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La matrice de l'âme : Le siège des antennes psychiques. Tome VII. Un océan chaud de la lumière dans l'obscurité. La Vie dans la matière : Les passages clefs du corps.
La matrice de l'âme : Le siège des antennes psychiques. Tome VII. Un océan chaud de la lumière dans l'obscurité. La Vie dans la matière : Les passages clefs du corps.
La matrice de l'âme : Le siège des antennes psychiques. Tome VII. Un océan chaud de la lumière dans l'obscurité. La Vie dans la matière : Les passages clefs du corps.
Ebook2,861 pages39 hours

La matrice de l'âme : Le siège des antennes psychiques. Tome VII. Un océan chaud de la lumière dans l'obscurité. La Vie dans la matière : Les passages clefs du corps.

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About this ebook

Que sommes-nous ? D'où venons-nous ? Où allons-nous ? L'évolution est un ensemble des changements subis au cours des temps géologiques par les lignées animales et végétales, ayant eu pour résultat l'apparition de formes nouvelles, nous dit-on. Sous cet angle optique, elle est un mouvement général et universel à base de mutations successives dans les degrés de développement de la conscience, et dans lequel tous les règnes sont imbriqués, qu'ils soient minéral, végétal, animal ou humain. Inexorablement, il y a un "enchevêtremnt", une "solidarité" et une "complémentarité" entre les espèces et les règnes, en application générale de la loi d'évolution et de progression de l'esprit individualisé. La vie universelle a deux faces : l'involution, ou la descente de l'esprit dans la matière par la création individuelle, et l'évolution, ou l'ascension graduelle par la chaîne des existences, vers l'Unité divine. L'homme est un esprit immortel, une cellule divine ayant développé une âme. Notre intellect ayant atteint l'état méditatif de la conscience, peut faire un effort afin de s'adapter à la notion d'appartenance à l'Unité d'Esprit, soutenu par les lois universelles de Sagesse et par l'Amour. Sous cet angle optique, l'épistémologie est une voie progressive, un moyen actif qui aide le sociologue, tout chercheur, à dépasser l'immanence, aux fins de s'intégrer plus facilement dans la vie, d'acquérir de nouvelles qualités ; mieux de se maîtriser, d'apprendre à écouter, à s'écouter, d'aiguiser son sens critique à bon escient. Tout comme le physicien le plus élevé, sis sur le chemin de l'éveil, a su, sait et encore saura capter une partie de cette Lumière de l'Amour du Saint-Esprit qui illumine, inonde et transcende, le sociologue peut acquérir une forme de sagesse, recevoir l'illumination du Saint-Esprit, de l'Ange, voire participer à une envolée mystique.
LanguageFrançais
Release dateAug 5, 2014
ISBN9782312023618
La matrice de l'âme : Le siège des antennes psychiques. Tome VII. Un océan chaud de la lumière dans l'obscurité. La Vie dans la matière : Les passages clefs du corps.

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    La matrice de l'âme - Sekou Sanogo

    cover.jpg

    La matrice de l'âme :

    Le siège des antennes psychiques

    Tome VII

    La matrice de l'âme :

    Le siège des antennes psychiques

    Tome VII

    Un océan chaud de la lumière dans l'obscurité.

    La Vie dans la matière : Les passages clefs du corps.

    LES ÉDITIONS DU NET

    22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    © Les Éditions du Net, 2014

    ISBN : 978-2-312-02361-8

    Présence d'esprit et indépendance mentale ..........

    Il faut oser, car beaucoup de gens ont peur de tout, des diables, de devenir fous, de mourir, de sortir de leur corps et de n'y plus savoir rentrer, de ce que pourraient penser les gens " s'ils savaient, etc., etc. … la seule chose à craindre, c'est la crainte , la crainte est le seul danger  et la mort n'existant pas, il est sot de la craindre.

    Il faut se taire et vous le comprendrez vite. Sinon on aura peur de vous et on s'écartera de vous, ce qui fera de vous un isolé et de plus vous allez découvrir des secrets, des agissements que vous connaîtrez mais dont vous ne pourrez probablement donner aucune preuve. Si vous annoncez ce que vous allez faire, on prendra des dispositions pour s'y opposer. Alors Souvenez-vous toujours que le silence est d'or. De plus un penseur dont le nom m'échappe a écrit : Le silence est père de l'observation, il rend impénétrable et inaccessible, il écarte la familiarité qui engendre le mépris.

    Tout cela ne veut pas dire que vous devez tomber dans le redoutable piège de l'orgueil. Si vous êtes arrivé au seuil du Temple du Mystère c'est que vous vous êtes incarné plus souvent et plus utilement que ceux qui vous entourent. Ne méprisez pas le nègre cannibale, vous en étiez un autrefois et il sera plus tard aussi évolué que vous l'êtes. Pourquoi un élève de première mépriserait-il son jeune frère qui n'est qu'en sixième ?"

    Marcel Folena

    Sommaire

    Introduction

    Chapitre I : Les forces divines en l'homme.

    1. 1. La prière du Seigneur, le Notre Père.

    1. 2. La liturgie

    1. 3. L'Arbre de Vie ou la représentation symbolique l'homme

    Chapitre II : Le visible et l'invisible sont en relation.

    2. 1. L'holographie : un modèle de conscience

    2. 2. Causalité et téléologie

    Chapitre III : La loi de l'âme

    3. 1. L’esprit en tant que facteur structurant de l’âme

    3. 2. Relation ente les rythmes cosmiques et les rythmes biologiques

    Chapitre IV : Nos ancêtres qui parlent à travers nous.

    4. 1. Au coeur de nos cellules.

    4. 2. Les Hommes et leur système de reproduction par le Kriyashakti.

    Chapitre V : La loi de progression et d'évolution universelle.

    5. 1. L’homme, la plus haute expression de la nature.

    5. 2. La loi des grandes harmonies célestes

    5. 3. La révélation de la conscience cosmique

    Chapitre VI : La force intellectuelle et les énigmes de la glande pinéale

    6. 1. La pinéale peut-elle nous rapprocher de Dieu ?

    6. 2. Une émergence d'explication : La quête de Dieu.

    6. 3. L’idée de Dieu, les facultés de l'esprit humain.

    Chapitre VII : La matrice du crâne et la matrice de la conscience.

    7. 1. Portrait du cerveau-machine

    7. 2. Décrire ou expliquer ?

    7. 3. Les animaux ne manquent pas d'esprit

    7. 4. Voir le monde

    7. 5. Trois énigmes

    7. 6. La conscience quantique

    7. 7. Les deux secrets du cerveau conscient

    7. 8. Jeux et enjeux de nos souvenirs

    7. 9. La question du libre arbitre

    Chapitre VIII : La sagesse du Primitif ou de l'Homme cosmique

    8. 1. Une histoire secrète de l'Homme cosmique

    8. 2. L’Œuvre au Noir, l’Œuvre au Blanc et l’Œuvre au Rouge

    8. 3. De l'Homme Cosmique à l'homme des planètes

    8. 4. Quetzalcóatl : Le Logos ou "l'Unité Multiple Parfaite".

    8. 5. Les formes du vide et le vide des formes

    Chapitre IX : La conscience de l'empreinte de l'énergie cosmique.

    9. 1. Le corps et le non-corporel

    9. 2. La conscience, l'observateur, l'intention et le libre arbitre

    9. 3. Le cerveau, la conscience et les mystères

    9. 4. Et la fête commence ! Faisons la fête !

    Chapitre X : Le cerveau, les neurones et les réseaux neuronaux.

    10. 1. Les neurones et les réseaux neuronaux

    10. 2. La mémoire associative

    Chapitre XI : La conscience humaine et l'énergie cosmique.

    11. 1. Les racines de la conscience

    11. 2. Le panpsychisme évolutionniste.

    Chapitre XII : La Franc-Maçonnerie au-delà du monde des apparences.

    12. 1. La crise de la conscience sociologique : L'apport de la maçonnerie à la so

    Chapitre XIII : La cohérence dans la conscience.

    13. 1. Les connexions transpersonnelles.

    13. 2. La cohérence dans le monde quantique.

    13. 3. La cohérence des ratios cosmiques.

    13. 4. Le Sceau de Salomon lu la Croix de David.

    13. 6. La Table d'Émeraude.

    13. 7. L'esprit est tout.

    13. 8. Les sensibilités de l'eau.

    13. 9. Le pouvoir de l'eau.

    13. 10. Le pouvoir de l'intention.

    Chapitre XIV : La science et la spiritualité : L'union dans la recherche.

    14. 1. Science et spiritualité.

    14. 2. Explorations et traversées.

    14. 3. a. Les fondements gnoséologiques et épistémologiques de la vision du monde de Teilhard.

    14. 4. b. Les fondements gnoséologiques et épistémologiques de la vision du monde de Teilhard.

    14. 5. De la réception des énergies vibratoires à la pensée créatrice.

    14. 6. Lecture pour une fin de temps.

    14. 7. Mutations des sciences et des consciences.

    14. 8. Teilhard et la révolution du cerveau.

    14. 9. Mystères du cerveau, splendeurs de l’esprit.

    14. 10. Le rôle de l’homme dans l’évolution.

    14. 11. Science, prescience et tradition.

    14. 12. Du conflit à l’unité des profondeurs.

    14. 13. Physique moderne et spiritualité orientale.

    14. 14. Médiation et Univers.

    14. 15. La cosmologie néo-gnostique de Jean Charon.

    14. 16. Science d’aujourd’hui et de demain.

    14. 17. Le cerveau et nous.

    14. 18. Électronique Psychique - Réincarnation - Physique Moderne.

    Chapitre XV : Une vision globale du monde

    15. 1. Le rôle de l’homme dans l’évolution

    15. 2. La route à suivre par l’humanité

    Chapitre XVI : La science : La théorie contre la pratique.

    16. 1.  Les cycles pu danger

    16. 2.  La lumière dans l'obscurité

    16. 3.  Réunir le cerveau gauche et droit.

    Chapitre XVII : Les glandes et le comportement humain.

    17. 1. La conception spirituelle de la conscience.

    17. 2. La diffusion de la lumière emmagasinée par l'ADN.

    Chapitre XVIII : La conscience planétaire : il ne s'agit pas d'une prophétie de malheur.

    18. 1. La source du champ unitaire

    18. 2. L'effet de l'ADN fantôme

    18. 3. Réincarnation

    18. 4. Le cerveau holographique

    18. 5. L'ADN réagit perceptiblement à la conscience humaine

    18. 6. La guérison par restructuration génétique

    Chapitre XIX : Les vibrations de nos pensées, de nos paroles.

    19. 1. La Vision Suprême, la vision sans formes, la Pensée incréée.

    19. 2. À la recherche d'un dialogue.

    19. 3.  La vision rayon x et son dépassement.

    Chapitre XX : Le pouvoir de la pyramide : Notre clé vers l'âge d'or.

    20. 1. Une nouvelle reconnaissance du pouvoir des pyramides

    20. 2. Les effets quantiques

    20. 3. Une ancienne technologie

    20. 4. Le pouvoir de la conscience

    20. 5. L'évolution énergétique

    Chapitre XXI : Le corps, instrument d'action au service de l'esprit et siège récepteur de la douleur.

    21. 1. Les conquêtes de la conscience dans la souffrance et la douleur

    21. 2. Le spiritisme, la doctrine secrète, les religions, l'immortalité.

    21. 3. La souffrance

    21. 4. La doctrine spirite et la question de l'immortalité.

    21. 5. La doctrine secrète. Les religions

    21. 6. L'Inde.

    21. 7. Le christianisme.

    21. 8. Matérialisme et positivisme

    21. 9. La crise morale

    Chapitre XXII : La lumière spirituelle dans les traditions.

    22. 1. L'avenir de l'homme.

    22. 2. Le but de l'éducation

    22. 3. Le rapport entre l'âme et l'être humain.

    Chapitre XXIII : La vie affirme la victoire, pulse avec elle !

    23. 1. La croix de la souffrance.

    23. 2. L'évolution consciente hors de la souffrance.

    Chapitre XXIV : L'intersubjectivité, l'objectivité de la connaissance  et de la Foi.

    24. 1. L'homme, la connaissance, la foi.

    24. 2. Savoir vivre et exister

    24. 3. Le statut de l’intersubjectivité

    Conclusion

    Bibliographie

    Introduction

    Nous voyons alors en Occident les mitres épiscopales dessiner une tête de poisson qui escalade la verticale vers le ciel.

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    Les pieds sont liés au signe zodiacal des ' Poissons".

    "L'ancêtre chaldéen de l'évêque est Oannès, le dieu-poisson qui apprit aux hommes la médecine, l'architecture, l'agriculture, etc. Il faudrait aussi noter l'existence de ces têtes étonnantes d'hommes- poissons dont on situe l'origine au huitième millénaire avant Jésus- Christ.

    Que signifient-elles ?

    Ne sont-elles pas en rapport avec le poisson sous lequel apparaît le premier avatar de Vishnou, Principe conservateur de la Trimurti hindoue ? Premier avatar de l'Homme, le germe ne vit-il pas lui aussi, tel un poisson, dans les eaux matricielles ? Il semble que, quel que soit son âge, l'Humanité ait connu ou connaisse le sens profond de sa vocation et l'exprime à travers la floraison de ses symboles et de ses mythes{1}".

    Percevoir est la fonction de l’existence fondamentale, oserions-nous ainsi penser avec Gilbert Le Capon{2} qui admet qu'il y a deux types de perception pour l’unique être fondamental. En ce sens, il y a le type de perception qui est lié à la bipolarisation de la matière. Le positif perçoit le négatif. Le soi perçoit le non-soi. Et il y a le type de perception unitif de l’existence fondamentale elle-même en elle-même. Il y a donc simultanément pour l’être essentiel, la conscience de devenir et la conscience d’être. Cette simultanéité est, atteste Gilbert Le Capon, la conscience unique de l’existence fondamentale englobante. La conscience d’être ne peut pas s’analyser. C’est elle qui analyse. La conscience de devenir est toujours trinitaire. Ainsi elle implique le penseur, la matière à penser et la pensée.

    Sous cet angle optique, l'homme recherche une assise, une assise qu’il pressent invulnérable et éternelle. La conscience ordinaire que l'homme a de lui-même est reflétée par son corps. Or son corps est fragile et instable. Ce ne peut être donc l’assise qu’il cherche.

    Cette assise existe-t-elle vraiment ou bien n’est-elle qu’une espérance ? Si elle existe, est-elle accessible ? Sa conscience peut-elle se fondre en elle jusqu’à identification ou fusion parfaite ? Peut-on la découvrir pendant que la conscience vacille de-ci de-là ? La conscience qui vacille peut-elle coexister avec la conscience qui ne vacille pas ? Ou bien la conscience qui vacille doit-elle cesser d’être pour que se révèle la stabilité ? Y a-t-il des réponses à ces questions ou ne sont-elles que pur jeu de l’intellect ?

    Les réponses existent et viennent du mystère central de notre existence. Elles ne viennent pas du monde de l’instabilité. Ce qui est remarquable c'est que l'homme prend conscience de lui-même par le biais des sensations. C’est pourquoi le corps et ses sensations sont si importants. Cela est à dire selon l'idée et l'esprit de Gilbert Le Capon{3} que l'homme est essentiellement une cellule soi-consciente constitutive du cosmos manifesté qui rend des comptes à un supérieur hiérarchique et qui donne des ordres à des agents exécutifs. Depuis l’atome jusqu’au Suprême manifesté on observe une hiérarchie de vies encastrées les unes dans les autres et dépendantes les unes des autres. C’est ainsi que toute la création est imbriquée dans l’Unique Premier Être en une série de regroupements progressifs jusqu’à l’unité finale. Le Premier Être est Dieu manifesté. Les grains d’énergie se regroupent en atomes, puis en molécules, puis en organismes élémentaires et ainsi de suite, jusqu’au premier Être.

    Le libre arbitre des créatures, observable à partir du stade humain, est toujours limité par un cadre, ou sphère infranchissable, qui est la volonté de Dieu exprimée par le plus grand auquel appartient cette créature. Le plus haut d’un être est le plus bas de l’être supérieur. La conscience peut librement circuler à l’intérieur de la sphère mais pas au- delà. Cette limitation est une sauvegarde sinon la créature risquerait de se dissoudre. La limitation est une Loi de la Vie. La mort n’est pas une dissolution mais le passage d’une conscience d’une sphère à une autre. La vie éternelle est le fait d’une conscience qui ne s’évanouit pas lors du passage d’une sphère à une autre. Cela est possible quand l’entité est consciente d’elle même, non seulement par sa sphère corporelle mais par l’aptitude qu’elle a su acquérir de s’habiller en permanence de la matière première. La matière première est éternelle et une conscience formelle qui peut se vêtir de la matière première informelle est éternelle.

    Cette dernière pensée mérite un temps d’arrêt pour nous permettre de contempler la matière première énergétique infinie et éternelle. Ce concept sous-entend que la conscience perfectionnée et accomplie est non seulement assise sur la forme, mais en plus, et simultanément, sur l’énergie éternelle. La conscience s’éveille d’abord dans la forme instable, puis, dans et avec l’énergie unique dont sont faites toutes les formes.

    Ce parcours laisse entrevoir que bien des méthodes conduisent à la détente complète de la conscience. Autrement dit, cette faculté de sentir ou de percevoir joue dans le conscient, le subconscient et le supraconscient. Dans le conscient actuel, on différencie le 'sentir' mental qui en l'absence d'un entraînement spécifique se traduit par une pensée ; le 'sentir' de l'affect, psychologiquement le plus connu ; et le 'sentir' sensoriel. Venant de l'inconscient on admet généralement deux façons de sentir : l'intuition et l'instinct. Dans cette terminologie ontologique propre à Martin Muller, l'intuition vraie relève toujours de la fonction positive, l'instinct de la fonction négative. En conséquence de quoi, actuellement l'intellect tend à minimiser l'importance du sentir : on doute de son intuition plus que de sa pensée et subit plus qu'on utilise les ressentirs de l'affect.

    Comme Martin Muller le fait remarquer{4}, on peut comparer ce cheminement à l'enseignement des mathématiques : il commence par des opérations simples avec des chiffres, expression concrète et facile à comprendre, fait ensuite appel à des symboles permettant des équations de plus en plus complexes, conduisant à des espaces 'imaginaires' et à des abstractions de plus en plus étendues, enrichissant les concepts de dimensions nouvelles.

    Sur cette pente la première partie ou préparation psychologique sert de transition pour permettre au conscient de se sensibiliser à d'autres modes de perception, favorisant par la suite l'expression au niveau conscient, des perceptions (ou fonctions) supraconscientes.

    Si l'on écoute une note identique émise par divers instruments de musique, on reconnaît qu'il s'agit de la même note mais on remarque aussi que sa structure est chaque fois différente. Chaque instrument imprime ses caractéristiques à cette note. Techniquement il émet d'une part une vibration d'une longueur d'onde donnée propre à la note exprimée, ce qui donne à celle-ci son aspect théoriquement pur, d'autre part d'autres vibrations représentant un certain nombre d'harmoniques de cette note fondamentale ou vibration de base. La capacité de produire ces harmoniques diffère d'un genre d'instrument à l'autre, voire d'un instrument à l'autre. C'est le nombre, l'intensité et la relation de phases de celles-ci qui déterminent le caractère distinctif des divers sons. La fondamentale donne corps et puissance au son, les harmoniques révélant l'éclat et la richesse et dessinant l'individualité propre à chaque instrument. Pratiquement la note fondamentale et ses harmoniques ne sont perçus par l'oreille que comme un son unique permettant de nommer la note, mais en fait, incapable peut-être d'en préciser le niveau exact, on perçoit pourtant assez d'harmoniques pour déterminer quel est l'instrument en cause. En outre plus un son est riche, mieux il s'allie à d'autres sons.

    Pour qu'une installation de reproduction du son ne produise pas un effet fatigant, il faut qu'elle soit équilibrée ... . Nous référons là à Martin Muller en mentionnant ces notions techniques en raison des analogies qu'elles présentent avec certains aspects du conscient. Il est évident que la nouvelle situation réelle est plus complexe. Car pour cette nouvelle situation, il s'agit de dynamiser un potentiel, existant mais inemployé, afin d'agrandir le champ du conscient et rendre objectivement utilisables les perceptions dites intuitives.

    À cette échelle de la réflexion, Tout tend à prouver qu'une structure universelle, cosmique, existe bel et bien. Les plus grands penseurs des siècles passés l'ont pressenti. Les penseurs contemporains et les scientifiques le disent. Ces lois semblent bien régir notre monde. Même si la brisure de symétrie intervient partout dans la nature, tout con-spire" vers une harmonie parfaite, géométrique, voire symétrique. Nous ne pouvons que constater l'évidence des lois d'harmonie naturelle, et des justes proportions contenues dans ces schémas et ces grilles{5}. Il ne reste que très peu de place au hasard.

    La recherche d'un idéal de perfection innée chez l'homme, sans cesse renouvelée, est liée à ce manque de perfection en lui-même et sur cette terre, c'est-à-dire à l'absence de preuves matérielles, tangibles, de l'existence de Dieu. Ce qui se dégage de la démarche proposée, qui est d'ailleurs l'un des buts importants des premiers pas de l'initiation, c'est d'acquérir l'esprit de géométrie afin de mieux vivre la collectivité, de mieux comprendre que notre comportement est indéniablement relié au tout. Nos habitudes devenues séparatrices, sélectives, nous aveuglent et nous empêchent d'observer la totalité des paramètres face à nos problèmes".

    Un proverbe chinois dit ceci : Que sait la grenouille de la haute mer ?

    Dans ce contexte, nous souhaitons nous imprégner de la beauté des témoignages qu'Annie Besant{6} nous livre et qui rappellent combien la vie, si elle est parfois souffrance, obscurité, est aussi allégresse, élévation, beauté et force de résilience. Elle nous l'Amour de la vérité. Mais pas La vérité{7} sans l'amour. Car La vérité sans l'amour est un mensonge, comme l'amour sans la vérité une illusion{8}.

    Annie Besant fait partie de ces génies si rares et humbles qui, peu importe qu'ils soient bien des hommes de Science, qu'ils soient hommes du passé ou bien présents de nos jours, devant leurs découvertes sont les plus réceptifs au langage divin caché derrière ce qu'ils appellent la matière. Aussi, l'énigme du jaillissement de la conscience dans nos têtes demeure un mystère entier. Ce mystère renvoie peut-être à un principe causal qui serait encore à découvrir. Ce principe serait indispensable pour comprendre et pour expliquer la conscience cérébrale. Car elle reste toujours muselée{9}.

    Comment, par ailleurs, notre conscience dialogue-t-elle avec notre corps, c'est-à-dire avec la matière, ou la subconscience ?

    Dans cette perspective, il nous faut remarquer avec Annie Besant{10} qu'un grand nombre des activités de la conscience, lorsqu'elles ont une fonction définie, deviennent automatiques et tombent graduellement au-dessous du " niveau de la conscience. Les activités qui entretiennent la vie du corps - comme le battement, l'expansion et la contraction du cœur, la digestion, etc., - sont toutes tombées dans une région de la conscience sur laquelle elle ne concentre pas son attention. Il y a un grand nombre de phénomènes qui, bien qu'ils n'aient pas directement affaire avec l'entretien de la vie du corps, font partie de cette région inexplorée. Le système sympathique est le magasin de réserve des traces qu'ont laissées les événements passés, événements qui ne font pas partie de notre vie présente, mais qui ont eu lieu, il y a des siècles, dans des vies passées lorsque le Jivâtmâ, qui est notre Soi, occupait des corps d'hommes sauvages ou d'animaux. Bien des terreurs vagues, des frayeurs dans les ténèbres, bien des impulsions de cruauté vindicative, bien des élans subtils de vengeance et de passion, émanent des profondeurs de ce sombre océan de la sub-conscience qui mugit au-dedans de nous et cache plus d'une dépouille, plus d'un squelette de notre passé. Apportés par la conscience astrale d'alors à son instrument physique, afin d'être exécutés, ces événements ont été saisis et enregistrés par cette plaque toujours sensible qu'offre l'atome permanent, et d'une vie à l'autre, ils se trouvent recueillis dans les profondeurs du système nerveux. Que la conscience se trouve occupée ailleurs, qu'une forte vibration émanant d'une autre conscience vienne nous frapper, qu'un événement ait lieu, reproduisant des circonstances qui donnent naissance à certaines vibrations pour une cause ou pour une autre, ces possibilités qui dorment au plus profond de nous-mêmes sont réveillées brusquement et les passions ensevelies depuis longtemps réapparaissent tout à coup au grand jour.

    C'est dans ces régions que se cachent aussi tous ces instincts dont notre raison souvent n'est pas maîtresse, ces instincts qui, dans les temps passés, furent des efforts, des luttes pour la vie, les résultats des expériences au cours desquelles notre corps d'alors trouva la mort, résultats que l'âme a enregistrés et d'après lesquels elle réglera sa conduite dans les âges futurs. C'est là aussi que dorment les instincts d'amour pour le sexe opposé, résultats d'unions sans nombre ; les instincts d'amour paternel et maternel entretenus pendant des générations ; les instincts de défense personnelle, développés au cours de luttes innombrables ; les instincts qui poussent l'individu à profiter d'un avantage déloyal, résultat d'un nombre infini de tromperies, d'intrigues; c'est là aussi que sommeillent maintes vibrations provenant d'expériences, de sensations, de désirs de notre vie présente, tous vécus et oubliés, mais prêts à réapparaître au moindre appel. Aussi faut-il souligner que le temps nous manquera pour analyser tout ce que renferme ce musée des reliques d'un passé qui se perd dans la nuit des temps, vieux débris qui reposent là, côte à côte, avec les fragments plus intéressants d'époques ultérieures, et les instruments encore nécessaires à nos besoins présents. Sur la porte d'entrée de ce musée de vieilles reliques est écrite cette devise : Fragments du Passé'. Car la sub-conscience appartient au Passé, comme la conscience de veille appartient au Présent, et la super-conscience au Futur.

    Une autre région de la sub-conscience, en nous, est formée de ces innombrables consciences secondaires qui se servent de notre corps comme champ d'évolution - atomes, molécules, cellules de différentes sortes. Un grand nombre de ces apparitions bizarres, de ces images curieuses provenant de la sub-conscience en nous, ne nous appartiennent pas en réalité ; elles ne sont que les tâtonnements obscurs, les folles terreurs, les fantaisies bizarres des unités de conscience qui, à un degré d'évolution inférieur au nôtre, sont nos hôtes et font de notre corps leur demeure.

    C'est dans cette partie de la sub-conscience que se livrent ces luttes entre les différents groupes d'êtres qui ont élu domicile dans notre sang, luttes dont nous n'avons pas conscience, si ce n'est lorsqu'elles se manifestent sous forme de maladies.

    La sub-conscience humaine, agissant sur le plan physique, est donc composée d'éléments extrêmement variés, et il est nécessaire de l'analyser et de la comprendre pour pouvoir distinguer ses activités de celles de la véritable super- conscience de l'homme, qui ressemble aux instincts par la soudaineté de ses activités, mais qui en diffère totalement par sa nature et par la place qu'elle occupe dans l'évolution. Elle appartient au Futur, tandis que les instincts font partie du Passé ; il y a autant de différence entre les deux qu'entre les vestiges d'organes atrophiés, registres de l'histoire du passé, et les rudiments d'organes à l'état de germes, symboles des progrès futurs.

    Voilà pourquoi Annie Besant considère aussi que la conscience, agissant sur le plan astral, a construit et construit encore actuellement le système nerveux destiné à servir d'intermédiaire à ses instruments sur le plan physique ; mais ceci ne fait pas partie non plus de ce qu'on appelle, à ce degré d'évolution, la conscience de veille. Chez la majorité des hommes, c'est la conscience agissant sur le plan mental qui, actuellement, élabore et organise le corps astral et en fait son futur instrument sur le plan astral ; mais ceci ne fait pas non plus partie de la conscience de veille. Qu'est- ce donc alors que la conscience de veille de l'homme ?

    Mais que signifie ce mot de conscience dans l'idée et l'esprit d'Annie Besant ?

    À ce propos, Annie Besant entreprend de faire un éclairage sur la conscience et d'examiner si nous pouvons trouver le trait d'union entre la conscience et la matière, ce trait d'union tant cherché et qui fait le désespoir de nos penseurs modernes : voyons si nous ne pouvons franchir l'abîme qui, dit-on, séparera toujours la conscience et la matière{11}. Avant tout, définissons les termes.

    Dans cette ligne de conduite, Conscience et Vie sont synonymes et servent à désigner une seule et même chose, selon qu'on considère cette chose du dedans ou du dehors. Il n'y a pas de Vie sans Conscience et pas de Conscience sans Vie. "Si nous essayons de les séparer par la pensée, et que nous analysions ensuite notre essai, nous verrons que nous avons appelé Vie la Conscience tournée vers l'intérieur et Conscience la Vie dirigée vers l'extérieur. Si notre attention se porte sur l'unité, nous disons Vie ; si elle se porte sur la multiplicité, nous disons Conscience ; et nous oublions que la multiplicité est due à la matière, qu'elle est l'essence même de cette matière, la surface réfléchissante dans laquelle l'unité devient la multiplicité. Lorsque nous disons que la vie est plus ou moins consciente, nous ne voulons pas parler de cette abstraction qu'est la vie ; ce que nous avons dans l'idée c'est une chose vivante qui est plus ou moins consciente de ce qui l'entoure. Et cette chose vivante est plus ou moins consciente selon que son enveloppe - qui fait d'elle une chose séparée du reste - est plus ou moins épaisse, plus ou moins dense. Supprimez par la pensée cette enveloppe, ce voile, et vous supprimez en même temps la vie ; et vous vous trouvez face à face avec Cela, le Tout, en qui se résolvent tous les opposés".

    Ceci nous mène à la remarque suivante : l'existence de la Conscience implique la séparation en deux aspects de l'Unité fondamentale qui est à la base de tout.

    Le terme aperception qui a été récemment appliqué à la conscience implique la même idée. En effet, il est impossible de concevoir la Conscience en elle-même, suspendue pour ainsi dire dans l'espace. L'idée de conscience implique forcément la présence de quelque chose dont elle est consciente ; il faut au moins une dualité, sans cela la conscience n'existe pas. Cette dualité réside au fond de toute idée de conscience, si abstraite qu'elle soit. La conscience cesse d'exister si l'on supprime cette idée des limites, car son existence même en dépend. La conscience est essentiellement une conscience de limite, elle ne devient qu'en second lieu conscience d'autrui, des choses environnantes. La conscience d'autrui n'apparaît qu'avec, ce qu'on appelle la Soi-Conscience.

    Le Deux dans l'Un, conscience-limite, esprit-matière, vie-forme, sont des termes dont les deux parties constituantes sont inséparables ; elles apparaissent et disparaissent simultanément, et n'existent qu'en relation l'une avec l'autre ; elles se résolvent en une Unité, nécessairement non manifestée, la synthèse suprême.

    En haut comme en bas : ce qui est en bas va encore une fois nous venir en aide et nous aider à comprendre. Examinons ainsi avec Annie besant {12} la Conscience telle qu'elle nous apparaît du point de vue de la forme, telle que nous la trouvons dans un univers de choses conscientes.

    L'électricité se manifeste sous deux formes : l'électricité positive et l'électricité négative. Lorsqu'elles se neutralisent l'électricité disparaît complètement. Dans toutes les choses il y a de l'électricité à l'état neutre, et on peut l'en faire sortir ; mais dans ce cas, elle n'apparaîtra jamais sous la forme positive seule ou la forme négative seule ; elle se montrera toujours sous une forme particulière, composée de quantités égales de ces deux électricités, en opposition mutuelle et tendant toujours à s'unir pour disparaître dans un néant qui n'est qu'apparent, car il est leur source commune.

    Mais s'il en est ainsi, que devient cet abîme dont nous parlions plus haut ? Quel besoin avons- nous de ce trait d'union qui doit nous permettre de le franchir ? La conscience et la matière s'influencent réciproquement, parce qu'elles sont les deux parties d'un même tout ; toutes deux apparaissent lorsqu'elles se séparent l'une de l'autre, toutes deux disparaissent lorsqu'elles s'unissent ; et lorsqu'elles se séparent l'une de l'autre, il y a toujours une relation entre elles{13}.

    Une unité de conscience qui ne serait pas formée de cette dualité inséparable - tel un aimant dont les deux pôles sont continuellement en rapport l'un avec l'autre - serait une chose totalement impossible. Nous imaginons une chose que nous nommons conscience et nous nous demandons ensuite comment elle agit sur une autre chose, séparée elle aussi, que nous nommons matière.

    Mais ces deux choses que nous imaginons séparées n'existent pas, ne peuvent pas exister. Ce sont simplement deux aspects de Cela, écartés l'un de l'autre et non séparés. Sans eux, Cela est non-manifesté ; et, ne pouvant Se manifester dans l'un des deux à l'exclusion de l'autre, Il se manifeste dans les deux également - il n'y a pas d'endroit sans envers, d'inférieur sans supérieur, de dehors sans dedans, pas d'esprit sans matière -. Ils s'influencent mutuellement parce qu'ils sont les deux parties inséparables d'une unité qui se manifeste comme dualité dans le temps et l'espace. Cet abîme dont nous parlions n'existe que lorsque nous voulons parler d'un esprit tout à fait immatériel, ou d'un corps absolument matériel - deux choses qui n'existent pas en réalité.

    Il n'y a pas d'esprit qui ne soit enveloppé de matière, ni de matière qui ne soit animée par l'esprit. Le Soi séparé le plus élevé a lui-même son enveloppe : et, bien que nous appelions ce Soi séparé un esprit - parce que la conscience y prédomine- il n'en est pas moins vrai que, lui aussi, a son enveloppe de matière vibrante et que c'est de cette enveloppe qu'émanent toutes les impulsions qui viennent influencer successivement toutes les autres enveloppes de matière plus dense.

    Et nous ne cherchons pas ici à matérialiser la conscience en quoi que ce soit ; nous voulons simplement montrer que ces deux opposés primitifs - conscience et matière - sont en réalité intimement liés l'un à l'autre ; jamais ils ne sont séparés, même dans l'Être le plus évolué. Matière est synonyme de limite, et sans limite il n'y a pas de conscience. Loin de matérialiser la conscience, notre théorie la distingue nettement - en tant que concept - de la matière ; mais elle reconnaît aussi le fait que - en tant qu' entité - l'une ne va pas sans l'autre. La matière la plus dense, la matière physique, a elle aussi son centre de conscience ; gaz, pierre, métal, tout est vivant, tout est conscient, tout a connaissance de ce qui l'entoure. Ainsi l'oxygène à une certaine température reconnaît la présence de l'hydrogène et se combine vivement avec lui.

    Considérons maintenant la conscience lorsqu'elle se dirige du dedans au dehors, et voyons quel est le sens de cette phrase : Matière est synonyme de limitation.

    La Conscience est la réalité au sens le plus large du mot. Il s'ensuit que toute réalité, quelle qu'elle soit, est un produit de la conscience. Donc, tout ce qui peut être pensé est. Nous appelons Conscience absolue cette conscience qui renferme en elle-même toutes les choses possibles ou réelles ; réelle signifie ici toute chose dont l'existence est pensée - par une unité de conscience séparée - dans le temps et l'espace ; et possible, toute chose qui n'est pas ainsi pensée à un certain point de l'espace ou à une certaine période de temps. Cette Conscience absolue, c'est le Tout, l'Eternel, l'Infini, l'Inchangeable. La conscience - lorsque nous avons à l'idée le temps et l'espace, et voyons toutes les choses comme existant en eux - devient la Conscience universelle, l'Un, appelé par les Hindous Saguna Brahman, l'Eternel avec des attributs, le Pratyag-Atmâ, le Soi intérieur, le Dieu des Chrétiens, Ormuzd chez les Parsîs, Allah pour les Musulmans.

    Lorsque la conscience s'exerce dans un temps défini - long ou court - ou dans un espace déterminé - vaste ou restreint - c'est la conscience individuelle. C'est la conscience de l'être concret, la conscience du Seigneur d'un grand nombre d'univers, de quelques univers, d'un seul univers, ou même simplement d'une portion quelconque d'un univers, portion qui, étant sienne, devient pour Lui un univers - tous ces termes varient en importance suivant le pouvoir de la conscience : la quantité, la portion de la Pensée universelle, qu'une conscience séparée peut assimiler complètement, sur laquelle elle peut imposer sa propre réalité, qu'elle reconnaît exister comme elle- même, devient son univers.

    À chaque univers, l'Être qui le gouverne donne une partie de Sa propre Réalité ; mais Lui-même est toujours limité et contrôlé par la pensée de son supérieur, le Seigneur de l'Univers dans lequel II existe, Lui, comme forme. Ainsi nous, êtres humains qui vivons dans un système solaire, nous sommes entourés de tous côtés par des formes qui sont les formes-pensées du Seigneur de notre système, notre Ishvara, le Gouverneur.

    La divine mesure et les axes de croissance nés dans la pensée du Troisième Logos, gouvernent les formes de nos atomes ; et la surface, que Sa pensée a donnée comme limite et comme enveloppe résistante à l'atome, présente une résistance à tous les autres atomes du même genre. Ainsi la matière dont nous sommes formés nous a été donnée et nous ne pouvons pas la changer à moins d'employer les méthodes que Sa pensée a créées, elles aussi ; les atomes, et tout ce qui en est composé, ne peuvent durer qu'aussi longtemps que dure Sa pensée - car ils n'ont pas d'autre réalité que celle que Sa pensée leur donne. Aussi longtemps qu'il les conserve, comme étant Son propre corps, déclarant : Je suis Cela, ces atomes sont mon corps et partagent ma vie, ils s'imposeront comme réalité, dans un Système solaire, à tous les êtres ayant une enveloppe semblable.

    Lorsque, à la fin du Jour de la Manifestation, Il déclare : Je ne suis pas Cela ; ces atomes ne sont plus mon corps ; ils ne partagent plus ma vie, ils s'évanouiront alors comme un rêve, car ils ne sont qu'un rêve, et de tout cela il ne restera que ce qui constituera la forme- pensée du Monarque d'un système plus grandiose. Ainsi, en tant qu'Esprits, nous sommes essentiellement et indestructiblement divins, avec toute la splendeur, toute l'indépendance qu'implique ce mot. Mais nous nous trouvons enveloppés d'une matière qui n'est pas la nôtre, une matière tirée des formes-pensées de Celui qui gouverne notre Système - et qui est gouverné lui-même par les Seigneurs de Systèmes plus importants dont le nôtre fait partie - et nous apprenons, peu à peu, à nous servir de cette matière afin d'en devenir maîtres. Lorsque nous aurons réalisé notre unité avec le Seigneur, la matière n'aura plus de pouvoir sur nous, et nous la verrons dans toute son irréalité, soumise à Sa volonté, qui alors sera devenue aussi la nôtre. Nous pourrons nous jouer alors de cette matière qui, aujourd'hui, nous aveugle de sa réalité d'emprunt.

    En examinant ainsi la conscience venant de l'intérieur, nous voyons encore plus nettement qu'en l'examinant du point de vue des formes, qu'il n'existe pas en réalité d'abîme et que le trait-d'union cherché est inutile.

    La conscience change, et chaque changement apparaît dans la matière environnante sous forme de vibrations, parce que le Logos a décidé dans Sa pensée que la résultante invariable d'un changement dans la conscience serait une vibration dans la matière. Comme la matière n'est que le produit de la conscience et que ses attributs lui sont imposés par la Pensée active, il s'ensuit que le moindre changement dans la conscience du Logos entraîne un changement dans les attributs de la matière du Système ; et de même, tout changement dans une conscience dérivée de Lui se traduit par un changement dans cette matière. Ce changement dans la matière est une vibration, un mouvement rythmique entre les limites qu'il a imposées à la mobilité des masses de matière. Le changement dans la conscience et la vibration dans la matière, qui l'entoure et la limite, forment un couple que la pensée du Logos a imposé dans Son Univers à toute conscience incorporée. L'existence de cette relation constante nous est démontrée par le fait que toute vibration dans une enveloppe matérielle, accompagnant un changement dans la conscience qui anime cette enveloppe, donne naissance à une vibration semblable dans une enveloppe animée par une autre conscience, et produit dans cette seconde conscience un changement identique à celui qui s'était produit dans la première.

    Dans une matière beaucoup plus subtile que la matière physique - la substance mentale par exemple - on se rend plus facilement compte du pouvoir créateur de la conscience. La matière devient plus dense ou plus subtile suivant les pensées de la conscience qui agit en elle. Bien que les atomes fondamentaux - dus à la pensée du Logos - demeurent intacts, ils peuvent cependant être combinés ou dissociés à volonté. Des expériences de ce genre nous permettent de comprendre la conception métaphysique de la matière, en même temps que sa réalité fictive, son non-être.

    Il serait peut-être utile de mettre le lecteur en garde contre une erreur qui se produit souvent lorsqu'on emploie des termes comme : conscience dans un corps, conscience animant un corps, etc. car l'être humain est porté à se figurer la conscience comme un gaz raréfié enfermé dans un réceptacle matériel, une bouteille en quelque sorte. Si celui-ci veut se donner la peine de réfléchir, il verra que la surface résistante d'un corps n'est qu'une forme-pensée du Logos, et n'existe que parce qu'elle est Pensée. La conscience apparaît sous la forme d'entités conscientes parce que le Logos pense ces entités séparées, ces enveloppes ; et ces pensées deviennent des limites. Ces pensées du Logos sont dues à Son union, à Son unité avec le Soi universel, et ne sont qu'une répétition, dans les limites d'un univers particulier, de l'universelle volonté de multiplier.

    Une analyse minutieuse de ces distinctions entre la Conscience absolue, la Conscience universelle et la Conscience individuelle, pourra nous épargner en conséquence ces questions si fréquentes : Pourquoi y a-t-il un univers? Pourquoi la Conscience absolue s'impose-t-elle des limites à Elle-même ? Pourquoi la Perfection devient-elle l'Imperfection, le Pouvoir absolu l'Impuissance ? Pourquoi Dieu devient-il le minéral, l'animal, et l'homme ?

    Sous cette forme, la question restera toujours sans réponse, car elle est basée sur des prémisses entièrement erronées. La Perfection est le tout, la totalité, la somme de l'Être. En son infinité se trouve contenu tout ce qui est, toute existence, potentielle aussi bien que réelle. Tout ce qui a été, est, sera ou pourrait être, se trouve dans cette plénitude, dans l'Eternel. Lui seul Se connaît Lui-même dans la richesse infinie, inimaginable de Son Être. Il nous semble un vide parce qu'il renferme en Lui toutes les paires d'opposés et que chaque paire, en s'affirmant elle-même, s'annihile et s'évanouit aux yeux de la raison ; mais comme des univers sans nombre naissent en Son sein, nous sommes obligés de reconnaître qu'il est une plénitude dans toute l'acception du mot.

    Cette Perfection ne devient jamais l'imperfection ; bien plus : elle ne devient jamais rien, car elle EST tout Esprit et toute matière, elle est la force et la faiblesse, l'ignorance et le savoir, la paix et la discorde, la félicité et la douleur, le pouvoir et l'impuissance : les innombrables opposés de la Manifestation se fondent l'un dans l'autre et vont se perdre au sein de la Non-manifestation. Le Tout renferme en Lui-même et le Manifesté et le Non-Manifesté ; il est la diastole et la systole de ce Cœur qui est l'Être. Ni l'un ni l'autre n'a besoin d'être expliqué, car l'un ne va pas sans l'autre. Toute la confusion vient de ce que les hommes veulent à toute force affirmer la réalité de l'une, à l'exclusion de l'autre, les deux parties inséparables de ces paires d'opposés - l'Esprit, la force, le savoir, la paix, la félicité, le pouvoir - et demandent ensuite : Pourquoi ces choses deviennent-elles leurs opposés? Elles ne le deviennent pas. Il n'y a pas d'attribut sans son opposé ; c'est seulement par paires que les attributs peuvent se manifester : tout endroit a un envers ; esprit et matière apparaissent toujours simultanément ; ce n'est pas que l'esprit existe là, tout seul, et tout d'un coup produise la matière pour se limiter et s'aveugler lui-même.

    Non !

    L'esprit et la matière -apparaissent ensemble dans l'Eternel comme un mode de Son Être, une forme d' auto-expression du Tout Pratyag-Atmâ et Mûlaprakriti - exprimant dans le Temps et l'Espace ce qui est sans Espace et sans Temps.

    Donc, "Il semble que l'homme répugne à reconnaître qu'il recèle plus de choses qu'il ne l'imagine...{14}

    Le ciel dans l’homme

    Ainsi les grandes civilisations, même celles qui n'admettaient pas, par exemple, formellement la royauté, ont toujours été le fait d'une poignée d'êtres dont l'envergure dépassait largement celle de leurs contemporains et imposait le respect. Jules César, qui, même s'il n'en porta jamais le titre, fut le premier véritable empereur romain, s'élevait bien au-dessus de la médiocrité de ses contemporains au sénat romain. César était certes porté par une ambition incommensurable, mais il surpassait de loin tous les sénateurs romains de son temps, occupés qu'ils étaient à veiller sur leurs intérêts matériels particuliers et incompétents à gouverner un empire aussi vaste et à mettre fin à la corruption. Cette supériorité du chef peut être innée ou elle peut se développer et s'acquérir durant la vie{15}.

    Il est à déclarer, en conséquence, que l’homme de l’Antiquité se sent en harmonie avec le ciel, avec ses astres et ses constellations. Au VIIème siècle, Isidore de Séville reprend les idées platoniciennes et introduit le terme de microcosme : "Au sens allégorique, on peut dire que l’homme est le monde, parce qu’il est fait des quatre humeurs comme celui-ci est formé des quatre éléments. Les anciens avaient noté cette analogie et tandis qu’ils appelaient le monde cosmos, ils donnaient à l’homme le nom de microcosmos ou petit monde".

    Cette pensée se développe durant l’Antiquité et le Moyen-Âge, qui l’incorpore au christianisme{16}. Ce lien intime entre vécu intérieur et vie extérieure du monde est alors particulièrement souligné par la mystique rhénane Hildegarde de Bingen : L’homme a en lui-même le ciel et la terre, écrit-elle dans son Scivias. L’analogie entre l’homme et le cosmos y est présentée dans le détail : la tête de l’homme est ronde, comme le ciel ; il possède sept orifices (sept planètes) et deux yeux (le Soleil et la Lune) ; l’air circule dans sa poitrine, l’eau dans tout son corps ; les quatre saisons correspondent aux quatre âges de la vie humaine… Le thème de l’homme microcosme et macrocosme, sommet de la création divine, est également traité dans ses deux œuvres de littérature visionnaire, le Livre des mérites de la vie (Liber vitae meritorum, 1150-1163) et le Livre des Œuvres divines (Liber divinorum operum, 1163)

    Lien entre homme et cosmos

    L'homme zodiacal

    Commençons par faire cet éclairage aux fins d'élargir le champ de la perception de notre approche. C'est ce en quoi parler ici de l'homme zodiacal nous intéresse plus singulièrement. À cet effet, l'adjectif zodiacal dérive du terme de zodiaque, qui vient de la racine grecque : "zôdiakos", de "zôon", qui signifie : être vivant. Autrement dit, le terme de zodiaque vient du mot "zodion", un diminutif de "zôon", animal. Ce mot est utilisé avec une double signification : il peut se référer au Zodiaque fixe et intellectuel, ou au Zodiaque mobile et naturel.

    En astronomie, nous dit la science, c'est une ceinture imaginaire dans le ciel de 16 à 18 degrés de large dans le milieu de laquelle passe la trajectoire du Soleil (l'écliptique). Elle contient les douze constellations qui constituent les douze signes du Zodiaque, et dont elles tirent leur nom. En ce qui concerne la nature de la lumière zodiacale – cette figure triangulaire, lumineuse et allongée qui, se trouvant presque dans l'écliptique, avec sa base sur l'horizon et son sommet à des altitudes plus grandes et plus petites, n'est vue qu'au cours des crépuscules du matin et du soir – elle demeure entièrement inconnue de la science, l'origine, le sens réel et la signification occulte du Zodiaque étaient, et sont encore, un mystère pour tous, sauf les Initiés. Ces derniers conservaient bien leurs secrets. Entre l'astrologue chaldéen et son homologue moderne il existe, en vérité, jusqu'à ce jour, un large abîme, et ils errent, selon les paroles d'Albumazar, entre les pôles, et les points célestes, entre les cercles et les épicycles, excentriques, du centre et concentriques, avec une vaine prétention qui ne dépasse pas une habileté humaine de profane.

    Cependant, quelques-uns des astrologues, depuis Tycho Brahé et Kepler, jusqu'aux modernes Zadkiels et Raphaels, ont trouvé moyen de faire une science merveilleuse à partir de ces matériaux occultes peu abondants, tels qu'ils les avaient reçus depuis le temps de Ptolémée.

    Pour revenir au Zodiaque astrologique particulier, c'est néanmoins un cercle imaginaire qui passe autour de la terre dans le plan de l'équateur, son point de départ étant appelé Bélier 0 degré. Il est divisé en douze parties égales nommées Signes du Zodiaque, chacune contenant 30 degrés d'étendue, et on y mesure l'ascension droite des corps célestes.

    **

    Suivons de près dans yeux Monique et Gilbert Le Capon, à ce propos :

    "Et lorsque nous mettons en Lumière les grands rythmes cosmiques de la Pensée de Dieu, en parlant du rythme de vie des grandes entités que sont les étoiles et les constellations, c'est toujours pour mieux situer l'homme, dans ce grand Tout dont il est membre actif.

    Comment pourrait-il appliquer les Lois à sa propre vie, s'il n'apprend pas à les voir à l'œuvre, dans le Tout et en lui ?

    Observons :

    Dieu, ou, si nous préférons, le Logos, le Verbe qui soutient notre système solaire et tout ce qui l'habite, médite ainsi : (et qu'Il nous pardonne d'essayer en quelques mots limités de traduire Son Acte et Sa Haute Pensée ! )

    Notre Logos voit, connaît le Dessein du Penseur Unique qui engendre les Sphères, à l'infini. Il voit, il connaît, il médite, à l'unisson du Grand Penseur. C'est-à-dire, qu'il fait sienne, dans un éternel présent, la Pensée originelle pour lui donner forme vivante et active dans sa propre sphère de responsabilité.

    Son souffle participe du souffle unique, exactement comme le circuit électrique de cette maison participe de l'électricité de la centrale à des kilomètres plus loin.

    Par son Souffle rythmé il porte la Pensée conforme à la Vision dans le sein de la substance-mère, jusqu'aux profondeurs.

    Et cet Acte d'Amour parfait sera rendu effectivement parfait sur notre Terre, si l'Humain accomplit enfin son rôle de participant à part entière, car l'Humain est le Porteur du Souffle et de la Pensée de Dieu pour les règnes subhumains.

    Par sa pensée, par son souffle, et donc, par son acte, l'Homme est appelé maintenant et toujours à manifester la Haute Vision sur la Terre, jusque dans la plus petite sphère individuelle.

    La pensée rythmée du Logos, animée par le souffle, guidée par Son Regard, se pose tour à tour sur tel ou tel Centre, tel ou tel Foyer de substance vivante de son corps céleste, pour le vitaliser cycliquement.

    Aujourd'hui, c'est le Bélier, la grande vie du Bélier qui est tout particulièrement vitalisée et inspirée.

    Et le Bélier, en nous, c'est la tête. Le commencement, la direction, la gestion, c'est ici.

    Alors si nous décidons aujourd'hui, de toujours commencer chaque cycle de chaque jour par la formulation vivante de pensées justes et conformes au Plan, le grand pas sera fait. Le pas de ceux qui assument pleinement leur responsabilité d'êtres Humains.

    Et laissons le dernier mot à l'un des Maîtres de la Juste Pensée, le Maître Morya, qui dit, dans Communauté p.24 :

    ".. La pensée pure, saturée de beauté, montre le chemin vers la vérité. Dans les Enseignements, les interdictions et les prescriptions de renoncement furent données par condescendance à une conscience limitée. Mais une conscience élargie libère l'homme de bien des entraves et assure le progrès. Des vies enrichies permettent de partir librement et généreusement afin de revenir en vainqueurs. Celui qui procède avec une conscience de la beauté ne peut être troublé." {17}".

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    Le Zodiaque mobile ou naturel est une succession de constellation formant une ceinture de 47 degrés de profondeur, située au nord et au sud du plan de l'écliptique. La précession des Équinoxes est causée par le mouvement du Soleil dans l'espace, ce qui donne aux constellations l'apparence d'un mouvement opposé à l'ordre des signes à la vitesse de 50 1/3 secondes par an. Un simple calcul montrera qu'à cette vitesse la constellation du Taureau (hébreux : Aleph) se trouvait être le premier signe du Zodiaque au commencement du Kali Yuga, et en conséquence le point équinoxial s'y trouvait. Également à cette époque, le Lion était au Solstice d'été, le Scorpion à l'Équinoxe d'automne, et le Verseau au Solstice d'hiver ; et ces faits constituent la clef astronomique de la moitié des mystères religieux du monde - y compris le système chrétien. Le Zodiaque était connu en Index et en Égypte depuis des âges incalculables, et la connaissance des sages de ces pays (les mages), à l'égard de l'influence occulte des étoiles et des corps célestes sur notre terre, était bien plus importante que ce que l'astronomie profane ne peut jamais espérer atteindre. Si même maintenant, alors que la plupart des secrets des Asuramayas et des Zoroastres sont perdus, il est encore amplement démontré que les horoscopes et l'astrologie judiciaire sont loin d'être basés sur la fiction, et si de tels hommes comme Képler et Sir Isaac Newton croyaient que les étoiles et les constellations influençaient les destinées de notre globe et ses humanités, cela ne demande pas un grand effort de foi pour croire que les hommes qui étaient initiés à tous les mystères de la nature, comme à l'astronomie et à l'astrologie, connaissaient précisément de quelle manière les nations et l'humanité, toutes les races aussi bien que tous les individus, étaient affectés par les soi-disants Signes du Zodiaque{18}.

    C'est bien dans cette perspective qu'il faut souligner que, en ce qui concerne l'homme zodiacal, les XVème et XVIème siècles resteront imprégnés de cette idée d’un lien entre homme et cosmos. Giordano Bruno considère l’espace comme un corps vivant, dont l’âme se manifeste dans toutes ses parties. Sa pensée, comme le déclare Ernst Cassirer, opère précisément la fusion des questions concernant l’homme et des questions concernant l’univers. À peu près à la même période, Robert Fludd, l’un des plus ardents porte-parole de ces conceptions mystiques, livre une très abondante et très représentative littérature{19}.

    Dans ces représentations, l’homme est souvent dans la même position, debout les jambes et les bras écartés, qui rappelle les célèbres dessins de Léonard de Vinci ou de Vitruve : l’homme est mesure de toutes choses. La divine forme humaine représente l’harmonie, que ce soit celle du corps ou celle du cosmos, qui finalement se confondent du fait de l’étroite correspondance entre les deux.

    Puisque correspondance il y a, tout ce qui se passe sur Terre doit avoir sa cause dans le ciel. Tout dans le ciel est donc signe à déchiffrer. Depuis l’Antiquité, chaque planète est liée à une divinité tutélaire, ce lien étant guidé le plus souvent par de simples analogies. Ainsi, la couleur rouge de Mars (aujourd’hui expliquée par la présence d’oxydes de fer) évoque le sang, donc la guerre : Mars, la planète comme le dieu, est associé aux conflits de toutes sortes.

    Les amalgames entre la planète, le dieu qui lui est associé et les traits de caractère qui lui sont prêtés, sont de règle durant toute l’Antiquité. Le Moyen -Âge étend ces analogies aux signes astrologiques, aux parties du corps, aux métaux, aux pierres précieuses, aux couleurs, aux parfums… Jusqu’à la Renaissance, un mélange de conceptions hermétiques, gnostiques et néoplatoniciennes imprègne toute conception du monde. C’est sur ces principes animistes, où domine l’idée de correspondances entre l’être humain et le ciel, que repose alors l’astrologie, traditionnellement divisée en astrologie judiciaire (l’astrologie proprement dite) et astrologie naturelle, elle-même divisée en deux branches, météorologique et médicale. Admettre l’influence des astres sur les conditions météorologiques semble en effet conduire nécessairement à étendre cette influence aux fonctions des êtres vivants.

    Le microcosme et le macrocosme, un trait d'union nécessaire entre les deux.

    La doctrine du parallélisme entre le microcosme et le macrocosme est une des conceptions les plus anciennes de la philosophie naturelle. Elle s’exprime déjà dans les mythes cosmogoniques de l’homme cosmique originel dont le corps engendra la terre, les os engendrèrent les pierres, le sang les rivières, les cheveux les arbres, la respiration le vent. Très répandues dans l’Antiquité (Héraclite, Démocrite, Anaxagore, Platon, les Stoïciens) et au Moyen- Âge (Hildegarde de Bingen, la mystique rhénane -Maître Eckhart -, les philosophes juifs comme Ibn Gabirol ou la Kabbale), les théories de la correspondance du macrocosme et du microcosme culminent à l’époque de la Renaissance. Elles servent de fondement à une nouvelle anthropologie chez Pic de la Mirandole, prennent la forme d’un panpsychisme hylozoïque dans la philosophie naturelle de Giordano Bruno, de Cardan, de Campanella. Elles imprègnent la mystique allemande à travers Nicolas de Cues, V. Weigel (en particulier dans le traité "Erkenne dich selbst, dass der Mensch sei ein Mikrocosmus. 1615) et Jakob Böhme (Mysterium Magnum).

    Elles sont présentes dans l’occultisme médico-magico-alchimique d’Agrippa et de Paracelse ainsi que chez leur collègue anglais R. Fludd où elles entrent en conflit ouvert avec les conceptions des créateurs de la nouvelle image du monde (Kepler, Gassendi).

    Donc dans le rapport microcosme-macrocosme se joue le rapport de l’Homme à Dieu, de l’Univers à Dieu, de l’Immanence à la Transcendance. Avec pour l’homme l’enjeu essentiel de la connaissance. Le privilège de l’homme est de pouvoir par sa pensée accéder à l’Autre et à l’Ailleurs. La négation et l’opposition participent de ce privilège. Le Solve et Coagula alchimique l’exemplifie à merveille. On peut aussi dire que l’un des privilèges anthropologiques de la pensée est de pouvoir changer d’échelle. Du fini à l’infini, de l’Homme à Dieu, on change d’échelle, ce qui s’accompagne de modifications que l’on peut chercher à qualifier selon deux axes opposés : simplification-complexification. La relation microcosme-macrocosme est aujourd’hui remise en vedette dans la cosmologie quantique.

    Au passage, il faut ajouter que bien des traits de la légende rosicrucienne marquent les hauts grades maçonniques ; le chevalier de la lampe inextinguible fait songer à la lampe toujours allumée trouvée dans le tombeau de Rosencreutz, mais le souverain prince Rose-Croix reprend les symboles du triple baiser, de l'aigle, du pélican, des bâtons de cire à cacheter, les trois vertus théologales, les colonnes de la Foi, de l'Espérance et de la Charité. Au 18ème degré, le président nommé Très Sage ou " Athirsatha " est l'échanson royal ; on songe à la boisson d'immortalité, au breuvage recherché par les alchimistes et les rose-croix. Le Forestier a rapporté bien des détails qui confirment ces rapports entre les deux groupes avec encore l'inscription I.N.R.I. figurée avec la rose, le signe avec son aspect alchimique, ce signe qui montre respectivement le ciel et la terre et que René Guénon{20} assimile aux termes alchimiques " Solve et Coagula ", les deux courants de la force cosmique. En dehors de l'aspect christique de ce grade où l'on retrouve la Cène mystique, avec le partage du même pain, l'absorption du vin dont la coupe passe de main en main, ce rituel reflète bien des symboles d'origine hermétique. Ce rituel, fort émouvant, a été souvent reproduit, sa pensée généreuse ne pouvant laisser dans l'indifférence. Le chevalier rose-croix a ainsi un âge bien évocateur, trente-trois ans{21}.

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    Un des symboles majeurs des rosicruciens

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    L’Univers détrône le ciel

    C'est alors que disparaît la distinction entres mondes terrestre et céleste, et s'installe l'idée d'univers.

    Alors que lunettes et télescopes dévoilent des horizons de plus en plus distants, la vision scientifique se met en place entre Copernic et Newton. Par nature très réductrice, elle frustre plus d’un esprit. Le ciel perd son mystère ; il n’échappe plus à nos lois, il n’est plus un ailleurs mais un domaine à explorer comme un autre. Ciel matériel et ciel spirituel sont dissociés. Le ciel des astronomes, celui que nous voyons au-dessus de nos têtes, devient celui des savants et des physiciens.

    Ce tournant épistémologique peut sembler paradoxal, car l’inspiration issue de l’Antiquité reste active et joue parfois un rôle important chez ceux-là mêmes qui permettront sa disparition, en bouleversant la vision du monde et en créant la science proprement dite. Kepler l’illustre parfaitement : d’un côté, il raille les aspects mystiques de son contemporain Fludd en le situant dans la tradition des alchimistes, hermétiques et paracelsiens, tandis que lui-même se situe à bon droit dans celle des mathématiciens ; de l’autre, il cherche à connaître les propriétés de l’âme du monde et dresse des horoscopes. Kepler, sans doute le dernier à pouvoir être à la fois astronome et astrologue, sera à son tour critiqué par Galilée.

    La permanence des étoiles

    La science commença par les étoiles et l’humanité découvrait en elles les dominantes de l’inconscient, les dieux ainsi que les singulières qualités psychologiques du zodiaque : projection d’une doctrine complète du caractère humain, écrit Carl Gustav Jung (Psychologie et alchimie). Il n’est peut-être pas nécessaire d’aller aussi loin et de faire appel à la théorie des archétypes pour considérer la richesse d’évocation associée aux objets célestes, planètes et étoiles, système solaire, et aujourd’hui galaxies. Le symbolisme de l’étoile se retrouve sous des formes diverses dans toutes les religions, sectes, sociétés… de toutes civilisations, jusqu’au drapeau de l’Union européenne !

    C’est dans ton cœur que se trouvent les étoiles de ton destin, déclarait Schiller. Ce destin étant si incompréhensible, toute époque est tentée d’invoquer, pour l’expliquer, des forces ou des influences qui viennent d’ailleurs. Le ciel représente cet ailleurs : conjonctions favorables ou défavorables, bonnes ou mauvaises étoiles, cieux propices… Tandis que le ciel matériel est peu à peu occupé par des avions, des satellites, des fusées, le ciel imaginaire garde un pouvoir symbolique éternellement présent.

    Après le modèle du système solaire, archétype fructueux à partir duquel fut bâti le modèle planétaire de l’atome, les concepts de trou noir, de big bang, ont largement essaimé aujourd’hui dans le langage quotidien. Nouvelles images mentales, nouveaux modèles possibles, sujets de métaphore, ces objets du ciel matériel habitent aussi le ciel imaginaire de notre culture, à côté du père Noël ou du croque-mitaine.

    L'homme dans le ciel

    Le désir d’accéder au ciel a toujours existé. Expression d’un défi, volonté d’atteindre l’inaccessible, il symbolise aussi la progression spirituelle, l’ascension des âmes vers le bien, la divinité.

    Durant l’Antiquité, l’évocation du voyage céleste mêle le ciel spirituel et le ciel matériel. Mais il devient impossible de préserver les aspects mystiques et spirituels du ciel lorsque Galilée remet en cause la distinction entre les mondes d’en- bas et d’en- haut, et commence à en dévoiler la nature physique. Plus tard encore, les progrès de la technologie donneront l’espoir de voyager réellement vers le ciel matériel, qui deviendra alors un champ d’exploration, de conquête, de colonisation, mais également, avec le développement de la science- fiction, un magnifique champ offert à l’imaginaire.

    Résumons. 1. → Le macrocosme concerne la création des galaxies, des systèmes solaires et des planètes, jusqu'au dernier atome de matière. Vu de la perspective d'un être humain, le macrocosme représente l'Idée de l'Homme - le principe anthropique - l'être humain en tant que reflet de l'Absolu. Tout est macrocosme. 2. → Le mésocosme décrit les mondes de l'Homme. 3. → Le microcosme décrit les corps de l'Homme. Le mésocosme, c'est le soleil, la lune et toutes les planètes de notre système solaire. La matrice de notre système solaire est la même que celle du macrocosme. Les mêmes lois

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