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ARTS VISUELS
I. INTRODUCTION
II. LA CONNAISSANCE DE SOI
III. LA CONNAISSANCE DE VOTRE MONDE
IV. LE COFFRE À OUTILS (LIENS et RESSOURCES)
V. TABLE DES MATIÈRES
I. INTRODUCTION
Votre carrière d’artiste en arts visuels sera excitante, stimulante et toujours empreinte de créativité et de renouveau. Vous
bénéficierez d’une autonomie dans votre lieu de travail, de collègues intéressants, de possibilités d’apprentissage et de
croissance ainsi que de la liberté d’établir vos propres projets et échéanciers dans une mesure que la plupart des tra-
vailleurs peuvent à peine imaginer. Vous réaliserez votre rêve. Malgré cela, il se peut que parfois vous éprouviez de la soli-
tude ou de la déception et que vous soyez à court d’idées, de temps, d’énergie ou d’argent. Il est alors possible que vous
doutiez que la poursuite de votre rêve soit justifiée. Il se peut aussi que vous arriviez à peine à vous souvenir en quoi con-
sistait ce rêve. Vous aurez alors besoin de confiance, de chance, de soutien, de l’aide de la communauté et, fort proba-
blement, d’au moins un autre champ de compétences. Les avantages seront inimaginables, mais les exigences aussi.
La carrière d’artiste est l’une des plus belles qui soient, mais c’est également l’une des plus difficiles. Pour réussir, il faut
du talent. Il faut également de la discipline ainsi que la capacité de continuellement se mettre à jour et se renouveler. Avoir
de l’organisation ne fait pas de tort non plus. Enfin, une touche d’idéalisme constitue un atout, tout comme une saine
dose de réalisme.
Le présent ajout au guide L’Art de gérer sa carrière a pour objectif de vous aider à vous assurer que les aspects positifs de
votre carrière en arts visuels surpassent les aspects négatifs. Vous devez vous attendre à ce qu’il y ait des aspects négat-
ifs. Toutefois, vous pouvez les atténuer.
Ce document est divisé en trois parties qui s’intitulent « La connaissance de soi », « La connaissance de votre monde »
et « Le coffre à outils ». Évidemment, il est impossible de séparer votre personne de votre communauté et de votre façon
de faire. Vous pouvez donc lire chacune des parties dans l’ordre établi ou, si vous trouvez cela plus efficace, créer vos pro-
pres liens entre les idées de chaque section. N’hésitez pas à utiliser l’information de la façon qui vous convient le mieux.
Si vous arrivez à considérer votre journée en atelier comme une obligation au même titre que toute autre journée normale
de travail, vous parviendrez à terminer vos projets, à respecter les échéances et à faire preuve de professionnalisme quant
à vos engagements et responsabilités. Cela est d’autant plus important que la plupart des artistes en arts visuels doivent
intégrer le temps passé en atelier à leur horaire consacré à d’autres emplois et tâches. Si vous n’avez que quelques heures
par semaine à consacrer à la carrière qui vous est la plus chère et que vous attendez d’avoir de l’« inspiration » avant de
vous y mettre, des mois, voire des années passeront sans que rien ne se produise. Par contre, si vous vous donnez la chance
de créer en établissant un horaire de travail régulier et en vous y conformant, vos occasions de concevoir une œuvre se
multiplieront.
La résilience émotionnelle constitue par ailleurs une autre précieuse qualité. Le Canada possède une population peu
nombreuse, des fondements économiques modestes et un très grand nombre d’artistes créatifs. Au cours de votre carrière
d’artiste, vous ferez face à une forte concurrence lorsque viendra le temps d’acquérir de l’espace d’exposition, de vendre
ou de faire reconnaître votre art et de demander des subventions. Vous essuierez inévitablement des refus. Pour avoir une
longue carrière satisfaisante, vous devez savoir comment surmonter les obstacles, en tirer des leçons et persévérer.
De plus, vous devrez parfois avoir le courage de vous réévaluer. Si votre travail est rejeté à plusieurs reprises, vous pourriez
vous poser certaines questions, par exemple : « Mes attentes sont-elles réalistes à cette étape de mon évolution? » ou
« Est-ce que je vise les bons endroits? », « La qualité de mes demandes de subvention ou d’exposition est-elle optimale?
Est-ce que j’accompagne bien ces demandes de pièces justificatives, de documents écrits et de références? », « Un
conservateur, un conseiller ou un artiste rendu plus loin que moi pourraient-ils me donner de la rétroaction? »
Pour accéder à des ressources utiles, veuillez consulter le profil des compétences de la gestion de carrière du guide L’Art de
gérer sa carrière et la section « Le coffre à outils ».
• Vous pouvez combiner la création d’œuvres d’art avec l’enseignement dans un collège ou une autre
école, ou encore avec un emploi dans le secteur culturel, tout en considérant vos deux fonctions comme
des moyens d’expression personnelle aussi importants l’un que l’autre et en apportant ainsi votre
contribution à la communauté.
• Vous pouvez vous consacrer à votre art à temps partiel en considérant cette occupation comme une
partie importante de votre vie, sans toutefois lui accorder plus d’importance qu’à votre foyer, à votre
famille ou à votre communauté.
• Vous pouvez adopter une approche globale et considérer que toutes les facettes de votre vie font partie
intégrante de votre processus de création artistique.
• Vous pouvez considérer que votre carrière se limite à votre travail en atelier et que vos autres emplois
rémunérateurs ou votre participation à la vie collective ne jouent qu’un rôle secondaire dans votre vie.
Quelles que soient vos attentes envers votre carrière en arts visuels, il importe de ne pas oublier qu’elle ne constituera
probablement pas votre seule carrière, ni une carrière à temps plein. Voici quelques données publiées en mai 2005 par Hill
Stratégies Recherche :
• Les artistes, toutes disciplines confondues, qui consacraient plus de temps à leur art qu’à tout autre
emploi en date du mois de mai 2001 avaient gagné en moyenne 23 500 $ en 2001.
• La moitié des artistes en arts visuels avaient gagné environ 10 000 $ ou moins.
• Plus de 40 % des artistes sont titulaires d’un diplôme universitaire.
• En moyenne, les artistes universitaires gagnent un salaire à peine plus élevé que l’ensemble des
travailleurs qui ne possèdent qu’un diplôme d’études secondaires.
Apparemment, vous devriez vous attendre à passer au moins une partie de vos heures de travail productif en dehors de votre
atelier.
Dans ce cas, pour réaliser vos objectifs de carrière en arts visuels, vous avez besoin d’un plan. En fait, il vous en faudra peut-
être même deux : un plan de carrière et un plan d’affaires.
Le plan de carrière
L’élaboration d’un plan de carrière consiste à évaluer votre personnalité, vos compétences et vos intérêts, à examiner les
options qui s’offrent à vous, à établir et à évaluer les choix possibles et les solutions de remplacement, à faire des choix à
court et à long terme, de même qu’à déterminer les étapes qui seront nécessaires pour atteindre vos objectifs.
En pensant à vos prochaines actions, vous devrez peut-être également établir les obstacles qui pourraient vous empêcher
d’atteindre vos objectifs. Se fixer des objectifs et planifier la façon de les atteindre contribuent à assurer leur réalisation. Par
ailleurs, l’examen périodique de votre plan de carrière vous permettra de voir si vous êtes dans la bonne voie de même que
ce que vous devriez faire différemment.
Le plan d’affaires
Lorsque vous élaborez un plan de carrière, vous devriez aussi préparer un plan d’affaires résumant ce que vous souhaitez
accomplir et la façon dont vous comptez organiser vos ressources.
Selon Entreprises Canada (le ministère fédéral qui offre des services aux entrepreneurs) : « [le plan d’affaires] est un guide
Le ministère ajoute qu’en « jetant vos projets sur papier, vous améliorerez votre capacité de gestion. Vous serez en mesure
de repérer toute déviation du plan, avant que la situation ne se détériore. Cela vous permettra aussi de prévoir l’avenir et
d’éviter les écueils. [...] Le plan vous incite à être réaliste. Il vous permet de cerner votre clientèle, votre marché, votre
stratégie de prix et le milieu concurrentiel dans lequel vous devrez évoluer afin de réussir. Ce processus donne souvent lieu
à la découverte d’un avantage concurrentiel ou de nouvelles occasions d’affaires, et peut aussi mettre en lumière les
faiblesses du projet. [...] En consacrant trois ou quatre heures par mois à la mise à jour de votre plan, vous épargnerez temps
et argent à long terme, et sauverez peut-être même votre entreprise. Incluez la planification à votre style de gestion ».
Pour accéder à des ressources relatives au plan de carrière et au plan d’affaires, veuillez consulter le chapitre 1 du guide L’Art
de gérer sa carrière et la section du présent document intitulée « Le coffre à outils ».
Ce guide ajoute que la gestion de projet peut être divisée en cinq groupes de processus (le démarrage du projet, la
planification, l’exécution, le contrôle ou la rétroaction, et la clôture) et en neuf domaines de connaissances (la gestion de
l’intégration du projet, de la portée du projet, du temps consacré au projet, des coûts du projet, de la qualité du projet,
des ressources humaines nécessaires au projet, des communications relatives au projet, des risques associés au projet ainsi
que de l’approvisionnement, des achats ou des stocks nécessaires au projet).
Si vous considérez votre carrière en arts visuels comme un projet à gérer, et non comme une suite d’événements aléatoires
vaguement reliés les uns aux autres, vous augmenterez vos chances de connaître la carrière de vos rêves. Vous pouvez
également appliquer les principes de la gestion de projet à un projet en particulier, par exemple à la préparation d’une
exposition.
Elle pourrait juger que la compréhension des cinq groupes de processus est plutôt intuitive ou qu’elle peut les utiliser sans
suivre aucune formation. Ainsi, elle a démarré le projet d’exposition et elle sait qu’elle devra planifier la création de plusieurs
nouvelles œuvres de même que les exécuter. De plus, en créant ses œuvres, en veillant à leur qualité ainsi qu’à la cohérence
de leur thématique et en vérifiant si les heures qu’elle y consacre correspondent au temps dont elle prévoit avoir besoin, elle
exerce un certain contrôle. Enfin, elle clôt le projet quand elle décide que chaque œuvre est terminée et peut être livrée, et
que l’ensemble de l’exposition est achevé.
Toutefois, les neuf domaines de connaissances demandent davantage d’attention. Par exemple, en ce qui concerne la
gestion de l’intégration du projet, l’artiste doit non seulement coordonner sa propre création, mais aussi la négociation du
contrat, le cadre de travail et la livraison des œuvres. La gestion du temps consacré au projet exige qu’elle évalue ses ca-
pacités de même que ses engagements et qu’elle s’assure d’être productive lorsque cela est possible. Pour remplir son rôle
de gestionnaire du temps, elle pourrait pendant toute la durée du projet engager quelqu’un pour tondre le gazon et faire
le ménage, ainsi que se réserver des moments pour se revigorer, par exemple en faisant de l’exercice ou en rencontrant des
amis, à la condition que ces pauses ne deviennent pas des excuses pour éviter de travailler. Par ailleurs, son rôle de ges-
tionnaire des ressources humaines nécessaires au projet pourrait l’amener à consigner ses heures passées en atelier, à prévoir
des jours de congé pour conserver sa santé physique et émotive, de même qu’à prendre rendez-vous avec son photographe
et la personne qui fabrique les caisses destinées à l’expédition de ses œuvres.
Pour en savoir plus sur la gestion de projet, notamment sur l’organisation, la rédaction d’une demande, la recherche
d’organisations et de services professionnels, l’élaboration et l’utilisation d’un plan d’action, etc., veuillez consulter le
chapitre 3 du guide L’Art de gérer sa carrière intitulé « La gestion de projet de A à Z ».
Les organismes canadiens du secteur des arts offrent de nombreuses solutions de perfectionnement professionnel pour les
artistes en arts visuels.
• Organisme national de financement des artistes, le Conseil des Arts du Canada offre des subventions de
développement de carrière pour appuyer « le développement de la carrière de l’artiste par la participation
à des activités de perfectionnement professionnel et/ou l’agrandissement de son réseau de partenaires
professionnels, composé notamment de critiques, de conservateurs, de marchands d’œuvres d’art
[possiblement au moyen] d’outils précis tels que des sites web, des portfolios et de petites
monographies ».
• Comptant parmi les nombreux organismes provinciaux de financement des artistes, le Conseil des arts
du Manitoba offre des subventions destinées aux projets de voyage ou perfectionnement professionnel
en arts visuels pour les frais de déplacement associés à des études de courte durée et des cours donnés
par des artistes de grande renommée, des ateliers et des expositions offerts à l’extérieur de la province,
ainsi que les coûts associés à l’installation des œuvres.
• Les bureaux régionaux de l’organisme Canadian Artists Representation/Le front des artistes canadiens
(CARFAC) offrent aux artistes des séances de formation en perfectionnement professionnel qui
traitent de sujets tels que la fiscalité, la rédaction de demandes de subvention, la commercialisation,
les droits d’auteur, les contrats et la photographie des œuvres.
• Située à Vancouver, mais de portée nationale, la Federation of Canadian Artists offre des ateliers de
perfectionnement professionnel dans certains de ces domaines ainsi que des conférences portant par
exemple sur les six étapes de la résolution de problèmes créative, la vie de l’artiste et les processus
créatifs.
• Dans la province de Québec, le Regroupement des artistes en arts visuels du Québec (RAAV) offre
entre autres de la formation en matière de négociation de droits d’auteur et de contrats, de fiscalité,
d’encadrement et de perfectionnement de l’art.
• La Nunavut Arts and Crafts Association (NACA) utilise son site Web pour informer les artistes des
formations possibles.
Vous trouverez dans votre région des organismes en mesure de vous offrir les possibilités et les ressources dont vous avez
besoin en fait de formation, d’acquisition de connaissances, de soutien et de croissance. Pour en obtenir la liste, veuillez
consulter la dernière section du présent document intitulée « Le coffre à outils ».
Pour terminer, souvenez-vous que les organismes officiels ne sont pas les seuls à pouvoir offrir des possibilités de
perfectionnement professionnel. De nombreux artistes en arts visuels ont en effet découvert que le mentorat leur ap-
portait des avantages durables au chapitre du perfectionnement. Les mentors sont des personnes qui sont déjà passées
par où vous souhaitez passer et qui peuvent vous montrer comment y parvenir. Le mentor vous soutient et partage son
expérience, ses connaissances de même que sa sagesse avec vous. Il peut vous aider à définir vos objectifs personnels et
à trouver des moyens de les réaliser. Le mentorat peut être de courte durée ou se poursuivre toute votre vie, vous aider
pour un projet en particulier ou pendant toute votre carrière.
Pour trouver un mentor, vous pouvez vous tourner vers un organisme comme le CARFAC ou le RAAV, vers un enseignant
qui vous a eu pour étudiant, vers un organisme subventionnaire ou vers d’autres artistes. Les occasions de rencontres
sociales dans le milieu des arts visuels vous permettront également de rencontrer un mentor. Pour obtenir une liste de
sites Web traitant du mentorat, veuillez consulter la section « Le coffre à outils ». Si vous recherchez un mentor de façon
officielle, songez que la relation que vous établirez avec l’autre personne ira dans les deux sens. Ainsi, votre mentor
cherchera lui aussi des occasions de grandir.
En ce qui concerne l’utilisation de votre art, gardez à l’esprit le fait suivant : vous seul avez le droit de décider de ce qu’il
adviendra de vos œuvres. Si vous voulez qu’on utilise vos créations, vous ne souhaitez toutefois pas qu’on vous utilise vous,
ni qu’on vous exploite. Souvenez-vous qu’en tant qu’artiste en arts visuels, vous êtes en droit de négocier l’utilisation de vos
œuvres. La négociation consiste à discuter avec un utilisateur, un acheteur ou toute autre personne susceptible de jouer un
rôle dans votre carrière artistique afin d’en venir à une entente. La négociation peut se faire sans confrontation.
La négociation
Lors d’une négociation :
• Vous pouvez informer l’autre personne de vos désirs et de vos attentes, puis écouter ses demandes
et ses attentes.
• Au besoin, vous pouvez lui demander de clarifier certains points.
• Vous pouvez accepter ou refuser n’importe quelle demande, ou encore faire des compromis, si cela
vous semble acceptable.
• Vous pouvez décider de conclure la négociation par une entente ou non.
• Vous pouvez décider de demander l’aide d’un professionnel, notamment d’un avocat, d’un conseiller
financier ou de toute autre partie appropriée.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les associations professionnelles d’artistes en arts visuels en mesure de
vous aider, veuillez consulter la section « Le coffre à outils ».
Plus vous acquerrez d’expérience et de compétences en matière de négociations, moins vous serez susceptible d’être victime
d’exploitation. Néanmoins, même les négociateurs aguerris peuvent faire l’objet de différents types de manipulation. Par
exemple, en usant d’une persuasion amicale, on pourrait vous laisser entendre que la demande qui vous est présentée est
d’ordre tout à fait pratique ou raisonnable. Parfois aussi, on pourrait tenter de vous convaincre que vos besoins et ceux de
l’utilisateur sont les mêmes. On pourrait également utiliser la manipulation psychologique ou vous accuser de vous
montrer déraisonnable. La perte possible d’une vente ou d’un espace d’exposition pourrait en outre être évoquée. Enfin,
vous pourriez recevoir des menaces.
La manipulation
Si, pour une raison ou une autre, vous faites l’objet de manipulation concernant votre art, souvenez-vous que vous avez des
droits. Qu’un marchand, un conservateur, un client ayant effectué une commande, un acheteur ou tout autre utilisateur
tentent de vous manipuler, vos droits demeurent les mêmes :
• Vous êtes en droit de comprendre en quoi consiste l’utilisation proposée de votre œuvre d’art et de
l’utiliser de la façon que vous jugez convenable.
• Vous êtes en droit d’exprimer votre opinion.
• Vous êtes en droit de proposer des solutions de rechange si vous croyez qu’il en existe.
• Vous êtes en droit de clore la discussion de façon temporaire ou définitive ainsi que de refuser une
demande, même si vous comprenez que l’autre personne pourrait mettre ses menaces à exécution.
• Vous êtes en droit d’accepter une demande, même si dans de meilleures circonstances, vous préféreriez
ne pas avoir à le faire.
• Vous êtes en droit d’avoir recours à une aide professionnelle.
Par contre, si l’exposition doit vous apporter la visibilité dont vous avez besoin, que la galerie s’autofinance entièrement,
qu’elle appartient à une communauté dont vous aimez faire partie et que vous aimez aider, que des bénévoles assurent le
déroulement des activités, peut-être s’agit-il alors d’une véritable occasion en or pour chacune des parties concernées. En
définitive, les artistes en arts visuels doivent rester vigilants en ce qui a trait à l’exploitation. Ils doivent de plus demeurer
à l’affût des occasions de perfectionnement professionnel, des possibilités de réseautage et des situations où on serait
réellement sensible à leur contribution.
Pour en savoir plus sur les droits d’auteur, les droits d’exposition et les frais d’exposition, veuillez consulter la deuxième
partie du présent document intitulée « La connaissance de votre monde ».
Les emplois
Un deuxième emploi est une arme à deux tranchants. Selon le poste occupé, il se peut que vous profitiez d’une sécurité
financière et que vous ayez le sentiment de contribuer à la société, mais il se peut également que cela vous donne moins de
temps pour créer et que vous ayez l’impression que votre personnalité artistique n’est pas celle qui prime. D’un autre côté,
si votre emploi comporte moins d’exigences et d’heures de travail, cela peut vous laisser davantage de liberté, mais
diminuer votre revenu. L’artiste en arts visuels est différent des danseurs, des musiciens et des acteurs, lesquels peuvent
occuper des emplois qui ne sont pas toujours artistiques, mais qui leur permettent d’exercer leurs talents tout en étant
remarqués. Dans votre cas, un emploi ne fera sans doute pas évoluer votre carrière artistique. Par contre, il pourrait
provoquer des rencontres importantes ou un type de stimulation personnelle qui favorisera l’évolution de votre art.
Lorsque vous évaluez les options possibles, vous devriez réfléchir à ce que vous espérez retirer de votre emploi, à la longueur
de la période pendant laquelle vous pensez l’occuper et à la probabilité qu’il vous apporte ce qu’il y a de plus important à
vos yeux. Ainsi, certains artistes en arts visuels éprouvent une grande satisfaction à travailler dans des milieux associés aux
arts, par exemple dans des galeries d’art, des entreprises d’arts graphiques ou de design, des boutiques de matériel d’artiste
ou d’encadrement, ou encore en administration des arts. La thérapie par l’art, l’enseignement de l’art et la rédaction d’ou-
vrages sur l’art figurent parmi les options indirectement liées au monde artistique qui exploitent les connaissances des
artistes. Enfin, des professions qui n’ont absolument aucun lien avec l’art peuvent aussi être gratifiantes, notamment celles
en bibliothèque, en pharmacie, en comptabilité ou en affaires. Plus vos deux emplois sont différents, plus il est probable
que vous aurez besoin d’une formation spéciale pour chacun d’eux. Cela vaut la peine d’ajouter ces considérations à votre
plan de gestion de projet.
Les subventions
Les organismes subventionnaires peuvent vous aider à financer votre carrière. La recherche de financement comporte de
nombreux avantages et pratiquement aucun inconvénient. Quand vous recevez une subvention, on vous paie pour faire ce
que vous aimez, à votre propre rythme et selon votre propre horaire. À la fin de la période de subvention, vous devrez sans
doute rendre compte de vos réalisations, mais on vous accorde habituellement une grande liberté quant à la façon de
mener à bien votre projet.
Quels sont donc les inconvénients? Dans le secteur des arts visuels, la lutte pour obtenir des subventions est féroce. Vous
devrez consacrer temps et énergie à la préparation de votre demande et vous ignorerez pendant un certain temps si vos
efforts ont porté leurs fruits. Certains artistes en arts visuels sont si déçus de ne pas obtenir les subventions espérées cessent
de présenter des demandes. Par contre, si vous réussissez à obtenir une subvention, vous vivrez l’une des
expériences les plus merveilleuses dont puisse rêver un artiste.
Au Canada, l’organisme subventionnaire national le plus important pour les artistes en arts visuels est le Conseil des Arts
du Canada. Par ailleurs, chaque province et territoire possède un organisme semblable, axé sur les besoins régionaux. Les
coordonnées de ces organismes figurent à la section « Le coffre à outils ».
Pour avoir le plus de chances possible que votre demande de subvention soit acceptée, voici ce que vous pouvez faire :
• Assurez-vous de présenter une demande dans un programme approprié. Les organismes subventionnaires
publient des brochures descriptives ainsi que de l’information en ligne. Prenez-en connaissance avant de
présenter votre demande.
• Assurez-vous de l’uniformité, de la cohérence et du caractère personnel de votre demande. Présentez
uniquement des documents visuels de haute qualité, qui mettent en valeur vos meilleures créations.
Veillez à ce que le lien entre ces documents et le projet proposé soit évident.
• Si vous fournissez des documents visuels à l’appui de votre demande, ils devraient lui donner de la
valeur. Assurez-vous de respecter les limites de l’organisme subventionnaire en ce qui concerne le
nombre de documents que vous pouvez présenter.
• Assurez-vous que les idées énoncées dans votre description écrite du projet, que la langue utilisée et
que la présentation sont aussi claires que possible. Souvenez-vous que les membres des organismes
subventionnaires ou des jurys lisent parfois un grand nombre de demandes. La vôtre devrait ressortir
du lot par son aspect direct, complet et clair.
• Assurez-vous d’utiliser à la perfection les règles grammaticales et orthographiques, de même que les
règles de ponctuation.
• Veillez à ce que votre budget soit raisonnable et que vos calculs soient bons.
• Choisissez vos références avec soin. Optez pour des personnes qui appuient votre travail et qui
répondent aux exigences du programme sélectionné.
• Révisez votre demande autant de fois que nécessaire.
Pour en savoir plus sur la recherche d’un organisme de financement et sur la rédaction d’une demande réussie, veuillez
consulter le chapitre 3 du guide L’Art de gérer sa carrière intitulé « La gestion de projet de A à Z », de même que la section
« Le coffre à outils ».
D’autre part, les emplois parallèles qui n’ont rien à voir avec l’art font également vivre beaucoup d’artistes. Les postes
de paysagiste, de serveur dans un bar ou un restaurant ou de commis dans un point de vente au détail en sont quelques
exemples, mais les possibilités sont très diversifiées. Toutefois, il se peut qu’un emploi non artistique intéressant au début
de votre carrière devienne plus difficile avec l’âge, mais comme c’est le cas lorsque vous mettez en place une entreprise
artistique, vous pourriez découvrir qu’une certaine version de cet emploi parallèle peut se transformer en fondement
véritable.
Pour conclure, au fur et à mesure qu’évoluera votre deuxième emploi, votre entreprise artistique ou votre emploi parallèle
non lié aux arts, vous devrez peut-être vous informer de nouveau sur la planification de carrière et d’entreprise.
La tenue de livres
Quelle que soit votre source de revenus, qu’elle soit directement liée à votre carrière en arts visuels ou non, vous serez plus
prospère et à l’aise financièrement si vous savez de combien d’argent vous disposez, à quoi vous devez le consacrer et quand
vous pourrez cesser de travailler aussi fort pour le gagner. C’est là que la tenue des livres comptables intervient. Vous en aurez
besoin pour exploiter votre atelier et votre entreprise. La tenue de livres est nécessaire pour votre propre connaissance, pour
les rapports que les organismes subventionnaires ne manqueront pas de vous demander et pour le gouvernement, à des fins
fiscales. En plus d’établir un budget, vous devriez songer à élaborer des plans relativement à votre argent, y compris à
dresser des plans en cas de maladie ou en prévision de la retraite.
Le chapitre 4 du guide L’Art de gérer sa carrière intitulé « Veiller à ses affaires » regorge de renseignements sur les dossiers
financiers, l’établissement de budgets, le travail autonome, l’impôt sur le revenu et la TPS. Pour en savoir plus, veuillez
également consulter la section « Le coffre à outils ».
Si vous abordez les questions financières relatives à votre carrière en arts visuels avec considération et minutie et que vous
portez attention à la planification financière ainsi qu’à la tenue de livres, vous ne devriez jamais avoir besoin d’information
sur la protection de la loi sur les faillites. Cependant, tout peut arriver, et si jamais vous sombrez dans un chaos financier
dont vous ne pouvez vous sortir, il existe de l’aide.
• Communiquez avec vos créanciers, expliquez-leur pourquoi vous ne pouvez pas effectuer vos paiements
et proposez-leur d’effectuer des versements réduits sur une plus longue période.
• Accédez à des services de consultation en matière de crédit. Communiquez avec un bureau de
consultation familial ou communautaire ou une association dans ce domaine afin d’apprendre
comment faire appel à un tel service.
• Informez-vous auprès d’une banque ou d’une autre institution financière sur la possibilité de consolider
vos dettes en effectuant un seul emprunt.
• Si vous habitez l’Alberta, la Saskatchewan, la Nouvelle-Écosse ou l’Île-du-Prince-Édouard, vous pouvez
faire une demande d’ordonnance de fusion. Une telle ordonnance établit le montant et le moment des
versements que vous déposerez à la cour. C’est la cour qui répartira ces paiements parmi vos créanciers.
Pour les résidents du Québec, la Loi du dépôt volontaire ressemble à une ordonnance de fusion.
• Si vous n’arrivez pas à résoudre votre problème, vous pouvez déclarer faillite. Toutefois, la faillite devrait
être votre dernier recours. La faillite est un processus juridique administré en vertu de la Loi sur la faillite
et l’insolvabilité. Ce processus vous libère de la plupart de vos dettes, et toute poursuite intentée contre
vous par vos créanciers devrait cesser. Par contre, la faillite a des répercussions à long terme; de fait, elle
ne devrait pas être utilisée à la légère.
Pour connaître d’autres ressources en matière de dettes et de protection de la loi sur les faillites, veuillez consulter la
section « Le coffre à outils ».
Ainsi, la production de documents visuels est constamment nécessaire. Si vous n’êtes pas photographe, engagez-en un. Vous
arriverez à trouver un professionnel spécialisé dans la photographie d’œuvres d’art ou d’objets d’artisanat en vous
informant auprès d’autres artistes ou de votre association professionnelle. Pour en savoir plus sur la recherche d’une
association professionnelle, veuillez consulter le chapitre 3 du guide L’Art de gérer sa carrière intitulé « La gestion de
projet de A à Z », de même que la section « Le coffre à outils ».
Vos besoins en matière de documentation varieront en fonction de votre technique. Par exemple, les besoins du peintre sur
toile sont différents de ceux du multiartiste ou de l’artiste en installation. Prévoyez également les endroits où vous devrez
utiliser les documents de même que le type qui sera le plus efficace. Si par exemple vous posez votre candidature pour
participer à des expositions en Europe, on vous demandera probablement des diapositives, des photographies ou des
enregistrements vidéo de format VHS européen. En Amérique du Nord, les formats numériques sont en voie de devenir la
norme, mais ils n’ont pas complètement remplacé les diapositives. En outre, même les caractéristiques des formats
numériques varient. Réfléchissez aux préférences de l’utilisateur visé en ce qui concerne le système d’exploitation, le format,
la couleur, le mode ou la taille et le nombre de fichiers. Examinez également les options relatives aux étiquettes de fichiers,
aux limites de temps ou aux lecteurs tels que QuickTime, RealPlayer, Shockwave, etc.
En plus de leur importance pour l’historique de votre carrière en arts visuels, les documents peuvent influencer positivement
votre inspiration. En effet, si jamais il vous arrive de traverser une crise existentielle d’artiste, vous pourrez vous reporter à
vos documents et voir vos réalisations passées de même que le chemin parcouru jusqu’à présent. Le jour où vous douterez
de vos réels talents d’artiste, un catalogue d’exposition, l’annonce d’une exposition ou une affiche faisant la promotion de
votre participation à une causerie dans le cadre d’un programme pour néophytes en arts vous rappelleront que vous n’avez
jamais cessé d’en être un.
L’organisme est en mesure d’éliminer ou de désintoxiquer de nombreuses substances, mais cette capacité a ses limites.
Lorsque la « charge corporelle totale » dépasse la capacité d’élimination ou de détoxication de l’organisme, l’accumula-
tion de certaines substances peut être nocive. Comme le corps arrive à absorber et à transporter des substances chimiques,
un effet toxique peut se propager au-delà des points de contact. Par exemple, même si elles sont réparties dans l’ensemble
de l’organisme et qu’elles sont isolées du point de contact d’origine, toutes les muqueuses pourraient être atteintes. Plus
dangereux encore, un effet de « synergie » pourrait se manifester. Cela signifie que la nocivité de deux toxines combinées
serait décuplée par rapport à la nocivité de chacune d’entre elles prise séparément. Parmi les pratiques communes susceptibles
de produire un effet synergique avec le matériel d’artiste figure la consommation d’alcool et de cigarettes.
En tant qu’artiste, vous pouvez prendre des mesures afin de réduire les risques associés aux pratiques susceptibles d’entraîner
une intoxication. Souvenez-vous que certains dangers sont inhérents à votre profession et prenez toutes les mesures
possibles pour limiter les risques, réduire la propagation des substances toxiques et éviter l’effet synergique ainsi que la
surutilisation.
Pour en savoir plus sur le contenu d’un produit, sur les risques qui y sont associés, sur les précautions à prendre et sur les
solutions en cas d’intoxication, sachez que les fabricants de produits et les fournisseurs canadiens de matériel d’artiste
offrent des fiches signalétiques avec ce qu’ils vendent. Consultez-les.
Outre les effets des substances toxiques, vos habitudes de travail et la disposition de votre atelier peuvent aussi nuire à
votre santé. Certaines pratiques concernent la santé de tous, et d’autres sont propres à certains domaines en particulier.
• Le surmenage n’est bon pour personne. (Voir également la section ci-dessous intitulée « La santé
mentale ».)
• Une bonne ventilation est importante. Il est probable que le simple fait d’ouvrir une fenêtre ne
suffise pas.
• De bonnes pratiques d’entretien ménager favorisent une bonne santé.
• Bien qu’en principe l’ordinateur ne soit pas nuisible, sa surutilisation peut l’être. Elle peut en effet
entraîner une inflammation des tendons (tendinite), des ligaments ou des muscles.
• Vous familiariser avec les aspects dangereux de votre propre pratique ou du matériel que vous
utilisez vous aidera à les éviter.
Dans tous les cas, sachez qu’il est plus facile de prévenir les dommages que de les réparer. N’attendez pas qu’il soit
trop tard!
Pour connaître d’autres ressources portant sur les risques pour la santé des artistes en arts visuels de même que sur la
prévention des blessures, veuillez consulter la section « Le coffre à outils ».
La santé mentale
La santé des artistes en arts visuels comporte deux volets : la santé physique et la santé mentale. À l’instar de tous les autres
professionnels, vous devez trouver un équilibre entre le travail et les loisirs, puis entre les moments de solitude et ceux entre
amis. Par contre, beaucoup d’artistes en arts visuels travaillent seuls, et nombre d’entre eux travaillent fort pour pouvoir
consacrer du temps à leur art. Comment alors s’assurer de demeurer sain mentalement?
Grâce à votre créativité et à votre enthousiasme, vous êtes naturellement enclin à vous sentir bien sur le plan émotif. Toute-
fois, tout comme votre corps, votre esprit n’est pas insensible au stress. Par ailleurs, malgré l’idée persistante que les artistes
sont plus créatifs s’ils sont un peu « fous », ils sont en fait comme tout le monde : ils travaillent mieux lorsqu’ils mangent
bien, se reposent bien, respirent bien et sont à l’aise. Prenez soin de vous. Vous pouvez à l’occasion
travailler pendant de longues heures, oublier de manger ou de faire de l’exercice, ne pas sortir suffisamment et omettre de
vous changer les idées, mais toujours arriver à créer. Cependant, vous ne pouvez garder ce rythme indéfiniment, et si vous
vous retrouvez au bout du rouleau, vous ne serez certainement plus aussi créatif et vous ne retirerez plus autant de plaisir
de votre travail.
Souvenez-vous que l’épuisement professionnel est un problème de santé chronique qui survient lorsque votre corps ou
votre esprit ne parviennent plus à répondre à des exigences excessives. Vous vous sentez alors vidé physiquement et
psychologiquement, et vous vous demandez pourquoi vous faites ce que vous faites. L’épuisement professionnel ne se
produit pas du jour au lendemain, et il ne disparaît pas non plus du jour au lendemain. L’idéal est d’abord de ne pas
sombrer dans l’épuisement professionnel. Toutefois, si cela vous arrive, vous trouverez très difficile de vous faire à l’idée que
des changements sont nécessaires, car non seulement l’épuisement professionnel est-il douloureux, mais il cherche
également à vous dominer.
Toutefois, vous êtes une personne créative et, donc, intuitive. Ainsi, vous saurez d’instinct ce qu’il faut faire : éloignez-vous
de la charge de travail. Sortez. Parlez à vos amis, mangez de bons repas, nettoyez la maison. Rappelez-vous ce qui vous a
poussé à devenir un artiste. Ce n’était certainement pas le désir de vous tuer à la tâche! Enfin, attendez-vous à ce que votre
rétablissement prenne du temps.
Il vous faudra du temps pour récupérer, mais vous devriez vous sentir de mieux en mieux. Si ce n’est pas le cas et que vous
ne semblez pas arriver à vous réorienter, vous avez peut-être besoin d’aide. Elle peut prendre la forme de consultations
psychologiques, d’une orientation spirituelle ou d’une intervention médicale. Allez chercher l’aide dont vous avez besoin
afin de pouvoir pour le reste de votre vie poursuivre votre carrière comme l’artiste en arts visuels talentueux et productif
que vous êtes.
Si vous vous posez de telles questions, vous n’êtes pas seul. Nombre d’artistes en arts visuels s’interrogent sur eux-mêmes
ou sur leurs choix. La plupart d’entre eux trouvent cela difficile. L’engagement nécessaire pour poursuivre une carrière en
arts visuels est énorme. Si vous décidez de changer d’orientation dans votre carrière ou de vous en détourner, cela peut vous
paraître comme un non-respect de cet engagement.
En vous questionnant et en cherchant des réponses à vos questions, souvenez-vous que pour respecter votre engagement
envers votre art, vous devez vous consacrer à votre carrière de façon professionnelle, refuser de sacrifier votre santé et votre
bonheur pour acquérir le statut d’artiste et respecter vos décisions artistiques de même que celles des autres. L’engagement
ne signifie pas que doit cesser tout mouvement ou développement. Votre travail artistique évoluera. Pour gagner votre vie,
vous éprouverez des difficultés. Vous ferez face à des obstacles et vous trouverez des moyens de les contourner ou de les
surmonter. Vous découvrirez des groupes d’amis et des mentors, que parfois vous laisserez derrière vous. Il est impossible
que tous ces défis constants ne modifient pas votre personne ou votre carrière en arts visuels. Une carrière réussie ne
repose pas sur l’évitement des transitions, mais plutôt sur leur bonne gestion.
Même si votre entreprise en arts visuels ne compte qu’un employé, en l’occurrence, vous-même, il importe de comprendre
que le plus essentiel pour qu’elle prospère est que vous croyiez dans le projet et dans ses transitions.
Cependant, les deux rapports montrent que pour évoluer comme artiste au Canada, il n’est pas obligatoire de vivre dans
une grande ville. Ainsi, « les grandes villes les plus artistiques ont des concentrations artistiques inférieures à celles de bon
nombre de petites municipalités du Canada. De fait, Vancouver, la grande municipalité ayant la plus forte concentration
d’artistes, n’arriverait qu’en 28e position au palmarès des petites municipalités ». En réalité, la communauté la plus
artistique au Canada est Cape Dorset, au Nunavut, avec une concentration d’artistes de 23 %. D’un bout à l’autre du pays,
des artistes en arts visuels œuvrent à réaliser leur rêve et à bâtir leur carrière.
En même temps, les artistes canadiens en arts visuels vivent plusieurs situations différentes. Tous ont besoin d’un atelier,
d’endroits pour exposer leurs créations, de la possibilité de promouvoir leur art et leur carrière, et de la compréhension des
lois qui les touchent, mais ces éléments varient selon l’endroit où ils vivent.
En outre, les artistes en arts visuels du Canada connaissent diverses expériences autour du concept de « communauté ».
Ces expériences varient en fonction de l’emplacement géographique, de la culture, de l’étape de la carrière, de l’étape de
la vie, de la personnalité et de nombreux autres facteurs.
Toutefois, peu importe le moyen ou l’endroit choisis pour l’établissement de votre carrière, la communauté canadienne des
artistes en arts visuels est composée de personnes comme vous. La présente partie de la section « La mise en valeur des arts
visuels » traite de la vie au sein de cette collectivité.
Pour connaître les ressources portant sur les arts visuels au Canada, veuillez consulter la section « Le coffre à outils ».
revenu, vos conditions de vie, la disponibilité d’un atelier spécialisé, votre mobilité, les règlements de zonage de votre
localité : les possibilités sont nombreuses.
Quels que soient votre emplacement et votre façon de travailler, si vous vous sentez à l’aise et en sécurité dans votre
atelier, s’il est facilement accessible et propice au travail, vous vous y rendrez plus souvent. Il se peut que votre temps et votre
énergie soient grandement sollicités, alors plus votre atelier contribuera à votre créativité, plus votre investissement sera
judicieux.
• Voulez-vous créer un espace de travail à votre domicile, louer un atelier ou en acheter un?
• Devrez-vous rencontrer des clients dans votre atelier? En quoi cela influence-t-il vos besoins en matière
d’espace, d’accessibilité et de disposition?
• Quels sont les règlements de votre localité en ce qui concerne l’utilisation de lieux résidentiels ou
commerciaux à des fins artistiques?
• Voulez-vous travailler dans la même pièce que d’autres personnes, complètement isolé des autres ou
un peu des deux? L’espace convoité offre-t-il une intimité suffisante ou permettra-t-il de travailler en
équipe?
• L’espace convoité semble-t-il convenable sur le plan matériel, par exemple en ce qui a trait aux
dimensions, à la ventilation, à la lumière, au chauffage et à la climatisation?
• Qu’en est-il du stationnement, du coût des services, des assurances, de l’élimination du matériel
et du nettoyage?
• Qu’en est-il de la sécurité?
• Qu’en est-il des projets à long terme?
• Pouvez-vous vous payer cet espace?
Parfois, des facteurs sur lesquels vous n’aurez aucun pouvoir influenceront vos choix.
• Si vous habitez dans une petite localité ou une région rurale, il se peut qu’il n’y existe tout simplement
pas d’ateliers commerciaux pour artistes.
• Si vous vivez dans une métropole, vous devrez peut-être vous informer au sujet des locations
commerciales, des règlements de zonage, des lieux de vie et de travail des artistes et des valeurs
immobilières avant de pouvoir prendre une décision.
• Si vous êtes un nouvel artiste, il est possible que vous ayez moins d’options qu’un artiste bien établi.
• Si vous travaillez avec du matériel spécial, à des heures inhabituelles ou rarement, il se peut que le
nombre d’options diminue ou augmente.
Certaines associations d’artistes en arts visuels se sont penchées sur les besoins des artistes au chapitre des ateliers. Pour
obtenir des renseignements sur les associations professionnelles en arts visuels, veuillez consulter la section « Le coffre à
outils ». Cette section contient également des ressources sur les ateliers.
La disposition de l’atelier
Une fois que vous avez arrêté votre choix sur un atelier en particulier, vous devez réfléchir à la manière de l’exploiter le plus
efficacement possible. Souvenez-vous que la façon dont vous le disposez peut influencer votre créativité, votre productivité
ainsi que votre santé. Assurez-vous de posséder la lumière, les meubles, l’équipement, la ventilation et la propreté dont vous
aurez besoin pour soutenir votre carrière en arts visuels à long terme.
L’invitation à exposer
À un moment ou à un autre de votre carrière en arts visuels, vous voudrez sans doute exposer vos créations. Vous pourriez
être ambitieux sur le plan professionnel ou rechercher de la reconnaissance ou de l’encouragement. Vous pourriez vouloir
communiquer ou recevoir des commentaires. Vous pourriez souhaiter vendre vos œuvres d’art ou être payé sans avoir à
le faire. Vous pourriez désirer apporter quelque chose à la collectivité. Une exposition réussie peut vous procurer de
l’information, de la satisfaction et de nouvelles occasions de poursuivre vos créations.
Par contre, pour la majorité des artistes, une carrière riche en expositions ne se forge pas d’elle-même. Il faut la bâtir et
l’entretenir. Les artistes doivent pour la plupart consacrer temps et énergie à effectuer des démarches répétitives auprès des
lieux d’exposition, et ce, dans le cadre de leur vie active.
Cependant, beaucoup d’artistes luttent contre cette nécessité. Ils ne veulent pas empiéter sur le temps passé en atelier. Ils
veulent que leur travail soit reconnu sans avoir à le « vendre ». Ils se lassent de fournir des efforts pour faire connaître leur
art et ils se lassent d’essuyer des refus.
Néanmoins, si vous attendez que des représentants de galeries communiquent avec vous, vous n’assumez pas l’entière
responsabilité du succès de votre carrière. Si un représentant de galerie ne connaît pas votre travail, il ne peut pas vous aider
à trouver un public. Pour faire preuve de professionnalisme, vous devez prendre des mesures en vue de trouver un public
pour votre art. Gardez à l’esprit que votre but consiste à donner à un collègue professionnel les renseignements dont il a
besoin pour bien faire son travail.
Il existe différents types de lieux d’exposition, et certains vous conviendront mieux que d’autres. Chacun a ses propres
exigences. L’établissement de bonnes relations avec les responsables de salles d’exposition peut grandement contribuer à
votre carrière en arts visuels.
En général, les lieux d’exposition sont répartis dans les catégories suivantes : les galeries publiques, les galeries alternatives,
les galeries commerciales (dont les galeries coopératives, les foires et les marchés, ainsi que les ventes aux enchères) et les
lieux d’exposition non traditionnels.
• Les galeries publiques offrent habituellement des occasions d’exposition qui ont un objectif de
communication, et non de vente. En général, la responsabilité des expositions de la galerie incombe
à un conservateur, à un directeur-conservateur ou à une équipe de conservation, qui reçoivent parfois
l’aide d’un comité de bénévoles. Certains conservateurs sont plus réceptifs aux présentations des artistes
ou au travail d’artistes locaux que d’autres. Normalement, les conservateurs des galeries publiques
s’intéressent aux artistes qui ont suivi une formation de base et créé un ensemble d’œuvres cohérent.
Plus importante est la galerie publique, plus grandes sont les chances qu’elle s’intéresse d’abord aux
artistes établis.
• Les centres d’artistes s’intéressent surtout à l’art expérimental et non conventionnel. Le programme
d’exposition est généralement dirigé par les artistes et administré par le personnel. Un conseil
d’administration ou un comité de bénévoles réunis à cette fin prennent les décisions relatives aux
expositions; cette tâche ne revient pas à un conservateur. De tous les lieux d’exposition, les centres
d’artistes sont ceux qui offrent le plus de souplesse quant à la planification et à la mise en place de
l’art de performance, des œuvres en installation ou des créations entraînant des besoins
inhabituels.
• Le professionnalisme, le statut, le type et la qualité des œuvres vendues, la réputation des artistes
représentés, le volume des ventes, les fourchettes de prix et les compétences des exploitants des galeries
commerciales varient. Toutefois, tous les marchands professionnels ont une chose en commun : ils font
des affaires, et leur commerce consiste à vendre de l’art. Quels que soient son dévouement, son
professionnalisme et son amabilité, le marchand est dans les affaires et il veut y rester de même que,
de préférence, réaliser des profits. Ainsi, les œuvres qu’il expose doivent se vendre.
• Les galeries coopératives sont gérées par leurs membres. Elles exposent les œuvres de ces membres et
parfois celles d’autres artistes. Les membres partagent les dépenses et les profits, le cas échéant.
Souvent, ces galeries sont mises sur pied par des artistes qui veulent avoir accès à un lieu d’exposition
périodique ou de vente de leurs créations, mais qui ne sont pas satisfaits des galeries publiques, des
centres d’art autogérés et des galeries commerciales qui existent déjà.
• Les foires et les marchés d’art et d’artisanat ainsi que les ventes aux enchères peuvent être de niveau
professionnel ou amateur. Les participants peuvent recevoir une invitation à exposer ou être sélectionnés
par un jury; l’exposition peut aussi être ouverte à tous. Il peut s’agir d’activités uniques ou annuelles. Le
versement de commissions ou l’acquittement de frais peuvent être requis. Par ailleurs, différents
organismes préparent des ventes aux enchères en guise de collectes de fonds. Selon chaque vente aux
enchères, les organisateurs peuvent considérer les artistes comme des professionnels qui leur apportent
leur contribution en exposant leurs œuvres ou comme une source de revenus bon marché. Le public et
les résultats obtenus varient également.
• Les lieux d’exposition non traditionnels peuvent être aussi différents que les artistes qui les utilisent. Par
contre, ils ont certaines caractéristiques en commun. Premièrement, les artistes qui y exposent peuvent
atteindre un nouveau public avec leurs créations, public qui ne fréquente pas nécessairement les
galeries. Deuxièmement, ces artistes doivent être prêts à assumer l’organisation, la promotion, la sécurité,
l’interprétation, etc. de l’exposition. Troisièmement, les lieux d’exposition non traditionnels ne servent
habituellement pas à vendre des œuvres. Ce type d’endroit peut procurer visibilité et indépendance à
tout artiste. En ce qui concerne les artistes en installation et les multiartistes, le site non artistique
peut même faire partie intégrante d’une œuvre.
En plus de travailler dans le réseau des galeries comme simples exposants, certains artistes ont découvert la possibilité d’y
tenir aussi un rôle de conservateur. D’autres ont également formé des groupes de conservation, répondant ainsi à leur
besoin d’indépendance tout en répartissant la charge de travail entre des personnes de plus en plus nombreuses. Ces
groupes vont de ceux qui sont permanents et reconnus à l’échelle internationale à ceux qui sont établis localement pour un
seul événement. Si vous songez à jouer un rôle de conservateur afin d’avoir accès au réseau des galeries de l’intérieur, sachez
que plus vous userez de professionnalisme dans vos activités, plus vos expositions gagneront de respect.
• Évaluez, en fonction du type d’œuvres exposées dans la galerie, s’il est vraisemblable que la galerie
Les œuvres que vous y incluez doivent vous mettre en valeur. Certains éléments doivent être compris dans tout porte-folio.
Il peut arriver que des appels de propositions ou procédures de présentation indiquent le contraire d’un élément ci-dessus.
Respectez toujours les préférences de l’établissement auquel vous présentez vos œuvres.
Comme dans toute autre relation, votre comportement aura un effet sur la façon dont on vous traitera. Dans un parte-
nariat professionnel, il est important de faire preuve de professionnalisme. Faites honneur à vos engagements. Présentez-
vous à l’heure à vos rendez-vous. Livrez les œuvres au moment promis ou les documents selon l’horaire prévu. Si votre
concept évolue en cours de travail, tenez-en informée la galerie. Si vous sentez que votre relation se détériore avec la galerie,
ayez une discussion avec les personnes pertinentes. Supposer le pire et médire du conservateur, du marchand ou de la ga-
lerie auprès d’autres artistes n’est pas professionnel. Accordez à chaque exposition le respect que vous désirez voir accordé
à vos œuvres.
Solutions contemporaines
En tant qu’artiste en arts visuels évoluant au 21e siècle, vous ne disposez plus uniquement de la relation traditionnelle de
l’art dans l’espace. Selon Artists, Musicians and the Internet, une publication de 2004 du Pew Internet & American Life
Project (Mary Madden, chargée de recherche) [TRADUCTION] : « Les artistes des États-Unis utilisent Internet en tant
qu’espace de travail créatif et inspirant où ils peuvent communiquer, collaborer entre eux et faire la promotion de leur
travail. Ils sont considérablement plus branchés que le reste de la population américaine. » Les artistes canadiens sont
dans la même situation.
Pour certains artistes, Internet est le lieu d’activités de promotion ou de vente. Certains effectuent eux-mêmes ces activités;
d’autres les confient à des galeries de toutes sortes ou à d’autres types d’intervenants du milieu des arts. Certaines galeries
poussent plus loin la promotion par le biais d’Internet et fonctionnent exclusivement en ligne. En outre, le travail de
certains artistes a Internet pour principal support. Il arrive aussi qu’Internet soit le sujet de l’œuvre.
L’utilisation d’Internet à des fins promotionnelles peut être positive, mais également constituer un défi pour l’artiste ou la
galerie, en raison de son immédiateté et de son adaptabilité. Les articles dans les sites Web doivent être à jour et se renouveler
pour susciter un intérêt continu de la part des visiteurs. Les artistes qui décident de tenir eux-mêmes leur site doivent
parfois y consacrer un temps et une énergie considérables. Quant à ceux qui confient ce travail à d’autres, ils trouveront
peut-être que les changements ne sont pas apportés aussi rapidement qu’ils le voudraient et, parfois, pas aussi
professionnellement. Parmi les éléments que les artistes doivent considérer quand ils décident d’utiliser Internet pour la
promotion ou la vente, il y a la qualité des reproductions et les droits d’auteur.
En ce qui concerne les œuvres dont Internet est le support, Steve Dietz, ancien conservateur en nouveaux médias au Walker
Art Center de Minneapolis, a affirmé dans une définition fréquemment citée en anglais [TRADUCTION] : « Les projets
d’art électronique sont des projets artistiques pour lesquels Internet est à la fois une condition suffisante et nécessaire de
l’observation/de l’expression/de la participation. L’art créé “hors protocoles Internet”, mais qui utilise des traditions so-
ciales ou culturelles issues d’Internet est aussi de l’art électronique. Cette forme d’art [aussi appelée Net.art] est souvent
(mais pas toujours) interactive, participative et basée sur le multimédia au sens large. »
Selon Mary Madden, les enjeux que doivent considérer les artistes qui utilisent Internet sont les suivantes :
• Internet a-t-il contribué à la carrière des artistes, lui a-t-il nui ou n’a-t-il eu aucun effet sur elle?
• Internet a-t-il amélioré la capacité de communication des artistes entre eux et avec leurs publics?
• Dans quelle mesure les artistes contribuent-ils au paysage créatif d’Internet en publiant du contenu
dans des sites Web, des blogues, des réseaux de partage de fichiers et des communautés virtuelles?
• Comment Internet peut-il inspirer le travail des artistes, que ce soit sous la forme de recherches, de
collaborations ou d’emprunts pour fins de citations?
• Dans quelle mesure les artistes connaissent-ils les diverses lois sur le droit d’auteur et la manière
dont elles s’appliquent aux supports numériques?
• Les artistes pensent-ils que les lois sur le droit d’auteur devraient s’appliquer de la même façon en ce
qui concerne les supports numériques qu’en ce qui concerne les autres types de supports?
• Que pensent les artistes des enjeux actuels en ce qui concerne les politiques sur les techniques de
protection contre la copie, la durée de la protection du droit d’auteur et le blocage des activités
de partage de fichiers?
La relation des artistes avec Internet continuera d’évoluer et, au rythme rapide du développement d’Internet, les réponses
aux questions telles que celles-là évolueront elles aussi.
Pour obtenir davantage de pistes sur la manière de faire connaître vos œuvres, veuillez consulter L’Art de gérer sa carrière,
chapitre 2, « L’art de se faire connaître ».
La présente section traite précisément des lois et règlements qui concernent les artistes en arts visuels. Veuillez aussi
consulter L’Art de gérer sa carrière, chapitre 5, « La loi et vous ».
Le statut de l’artiste
Comme l’affirme le site Web de la Conférence canadienne des arts [TRADUCTION] : « La nécessité de reconnaître que les
artistes ont les mêmes droits que les autres citoyens, au travail et dans la société, fait l’objet de discussions depuis au moins
30 ans au Canada et est le sujet de débats depuis encore plus longtemps dans d’autres pays du monde. » Voici les éléments
marquants des discussions qui ont eu lieu à l’échelle nationale sur le statut de l’artiste.
• En 1951, la Commission royale d’enquête sur l’avancement des arts, des lettres et des sciences
(Commission Massey-Lévesque) a affirmé ce qui suit : « (…) c’est à l’appui, aux encouragements et
à l’estime dont une nation dans son ensemble fait bénéficier les artistes qu’on peut juger du degré
de civilisation qu’elle a atteint. »
• En 1980, le Canada a signé la Recommandation relative à la condition de l’artiste de l’UNESCO
(connue sous le nom de Recommandation de Belgrade). Celle-ci conseillait vivement aux États
signataires de considérer un large éventail de politiques, entre autres sur le financement, la formation
et le statut professionnel des artistes, ainsi que sur leur accès aux programmes sociaux.
• En 1987 et 1988, le Québec a promulgué deux lois sur le statut des artistes, la première pour les artistes
de la scène, du disque et du cinéma, et la seconde pour ceux des arts visuels, des métiers d’art et de la
littérature. Ces lois reconnaissent aux artistes et aux diffuseurs le droit de s’exprimer et de s’associer
librement et établissent des mentions obligatoires dans les contrats liant artistes et producteurs. La loi de
1987 créait également la Commission de reconnaissance des associations d’artistes et des associations de
producteurs, tribunal chargé d’accréditer les diverses associations d’artistes ou de producteurs et
d’arbitrer les conflits pouvant survenir entre eux.
• En 1992, le gouvernement fédéral canadien a édicté la Loi sur le statut de l’artiste, qui reconnaît
le rôle des artistes dans la société, le droit des artistes et des producteurs de s’exprimer et de s’associer
librement, le droit pour les associations qui représentent les artistes à une reconnaissance légale et à la
défense du bien-être socio-économique de leurs membres, ainsi que le droit des artistes de disposer de
mécanismes consultatifs officiels. La Loi prévoyait aussi la création du Conseil canadien du statut de
l’artiste et du Tribunal canadien des relations professionnelles artistes-producteurs.
• En 1995, on a dissous le Conseil canadien du statut de l’artiste, bien qu’il demeure mandaté par la loi.
• Le Tribunal canadien des relations professionnelles artistes-producteurs (TCRPAP) existe pleinement et
officiellement depuis 1995. Le TCRPAP régit les relations professionnelles entre les artistes autonomes
et les producteurs, qui relèvent de la compétence fédérale. Il définit les secteurs d’activité culturelle qui
se prêtent à la négociation, accrédite les associations d’artistes pour représenter les entrepreneurs
indépendants qui travaillent dans ces secteurs et entend les plaintes concernant les pratiques déloyales
et d’autres questions litigieuses soumises par les artistes, les associations d’artistes et les producteurs.
• En 1995, le Québec accordait aux artistes un crédit d’impôt sur les revenus de droit d’auteur (droit
d’exposition, de reproduction et de reprographie).
• En 1997, le TCRPAP a accordé l’accréditation au Regroupement des artistes en arts visuels du Québec
(RAAV) en vue de représenter un secteur composé de tous les entrepreneurs indépendants professionnels
en arts visuels dans l’ensemble du Québec, qui sont auteurs d’œuvres artistiques originales.
• En 1998, le TCRPAP a accordé l’accréditation à l’organisme Canadian Artists’ Representation/Le front
des artistes canadiens en vue de représenter un secteur composé de tous les artistes indépendants
professionnels en arts visuels et médiatiques dans l’ensemble du Canada, qui sont auteurs d’œuvres
artistiques originales, sauf ceux représentés par le RAAV.
• En 2002, la Saskatchewan a promulgué sa Loi sur le statut de l’artiste, qui n’a eu que peu d’effets sur
la vie de la plupart des artistes. En 2006, on a présenté un projet de loi visant à modifier la Loi. Celui-ci
comprend l’exigence de contrats écrits pour les artistes. Des règlements prévoiront les détails de ces
contrats. Au moment de la rédaction du présent document, ces modifications sont toujours à l’étude
en comité.
• En 2003, le Québec a introduit pour les artistes une forme d’étalement du revenu.
• D’autres provinces ont analysé les enjeux du statut de l’artiste, mais n’ont toujours pas édicté de loi
en la matière.
Malgré la nature inégale des lois sur le statut de l’artiste à travers le Canada, celles-ci devraient avoir de considérables
effets positifs sur la carrière des artistes en arts visuels. Pour en savoir plus sur la manière dont vous pouvez orienter
l’impact de ces changements, veuillez consulter « Le coffre à outils ».
Droits d’auteur
En tant qu’artiste œuvrant en arts visuels au Canada, vous jouissez de la protection d’une des législations les plus
favorables aux artistes à travers le monde. Pour en savoir plus sur la loi sur le droit d’auteur, veuillez consulter L’Art de gérer
sa carrière, chapitre 5, « La loi et vous ».
Les lois sur le droit d’auteur et les artistes en arts visuels au Canada
Les lois canadiennes sur le droit d’auteur vous donnent certains droits précis à titre de créateur d’œuvres d’art. Au Canada,
vous disposez de ces droits du fait d’avoir créé une œuvre. Au Canada, vous n’avez pas à enregistrer de droits d’auteur
pour avoir droit à la protection de la loi.
• Transférer un élément de votre droit d’auteur n’a pas d’effet sur les autres éléments du droit que
vous détenez sur la même œuvre.
• Pour être légale, la cession de droit d’auteur doit se faire par écrit.
• La vente d’une œuvre d’art ne constitue pas un transfert du droit d’auteur.
• Si vous vous appropriez les créations d’autres personnes, cela signifie que vos propres œuvres
ne sont pas à l’abri.
Exceptions
Comme dans toute loi, il y a des exceptions aux lois sur le droit d’auteur.
• Les sculptures et créations en métiers d’art qui se trouvent de façon permanente dans
un lieu public peuvent faire l’objet de versions en deux dimensions, qui peuvent aussi être imprimées.
• Les œuvres publiées peuvent être reproduites à des fins d’« utilisation équitable ». L’étude privée, la
recherche, la critique, le compte rendu et la communication des nouvelles constituent des exemples
d’utilisation équitable. L’utilisation équitable ne s’applique pas aux œuvres non publiées, et une
exposition ne constitue pas une publication.
• Au Canada, l’exemption « à des fins éducatives » n’existe pas.
• Si on vous a engagé pour produire une œuvre artistique, alors votre employeur détient le droit d’auteur
de cette œuvre. Néanmoins, votre employeur et vous pouvez signer un contrat afin que vous conserviez
votre droit d’auteur. Il est à noter que par « engagé », on entend que l’employeur déduit des sommes de
votre paie au nom de l’Agence du revenu du Canada, de l’a.-e. et du RPC et qu’il vous paie des vacances.
• Si on commande auprès de vous, contre rémunération, la création d’un portrait, sous forme de
photographie (y compris de photolithographie ou de tirage photographique d’un autre type) ou de
gravure, vous n’êtes pas le premier détenteur du droit d’auteur de cette œuvre. Cette règle ne s’applique
qu’à ces types d’œuvres et à aucun autre, sauf quand c’est la Couronne qui passe la commande. Par
« portrait », on entend la représentation d’un humain et non d’un chien, d’une maison, etc.; par
« commande », on entend que l’artiste est un entrepreneur indépendant qui crée une œuvre à la
demande de quelqu’un d’autre. Exécuter une commande n’est pas la même chose qu’être engagé pour
produire une œuvre (voir ci-dessus). Dans tous les cas, l’artiste conserve ses droits moraux.
• Si la Couronne commande une œuvre, elle en détient le droit durant 50 ans à partir de la date première
de publication de l’œuvre.
• Les œuvres du domaine public, c’est-à-dire les œuvres dont la durée du droit d’auteur a expiré, ne sont
plus protégées. La durée de protection varie selon le type d’œuvre et le type de droit d’auteur.
• Quand l’artiste n’est pas le premier détenteur du droit d’auteur, il peut, grâce à un contrat, le conserver.
observer dans ce cas. En tant qu’artiste en arts visuels, vous devez savoir que la diffusion de vos œuvres dans Internet vous
laisse peu ou pas de maîtrise quant à leur utilisation.
Le droit d’exposition
Au Canada, à titre d’artiste en arts visuels, vous avez le droit de tirer profit des expositions temporaires ou permanentes de
vos œuvres créées après 1988. Dans l’ensemble du Canada, Canadian Artists Representation/Le Front des Artistes
Canadiens, (CARFAC) et le Regroupement des artistes en arts visuels du Québec (RAAV) travaillent avec les artistes et les
intervenants du milieu des arts à s’assurer d‘une juste compensation financière pour l’utilisation de leurs oeuvres. Chaque
année, CARFAC et le RAAV publient une grille tarifaire établissant les montants minimums dus aux artistes pour les diverses
utilisations de leurs oeuvres, ceci afin que vous ne soyez pas laissé à vous-même dans la négociation des droits d’auteur aux-
quels vous avez légalement droit.
Les paragraphes qui suivent sont tirés du document CARFAC Minimum Fee Schedule 2006, Introduction to the Fee Schedule :
« Depuis 1968, CARFAC publie approximativement tous les deux ans ses listes de tarifs pour les droits d'ex-
position. Ces barèmes ont d'abord été proposés en 1968 par Jack Chambers et Tony Urquhart. Ils ont par la
suite été révisés en tenant compte de la pratique courante, des négociations qui ont eu lieu et de l'augmen-
tation du coût de la vie. Tous ces tarifs sont considérés comme des redevances minimales qui doivent être ver-
sées aux artistes en arts visuels et médiatiques pour leurs droits d'auteurs et leurs services professionnels. »
« Le paiement des droits d'exposition pour l'exposition en public d'une production artistique a été inscrit dans
la loi fédérale sur le droit d'auteur en 1988. Ce droit s'applique aux œuvres créées après le 7 juin 1988, et qui
sont exposées publiquement dans une galerie qui reçoit des subventions gouvernementales à cet effet. Le droit
d'exposition s'applique uniquement dans le cas où les œuvres sont exposées à des fins autres que la vente ou
la location. Dans le cas où un diffuseur présente des œuvres de sa collection permanente, les redevances pour
le droit d'exposition doivent également être payées pour toutes les œuvres créées après le 7 juin 1988. »
Les droits d’exposition peuvent améliorer la situation économique des artistes. En tant qu’artiste, vous pouvez
utiliser un ou l’ensemble des moyens qui suivent pour profiter des avantages économiques que constituent les droits d’ex-
position.
Pour plus de renseignements sur CARFAC, la CARCC, la SODART ou le RAAV, veuillez consulter « Le coffre à outils ».
Comme le conseille L’Art de gérer sa carrière, chapitre 5, « La loi et vous » : « Protégez scrupuleusement votre droit d’auteur.
Il est essentiel à votre subsistance. » Pour plus de renseignements sur la protection du droit d’auteur et pour savoir quoi
faire si on a violé votre droit, veuillez consulter ce chapitre.
Contrats
Un contrat constitue l’enregistrement écrit des résultats de la conclusion d’une entente entre deux parties après
négociations. Le contrat peut prendre la forme d’un document juridique ou celle d’une lettre d’entente ou d’accord. Pour
plus d’informations sur les négociations, veuillez consulter la première partie du présent document, « La connaissance de
soi », sous « L’exploitation : vos droits en tant qu’artiste en arts visuels ».
Comme l’affirme le Saskatchewan Visual Arts Handbook [TRADUCTION] : « Bon nombre d’artistes ont peur que les
contrats soient naturellement conflictuels ou complexes. Soit ils comprennent mal la structure ou la valeur des contrats,
soit ils hésitent à en demander un par crainte d’offenser leur interlocuteur. Bien sûr, tant que les relations entre l’artiste
et le marchand/la galerie/la personne qui commande l’œuvre sont harmonieuses, un contrat peut sembler superflu.
Cependant, en cas de désaccord, de faillite ou de poursuite en justice, seul un contrat écrit peut faire foi des intentions des
parties. »
Formes de contrats
Un contrat n’a pas à être difficile à comprendre. Quand l’utilisateur de votre œuvre et vous aurez conclu vos négociations
de façon satisfaisante, mettez sur papier les points sur lesquels vous vous êtes entendus. Signez le document, et demandez
à l’autre partie de faire de même. Afin de vous assurer de la légalité de ce sur quoi vous vous entendez, discutez-en avec un
avocat ou avec un représentant de votre association professionnelle.
Si on vous propose un contrat, il est également bon d’en discuter avec un professionnel avant de le signer.
Si on ne vous offre pas de contrat, ou qu’on refuse d’en signer un, cela peut s’avérer de mauvais augure. Si vous acceptez
quand même de faire affaire avec cette personne (physique ou morale) vous le faites à vos risques.
Si vous suggérez des changements à un contrat, vous pouvez les enregistrer en rayant la partie du contrat qui fait l’objet de
discussions, en inscrivant vos changements et en les paraphant. Quand l’utilisateur des œuvres aura aussi paraphé les
changements, ceux-ci seront en vigueur.
Pour des sources de renseignements au sujet des contrats, veuillez consulter « Le coffre à outils ». Pour des informations
sur les avis juridiques, veuillez consulter le chapitre 5 de L’Art de gérer sa carrière.
Fiscalité
Comme l’a affirmé Benjamin Franklin : « En ce monde, rien n’est certain, à part la mort et les impôts. » En plus des
impôts, les taxes dont doivent être au courant la plupart des artistes canadiens en arts visuels sont la taxe sur les produits
et services et la taxe de vente provinciale.
légitimes de votre revenu afin de réduire légalement le montant de l’impôt à payer. La publication de l’Agence de revenu du
Canada (ARC) Bulletin d’interprétation IT-504R2 (Consolidé) Artistes visuels et écrivains décrit l’impôt sur le revenu en ce
qui concerne la situation particulière des artistes. Il s’agit d’un des meilleurs outils pour comprendre les règles qui vous con-
cernent. Une de ces règles, et elle est une des clés de votre succès par rapport à la loi de l’impôt sur le revenu, est que c’est
l’ARC qui détermine votre admissibilité à la déduction de dépenses en fonction du principe d’« espoir raisonnable de tirer
un profit ».
Toutefois, la publication IT-504R2 précise que : « Étant donné la nature de l’art et de la littérature, il peut s’écouler un temps
considérable avant qu’un artiste ou un écrivain s’établisse et réalise des bénéfices. Bien que la question de l’existence d’une
attente raisonnable de profit soit pertinente lors de la détermination de la déductibilité des pertes, dans le cas
des artistes et des écrivains, on reconnaît qu’une période plus longue puisse être nécessaire pour établir qu’il existe
effectivement une attente raisonnable de profit. »
L’ARC tient compte d’un certain nombre de facteurs pour déterminer si vous êtes le dirigeant légitime d’une entreprise. Ces
critères figurent dans la publication IT-504R2.
Vous trouverez aussi dans cette publication les déductions accordées aux entreprises que vous pouvez retrancher de votre
revenu artistique.
Pour plus de renseignements sur l’impôt sur le revenu, veuillez consulter L’Art de gérer sa carrière, chapitre 4; pour de
l’information sur la publication IT-504R2, consultez « Le coffre à outils ».
• On paie de la TPS à l’achat des biens et des services au Canada, à l’exception de certains articles et
des achats effectués auprès des dirigeants d’entreprise qui jugent que la leur est trop petite pour une
inscription à la TPS.
• Vous percevrez la TPS seulement si vous êtes inscrits au fin de celle-ci.
• Vous pouvez vous inscrire aux fins de la TPS dès que vous obtenez un revenu de la vente de vos
œuvres ou de la pratique de votre art.
• Vous n’êtes pas obligé de vous inscrire tant que votre revenu annuel n’atteint pas le seuil des 30 000 $
• Si vous êtes inscrit et que vous percevez de la TPS, vous avez le droit de déduire la TPS dépensée
de la TPS que vous rendez. Cela réduit la TPS que vous font encourir vos dépenses.
• Les dépenses raisonnables dont la TPS peut être déduite de la TPS perçue sont semblables aux
dépenses raisonnables que vous pouvez déduire de votre revenu imposable.
• Si vous avez payé plus de TPS que vous en avez perçu au cours d’une période de déclaration,
vous recevrez un remboursement de la différence.
Avant de vous inscrire à la TPS, vous devriez considérer les facteurs qui suivent :
• Êtes-vous un artiste indépendant? L’inscription à la TPS peut rendre plus crédible votre déclaration
auprès de l’Agence de revenu du Canada selon laquelle vous êtes indépendant et dirigez une entreprise.
• Vos dépenses sont-elles élevées par rapport à votre revenu? Si votre pratique entraîne régulièrement des
coûts élevés, il peut être à votre avantage de vous inscrire. Cependant, si vos coûts et votre revenu sont
faibles, peut-être trouverez-vous qu’il ne vaut pas la peine de faire les démarches nécessaires.
• Vendez-vous vos œuvres par l’intermédiaire d’une galerie commerciale? Une galerie commerciale devra
vraisemblablement s’inscrire et donc percevoir de la TPS sur la vente de vos œuvres, que vous soyez
inscrit ou non. Si vous n’êtes pas inscrit, vous ne recevrez rien en ce qui concerne la perception de
la taxe.
• Trouverez-vous la paperasserie assez lourde pour éliminer les avantages de potentiels remboursements
de taxe?
Pour plus de renseignements sur la taxe sur les produits et services, veuillez consulter L’Art de gérer sa carrière, chapitre 2; pour
des sources d’information sur la TPS, veuillez consulter « Le coffre à outils ».
Quand une taxe de vente provinciale existe, elle varie entre 5 % et 10 %. Les biens et services taxables varient aussi selon la
province.
En tant qu’artiste qui exploite une entreprise, il est possible que vous ayez le droit de vous inscrire à la taxe de vente
provinciale et de la percevoir, ou que vous le deviez. Les structures de perception et de remise varient d’une province à
l’autre, mais les avantages ou absence d’avantages qui pourraient en découler pour vous sont à peu près les mêmes que
ceux liés à la TPS. Pour plus de renseignements au sujet de votre droit à l’inscription ou obligation de vous inscrire, veuillez
communiquer avec le bureau de la taxe de vente de votre province.
Les municipalités exigent habituellement des impôts fonciers. Si vous possédez une propriété, vous payez probablement des
impôts fonciers, et si vous êtes locataire, le propriétaire inclut probablement ces impôts dans votre loyer. (Une portion des
impôts fonciers ou du loyer constitue une déduction raisonnable sur le revenu imposable de votre entreprise.)
Certaines municipalités facturent aussi une taxe professionnelle ou d’affaires, qu’elles perçoivent sous forme de paiement
d’une licence d’exploitation de commerce. C’est le système d’imposition de votre municipalité qui déterminera si vous, en
tant qu’artiste en arts visuels, avez besoin d’une licence d’exploitation de commerce. Toutefois, si vous ne vendez pas vos
œuvres depuis votre studio et que vous n’y recevez pas de clients, il est moins probable qu’il vous faille une telle licence. Afin
de vous en assurer, informez-vous auprès de l’Hôtel de Ville ou du bureau du village ou de la municipalité rurale au sujet
des licences et règlements.
Les règlements de zonage municipaux peuvent aussi avoir des conséquences pour beaucoup d’artistes, car de nombreuses
municipalités ont des règles quant à l’utilisation des immeubles résidentiels et commerciaux pour des studios d’artistes. Pour
plus d’informations sur les règlements de zonage où vous vivez, veuillez communiquer avec le service d’urbanisme de votre
collectivité.
collectivités géographiques, les collectivités d’intérêts communs et les collectivités culturelles. Il se peut que vous changiez
de collectivité d’appartenance au fil du temps. Il se peut aussi que vous fassiez partie de différentes collectivités à la fois.
Bien sûr, vous faites partie de la grande collectivité dans son ensemble, en plus d’être membre d’une ou de plusieurs
communautés en arts visuels. Votre relation à votre ou à vos collectivités peut avoir une profonde influence sur votre
carrière en arts visuels.
En tant que membre d’une collectivité, vous partagez un milieu avec d’autres membres de cette même collectivité. Les
intentions , les croyances, les ressources, les préférences, les besoins, les risques et d’autres conditions ont un effet sur cet
environnement. De plus, le fait que vous fassiez partie d’un milieu a également un effet sur lui.
Malgré la croyance populaire persistante selon laquelle l’artiste vit retiré du monde ou est un être égocentrique, la plupart
des artistes en arts visuels profitent du fait de se reconnaître une appartenance à une ou à plusieurs collectivités et du fait
de travailler activement au sein de celles-ci et pour celles-ci. Certains artistes choisissent aussi de faire du travail en collec-
tivité un des principaux facteurs de stimulation de leur pratique.
Par exemple, travailler auprès de centres d’artistes peut vous donner de l’expérience et des occasions d’exposition. Par du
travail bénévole auprès de conseils et de comités d’associations d’artistes, vous pouvez contribuer positivement à la vie
professionnelle de nombre de vos pairs. Rencontrer des personnes avec qui vous partagez des intérêts, que ce soit de
manière officielle ou non, peut vous inspirer, briser votre isolement et augmenter vos connaissances. Interagir avec la col-
lectivité entraîne généralement des résultats à valeur ajoutée.
Comme l’affirme ccd.net, le site Web du développement culturel communautaire d’Australie [TRADUCTION] : « Les
principes de développement communautaire sont utiles pour aborder le développement culturel communautaire [cdd pour
community cultural development]. Toutefois, le cdd constitue plus que le développement communautaire et l’art mis en
commun. Il s’agit d’une pratique unique qui consiste à travailler de manière créative avec les communautés sur leur pro-
pre territoire, à leurs propres enjeux, par le biais de la culture. »
À l’échelle mondiale, la pratique des artistes en arts visuels est en train de passer d’une pratique en studio à une pratique
en studio et dans la communauté. Des agences aussi diverses que le Centre for Creative Communities, qui a son siège à
Londres, en Angleterre, la International Community Foundation de San Diego, en Californie, et la Communication
Initiative, qui se concentre sur l’Afrique et l’Amérique du Sud, croient toutes que [TRADUCTION] : « [L]es personnes qui
peuvent le mieux innover dans notre société sont celles qui ont la capacité de penser et d’agir de manière créative dans la
vie politique, économique, sociale et culturelle. Une approche créative peut permettre de surmonter les limites que
constituent les frontières traditionnelles, faciliter des partenariats innovants et faire croître la diversité. » (CCC , 2007) De
nombreux pays européens offrent du financement aux artistes et aux gouvernements nationaux afin qu’ils collaborent en
vue d’une régénération des communautés.
Au Canada, le Programme de collaboration entre les artistes et la communauté (PCAC) reçoit désormais des fonds
permanents du Conseil des Arts du Canada. (Le PCAC définit la collaboration entre les artistes et la communauté comme
« un processus artistique qui engage activement dans des relations de collaboration et de création des artistes profession-
nels et des membres de communautés autres qu’artistiques ».) Les organismes provinciaux de financement des arts of-
frent pour la plupart des programmes de résidence artistique communautaire et d’artistes à l’école.
À mesure que progressera votre carrière en arts visuels, vous verrez peut-être un accroissement de l’influence de la
culture dans le développement sociétal, ainsi qu’une meilleure prise de conscience de l’importance de l’artiste pour la
collectivité et de la collectivité pour l’artiste.
Il se peut que certaines ressources touchent plusieurs thèmes. Cependant, chacune d’entre elles n’est citée qu’une fois,
mais des renvois figurent sous les autres sujets pertinents.
À la fin du présent guide de ressources se trouve une liste de thèmes abordés dans des documents de référence publiés par
l'organisme Canadian Artists Representation/Le front des artistes canadiens (CARFAC), que vous pouvez vous procurer
auprès de CARFAC Saskatchewan et CARFAC Ontario.
Consultez également l’excellente liste de ressources figurant dans chaque chapitre du guide L’Art de gérer sa carrière.
Sauf en cas d'indication contraire, les sources existent dans la langue dans laquelle elles sont citées.
Culture et Communications Québec. Information sur le rôle du ministère, les programmes et services, les secteurs d'intervention, lois et rè-
glements, droits d’auteur, aide financière, prix et concours, sorties culturelles, statistiques et publications. www.culture.qc.ca
Ontario :
BRAVO. Cet organisme provincial comprend quatre régions, soit l'est (Ottawa et les environs), le centre (Sudbury et les environs), le nord
(Timmins, Kapuskasing, etc.) et le sud-ouest (de Penetanguishene jusqu'à Windsor en passant par Toronto).
AGAVF. L'Association des groupes en arts visuels francophones (AGAVF) regroupe des associations d'artistes et des centres d'artistes en
arts visuels de la francophonie canadienne. En 2000 et en 2001, l'AGAVF a organisé un projet pan-canadien de résidence d'artistes qui a
permis à 35 artistes franco-canadiens et québécois de se rencontrer, d'échanger et de créer en plusieurs lieux à travers le pays. www.paral-
laxe.info/francais/demarche.htm
Nouveau-Brunswick:
Ile-du-Prince-Edouard: www.arts-ville.org/index.php?page=i_fr&lang=fr
Le Fonds d'archives culturelles francophones présente un aperçu de la vitalité culturelle du Canada français par la diffusion de collections
numérisées centrées sur les arts et la culture. Par le biais de textes, photos, animation Flash et segments vidéo, le Fonds d'archives cul-
turelles francophones offre un voyage exploratoire de la francophonie canadienne.
www.culturefrancophone.ca/index.cfm?Repertoire_No=670895986&Voir=actualite
Galerie d'estampes situé à Moncton au Nouveau-Brunswick; Banque de documents sur l'histoire de la Mauricie.
Ce portail, regroupant les sociétés d'histoire de la Mauricie, vise à faire connaître l'histoire de cette région du Québec. Il offre aux utilisateurs
l'accès à une importante banque de données.www.histoire-mauricie.ca
Galerie Colline : La Galerie Colline est la galerie d'art de l'Université de Moncton du campus d'Edmunston. Trente ans d'expositions d'artistes
amateurs et professionnels qui ont aidé à l'appréciation de l'art dans notre milieu. www.cuslm.ca/galerie
Galerie d'art de l'Université de Moncton (GAUM) : La GAUM sert de lancement pour les artistes de la région. Son but premier est d'en-
courager la créativité de nos artistes contemporains, et aussi de sensibiliser la population en général au travail des artistes.
www.umoncton.ca/gaum/
Galerie d'art Jean-Claude-Bergeron : Galerie d'art contemporain canadien et international spécialisée dans les oeuvres sur papier et partic-
ulièrement les estampes originales. Le site Web comprend un calendrier des expositions. www.francoculture.ca/galeriejcb/
Galerie d'art virtuelle Secteur 54 : La galerie d'art Secteur 54 vous présente de nombreuse oeuvres et expositions d'artistes. En plus de vous
informer sur les événements de la scène artistique du Québec et d'ailleurs. www.secteur54.com
Galerie DA'LI : Galerie qui comprend à la fois une salle d'exposition, une école et un magasin pour matériaux d'art.
www.polyinter.com/artweb/dali
Galerie Sans Nom (Coop) : La Galerie Sans Nom, centre d'artistes autogéré, est un centre de promotion d'art contemporain à Moncton au
Nouveau-Brunswick. Programmation multidisciplinaire, notamment des expositions, des performances, des conférences et des ateliers, etc.
www.galeriesansnom.org/
Le Village de l'Acadie : Site du Village de l’Acadie de Mont-Carmel et de l’Écomusée acadien. www.levillagedelacadie.com
Maison Gabrielle Roy : Cette résidence virtuelle a été conçue pour sensibiliser les internautes à l'importance de conserver la maison natale
de Gabrielle Roy. Vous y trouverez des informations sur la romancière, la maison de la rue Deschambault, située à Saint-Boniface au Mani-
toba, et la corporation qui se dévoue à sa sauvegarde et à sa restauration. www.maisongabrielleroy.mb.ca/
Musée des beaux-arts du Canada : Sur ce site vous pouvez vous informer sur le programme d'activités du musée, visiter les expositions et
mieux connaître la collection d'oeuvres d'art du musée. www.national.gallery.ca/
Musée royal de l'Ontario : Le Musée royal de l'Ontario est le plus grand musée du Canada. Ses galeries sont consacrées aux arts décorat-
ifs, à l'archéologie, aux sciences de la vie et à l'histoire naturelle. www.rom.on.ca/index_fr.html
Réseau du patrimoine Voyageur : Le Réseau du patrimoine Voyageur est une corporation sans but lucratif composée de musées, de sociétés
historiques, d'organismes et institutions culturels dans le Nord de l'Ontario. Sa mission est d'aider les groupes culturels et historiques mem-
bres à développer et offrir de meilleurs services au public. www.visitamuseum.com/fr/main.asp
Télécommunauté insulaire francophone de l'Île-du-Prince-Édouard : Le Projet télécommunauté insulaire francophone vise à doter ces collec-
tivités d'un espace virtuel où la distance n'a plus d'importance. Ainsi, un accès égal au savoir et à l'information est désormais assuré.
www.teleco.org/
Information for Artists: A Practical Guide for Visual Artists, 3e édition, CARFAC Ontario, 2005.
Saskatchewan Visual Arts Handbook, 8e édition, Canadian Artists Representation/Le front des artistes canadiens
Saskatchewan, 2007 [en anglais seulement].
La connaissance de soi
L’autoévaluation : la personnalité et les compétences
Le média de la relève culturelle. Information sur des artistes, oeuvres et endroits consacrés aux arts visuels, littérature, théâtre, cinéma, danse,
musique et urbain. Comprend présentation de journalistes. www.voo.ca; www.voo.ca/article/article.php?ID=224.
JOBBOOM. Les éditions « Votre carrière » : Excellent site web qui contient des centaines de liens dont plusieurs sur la gestion de carrière et
les Arts visuels. www.jobboom.com/votrecarriere/meilleurduweb/culture/
Qui fait Quoi? Outil d'information mis au service des industries de la culture et des communications au Québec. Comporte renseignements
sur l'abonnement, recherche par mots-clés ou spécialisée, ainsi que comment inscrire un professionnel, une entreprise ou un événement.
www.qfq.com/
Career Self-Assessment and Setting Goals, Susan Koblin Schear, NYFA Interactive
www.nyfa.org/level4.asp?id=253&fid=1&sid=51&tid=197
Coaching the Artist Within: Advice for Writers, Actors, Visual Artists, and Musicians, Eric Maisel, New World Library,
2005.
Creativity for Life: Practical Advice on the Artist's Personality, and Career, Eric Maisel, New World Library, 2007.
Liaison Entreprise - Le service d’information sur l’entreprenariat en Alberta, gouvernement de l’Alberta www.cbsc.org/al-
berta/
Setting Clear Goals: The First Step on the Runway to Success, Geoffrey Gorman, NYFA Interactive
www.nyfa.org/level4.asp?id=163&fid=1&sid=51&tid=197
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www.cqrhc.com/index.php?moteur=moteurs/dynamique/afficher_section.php&INTgabarit=3&IDsection=23
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Guide pratique sur l’affranchissement des droits à l’intention des producteurs en multimédia, Johanne Daniel, ministère
du Patrimoine Canadien/Association des producteurs multimédia interactif du Canada
www.pch.gc.ca/progs/ac-ca/pubs/ic-ci/pubs/copymm_f.htm.
Protégez vos intérêts : Un guide juridique pour la négociation de marchés de services de développement de sites Web et
d’expositions virtuelles, Patrimoine Canadien, 2002
www.rcip.gc.ca/Francais/Propriete_Intellectuelle/Protegez_Interets/index.html
Droits d’auteur
Canadian Copyright Law: The Indispensable Guide for Publishers, Web Professionals, Writers, Artists, Filmmakers,
Teachers, Librarians, Archivists, Curators, Lawyers and Business People, 3e édition, Lesley Ellen Harris, McGraw-Hill Ry-
erson, 2001.
Right of Public Presentation: a guide to the exhibition right, Ottawa, Conférence canadienne des arts, 1990.
Fiscalité
(Ce certificat s’applique aux œuvres d’art originales d’origine canadienne. Il permet de les exporter temporairement à l’é-
Bulletin d’interprétation IT-504R2 (Consolidé) Artistes visuels et écrivains, Agence du revenu du Canada, 2000.
Divers
Français et internationaux
DIGGLES, K., A guide to Arts marketing : the principles and practice of marketing as they apply to the arts, 1986, Rhinegold
Publishing Limited
GAILLARD, Y., Le marché de l'art aux enchères, Economica 2000, auteur également d'un rapport au Sénat sur le thème du
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MOULIN, R., L'Artiste, l'Institution et le Marché, 1997, réédit. Champs Flammarion; Le Marché de l'art, 2000, Dominos,
Flammarion
MOUREAU, N., Analyse économique de la valeur des biens d'art, la peinture contemporaine, 2000, Economica
Colbert, François (1993), Le marketing des arts et de la culture, Boucherville, G. Morin, 308 p.
Wallon, E. (1991), L'artiste et le prince : pouvoirs publics et création, Québec, Musée de la civilisation, 286 p.
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Ce recueil de communications fait état de la recherche du domaine : marketing des arts, consommation des produits culturels,
recherche sur les auditoires, financement privé, gestion des ressources humaines, gestion financière, planification stratégique,
formation à la gestion des arts et politiques culturelles.
Artist’s Fees Toolkit, Richard Murphy, 2004, a-n The Artists Information Company
www.a-n.co.uk
Loi sur la faillite et l’insolvabilité (L.R., 1985, ch. B-3), ministère de la Justice Canada
www.aws.justice.gc.ca/fr/showtdm/cs/B-3
www,osb-bsf.ic.gc.ca/