. Le « tracking » consiste à
entrer le numéro de référence du courrier sur un logiciel fourni par l’agence postale ou sur son site
internet pour connaître le statut du courrier qui lui a été remis (en instance d’envoi, en cours de route,
arrivé, …). Ce suivi peut se faire en temps réel, c'est-à-dire à n’importe quel moment. Ainsi, le lieu où
se trouve le courrier est connu grâce aux mises à jour de statut effectuées par les agents de l’agence
postale.
Après le courrier, la banque attend le message d’accusé de réception qui informera sur le sort des
documents. Les informations découlant de ce message sont relayées au donneur d’ordre. Il lui
reviendra de prendre toutes ses dispositions si l’acheteur n’a pas accepté les documents/conditions, s’il
désire que des amendements soient apportés dans les termes. Dans le cas de « clean collection », la
banque envoi un message Swift MT 405 (Clean Collection) afin de spécifier les conditions auxquelles
doit veiller la banque présentatrice pour obtenir le paiement ou l’acceptation de paiement de
l’acheteur.
Si le vendeur donne l’ordre d’amender les instructions, la banque s’exécute en émettant un message
Swift MT 430 (Amendment of Instructions) dans lequel seront précisées les nouvelles instructions
que la banque présentatrice aura à suivre.
Autre chose à préciser sur la réglementation des changes, c’est que : « Toute exportation de
marchandises doit donner lieu à la souscription d'un titre d'exportation à l'exception des opérations
prévues par l’instruction de l’office des changes et par les textes législatifs et règlementaires relatifs au
commerce extérieur178 ». Le titre d'exportation consiste soit en un engagement de change, soit en une
licence d'exportation. Il permet le passage en douane des marchandises et constitue au regard de la
réglementation des changes, un engagement ferme de l'exportateur de rapatrier le produit de son
exportation dans les délais réglementaires (maximum 150 jours à compter de la date de l'imputation
178 Cf. instruction n° 3 de l’Office des Changes aux intermédiaires agréés relative au régime des exportations de biens et de
services.
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douanière pour les exportations réalisées en vente ferme)179 et de le céder auprès d’un intermédiaire
agrée ou de le déposer dans un compte en devises180 ou en dirhams convertibles181.
Mais, contrairement aux titres d’importation, les titres d’exportation ne sont pas soumis à la
domiciliation bancaire. Donc, la Citi ne se charge qu’à l’issue de l’opération de porter sur le compte
du vendeur les devises provenant du règlement de l’acheteur étranger ou bien même d’échanger ces
devises contre des dirhams. En même temps, le client vendeur peut souscrire auprès de la banque, un
contrat à terme de vente de devises pour se prémunir contre la baisse éventuelle du cours de la devise
dans laquelle s’est effectué le règlement par rapport au Dirham.
Au terme de cette section, il est nettement évident que la remise documentaire est une modalité de
paiement qui engage moindrement la responsabilité de la banque, c’est pour cette raison que sa gestion
est moins délicate comparée au crédit documentaire.
Le crédit documentaire est une modalité de paiement qui n’en est pas des moins souples, mais du fait
qu’il offre simultanément de la sécurité à l’exportateur et à l’importateur, ce qui n’est pas le cas pour
les autres modalités, il a connu un grand succès international malgré son coût relativement élevé.
L’ensemble de son opération repose sur la production, la transmission et la vérification de documents
par les banques intervenantes étant donné que dans son schéma typique, le crédit documentaire
implique l’intervention d’une banque émettrice et d’une banque notificatrice.
Ainsi, la Citi Morocco accompagne ses clients où ses partenaires en prenant tantôt la position de
banque émettrice, tantôt celle de banque notificatrice/confirmante. Toutefois, ces rôles joués par la Citi
Morocco nécessitent une bonne maîtrise par les professionnels du département commerce extérieur,
des aspects techniques et juridiques relatifs au crédit documentaire mais aussi des procédures internes
de gestion en la matière.
La phase d’émission,
la phase de notification,
la phase de réalisation, et enfin
la phase de liquidation.
Pour qu’un crédit documentaire puisse être émis à l’intention d’un importateur, il existe des conditions
à satisfaire au préalable.
179 NB : Ces dispositions sont susceptibles d’être révisées à tout moment par l’Office des Changes au Maroc.
180 Un compte en devises est un compte qui est tout simplement libellé en devises (en dollar, en euro…). Toutes les
personnes (physiques ou morales) habilitées à ouvrir un compte en dirhams convertibles peuvent ouvrir ce type de compte.
181 Un compte en dirhams convertibles est un compte libellé en dirhams dont les fonds peuvent, à tout moment, être
convertis en devises.
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Une fois que l’entreprise ouvre un compte dans la banque, elle dispose un numéro de compte,
identifiable par une série de chiffres désignant à la fois le code de la banque, de la ville, du guichet qui
détient le compte, la nature de la devise ainsi qu’une clé confidentielle. Cette identification numérique
(appelée RIB : Relevé d’identité Bancaire) est la base sur laquelle le traitement informatique des
opérations est effectué.
Cette démarche préalable met l’acheteur à l’abri d’un refus de la banque d’émettre un crédit
documentaire182. Ainsi, pour obtenir une ligne de crédit, la Citi évalue le risque de contrepartie et peut
demander certaines garanties au donneur d’ordres :
À chaque demande d’ouverture de crédit documentaire, une procédure décisionnelle est suivie en
interne pour son autorisation ou son refus. Généralement, il s’agit d’un organigramme décisionnel qui
s’articule schématiquement comme suit :
182 En émettant un crédit documentaire, la banque de l’acheteur s’engage en lieu et place de celui-ci à régler à une banque
étrangère des documents conformes, sans tenir compte de la qualité de la marchandise, de l’accord de son client (donneur
d’ordre), ou encore des possibilités de se faire rembourser par son client.
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Si toutes les conditions d’ouverture sont satisfaites, on entre dans la phase de l’émission du crédit
documentaire.
Après une analyse du risque, et éventuellement la constitution d’une provision partielle ou totale du
montant du crédit, le « trade services department » émet un message Swift (MT 700) pour l’ouverture
du crédit à une banque correspondante à l’étranger (la banque notificatrice) à qui, elle peut aussi
demander d’ajouter sa confirmation.
Lorsqu’il le rempli, l’acheteur doit porter une attention particulière à certaines rubriques du formulaire
d’ouverture.
Nous allons les voir en détail à travers ce cas pratique qui illustre le déroulement typique d’une
opération de paiement par crédit documentaire au sein de la banque.
Dans le cadre de cette transaction, l’entreprise « Star-Beauty », cliente de Citi Morocco lui donne
ordre d’émettre un crédit documentaire.
Après avoir défini les conditions documentaires et dûment rempli l’accréditif, « Star-Beauty » le fait
parvenir avec le titre d’importation au guichet de la banque qui, après décharge, les transmet au « trade
department ». Avant d’envisager l’émission de ce crédit documentaire, le département « credit risk »
consulte d’abord la ligne de crédit documentaire de « Star-Beauty ». Pour cela, une copie de
l’accréditif joint à un ticket de transaction183 (transaction ticket) leur est envoyée. Après vérification,
s’il s’est révélé que le montant de la transaction de « Star-Beauty » rentre effectivement dans sa ligne
de crédit, le « credit risk department » donne son aval à l’émission du crédit documentaire en apposant
le cachet « approved » sur le ticket de transaction qui sera retourné au département « trade services
department ». Un numéro de référence est attribué à la transaction ; celui-ci sera noté sur le message
Swift et sur le dossier de suivi à ouvrir dès que les documents du crédit sont reçus.
À présent, le crédit documentaire peut être émis selon les conditions définies dans le formulaire de
demande d’ouverture. À cet effet, le message Swift ci-dessous est envoyé à BNP Paribas – Paris pour
lui notifier l’ouverture du crédit.
183 Le ticket de transaction est le document qui matérialise l’approbation ou le rejet d’une demande d’ouverture de crédit
documentaire ou de garantie.
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CASABLANCA MAROC
+ LISTE DE COLISAGE EN 2 EX
CHAMBRE DE COMMERCE
DOUANIÈRES
NON ACCEPTABLES
EN ANGLAIS
ISM.
48 : DÉLAI/PRÉSENT 21
SWIFT BNPAFRPHXXX
COMPTE XXXXXXXX
184 Shipping marks : ce sont des sigles qui permettent de vérifier la nature de la marchandise en l’identifient son type
(produits toxiques: poison, produits dangereux: alcool inflammable...).
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CRÉDIT
72 : INFORMATION BANQUE À BANQUE CE CRÉDIT EST SOUMIS AUX RÈGLES ET USANCES UNIFORMES
On voit que le message Swift envoyé par Citi Morocco à BNP Paribas contient des champs qui
reprennent toutes les conditions énoncées dans l’accréditif. Chaque champ du message est identifié par
un numéro, une explication fonctionnelle et une partie narrative d’où est saisie l’ensemble des
instructions du crédit. Pour analyser le crédit documentaire, nous allons nous arrêter sur chacun de ses
champs.
20 : Indique le numéro du crédit documentaire, c'est la référence du crédit chez la banque émettrice
(Citi Morocco) : 123345678.
31C : Cette date est souvent indiquée sous la forme jours/mois/année ou année/mois/jours (si le crédit
est émis en anglais) : 300609.
31D : Date jusqu’à laquelle l’engagement de la banque émettrice (et confirmante, le cas échéant) reste
en vigueur. Les documents requis par le crédit doivent impérativement être présentés au plus tard à
cette date. Le non respect de cette « date butoir » constitue une réserve majeure et peut faire perdre au
bénéficiaire le bénéfice des RUU 600 : 30 07 09 FRANCE185.
Le lieu de validité du crédit représente le lieu où les documents devront être remis, et ce au plus tard à
la date de validité du crédit. Il ne doit pas être confondu avec le lieu où le crédit est réalisable, c'est-à-
dire où les documents doivent être présentés pour utiliser le crédit (voir infra le champ 41). Dans
l’exemple précédent, on note que le lieu de validité est en France.
51A ou D : Indique l’identité de la banque émettrice, soit en précisant son nom et son adresse
complète (champ 51D) : CITI MOROCCO, Immeuble ZENITH MILLENIUM, Casablanca Maroc,
soit en indiquant son code d’identification Swift unique (champ 51A).
185 Les documents présentés en dehors de la validité du crédit sont souvent adressés à la banque émettrice sur la base de
remise documentaire.
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ou tampons : UNIPALM, 11 RUE JEAN BAPTISTE CLÉMENT, 93380 PIERREFITTE SUR SEINE, ILE
DE FRANCE - FRANCE
32B : indique la devise et le montant du crédit documentaire, c'est-à-dire le montant sur lequel
s’engage la banque émettrice (ou confirmante, le cas échéant).
Ce montant correspond généralement au montant du contrat signé entre l’acheteur (donneur d’ordre) et
le vendeur (bénéficiaire du crédit) sauf si des comptes ont été versés par l’acheteur en dehors du crédit.
Le montant du crédit documentaire est de 185 000,00 EUR.
39A : couplé avec le champ 32B (montant du crédit), cette rubrique précise qu’une tolérance est
autorisée. Si la tolérance devait s’appliquer sur la qualité ou sur le prix unitaire de la marchandise
mentionnée dans le crédit documentaire, cela devrait être expressément indiqué (généralement dans le
champ 45A ou 47A).Ce champ 39A se présente généralement sous la forme suivante (P étant un
chiffre convenu entre les parties)186 :
Le montant du crédit documentaire comporte une tolérance 10/10 ce qui signifie une tolérance de +/-
10% sur le montant du crédit 185 000,00 euros.
41A ou D : Cette rubrique indique l’identité de la banque chez laquelle le crédit est réalisable, c'est-à-
dire la banque où les documents doivent être remis par le bénéficiaire en utilisant du crédit. Cette
banque est identifiée soit par son nom (champ 41D), soit par son identifiant Swift unique (champ
41A)187.
Dans le cas présent, le crédit est réalisable auprès de BNP Paribas Paris 8e BNPAFRPHXXX par
paiement. BNPAFRPHXXX est l’adresse Swift de la banque.
L’exportateur, bénéficiaire du crédit devra remettre les documents à cette banque pour utiliser le
crédit. Le champ 41 indique, en second lieu, comment les documents conformes seront réglés par la
banque chez le crédit est réalisable :
43T : Indique si les transformations 48 sont autorisés ou interdits /non autorisés. Dans le cas présent,
le transbordement est autorisé.
44A : Ce champ indique le lieu d’expédition des marchandises ; les documents de transport requis par
le crédit devront être en conformité avec ce champ PORT CASABLANCA MAROC.
44C : Ce champ stipule la date limite d’expédition des marchandises. Le non respect de cette « date
butoir » constitue une réserve. Dans le cas d’un programme d’expédition, le crédit documentaire
186 Si ce champ indique uniquement des expressions du type « environ », « about », « circa » ou similaire ; dans ce cas une
tolérance de +/-10% sera acceptée sur le montant du crédit (article 30 (a) des RUU 600).
Certains crédits documentaires mentionnent un champ 39B ; relié au champ 32B (montant du crédit), ce champ précise que le
montant prévu au crédit ne peut en aucune manière être dépassée. Il indique la valeur « maximum » (not exceeding).
187 Si le crédit documentaire est notifié, la banque émettrice peut décider de rendre le crédit réalisable à ses propres guichets,
aux guichets de toutes banques (any bank). Si le crédit est confirmé, il est rare que le crédit ne soit pas réalisable aux
guichets de la banque confirmante.
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mentionne un champ 44D au lieu du champ 44C. Le champ 44D indique une période (et non une
date) durant laquelle la marchandise doit être expédiée : 150709.
45A : Ce champ décrit la marchandise et/ou la prestation de service qui fait l’objet du contrat passé
entre le donneur d’ordre et le bénéficiaire. La description est généralement courte et peut se référer à
d’autres éléments, comme par exemple le numéro et la date da la facture proforma ou l’incoterm :
46A : Sont précisés les documents que doit remettre le bénéficiaire du crédit. Dès réception du crédit,
le bénéficiaire doit assurer qu’il est en mesure de fournir l’ensemble des documents requis :
+ LISTE DE COLISAGE EN 2 EX
47A : Ce champ peut comporter de multiples clauses, conditions, remarques ou précisions, qui dans
certains cas, peuvent bouleverser l’équilibre du crédit documentaire, empêcher son opérativité
immédiate ou son bon déroulement. L’exportateur devra porter une attention particulière à ce champ
qui se situe en fin de message et qui est souvent négligé par les bénéficiaires.
71B : la répartition des différents frais bancaires entre le donneur d’ordre et le bénéficiaire du crédit
est précisée ici. Généralement les frais de la banque émettrice sont pris en charge par le donneur
d’ordre et les autres frais par le bénéficiaire.
Dans le crédit étudié, le bénéficiaire assumera tous les frais bancaires en dehors du Maroc :
Le donneur d’ordre assumera les frais bancaires au Maroc (ceux de la Citi Morocco).
48 : Ce champ stipule la période durant laquelle les documents doivent être présentés chez la banque
qui réalise le crédit dès lors que la marchandise est expédiée.
Le non-respect de cette période de présentation par le bénéficiaire constitue une réserve. Dans le crédit
ci-dessus, le bénéficiaire doit présenter les documents à la BNP Paribas dans les 21 jours date
d’expédition. C’est la période maximum préconisée par les RUU 600. Au-delà, les documents sont
réputés anciens et sont refusés par les banques.
53A ou D : C’est là qu’est indiquée une banque de remboursement, soit sous la forme de son
identifiant Swift (champ 53A), soit sous son nom et adresse complète (champ 53D).
La banque émettrice dispose d’un compte dans la banque de remboursement. Cette dernière agit sur
instructions de la banque émettrice qui a payé, accepté ou négocié conformément aux termes du crédit.
Dans le cas présent, il s’agit de CITI FRANCE (CITIFRPP).
78 : Généralement, ce champ précise l’adresse où les documents devront être expédiés ainsi que les
modalités de remboursement prévues par la banque émettrice pour couvrir la banque qui a accepté de
payer, accepter ou négocier :
+ NOUS VOUS AUTORISONS A DEBITER NOTRE COMPTE TENU CHEZ CALYON PARIS A
ECHEANCE + LES DOCUMENTS DOIVENT ËTRE EXPEDIES EN 2 PLIS A NOTRE ADRESSE
MENTIONNEE AU CHAMP 51D.
72 : Ce champ est réservé à la correspondance entre banques et traite, entre autre, de la transmission
des documents.
Dès lors que le message MT 700 est émis, il reviendra à la banque (notificatrice) d’accuser réception
du message d’émission par un message MT 730 (Acknoledgment). Sur ce dernier, BNP Paribas peut
indiquer que le message a été transmis au bénéficiaire selon les instructions.
Cependant, il peut arriver, bien avant la réception des documents du crédit, que l’ouverture du crédit
ne soit pas conforme aux termes du contrat commercial ou que le contrat commercial soit modifié ou
bien même que le vendeur « Unipalm » ne soit pas en mesure de respecter les termes et conditions du
crédit documentaire. Par conséquent, Unipalm demandera à l’acheteur « Star-Beauty », de procéder
aux amendements nécessaires auprès de Citi Morocco.
Si une seconde banque notificatrice a été introduite lors de l’ouverture et la notification du crédit, elle
devra également recevoir les amendements ultérieurs. L’article 10.a des RUU 600 stipule que : « Sauf
dispositions contraires prévues par l’art.38, un crédit ne peut être ni amendé, ni annulé sans l’accord
de la banque émettrice, de la banque confirmante, s’il y’en a une, et du bénéficiaire ».
Enfin, la banque confirmante n’est pas tenue d’accepter les amendements si son risque est augmenté.
En cas de rejet, la banque confirmante est engagée selon son engagement précédent de confirmation.
Les modifications peuvent porter sur les caractéristiques essentielles du crédit. Elles résultent, le plus
souvent, d’un mauvais montage du crédit par le donneur d’ordre et/ou le non-respect du projet de
crédit et/ou du contrat.
Les amendements ont un coût. Les frais sont soit supportés par le donneur d’ordre ou le bénéficiaire.
Pour limiter les amendements, on peut, au niveau de la banque émettrice, ouvrir le crédit selon une
matrice automatisée et incorporer d’office certaines mentions manquantes soit dans le cadre de la
réglementation en vigueur, soit dans le souci de préserver ses intérêts ou ceux du donneur d’ordres.
Cas pratique n° 4
Contexte : Le 05/07/09, « Star-Beauty » après avoir obtenu l’assentiment de son fournisseur à propos
des modifications à apporter sur certains termes de leur contrat, communique par courrier une lettre
d’amendement du crédit documentaire émis le 30/06 au « trade services departement » de la Citi.
Sur la base de cet ordre d’amendement, un message Swift MT 707 (Amendment to a Documentary
Credit) est ensuite envoyé à la BNP Paribas.
Dès que la BNP Paribas reçoit ce message, elle avise le bénéficiaire et en accuse réception par un MT
730. Si toutes les conditions énumérées dans l’amendement font l’objet d’un accord de la part du
bénéficiaire, une notification est envoyée au donneur d’ordres. En attendant de recevoir les documents,
d’autres amendements peuvent survenir mais la procédure à suivre reste la même. Pour la réalisation
du crédit documentaire, le vendeur procède d’abord à la préparation et à l’expédition de la
marchandise puis constitue le jeu de documents qu’il remet à la banque notificatrice (BNP Paribas)
Pour cela, l’examen des documents est confié à des spécialistes (« trade specialists ») de la banque
maîtrisant parfaitement les techniques des crédits documentaires, conscients de leurs formalisme et
informés des dernières nouveautés en la matière par la consultation des revues spécialisées, la
participation à des séminaires, les décisions de jurisprudence des tribunaux, les avis et les opinions de
la CCI… Par ailleurs, une connaissance étendue des autres techniques du commerce international
ayant une relation avec le crédit documentaire semble nécessaire pour le contrôleur des documents car
188 Il peut s’agir d’expéditions de marchandises, machines, matières premières mais aussi de prestations de service.
189 Art. 14.b des RUU 600.
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elle lui donne la possibilité de se perfectionner, d’apprendre à justifier ses décisions de refus ou
d’acceptation des documents.
Cela permet aux spécialistes d’être compétents à examiner avec un soin raisonnable tous les
documents stipulés dans le crédit pour vérifier leur apparence de conformité. Les RUU sont les
références en la matière, elles sont complétées par les ISBP qui ont pour objet de définir, d’une
manière pratique, les normes pour l’examen des documents. Toutes les deux sont venues réduire le
formalisme bancaire qui donnait un aspect très rigide au principe de la « conformité » dans les crédits
documentaires. C’est ainsi que depuis leur adoption, la notion de conformité a beaucoup évolué ces
dernières décennies.
Le bénéficiaire est confronté à la difficulté de présenter des documents strictement conformes en tout
point au crédit documentaire. Les divergences ont donné lieu à de nombreux litiges et à une
jurisprudence dense dont les décisions ont été parfois contradictoires.
La banque est autorisée à refuser les documents s’il est constaté que la moindre différence avec les
conditions d’ouverture du crédit documentaire ou de ses amendements ultérieurs. « Reflet miroir »
La banque n’a pas le pouvoir d’accepter des termes approchants. C’est le formalisme documentaire.
Les tribunaux ont tranché en faveur du donneur d’ordre qui avait refusé de lever les documents en
alléguant la non-conformité avec les conditions du crédit.
Cette position intransigeante a conduit les exportateurs à adopter des attitudes peu logiques telles que,
par exemple, reproduire des fautes d’orthographe ou indiquer des inexactitudes pour répondre à la
lettre aux exigences du crédit documentaire.
Face à ce formalisme, qui permet au banquier et au donneur d’ordre de se retrancher derrière la plus
petite divergence pour ne pas payer, des évolutions notables ont vu le jour. Des pratiques bancaires
plus souples ont évité de discréditer190 un mécanisme d’une grande efficacité.
Les nouvelles tendances sont marquées par deux approches : la conformité substantielle et la
conformité raisonnable.
Le principe de conformité substantielle mettait la banque dans une situation difficile dans laquelle son
action dépassait le champ de ses compétences techniques, en l’obligeant à trancher selon sa propre
conviction.
Conscientes des dangers de cette approche, de son arbitraire et des abus possibles, les Cours ont
finalement adopté une position plus prudente faisant référence à la notion de conformité raisonnable.
La mise en place des ISBP en 2002, suivie de l’adoption récente des RUU 600 témoignent de la
volonté forte des banquiers de maintenir un « formalisme raisonnable » dans l’analyse des documents
du crédit documentaire. Il s’agit d’appliquer le principe de la stricte conformité documentaire, tout en
acceptant des divergences sans consistance. L’esprit des différentes réformes aboutit à valoriser une
vérification intelligente et non plus mécanique des documents du crédit documentaire.
Cependant, même si on observe un assouplissement dans les pratiques bancaires, certains principes de
vérification très stricts s’appliquent encore lorsqu’il s’agit de documents présentés tardivement, ou
190 Un b/f s’est vu refuser le paiement au motif qu’un des documents indiquait « FOB PROT Marseille » au lieu de « Port de
Marseille » ou « FOB Le Harve » au lieu de « FOB Le Havre ». Depuis l’introduction des ISBP, ce type d’irrégularités est
de moins en moins transmis à la banque correspondante car elles ne prêtent pas à confusion.
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encore lorsque les délais d’expédition n’ont pas été respectés. Il s’agit de la force exécutoire des délais
qui s’impose au principe de la conformité raisonnable. Ce principe signifie que la date d’expiration du
crédit et la date limite d’expédition stipulée sans le crédit doivent être impérativement respectées.
En 2007, la CCI a adopté la cinquième version des ISBP (Publication N° 681). À l’heure de l’adoption
des RUU (Publication n°600), cette mise à jour (de la précédente publication n° 645) reflète la
pratique bancaire internationale standard pour toutes les parties impliquées dans un crédit
documentaire sous les RUU-600192.
L’article 14 des RUU 600 indiquent l’examen des documents par les banques s’effectue selon les
techniques bancaires internationales. Or, la fréquence des désaccords entre les intervenants du
documentaire demeure très élevée.
Les statistiques des associations bancaires, telles que la Fédération Bancaire Française, en France,
témoignent en effet de l’importance et de la fréquence des réserves dans les documents remis par les
bénéficiaires lors de la l’utilisation des crédits.
Il ressort que, dans de 70% des cas, les remises de documents sont entachées d’irrégularités, qu’elles
soient signalées ou non à la banque émettrice.
Les irrégularités ralentissent la circulation des documents entre les banques et, de ce fait, peuvent
retarder l’enlèvement de la marchandise par l’acheteur. En effet, la mise en conformité des documents
par le bénéficiaire ou la négociation de la levée des réserves nécessitent du temps. La marchandise
risque de supporter des coûts supplémentaires liés aux frais de stockage, aux pénalités portuaires et
aux surestaries perçues par les compagnies maritimes.
Enfin, certaines réserves émises par les banques présentent un caractère totalement abusif. Ainsi
récemment :
Une banque indienne a refusé des documents car le B/L était plié en deux ;
Une banque saoudienne a retardé la réception des documents au motif que les documents lui
avaient été transmis par FEDEX et non DHL ;
Une banque pakistanaise a refusé les documents car le B/L était « sale » (il portait la trace
d’une semelle de chaussure) ;
Une banque européenne confirmant un crédit émis par une banque égyptienne a retardé son paiement
de trois semaines en invoquant des fautes d’orthographe sur le certificat d’origine (« Fance » au lieu
de France) et sur la facture (« prot » européen au lieu de port européen).
Une bonne connaissance des ISBP par les bénéficiaires permet donc de mieux préparer les documents
et de mieux défendre leurs intérêts en cas de litige.
Le fascicule comprend 200 paragraphes qui précisent le formalisme attendu et les tolérances possibles
sur les documents. Il constitue un ouvrage de référence pour préparer les documents dans les
meilleures conditions.
Le texte des ISBP comprend deux parties : la première est consacrée aux principes généraux et la
seconde aux documents les plus fréquemment utilisés.
Après ce bref survol de certains principes et outils techniques, il est à présent question de présenter la
procédure d’examen des documents relevant du cas pratique (voir supra).
Un premier examen : dans celui-ci, l’examinateur compare les documents figurant sur le
bordereau de avec ceux dont il détient physiquement (il vérifie la coïncidence de leur nombre
et de leur type). S’il ne constate aucune irrégularité, il en prend note sur la « check-list » qu’il
fait signer aussitôt après.
Un deuxième examen : en collaboration avec d’autres examinateurs, il vérifie de manière
plus approfondie chacun des documents du crédit dans les plus fins détails selon les standards
des RUU et des ISBP.
193 Une check-list est une liste de contrôle. Dans ce cadre, elle est plus précisément un document où sont consignés tous les
documents du crédit et qui permet de les vérifier (nature, nombre, contenu…).
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▪ La facture commerciale
La facture a-t-elle été établie par le bénéficiaire et sauf stipulations contraires dans le crédit
est-elle adressée au donneur d'ordre du crédit documentaire (RUU, art.18a) ?
Le montant de la facture est-il libellé dans la monnaie du crédit documentaire (RUU, art. 18a
iii) ?
Si cela est prescrit dans le crédit la facture a-t-elle été signée, authentifiée par un notaire ou
par une chambre de commerce et/ou légalisée par un consulat?
La désignation de la marchandise, sa valeur et son prix à l'unité correspondent-ils exactement
à ceux qui figurent dans le crédit (RUU, art. 18c) ?
La description de la marchandise ne doit pas contenir des expressions telles que « usagé», « à l'état
neuf », « remis à neuf», etc., sauf si les dispositions du crédit l'autorisent expressément.
En ce qui concerne le nombre de colis, les marques des caisses, la quantité de marchandises,
les poids, etc..., les indications que donne la facture concordent-elles avec celles des
documents d'expédition et des autres documents ?
Le montant de la facture ne dépasse-t-il pas celui du crédit documentaire ou, en cas de
livraisons partielles, le solde du crédit documentaire?
Cela ne vaut que pour les crédits documentaires qui couvrent 100% de la valeur de la marchandise.
En cas de livraison partielle, le montant facturé est-il proportionnel à la quantité de
marchandises expédiée ?
Cela ne vaut que pour la livraison d'un même type de marchandises.
Les conditions de livraison (sortie usine, FOB, CFR etc.) sont-elles conformes aux indications
du crédit documentaire ?
Dans la mesure où les prix ont été spécifiés, la facture a-t-elle été établie correctement ?
▪ Les documents de transport
Le connaissement
Les récépissés ont-ils été estampillés, signés ou authentifiés par la société de courrier express
dénommée?
Les documents ont-ils été estampillés par la poste ou autrement authentifiés?
▪ Les documents d’assurance
Le montant assuré est-il libellé dans la même monnaie que le crédit documentaire?
Correspond-il au moins au montant minimum de couverture exigé (RUU, art. 28f i) ?
Tous les risques énumérés dans le crédit figurent- ils mot pour mot dans le document
d’assurance (RUU. art. 28g et h) ?
Les documents présentés constituent-ils un j eu complet d'originaux (RUU, art. 28b) ?
Le document d’assurance a-t-il été émis à la même date que le document d'expédition ou à une
date postérieure ?
Un document d'assurance portant une date postérieure ne sera accepté que s'il précise
expressément que la couverture du risque a pris effet à la date d'expédition de la marchandise
(RUU, art.28a).
Si la marchandise a été chargée en pontée (« on deck »), une assurance couvrant les risques «
on deck » a-t-elle été contractée ?
Le crédit doit autoriser expressément ce mode de transport (RUU, art. 26a).
▪ Le certificat d’origine
L'analyse est-elle conforme aux dispositions du crédit documentaire et aux indications figurant
dans les autres documents ?
L'analyse et la facture se rapportent-elles aux mêmes marchandises ?
Le certificat a-t-il été établi et signé par les autorités stipulées dans le crédit ?
▪ Le certificat d'inspection
Soit la vérification a soulevé des réserves et des actions correctrices doivent être entreprises
pour leur levée ;
Soit la vérification n’a décelé aucune réserve, c'est-à-dire que les documents sont réputés être
conformes et la banque s’exécute selon les termes et conditions du crédit.
Au contraire, sont considérées comme majeures ou bloquantes pour le paiement les réserves qui
affectent directement le risque initial de Citi [date de validité dépassé (crédit échu), dépassement du
montant autorisé, délai de présentation non respecté (règles des dates butoir)].
Tableau 12: Les irrégularités majeures (non-respect flagrant des termes et conditions du crédit)
Types Signification
Cette réserve signifie que les documents ont été
Crédit échu (credit expired)
remis en dehors de la validité du crédit
Cette réserve signifie que la période de
présentation des documents (souvent 21 jours
Présentation tardive des documents (late presentation) après la date d’expédition des marchandises tout
en restant dans la validité du crédit) n’a pas été
respectée
Expédition tardive (late shipment) Cette réserve signifie que les marchandises ont été
expédiées après la date limite d’expédition
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▪ Paiement sans réserve : le paiement effectué sans réserve par la banque est définitif. Celui-ci ne
pourra donc pas se retourner vers le bénéficiaire (exportateur) même dans le cas où les documents
s’avéreraient, in fine, être non-conformes.
▪ Documents refusés : si la banque déclarer les documents non-conformes, elle refuse le paiement.
Dans cas cependant, elle doit permettre au bénéficiaire de présenter de nouveaux documents établis en
conformité avec les stipulations du crédit, bien sûr si les délais de validité du crédit le permettent.
Dans le cas contraire, les documents sont envoyés à la banque émettrice sur la base d’un encaissement
documentaire.
▪ Paiement avec réserve : si la banque a décidé des irrégularités non significatives, elle peut décider
de payer le crédit « avec réserve ». Dans ce cas, les réserves doivent être formulées de façon précise
par la banque qui les invoque. Celle-ci doit également fournir au bénéficiaire, si le délai de validité du
crédit permet, l’occasion de lui présenter des documents conformes. Si tel n’est pas le cas, les
documents assortis de réserves seront transmis par le banquier au donneur d’ordre. En pratique, il
appartiendra à ce dernier de prendre position finale sur l’acceptation ou le rejet des documents. Si les
réserves formulées par la banque sont reconnues fondées, alors celui-ci pourra se retourner contre le
bénéficiaire et lui réclamer le remboursement du paiement effectué.
Dans le deuxième cas, la banque peut garder les documents en attendant des instructions ou bien elle
les retourne à l’expéditeur. Suivant le cas pratique n°4, le message Swift utilisé pour aviser ce refus et
en expliquer les motifs est le MT 734 (Advice of Refusal).
qu’elle se réserve toujours le droit de réclamer ultérieurement les fonds à cette banque
indépendamment engagée, si cette dernière a payé des documents comportant des irrégularités
majeures.
Ainsi, bien avant de pouvoir récupérer la liasse documentaire, l’acheteur « Star-Beauty » est tenu
d’émettre un ordre de paiement qui matérialise son acceptation de lever les documents. Son compte est
directement débité du montant de la transaction (185 000 euros) majoré des frais s’il possède un
compte en devise, sinon ce montant est acheté par la trésorerie sur le marché des changes s’il possède
un compte en dirhams convertibles. Un message Swift MT 752 (Autorisation to
Pay/Accept/Negotiate) est envoyé à la BNP Paribas afin de l’autoriser à payer le bénéficiaire
(UNIPALM) si le crédit n’a pas été confirmé.
Le crédit étant confirmé, la BNP aura déjà payé le bénéficiaire et un message MT 740 (Authorisation
to Reimburse) est par la suite envoyé à la Citi France le correspondant de Citi Morocco, pour lui
donner autorisation de rembourser la BNP Paribas.
Le remboursement de Citi à la BNP Paribas est d’après ce message Swift soumis aux URR ou RUR -
525196. En effet, le crédit doit mentionner si le crédit le remboursement entre banques est ou non
soumis aux à ces règles. Dans la négative, l’autorisation de remboursement doit être conforme aux
modes de réalisation du crédit et ne doit pas contenir de limite de validité197.
Si le crédit est réalisable aux caisses de la banque notificatrice, cette dernière envoie un message Swift
MT 754 (Advice of Payment/Acceptance/Negotiations) pour aviser que le paiement a été effectué
conformément aux termes du crédit et demander son déchargement. Ce qui sera fait à travers un
message Swift MT 732 (Advice of Discharge).
Une fois que le paiement est effectué ou que le montant du paiement est bloqué ou bien qu’une traite,
le cas échéant, a été acceptée en vertu des termes du paiement, l’acheteur pourra récupérer au guichet
de la banque tous les documents du crédit sans omettre de signer une décharge. Au demeurant, cette
étape marque le début de la clôture de la transaction par apurement du dossier.
196 RUR – 525 ou les Règles Uniformes pour les Remboursements de Banque à Banque (Brochure 525) sont publiées par la
CCI en Juillet 1996. En vertu de Crédits Documentaires, ces règles s’appliquent à tous les remboursements de banque à
banque lorsqu’elles sont incorporées au texte de l’autorisation de remboursement. Elles s’imposent à toutes les parties sauf
stipulation contraire ou expresse dans l’autorisation de remboursement. C’est la banque émettrice qui assume la
responsabilité d’indiquer dans le crédit documentaire que les demandes de remboursement sont régies par des règles. Dans
un tel cas, la banque de remboursement agit sur les instructions et/ou sur l’autorité de la banque émettrice.
197 Voir l’Art.13 RUU – 600.
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Cependant, même si l’activité de crédit documentaire à l’importation qui amène la banque à prendre le
rôle de banque émettrice, est très importante, il n’en demeure pas moins que celle qui l’amène à
prendre le rôle de banque notificatrice/confirmante est existante. C’est ce qui motive le glissement
vers l’étude pratique du crédit documentaire à l’exportation.
Notifier un crédit ;
Confirmer un crédit ;
Négocier un crédit.
1. La notification de crédit
Le choix de la Citi en tant que banque notificatrice d’un crédit documentaire est souvent le résultat de
deux faits :
Dans tous les cas, elle se limite à notifier le crédit sans engagement de sa part après avoir authentifié et
vérifier le message Swift d’instruction. En revanche, si elle est la banque du vendeur, ce dernier aura
plus de facilité à négocier d’autres services complémentaires proposés par la banque (préfinancement,
post-financement, couverture de change, tarification des frais et commissions, confirmation du
crédit…).
Tableau 13: Exemples d'offre de services dans le cadre d'un crédit documentaire export
Couverture de
préfinancement Post-financement Autres services
risque de change
Si le crédit est libellé Si l’exportateur n’a pas Dans le cas où Si la banque est une
en devises, la banque pu obtenir d’acompte l’exportateur a accordé seconde banque
peut mettre en place ou des acomptes de un délai de paiement notrificatrice, elle peut
une couverture de montants insuffisants, au-delà de la date proposer de réaliser un
change à terme (ou la banque peut mettre d’expédition ou de précontrrôle des
bien une option de en place un crédit de réalisation d’un crédit documents avant que
change si ce produit préfinancement ou une fournisseur à court ces derniers soient
est proposé) avance en devises. terme ou à moyen transmis à la banque
terme, la banque peut négociatrice ou à la
proposer ce banque émettrice.
financement si elle Si la banque est
confirme le crédit norificatrice
documentaire. uniquement, elle peut
proposer la
confirmation
silencieuse ou le
ducroire198.
198 Définition du ducroire : Le ducroire permet de couvrir contre le risque politique et/ou commercial. Il s’étend comme une
garantie silencieuse, dans le cadre d’un accord conclu entre l’exportateur et sa banque (et, donc, sauf exception, à l’insu du
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Dans son rôle de banque notificatrice, elle agisse sur mandat reçu de la banque émettrice qui peut
l’autoriser à :
Le cas pratique suivant nous permettra de suivre pas à pas, les différentes étapes à travers lesquelles la
banque assume le rôle qui lui a été conféré.
Contexte : ABC est une entreprise implantée au Maroc qui a vendu des modules destinés à du
matériel d’électroménager pour une valeur de 235 645,83 USD à une filiale de la multinationale
Whirlpool localisée en Turquie. Cette dernière a donné des instructions à sa banque, Citi Turkey,
d’émettre le crédit documentaire payable à vue tel que convenu avec l’entreprise ABC qui est cliente
de la Citi Morocco. Naturellement, la Citi Morocco a été choisie comme banque
notificatrice/réalisatrice199 puisqu’elle est, d’une part correspondante de Citi Turkey au Maroc, et
d’autre part, elle est l’une des banques de l’entreprise ABC.
Avant tout, la Citi Turkey envoie un message Swift MT 700 notifiant l’ouverture du crédit. Dès que ce
message est reçu et authentifié, l’entreprise ABC est informée par courrier ou par fax par envoi de la
lettre d’ouverture accompagnée du détail des commissions et des frais bancaires. Dans cette opération,
les spécialistes du trade peuvent assurer un rôle de conseil au bénéficiaire en lui indiquant les
contradictions éventuelles dans l’ouverture ou les conditions qui peuvent lui être défavorables.
Le vendeur vérifie le contenu du message Swift de notification et sa conformité avec les conditions du
contrat commercial. Si des modifications s’avèrent nécessaires, le bénéficiaire doit contacter le
donneur d’ordre afin qu’il demande à la banque émettrice (Citi Turkey) de procéder à l’amendement
du crédit. Les frais de modification sont soit à la charge du bénéficiaire, soit à celle du donneur
d’ordre en fonction du motif de l’amendement.
ou des débiteurs), couvrant le paiement des traites, des crédits documentaires ou de tout autre instrument. (Source :
www.sg-tradeservices.com)
199 Pour l’exportateur, il est préférable que la banque notificatrice soit aussi réalisatrice du crédit. Dans le cas contraire, on
dit que le crédit est réalisable aux caisses de la banque émettrice. Ceci est très pénalisant car seul l’examen des documents
par la banque émettrice dans le pays de l’acheteur permettra au bénéficiaire de savoir si ces documents sont conformes. Si
la banque ne formule pas de réserves, le bénéficiaire sera payé selon les conditions du crédit.
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Mais si les conditions du crédit sont acceptées par le bénéficiaire, celui-ci peut alors remplir ses
obligations et expédier la marchandise dans les conditions prévues au crédit.
À cet effet, une référence est attribuée à la transaction et un message Swift d’accusé de réception (MT
730 - Acknoledgment) la contenant est envoyé à la Citi Turkey.
Une fois que l’entreprise ABC aura terminé de collecter les documents stipulés dans l’accréditif, il les
fait normalement parvenir au guichet de la banque avant la date limite de validité du crédit. Le dossier
relatif à la transaction est ouvert à cet effet, la référence du crédit au niveau de la banque y est inscrite.
C’est le début de la phase de contrôle des documents avec l’aide d’une « check-list » préétablie selon
les normes des RUU et des ISBP200. Généralement, cette procédure amène l’examinateur à se
conformer à cette approche qui consiste successivement à :
À cette issue, si des irrégularités sont soulevées, le bénéficiaire et la banque émettrice en sont
automatiquement informées. À cette banque, un message Swift MT 750 (Advice of Discrepancy) est
transmis. Dans ce cas pratique, les documents sont présentés par l’entreprise ABC avec une
irrégularité : « la copie de la facture consulaire n’a pas été présentée ».
200 Voir infra, l’examen des documents dans les crédits documentaires à l’importation.
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Ainsi, selon la position de la banque et le rôle qui lui est imparti, celle-ci peut, en cas de non-
conformité ou de non concordance flagrante des documents, payer sans réserve, refuser de payer ou
effectuer l’envoi des documents à l’encaissement.
Cette perspective n’est pas favorable pour l’exportateur dont la marchandise est en cours
d’acheminement et dont le paiement reste hypothétique.
Quant au bénéficiaire, il doit gérer au mieux tous cas d’irrégularités en adoptant, ainsi, la démarche
suivante :
Si les documents présentent l’apparence de conformité ou que la banque émettrice demande ce les
documents soient levés, la banque, étant réalisatrice du ce crédit documentaire non confirmé procède à
un appel de fonds par un message Swift MT 754 (Advice of Payment/Acceptance/Negotiations) dans
lequel elle indique que les documents sont conformes et qu’elle demande le paiement.
Cela conduit automatiquement la banque émettrice à la couvrir de tout paiement qu’elle aura effectué.
Soit la couverture est immédiate car la banque émettrice dispose d’un compte dans les livres de Citi
Morocco, et dans ce cas, cette dernière débite le compte de la banque émettrice et paie le bénéficiaire.
Soit la elle paie le bénéficiaire avant d’avoir reçu les fonds de la banque émettrice ; on dit qu’elle
effectue un paiement SBF201 car elle se réserve le droit de réclamer le remboursement des fonds au
bénéficiaire si la banque émettrice ne la rembourse pas.
Au préalable ou en concomitance, les documents sont envoyés par courrier à la Citi Turkey, la banque
émettrice.
Les documents doivent être photocopiés. Demain, en cas de constat d’anomalies par la banque
émettrice, il serait facile au niveau de la banque après avoir disposé d’une photocopie du jeu
de document, de vérifier le bien-fondé de la réserve constatée ou de la rejeter, le cas échéant.
Le nombre de documents à adresser doit être vérifié une seconde fois avec celui indiqué dans
le crédit. Peut être un exemplaire est perdu ou manquant.
Le contenu du bordereau de remise doit être aussi vérifié pour s’assurer que :
201 Généralement, cette procédure est réservée aux bons clients de la banque. Les « non-clients » ne bénéficient pas de cette
facilité sauf s’ils présentent une excellente solvabilité. En tous cas, à moins qu’elle soit banque confirmante, elle n’effectue
l’avance de fonds qu’après avoir eu la certitude que les documents ont été reconnus conformes par la banque émettrice.
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Le crédit documentaire a été ouvert et doit être confirmé. La banque émettrice l’invite, alors, à
ajouter sa confirmation. La décision résultera de l’appréciation du risque banque, risque-pays,
ainsi que de ses capacités financières à porter le risque.
Le crédit documentaire a été ouvert irrévocable avec la mention « may add » dans la rubrique
« 49 : instruction de confirmation202 ». Par conséquent, le bénéficiaire est contacté afin de
connaître son besoin. Souhaite-t-il bénéficier d’une confirmation ? Dans l’affirmative, le
niveau de la commission de confirmation203 lui est indiqué après qu’une procédure
d’approbation en interne a déjà abouti.
Le crédit a été émis irrévocable et non confirmé. Cependant, le bénéficiaire sollicite la banque
pour bénéficier d’une confirmation à l’insu de la banque émettrice.
Ainsi, la confirmation d’un crédit documentaire implique-t-il un traitement légèrement différent par
rapport à un crédit documentaire qui ne l’est pas. Bien sûr que oui, et en supposant que le cas pratique
d’ABC est un crédit documentaire confirmé par la Citi Morocco dès lors que les documents présentent
l’apparence de conformité, la Citi paie à ABC selon les délais de remboursement spécifiés dans
l’accréditif. Si le crédit était réalisable par acceptation ou par paiement différé, elle aurait aussi accepté
ou serait engagée à payer dans n jours. C’est dans le message Swift accusant réception la banque
émettrice que la Citi l’informe avoir ajouté sa confirmation. Après le paiement, la Citi envoie à la
banque émettrice le message MT 754 (Advice of Payment/Acceptance/Negotiations).
La banque émettrice doit rembourser la banque (la Citi Morocco). Cependant, si les documents ne
s’avèrent pas conformes, la banque émettrice pourra refuser de la rembourser ou pourra exiger la
restitution des fonds dans le cas où son compte aurait été débité précédemment.
Si dans le cas pratique, il était stipulé que la Citi a été autorisée de régler le bénéficiaire du montant
d’une traite (bien sûr, au cas échéant) ou des documents sous déduction des commissions et des agios
de négociation, représentant les délais de courrier nécessaires pour transmettre les documents à la
banque émettrice qui remboursera par la suite. Toutefois, le règlement sera effectué sauf bonne fin
même s’il couvre uniquement le risque de non paiement204. C’est pour éviter le risque technique qui
n’est pas couvert, en l’occurrence, que la banque n’accepte de le faire qu’après avoir vérifié que les
documents sont reconnus conformes par la banque émettrice.
L’autorisation de négociation est notifiée par la banque émettrice par message Swift MT 752
(Authorisation to Pay, Accept or Negotiate). Après que la banque a consenti l’avance au bénéficiaire,
elle émet le message MT 754 pour confirmer que la réalisation de la négociation. Pour éviter toute
redondance, notons que du point de la gestion, les cas de figure présentés ne se différencient que très
légèrement.
Enfin, cette section a permis de mettre en lumière, les aspects pratiques du crédit documentaire à
l’importation comme à l’exportation. L’émission de cet instrument, dans le cadre des transactions
internationales, apporte un niveau de sécurité satisfaisant pour les exportateurs qui sont assurés d’être
payés une fois qu’ils présentent des documents reconnus conformes. À leur opposé, les acheteurs
recherchent le même niveau de protection leur assurant, ainsi, une livraison en bonne et due forme.
C’est pourquoi, ils ont recours aux instruments bancaires de garantie et de cautionnement.
On n’entrera jamais dans la redondance en disant toujours que le commerce international comporte un
certain nombre de risques qu’il est nécessaire de se couvrir par des instruments de sécurisation. C’est
pour cette répondre à cet impératif que Citi Morocco, à l’instar des autres banques émettent des
engagements par signatures pour le compte de donneurs d’ordre. Il faut dire qu’aujourd’hui, cette
activité représente une partie importante des engagements hors-bilans de la banque.
Dans le cadre de nos missions à la Citi Morocco nous nous sommes intéressés à la aux aspects
pratiques de la mise en place et du suivi des garanties, des cautions et des lettres de crédit stand-by.
204 C’est là que réside la différence avec un crédit documentaire confirmé. La banque confirmante supporte non seulement
risque-pays, le risque de contrepartie sur la banque émettrice mais aussi le risque technique pour lequel elle est rémunéré.
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L’émission d’une caution ou d’une garantie n’entraîne pas décaissement immédiat, elle constitue pour
la banque un engagement potentiel de paiement en cas de sa mise en jeu par le bénéficiaire.
Si au moment du paiement, la situation financière du client s’est dégradée, la banque peut être amenée
à honorer son engagement sans possibilité de recouvrer les sommes transférées. Il faut que la banque
prenne à priori certaines garanties la mettant à l’abri de cette situation.
Pour maîtriser son exposition au risque, la banque a défini sa politique en matière de risque (lignes
directrices). Cette politique est ensuite déclinée en instructions pour en expliquer les modalités
pratiques aux différents acteurs de la filière risque.
Par exposition au risque de crédit, on désigne le montant de perte potentielle qu’elle porte sur un client
lorsque celui-ci est défaillant au cours de la vie du crédit. On parle ici de risque brut. Le risque brut ne
prend pas en compte les garanties qui peuvent être prises sur le client (garanties reçues). Une garantie
reçue ne réduit pas mathématiquement le risque initial. C’est un élément qui permettra à la banque de
limiter sa perte si elle est en mesure de mettre en jeu cette garantie.
Le risque client s’analyse par rapport à la nature, au montant et à la durée de l’engagement sollicité et
s’effectue à partir des documents financiers (bilan, compte d’exploitation, compte de résultat,
principaux ratios d’exploitation) ainsi que des documents relatifs à la transaction envisagée.
Les cautions et garanties relèvent de la catégorie des engagements par signature de la banque (au
même titre que les avals, les escomptes, les opérations documentaires).
Ce sont, tant pour la banque que pour le client, des engagements de hors bilan. Ce type de crédit ne
donne pas lieu à un flux de trésorerie tant que la signature de la banque n’est pas mise en jeu.
S’il est clair que la banque doit analyser avant tout les capacités du client à faire face à ses
engagements financiers (risque contrepartie « tireur »), elle ne peut pas ignorer que la bonne fin de
l’opération dépend aussi :
Dans certains cas rarissimes, la banque peut être amenée à manifester des réticences quant à
accompagner un client, et ce, pour plusieurs raisons :
Montant
Durée
Limite de crédit attribuée au client atteinte,
Manque de « visibilité » sur le pays dans lequel se déroule le marché,
Insuffisance d’éléments sur la contrepartie de l’exportateur,
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Pour la banque, le risque le plus important est celui de la mise en jeu abusive de l’engagement. Pour le
maîtriser, elle a recours à une expertise interne. Cette expertise émane de différents départements de la
banque qui, ensembles, coordonnent des actions consistant à :
Après l’étude de la demande et l’analyse du profil client, une approbation pour l’initiation de la
transaction est transmise au « trade services department ».
205 La capacité des banques à prendre des risques sur les cautions et les garanties dépend de leur capacité à structurer leur
bilan. Les banques sont soumises au respect des ratios réglementaires qui les imposent de disposer de fonds propres
suffisants pour couvrir leurs risques de crédit. Ces ratios (ratio McDonough par exemple) dits prudentiels sont préconisés
par les accords de Bâle II. Ils sont mis en place d’après un système qui repose sur la notation de la qualité des contreparties
et qui prend en compte la probabilité de leur risque de défaut. Dans ce contexte, il est probable que les entreprises les mieux
notées, c'est-à-dire celles qui présenteront un portefeuille de risques diversifiés, auront plus de facilité à convaincre les
banques de les accompagner à émettre les cautions et garanties,
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Encore appelée lettre d’engagement ou lettre d’instruction, la lettre d’ordre est le document qui
précise :
À la différence de la demande d’émission à laquelle elle est antérieure206, la lettre d’ordre n’est pas un
descriptif de l’opération mais figure le « contrat » entre la banque et le client.
Remarque : Plus précisément, la lettre d’ordre remplit pour la banque le rôle d’un « écran » destiné à
le protéger, qui se place entre l’obligation principale, le contrat, et l’acte accessoire (caution) ou
autonome (garantie à première demande) qu’il lui est demandé d’émettre. Cette précaution lui évite
d’être prenante dans les conflits qui pourraient survenir entre le client et le bénéficiaire de la garantie.
a. Le texte de l’engagement
b. Les modalités d’émission
c. La durée de l’engagement
d. Le paiement de la garantie
e. Règlement des différends entre donneur d’ordre et le bénéficiaire
f. Les modalités de paiement
g. Les frais et commissions
h. Levée de la garantie
i. Les sûretés complémentaires exigées
j. La signature de la lettre d’ordre
Nous allons les étudier dans cet exemple de lettre d’ordre pur une garantie à première demande.
Nous vous prions de vous porter garant en notre faveur dans les termes suivants :
Nous savons que la durée de l’engagement que nous vous demandons de prendre pour notre
compte et spécifiée ci-dessus peut être remise en question par le bénéficiaire ou par votre
correspondant (b) en fonction de la législation ou des pratiques locales dont nous acceptons dès à
présent les conséquences. De même, il ne sous a pas échappé que, s’agissant d’une garantie à
première demande, notre refus ou l’absence de réponse à une demande de prorogation émanant du
bénéficiaire ou de votre correspondant, entraînerait immédiatement l’exécution de l’engagement
(c).
(d) Conformément aux termes de cet engagement, vous pourrez être amenés à vous exécuter, sans
délai ni contestation possible, et sans à nous référer au préalable, à première demande qui vous
sera adressée par le bénéficiaire. En conséquence, si vous êtes appelés à payer, vous n’aurez en
aucune façon à tenir compte des objections que nous pourrions élever pour quelque motif que ce
soit contre la mise en jeu de l’engagement, à solliciter, ou à obtenir notre accord pour vous
exécuter.
206 Dans le cadre des garanties à première demande, l’instruction doit être écrite préalablement à l’émission de l’acte de
garantie car toute souplesse qui consisterait à émettre une garantie sans disposer de lettre d’ordre expose la banque au
risque de ne jamais voir la situation se régulariser et d’avoir à supporter seule le paiement de la garantie en cas d’appel. En
revanche, tout est affaire d’appréciation puisque, dès fois, la qualité de la relation de la banque et du client peut le
permettre.
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(e) Nous ferons notre affaire personnelle des suites que comporterait un tel paiement nous
abstenant de toute réclamation à votre égard.
(f) Au cas où vous seriez appelés à exécuter votre engagement vous aurez la faculté, à votre seul
choix :
- Soit d’isoler le montant de vos paiements en un compte distinct, non courant, et n’entrant pas
dans le cadre d’une lettre d’unité de compte ouvert spécialement à cet effet à notre nom dan vos
livres.
(g) – sur la commission de …% par an, calculée sur le montant maximum de l’engagement, perçue
(préciser la périodicité) et d’avance avec un minimum de perception de … qui sera appliquée à
cette opération, étant entendu que la commission sera perçue jusqu’à libération de l’engagement,
- soit par mainlevée expresse donnée à vous par le bénéficiaire ou par votre correspondant,
- sur le taux des intérêts qui seront perçus sur les paiements que vous pourriez avoir à effectuer en
exécution dudit engagement. Les intérêts seront calculés au taux en vigueur pour le décompte
périodique des intérêts des avances en compte et en suivront ses variations. Nous notons que ce
taux est actuellement de…% par …
- pour supporter tous frais, droits et honoraires afférents audit engagement y compris ceux de
l’établissement de l’acte et d’exécution, engagés par vous et vos correspondants.
(i) Pour sûreté de vos décaissements éventuels au titre de votre engagement les garanties ci-après
vous seront conférées, par acte séparé (1).
Cette garantie, libellée en devise, comporte un risque de change à notre charge, en conséquence
nous autorisons la banque :
- Soit à acheter les devises nécessaires le jour où elle devra payer, et à débiter notre compte de la
contre-valeur en Dirhams de cet achat,
- Cachet du client,
La banque peut ne pas l’exiger pas mais, afin d’éviter les erreurs et motifs d’interprétation, il est
demandé de reproduire le texte de la garantie dans lettre d’ordre ou de le joindre en annexe. Il peut
s’agir du modèle fourni par la banque, du texte fourni par l’acheteur lui-même voir même imposé par
la législation du pays.
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La lettre d’ordre indique si la garantie peut être émise directement auprès du bénéficiaire ou bien par
l’intermédiaire d’une banque locale correspondante de la banque. Lorsque la banque de l’acheteur est
également le correspondant de la banque, le suivi des transactions s’en trouve amélioré.
Dans le cas des garanties à premières demandes, la durée de l’engagement de la banque est soumise à
d’éventuelles demandes de prorogation de l’acheteur.
La banque agissant en tant que débiteur principal n’a pas à demander d’autorisation au client pour
étendre la durée de l’engagement à la demande du bénéficiaire sans avoir à le consulter (mais bien sûr
tout en l’informant) ou à se prononcer sur le bien-fondé de cette demande.
Le client doit également s’engager dans la lettre d’ordre à régler directement ses différends avec le
bénéficiaire. L’intervention de la banque ne saurait dépasser la vérification de la régularité des
conditions d’appel de la garantie.
Le client autorise la banque à débiter son compte ordinaire ou tout autre compte afin de répondre à la
demande en paiement du bénéficiaire.
Dans le cas où la garantie est libellée en devises, le client autorise la banque à débiter un compte en
devises ou à acheter les devises sur le marché des changes.
À ce sujet, le risque lité à la transaction est intégralement pris en charge par le client qui peut lui-
même se couvrir s’il l’estime nécessaire.
Le texte indique également le taux de commission applicable ainsi que la périodicité de perception. Il
est également important de noter que ces commissions sont exigibles jusqu’à la levée définitive de
l’engagement, ce qui peut poser problème lorsque la banque n’obtient pas la mainlevée formelle de
son engagement par le bénéficiaire ou par sa banque.
Le texte doit indiquer quelles sont les conditions retenues par les partenaires pour la levée de la
garantie : retour de l’acte original, levée automatique, ou levée formelle de part du bénéficiaire ou de
sa banque.
Pour garantie de ses propres obligations la banque peut être conduite à demander au client les sûretés
complémentaires vues plus haut.
La lettre d’ordre doit être signée par une personne habilitée à engager l’entreprise. il faut, en général,
que cette personne détienne un pouvoir un pouvoir de signature des cautions et garanties validé par
une décision du conseil d’administration.
Ce point est très important pour la banque car tout engagement qui ne serait pas signé par une
personne dûment habilitée à le faire, serait jugé sans effet en cas de conflit entre la banque et son
client.
Lorsque le client donneur d’ordre a dûment rédigé ou rempli la lettre d’instruction, il la parvenir
« trade services departement ». Au niveau de ce dernier, une démarche est initiée pour l’approbation
de la transaction par le « credit risk department ». si son avis est favorable, la garantie peut être émise.
En-tête de la banque
Date d’émission
Destinataire : Bénéficiaire
Référence :
FORMALITÉS D’APPEL
➢Conditions de mis en jeu par le bénéficiaire
➢Modalités de paiement par la banque
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CLAUSE DE VALIDITÉ
➢Durée de l’engagement : date, évènement, etc.
➢Exigence ou non du retour de l’acte original
S’il s’agit d’une garantie ou caution émise directement, c'est-à-dire ne nécessitant pas une
l’intervention d’une autre banque, aucun message Swift n’est transmis, seuls les documents de la
garantie sont envoyés au bénéficiaire. Par contre, s’il s’agit d’une garantie internationale ou d’une
contre-garantie, où il y’a intervention d’une banque notificatrice, un message Swift est envoyé à cette
banque.
Contexte : Le 25 Juin 2009, la Société « LM Electronics » implantée au Maroc a contracté avec une
entreprise chinoise « International Tech-engineering » pour la fourniture de matériels d’impression.
Dans le cadre de ce contrat, la société chinoise paie une avance d’un montant de 266 500,00 USD mais
pour s’assurer que LM honorera les termes et conditions du contrat, elle lui demande d’émettre une
garantie ne dépassant le montant de l’avance, en sa faveur émise par une banque locale (chinoise) de
premier rang207. Ce qui lui garantira un niveau maximum de sécurité.
Ainsi, Phillips sollicite la Citi Morocco pour l’émission d’une contre-garantie, c'est-à-dire qu’elle
donne instruction à son correspondant « China Merchants Bank » de mettre en place, sous son entière
responsabilité, la garantie en faveur du client-acheteur « International Tech-engineering ».
Voici, la lettre la garantie émise par la banque chinoise « China Merchants Bank ».
Dears sirs,
207 Il est très fréquent que le bénéficiaire demande que la garantie soit émise par une banque de premier rang. Ce critère de
qualité fait référence à la notoriété de la banque, sa capacité à tenir ses engagements et à lever les fonds nécessaires pour
soutenir son activité.
Une banque de premier rang se définit comme faisant partie des cinq premières banques d’un pays (« Top five »). Il s’agit
d’établissements qui présentent une visibilité suffisante sur le marché bancaire international pour les opérateurs bancaires et
non bancaires. Le classement résulte d’une notation des établissements effectuée par les agences internationales de notation
(Standard & Poor, Moody’s).
En raison des critères de notation, un grand nombre d’établissements sont exclus « du jeu », notamment les banques qui n’ont
pas de réseau international, les banques de petite et moyenne taille. Seules les grandes banques internationales, dotées
d’une certaine puissance financière peuvent y participer.
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Whereas Phillips Electronics, 20050, Casablanca, Morocco (hereinafter called “the principal”) has
entered into contract no. xxxxxxx dated June 25, 2009 with you, for the execution of supply of one
model web offset printing press, 4 units, 1 web with one JE-45 folder, pursuant to contract
conditions, an advance payment in the sum of Eur. 266 500.00 is to be made against advance
payment guarantee.
At the request of the principal we, China Merchants Bank Naming branch, hereby irrevocably
undertake to repay you any sum or sums not exceeding in total an amount of USD. 266 500.00 (two
hundred sixty six thousand five hundred US Dollars) upon receipt by us of your first demand in
writing and your written statement indicating our guarantee number, stating:
1) That the principal is in breach of this obligation(s) under the underlying contract, and
It is a condition for any claim and payment to be made under this guarantee that the advance payment
referred to above must have been received by the principal on this account number xxxxxx with Citi
Morocco xxxxxx, Casablanca (Morocco).
For the purpose of authentification, your written demand has to be presented to us through a bank
confirming that the signature(s) thereon are legally binding upon you.
This guarantee shall expire on august 25, 2009 at the latest consequently, any demand for payment
under it must be received by us at this office on or before that date. Otherwise, any obligations or
liabilities hereunder shall be fully and automatically discharged or released regardless of original
guarantee being retained or returned to us.
This guarantee is subject to Uniform Rules for demand guarantees ICC publication n°458.
Cet acte de garantie émis par la banque chinoise est établi postérieurement à sa réception de la contre-
garantie émise par Citi Morocco.
CITI MOROCCO
In consideration of your issuing guarantee we, Citi Morocco, hereby irrevocably and unconditionally
undertake to pay you any sum or sums not exceeding USD. 266 500,00 (two hundred sixty six
thousand five hundred US dollars) upon receipt of your first demand authentificated Swift message
stating that you have been called upon to pay under your guarantee in conformity with its terms and
conditions.
Our counter guarantee in your favor shall remain valid fifteen days beyond validity of your guarantee
i.e. until September 9, 2009.
Our liabilities and any dispute pertaining to this counter guarantee shall be construed in
accordance with and governed by the laws and regulations of the Kingdom of Morocco.
Ce texte sera transmis à la banque chinoise par message authentifié Swift MT 760 (Guarantee).
Cette garantie est intéressante, en ce qu’elle donne un exemple d’engagement soumis aux Règles
N°458 de la CCI.
208 À cette date si la bénéficiaire n’a pas entre temps fait appel à la garantie (ce qui signifie que l’exportateur a respecté les
termes et conditions du contrat) ou n’a pas demandé sa prorogation, l’acte de garantie devient caduc. Dans certains cas, le
retour de l’acte original pour annulation, ou la mainlevée du bénéficiaire est nécessaire pour faire tomber la garantie (voir
infra).
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On pourra toutefois noter qu’elle ne stipule malheureusement pas qu’elle est elle-même soumise aux
règles n°458. Or, cela ne va pas de soi puisque la contre-garantie est par essence un engagement
indépendant de la garantie principale. ( en exigeant que la contre-garantie soit régie par la loi du pays
ou elle opère, la banque contre-garante est mieux protégée et peut garder des recours dans sa propre
juridiction et selon son propre droit).
Après la mise en place de la garantie, un dossier y relatif est ouvert, référencé et bien conservé. Ce
dossier permet en effet de suivre la garantie au fil du contrat.
Mais il est nécessaire dès fois au fur et à mesure de l’exécution du contrat de procéder à des
modifications du libellé de ses clauses, des réductions ou augmentations de son montant, l’extension
de sa durée de validité ou, enfin à l’extinction de la garantie par la réception d’une mainlevée.
En se référant à notre cas pratique n°6, le 26 août une lettre d’amendement est envoyée par LM au
« trade services dept. » de la Citi après s’être consulté avec son partenaire chinois. Dans cette lettre, il
est stipulé que la date d’expiration de la garantie doit être reportée jusqu’au 15 septembre 2009.
Cet amendement sera communiqué par le suivant un message Swift MT 767 (Guarantee
Amendment) à China Merchants Bank.
La banque peut émettre un nouvel acte destiné à ne couvrir que l’avenant ou bien établir un
amendement à son acte initial pour en augmenter le montant. Cette solution est préférable pour le
donneur d’ordre dans la mesure où elle limite ainsi les frais encourus.
L’émission d’un nouvel acte ne se justifierait que dans le cas où l’avenant au contrat porterait sur des
prestations de nature totalement différentes de celles du contrat initial et où le libellé du texte de
l’engagement devrait alors être reconsidéré entièrement.
En effet, cette dernière est réductible au fur et à mesure des expéditions. Deux cas se présentent alors,
en fonction des termes de l’engagement.
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▪ Réductions automatiques
La banque va émettre sur instruction de son client une garantie directe avec clause de réduction
conforme aux spécifications du contrat :
L’exportateur dès qu’il a réalisé une partie de ses livraisons et qu’il dispose du document qui l’atteste,
transmet une demande de réduction à la banque :
Exemple de modification
La Citi qui avait émis une garantie devant se réduire automatiquement, reçoit du bénéficiaire les
documents pour la réduction de l’encours.
Dans le cas d’une garantie indirecte, la Citi, banque contre-garante avise son correspondant par
message Swift, celui-ci, dès réception, émettra l’amendement pour l’adresser au bénéficiaire. À
compter de ce moment, l’encours de risque de l’exportateur sera réduit dans les livres de la banque et
les commissions tiendront compte de ce nouvel encours dès la prochaine perception.
L’acte initial peut stipuler une possibilité de réduction sans en prévoir les modalités ou bien ne pas en
comporter du tout. Dans ce cas, il n’est pas pour autant impossible de les obtenir, cependant, elles
seront soumises à l’accord préalable su bénéficiaire et ne seront effectivement prises en compte par la
banque qu’à réception de l’accord.
Là encore, en d’émission indirecte, c’est la banque locale qui se chargera, à la demande de la banque
contre-garante, d’obtenir l’assentiment du bénéficiaire.
Quoiqu’il en soit, l’émission d’une garantie ou même les éventuels amendements donnent lieu à la
perception de commissions pour la banque.
Remarque : Contrairement aux idées reçues, il ne s’agit donc pas de la rémunération d’un risque pris
sur le pays de l’acheteur ou du risque pris sur le bénéficiaire. Aucun de ces deux éléments de risque
n’est compris dans la rémunération de la banque
Une commission calculée par la banque sur la base d’un coût standard qui est de l’ordre de 1
% l’an. Toutefois, ce taux est négociable et peut varier d’une entreprise à l’autre en fonction
de la qualité de la contrepartie, du montant de l’opération et des garanties proposées (la
fourchette allant de 0,5 % l’an à 1,5 %) ;
Des frais fixes d’établissement d’acte et de frais divers engagés, notamment les frais de
transmission, qui dans ce type d’opération peuvent atteindre des montants importants.
L’entreprise, engagée dans un processus industriel souvent lourd, souhaiterait que les frais liés à
l’émission des garanties soient perçus lors de l’entrée en vigueur des garanties (entrée en force
juridique).
▪ Fin : De même, la fin de perception des commissions d’engagement n’est pas en parfaite
synchronisation avec la fin des obligations contractuelles du vendeur. Elle dépend des conditions de
levée et de validité de la garantie, soit par une clause de levée automatique ou, de manière imprécise,
par une levée formelle de la part du bénéficiaire ou de sa banque.
1.2. La mainlevée
Un engagement tombe en fonction des conditions de mainlevée qui ont été stipulées dans l’acte et tout
comme pour les réductions. Durant l’émission, deux cas peuvent alors se présenter :
Soit que la garantie comporte une date butoir 209: la mainlevée automatique
Soit que la garantie est réputée être « open-ended » : la mainlevée est non automatique.
Le texte comporte une date butoir, cette date est atteinte sans que le donneur d’ordre ou le
bénéficiaire n’en ait demandé la prorogation et sans qu’il y’ait eu appel en paiement.
Le texte prévoit que l’engagement se réduise au fur et à mesure de l’exécution du marché et
son montant a ainsi été progressivement ramené à zéro.
La mainlevée est subordonnée à la présentation d’un ou de plusieurs documents à la banque
(PV de réception), ce document a été fourni.
209 En pratique, les garanties comportant une date butoir sont classées en ordre chronologique suivant leur date d’extinction.
Cela permet de suivre et de préparer les mainlevées. Pour les garanties « open-ended », les dossiers sont conservés jusqu’à
réception de la mainlevée ou le retour de l’acte.
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Dans tous les cas de figure, les conditions figurant dans le texte ayant été réalisées, l’engagement
tombe sans autre formalité que la simple information au bénéficiaire, que l’acte soit direct ou indirect
(ou du moins, dans ce dernier cas, si la contre-garantie donnée à la banque locale n’était pas plus
contraignante que les termes de l’acte principal lui-même).
Il faudra alors solliciter la mainlevée et attendre soit le retour de l’acte, ou une lettre d’engagement par
le bénéficiaire, ou bien encore la confirmation de l’annulation par la banque locale.
Toujours dans le cas pratique, si LM respecte les termes et conditions de son contrat avec la société
chinoise. Par conséquent, elle en informe Citi qui prend immédiatement contact avec la banque
garante (China Merchants Bank) en envoyant un message Swift MT 768 MT (Advice of Reduction or
Release) ou un message format libre MT 799 (Free format) afin que cette dernière obtienne du client
la mainlevée.
La demande de mainlevée revêt le plus souvent la forme suivante :
Destinataires :
79) Texte :
Concerns …………………………….
Y/Performance Bond PG8761234
For USD 266 500,00
F/O: International Tech-engineering
B/O: LM Electronics
Our Counter Guarantee 593294920
Our client informs us that he has fulfilled totality his contractual obligations. Consequently, please
contact the beneficiary to obtain cancellation of your guarantee. We are awaiting your
authenticated message releasing us from all liabilities towards yourselves.
Il peut se passer beaucoup de temps avant que ces démarches aboutissent, du fait de la longueur des
circuits administratifs ou de la simple négligence du bénéficiaire ou de sa volonté de maintenir
abusivement en force des engagements qui n’ont pas lieu d’être. Mais une fois que la procédure
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aboutit, la banque garante aura obtenu la mainlevée et communique par message Swift MT 768
(Acknowledgement of a Guarantee).
En revanche, il arrive que le donneur d’ordre ne respecte pas les termes du contrat ou que le
bénéficiaire évoque abusivement des manquements non fondés par rapport au contrat. Dans ces cas, la
garantie risque tout simplement d’être mise en jeu. Ainsi, la banque garante sera obligée de payer le
bénéficiaire, la banque contre-garante de la rembourser avant de faire recours son donneur d’ordre.
Théoriquement, la mise en jeu ne devrait intervenir que dans les contextes suivants :
De son point de vue, cette obligation se justifie doublement. D’une part, parce que sa crédibilité, sa
réputation sur le plan international et sa signature sont en jeu. Qu’elle confiance pourrait-on accorder à
une banque qui se soustrairait à ses engagements dès que le risque se réalise ? Elle risquerait purement
et simplement d’être boycottée dans le pays du bénéficiaire, surtout si elle a utilisé un correspondant
local pour l’émission. D’autre part, ayant souscrit un engagement indépendant et principal, elle ne peut
bénéficier d’aucun moyen pour discuter le bien-fondé de l’appel. Elle ne veut et ne peut être juge et
partie, et refuse donc de se retrouver impliquée dans un litige entre le donneur d’ordre et le
bénéficiaire.
Cependant, du point de vue purement commercial, il ne faut pas oublier que la banque se doit de
préserver au mieux les intérêts de son client. Il n’est pas à exclure que celui-ci, invoquant des motifs
que la banque ne peut, ni ne doit vérifier, exerce une certaine pression afin qu’elle retarde ou refuse le
paiement au bénéficiaire. Par ailleurs, il se peut qu’elle soit réellement en présence d’un appel abusif
ou frauduleux émanant du bénéficiaire.
Qu’elle est en possession des documents prévus dans la garantie, si celle-ci est documentaire
et en vérifier la conformité apparente,
Que le montant de l’appel n’excède pas l’encours résiduel de la garantie à la date d’appel
(c'est-à-dire après réductions éventuelles intervenues)
C’est à la demande locale qu’il incombe de vérifier que l’appel du bénéficiaire est conforme aux
termes et conditions de l’acte avant de transmettre une demande en paiement à la banque contre-
garante. Cette dernière n’aura qu’à s’assurer que l’appel qu’elle reçoit de son correspondant est
strictement conforme à contre-garantie qu’elle lui a octroyée. Elle vérifiera notamment que l’appel :
Bien souvent, dans le cadre de garanties à premières demande, l’appel en paiement est très laconique.
Pour exemple, est repris ci-dessous un message de mise en jeu (exemple du cas pratique) :
Reçu le 05/08/09 à 10 h 54
< 2:O7991154050416CMSYSYDAAHA173733496770504161054N
Ref. your counters guarantee. Please credit our head office account held with you the full amount
USD 266 500,00 of the captioned guarantee under authenticated Msg confirmation to us and to our
H.O being delay penalty.
Ce devoir d’intervention s’impose à deux titres : d’une part, du fait des relations qui la lient au client
et, d’autre part, pour permettre à ce dernier d’intervenir auprès du bénéficiaire, ou de préparer des
moyens de défense éventuels.
Ce sont différentes phases qui résument la gestion des garanties bancaires à la Citi. Un traitement
particulier sera réservé aux lettres de crédit stand-by, un instrument qui, du fait de sa parfaite
adaptabilité à une hétérogénéité de situations et de son coût moindre par rapport au crédit
documentaire, séduit de plus en plus d’entreprises dans le monde et particulièrement au Maroc. Pour
cela, elle occupe une place importante dans les produits gérés par le « trade services department ».
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Dans ces opérations, c’est le « trade services dept. » qui se charge la gestion de l’initiation au
dénouement. En fait, au vu des procédures, la gestion des LSCB n’est pas très différente des garanties
et des crédits documentaires. C’est pour cette raison que nous allons seulement nous appesantir sur les
aspects particuliers de la gestion de cet instrument.
1. L’émission de la LCSB
La procédure d’émission d’une lettre de crédit stand-by est similaire à celle du crédit documentaire et
des autres types de garantie. D’ailleurs, certaines banques fournissent le même formulaire
d’instructions qu’il s’agisse d’une demande d’émission de crédit documentaire, de lettre de crédit
stand-by, de la garantie ou de la caution. De surcroît, les règles uniformes qui régissent les crédits
documentaires, les garanties à première demande sont aussi applicables aux lettres de crédit stand-by.
Lorsqu’un donneur d’ordre désire mettre en place une garantie par LCSB, il doit satisfaire des
conditions analogues à celles requises par la banque en matière d’engagements par signature (ligne de
crédit, niveau du risque acceptable...). Si toutes les conditions fixées sont remplies, la banque émet la
LCSB suivant les conditions stipulées dans la lettre d’instruction. Ces conditions, en vertu desquelles
la banque émet à la demande du donneur d’ordre (généralement le vendeur), proviennent du texte
librement négocié entre lui et son partenaire (généralement un acheteur).
Les textes sont adoptés en fonction de la nature de la LSCB à émettre. Ci-après, se trouve le modèle
typique du contenu d’une LCSB. Elle se décompose en 5 voire 6 parties :
1 – Le préambule210
D’un effet à vue ou à terme par exemple (cette pratique n’est pas systématique) ;
210 Le préambule n’est pas toujours présent dans le corps de la LSCB. Du fait qu’il rappelle le lien contractuel entre le
vendeur et l’acheteur, la banque n’est pas tenue de s’y intéresser à moins que cela soit nécessaire.
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– L’entrée en vigueur d’une LCSB peut être conditionnée par un évènement ou une
performance211.
– La LCSB est valable jusqu’à une date précise et unique. Au-delà de cette date, l’engagement est
nul. Le bénéficiaire n’est plus en mesure d’appeler l’engagement.
5 – Conditions spéciales
Ces conditions résultent de la négociation entre acheteur et vendeur. Elles diffèrent selon les
obligations des parties.
La LCSB peut être soumise aux Règles et Usances des Crédits Documentaires, Publication n°600
ou aux règles ISP 98 ou aux URDG. Cette simple référence place l’acte dans le contexte quasi
universel du fonctionnement et du règlement des litiges édicté par ces règles.
Notons que le texte peut être librement négocié par les partenaires. En plus de cela les secteurs
d’activité dans lesquelles évoluent les partenaires peuvent influencer le modèle de texte à adopter.
Pour cette raison, il existe plusieurs variantes de texte de Lettre de crédit stand-by, nous en
présenterons une d’après le cas pratique ci-dessous.
Contexte : Une entreprise marocaine importe du matériel portuaire de la Hollande. Après l’utilisation
du crédit documentaire pendant plus de dix ans, les partenaires ont décidé de travailler en « open
account » sous couvert d’une LCSB212.
Date: ____/____/_________
We hereby issue our irrevocable stand-by letter of credit n°XXX in favour of Dutch supplier for an
amount not exceeding the aggregate sum of EUR 938 000 (nine hundred thirty eight thousand euros)
valid until 01/10/2009 at your counters in Amsterdam available by beneficiary’s draft at sight drawn
on you, marked drawn under irrevocable stand-by letter of credit n°XXXX dated ../…/20_ issued by
Citi Morocco.
211 Par exemple, la mise en place d’un instrument de paiement (l’ouverture d’une lettre de crédit documentaire) ; dans ce
cas, tant que l’instrument de paiement n’est pas réceptionné par le vendeur, la garantie n’a pas d’effets juridiques. Il s’agit
d’une clause usuelle en matière de garantie de performance. Pour une LCSB de restitution d’acompte, l’entrée en vigueur
se situera à la réception de l’acompte, de même que pour une LCSB de dispense de retenue de garantie, l’entrée en vigueur
sera liée au dernier terme de paiement, jusqu’à 100 % du montant total du contrat.
212 Étant donné que l’ « open account » (le compte ouvert) est une modalité de paiement très risqué pour l’exportateur
puisqu’il envoie le matériel avant de se faire payer, la mise en place d’une LSCB d’indemnisation par l’acheteur permet
d’annihiler entièrement le risque de non-paiement. La raison est que dès qu’il y’a constat de non-paiement, l’exportateur
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commodity consisting of “trucks and spare parts” have been shipped and delivered to them
in compliance with said agreement.
2. Copy of invoice evidencing the value of the goods shipped.
3. Copy of the bill of lading.
Special conditions:
All banking charges and commissions outside Morocco are for beneficiary’s account and must be
collected from them before confirming this credit to them.
Amount claimed less than the amount of related invoice is acceptable.
Documents required under this credit must be sent to us in one lot by courier DHL or similar.
We hereby engage ourselves irrevocably to pay the amount claimed value five banking days after
receipt by us of your tested telex/Swift on date of negotiation, confirming that the documents
presented under this stand-by letter of credit have been complied with the credit terms and conditions.
Any payment made by us in respect of any claim hereunder shall reduce the amount of this stand-by
letter of credit currently. The amount of this stand-by letter of credit is renewed up on applicant’s
instructions through us once it is fully utilized provided that it is within credit validity.
Best regards
Après que ce texte a été préparé, un message Swift est envoyé à la banque notificatrice. Le message
d’émission d’une lettre de crédit stand-by peut être envoyé soit au format MT 700 (Documentary
credit)213 soit au format le format MT 760 (Guarantee/Standby LC).
Remarque : cette lettre de crédit stand-by ne fait pas référence à aucun corps de règles. Néanmoins,
l’attention de la banque émettrice et/ou notificatrice doit être attiré par cette omission. Une fois
qu’elles choisissent de la soumettre à un corps de règles, l’ajout ou modification sera effectué sur la
base d’un amendement.
1. L’amendement de la LCSB
La procédure d’amendement d’une LSCB obéit à la même que celle du crédit documentaire ou de la
garantie documentaire.
Voyons dans ce cas pratique, le différent amendement apporté dans le cadre la lettre de crédit stand-by
présentée.
▪ Premier amendement
Motif invoqué : La mention en italique est inacceptable pour le bénéficiaire. En effet, en cas de tirage
de la LCSB, elle ne sera renouvelée qu’après instructions du donneur d’ordre.
Le renouvellement à l’initiative de l’acheteur est pénalisant pour le bénéficiaire qui demande ainsi
l’incorporation de la mention renouvellement automatique (comportant des exigences documentaires
assez réduites.
L’amendement est envoyé à la banque émettrice par message Swift comme suit :
Att: Trade-DEPT
213 Dans ce cas, il faut bien mentionner, dans le champ 40A (Form of documentary credit), « lettre de crédit stand-by ».
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Please – delete the following paragraph: “the amount of this stand-by L/C is renewed upon
applicant’s instructions through us once it is fully utilized provided that it is within credit validity”
“the amount of this stand-by L/C is renewed automatically once it is fully utilized provided that it
is within credit validity”.
Otherwise unchanged.
Best regards
▪ Second amendement
Motif invoqué : La banque notificatrice a constaté que la SLBC ne faisait pas référence à des corps de
règles.
Ainsi, la banque choisi de soumettre cette LCSB aux RPIS 98, même si cette solution est inhabituelle
au Maroc où les banques émettent assez peu fréquemment la lettre de crédit stand-by. Elle
communique l’amendement par message Swift à la banque notificatrice.
We refer to our stand-by L/C nr for EUR 938.000,00. Please add the following: “this stand-by
letter of credit is subject to ISP 98, ICC Publication nr 590 otherwise unchanged”.
À coté des amendements, il peut bien arriver, mais dans des cas rares, que la lette de crédit stand-by
soit mise en jeu par le bénéficiaire.
Revenons au cas pratique n°7, imaginons que l’importateur n’a pas payé le matériel reçu de
l’exportateur hollandais et que ce dernier décide de mettre en jeu la lettre de crédit stand-by.
Pour ce faire, il envoie, en plus, des copies des factures et du B/L : une attestation de non-paiement et
une demande de paiement.
“EXPORTATEUR” à la CITI
REQUEST OF PAYMENT
Concerns: partial drawing of the stand-by letter of credit : SBLC n°12345678 opened for EUR
938 000 (nine hundred thirty eight thousand euros) by order of Customer, SMM at CASBLANCA.
We, Exporter Co, located… represented by Mr … duly empowered as signatory of the letter, do
state that:
We have effected the delivery of the goods in conformity with the contract and we have not
received the payment from our buyer SMM at CASBLANCA, for the amount of 938 000 euros
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corresponding to the balance of the amount invoiced by us, within 90 days from the last day in the
month in which the goods were delivered.
Signature
“EXPORTATEUR” à la CITI
Tél :
Fax :
Objet : lettre de crédit stand-by émise par Citi Morocco, le 30 juin 2009, en faveur de l’Exportateur
d’ordre de l’Acheteur au Maroc pour un montant de 938 000 euros, validité 01 Octobre 2009.
Messieurs,
La mise en jeu de la LCSB, oblige ainsi la banque à payer le bénéficiaire. Quant à la procédure de
paiement, elle est la même que celle suivie lors d’un paiement d’une garantie ou d’un crédit
documentaire.
En outre, du fait que la LCSB de la similarité des procédures suivie dans la gestion de la lettre de
crédit stand-by par rapports aux autres type de garantie et aux crédits documentaires, nous n’allons pas
revenir sur certains aspects : la perception des commissions, la gestion des mainlevées, etc.
Les circonstances qui motivent l’émission des cautions bancaires sont multiples. Elles sont destinées à
satisfaire les besoins spécifiques mais diversifiés de la clientèle. Ainsi, on peut classifier les cautions
en trois grandes catégories : les cautions administratives (dans le cadre de marchés publics), les
cautions en faveur de la douane (pour le dénouement des opérations d’importation ou d’exportation) et
les cautions diverses (aval d’effets de commerce, lettre de garantie pour absence de connaissement…).
L’émission de caution est sujette à une demande du client auprès de la banque suivie d’une
autorisation émanant du « credit risk dept. » une fois qu’elle a évalué le risque. La procédure à suivre
est souvent plus souple que celle de la garantie documentaire puisqu’elle exige moins de documents à
fournir par le demandeur. Si la demande de la caution bancaire est autorisée, le « trade department »
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procède à l’émission de ladite caution. Celle-ci est par la suite classée dans des dossiers suivant leur
nature et suivant leur durée (durée déterminée ou durée indéterminée).
Ainsi, l’aval est défini comme étant une garantie donnée par une banque de payer un effet de
commerce échu. Auquel cas, il est sûr que le tireur sera payé, même si, entre temps, le tiré tombe en
faillite et ne dispose plus de la provision nécessaire pour rembourser la banque
Il est exprimé par les mots « bon pour aval ». En fait, l’aval sur la lettre de change est pratiquement
plus fréquent que celui sur les billets à ordre ou sur les chèques. L’utilisation de l’aval concerne
essentiellement de transactions commerciales effectives. Ces transactions peuvent couvrir aussi bien
les opérations locales que celles relatives au commerce extérieur, plus particulièrement en matière
d’importation. C’est ce qui amène la Citi à donner des avals en dirhams ou en devises.
L’aval en devises est donné dans le cadre des opérations d’importation plus particulièrement avec celle
où la remise documentaire contre acceptation et aval est la modalité de paiement choisie. Dans ce cas,
la banque veille à l’observation de certaines exigences afin de s’y plier. Il s’agit, avant d’émettre l’acte
de l’aval, de :
De la même manière, lorsque la banque est sollicitée pour émettre un aval en dirhams, elle apprécie le
risque après s’être assurée que le demandeur dispose d’une ligne de facilité pouvant couvrir le montant
de l’aval.
Lorsque l’aval est mis en place, un dossier est ouvert pour le suivi jusqu’à l’échéance à la date de
laquelle un ordre de crédit du compte du tireur est émis par la banque. Par la suite la banque débite le
compte du client pour rentrer dans ses fonds.
C’est pour bénéficier de ces régimes que les opérateurs aient recours à la Citi pour la délivrance d’une
caution. Cette délivrance appelle une attention particulière de par la banque puisqu’elle est le fruit
d’une appréciation du risque214 par le « credit risk dept. », d’un contrôle rigoureux et d’une vérification
minutieuse des documents-support par le « trade services department ». Ces documents reposent sur la
déclaration douanière elle-même. Il s’agit d’un document unique (DUM) constitué de cases dont
certaines sont réservées au déclarant, d’autres aux services douaniers et une à la banque qui se porte
caution. Si la procédure de demande de caution par un client aboutit, la case réservée à la banque est
signée et cachetée par la personne habilité dans la banque avec l’indication « Bon pour caution ».
Mais avant la signature, la vérification de certaines mentions contenues dans la déclaration est
obligatoire (nature du régime douanier, numéro de nomenclature de la marchandise, la valeur de la
marchandise… C’est grâce à cela que le calcul du montant sur lequel aura porté l’engagement de la
banque est déterminé.
Pour procéder au calcul des droits et taxes, on se base sur la liste des taux tarifaires de la douane et de
la nomenclature générale des produits accessible depuis le site de la Douane215. Le calcul se fait de la
manière suivante : on prend la valeur de la marchandise qu’on multiplie par le taux cumulé216 (selon le
numéro de la nomenclature).
TVA : 20 % :
À calculer sur valeur marchandise majorée des taux de droit et prélèvement fiscal, soit :
Le montant de 27 900,00 Dhs représente les droits et taxes. C’est le montant qui constituera le montant
de la caution.
Quant aux cautions administratives (cautions provisoires, cautions définitives, cautions de restitution
d’acompte, les cautions de retenue de garantie) délivrées par la banque à l’occasion de l’exécution des
marchés publics ou bien des marchés privés pour des opérations locales ou internationales le
traitement n’est pas différent des aux garanties217.
214 En signant ce type de caution, la banque s’expose à des risques considérables. Ces risques sont d’autant plus importants
que le montant qu’elle risque de payer pourrait dépasser de très loin celui initialement enregistré. Par exemple, dans le cas
de l’admission temporaire l’abus du régime (vente, cession ou substitution de marchandises constatées en cours
d’admission ou après l’expiration des délais impartis pour l’exportation ou la mise en produit en entrepôt des produits
compensateurs, selon le code des douanes) est considéré comme une infraction de 6ème classe pouvant aller jusqu’au triple
du droit d’entrée.
215 Adresse : www.adii.ma
216 Par taux cumulé, on entend taux de base assorti du prélèvement fiscal et de la taxe sur la valeur ajoutée.
217 Voir supra.
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Après avoir exposé les pratiques relatives aux opérations d’engagement par signature, il importe,
maintenant, de passer à la dernière partie de ce chapitre consacrée à la gestion du portefeuille des
effets de change. Une mission plutôt secondaire mais qui revêt d’une grande importance.
Elle entre dans l’activité de gestion de trésorerie (cash management) de la banque qui assure soit la
position de banque remettante soit la position de banque domiciliataire. Étant banque remettante, le
bénéficiaire (tireur ou client remettant) y dispose un compte ouvert qui sera crédité une fois que l’effet
de change est « télécompensé » (c’est la banque qui transmet la lettre de change). Or, étant banque
domiciliataire, le client tiré (redevable d’une somme en contrepartie d’une transaction commerciale) y
dispose un compte ouvert qui sera débité une fois que l’effet de change est « télécompensé » (c’est la
banque qui reçoit la lettre de change à payer).
Avant, la compensation au Maroc s’effectuait entièrement par procédé d’échanges physiques, c'est-à-
dire que chaque établissement bancaire (remettant et/ou domiciliataire) devrait nécessairement se faire
représenter, lors des jours ouvrables, par une personne munie du portefeuille des effets échus à la
chambre de compensation. Ce qui allongeait les délais de règlement.
Aujourd’hui, avec les projets de modernisation et de sécurisation des moyens et systèmes de paiement
au Maroc, entrepris sous la houlette de la Bank-al-Maghrib218 et l’ASIMT219 (Association pour un
Système Interbancaire Marocain de Télécompensation) les lettres de change sont traitées de manière
dématérialisée via le SIMT (Système Interbancaire Marocain de Télécompensation) qui centralise les
échanges.
Remarque : même si le Maroc s’est engagé dans la voie de la dématérialisation, la lettre de change
repose toujours sur le papier, seule la compensation est à ce jour informatisée. Contrairement en
France où il existe ce qu’on appelle la lettre de change relevé (LCR). La LCR reprend toutes les
informations obligatoires des lettres de change et des billets à ordre classiques : ils peuvent être créés
ou non sur support papier, mais ne sont transférés que sur support magnétique (disquettes, bandes
magnétiques, télétransmission) aux banques qui se chargent de leur encaissement.
Le débiteur ne reçoit plus, après paiement, la lettre de change portant la mention « acquitté » ou toute
autre formule attestant du paiement (donc du débit en compte) : seul l'extrait bancaire fourni
périodiquement donne preuve qu'il a réglé sa dette en bonne et due forme et à l'échéance prévue.
L'avantage de cette « non-circulation de documents sur papier » est de réduire les coûts de gestion des
établissements bancaires (coûts répercutés sur leurs clients).
Il existe toutefois un inconvénient : dans le cas où une LCR aurait été directement créée sur support
magnétique, il n'y a pas de possibilité de faire établir immédiatement un protêt en cas de non-
paiement. Il faut créer au préalable le support papier de la LCR en question, avant de demander à un
huissier d'intervenir220.
En revenant sur les aspects pratiques de la gestion des effets de change, la procédure peut être
résumée comme suit :
218 La Banque centrale a dans le cadre des procédures de télécompensation des effets de change la qualité de participant, en
tant que émetteur et récepteur de flux, et la qualité d’agent de règlement, en tant que gestionnaire du SRBM (Système des
Règlements Bruts du Maroc) et teneur de compte des adhérents de l’ASIMT.
219 L’Association pour un Système Interbancaire Marocain de Télécompensation est chargée de l’administration, de la
gestion technique et de l’évolution du Système Interbancaire Marocain de Télécompensation (SIMT). Elle regroupe les
établissements bancaires adhérents (Bank-Al-Maghrib, Banques, Trésorerie Générale du Royaume et Poste Maroc).
220 Jean-Marc Béguin & Arnaud Bernard, op. cit, p.62.
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Afin de nous réduire à l’essentiel, nous allons nous focaliser sur les aspects techniques liés à la
télécompensation.
A. La préparation à la télécompensation
Avant de d’entrer dans la phase de préparation proprement dit, il est nécessaire de rappeler les
caractéristiques techniques du modèle de la lettre de change normalisée221 (voir annexe 12). Ce modèle
doit contenir des mentions obligatoires comportant :
221 Ces caractéristiques sont définies par Bank-Al-Magrib dans la circulaire n°D20/G/7 et LC41/DOM/07.
222 Le marquage magnétique comporte de droite vers la gauche cinq zones : le montant, la clé de contrôle, les références du
compte, les codes interbancaires et le numéro de la lettre de change.
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L’ordre de paiement donné par le débiteur tiré à sa banque domiciliataire (zone 17). Cette zone
doit comporter les mentions suivantes :
– « Ordre de paiement »,
– « veuillez régler à l’échéance, par débit de mon compte, le montant de cette lettre de
change à l’ordre du bénéficiaire »
– la signature et cachet du tiré, le cas échéant.
La lettre de change qui ne contient pas l’une des énonciations obligatoires est réputée non valable mais
elle peut être considérée comme un titre ordinaire (reconnaissance de dette civile). La lettre de change
dont l’échéance n’est pas indiquée est considérée comme payable à vue.
C’est par la suite que les fichiers d’échange sont préparés. Les fichiers d’échange sont constitués des
données électroniques et des images des lettres de change. Les images sont obtenues par numérisation
en recto verso de chaque lettre de change à l’aide d’une machine et d’un logiciel de restitution
d’images. Les deux fichiers images lettres de change et données électroniquess sont ensuite rapprochés
pour s’assurer que chaque image correspond bien à une seule opération. À l’issue de cette opération,
les échanges avec le SIMT sont initialisés.
À la fin de l’envoi, c’est la procédure d’archivage physique des lettres de change en vue de les
conserver pour des besoins ultérieurs éventuels (cas d’impayés, de rejets, de restitution…).
223 Les remises-aller sont des images « lettres de change » et données électroniques associées à l’établissement
domiciliataire lors d’une journée d’échange de l’établissement remettant via le SIMT. Il y’a à l’opposé des remises-aller,
les remises-retour qui sont les images et les données électroniques associées reçues par l’établissement domiciliataire.
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Avant l’émission de
la remise aller
Réception et
contrôle des
remises
Préparationdes
fichiersd’échange
Numérisation des
lettresde change
Transfert des
Remise aller
remises-aller
Pour la compensation proprement dite, elle débute à l’heure d’ouverture fixée par l’ASIMT. À cette
heure, le SIMT reçoit les différentes remises-aller envoyées par les participants. Il effectue le contrôle
relatif aux structures de données définies pour l’échange (validité des dates de présentation,
rapprochement entre données électroniques et données sur les images). Par la suite, il envoie un accusé
de réception signifiant l’acceptation et/ou les rejets de la remise en précisant les motifs de rejets.
Cette opération sera succédée par le tri et le routage des images des lettres de change aux
établissements destinataires. À la fin de la période d’échange des remises-aller, le SIMT procède au
traitement de compensation et de règlement et génère et adresse à la banque : les remises retour, les
synthèses aller et retour et la synthèse des règlements. Aussi, il établit et adresse une remise de
règlement à Bank-Al-Maghrib pour imputer les soldes comptables nets sur les comptes de tous les
participants.
Comme l’heure d’ouverture est fixée par le SIMT, de la même façon, l’heure de clôture l’est aussi. À
la clôture de la journée d’échange :
Une remise retour est envoyée à la banque (domiciliataire) pour déclencher le traitement du
sort.
Une demande de règlement est envoyée à Bank-Al-Maghrib via SRBM, contenant les
positions des participants à l’issue de la journée de compensation, y compris les rejets relatifs
aux présentations de la veille.
La concordance ente le montant en chiffres sur les données électroniques et celui en lettres sur
l’image.
La concordance du RIB224 du tiré figurant sur l’image et celui figurant sur les données
électroniques.
Après le contrôle, la banque peut rejeter l’opération dans les cas suivant :
Image illisible,
Présomption de fraude,
Date d’échéance incohérente
Incohérence du montant ou du numéro de la lettre de change.
Absence d’image
Lettre de change déjà réglée ;
Lettre de change libellée dans une autre monnaie que le Dirham ;
Signature non-conforme du tiré ;
Absence de la signature du tiré sur ordre de paiement ;
Non indication du montant de la lettre de change ;
Ratures et surcharges non approuvées par le tiré ;
Lettre de change frappée d’opposition pour perte ;
Lettre de change d’opposition pour vol ;
Lettre de change d’opposition pour redressement judiciaire du porteur ;
Lettre de change d’opposition pour liquidation judiciaire du porteur ;
Lettre de change d’opposition d’une voie d’exécution forcé (saisie, avis à tiers détenteur ou
autres) ;
Compte clôturé ;
Absence ou insuffisance de la provision ;
Endos irrégulier ;
Non-conformité entre données électroniques et les informations figurant sur l’image « lettre de
change » ;
Absence de compte ;
Lettre de change présentée avant terme ;
Lettre de change présentée doublement la même journée ;
Lettre de change déjà réglée.
224 RIB ou Relevé d’Identité Bancaire est le garant de l’exactitude des coordonnées bancaires d’un client. Il est composé de
24 caractères : code banque (3), code ville (3), numéro de compte (16) et clé RIB (2).
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Ces divers motifs de rejets amènent le remettant à transmettre les lettres de changes concernées avec
ses nouvelles remises-aller au jour d’ouverture suivant. En plus de cela, il est tenu de produire une
attestation de refus de paiement.
Dans le cas d’illisibilité des images, de présomption de fraude ou d’un rejet pour motifs mentionnés
ci-dessus, les lettres de change concernées sont échangées physiquement, c'est-à-dire de siège à siège.
Au terme de ce chapitre, il est à rappeler que nous avons abordé avec une approche pragmatique, les
modalités de paiement comme la remise documentaire et le crédit documentaire ainsi que les outils de
sécurisation fréquemment utilisés par les acheteurs comme les garanties et lettres de crédit stand-by.
Avec des cas pratiques à l’appui, nous avons pu décrire les techniques de gestion de ces instruments
dans un cadre professionnel.
Ces techniques sont présentées selon des procédures classiques, c'est-à-dire qu’elles ne tiennent pas en
compte les alternatives ou les solutions issues de la dématérialisation. C’est ce qui nous amène à
consacrer notre dernier chapitre à la présentation de l’approche dématérialisée de la gestion de ces
opérations bancaires à partir d’une plateforme e-banking.
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Or, depuis longtemps, les opérations connexes au commerce international sont matérialisées par des
supports en papier dont la gestion administrative est souvent jugée plus coûteuse. De multiples raisons
sont avancées par les professionnels et les praticiens qui interviennent dans ce processus :
Face à cette donne, la supplantation du papier par l’électronique s’avère plus que nécessaire. Ainsi,
sous l’impulsion d’entités gouvernementales (douanes, par exemple), d’organismes coopératifs
(Swift, Bolero…) et d’acteurs privés (entités de tiers-confiance comme Tradecard…), des initiatives
de dématérialisation des échanges documentaires en matière de commerce international ne cessent de
faire école dans beaucoup de pays développés, émergents voire en développement. Dans cette voie,
les opérations de paiement sont un axe privilégié : même si elles ne représentent pour la plupart
qu’une infime séquence dans les activités du processus du commerce extérieur ; dans un système
dématérialisé, elles redéfinissent une nouvelle configuration de la relation banque-entreprise. Cette
tendance a été corroborée par la CCI à travers son initiative de publier des eRUU ainsi que d’autres
institutions internationales qui font le plaidoyer en faveur de l’adoption universelle de l’EDI226.
Dans cette vague, les banques se sont bien positionnées pour faire la chasse à la paperasse et du coup
inviter leurs clients à s’engager dans la même voie. Ce faisant, elles ont misé sur des plateformes
électroniques multiservices qui sont basées sur des possibilités technologiques capables d’apporter des
solutions à des problématiques telles que : la gestion des paiements et des financements, la facilitation
d’échanges dématérialisés entre acteurs, la gestion de la chaîne logistique financière…
Au vu des perspectives très alléchantes qu’offrent ces plateformes et des réponses stratégiques qu’elles
apportent dans cette ère marquée par l’ubiquité du numérique, ajoutées, entre autres, aux potentiels
gains de productivité dans le traitement des opérations, la Citigroup a développé sa propre plate-forme
électronique bancaire : la CitiDirect.
L’objectif de ce chapitre est, d’abord, d’analyser dans un cadre opérationnel, les fonctionnalités de
cette plateforme en matière de modalités et procédures de paiement international et ensuite, de nous
arrêter sur la dématérialisation des procédures du commerce extérieur au Maroc où, à priori, des
velléités persistent encore et entravent les initiatives et les projets en cours.
225 D’après l’étude de Bearingpoint : « Enjeux de la dématérialisation des documents du commerce international », 2002.
Cette étude a été réalisée pour identifier et valoriser les scénarios de dématérialisation de documents du commerce
international, pour les banques comme pour les entreprises.
226 Cf au Chapitre 3.
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Dans ce cadre, la CitiDirect offre des fonctionnalités très variées et aussi des possibilités de
collaboration partagée entre les entreprises et les spécialistes de la banque. Grâce à la connectivité de
la plate-forme aux systèmes d’information des entreprises, les clients importateurs et exportateurs
peuvent avoir une prise en main plus étendue sur toutes leurs opérations bancaires (paiements,
encaissements, gestion de trésorerie et gestion de la chaîne logistique financière.
Pour comprendre dans quelle mesure cela demeure possible, nous allons présenter la CitiDirect avant
de passer par la suite à la pratique du paiement international sur cette plateforme e-banking.
1. Présentation de CitiDirect
Étant un service de la division « Global Transaction Services227 » de Citi, la CitiDirect est la plate-
forme électronique bancaire de Citigroup qui offre aux entreprises la possibilité d’initier et de gérer
des transactions bancaires. Présentée pour la première fois en 1999, elle a été rénovée en 2009 avec le
lancement de CitiDirect BE (Banking Evolution), une plate-forme de banque en ligne collaborative de
nouvelle génération qui met à profit les nouvelles technologies afin de fournir des caractéristiques et
fonctionnalités avancées. Ainsi, cette infrastructure technologique offre plus de visibilité et de contrôle
aux clients, des petites entreprises aux grandes multinationales, qui cherchent une meilleure efficacité
dans leur chaîne logistique financière puisqu’elle met à leur disposition des informations et outils
étendus.
À la différence des autres plateformes qui sont multiples et hétérogènes pour les différents services
bancaires, CitiDirect est une plate-forme unique regroupant tous les services sur une seule interface
accessible via le portail internet CitiDirect Online Banking ou le logiciel CitiDirect installé sur
ordinateur. Depuis sa mise en service, la plate-forme ne cesse d’enregistrer des progressions en
nombre d’utilisateurs et en volume de transactions (voir tableau) même si tous les services ne sont pas
disponibles dans tous les pays couverts228.
Tableau 14: Quelques statistiques sur CitiDirect (Europe, Moyen Orient et Afrique)229
La plate-forme CitiDirect est une infrastructure technologique qui intègre diverses fonctionnalités
avec :
Une accessibilité globale : les services de la plate-forme sont utilisables dans plus de 100
pays ;
Une sécurité de pointe : les solutions sécuritaires de CitiDirect sont nombreuses (Outil
d’authentification accrédité, Identification, Authentification, Confidentialité / Intégrité des
données, Rapport d’audit de sécurité, Droits d’accès au niveau utilisateur) ;
Des possibilités de personnalisation : l’interface et l’utilisation sont paramétrables en fonction
des besoins et définitions de l’utilisateur ;
Des Dispositifs de la plate-forme : celle-ci est accessible en 22 langues et personnalisable pour
chaque utilisateur (environnement, niveaux d’autorisation, …). En plus, il existe la possibilité
d’interaction avec le système d’information interne du client (ERP230 par exemple) via un
import/export de fichiers et de production des états/rapports/réconciliation automatique ;
L’implémentation et la formation : support pour la formation.
Au vu de ces diverses fonctions, on peut dire que la CitiDirect est une plate-forme de référence
mondiale. La technologie modulable et évolutive avec laquelle elle est bâtie fait que ses services et
solutions sont des plus complets, proposés dans une seule plate-forme e-banking.
1.1. Le paiement
La CitiDirect offre des services de paiement complets mondialement et localement. Depuis un point
de contact unique, toutes les activités de paiements internationales relatives aux transactions d’un
client peuvent être initiées et suivies en ligne et en temps réel entre nombreuses méthodes de
paiement, dont :
Afin de prévenir toute fraude ou erreur interne, la plate-forme CitiDirect procure des pistes d'audit en
ligne pour suivre toute activité du système. En addition, une fonction de double contrôle de sécurité
permet une vérification par une seconde partie antérieure au traitement pour plus d'exactitude lors de
chaque transaction.
Encore, le logiciel CitiDirect procure l'accès au statut exact et en temps réel, des structures de
comptes à travers l'ensemble de l’organisation de l’entreprise utilisatrice, dont le détail :
Des rapports sur le solde des liquidités, relevés des liquidités et initiation de transactions, ainsi
que les rapports connectés aux services de transaction multidevises WorldLink ;
Des relevés de compte et des rapports de position consolidée ;
Des résumés de transaction par numéro de compte, date de valeur, type de transaction et
devise.
230 Entreprise Resource Planning [Progiciel de gestion intégré – (PGI)] : C’est un logiciel qui permet de gérer l’ensemble
des processus opérationnels d’une entreprise, en intégrant l’ensemble des fonctions de cette dernière comme la gestion
comptable, financière, mais aussi la vente, la distribution, l’approvisionnement, le commerce électronique. Source :
Wikipedia.
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La CitiDirect permet d'exécuter des rapports personnalisés dans des formats divers, qui sont
disponibles en ligne ou par livraison directe via un serveur sécurisé ou email encodé. L’entreprise
utilisatrice aura particulièrement accès à :
Des résumés de tous les comptes avec solde et livre de compte, ou les soldes consolidés par
devise ou succursale ;
Des rapports condensés de décaissements inter-régionaux ;
Tous les soldes et résumés de transactions par numéro de compte, date de valeur, type de
transaction et devise ;
Les rapports générés depuis des éléments de solde des liquidités, groupés par numéro de
compte et affichant des informations condensées ou détaillées sur les transactions de liquidités
pour chaque entreprise, succursale ou client ;
Des fonctions de livraison automatisée de fichiers et de rapports qui vous permettent de
planifier l'exécution de rapports intra journaliers, à la fin de la journée, hebdomadaire et
mensuel en dehors d'une session active CitiDirect .
Plus, des fonctions d'exportation de fichiers assurant l'intégration rapide dans des systèmes comptables
et des stations de travail de trésorerie existant.
Génération de rapports d'information en temps réel pour une gestion de liquidités plus efficace.
Initier des encaissements documentaires directs et de traquer les paiements des documents ;
Traquer des lettres de crédit et des activités d'amendement ;
Transférez lettres de crédit et faire des amendements ;
Créez des lettres de présentation de lettres de crédit à l'exportation ;
Contrôlez l'historique des transactions ;
Générez cinq lettres de motivation différentes pour supporter des types de paiement à l'export
spécifiques ;
Voir les documents présentés pour paiement ;
Être notifiés d’évènements sur les transactions par e-mail, fax, etc.
Et aux importateurs de :
De plus, les utilisateurs peuvent facilement générer ou modifier des lettres de crédit en attente.
Un accès rapide aux informations et modèles et ce depuis tout ordinateur grâce à des librairies
de données sécurisées stockées sur les serveurs de Citibank ;
Des champs sur les formulaires de commerce de CitiDirect afin de prendre en compte des
informations plus spécifiques
Une rationalisation de la communication permettant :
– Une notification au client plus rapide en ce qui concerne les problèmes de factures, les
collectes d'imports ou les modifications néfastes ;
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– Aux clients Trade Finance Loan231 de faire des requêtes sur produit directement en
ligne.
La plate-forme de la Citibank peut être utilisée lors des transactions internationales dans les opérations
d’importation ou d’exportation.
En effet, toutes les opérations initiées par les clients importateurs ou par l’intermédiaire de leur
banque232 depuis la plate-forme électronique arrivent automatiquement au centre de traitement des
opérations du commerce extérieur (ou au département commerce extérieur). La notification de ces
transactions aux spécialistes de ce département s’effectue en temps réel et directement à partir de leurs
postes de travail. Les opérations sont mises en file d’attente pour être traitées dans les plus brefs
délais. Comme nous l’illustre le cas pratique suivant
Contexte : L’entreprise « ABC » dont l’importance du volume de ses transactions avait conduit à des
difficultés de maîtrise et des retards pénalisant sur ses opérations de paiement international. Elle a
donc décidé de recourir à la plate-forme CitiDirect.
Dans le cadre d’un contrat commercial noué avec son fournisseur « Green Energy » où la modalité de
paiement choisie est le crédit documentaire, elle envoie une demande d’ouverture d’accréditif à partir
de la plate-forme.
Au niveau de Citibank la procédure de traitement de la requête émanant de l’entreprise ABC n’est que
notablement différente de celle qu’on a décrite au chapitre 5 concernant le processus décisionnel
d’ouverture de crédit documentaire (notamment, la vérification de la ligne de crédit). Une fois que
cette demande est approuvée, l’entreprise en est informée. Elle remplit par la suite la lettre
d’instructions disponible sur la plate-forme et l’autorise à la fin pour qu’elle soit envoyée pour
traitement aux spécialistes du département commerce extérieur. À la réception électronique de la
lettre, les spécialistes vérifient avec toute la diligence requise son contenu avant l’émission du crédit
documentaire.
L’entreprise « Green Energy », bénéficiaire du crédit peut être notifiée par une banque notificatrice,
par CitiDirect, si toutefois, elle est aussi utilisatrice de cette plate-forme ou par une voie qu’elle aura
déjà choisie. On peut schématiquement représenter ce processus selon le schéma suivant.
Acheteur
Citibank
Centre de
traitement des Plate- forme
opérations CitiDirect
Utilisateur Utilisateur
CitiDirect défini
2nde Banque Fax/
Mail/ Tiers
notificatrice Telex
Courrier Fournisseur
Vendeur
1. Le client importateur initie une demande d’ouverture de lettre de crédit (directement) sur la
plate-forme ou (indirectement) par l’entremise de sa banque ;
3. Les instructions sont traitées dans l’un des centres mondiaux de traitement automatisés ;
4. La branche de Citibank notifie la lettre de crédit au bénéficiaire à travers des canaux divers
incluant CitiDirect, fax/telex, e-mail/courrier, tiers fournisseur de service, etc. ;
Ce processus décrit ci-haut engendre des gains de temps substantiels pour toutes les parties impliquées
(la banque, l’importateur et l’exportateur) par rapport à la voie classique d’ouverture et de notification
des crédits documentaires.
Pour les amendements contingents après l’ouverture du crédit, l’entreprise ABC suit une procédure
tout à fait simple puisqu’elle ne fera que remplir sur son interface utilisateur de CitiDirect les textes
d’amendements. Ceux-ci sont reçus et traités par les spécialistes qui les transmettent automatiquement
par l’un des canaux choisis.
Lorsque les documents sont envoyés par l’exportateur par le biais d’une branche étrangère de
Citibank, ils sont scannés par ladite branche. Cette action rend possible le visionnage des documents
par l’entreprise ABC à partir de la plate-forme CitiDirect avant qu’ils ne soient réceptionnés par la
Citibank locale. Pour ce faire, elle utilise le numéro de référence de la transaction. Dans ce cas,
l’entreprise ABC peut même vérifier les documents et signaler à son fournisseur et aux spécialistes de
la Citibank des cas d’irrégularités relevés sur les documents à recevoir et s’activent promptement à
leur résolution.
Elle a aussi la possibilité de suivre les documents si la banque notificatrice les a envoyés par courrier
express (DHL ou UPS).
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Pour le paiement, l’entreprise ABC peut autoriser le paiement en envoyant un P.O (Payment Order ou
Ordre de paiement), demander la confirmation du crédit par une autre banque depuis la plate-forme ou
bien programmer la date de paiement du crédit documentaire.
Expédition de la M/ se
Acheteur Vendeur
CitiDirect
9 3
Online Banking 4
Remise des
Remise des
documents
documents
après
5
vérification
Citibank Citibank
émettrice 6
Envoi des notificatrice
documents
L égende
Voie électronique
Voie physique
Ce schéma montre que le processus lié à l’opération de paiement est quasi-dématérialisé avec
l’utilisation de la plate-forme. Ici, beaucoup d’étapes sont presque concomitantes car les phases de
traitement électronique sont courtes et la livraison des flux d’information (notications, statuts…)
automatisable ; ce qui réduit à la fin le temps de réalisation du crédit. Toutefois, l’exception qui fait
que cette opération de paiement n’est que partiellement dématérialisée est l’envoi des documents de la
marchandise par courrier (support en papier expédié par une société postale). La possibilité de les
transférer électroniquement dépend des pays de l’acheteur et du vendeur, à savoir s’ils disposent oui
ou non d’une plate-forme EDI (guichet virtuel unique, par exemple) dématérialisant leurs documents
de commerce extérieur233 et s’ils sont connectés à un niveau régional ou international (par
l’intermédiaire de Bolero ou de Tradecard, par exemple). Néanmoins, il est évident que la difficulté de
réunir l’ensemble de ces conditions induit des problèmes auxquels se bute la dématérialisation entière
du processus les opérations de paiement liées aux transactions internationales.
233 Il existe entre des pays (la Corée du Sud et la Malaisie, par exemple) dotés de ces plateformes auxquelles sont connectées
celles des banques (comme la CitiDirect), la possibilité de réaliser l’opération de paiement dans un cadre entièrement
dématérialisé (tous les documents de la transaction sont présentés électroniquement, sans la moindre utilisation du papier).
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Enfin de compte, ce processus de paiement par crédit documentaire, bien qu’il ne soit qu’à un niveau
de dématérialisation incomplet, génère :
des économies : de temps (les déplacements sont évités) et de coût (la non utilisation du papier
dans certains cas, les économies d’échelle de la banque234 réduisent en principe les frais et
commissions à payer) ;
de la sécurité (des cas de fraude peuvent être évités) ; et
de l’efficience (processus rationnalisé pour l’entreprise et pour la banque, visibilité et suivi
permanent possible, reporting automatisé grâce à l’information disponible en temps réel).
Ces avantages sont autant importants dans les opérations d’importation que dans les opérations
d’exportation.
À l’inverse des opérations traitées à l’import, les spécialistes du commerce extérieur de Citibank
gèrent les transactions qui transitent par la CitiDirect pour le compte de clients exportateurs. Ces
derniers peuvent intégrer la gestion de chaîne de logistique financière : gérer les paiements et les
encaissements sur la plate-forme et solliciter des services de financements sur la base de factures
émises, d’escomptes, etc…
Nous allons voir à travers le cas pratique suivant un paiement sur compte ouvert assorti de solution de
gestion de chaîne de logistique financière.
Cas pratique n° 9
Contexte : La même entreprise ABC vend des batteries électriques à son client Abarth. En raison de
leur relation commerciale irréprochable, toutes leurs transactions sont réglées sur compte ouvert.
Pour une gestion optimale de leur trésorerie, les deux partenaires commerciaux ont longtemps
convoité des solutions de rapidité, de visibilité accrue et de contrôle de ses opérations internationales
de paiement et d’encaissement. Ayant su que la mis en place d’une solution de gestion de chaîne
logistique financière leur aurait permis d’atteindre leur objectif, elles ont eu recours à la Citibank et sa
plate-forme Citidirect.
À cet égard, le paiement de l’opération d’exportation conclue avec Abarth se fera par l’intermédiaire
de la CitiDirect.
Classiquement, le paiement sur compte ouvert ne suppose qu’une intervention minimale de Citibank
dans le processus. Mais avec la solution de gestion de chaîne de logistique financière, la banque se
trouve au cœur du processus puisque les documents de la transaction transitent par la plate-forme.
Ainsi, la disponibilité d’informations de statut qui sont mises à jour à chaque étape de la transaction
donne une visibilité constante sur toute la chaîne et permet aux spécialistes d’agir avec rapidité en
même temps de répondre efficacement aux attentes du client (exportateur). Aussi, la dimension risque
(opérationnel et de crédit si la banque consent un financement) est mieux maîtrisée par la banque235.
234 Les banques centralisent la plupart des services back-office au plan géographique (dans de grands centres de traitement
localisés dans les quatre coins du globe) ou mettent en commun des services entre plusieurs acteurs, ou encore recourent à
l’outsourcing de back-office. Ce faisant, elles considèrent des stratégies opérationnelles qui rationnalisent les coûts de
traitement de leurs opérations.
235 La banque peut offrir des services de financement sur la base d’éléments probants (les documents qui transitent sur la
plate-forme prouvent que les bases de la transaction sont réelles). En plus, la banque dispose en temps réel des informations
pertinentes sur l’état de la transaction au même titre que le vendeur et l’acheteur. Par conséquent, les risques (sur le
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Dans le cas de cette transaction, l’entreprise Abarth envoie un bon de commande à son fournisseur
ABC. Cette dernière lui envoie les marchandises et fait télécharger les documents relatifs sur la
plateforme CitiDirect. L’entreprise Abarth reçoit une notification automatique de cet évènement sur
espace CitiDirect. Elle peut les imprimer les documents et émettre un l’ordre de paiement
électronique. La Citibank étrangère (banque de l’acheteur Abarth) reçoit le P.O (Ordre de Paiement)
et constate de visu les documents de la transaction envoyés sur la plate-forme ; ils entreprennent
l’opération de paiement en débitant le compte de leur client Abarth.
Les spécialistes du commerce extérieur de la Citibank locale reçoivent de leur côté l’avis de paiement
et mettent à jour l’information sur la plate-forme pour le compte d’ABC. Il faut comprendre que cette
opération se fait même temps que les spécialistes traitent les opérations sur les applications qu’ils
utilisent. Il y’a une interopérabilité entre la plate-forme et ces applications, dès qu’une opération est
enregistrée (paiement, encaissement, émission de crédit documentaire…) les informations sont
transmises automatiquement mises à jour sur la plate-forme.
Schématiquement, les différentes étapes qui décrivent le déroulement du processus sont comme suit :
Acheteur Vendeur
1 Émission du bon de commande (au Vendeur & à la Banque)
3
Citibank vérifie les Livraison des M/ se & 2
documents et Présentation des
notifie l’acheteur documents
4
L’acheteur
accepte
Citibank
3. La Citibank notifie l’exportateur de la réception des documents après les avoir vérifiés, via la
plate-forme CitiDirect ;
paiement et le financement) sont très perceptibles et la banque agira en toute connaissance de cause.
236 SCF (Supply Chain Finance) : Chaîne de Logistique Financière, en français.
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Remarque : s’il s’agissait d’un crédit documentaire, l’exportateur pourrait négocier la lettre de crédit,
la transférer ou en demander la confirmation à la Citibank locale. Toutes ces requêtes sont réalisables
depuis la plate-forme. En plus, sur la base de la facture le financement de l’opération d’exportation
peut être approuvé à la demande de l’exportateur via la plate-forme.
En gros, voilà quelques formules de dématérialisation des opérations de paiement internationales que
permet une plate-forme électronique bancaire telle que la CitiDirect. Mais pour que cette plate-forme
puisse déployer toutes ses fonctionnalités de dématérialisation des procédures de paiement, il faut
qu’elle soit reliée à une plate-forme virtuelle unique d’échange de données informatisées pour les
documents du commerce extérieur. De ce fait, la dématérialiseation de l’ensemble du processus de
paiement est possible. Avec la généralisation de ces plateformes EDI au niveau international, le Maroc
a entrepris un projet de mise en place d’un guichet virtuel unique. Dans la section qui suit, nous allons
voir les tenants et les aboutissants de ce projet.
Ainsi, dans le cadre des travaux du Conseil National du Commerce Extérieur (CNCE), les opérateurs
publics et privés de la communauté portuaire et aéroportuaire de Casablanca ont réalisé, en 2000, un
projet pilote d’échange informatisé de données portant sur les manifestes maritimes et aériens, l’avis
de trafic, la demande d’attribution de poste et la liste des marchandises dangereuses. Ce projet, avait
comme principal objectif de substituer l’échange sur support papier des documents susmentionnés par
un échange électronique direct entre les systèmes d’information des membres de la communauté
portuaire. Le succès retentissant de ce projet238, a incité davantage le CNCE à généraliser ce projet
pilote à tous les opérateurs du commerce extérieur par la mise en place d’un guichet unique virtuel
des formalités du commerce extérieur.
Dans cette optique, le Conseil National du Commerce Extérieur (CNCE) a entrepris des travaux
consignés dans un document publié en 2006 et intitulé : « Projet du plan national de simplification
des projet procédures et de généralisation de l’EDI aux opérateurs et opérations du commerce
extérieur ». Ce document fait une analyse des procédures (par activités, par type d’opérateurs…) et
des flux documentaires (par opérateurs émetteurs et récepteurs) pour déboucher sur l’élaboration
d’une cartographie détaillée des procédures en vigueur à l’importation et à l’exportation et une analyse
des dysfonctionnements dans les procédures et des contraintes règlementaires. Par la suite, il enchaîne
avec la description et le diagnostic des systèmes d’information des opérateurs ainsi que les flux
documentaires entre eux avant de décliner les plans d’action pour la dématérialisation. Enfin, le
document préconise que la mise en œuvre du projet soit confiée à un opérateur privé subséquemment à
un appel de manifestation d’intérêt et propose des scénarii de solutions de dématérialisation des
processus d’importation, d’exportation et de paiement basées sur deux concepts techniques différents
dont :
237 A.D.I.I
238 La réussite de ce projet a permis à la communauté portuaire et aéroportuaire de réaliser des réductions substantielles des
coûts d’opérations liés à la circulation et au traitement de ces documents.
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Cependant, la mise en œuvre de cette recommandation s’est heurtée à des obstacles, durant plusieurs
années, d’une part à l’ampleur du projet qui nécessite la mobilisation de moyens humains et financiers
considérables et d’autre part au problème de maturité des opérateurs pour migrer vers un service de
réseau à valeur ajoutée nécessaire à tout projet EDI239.
Ces dernières années, le guichet unique s’est imposé comme un moyen de fluidifier les échanges
commerciaux entre les pays en vue de rendre plus efficace l’échange des informations. Les pays qui
ont mis en place des solutions de type guichet unique ont connu des succès réel en matière
d’accroissement de leurs échanges.
En se référant à ces pays, l’étude du CNCE a retenu deux scénarii dans la mise en œuvre technique du
projet de guichet unique virtuel en exhortant la solution de type EDI et la solution de type workflow.
Le premier mode a été retenu, par le Maroc, comme solution lors de la réalisation du projet pilote de
l’EDI portuaire et aéroportuaire.
Le second présente l’avantage supplémentaire d’attribuer des statuts aux marchandises et permet ainsi
de se doter de moyens informationnels à même de contribuer à l’optimisation de toute la chaîne
logistique du commerce extérieur.
Une plate-forme EDI permet à des systèmes d’information hétérogènes d’échanger des données
structurées suivant des formats prédéfinis et communique les informations reçues à toutes les parties
concernées tout en attribuant des statuts aux messages reçus et transmis. Cette solution permet de
relier les partenaires entre eux par des interfaces EDI, sans tenir compte des processus logistiques. Il
s’agit de solutions reliant un partenaire au système de facilitation du commerce extérieur ;
La fonction principale d’une plate-forme EDI est donc de traduire les formats des messages. Les
traductions peuvent s’effectuer d’une norme syntaxique vers une autre norme ou vers un format
propriétaire.
La conversion qui permet de transformer le format des fichiers se différencie de la traduction. Elle
offre la possibilité par exemple de convertir un fichier XML en fichier au format PDF ou XLS. Cette
fonctionnalité est assurée par des processeurs intégrés à la plate-forme.
239 Document CNCE : « Projet du plan national de simplification des projet procédures et de généralisation de l’EDI aux
opérateurs et opérations du commerce extérieur », 2006.
240 Il très intéressant de noter que les mécanismes de “guichet unique” semblent mieux avancés dans un certain nombre de
pays en développement qu’à l’intérieur des pays développés. Certaines administrations ont avancé l’hypothèse que cette
situation est due au fait qu’il est plus difficile de remanier des systèmes existants qui marchent bien afin de les transformer
en mécanismes intégrés, que d’établir de tels mécanismes en partant de zéro. Voir le rapport de l’ECODES : « Étude
Diagnostique du Commerce Extérieur au Maroc », 2005, p.80.
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Firewall
Plate-forme EDI
Systèmed’information
d’entreprise
2. Solution workflow
Une solution Workflow qui fonctionne sous forme d’un système d’information communiquant les
informations reçues à toutes les parties concernées et attribue des statuts à la marchandise au niveau de
tous les processus logistiques. Cette solution rajoute une dimension transverse à la solution EDI. En
effet, elle consiste à suivre la chronologie de la chaîne du cycle logistique des opérations.
Le workflow est composé d’une application de type web et d’une plate-forme EDI. L’association de
ces deux systèmes permet l’intégration de l’ensemble des règles métiers toute en constituant un moyen
qui centralise dans une base de données les informations essentielles à la gestion du Workflow.
Par rapport au scénario 1, le scénario 2 Workflow ajoute une dimension transversale à la circulation de
l’information entre les systèmes d’information des opérateurs. La solution présentée dans le scénario 1
se concentre en effet essentiellement sur une implémentation verticale des flux de données.
Le Workflow pilote l’exécution du processus à travers la gestion des documents, des informations et
des tâches impliquant successivement des intervenants appartenant à un groupe de travail, et ce en
conformité avec un ensemble de règles métier prédéfinies auparavant.
Les bénéfices issus de la mise en place d’une application Workflow peuvent être réalisés en
rationalisant les procédés opérationnels pour maximiser leur efficience et en automatisant les
processus, autant que faire ce peut.
BDD
Firewall Firewall
Systèmed’information
d’entreprise
En tout cas, dans les deux solutions, la sécurisation intègre un mode d’accès indifféremment assuré
par :
La mise en place d’un système d’information procure des avantages organisationnels, économiques et
stratégiques aux opérateurs et aux autorités administratives (douanes, police des frontières, autorité de
contrôle, autorités portuaires ou aéroportuaires).
Comme le montre le tableau ci-dessus, près d’une vingtaine d’avantages sont à mettre au profit des
guichets uniques virtuels. Ils sont d’ordre organisationnel, économique et stratégique et concernent
tant les opérateurs privés que les administrations publiques.
241 Secure Sockets Layer : un protocole de cryptage qui implique que les données transmises entre le serveur et le client
(ordinateur) soient cryptées au moyen d’une clé unique lors de leur transmission sur les réseaux
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marchandises ;
[4. Amélioration des délais de
séjour des marchandises.
Circuit bancaire242 ;
Circuit avant expédition et réception des marchandises ;
Circuit de transit portuaire et aéroportuaire ;
Circuit administratif et des procédures douanières ;
Circuit de contrôle de la qualité et autres contrôles éventuellement.
C’est pourquoi, dans l’étude du CNCE, cette évaluation a été effectuée, de façon transversale en vue
d’analyser les interdépendances des circuits de transmission des documents et de pouvoir ressortir les
zones de rupture qui constituent une source de perte d’efficacité en matière d’échanges de documents.
Par ailleurs, l’évaluation a permis d’identifier les entraves juridiques et réglementaires au processus de
simplification des procédures et de dématérialisation documentaire.
1. Les dysfonctionnements
Ainsi, pour ne pas trop alourdir ce travail, nous allons seulement nous concentrés sur les
dysfonctionnements notés sur le circuit de paiement. Dans ce cadre, le constat a été très révélateur
puisqu’il a souligné différentes anomalies dont la plus éminente tient à l’absence d’implication du
circuit de paiement dans l’environnement général des opérations du commerce extérieur.
242 Pour le circuit bancaire, le processus se résume comme suit : il commence avec la saisie du titre d’importation par
l’importateur qui l’envoie électroniquement à sa banque via le système communautaire. Ce titre reçoit le visa du Ministère
du commerce extérieur et puis est domicilié par la banque. Il est visualisé par la douane et l’Office des changes pour leurs
besoins de contrôle. Après réception du titre et de la déclaration en douane, ledit titre sera imputé par les services douaniers
et apuré par la banque.
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Au niveau géographique, toutes les banques ne disposent pas nécessairement de guichets sur
les lieux mêmes des opérations, ceci entraînant des déplacements importants, soit en nombre,
soit en distance, et autant de délais préjudiciables pour l'opération.
Le défaut de sensibilisation des acteurs de ce circuit aux contraintes spécifiques des activités
du commerce extérieur.
Le manque d’informations en matière de règles et usances relatives au commerce extérieur
conduit e les acteurs à ne pas pouvoir exercer un niveau de contrôle suffisant, provoquant des
dossiers incomplets. La nécessité d'opérer des compléments de dossier à pour conséquence
l'extension des délais.
Les acteurs de ce circuit présentent un niveau d'exigence très élevé en termes de vérification
des signatures habilitées, exigence fréquemment à l'origine de goulots d'étranglement au sein
des entités signataires243.
Il est à noter que ces dysfonctionnements sont sources d’entraves importantes récapitulées dans
l’annexe 13.
En premier lieu, le mode particulier de paiement des taxes par voie de timbre a posé des problèmes
aux documents pour lesquels l’acquittement de cette forme de fiscalité est obligatoire. Mais l’exemple
des effets de commerce dont la compensation a été dématérialisée a montré que cet obstacle était tout
à fait franchissable244.
Un tel régime juridique ne pourrait supporter la dématérialisation du document dans lequel les droits
de propriété de la marchandise sont incorporés. En effet, d'un point de vue juridique, la notion de "
détention d'un document " ne peut accepter de définition abstraite.
243 La préconisation qui découle de ce dysfonctionnement consiste, pour ces entités signataires, à étendre les délégations de
signature afin d'éviter les goulots d'étranglement.
244 Les effets de commerce sont des documents sur lesquels doivent figurer des timbres fiscaux ; mais avec la
télécompensation, leurs émetteurs ont la possibilité de ne pas y opposer ces dits timbres en réglant directement les frais y
relatifs auprès de leur banque qui s’occupera du règlement en fin de mois avec l’Administration des Impôts.
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un régime de transfert de responsabilité tout au long des processus du commerce extérieur, détachée
du titre papier incorporant le droit de propriété sur la marchandise.
En troisième et dernier lieu, la dernière contrainte relevée était encore juridique et touchait à la valeur
de la signature électronique. Le droit reconnaît aujourd'hui la valeur juridique de la signature
électronique avec la promulgation de la loi n° 53-05 relative à l'échange électronique de données
juridiques245.
Ceci dit que, depuis un certain temps, les plans d’action coordonnés et orientés dans le sens de lever
les contraintes ont permis de connaître des avancements significatifs pour la dématérialisation des la
chaîne du commerce extérieur au Maroc.
Certes, la concrétisation de projet passe par une volonté ambiante mais aussi par une lecture des
enseignements tirés sur l’international en matière de projet d’EDI national ou supranational. Comme
les freins pour la généralisation de d’utilisation des applications type « guichet unique » connus en
Europe : un coût de mise en place excessif, spécialement pour les petits opérateurs ; une politique
tarifaire mal adaptée ; une résistance culturelle et sociologique. Sans oublier d’autres raisons qui,
souvent, ne sont pas mentionnées ouvertement, comme la peur à une transparence accrue des
responsabilités de chacun246.
En fin de ce chapitre, nous concluons que la dématérialisation des opérations de paiement bancaire
relatives aux transactions internationales est une tendance qui a tout pour s’imposer compte tenu des
avantages qu’elle procure. Les banques l’ayant compris, comme la Citibank, n’ont pas lésiné sur les
investissements en technologie nécessaire pour mettre en œuvre des plateformes de banque
électronique. Même si les moyens financiers et humains requis sont considérables, le retour sur
investissement est conséquent car les banque peuvent générer des gains de productivité avec le
passage sans rupture de chaîne, en mode Straight Through Processing (STP), du traitement.
Comme tout projet révolutionnaire, celui-ci ne manque pas à se buter à des obstacles que seule la
volonté manifeste des opérateurs de les surpasser permettra, au demeurant, de le faire aboutir.
245 Cette loi promulguée le 30 novembre 2007, fixe le régime applicable aux données juridiques échangées par voie
électronique et à la signature électronique. Elle détermine également le cadre juridique applicable aux opérations effectuées
par les prestataires de service de certification électronique, ainsi que les règles à respect par ces derniers et les titulaires des
certificats électroniques délivrés.
246 Rapport ECODES Consortium : « Étude Diagnostique du Commerce Extérieur au Maroc », commandé par la
Commission Européenne, 2005, p.95.
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Conclusion générale
S’il est évident que le fort dynamisme du commerce international a crée de nouvelles opportunités aux
importateurs et aux exportateurs, alors il a aussi crée autant de défis et de risques qu’ils leur incombent
de bien faire face. Nous avons vu que les processus du commerce international sont, généralement,
complexes au vu de l’importance des formalités à remplir et des documents à produire par les très
nombreux intervenants dans la chaîne opérationnelle. La maîtrise de la complexité des processus et
plus spécifiquement celui relatif au paiement devient une fin en soi pour les opérateurs surtout
lorsqu’elle se présente comme un levier de gestion des risques consubstantiels, d’annihilation des
coûts superflus et d’optimisation des ressources. La réalisation d’un tel objectif devient alors l’affaire
des banques. Pour cette raison et dans le cadre de notre stage à la Citi Morocco, il était opportun de
poser la question, à savoir : quel rôle peut jouer un établissement comme la Citibank pour
accompagner de manière efficiente les importateurs et exportateurs dans le processus de paiement et
dans le financement de leurs opérations à l’international ?
La réponse à cette question nous a amené à concilier, dans ce travail, les concepts théoriques avec la
pratique des opérations bancaires de paiement à l’international. Toute la diligence a été prise, de notre
part, pour que ce travail soit le plus analytique et le plus éclectique possible. Au fond, il s’agit de
mener une réflexion approfondie sur les nombreuses questions qui interpellent les banquiers. Pour ce
faire, nous avons traité au premier abord de ce travail, des éléments théoriques essentiels à la pratique
du paiement international. En premier lieu, il a paru essentiel de faire l’évaluation et la proposition de
d’instruments de gestion des risques encourus par une banque dans le cadre des opérations de
paiement international (le risque pays, risque de crédit…). Cette démarche substantielle implique le
recours à des techniques de transfert de risques parfois très sophistiquées qu’il importe de bien
connaître. En plus, ce à quoi le défaut de connaissance peut être périlleux pou une banque est constitué
par la réglementation des changes de son pays et aussi par les éléments constitutifs des transactions
internationales (les documents, les incoterms et les termes de paiement).
Ce passage obligé, nous a préparé à mieux appréhender la phase de présentation des instruments et des
techniques de paiement à l’international mis par les banques au service des importateurs et des
exportateurs. Parmi ces techniques, le crédit documentaire occupe une bonne place. En dépit de son
utilisation relative dans les transactions internationales, justifiée par son formalisme rigoriste et son
coût élevé, il reste toujours un instrument de paiement et de sécurité très prisé par les vendeurs. Quid
des acheteurs qui cherchent eux aussi un niveau de protection qui sied à leurs opérations ? À cette
question, nous avons jugé d’approprié d’examiner les outils de sécurisation usuels que leur proposent
les banques telles que les lettres de crédit-stand by, les garanties bancaires et les cautions.
En revanche, le souci des opérateurs du commerce international n’est pas seulement d’être pourvus par
la banque de modalités de paiement adéquates mais aussi d’être financièrement accompagnés par
celle-ci dans la mesure où le besoin de financement est plus pressant lorsqu’une entreprise s’engage
dans des activités d’importation ou d’exportation. Dans cette optique, plusieurs formules de
financement sont développées par la banque afin de pouvoir apporter des réponses paramétrées, c'est-
à-dire ajustées en fonction des situations et des besoins exprimés.
À partir de là, nous avons entrepris une étude sur la simplification et la dématérialisation des
opérations de paiement international. En se basant sur des pistes de recherches qui, malgré tout sont
encore peu explorées, nous avons constaté, à l’heure où la technologie autorise l’automatisation de
tout processus, que les procédures d’importation et d’exportation souffrent encore, du traitement
manuel et de l’utilisation importante et très couteuse du papier. Pourtant, il existe des solutions de
dématérialisation des processus du commerce international à travers la mise place de plateformes
d’EDI. Les institutions de régulation internationales ont toutes encouragé les initiatives en ce sens. Les
sociétés comme Swift ont développé des solutions très innovatrices et le Bolero project a vu le jour
nonobstant que son succès se fasse toujours attendre. Quant aux banques, elles ont misé sur des
plateformes de banque électronique pour dématérialiser le processus de paiement et y proposer de
larges gammes de services. Il en demeure que cette solution ne peut voir éclore toute ses potentialités
si elle fonctionne en mode autonome, autrement dit qu’elle doit être supportée (connectée) par une
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infrastructure (guichet unique virtuel) qui réunit tous les acteurs intervenants à différents niveaux dans
les activités d’importation et d’exportation (Douanes, Transitaires, Transporteurs, Banques,
Importateurs, Exportateurs, etc.). Même si des pays, ont déjà éprouvé ces plateformes et commencent
à en tirer des bénéfices, la dématérialisation se bute toujours à des contraintes qui empêchent jusqu’à
présent sa généralisation. Mais de toute façon, elle a incité les banques à réinventer leur relation avec
les clients grâce au tout nouveau modèle encore très méconnu appelé la chaîne de logistique
financière. Vu par les banques comme une niche porteuse et par les entreprises comme un moyen
d’accroître leur performance en canalisant l’ensemble de leurs flux financiers entrants et sortants. De
ce fait, on suppose que son utilisation va s’étendre d’ici quelques années.
À la lumière des éléments théoriques déjà étudiés et de l’application que nous en avons faite durant
notre stage au sein du département commerce extérieur de la Citi Morocco, nous sommes allés en
deuxième lieu, puisé sur notre expérience pratique des techniques de paiement et de garantie à
l’international. Ainsi, nous avons fait un descriptif détaillé des procédures de gestion de
l’encaissement et du crédit documentaire à l’import comme à l’export mais aussi des engagements par
signature comme la lettre de crédit stand-by, la garantie à première demande et le cautionnement
bancaire. À la fin, nous avons ajouté la gestion des effets de change pour le compte des clients de Citi
Morocco jusqu’à leur télécompensation sur le réseau SIMT (Système Interbancaire Marocain de
Télécompensation).
Comment ces techniques peuvent être appliquées dans un cadre dématérialisé impliquant l’utilisation
de la plate-forme de banque électronique de Citibank, nommée CitiDirect ? Tel a été l’objet du dernier
pan de ce travail. En s’appuyant sur des cas pratiques, nous avons illustré les possibilités de gestion de
chaîne de logistique financière et d’utilisation du crédit documentaire à vocation électronique. En
outre, depuis que le Maroc a visé la mise en place d’une plate-forme unique de dématérialisation du
commerce extérieur, pour des raisons évoquées, ce projet tarde toujours à être concrétisé.
Ce travail qui ne prétendrait jamais être exhaustif, se veut être à la fois une ouverture sur le débat de la
dématérialisation et une inspiration pour les entreprises qui cherchent à optimiser leurs processus à
l’international. Compte tenu que cette solution est à ses prémices, la recherche ne s’est pas encore très
intéressée sur le sujet et à l’avenant les écrits n’ont pas encore trop versé là-dessus. Au demeurant, ce
travail perfectible aurait été consolidé par une utilisation de ressources informatives de la banque.
Mais comme il est évident que la confidentialité relève de la déontologie, l’accès aux informations est
strictement restreint afin que des données sensibles ou stratégiques ne soient point divulguées.
En revanche, ce stage nous a pleinement immergés dans le cadre opérationnel de gestion des
paiements et des garanties bancaires à l’international. À l’occasion, nous avons acquis un savoir-faire
qui nous permet, en tout, de perfectionner des procédures de traitment. Dans ce cadre, nos
connaissances en informatique nous ont été précieuses puisqu’en en faisant usage, nous avons pu
élaborer un petit programme afin de réduire la redondance dans le traitement de certaines opérations.
Enfin, nous ne saurons terminer sans préciser que la plate-forme de banque électronique de Citibank
est un bel exemple pour les autres banques marocaines qui peuvent collaborer avec cet établissement.
Les effets de synergie qui y découleront, seront bénéfiques aux opérateurs marocains qui ont
réellement besoin de ce genre d’infrastructure technologique pour tirer leur épingle du jeu dans le
commerce international. Il faut qu’ils soient conscients de l’ouverture des marchés et qu’ils
apprennent à s’adapter, dès au aujourd’hui, aux tendances qui esquissent l’avenir.
Pour cela, les études doivent être multipliées et orientées dans le sens d’expliciter les scénarios
bénéfiques de la dématérialisation et les économies qu’elle prétend générer au niveau des processus du
commerce extérieur.
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Glossaire
▪ Acceptation : Signature du tiré sur une lettre de change donnant ainsi son engagement de payer
l'effet à son échéance.
▪ Apparence de conformité : Dans le cadre d'un crédit documentaire, les banques sont tenues
d'examiner les documents afin de s'assurer que ceux-ci présentent l'apparence de conformité avec les
conditions du crédit.
▪ Appel abusif : Demande de paiement de l'engagement émanant du bénéficiaire alors que ce dernier
n'a aucun droit à cet égard.
▪ Appel frauduleux : Demande de paiement émanant du bénéficiaire, sans droit et avec intention de
nuire au donneur d'ordre.
▪ Arbitrage : procédés juriridiques pour régler les différends, éventuels, surgissant dans les contrats
commerciaux, internationaux notamment.
▪ Assurance – crédit : elle permet de garantir un créancier contre les risques inhérents au commerce
international (insolvabilité de l’acheteur, défaillance d’un État, actes de guerre, etc.).
▪ Avis de sort : Information communiquée par un banquier à son client présentateur d'un effet de
commerce, précisant si ce dernier a été payé ou non.
▪ Banque contre-garante : Désigne la banque qui donne instruction à l'un de ses correspondants
d'émettre un engagement, dont elle assume le risque final.
▪ Banque désignée/réalisatrice : Sauf s'il est stipulé dans le crédit que celui-ci est seulement
réalisable auprès de la Banque émettrice, tout crédit doit désigner la banque «( Banque désignée»)
autorisée à payer, à contracter un engagement de paiement différé, à accepter la/(les) traite(s), ou à
la/les" négocier. Si le crédit est librement négociable, toute banque est une Banque désignée.
▪ Banque émettrice : C'est la banque qui a émis le crédit documentaire" Elle a obligation de payer
lorsque les documents qui lui sont présentés sont conformes aux exigences du crédit documentaire"
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▪ Banque garante de premier rang : Banque étrangère mandatée par une banque contre-garante pour
émettre l'acte vis-à-vis du premier bénéficiaire. Dite de 1er rang quand elle bénéficie d'une notation
internationale élevée témoignant de sa capacité à tenir ses engagements et à lever h:s 1'"IÙS suffisants
pour couvrir ces engagements.
▪ Banque négociatrice : Dans le cadre d'un crédit documentaire, c'est la banque qui, ayant notamment
payé, accepté ou négocié.
▪ Banque présentatrice : Banque chargée, lors d'une opération d'encaissement (remise) documentaire,
de présenter les documents au tiré en échange de son règlement ou de l’acceptation d'une traite.
▪ Banque remettante : Banque à qui, lors d'une opération d'encaissement (remise) documentaire, le
bénéficiaire initial ou porteur doit remettre les documents. Celle-ci les transférera à son correspondant
ou à la banque du tiré, dite banque présentatrice.
▪ Billet à ordre : Effet de commerce par lequel une personne (le souscripteur) s'engage à payer à une
autre personne, ou à l'ordre de celle-ci, la somme indiquée, à la date fixée.
▪ Bond : Engagement émis par une compagnie d'assurance américaine ou canadienne, aux termes
duquel ceux-ci assumé, au choix, une obligation de payer ou de « faire ou faire faire ».
▪ Bord (à bord) : Le connaissement « à bord» est émis lorsque lu marchandise a été chargée à bord du
navire cité. Le transporteur, l'agent du transporteur, le capitaine du navire, l'agent du capitaine sont les
quatre parties normalement autorisées à apporter cette annotation.
▪ Caduc : Est caduc, un acte juridique qu’un fait postérieur rend inefficace.
▪ Caractère accessoire : Qualifie un engagement rattaché à l'obligation valable qu'il est destiné à
couvrir.
▪ Caractère subsidiaire : Qualifie un engagement qui n'est destiné qu'à suppléer un engagement
principal assumé par un débiteur principal, en cas de défaillance de ce dernier.
▪ Cautionnement : Sûreté personnelle par laquelle une personne s'engage à payer au créancier la dette
d'un débiteur en cas de défaillance de celui-ci.
▪ Certificat d'inspection avant embarquement : Certificat établi par des organismes (tel que Bureau
Veritas), dans le cadre de contrôle ou inspection avant embarquement (Preshipment inspection - PSI
en anglais). Les sociétés d'inspection délivrent un certificat d'inspection ou apposent un label sur un
exemplaire original de facture.
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▪ Certificat d'origine : Ce certificat justifie l'origine de la marchandise. Il est visé par les chambres de
commerce. Le certificat d'origine est souvent exigé à l'importation, car l'origine de certaines
marchandises bénéficie d'un régime préférentiel. Le certificat d'origine est souvent exigé dans le cadre
d'un crédit documentaire.
▪ Certificat de circulation de marchandises (EUR-l) : Formulaire utilisé dans les échanges entre la
CEE et les pays ou groupes de pays avec lesquels ont été conclus des accords d'association qui
prévoient un régime douanier préférentiel. Ce document, qui doit être visé par les services de douane
du pays d'exportation et présenté à ceux du pays d'importation, a pour objet d'attester que les produits
pour lesquels il a été émis sont de provenance ou originaires des pays ou groupes de pays associés à
l'Union européenne ou qu'ils y sont en libre pratique.
▪ Certificat phytosanitaire : Ce certificat est délivré par un service officiel de l'agriculture qui atteste
que les végétaux ou produits végétaux sont dépourvus de parasites ou de substances toxiques.
▪ Charte-partie : Document qui définit les clauses du contrat d'affrètement notamment sa nature, les
caractéristiques de la cargaison, les ports de chargement et de déchargement, les délais
d'immobilisation du navire dans les ports, les taux de fret applicables.
▪ Code BIC : Code permettant d’identifier une banque au niveau international. Il se trouve sur le
relevé de compte. Il est nécessaire au traitement automatisé des virements européens et internationaux.
▪ Code IBAN : Code permettant d’identifier un compte bancaire au niveau international. Il se trouve
sur le relevé de compte. Il est nécessaire au traitement automatisé des virements européens et
internationaux.
▪ Code RIB : Code permettant en France d’identifier les coordonnées bancaires d’un client. Le RIB
comporte le nom du titulaire du compte, le nom de la banque, le code établissement, le code guichet, le
numéro de compte et la clé de contrôle. Désormais, y figurent également le code IBAN et le BIC. Il
peut être communiqué par le client à tous ses débiteurs ou créanciers pour permettre l’enregistrement
automatique des opérations (virements, prélèvements, TIP) sur son compte.
▪ Commission : Somme perçue par une banque en rémunération d’un service fourni à son client.
▪ Connaissement direct : Le connaissement direct (aussi appelé through bill of lading) couvre le trajet
entier d'une marchandise d'un bateau sur un autre ou transportée par divers moyens.
▪ Connaissement « reçu pour être chargée » (received for shipment) : Ce document atteste
uniquement la prise en charge des marchandises et non leur chargement effectif à bord.
▪ Consignee : C'est le destinataire mentionné sur un bon de livraison, souvent une banque dans le
cadre d'un crédit documentaire dont les instructions indiquent « B/L to order of issuing bank ».
▪ Contre-signature : Signature apposée par une banque étrangère sur l'acte de garantie émis
directement par la banque de l'exportateur, elle équivaut à une émission par la banque locale.
Contrôle des changes : régime subordonnant toute opération impliquant une conversion en devises à
une autorisation administrative.
▪ Correspondant : Désigne une banque étrangère avec laquelle une banque locale est en relation
d'affaire. Cette relation peut impliquer l’utilisation de comptes Nostro et Vostro.
▪ Créancier : Titulaire de la créance, personne à qui l'on est redevable d'une obligation ou d'une
somme d'argent.
▪ Crédit documentaire adossé ou « back to back » : Le bénéficiaire du crédit initial demande à son
banquier d'ouvrir un crédit en faveur de son propre fournisseur; ce crédit sera alors « adossé» au
premier, ouvert en sa faveur. Il s'agit ici de deux opérations distinctes.
▪ Crédit documentaire « red clause » : Il comporte une clause spéciale autorisant la banque
notificatrice ou confirmatrice à effectuer une avance au bénéficiaire, contre son engagement
d'effectuer l'expédition et de présenter ultérieurement les documents prévus. Cette clause, insérée à la
demande du donneur d'ordre, précise le montant de l'avance autorisée.
▪ Crédit Acheteur : Technique de crédit à l’exportation dans laquelle le crédit, au lieu d’être consenti
à l’exportateur qui accorde des délais de paiement à son client, est attribué directement à l’acheteur
étranger par les banques et organismes spécialisés du pays exportateur.
▪ Crédit Fournisseur : C’est une forme de crédit dans laquelle la banque consent à l’exportateur soit
des crédits de préfinancement lui permettant de rassembler les marchandises à exporter, soit des
crédits lui permettant de mobiliser, après livraison, sa créance née sur l’acheteur étranger.
D
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▪ Date de valeur : Date de référence qui sert au calcul des intérêts créditeurs ou débiteurs. La date de
valeur peut être négociée.
▪ Délai limite de présentation : Période pendant laquelle le porteur d'un effet de commerce doit le
présenter au paiement. Dans le cadre d'un crédit documentaire, les documents doivent généralement
(en cas d'absence de toute indication) être présentés dans un délai de 21 jours à partir de la date
d'émission des documents de transport. Les crédits peuvent stipuler une période plus courte ou plus
longue.
▪ Domiciliation : Opération par laquelle une personne ayant un compte en banque, fait régler par cette
banque les effets tirés sur elle-même.
▪ Donneur d'ordre : Société qui sollicite de sa banque l'émission directe ou indirecte d'une garantie
pour son compte.
▪ Donneur d'ordre (dans un crédit documentaire) : Personne physique ou morale qui fait ouvrir,
auprès d'une banque, un crédit au profit de son fournisseur étranger dans une opération de crédit
documentaire. Il s'agit, le plus souvent, de l'acheteur (importateur de la marchandise) .
▪ Ducroire (technique bancaire) : Le ducroire permet de se couvrir contre le risque politique et/ou
commercial. Il s'entend comme une garantie de paiement silencieuse, dans le cadre d'un accord conclu
entre l'exportateur et sa banque (et donc, sauf exception, à l'insu du ou des débiteurs), couvrant le
paiement des traites, des crédits documentaires irrévocables ou tout autre instrument. Notion souvent
confondue avec la confirmation silencieuse, La banque perçoit une commission pour rémunérer son
risque.
▪ EDI : Il peut être décrit comme étant le transfert de données structurées par le biais de messages
standards agrées, d’un système informatique à un autre, par des moyens électroniques. Il permet la
transmission électronique d’une grande variété d’informations entre des entités dans un cadre
dématérialisé.
▪ EDIFACT (Electronic Data Interchange for Administration Commerce and Transport): Avec
l’ANSI X12, EDIFACT est l’un des premiers standards en information crée pour les
transactions électroniques.
▪ Entrée en vigueur : Date ou événement qui détermine le moment à partir duquel un engagement
devient effectif.
▪ Facture consulaire : Exigée par certains pays, la facture consulaire fournit le détail des biens
expédiés et informe sur les identités du donneur d'ordre et du destinataire et sur la valeur de
l'expédition.
Filiale : société dont plus de la moitié du capital social est contrôlée par une autre entreprise, appelée
« société mère ». la filiale possède une personnalité juridique propre.
▪ Garantie : Acte par lequel le garant s'engage à payer au bénéficiaire une somme déterminée si ce
dernier estime que le donneur d'ordre est défaillant dans l'exécution de l'obligation qui lui incombe.
▪ Garantie à première demande : Payable par la banque au bénéficiaire sur simple demande de celui-
ci, sans autre formalité.
▪ Garantie documentaire : Payable par la banque au bénéficiaire contre présentation par lui des
documents préalablement définis aux termes de l'acte.
▪ Garantie indirecte : Émise par une banque du pays du bénéficiaire, sous couvert des instructions et
de la contre-garantie de la banque du donneur d'ordre.
▪ Irrégularités (dans les documents) : Indications mentionnées dans les documents remis dans le
cadre d'un crédit documentaire qui ne correspondent pas aux conditions du crédit ou sont en
contradiction avec d'autres documents présentés, ou encore ne répondent pas aux exigences prévues
par les RUU.
▪ Jurisprudence : La jurisprudence est constituée par l'ensemble des décisions rendues par les
tribunaux (arrêts et jugements) pour la solution d'une situation juridique donnée.
K
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▪ Lettre d'instruction : Matérialise la demande d'émission d’un engagement adressée par le donneur
d'ordre à sa banque.
▪ Lettre de crédit stand-by (LCSB) / Stand-by Letter of credit (SBLC) : Acte portant engagement
de payer une somme détern1inée contre présentation par le bénéficiaire, avant l'échéance, de
documents préalablement définis.
▪ Lettre de dégagement/de contre-garantie : Lettre adressée par le donneur d'ordre à sa banque, dans
laquelle il la dégage de toutes les conséquences résultant pour elle de l'émission de garanties à
première demande et l'autorise à débiter son compte du montant de tout appel.
▪ LIBOR (abréviation de London InterBank Offered Rate) : Moyenne des taux d'intérêt à court terme
pratiqués par les banques de la place de Londres.
▪ Liste de colisage : La liste de colisage est la liste qui reprend tous les détails de l'expédition. C'est un
document qui figure toujours dans la liasse documentaire.
▪ LTA (AWB en anglais) : Air Way Bill (AWB) est le mot anglais de la lettre de transport aérien
(LTA): contrat de transport établi en trois exemplaires par le chargeur.
▪ Mainlevée totale : Annulation de la garantie après extinction conformément à ses termes, retour de
l'acte original, ou attestation de mainlevée du bénéficiaire.
▪ Mandat : Acte par lequel une personne donne à une autre le pouvoir de faire quelque chose.
par paiement à vue, dès réception des documents par la banque émettrice ou ta banque désignée
dans le crédit ;
par paiement différé (deferred payment), c'est-à-dire dont le paiement est réalisé après un
certain délai prévu par le crédit et calculé normalement à partir de la date de présentation des
documents ou de la date d'expédition;
par acceptation et paiement d'un effet de change, à l'échéance ;
par négociation, c'est-à-dire que la valeur des documents est créditée au bénéficiaire, sous
réserve' de l'obtention de la couverture si le crédit n'est pas confirmé.
N
▪ Négociable : Les crédits réputés librement négociables par la banque émettrice autorisent le
bénéficiaire à négocier ses documents auprès de la banque de son choix.
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▪ Notification : Transmission par une banque d'un engagement au bénéficiaire, sans engagement ni
responsabilité de la part de ladite banque.
▪ Nullité : Inefficacité d'un acte juridique résultant de l'absence de l'une de ses conditions de fond ou
de forme, requises pour sa validité.
▪ Obligation : Lien de droit par lequel une personne est tenue de faire, de ne pas faire ou de donner
quelque chose.
▪ Paiement sous réserve : Dans le cadre des crédits documentaires, si des documents relatifs à un
crédit sont présentés à la banque désignée alors qu'ils contiennent des divergences, celle-ci peut, avec
l'accord du bénéficiaire, payer ou négocier sous réserve. La banque désignée se réserve le droit de se
retourner vers le bénéficiaire si la banque émettrice n'accepte pas les documents et refuse la couverture
en raison des irrégularités. Certains crédits documentaires interdisent le paiement ou la négociation
sous réserve.
▪ Police d'assurance : Contrat qui énumère les marchandises assurées, précise la nature des risques
couverts et des risques exclus, les conditions de fonctionnement de l'assurance, la durée du contrat.
▪ Pool bancaire : Éclatement entre plusieurs établissements bancaires du risque découlant d'un
engagement.
▪ Red Clause : Clause qui peut être incorporée dans le texte d'un crédit documentaire, permettant
l'avance de fonds au bénéficiaire avant l'embarquement de la marchandise. Le texte de la red clause
détermine les conditions d'une telle avance.
▪ Remise documentaire : Technique par laquelle un exportateur remet à son banquier des documents
en lui confiant l'ordre d'en assurer le recouvrement auprès de J'importateur et de ne s'en dessaisir
auprès de ce dernier qu'aux conditions prescrites par lui.
▪ Réserves (documentaires) : Dans le cadre d'un crédit documentaire, ce terme désigne les écarts
constatés entre les documents présentés à la banque et les instructions documentaires contenues dans
le crédit documentaire.
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▪ Risque de non-transfert : Mesures restrictives imposées sur \es devises par certains gouvernements
qui interdisent au débiteur tout envoi ou transfert de devises à l'étranger.
▪ Risque politique : Mesures exceptionnelles d'un État étranger et événements politiques survenant à
l'étranger qui empêchent le débiteur de remplir les clauses du contrat ou qui aboutissent à la perte, à la
saisie ou à l'endommagement de marchandises appartenant à l'exportateur (guerres, révolution,
annexions, guerres civiles). La couverture de ces risques peut selon sa nature être assurée par des
garanties bancaires, des crédits confirmés ou l'assurance-crédit.
▪ Sauf bonne fin (S.B.F.) : Dans les crédits documentaires, la banque négociatrice a la faculté de
verser au bénéficiaire le montant du crédit avant d'en avoir reçu la couverture, en ajoutant la mention «
sauf bonne fin », qui signifie sous réserve de l'obtention de la couverture de la banque émettrice. Le
bénéficiaire peut être appelé à restituer le montant crédité, auquel s'ajoutent les intérêts (de la date de
valeur du crédit jusqu'à la date de restitution) et les frais si, pour une raison quelconque, la couverture
ne peut être obtenue.
▪ Subrogation : Disposition en vertu de laquelle celui qui paye la dette d'autrui devient propriétaire de
la créance avec les droits, privilèges et hypothèques qui y sont attachés.
▪ Syndiquer : Action consistant pour une banque à proposer à ses confrères une participation au risque
sur une opération déterminée.
▪ Traite : Ordre écrit inconditionnel par lequel une personne physique ou morale (le tiré) s'engage à
verser à une autre personne physique ou morale (le tireur) un montant défini à vue ou à terme (draft en
anglais).
▪ Transport combiné (document) : C’est un connaissement émis par une autorité de transport
couvrant plus d’un mode de transport de marchandises.
▪ Virement : Opération par laquelle un client donne l’ordre à sa banque de débiter son compte pour en
créditer un autre.
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BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
[22. Mohammed Azzedine Berrada: “Les techniques de banque et de crédit au Marocˮ, 3 ème
édition, éd SECEA, Casablanca, 1991
[23. Peter S. Rose : « Commercial Bank Management », 5th ed., The McGraw-Hill Companies,
New York, 2002, p.40.
[24. Pierre-Antoine Boulat & Pierre-Yves Chabert : « Les Swaps : Technique contractuelle et
régime juridique », éd. Masson, Paris, 1992.
[25. Rambure Dominique : “Les Systèmes de Paiementˮ, éd ECONOMICA, Paris, 2005
[26. Tahar Daoudi : « Les cautions bancaires », 1992.
[27. Tahar Daoudi : « Pratique de l’import », 1991.
[28. Tahar Daoudi : “Les opérations de banque : Collecte de dépôts – Distribution de crédits –
Gestion des moyens de paiementˮ, 2003
[29. Tarsem Singh Bhogal and Arun Kumar Trivedi : « International Trade Finance : A
pragmatic approach », éd Palgrave Macmillan, New York, 2008,
[30. Theodore A. Platz, Jr. &Thomas P. Fitch : “Business Banking”, 2nd Edition, Barron’s, 2001.
Mémoires et Thèses
Cours et Guides
▪ CCI : « Règles et Usances Uniformes relatives aux Crédits Documentaires », Brochure n°700,
Révision 2007.
▪ Séminaire BNP Paribas : « Les Règles Uniformes Relatives aux Garanties sur Demande : Un
enjeu, Un objectif », Par Chantal Staub et Annie Moulère, Casablanca, Novembre 2006.
Articles
▪ Anita Hawser : “Crossing boundaries: Evolving electronic systems are blurring the lines between
trade finance and cash management”, Global Finance magazine article, 2006.
▪ Rick Striano : « Where’s the Internet in Trade Finance ? », Worldtrademag, Août 2001.
▪ Denis Chevalier & Bernard Stoven : « L’EDI au service du commerce international », Le Moniteur
du Commerce International (MOCI), n° 1563, 12 septembre 2002.
Rapports et Études
Page | 3
▪ Aberdeen Group (étude) : « Get Ahead with Supply Chain Finance : How to Leverage New
Solutions for End-to-End Financial Improvement », Juillet 2006.
▪ Aberdeen Group (étude): « Technology Platforms for Supply Chain Finance », mars 2007.
▪ CGI Group (étude) : « La Chaîne Logistique Financière : le nouveau modèle que les banques
commerciales utilisent pour renforcer leurs liens avec leurs clients », 2007
▪ Cahier de l’Académie - Sage : « Trade finance : Risques, Techniques, Technologies », N°12, Juin
2008.
▪ ICC Banking Commission: “Rethinking Trade Finance 2009: An ICC Global Survey”, Document
No. 470-1120 TS/WJ 31, March 09.
▪ Sage (Guides) : "L’optimisation durable du BFR : 10 bonnes pratiques pour passer de la théorie à
la réalité", livre blanc, 2009.
▪ CNUDCI (Guide) : Loi type de la CNUDCI sur le commerce électronique et Guide pour son
incorporation.
Sites Internet
www.citi.com
www.ubs.com
www.dexia.be
www.bnpparibas.com
www.credit-suisse.com
www.swift.com
www.bolero.net
www.cgi.com
www.tradocs.net
www.aberdeen.com
www.uTradeHub.or.kr
www.apec-ecba.org
www.uncitral.org
www.unece.org
www.fr.wikipedia.org\wiki\CEFACT
www.physicalsupplychains.com
www.cnce.ma
www.oc.gov.ma
www.mce.gov.ma
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Annexes
Annexe 1
« Tableau synoptique des incoterms 2000»
Annexe 2
« Les types de message SWIFT (MT) et les codes utilisés »
/CHECK ou
Paiement par chèque 100
/ CHEQUE/
/OUCHARF/ Nos frais sont refusés par le/les tiré(s) 400, 412
Annexe 3
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« Les différentes modes de réalisation selon que le crédit est confirmé ou non : la
matérialisation différent du paiement ou de l’engagement de paiement »
À VUE À USANCE
Crédit
documentaire en Non confirmé confirmé Non confirmé confirmé
euros
Sans autorisation
Négociation SBF Négociation sans Négociation sans
de (*) recours
Négociation SBF
recours
remboursement
Négociation SBF
Avec autorisation ou paiement à
Paiement si
de débit en l’échéance si Négociation sans
provision au Paiement par débit
provision au recours ou paiement
compte en euros compte sinon du compte dans les
compte de la BE par débit du compte
sur les livres de la réclamer la livres de la banque
(**) suffisante, dans les livres de la
banque couverture à la négociatrice
sinon réclamer la banque négociatrice
négociatrice banque émettrice
couverture au
correspondant
Crédit
documentaire en Non confirmé confirmé Non confirmé confirmé
devises
Sans autorisation
Négociation sans Négociation sans
de Négociation SBF
recours
Négociation SBF
recours
remboursement
Remboursement
Paiement sous Paiement sous
par une banque de Négociation SBF
valeur 3 à 4 jours
Négociation SBF
valeur 3 à 4 jours
remboursement
Remboursement
par le compte
crédit du compte
de la banuqe Paiement sous Paiement sous
Négociation SBF Négociation SBF
négociatrice chez valeur 3 à 4 jours valeur 3 à 4 jours
la banque
émettrice après
envoi Swift
Annexe 4
« Modèle de l’obligation cautionnée »
Principal ………………………
R e c ette de
À … … … … … … … … … le … … … … … … … … … 20… . Intérêts … … … … … … … ……
N (1 )
Au … … … … … … … … … … … … … …… … ……
… … .… … deux m ille … … … … … … … … …… … …… … … .
Nous, soussignés (2) … … … … … … … … … … … … …… … …… … …… … …… … …… … …… … …… … ………
Dem eurant à (3) … … … … … … … … … … … … … … …… … …… … …… … …… … …… … …… … …… … …… ...
prénom
de
su
M . Le (6) … … … … … … … … … … … … … … …… … …… … …… … …… … …… … …… … …… … …… … …… … .
La som m e de … … … … … … … … … … … … …… … …… … …… … …… … …… … …… … …… … …… … …… ….
Valeur en droits, taxes et intérêts de retard à recouvrer sur l’Adm inistration des D ouanes et Im pôts
Indirec ts suivant déclaration.
Le principal obligé : La ca ution :
ésoà…
um
ésignertèxacm
ésignertèxacm
airepécdlsgntum
m
érod’engistahclN
D
D
dresxactupinlobgé.D
btR
A
(5) A
(6) S
résoiegnalduM
(1) F
ecvurdT
lpob,u
uivantle
o:«
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ouanes
T
raisoncle.
luop,
raisoncle.
dresxactluion.
aindesgtr.
VOIR AU VER SO
1)(
(2)
(3)(4)
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Annexe 5
« Specimen d’Ordre de Paiement (P.O) »
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Annexe 6
« Titre d’importation »
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Annexe 7
« Spécimen d'accréditif pour l'ouverture de crédit documentaire »
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Annexe 8
« Les champs des messages Swift relatifs aux crédits documentaires »
MESSAGE MT 700 D'UN CRÉDIT DOCUMENTAIRE
issuing bank]
39A: TOLÉRANCE DANS LE MONTANT [une variation autorisée du montant dans une
fourchette définie]
AMOUNT TOLERANCE
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IN CHARGE AT/FROM
000:
Source : d’après Hubert Martini – Dominique Deprée & Joanne Klein-Cornede : « Crédits documentaires, Lettres de crédit stand-by,
Cautions et garanties : Guide Pratique »
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ANNEXE 9
« Check-list des points importants à vérifier avant négociation/mise en place de
garantie »
Le contexte de l'émission :
Le bénéficiaire est-il un nouveau client? Si non, quel est l'historique de notre relation commerciale avec
lui ?
Quels types de garanties avons-nous déjà négociés avec lui ?
avons-nous eu des soucis ou des mises en jeu de garanties ?
y a-t-il plusieurs garanties à émettre au titre du même marché ?
L'émission se fait-elle dans le cadre d'un crédit documentaire ?
Est-ce qu'elle conditionne un paiement ?
L'émetteur :
La garantie attendue est-elle directe ou indirecte?
En cas de garantie indirecte, la banque locale est-elle imposée ou non ?
Quelle sera la contre-garantie demandée par la banque locale ?
Quel est le taux standard de ses commissions ?
Quelle est la modalité de perception : trimestrielle, annuelle, d'avance pour toute la durée ?
y a-t-il des frais annexes, quels sont-ils ? Taxes, timbres, etc.
Si la garantie à émettre est de montant important, ou si plusieurs garanties sont requises, est-il possible
de négocier le coût de l'intervention de la banque locale?
La nature de l'acte à émettre :
Quel type d'engagement est-il attendu ?
Un cautionnement, une garantie, une stand-by ?
Est-ce conforme à la pratique locale ?
Est-ce imposé dans le contrat?
Est-ce négociable ?
Si non, l'acte à émettre est-il facilement identifiable et ses termes sont-ils sans aucune ambiguïté ?
Son libellé ne comporte-t-il pas d'erreur ou de contradictions ?
Y a-t-il des clauses défavorables? Sont-elles modifiables ?
Objet :
Quelle est la nature exacte des obligations à couvrir?
Le montant de l'engagement :
Est-il clairement mentionné (devise, montant en chiffres et en lettres) ? Est-ce un montant «
maximum» ? Est-il forfaitaire (indemnité) ou couvre-t-il un remboursement d'avance?
Y a-t-il des intérêts, frais, accessoires qui pourraient s'y ajouter? Si oui, il quel taux ? Sur quelle période
?
Quelle est la devise de la garantie ? Est-ce qu'elle fait courir un risque de change il l'entreprise ?
Est-il prévu une réduction automatique du montant ?
Cette réduction est-elle liée à un événement ? Quel(s) document(s) attesteront de la réalisation de
l'événement ? Celui-ci n'est-il pas hypothétique ?
Entrée en vigueur, durée :
Quand l'engagement prend-il effet ? Quel est l'événement générateur de la prise d'effet? Sera-t-il
discutable? Quel document en attestera?
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La validité de l'engagement est-elle clairement indiquée (date) ? Est-elle en phase avec la durée de
réalisation de l'obligation qu'elle couvre ?
La validité de l'engagement est-elle aléatoire et/ou soumise à un événement ?
La preuve de la date de cet événement sera-t-elle facile à apporter? Quel document peut en attester ?
La valeur de la date ou de l'événement n'est-elle pas annihilée par une clause de la contre-garantie en
cas de garantie indirecte ?
Le texte comporte-t-il une clause d'engagement de prorogation automatique ?
Les conditions de mise en jeu :
Les faits générateurs de la mise en jeu sont-ils suffisamment précis ?
Le bénéficiaire doit-il fournir des documents à l'appui de sa demande: attestation, justification ?
Le bénéficiaire ou la banque locale dispose-t-elle d'un délai de courrier après l'échéance de la garantie
pour transmettre une mise enjeu ?
Le refus d'une demande de prorogation sera-t-il considéré comme valant mise en demeure de payer ?
Un délai de règlement en cas de mise en jeu est-il prévu et limité ou non dans le temps ?
Mainlevée :
La mainlevée pourra-t-elle avoir lieu automatiquement à la date ou à la réalisation d'un événement ?
La « réduction automatique des montants» vaut-elle mainlevée ?
La restitution de l'acte est-elle demandée par le bénéficiaire ou la banque locale ?
Le droit applicable :
Est-il déterminé ? Est-ce le droit du pays du bénéficiaire ? Est-il favorable ou défavorable?
Quels sont les tribunaux compétents ?
Une procédure d'arbitrage est-elle prévue ?
La garantie est-elle soumise à des règles de la CCI ?
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ANNEXE 10
Annexes 11
Destinataire: ……………………….
Annexe 12
« Modèle de la Lettre de Change Normalisée »
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Annexe 13
« Entraves au commerce international (au niveau des procédures et intervenants
du commerces extérieur) au Maroc »
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SOMMAIRE....................................................................................................................................................II
DÉDICACES..................................................................................................................................................IV
REMERCIEMENTS.......................................................................................................................................V
AVANT – PROPOS.......................................................................................................................................VI
TABLE DES ILLUSTRATIONS................................................................................................................VII
LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS................................................................................................IX
ABSTRACT.....................................................................................................................................................X
NOTE DE SYNTHÈSE................................................................................................................................XII
INTRODUCTION GÉNÉRALE.....................................................................................................................1
PREMIÈRE PARTIE : LE CADRE THÉORIQUE DES PROCÉDURES DE PAIEMENT ET DE LA
FINANCE DU COMMERCE INTERNATIONAL.......................................................................................5
CHAPITRE 1 : LE SOUBASSEMENT DES OPÉRATIONS BANCAIRES DE PAIEMENT INTERNATIONAL.................................6
Section 1 : L’identification des risques bancaires associés au paiement international..............................6
A. Les risques bancaires........................................................................................................................6
1. Le risque de crédit........................................................................................................................................7
1.1. Le risque de prêt.................................................................................................................................7
1.2. Le risque de contrepartie....................................................................................................................8
2. Le risque pays..............................................................................................................................................8
2.1. Le risque souverain............................................................................................................................9
2.2. Le risque de transfert..........................................................................................................................9
2.3. Le risque de convertibilité..................................................................................................................9
3. Les autres risques........................................................................................................................................9
3.1. Le risque d’image...............................................................................................................................9
3.2. Le risque « produits ».......................................................................................................................10
3.3. Le risque opérationnel/systèmes.......................................................................................................10
3.4. Le risque légal et règlementaire.......................................................................................................10
3.5. Le risque de documentation.............................................................................................................10
3.6. Le risque d’exécution.......................................................................................................................10
B. Le management des risques............................................................................................................11
1. Le transfert de risques...............................................................................................................................12
1.1. Le transfert de risque par syndication..............................................................................................12
1.2. Les investisseurs dans les transactions de transfert de risque.........................................................13
1.2.1. Les banques.................................................................................................................................................13
1.2.2. Les compagnies d’assurance.......................................................................................................................13
1.2.3. Les agences de crédit à l’exportation (ACE)..............................................................................................14
1.2.4. Les sociétés d’affacturage...........................................................................................................................14
2. Les avantages du transfert de risque.........................................................................................................15
Section 2 : Le change dans les transactions internationales......................................................................16
A. Le contrôle des changes..................................................................................................................16
B. Le marché des changes...................................................................................................................17
1. Les spécificités du marché des changes.....................................................................................................19
1.1. La qualité de l'information................................................................................................................19
1.2. Dichotomie: le gré a gré et l'organisé...............................................................................................19
1.3. Déontologie très stricte.....................................................................................................................19
1.4. Un marché non centralisé..................................................................................................................19
1.5. Le système de cotation.......................................................................................................................20
2. Les intervenants sur le marché des changes.............................................................................................20
2.1. Les Banques Centrales......................................................................................................................20
2.2. Les banques et les institutions financières.........................................................................................20
2.3. Les courtiers......................................................................................................................................20
2.4. La clientèle privée.............................................................................................................................21
3. Les activités sur le marché des changes....................................................................................................21
3.1. La couverture....................................................................................................................................21
3.2. La spéculation...................................................................................................................................21
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3.3. L'arbitrage........................................................................................................................................21
3.4. Le Market-Marking..........................................................................................................................21
4. Les compartiments du marché des changes.............................................................................................21
4.1. Les marchés des changes au comptant............................................................................................21
4.2. Les marchés des changes à terme.....................................................................................................22
Section 3 : Les constituants des transactions internationales.....................................................................23
A. Les documents de base....................................................................................................................24
1. La facture commerciale.............................................................................................................................24
2. Les documents d’expédition.......................................................................................................................25
3. Les documents d’assurance.......................................................................................................................26
4. Les documents déterminant les caractéristiques des marchandises..........................................................26
B. Les termes de vente usuels..............................................................................................................28
1. Définition et objet des incoterms...............................................................................................................28
2. Structure et analyse des incoterms............................................................................................................29
C. Les termes de paiement..................................................................................................................33
1. Les contenus des termes de paiement........................................................................................................33
2. Les délais de paiement...............................................................................................................................33
3. Le lieu de paiement....................................................................................................................................34
CHAPITRE 2 : LES MODALITÉS ET PROCÉDURES DE PAIEMENT INTERNATIONAL ET LES INSTRUMENTS D’ENGAGEMENT
PAR SIGNATURE.............................................................................................................................................38
Section 1 : Généralités sur le paiement à l’international............................................................................38
A. Les instruments de paiement internationaux...............................................................................39
1. Le chèque...................................................................................................................................................39
2. La lettre de change.....................................................................................................................................40
3. Le billet à ordre..........................................................................................................................................41
4. Le mandat poste international...................................................................................................................41
5. Le virement................................................................................................................................................42
B. Les systèmes internationaux de transmission des données.........................................................42
1. L’Échange de Données Informatisées (EDI)............................................................................................42
2. Le SWIFT..................................................................................................................................................43
2.1. Le système SWIFT............................................................................................................................43
2.2. Les caractéristiques de SWIFT........................................................................................................44
2.3. Le fonctionnement du réseau SWIFT..............................................................................................45
C. Les relations internationales entre banques : « correspondent banking »................................47
1. L’entrée en relation : le choix des correspondants...................................................................................47
2. Les opérations échangées avec les correspondants...................................................................................48
2.1. Les types de relations avec les correspondants.................................................................................48
2.2. Les lignes de crédit...........................................................................................................................49
Section 2 : Présentation et analyse des différentes modalités de paiement internationales......................49
A. Les formules simples de paiement à l’international.....................................................................50
1. Le paiement par avance.............................................................................................................................50
2. Le compte ouvert........................................................................................................................................51
B. Les paiements documentaires........................................................................................................53
1. L’encaissement documentaire...................................................................................................................53
1.1. Les parties impliquées......................................................................................................................54
1.2. Les types d’encaissements................................................................................................................54
1.3. Les étapes et formes de réalisation de l’encaissement documentaire..............................................54
1.4. Les causes de non-paiement.............................................................................................................56
1.5. Les avantages, les risques et les responsabilités...............................................................................56
2. Le crédit documentaire..............................................................................................................................58
2.1. Principes généraux...........................................................................................................................59
2.1.1. Définition.....................................................................................................................................................59
2.1.2. Le cadre juridique du crédit documentaire : les RUU – 600......................................................................59
2.1.2.1. La révision des RUU....................................................................................................................................59
2.1.2.2. La structure des RUU...................................................................................................................................60
2.1.3. Les intervenants du crédit documentaire....................................................................................................60
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2. Custody.....................................................................................................................................................146
3. Citiservice.................................................................................................................................................146
4. Control Unit.............................................................................................................................................147
5. Credit Risk...............................................................................................................................................147
6. Treasury...................................................................................................................................................148
7. Human Resources & Compliance...........................................................................................................148
8. Information Technology..........................................................................................................................148
CHAPITRE 5 : L’APPLICATION DES MÉTHODES INTERNATIONALES DE PAIEMENTS DOCUMENTAIRES ET DE GARANTIES À
LA CITI MOROCCO.....................................................................................................................................150
Section 1 : La gestion des encaissements documentaires..........................................................................150
A. La remise documentaire à l’importation....................................................................................151
1. Documents contre paiement à vue...........................................................................................................151
Cas pratique n° 1.........................................................................................................................................151
2. Documents contre acceptation.................................................................................................................155
Cas pratique n° 2.........................................................................................................................................155
3. Documents contre acceptation de paiement et aval de la banque...........................................................158
B. La remise documentaire à l’exportation.....................................................................................159
Section 2 : La gestion des crédits documentaires......................................................................................161
A. Le crédit documentaire à l’importation......................................................................................161
1. Les conditions préalables à l’ouverture...................................................................................................161
1.1. L’ouverture d’un compte................................................................................................................162
1.2. L’obtention d’une ligne de crédit documentaire par l’acheteur....................................................162
2. L’émission du crédit documentaire.........................................................................................................163
Cas Pratique n°3..........................................................................................................................................164
3. Les amendements et leur gestion.............................................................................................................171
Cas pratique n° 4.........................................................................................................................................172
4. Du traitement des documents à la réalisation du crédit..........................................................................173
4.1. La réception des documents du crédit............................................................................................173
4.1.1. L’examen des documents..........................................................................................................................173
4.1.1.1. Principe fondamental : la conformité des documents................................................................................173
4.1.1.2. Les ISBP (International Standard Banking Practice.................................................................................174
4.1.1.3. La procédure d’examen..............................................................................................................................176
4.1.2. Des irrégularités dans les documents........................................................................................................182
4.1.2.1. Les types d’irrégularités.............................................................................................................................182
4.1.2.2. Le traitement des irrégularités...................................................................................................................183
4.2. La réalisation du crédit...................................................................................................................184
B. Le crédit documentaire à l’exportation.......................................................................................187
1. La notification de crédit...........................................................................................................................187
Cas pratique n°5..........................................................................................................................................188
2. L’envoi des documents.............................................................................................................................191
3. La confirmation de crédit documentaire par la banque..........................................................................192
4. La négociation de traite(s) ou de documents conformes.........................................................................193
Section 3 : La gestion des garanties, des LSCB et des cautions bancaires...............................................194
A. Les préalables à l’engagement de la banque...............................................................................194
1. Analyse du risque de contrepartie par la banque : le risque de crédit....................................................194
1.1. Analyse du risque...........................................................................................................................195
1.2. Couverture des risques...................................................................................................................195
2. Examen et mis en place de l’engagement................................................................................................195
B. La gestion des garanties et des cautions......................................................................................196
1. L’émission de garantie ou de caution......................................................................................................196
1.1. La lettre d’ordre..............................................................................................................................196
1.2. La phase de l’émission....................................................................................................................200
Cas pratique n°6..........................................................................................................................................201
2. La gestion de la garantie au fil du contrat..............................................................................................204
2.1. Les amendements à la garantie......................................................................................................204
2.1.1. La prorogation ou l’extension de la date de validité.................................................................................204
2.1.2. La modification de l’encours....................................................................................................................205
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