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UNIWERS Y TET SAGIE £0 Nisskd ‘ROZPRAWY HABILITACYINE NR 74 EDWARD DABROWA LA POLITIQUE DE L’ETAT PARTHE A L’°EGARD DE ROME—D’ARTABAN IL A VOLOGESE I (CA 11—CA 79 DE N.E.) ET LES FACTEURS QUI LA CONDITIONNAIENT Uy NAKEADEM UNIWERSYTETU JAGIELLONSKIEGO Table des matiéres INDIR Y CEL OMA: 5 [est cases salle el «) suerwcers o Giaenersceie ei BEAEROMMOEL OM Us ela! 6's sie ole: 8, a 3! Sice ses 9 “ere 6 We tal ies Premitre parte: Les contacts politiques partho-romains Gusqah artaban Th kk ee ek ke we tee AB Deuxitme parties Les rapports partho-romains é”environ 11.251 de ne, Chapitre 1: La politique intérieure d”artaban IT... .. Me] Chapitre 2: La politique extérieure d”Artaban II en Occident 102 Chapitre 3: Les contacts partho-romains aprés la mort d’Arta- PEDAL 6, oie siioripiienin: oe shin 9; sine me as een ne. Troisitme partie: La Parthie et Rome sous le regne de Vologése I Ghapitre 1:La politique extérieure de Vologése I en Occident Jusqu’eu traité de Rhandéia .,.. 6.2.06 151 Chapitre 2: Les rapports partho-romains dans les années 63 Mone. TILOW Nee LNs sa epi wag ete 5 A omOLNBL em =4' le) v's <6. 6) 6 074 '%6,l6) 60. io 0,6 foes wwe e082 178 Bibliographic ses eee eee ee ee ee ee eee ee IM . Abréviations Les abréviations des titres de revues. sont citées d’aprés "L” année Philologique"; les autres abrévietions employées: AE - "L’année Spigraphique" ANRW = Anfetieg und Niedergang der rOmischen Welt, Teil II: Prinoi- pat, Berlin - New York 1974 - CAH - The Cambridge Ancient History: vol. IX - XI, Cambridge 1932 - 1936 CIL - Corpus Inscriptionum Letinarum CREBM - H, Mattingly, Coins of the Roman Empire in the British muse~ um, vol. I: Augustus to Vitellius, London 1923 /reprint London 1965/ TLS - H. Dessau, Inscriptiones Latinae Selectae, vol. I - III, Ber- Lin 1892 - 1906 Jacoby, FGH - F, Jacoby, Die Fragmente der griechischen Historiker, Meil II - III, Berlin - Leiden 1926 - 1958 PIR - Prosopographie Impersi Romani I.1I,III. ence Klebs, H. Dessau et alii, Berlin 1897 = 1906 ediderunt B, PIR? - Prosopographia Imperii Romani I.II.III. saec., editio alter: ediderunt E, Groag, A, Stein et alii, Berlin 1933 - RE - Pauly - Wissowa - Kroll, Realencyclop&die der claseischen Alter- tumswissenschaft, Stuttgart 1894 - 1980 RIC - H, Mattingly, B.A. Sydenham, The Roman Imperial Coinage, vol. I: Augustus to Vitellius, London 1923 /reprint London 1968/ SEG - Supplementum Bpigraphicum Graecum Parthi, penes quos velut divisione orbis Gum Romanis facta, nunc Orien- tis imperium est, ‘Justin, ILI, 1, 1/ Go St cadens aiyhe lice pe- “pe teres ow AC ae Tragovatlew ? /Bérodien, IV, 10, 2/ Introduction Dans la conscience des habitants de 1’Empire romain, 4 1a fin de la république et sous l’empire, le monde d’alors se divisait en Orbis Ro- manus et Orbis Parthicus, et tout événement plus importent se jouait en fait entre la capitale romaine et Ctésiphon, Cette division était ‘la conséquence de la lutte menée depuis le I°” siécle av. n. e. jusqu’an début du TII® siécle de n, e, pour 1hégémonie en Asie Antérieure entre Rome et 1”Iran ob régnait la dynastie des Arsacid Presque toute 1”historiographie consacrée jusqu’ici aux rapports politiques entre 1°Btat des Arsacides et Rome est dominge par une mani’re de voir plutét limitée, Ces rapports ne sont en effet considérés que du point de vue de lune des parties intéreasées, &@ savoir Rome, Ceci méne Inévitablement & accentuer et mettre au premier plan les raisons et les avantages de Rome, sans tenir compte en méme temps des motifs et de buts des actions parthes, Cet état de choses est a6 pour le moins & deux causes: la partialité des relations et latitude ro- mano-centriques des chercheurs dans lestimation des événements. L’ influence de ces facteurs sur 1” image qu‘on se fait des rapports entre les deux Etats est si forte que bien des efforts sont nécessaires pour la surmonter, Elle réside avant tout dans le caractére des sources dont nous disposons, Nous en trouvons 1”essentiel ches les auteura recs et latins sjournant dans 1’Empire zonain!, car nous n’avons aucune oeuvre historique d’origine parthe? « le plus souvent ces auteurs font preuve de mauvais vouloir ou méme d”hostilité & 1°égard des Arsa~ cides, ce dont on voit le reflet dans leurs oeuvres tendancieuses, Ils y mettent en “lumizre les victoires et les succes romains, mais passent sous silence ou déprécient ceux de l”adversaire, On sait, 11 est vrai, qu’il y avait & Rome, et qu’elles y étaient conmes, des ceuvres dont les auteurs Staient favorables aux Parthes, mais aucune dentre elles ne s”est conservée?, Ainsi donc le caractére tendacieux des sources qui nous sont parvenues constitue un mur de silence qui limite grandement la possibilité de connattre non seulement toute la politique de 1Etat parthe & 1°Ggard de Rome, mais aussi 1”histoire du royaume des Arsacides, sa structure intérieure, ses institutions politiques, les principes de leur fonctionnement, etc. La tableau des rapports réciproques entr> les deux Etats est encore plus déformé par 1” attitude romano-centrique des chercheurs lorsqu’ile en évaluent les événenents, Cela résulte de 1 opinion fortement enracinge et répandue sur 1” infériorité de la civilisation parthe en comparaison avec celle de Rome”, Par suite, ajoutée aux relations: par- tidles des sources, elle pese sur les Jugements de celes-ci qui mépri~ saient les Arsacides et tout ce quils avaient fait. Gertains savants, sétant rendus compte des effete négatifs de cette méthode de travail, ont cherché & voir ces rapports également du cdt® parthe®, Bien que ce postulat ait 6té avancé depuis assez longtemps, 41 n°a pas encore 6té pleinement réalisé, Bt pourtant, 11 serait grand temps. Th y a d@J& plus de dix ans, J. Nousner” et J. Wolski® ont donontré dans leurs travaux que les Arsacides avaient un programme idéologique qui, dans ses principes, se rattachait aux traditions politiques, historiques et culturelles des Achéménides et dont le contenu agissait directement sur leur politique extérieure en Occident?, 1” influence qu’a exercée ce programme sur la politique extérieure parthe jette une tout evtre lumitre sur le caractére des rapports partho-romains et les’ Gvénements qui y sont 116s, permettant non seulement de mieux les comprendre, mais aussi den extraire un nouveau contenu, Cette période, qui est lobjet des recherches préesentées dans cette Stude, occupe une place particuliére dans 1°histoire des relations partho-romaines, Sous Artaban II nous voyons pour la premiere fois le programme nettement formulé de 1a politique extérieure parthe en Occi- Gent; c”est & ses principes qu“était subordonnée la politique de ce monarque 5 1°gard de Rome, de méme que celle de ses successeurs. Cependant, en dépit de bien des efforts, Artaban II nest parvem & atteindre pour un temps plus long aucun des principaux buts qu“il s"€tait proposés, Oe n’est que Vologese I qui a pu réaliser 1“un des bute jentiels de ce programme, Il a réussi non seulement & affermir a position des Arsacides en Arménie, mais & faire formellement recon nattre ce fait par Rome - ce qui a contribué & normaliser les rapports entre les deux Etats, La forme de la solution, qui a mis fin & 1a lutte s&culaire pour 1”hégémonie en Arménie, est devenue plus tard un 2 modéle anquel on se reportait encore bien fois dans les rapports partho= romains, . Le choix de cette période, ca. 11 ~ ca, 79 de n.e, dans les rapports partho-romains, comme objet de recherches a &té encore dicté par ume mitre considération. Les événements qui se rettachent & ces rapports: et qui ont eu lieu entre la prise de pouvoir par Artaban IT ct 1a mort de Vologese I sont bien mieux conmus que ceux de tote autre periods grace & des sources conservées en nombre relativement grand. Cee permet de smuivre la politique parthe & 1”égard de Rome non seulement & travers les faite eux-mémes, mais aussi & travers le prisme des nombreuses dépendences tant intérieures qu’extérieures, I] en résulte que bien Ges &vénements touchant les rapporte partho~romains de la periode Studiée, et conmus depuis longtemps, acquiérent une nouvelle dimension, Avant a’ sborder les problémes que nous @tudions, 11 est nécessaire de rappler l"histoire des rapports politiques entre lee Arsacides et Rome & 1”époque précédente. I] s°egit notamment de montrer les desseing de la politique parthe & 1°égard de Rome depuis les premiers contacts: réciproques. Je dsire exprimer ici ma profonde gratitude au Ministére des Affaires Btrangeres “Italie ainsi qu’a le Fondation Hardt, Vandoenvres/Genbve, Grace eux bourses qu'ils mont accordées j"ai pu avoir acces & bien des ouvrages scientifiques qu’1l métait trés difficile d° avoir en Pologne, ce qui ma permis non seulement de terminer cette étude, mais aussi d°en €tendre largement le problématique. 4, H.C, Debevoise, A Political History of Parthia, Chicago 1937, p. xxv 5qq.3 A. Mowigliono, Alien Wisdom, The Limits of Hellenization, Cambridge 1975, p. 140 0q.3 K. Schippmann, Grundsiige der parthischen Geschichte, Darmstadt 1980, p. 7 sq. 2. Voir A, Momiglieno, o.c., Ds 139 84.3 K. Schippmann, o.c., p. 5 sag. 5. Of, Mite-Live, IX, 18, 6: Levissimi ex Graeois, qui Parthorum quoque contra nomen Romanum gioriae favent.; voir ausei M. Rostovtseff, GAH XI, p. 126 #q.j J. Newsner, History, p. 93 J. Wolski, Iran, p. 213, note 61; Th, Iietmann-Frankfort, L’ histoire des Parthes dans le livre XLI de Trogue PompSe: essai d’identification de ses sources, "Latoms", XXVIII 1969, p.894 - 922. 4. Cf. J. Wolski, L’origine de 1s relation d”Arrien sur la paire des fréres Arsacides, Arsace et Tiridate, AAsHung., KXIV 1976, p. 63 = 703 1 4., Points de vue sur les sources gréco-latines de 1’ poque parthe /Aans:/ Proleganena to the Sources on the History of Pre-Islemic Gen- tral asia, ed, by J, Harmatta, Budapest 1979, p. 17 - 255 5. Voir AR. Bellinger, Tho End of Soloucids, "Transactions of the Commecticut Academy of Arts and Sciences", vol, 38, New Haven 1949, Ps 154 H. von Osten, Die Welt der Perser, 5 Aufl., Stuttgart 1956, p. 116 8qa.; R.N. Frye, The Heritage of Persia, London 1962, p. 178 sq.; J. Neu- sner, History, p. 19 8q.3 EK. Schippmann, o.c., p. 1 8qq., 75; J. Wolski, La place et le réle de 1°époque arsacide dans 1"histoire de 1”Iran ancien, "Rocenik Orientalistyomy", ILI 1980, p. 147 sq. 6. A, Momigiiano, Corbulone, p. 649; J. Wolski, Iran, p. 195 sqq. 7. Parthian Political Ideology, "Iranica Antiqua", III 1963, p.40 ~ 59 8, Program polityomy patstwa partyjskiego, "Eos", LV 1965, p. 152 = 159; 1 d., Achéménides, p, 65 ~ 89; 1 d., 1° i1d@ologic monarchique chez ‘les Parthes /danst/ Ce.R.D.A.C, - Atti, VIII 1976 - 1977: Studi vari ai storia greca, ellenistica e romana, Milano 1977, p. 223 = 2355 4. 4., Iran, p. 203'~ 208; 4, 4,, Formowanie sig tradycji iratiskie} w starotyt- nogei w éwietle monet, "Wiadomoéci Numizmatycme", XXII 1978, p. 186 - 188, 9; Voir snssi B, Herzfeld, Sakastan, Geschichtliche Untersuchungen mu den Ausgrabungen am Kub=i-Khwadja, AMI, IV 1931 - 1932, p. 65; M.B. u Masson, Nachodka na gradisée Staraja Nisa datirovannoj parfiansko) tetradrachny Mitridata I, YDI 1963/2/, p. 1553 G.A, Kodelenko, Kultura, Pe 29 89., 42, 51, 57 sqq.3 1 4., Rodina Parfian, Moskva 1977, p. 82 ong. Premiére partie LES CONTACTS POLITIQUES PARTHO-ROMAINS JUSQU’A ARTABAN I Tee grandes conquétes des souverains parthes au II® siécle av. n,e. ont conrtitué & notablement agrandir le territoire de leur dominion’, Tl est indubitale que l’une des acquisitions territoriales les plus importantes et les plus précieuses a 6t8 1a Mésopotamie”, Sa conquéte a eu des consequences politiques multiples, Tout d’abord, elle a repous- 6 en direction du monde méditerranéen la frontiére oceidentale de 1’ Btat parthe; or, le fait de l’appuyer avec le temps sur le moyen Eu- phrate équivalait & 1” apparition au Proche-Orient dun nouveau facteur politique, Ces deux facteurs ne pouvaient demeurer sans influence sur la formation des principes de politique extérieure des Arsacides vis-d-vis de leurs voisins occidentauz, Avant d’examiner cette question, 41 est indiqué de caractériser la situation politique au Proche-Orient & la jonction des IT° et 1% 5, av. n.0., o’ent-k-dire au moment ol se placent les premiers contacts partho-romains, Ceci va nous permettre de connattre en quelles circonstances ile ont té Stablis et en quelles conditions; Les premiers contacts entre Rome et les villes d”Asie Mineure remon- tent & la fin du III® sitcle av, n.e., mais ils n’ont pas Sté suivis d’ engagement plus profond de Rome dens lees affaires du bassin oriental. de la Méditerranée, car & cette Spoque, cette région se situait en dehors de ses intéréts*, 11 en fut antrement dix et quelques enndes plus tard lorsque certaines villes d’Asie Mineure demandérent du secoura, parce que menaoSes par 1” expans:on du roi de Syrie Antiochos III ie Grand’, Ce n’Stait pas sewlement leur indépendance qui était menacte, mais aussi les intéréte de Rome en Grece, Le réle des Romains apres leur victoire sur Antiochos III et les conditions du traité de paix qu’ ils dictérent servirent & renforcer leur position en Anatolie, ce qui permit & Rome d”tre arbitre dans les rapports avec ses récents altiés, Aprés le paix d’Apamée, les Séleucides ont perdu leurs principales possessions, mais cela ne signifiait pas que leur puissance politique militaire Stait totelement affaiblie; en effet, ils pouvaient ‘Leppuyer sur le richesse des contrées of ils regnaient encore en Orient. 6 Ainsi, le fait a” avoir chassé les Séleucides d”Asie Mineure ne donnait pas eux Romains un triomphe complet, mais cet avantage leur permettait @’emp@cher la renaissance des forces de 1° a¢versaire. Les Parthes se sont trouvés étre 1°a11i@ involontaire des Ronains dens la réalisation de leurs plans politiques & 1° égard des Séleucides. Teure conquétes sous le commandenent de Mithridate I et Mithridate II, ensuite les guerres qu’ils mentrent tous deux avec Phraate II contre pénetrios II Nicator et antiochos VII Sidétés ont eu pour résultat d’expulser entibrement les Séleucides d°Iran et de Mésopotamie et aussi eappuyer a frontiére occidentale de 1°Btat parthe sur le moyen Buphra- ‘te. Cependant, cela ne signifiait pas que leurs plans de conquétes étaient couplétenent réalisés, En nous basant sur les sources, ner pouvons affirmer qu“ils entendaient soumettre la syrie et 1 Arménie?, Cette conception a”étendre les influences parthes & 1a Syrie apparatt pour la premitre foie dans 1a politique extérieure des Arsacides vers Le moitié du 11° siecle av. n.e, Elle était trés probablenent étroite~ ment 1i6e aux grands succés militaires remportés sur les Séleucides. Lun des moyens de la réaliser Etait 1°intention é” opposer Demetrios It Micator - qui avait &t@ fait prisonnier par les Parthes ~ & Antio~ chos WII sidétés®, Daction ayant pour but de dominer 1° arménie ne fut entreprise, 11 est vrai, que dix et quelques années plus tard, sous Mithridate II’, Ceci ne change rien eu fait que dbs la fin du II° eiécle av. ne. les areacides avaient une vue concrétisée de 1° ordre politique au Proche~ Orient, ce qui portait nettement atteinte aux intéréte romains, Si la Syrie et 1"srménie soit entraient dans 1”orbite des influences parthes, * soit devenaient partie 48 1°Btat parthe, cecil équivandrait & Ja liqui- @ation de toute 1"influence romaine sur ces territoires. Ti semble qu’on puisse supposer avec raison que les succes militai~ res des Farthes dans leur lutte contre les Séleucides, de méme que les tats politiques nettement formilée des Arsacides nStaient ni entitre- ment ingnorés des Romains ni ne pouvaient susciter aucune réaction de leur part. Cette supposition est d°autant plus justifiée que les ingé- rences continuelles de Rome dans les affaires d°Btat et la dynastie deo S@leucides Etaient 1iées au séjour en Syrie de noubreuses commissions du sénat romain®, Mais 41 serait vain den chercher une quelconque mention dans les sources, ou méme seulement une allusion aux événements qui se déroulaient & la frontiére orientale de 1a Syrie. Ce silence est Stomnant Egalement du fait que 1°expansion perthe en direction du 1it- torel de la Méditerranée devait Stre contraire aux intéréts de Rome au Proche-Orient, Comment alors expliquer ce silence dee sources ro~ maines: par le manque d”informations’, un silence voulu, ou peut~€tre qT pet la négligence dun adversaire encore lointain en ce tempe-1h'°; peuteStre esteil afi A d” autres raisons? Tl est certain que chacun de ces facteurs a pu jouer un réle, Il est clair cependant que pareille affirmation ne peut pleinement satisfaire. Tl semble alors qu”il faille cheroher la raison de l”attitude de Rome envers les Parthes dans le caractére de la politique extérieure romaine. Comme on peut le voir en analysant les sources concernant cette Spoque, jusqu”au aSbut an 1°” sitcle de n.e., Rome n’avait pas en Orient d”ef— fectife militaires suffisamment nombreux pour qu’ile puissent & eux seuls soutenir sa présence en ces territoires. Lorsqu’elle voulait résoudre les crises, Rome se servait principalement des détachements fournis par ses alliés, mais dont la valeur guerriere était plutét 1i- mitée, Dans cette situation, tout le poids des actions lites & 1“affer- missement de la présence romaine au Proche-Orient reposait sur la diplo~ matie. Cela consistait en premier lieu en actions préventives. Le but principal Stait d”assurer avant tout les positions acquises en s” oppo- sant & la formation d’une coalition capable de mire aux intéréts de Rome. Dans des cas exceptionnels seulement les Romains avaient xecours & des solutions militaires, Cette attitude défensive de la politique romaine en Orient au II® siécle av. n.e, est particulitrement visible en Anatolie, En dépit de 1”intérét direct porté & ce territoire du fait d’y avoir une province, toute la politique extérieure romaine d° alors n’y accordait qu’une place de second rang! jusqu“A la fin du IT siécle av. noe. Cette négligence de 1”expansion parthe en direction du littoral mé- diterrangen a ym étre renforcée par une autre circonstance: tant qu“exi- stait 1°Btat des Séleucides et tant qu’il pouvait se défendre, aucun danger réel de 1a part des Parthes ne menagait les intéréts de Rome en Asie Antérieure, De plus, dans les années 20 du II® siécle av. n.e., la marche des Parthes vers 1° ouest avait nettement faibli, ce que les Romains n’avaient pas manqué a” observer. Ceci était di & ce que des in- cursions de nomades menagaient les frontiéres orientales de 1” empire pertho, Pour y faire front, Mithridate IT avait 6té obligé a envoyer contre eux toutes les forces dont 11 disposait'? Cependant, 1°affrontement des deux Btats Stest inévitable, Le situ- ation politique en Asie Mineure avait changé a le fin du II® sifcle av. n.e. Cela Stait causé par l”acroissement de 1”importance de 1”Etat de Pont, sous le régne de Mithridate VI Eupator qui cherchait & dominer 1a Cappadoce, dof un sérieux et réel danger pour les positions Domains et leurs intéréts en Anatolie, D’autre part, vers la fin du II° siicle av. ne. et dans la premiere décemie du I°” sitcle av. n.e., 1”Armé- nie svest trouvée dans 1”orbite de 1"intérét de Mithridate 1117, La po= 18 littique active du roi parthe & 1”égard de cet Btat a amené ce dernier B d€pendre de la Parthie, On en voit la preuve dans 1” introduction par Mithridate II, sur le tréne d”Arménie vers 96/95 av. n.e.'4, de Pigrane - représentant de la famille régnante d° arménie et otege & le cour parthe On ne saurait ne pas recomaftre 1“importance de cet événement, et cela pour plusieurs raisons: 1/ i] était ¢troitement 118 aux principes de la politique extérieure des Arsacides dont les bute essenticls avaient 6té nettement-définis par Mithridate I, Ces. buts étaient non seulement la soif de conquétes des Parthes, mais étaient partie inté- grale du programme politique parthe, lequel comprenait 1a politique extérieure et intérieure; 2/ 11 indiquait quaprés une période de rela- chement de son activité en Occident, Mithridate II tendait de nouvesnx & réaliser cos plans; or, cette manibre dagir devait entratner des con- séquences fort importanes dans les rapports politiques en Asie Anté- rieure, ainsi que trouver son reflet dans lattitude du souverain parthe & 1°égard de 1a présence romaine sur ce territoire; 3/ oétait enfin le couronnément de la politique menée jusque-1a par Mithridate II quant ‘a Y’amménie. Remarquons ici que Tigrane était menbre de 1a dynastie régnante en Arnénie, ce qui momtre que le choix du candidat par le monarque parthe @tait bien pesé. En effet, proposer un candidat queleonque, non origi- naire de la dynastie locale, aurait pu se heurter & 1” opposition de la population, On peut deviner que Mgrane, otage de Mithridate II, en . devenant souverain d"Arménie par la grfice du roi parthe, avait di en montant sur ce tréne prendre des engagements politiques définis envers son protecteur, Il semble aussi qu’en plus de ces déclarations Mithri- date II ait cherché encore d autres garanties de la loyauté de son pro= tegé. Tous les chercheurs qui traitent de cette affaire répttent & la suite de Strabon'® que 1e prix pay par Tigrane pour la courome arué- niemne a 6t@ de oSder au souverain parthe "soixante-dix vallées", c’esteb-dire dea terres qui appartenaient & 1”arnénie’?, Bssayons de regarder cette relation & travers le contexte des Gyénements auxquels elles se rapporte. A premiere vue, 1” information que donne Strabon est ‘trop vague pour qu’on puisse, en se dasant sur elle, en tirer des con- clusions plus poussées, Blle n° apporte de données précises ni touchant 1’Gtendue des territoires cédés, ni leur situation, Mais ue analyse approfondie fournit un point auquel on peut se raccrocher, O“est la fagon dont est formilée cette information qui pousse & la réflexion que les “soixante-dix vallées" mentiomées par Strabon ne constituaient pas une @tendue homogéne, portant une appelletion géographique définie, ou wn enseuble aiministratit, mais 1a soume de tous les petites terri- 19 tolres exméniens aux mains des Parthes, On peut alors émettre 1”hypothse que les terres prises & Tigrane par Mithridate II 6taient en premier lieu des positions stratégiques de haute importance et qui permettaient qn souverain parthe de tenir le roi d” Arménie sous sa dépence, Cette in terprétation est soutenue par les événements qui eurent lieu quelques ennfées aprés 1’affaire en question. Aprés la mort de Mithridate IT, un profond chaos se déclencha dans V'Btat des Arcacides'®, Digrane en profita pour faire 1a guerre & son récent 21146, Ce qui est caractéristique, o’est que, bien qui] alt pu sans grandes difficultés occuper nimporte quelles terres parthes, 11 a preféré diriger ses premitres attaques pour reconquerir les vallées récemment perdues’?, Ceci indiquerait pleinement que les posséder ou les contréler avait une importance majeure pour la sécurité et 1”indé- pendance de 1”Arménie. Ainsi donc, en tenant compte des conclusions qui a&coulent de la relation de Strabon, 11 faut considérer que les terri- toires cédés par Tigrane au profit des Parthes n°étaient pas une rede~ vence pour 1’aide que Mithridate II 1ui avait accordée, mais plutdt 1a garantie de sa loyauté &1égard du roi parthe, Une autre conséquence de cette maniére d’envisager certains événe~ ments 1iés & 1qvémement de Tigrane au tréne d”Arménie, est une estima- tion différente de 1° activité du souverain arménien dene la domaine international au cours des premitres années de son régne, car elle se vattache en une certaine mesure & ia politique extérieure de Mithridate IT en Oceident, Lorsqu’on caractérise la politique extérieure de Tigrane an début de son régne, on souligne le plus souvent son aspect d° expansion fevo- visé probablement par son alliance avec Mithridate VI Bupator, roi ae. Pont, Cette alliance a di étre conclue vers 94 av. n,e, et renforcée par le mariage de Tigrane avec Cléopitre@°, #1210 de Mithridate VI. Ce traité a affermi 1a position du roi d”Arménie et augmenté son activité politique; on en vit rapidement les effets & 1a frontiére occidentale @e son royaume: il a annexé 1a Sophtne, s°est ingeré dans les affaires de 1a Cappadoce®’, 12 est intéressant de remarquer que ce monarque qui depuis si peu de temps occupait le tréne grace & 1” appui parthe a yw erriver en quelques années & peine & représenter une si grende force politique, On na préeté jusqu’ici que peu d’ attention & cette question, et pourtant elle est essentielle pour diverses: raisons, Bn perlant de la situation dans 1”Etat des Séleucides au début des années 60 du 1° siécle av, n,e,, Justin dit qu4l existait en Syrie deux groupes enclins & demander une aide extérieure afin de réteblir Yordre dans le pays. L”un a” eux 1a cherchait chez Mithridate VI Euga- tor, 1”autre chez Ptolénée, roi dBgypte**, Btant donné le manque de i i 1 i | i 20 supériorité d°un groupe sur 1” autre, on eut recours & un compromis jugeent que la meilleure solution serait de s“adresser & Tigrane, roi a°arménie®>, parmi les facteurs qui influtrent our cette décision Jus= ‘in cite: Tigrane posstde ses nropres forces armées, et aussi son alli- ance avec les Parthes ainsi que sa parenté avec Mithridate YI Eupator, D’apres les données contenues dans cette relation de Justin on peut dater la députation syrienne envoySe ches Tigrane vers 94 = 88 av. ne. Autrement dit, aprés qu“il eut conclu son alliance aveo Mithridate VI et son mariage avec Cléopatre, et avant que Mithridate II se soit mé1é des affaires de Syrie. Cette information a une garnde valeur si 1”on ize mieux connaftre le caracttre des rapports réciproques entre le roi parthe et celui d“Arménie, Grace aux relations de Strabon et d’Appien, on sait que 1”ingérence de Tigrane en Syrie a eu lien vers 84 - 83 av, 2.2.24, donc pas avant quelques amfes aprés 1a mort de Mithridate 112°, ot ausoi qu'il n“y est pas entré en 21146, mais en agresseur®®, De 1a comparaison de ces dates 11 résulte clairement qu’entre le moment oh les Syriens ont adres- 88 leur demande de secours & Tigrane et celui ch ce dernier est entré en Syrie, un laps de temps assez long s“est Scoulé, rempli d”importants Svénements. On on vient & conclure que pour réaliser 1a conception pro- poste par les Syriens, Tigrane s“était heurté & un trés grand obstacle, Ce ne pouvait &tre que 1”opposition du roi perthe, Cette opinion se ‘trouve confirmée par 1“intérét porté & 1a Syrie par les Arsacides, les essais qu’iis avaient faits pour la soumettre depuis le milieu du II® sibcle av, n.e,, et aussi par le fait que Migrane avait commencé les nostilités contre les Parthes an landemain de 1a mort de Mithridate II, Cest justemont ce revirement du roi d“Arménie qui Sclaire nettenent le vrai caractére des rapports arnéno-parthes vers 95 jusqu’A 87 av. n.e., caractére qui, pour Stre bref, correspondait & la dSpendance du vaeeel de son suterain, En tenant compte de cette dépendance, lorsqu’on analyse 1’ activité de Tigrane & cette Epoque dans le domaine international, on peut se pernettre d’affirmer quelle nStait possible qu’ avec L’approbation du roi parthe, car elle correspondait & ses propres plans en Asie Antérieure. ‘Lingérence du roi d”Arménie dans les affaires de Syrie était contraire %ces plans, car elle remettait 4 un temps mal défini 1a conquéte possible de 1a Syrie et ferait concurrence aux plans parthes, Seul le fait que Tigrane Gtait &@ tel point dépendant de Mithridate II et seule 1’ opposi- ‘tion de ce dernier peuvent expliquer dune manitre convaincante un si grand retard du roi arménien dans son action en Syrie, ‘Les considérations oi-dessus mnent & conclure que, méme si 1a poli= tique extérieure de Tigrane n°était pas conforme en tout aux conceptions 21 de Mithridate II, elle lui était cependant subordonnée, C”est pour ler mémes raisons qu’on doit s°intéresser de plus prés & un fragment du discours de Pelopidas, envoyé de Mithridate VI Eupator, que nous rap= porte Appien et qui tait adressé & la commission du sénat de Rome ar= rivée en Asie Mineure en 90 av. ne, en vue de régler les problémes Litigieux concernant les souverains de Bithynle et de Cappadoce27, ce fragment contient 1’ affirmation que dans un conflit éventuel avec Rome, Migrane et le roi parthe seraient les alliés potentiels du roi de Pont, Le premier en raison de sa parenté, le second par amitié, Cette mention pourrait ne pas éveiller un intérét plus grand, du fait quelle se ‘trouve dans la partie de l”ouvrage dAppien qui: peut tre considérée comme un étalage de rhétorique de 1” auteur, n°était quelle correspond. 1 1°Gtat de choses existant, A cause de sa dépendance de Mithridate 117°, d°une part, de 1’autre de son mariage avec 1a fille de Mithridate VI, Tigrane €teit 1e chatnon qui unissait le roi de Pont & celui de Parthie, Cette information est done trés Gloquente & la lumire des remarques présentées ci-dessus sur le réle de Tigrane dans 1a xéalisation des plans politiques parthes, Pour compléter le tableau de 1a politique ex= térieure parthe en Occident sous le régne de Mithridate II, ettirons Vattention sur la rencontre de Sylla avec Orotsae, envoys de ce roi, et qui eut lieu en Cappadoce vers 94 av. n.e.9 Elle est importante pour plusieurs raisons: d°abord, selon la tradition historique romaine, co Stait 2a toute premiére rencontre officielle des répresentants des deux Etats”; en second lieu, du fait des circonstances dans lesquelles elle a pris place; troisiément, pour son but, Orobase a rencontré le représentant de Rome lorsque Sylla, alors propréteur de Cilicie, rendit son tréne & Ariobargane, roi de Cappadoce par la grfce de Rome; 11 avait €t€ chassé de son pays par Tigrane en collaboration avec Mithridate VI Eupator, I1 résulte sans contredit des sources que les Parthes avaient initié cette rencontre et que le but de ces pourparlers Gtait, entre auices, d”établir des contacs plus Stroits entre les deux parties*', En se basant sur-cette information bien des chercheurs .pensent que le sujet principal des pourparlers était de re-~ comnattre 1”Euphrate comme limite des possessions des deux Etats?2, Gette sugestion souléve cependant certains doutes”®, Il n“y aurait en effet rien d”extraordinaire dans cette rencontre de Sylla et d”Orobase, sauf qu’& ce moment, les frontiéres parthes ne touchaient en aucun point le territoire romain®4, De sorte que les pourparlers entre les représentants de Rome et des Parthes ne pouvaient avoir le caractére de consultation entre les représentants de pays voisins, On ne peut ‘alors rien faire d’autre que considérer cette rencontre dans les cadres de 1a politique extérieure d’alors de Mithridate II. 22 Nous avons 46jA souligné plus ‘haut les liens étroits entre les princi- pes fondementanx de la politique extérieur parthe et le réle de Tigrane dans 1a réalisation de cewx-ci. On peut donc supposer que 1a venue de Sylla en Cappadoce et 1” insuccés de Tigrene en ce pays - et ce qui s’ensuit, des plans du roi parthe - ont enclin Mithridate II & prendre L"initiative de pourparlers directs avec Rome, et cela non pas telle- ment pour délimiter nettement les sphéres réciproques a”influence, que pour présenter au représentant de Rome son point de vue personnel quant & 1a présence parthe dans le partie orientale de 1“Asie Mineure, ainsi que les prétentions qui s”y rattachaient, importantes pour établir les vapports réeiproquea & 1”avenir”’, Cependant, & en juger par la fagon dont Sylla a regu l’envoyé parthe, le considérant & 1°égal a°un roi veseal ayant récomuent retrouvé 10 pouvoir, 1es Romains ont tem peu de compte des postulate de Mithridate 11, Lorsqu’on analyse les circonstances dans lesqielles ont pris place les premiers contacts entre les représentants des deux Etats, 11 est n&cessaire de nettement souligner qu“elles étaient dues & 1”intérét que les Parthes portaient & 1”Asie Mineure, Tl en résulte que 1a ren- contre d’Orebase avec ‘Sylla n"était pas accidentelle, mais un acte po- Litique bien préparé et voulu. Le témoignage le plus Gloquent de la surprise Romains causée par l“attitude active du souverain parthe est que, en dehors des gestes protocolaires, le représentant de Rome ne pouvait rien opposer d° autre eux Parthe: Malgré cette réception humiliante de l”envoyé et 1a manitre mépri- sante de tenir compte de ses postulats, le roi parthe n’avait pas 1”in- tention de faire dSpendre ses plans politiques en Anatolie de 1attitu- de de Rome*"; 11 a towt au plus renonoé A les réaliser en persome, confiant cette tache & Tigrane, tandis qu’il se concentrait lui-néme sur d°avtres affaires, A noter particulibrement le fait qu’4l s“est directement engagé dans les affaires intérieures de Syrie vers 89/88 av. nee. Cola est d”autant plus important que ce fait se produisit au moment oh Mithridete II a ¢¢8 obligé de faire face & une situation imtérieure compliquée provoquée par 1”usurpation de Gotarsés™® et par ee que le Oharackne vassale s“Stait détachée de 1’Etat des Arsacides??, Dans tes lubtes qui opposaient les membros de 1a dynastie des Sé- leneides, Philippe.I et Dénétrios III, les Parthes ont pris parti pour Philippe. C“est lui qui, grfce & 1” aide militaire parthe est sorti vainqueur de ces juttess quant & DéuStrios IIT, 41 fut fait prisonnier par Mithridate 114°, Dans sa relation, Flavius Jostphe nous dit que pendattt sa captivite, Démétrics jouissait a”égards spécieux de la part du monarque parthe, O”est Ja ce qu“il faut souligner. Cette manigre particulitre de traiter Dénétrios TIT & la cour des Arsacides rappelle | 23 & bien des Sgards 1a situation dun autre roi de Syrie, captif des Par- thes, Démétrios II, dont Nithridate I é”abord, puis Phraate 1141 vou Jaient se servir dans leurs plans politiques visant 1a Syrie.. Cette si- militude dans le situation de Démétrios IIT am’ne & des conclusions Adentiques*?, on peut estimer que si les espoirs politiques de Mithri= date IZ 1iés & 1a personne de Philippe I n°Gtaient pas couronnés de succes, le roi parthe ne manquerait certainement pas de profiter de occasion et mettre en avant Démétrios ITI4?, Mais 1’ activité parthe en Syrie a 6t@ arrétée du fait de la mort de Démétrios III et de celle de Mithridate II. ‘ La mort de Mithridate II a privé les Arsacides de 1” occasion excep= tdonellement favorable et unique de se soumettre & jamais non seule- nent 1’arménie, mais aussi 1a Syrie. Des facteurs tels que: 1a division politique de 1”Etat des Séleucides, 1a faiblesse militaire de celui-oi et labsence en Syrie de forces armées romaines créaient la possibilité de conquérir les restes de 1a monarchie des Séleucides sans grand ef- fort, Mais lorsque la Syrie fut transformée en province romaine, cele devint impossibli ” des plans parthes avait pour cause le 1’ insue principe de placer sur le tréne d’un Etat devenu dependant un représen- tent de le monarchie locale, Semblable solution apportait bien des pro- fits dans 1”immédiat, mais n€tait indiquée que tant que la situation en pays parthe tait stebilisée, Tout changement défavorable de celle-ci trouvait de suite son reflet dans les rapporte avec les autorités vas- sales, Cela leur permettait souvent de recouvrer leur indépendance et méme d’entreprendre une action contre 1a récente hégémonie, Tigrane en est un exemple. A la suite deo hostilités, {1 a réussi non seulement & recouvrer la souveraineté et les "soixante-dix vallées" perdues autre= fois au profit des Parthes, mais aussi & dévester une grande partie du territoire parthe et & assurer sa domination sur les terres qui ap- partenaient aux Arsacides en Mésopotamie ainsi que sur les rois de Mé- die Atropaténe et de Gordyéne /i trabon, XI, 14, 153 XVI, 1,19; 1, 243 Isidore de Charox, Mans. Parth, 6; Dio Cassius, XXXVI, 14, 2/. ‘Les changements de priorité dans la politique extérieure de Mithri- date II en Occident, que 1’on a pu remarquer vers la fin de la premiétre décemie du 1°” siécle av. n.e., ont repoussé au second plan la suite des contacts directs avec Rome, Ce nest que bien des années plus tard qu’eut lieu une nouvelle rencontre des représentants des deux Btats, et cela dans un tout autre contexte politique’, Le début de la renaissance politique parthe et de 1a consolidation dmtérieure de 1"Etat apres la période de chaos provoquée par les évé~ 24 nements qui suivirent la mort de Mithridate 1145, se place sous le rogne de Sinatrucks, Celui-ci a réussi } gamer le tréne vers 78/77 av. 0.46, gréce & 1a tritu des Sacarauces*”, Les deux princin-yx bute de son régne Gtaient: reconquérir les territoires perdus aprés la mort de Mithridete IT au profit des voisins, et redomner. de Limportance & V’Btat des Areacides sur le plen international, Tous deux ont &té en pen de temps couronnés d”un succes pertiel, be roi a pu en effet rate ‘acher les terres perdues des provinces orientales au royeume perthe!®, et aussi renforcer la position de son Etat au point qu’on a af compter de nouveen avec ui dans les relations internationales, Nous avons un +moignage de la force que représentait VEtat des Arsacides sous le regne de ce roi dens lapel eu secoure qua adressé Mithridate YI Bu- pator & Sinatructs vers 72 av. nie.49 Ze rod de Pont avait 8 poussé } denender 1’aide du roi parthe en raison du cours malheureux de Ss guerre contre Rome, Mais cet appel demeure sans réponse. ‘Dens le rapport des forces politiques d° alors en Asie Antérieure, le royaume parthe tait cependant 4658 un €1ément trop important pour pouvoir passer inepergu. C“est pourquoi, quelque temps aprés, la gues- ‘tion de la participation des Parthes & 1a guerre contre Rome fut remise B jour, Gette fois-ci, vers 69/68 av. n.e., Mithridate VI Bupator et Tigran” s” adresserent tous deux & Sinatracke”'. Le probiéme essentiol autour duquel se concentraient les pourperlers était 1a question des terres parthes que sétait approprites auparavant Tigrane, et qu'il, aStenait toujours, car Sinatruces n’acceptait de se joindre Ala cosli- tion qu°& condition que ces terres lui soient rendues. Lattitude ine flexible du rot parthe en la matiere provoqua une impasse dans les pour- parlers. ‘A ce moment, ies Romains nont pas manqué a apprécier 1” importance de attitude de Sinatruces & 1°6gard du conflit entre cux et Mithri- date VI et Tigrane. On se rendait compte en effet dans le camp romain que le succes de la guerre en cours aépendait de attitude du roi parthe, C“est pourquoi, afin d”obvier B ce que les Parthes ne 8° allient } 1a coalition anti-romaine, ou tout au moins s”assurer leur neutrali- +8, Imewllus ~ commandant on chef - prit Linitiative presque en méme temps que see _adversaire d’entrer en contact direct plus troit avec te roi parthe??. Par ses pourparlers avec Sinatrucés il désirait soit obtenir une attitude favorable aux Romains, soit en exeryant une pres sion sur le roi parthe le retenir de se u€ler au conflit’ 3, Du obte romain ces pourparlers Staient cependant considérés comme une tactique @ictée par les circonstances, ce qui a &t® confirmé par leur déroule- ment, Tout a abord, ils correspondaient aux intentions de Lucullus; mais ensuite comme 11 essayait d”abuder de 1a borne foi de Sinatructs 25 en 1a sincérité des Romains, les pourparlers furent compus?4, En depit de 1’ insuce’s de Tucullus, les effets ont été finclenent favorables ‘nix Ronains = le roi perthe se tint 3 1°écert dee conflite en cours. ‘A 'encontre des apparences, ceci n°était pas 44 3 la pression du chef romain, mais était le choix conscient de Sinatruces désireux avant tout dessurer la sécurité de son Etat, Deux considérations en ont sens eoun doute décidé: le processus de 1”urion des terres arsacides nStait pas encore terminé, car 11 restait encore en dehors des fron- ¢ieres de 1”Btat des terres qui, sous Mithridate, TI, on Staient parti intégrale™; ensuite, 1°fge avandé de Sinatrucss”’, ce qui par 1a force des choses devenait en politique intérieure une’ affaire de premier plan puisqu’i1 devenait question de L’éventuelle succession, 0”. @’elle en effet que dépendait le destin futur de 1'Btet parthe’.. _ Gependant, malgré les difficultés intérieures, 1a politique exté- fieure de Sinatrucks, avec ses principes clairenent formlés et 1a forme tonséquente de leur réalisation, a permis A 1’Btat des Arsacides de recouvrer son antorité politique sur le plan international. Les suc~ cbs remportés par ce souverain ont constitue un précieux capitel pour son successeur, Phreate IIT”?, qui eut & gouverner en des conditions entierément différentes. Ceci se rattache aussi B ce que Cn. Pompée prit en 66 av, n.e. le commandement supréme des forces romaines dans la guerre contre Mithridate V] Eupstor et Tigrane. V’ errivee de Pompée en Orient décida non seulement de Varrat au conflit avec 1a coalition anti-romaine qui, aprés les succés du début de Tucullus commengait & prendre un tours moins favorable sux Romains””; mais également a eu une grande importance pour le*developpement des rap- ports partho-romains, La situation dans laquelle s° est ‘trouvé Pompée on 66 av, n.e, Tappelait & bien des garde celle de Iuoullus em 69 av. nice Bn effet, bien que disposant de grands effectifs, 41 lui Stait impos sible d’obtenir un avantage décieif sur un adversaire qui non seule- ment n’avait pas 1”intention de capituler, mais cherchait @ Stendre 1e front des hostilités, C”est & cela que tendait initiative suivante de Mithridate VI, c”est-a-dire de contracter une alliance avec le roi parthe, Non rebuté par les Ansucces précédents des pourparlers evec Si- natruces, les roi de Pont pensait raliier bien plus facilement & conse Phraate IIT", ‘Le danger que pouvait représenter cette alliance a dic Pompée a mime fagon 4” agir qa’ Imcwlius - envoyer & Phraate III une dBlége- ‘ion avec des propositions a” amitié et de laisser libre @agir le sou verain parthe quant aux provinces de Mésopotamie de 1“Btat de Migrane, teenitoires conquis par ce dernier sur les Arsacides®?, Remarquone quainsi formilées ces conditions devaient faire différer Phraate IIT 26 con alliance avec Mithridate VI, mais, de plus faire de lui un allié de Rone dans 1e conflit aveo Mgrans®, Si les Parthes occupasent 1e nord de la Mésopotamie, le souverain arménien ne serait plus couvert Bb Varrigre et le front des hostilités serait grandement limité au pro- £it de Pompée. En éépit des attrayantes conditions de collaboration offertes par es Romains, Phraste III tardait se déclarer. Cette attitude du roi parthe qui, ayant la possibilité de reconstituer sans grand effort 1e puissance de son pays, renonga & cette proposition peut sembler incom préhensible. Lune des raisons pourrait @tre, ce que nous ne savons ‘ pas exactement, les difficultés intérieures qui génaient ses mouvements sur le plan international, difficultés qu’il avait soit héritées de son prédécesseur, soit étaient apparues récemment avec le changement de sou- verain, Mais i] se pourrait auesi, et non sans raison, qu’il y ait ici ‘une autre explication, Cette attitude imprécise de Phraate III & 1°égard de 1offre de Pompée pouvait résulter de ce que les Arcacides craignaient de perdre leur influence en Arménie.Cette crainte semblait justifiée: en s”engageant dans les affaires du nord de la Mésopotamie, le roi parthe se trouverait détaché par la force des choses de 1” arménie et y lais- serait le champ libre aux Romains, Cette interprétation est soutenue par 1/ 1intérét que portaient les Parthes & 1° Arménie, ce qui au temps de Phraate III avait d@ja une tradition historique, et 2/ 1a politique arméniemne de Phraate III lui-méme rendue plus active du fait de la yenue chez Ini de Tigrane le Jeune, fils de Tigrene. La raison princi- pale de cette visite était que le prince arnénien cherchait & obtenir Laide militaire du roi parthe en vue de gagner la guerre civile qu“il menait contre son pire. i D’arrivée du prétendant an tréné d”arménie 4 1a cour parthe pour obtenir des secours a @t€ pour Phraate III une excellente occasion de reconquérir les territoires perdus au profit du souverain aruénien, Dautre part, en s“ingérant dans les affaires arméniennes, il pouvait essayer de réaliser les plans politiques qui avaient €té ceux de Mithri- date IT dix et quelques années cuparavant. Que cela ait &té cette sorte de collaboration qui intéressait spécielement Phraate III, on en voit Ja preuve dans le mariage de sa fille evec Tigrane le Jeune’’, Bien plus, i1 est permis de supposer que ce mariage Stait 1’une des princi- pales conditions politiques du roi parthe pour accorder l'aide militaire que demandait Tigrane le Jeune, Une alliance renforcée par un mariage dynastique allait avoir des conséquences juridico-politiques importan= tes pour fixer les rapports arméno-parthes non seulement & ce moment précis, mais avant tout W l’avenir, Il faut y ajouter que ce resserrement des liens dynastiques et politiques avec le représentant de la dynastie aT régnante en Arménie donnait au roi parthe une position extrémement fa- vorable dans les éventuels pourparlers avec Rome au sujet de 1”Arménie. Lorsqu“on analyse le cours des événements, il semble que méme aprés avoir signé une entente avec Tigrane le Jeune, Phraate III n’avait pas intention de s“engager & fond dans le conflit qui divisait le pére et le fils, Toutefois, cela le poussa & une activité plus accentuée bien que prudente, Tant que les actions commmes des alliés ne se heurtaient pas 4 1’opposition de Tigrane, le roi parthe y prenait part persomel- lement, Mais lorsque cette opposition se déclara, Phraate III se retira immédiatement dans sa capitale, ce gui finalement contribua & 1a défaite de son 91146 arménien®, bien quil lui ait 1aiss6 une partie des ses effectits pour contimuer la lutte®?, En some, 1a participation du roi parthe & la coalition contre Tigrane se termina par un succts, car pro~ ablement au cours de cette guerre ou bien en se basant sur les accords avec Tigrane le Jeune, 11 est parvenu & recouvrer les territoires per- dus et par la-méme acheva la reconstitution de 1“unité territoriale de 1°Etat des Arsacides, Vient confirmer cette supposition le fait gu°il a peu aprés adopté le titre "roi des rois" ©, L’attaque commune de Phraate III et de Tigrane le Jeune a ét@ le aSbut de changements essentiels sur le front romano-arménien. Son in- sucets a en effet enclin Tigrane le Jeune & chercher un allié dans sa lutte comtre son pere en la personne de Mithridate VIS; mais ce der- nier n’avait pas besoin d°aide pour lutter comtre Rome, Alors Tigrane le Jeune s”adressa & Pompée qui accepta sa proposition’, En présence de ce nouvemm danger, Tigrane se rondit om chef romain’’, Cependant, en mettant de l”ordre dans les repports arméniens en ac- cord avec les intéréts romains et sa conception du nouvel ordre politique dens 2a partie orientale de 1”Asie Antérieure’, Pompée ne tint aucun compte de 1'Btat des Arsacides’?, or le roi parthe Stait loin d”accepter cet état de choses et exigea que Pompée lui livre Tigrane le Jeune et reconnaisse 1“Buphrate come frontitre comme’, Ponpée ne prit en considération amoun de ces postulats, car 3s la capitulation de TMigra~ _ ne, 1’attitude de Phraste III & 1°égard du Romain cessa d”occuper le premier rang. En outre, la position de Pompée vis-a-vis du roi parthe a &t@ certainement influence par le fait qui avait défendu Tigrere le Jeune et par son postulat au sujet de 1Buphrate comme frontiére com= mune, Ces deux exigences, Pompee les considérait comme une atteinte 4 L’autorité de Rome, OC” est sans doute pour effrayer Phraate ITT que Pompée envoya dans le nord de la Mésopotamie de grands effectifs sous le commandenent de son 1égat Gabinius’?, Bien gu’en apparence les exigences de Phraate III & 1”égard de Pom- Ppée alent trait & des sujets différents, elles constituent en feit une dx 28 entits logique, Ti fant sowligner que, du point de vue juridique, elles Staient justifiées, car elles étaient basées sur le mariage de Tigrane le Jeune avec la fille de Phraate III, Tl est clair qu’en demandant 1a liberation du prince arménien, le roi parthe ne songeait pas tellement aux liens de parenté, mais avait principalement en vue de protéger les intéréts politiques parthes en Arnénie, En exigeant de libérer Tigrane le Jeune, 11 pensait surtout & se’ asourer son héritage, eux deux sens du mot, D’abord, ce qui lui avait auparevant promis Pompée lui-méme, la souveraineté sur la Sophé- ne et la Gordyéne qui, au moment de 1a _ gavtirité de Migrane le Joue, se sont trouvées ‘aux mains de son pere’®, msuite, dans un sens plus dacgertl w'uglodedt. des @roltw'de Tigra in Tos! VAST Ok ménie et des contrées que Pompée avait plactes sous le pouvoir de Tigra- ne, Le postulet touchant 1°Guphrate comme frontitre commme demeure en Stroite relation avec 1”exigence ci-dessus, car 11 contient trés clai- reuent les prétentions et les revendications concernant 1” arménie, Si Pompée les acceptait, o' est alors ae les possessions parthes et rom- aines se toucheraient, Au moment oh Phraste III exposait ses postulats, le territoire parthe était séparé des possessions romaines au nord~est par 1“Arménie, au nord-ouest par la Syrie cu régnait depuis 69 av. ne, Antiochos XIII 1"Asiatique par la grace de Tueutius?’7, ainsi donc, en rattachant 1a 1ibération de Tigrane le Jeune aux questions de frontiér Phreate IIT suivelt dans sa politique arnéniemne les solutions envise~ geo plus t8t par Mithridate IT. Melgré ses plahs anbitieux am moment oh 11 8”adressait & Pompée, Phraaté TIT ne disposalt pas de forces sufficantes pour soutenir ses prétentions, Toutefois, du point de vue politique, le seul fait de les avoir avancées était ment important et significatif, Ne pouvant xéaliser entiérement 426 revendications, Phraate III s“efforga de 1e faire en partie, O”est & cela que devait servir en premier lieu 1” essai de recouvrer 1a souveraineté de Tigrane le Jeune, & savoir 1a Sophéne et 1a Gordyéne, contrées au sujet desquelles Phraates ITI avait déja formlé ses prétentions’®, mn plus de ce que nous avons dit, action de Phraate III avait encore é”antres sous-textes, Dans 1a passé, la So- phéne aussi bien que Gordyéne Staient soit sous 1”influence parth soit faisaient partie de empire des Arsacides’?, En dehors de oes raisons historiques, les soumettre 3 1°influence parthe permettait & Phraate IIT d”avoir accbs au moyen Euphrate puisque ce fleuve était 1a frontibre occidentale de la Sophtne. Btendre son influence sur ces deux contrées pouvait momentanément satisfaire Phraate III, car il attendrait ainei le but de ves efforts: consclider 1“influence parthe sur a moins 23 une partie du territoire aménien et appuyer symboliquement la frontiére de son Btat sur 1°Buphrate, Accepter les exigences de Phraste III signifiereit pour Pompée qu’ il en-reconnaissalt-1a justesse tant pour 1Arménie toute entire que pour seulement 1a Sophéne et 1a Gordyéne, I1 ne pouvait le faire, car les deux contrées citées avaient une grande importance stratégique. Ta Sophene Stait le territoire le plus & 1” ouest de la Nésopotemie septentrionale, aux confins de 1”Arménie, de la Syrie, de la Commagéne ot de 1a Cappadoce dont 1Buphrate Stait 1a frontibre ocoidentale™. La Goraytne voisinait avec 1a Sophtne, mais Stait situé plis au sud, dans je bassin du Tgre, aux confins de 1”Arménie et: de 1a Mésopotanie™!. Dominer ces deux contrées permettait aux Arsacides de passer facilement jusqu’a la Méditerrange, de s”ingérer dans les affeires d”arménie et de Syrie, ce qui Stait essentiel pour leura visbes politiques®?, Par contre, si Rome les contrélait, elle était en mesure d° empécher cette Sventualité et de passer en paccpctends septentrionale d’ch 11 devenait factie a attaquer 1"Etat parthe®?, 11 résulte done de tout ceci que recomnaftre 1”Buphrate comme frontitre entre 1a Parthie et Rome était 148 non soulement aux prétentions de Phraate III & ces territoires dis~ ctutés, mais surtout & ce qui] entreprenait de réaliser certains prin- cipes politiques des Arsacides. Lattitude nSgative de Pompée & 1”Ggard des postulate du roi parthe, son essai de faire pression sur ce dernier par le raid de Gabinius, le méprig qu”il montra & Phraate III ainsi que pourparlers aveo les représentants des souverains voicins de 1”Etat parthe™4 — tout cela n'a pas.dissuadé Phraate III de parvenir h ses fins. Son expédition contre Migrane lui a permis d’avoir ce qu'il n°avait pu obtenir par la voie diplomatique. Mais 1” occupation de 1a Gordyéne par les Parthes se heurta & une contre-action des Romains, Pompée envoya un corps d”arnée sous le commandement d”Afranius qui recouvra le territoixe envahi ot Le rendit & Digrane®®, Malgré ogtte défalte, le roi parthe ne renonga pas i ses prétentions, bien plus 11 protesta auprés de Pompée lui rep- rochant que les Romains n’avaient pas respecté les clauses dune entente plus ancieme et exigea qu’ile ne frenchissent pas 1a ligne de 1“Buphre~ te, yu rabsonce de réaction positive de Fonpée & 1a dénarche parthe, Phraate III reprit on 64 av. mee, les hostilités contre Mgranc”!, En l’apprenant et & 1a suite d°une nouvelle délégetion de Phreate III qui vint trouver Pompée, celui-ci se rendit enfin compte du danger que représentait attitude décidée du roi parthe qui défendait avec Apreté ses droits de suzeraineté sur les contrées autrefois domaine des Arse cides,.11 changes alors de position, Afin d°éviter un conflit armé avec Phraate III, le chef romain proposa de faire résoudre la controverse sur les frontiéres, entre le souverain parthe et celui d°Arménie, par | | | 30 une commission de trois arbitres ronains. La proposition fut acceptée par les deux parties intéressées! La solution adoptée par Ponpée, “bien qu'elle n°ait pas satisfait les pretentions de Phraate ITI, était cependant un succts du roi parthe: 12 a réussi & faire recomattre la justesse de ses revendications et a geen & sa cause son ancien adversaire, Mgrane, dégu par 1”instabili- +8 de la politique romaine & son égard9, 1a mani’re dont Phraate nL, a su mener ses affaires prouve les @minentes qualités de ce monarque™ Les remarques présentées ci-dessus sur 1a politique arménieme de Phraate III nous portent & toucher & un autre probléme depuis lontemps discuté, & savoir pourquoi la Syrie a été transformée en province ro- maine par Pompée. On distingue entre autres le. fait quelle Gtalt me~ nace per es Parthes”’, Tous ne partagent pas cette opinion, certains rejettent complétement 1”influence de ce facteur sur les affaires de Syrie™; 11s avancent comme cause principale soit 1” ambition person nelle de Pompée?*, soit le danger que représentait pour les Romains les pandite et-les pirates dont les bases se trouvaient en Syrie™4, 71 est a’ mutant plus fecile d’interpréter différement 1”acte de Pompée que sur cette question les sources antiques ne disent rien®. Sans entre: dans une discussion détaillée, il est cependant bon de consacrer quel- ques remerques au danger parthe et & son éventuelle influence sur le a€cision de Pompée. ‘Des le début ou presque de sa présence-en Orient, Pompée attachait Deaucoup da” importence aux affaires de 1°Btat des Séleucides, car méme ces petite restes de 1“ancién empire de Séleucos I Nicator en étaient dignes, D’entant plus que, déchirée par des luttes intérieures et divi- sée politiquement, la Syrie était un tutin facile pour quiconque vou~ @rait en faire 1a conquéte™, Pompée se trouvait dans 1a condition 1a plus favorable parmi tous les concurrents potentiels, Disposent a”im- menses forces, il était en état de les répartir et de contimuer les hostilités sur divers points en méme temps. Les souverains des petits Etats arabes qui prenaient part aux luttes dynastiques des derniers S@leucides ne disposaient, malgré leur grande influence, que a” effec- tife insuffisants pour somettre'le Syrie et la garantir contre les Romains?’, on ne sait rien sur une activité quelconque de Phraate ITT on Syrie®, Serait-elle demeurée en dehors de ce gui 1”intéressait? Brouvrage de J. Wolski??, publié 2 y a quelques années et consacré aux rapports des Arsacides avec 1a Syrie, prouve clairement que cette dernitre était depuis 1a moitié du II® sikcle av, n.e., & oOté de 1”ar- nénie, 1e but principal de la politique parthe en Occldent et, malexé ‘Dien des a@boires, toujours actuel. Ainsi que nous 1” avons souligné, Lattitude de Phraate III dans 1affaire de la Gordyéne et celle de la a frontiére sur 1"Euphrate, est 1a preuve que dans ca politique extérieure & 1Ggard de Rome et de 1”Arménie, ce roi avait adopté les principes qui Staient les piliers du programme de la politique extérieure des Arsaci- des en Occident. C“est 1& justement ce qui permet de juger que dans ses activités il ne perdait pas de vue la Syrie, bien que s*étant engagé dans les controverses territoriales avec Tigrane, Phraate III avait été obligé de faire converger ses efforts dans une autre direction et avait remie & plus la question syrienne.: L’aggressivité de 1a politique extérieure de Phraate III a afi faire comprendre & Pompée le danger qui on résulteit pour Rome non seulenent en Asie Mineure, mais également en Syrie, Désirant éviter un conflit avec les Parthes, conflit dont 11 ne pouvait prévoir les effets, 11 devait bien se rendre compte de 1” importance que représentait le pos- session de la Syrie dens le lutte éventuelle pour 1"hégémonie au Proche- Orient, C”est pourquoi, considérée dens ce contexte, 1° influence méme indizecte dun danger réel ou potenticl de la part des Arsacides dost Stre traitée comme 1”un des facteurs les plus importants qui ont pu agir sur la décision de Pompée de transformer les vestiges de 1°Etat des Séleucides en province romaine. La faiblesse politique et militaire de ce pays constituait pour les Parthes une sérievse occasion de se le soumettre = et cela, les Romains ne pouvaient le permettre & aucun prix. C’est cette crainte qui entratna, aprés lennexion de 1a Syrie, le création aun systéme politique qui devait sauvegarder les possessions xomaines au Proche-Orient, 11 était constitué per les petits et grands Etats situés le long de la frontiére orientale de 1’Bapire romain, et voisinant avec les possessions de celui-ci, avec lesquels Pompée fit une traité agressif-défensif, L”un de ses chafnons, le plus important, mais aussi le moins sir - ainsi que 1ont montré les événements u1té- vieurs, Stait 1’arménie™, Le caracttre défensif de ce systéme semble dndiquer que sa création avait pour motif, entre autres et non des moindres, 1a menace parthe. 4 A partir de 1“annexion de le Syrie par les Romains et le fin des controverses au sujet de la Gordytne avec Tigrane jusqu’ la mort de Phraate III - nous n’avons aucun temoignege de 1 activité parthe en Occident, Cette attitude passive du monarque parthe était certeinenent due & 1a tension eroissante & 1”intérieur de son pays. Ceci se fit voir au cours des luttes pour je tréne entre ses fils, Mithridete III et Crode II, tout de suite apres sa mort!©', tes sources montrent clairement que ce nGtait pas uniquement la lutte pour la succession A leur défunt peére, mais aussi la confrontation de deux groupes poli- ‘tiques soutenant chacun leur candidat au tréne et représentant une orientation différente dans 1a politique intérieure et extéricure'°*, co Cest cette olrconstance qui a fait que ce conflit, bien qu’affaire intériewre parthe, acquit inopinégment une dimension internationale du fett que uittridate IIT £1t eppel pour 1e seoourtr au gouverneur ro- _ main de Syrie'?, Bt bien que ‘Lintervention ‘romaine n“ait pas eu lieu, ce fait a Gt% gros de conséquences dans les rapporte partho-romains, car & travers une Eventuelle alliance aveo 1” opposition anti-royale ches les Arsacides, les Romains acquéraient 1a possibilits de sim miscer dans leurs affaires intérieures. La lutte politique qui se dérowlait en pays parthedeprés la mort de Phraste III, bien qu’ayant limité 1” activité des Parthes 4 1“extérieure, n'a pas détourns leur attention de oe qui se passait en Syrie. Paral- ‘Udiement & 1a guerre qui opposait Mithridate IIT & Orode IT, le gouver- neur romain d°alors de cette province M. Crassus, perant une gloire fectle de oonquérant et un gros butin, préparatt une expédition mili- taire contre 1°Btat parthe'4, 11 V gutreprit en 54 ev. nye,105, maigré Lattdtade négative du stnat romain’, orode IZ se rendait fort bien compte des mobiles de M. Grassus'°7; 11 avait conguis le pouvoir aprés sa Victoire définitive sur Mithridate III, remportée presque & la veille de 1"invasion romaine, ‘ba situation dans laquelle se trouve alors Orode II Gtait singulio- renent compliquée,'D une part la situation intérieure non stabilisée, dy V'eartee 20 menace - en plus de celle des Romains - d’Artavard, roi @° brnfnie'?, Ge souverain prit parti pour Crassus; non sowlement 11 ‘ui fournit des renforts, mais lui présenta sa propre conception de la campagne en proposant 1”attaque commme romano-arméenienne partant d’arnénie contre le ‘territoire parthe, ce qui pourrait donner un avan- tage indict aux attaquants sur le champ de batati1e'9, Par un heu- veux concours de circonstances pour Orode II, Crassus rejeta le plan stratégique d’Artavand, de plus, 11 commit aussi toute une série de fautes graves dans 1"art de le guerre, De sorte que le roi parthe fut en mesure 4’ entreprendre d°heureuses contre-actions qui se terminerent par la débacle des forces romaines dans la bataille prés de Oarrhes en 53 avi nye, 110 Le désastre de Carrhes des armfes romaines qui se trouvaient au Proche-Orient, a ouvert d”une manitre imprévue & Orode II 1a voie & la conguéte de la Syrie et, ce gui sensuit, lui a donné la possibilité de réaliser les plans politiques parthes & son égard, plans que n’avaient pas réussi & faire aboutir ses prédécesseurs sur le tréne. Ce succts a Yendu encore plus favorable 1a fin de 1” expédition du roi parthe contre 33 artavasd qu’il avait entreprise parallélement & 1” operation contre Cras- sus . En effet, cette expedition se termina par la soumission d”Arta~ vazd au roi parthe et 1’accroissement des influences parthes en Arménic grice au mariage de la scour d’Artavaed avec Pacorus, fils d’Orode 11/12, Mais au moment ot 1] semblait que la Syrie se trouvait A la portée d’Orode II, 1a situation changea brusquement. La lutte politique entre le roi et certains groupes de 1aristocratie parthe - qui durait depuis la mort de Phraate III - obligea Orode II & concentrer toute son atten- tion sur les efforts tendant & affermir son pouvoir et & conserver - L’union politique de 1°Btat. Ce n“est quaprés avoir réglé la situation patheiece qu'il put s”ocouper de la Syrie, ce qui commenga en 51 av, nies Le cours de la campagne de Syrie des amées 51 - 50 av. me.t™4 ine digque que la tension entre Orode II et 1”aristocratie n’était pas li- quidée et qu'elle continuait. Cela trouva son expression dans 1’atti- tude et 1’atmosphtre du commandement parthe et eut une action sur 1” ef- ficacité de ses entreprises, Aprés les succts du début, 1” armée parthe s’empétra dans des combats qui, malgré 1”envoi de renforts, n° appor- terent pas de victoires, bien que les effectifs romeins en Syrie fus- sent peu nombreux et nalent pas 6té modifiés depuis 1a bataille de Cerrhes'!?, La situation s”aggrava encore sur le front 81a mort du commandant en chef de l’arnée parthe, Osacts'"®, car le sentiment @inquiétude quent & leur propre sort dans le conflit avec le roi mas= quait chez les chefs restants les buts de 1”expédition. M. Calpurnius Bibulus, alors gouverneur romain de Syrie, sut tirer profit de le ai- ‘uation. En 50 av. nee, 41 prit contact avec le satrape Orondopates' 17 Lengageant & destituer Orode II en ui opposant son file Pacorus qui prenait part & 1”expédition’!®, «18 nouvelle de cette extente, Orode II rappela Pacorus de Syrie et peu apres toutes les forces parthes quit- terent ce pays''9, pareiiie fin de cette expédition Equivaleit pour es Parthes @ perdre encore une fois une grande chance de se soumettre tout le Proche-Orient, a La situation intérieure de 1°Etat des Arsacides vers la fin des annges 50 du I® sitcle av. nie, Stait difficile et compliquée, Elle ne permettait pas de profiter entirement de la victoire de Carthes, mais les effets de celle-ci nétaient pas perdus pour autant. L”un des plus importants succes politiques é”Orode II aprés cette victoire, @ 8t6 de se subordonner le souverain d”Arménie, ce qui confirme encore une fois la place de premier plan qu”oceupait ce pays dans la politique extérieure des Arsacides, Les plans politiques d°Orode II ne concernaient pas sewlement 1”Ar- ménie, mais aussi les territoires situés & 1” ouest des frontieres de 34 1'Etat des Arsacides, notamment 1a Syrie, Malgré 1essai infructueux de sa conguéte en 51 - 50 av. n,e., Orode II doit y renforver son in- fluence, Ti 1e fit en éteblissant dens certaines villes syriennes des tyrans & tendances srerpeetnes | ‘A quoi correspondait aussi 1” atmos- phére de la population locale’, Un des grands succts d’Orode II a 586 de rondre plus Gtroits Lee liens dynastiques avec 1a faniiie régnante en Conmagtne’@’, Des rapports plus suivis avec les souverains de ce pays, situé aux confins de 1a Parthie et des possessions romaines en Anatolie et en Syrie, devalent avoir une valeur particulibrenent Glevée pour le roi parthe; S"11 sagit de prestige, le plus important de tous ees succes politiques d“Orode II a $té sans aucun doute d’appuyer la frontiere ovcidentele de 1°Btat eur 1Euphrate'@?, Si 1’on compare les faits cités, on peut sans grande peine affirmer qu°ils se complétent mtuellenent et forment un tout, Nous avons alors la prouve que, dbs le début de pon régne, Orode II avait un plan net- ‘tement dessiné du programme de sa politique extérieure en Occident, et que les principes généraux en Staient identiques aux desseins de 1a po- ‘Litique extérieure des Arsacides en Asie Mineure et en Syrie dbs la seconde moitié du IT° sibele av. n,e, et surtout depuis Mithridate IT, Rome ne s“opposa encunement mu fait qu Orode II appuyait sur 1”Eu- phrate 1a frontibre de 1°Btat des Arsacides, Ce manque de réaction est d°antant plus compréhensible qu~eu moment: oh les dteniers détache- ments parthes quittaient la Syrie en 50 av. n.e., & Rome se déroulait le conflit entre 0, Jules Uésar et On, Pompée, ce qui repoussa & un plan plus éloigné 1es événements de la frontiére orientale de 1’Empire romain; Bt bien que ce qui se passait dans 1a politique de Rome se trou- vat fort loin de 1"Rtat dOrode II, celui-ci y fut auesi m@1é, En effet, ¢, Luciidus Hirrus vint le trouver lui demandent de 1a part de Cn; Pom pée son aide dans 1a guerre civile qui se préparait’?, o’était 1b, dens les relations partho-romaines, quelque chose non pas tellement in- habituel que sans précédent, car ces rélations se trouvaient ¢tre main- ‘tenant sur un plan tout nouveau et apportaient & Orode II des profits politiques, inespérés, Le roi parthe se rendit de suite. compte de tous ‘Les aspects de 1a demande de Cn, Pompée, Ce qu’il n’ avait ym avoir par la force, 11 pouvait actuellement 1” acquérir en exploitant la position qécaire du demandeur, O”est pourquoi 11 posa comme condition primor- diale de son aide & Pompée que Rome renonce & ses prétentions 3 la Syrie'?*, Le refus de Ponpée mit fin pour le moment & 1’aide parthe, Toutefois, 1"idée dutiliser les Parthes comme facteur pouvant résoudre les disputes intérieures romaines n“abandonna pas Pompée. On la retrouva dens ses plans politiques apres la défaite de Pharsale et, ce qui est plus importent, apres sa mort dans les plans de partisans'*?, 35 Pourquoi Orode II n’a-t-11 pas profité de cette occasion exceptionnelle, la guerre civile & Rome, pour attaquer de nouveau la Syrie? Probablement parce qu’il était toujours en butte dans ses rapports avec 1” aristocra~ tie et sussi le situation sérieuse dans les provinces orientales de son propre poys'#°, Bien que 1imité dans son activité & 1’ ouest, Orode TT suivait tres attentivement le cours des événements dans 1°Empire romain et principalement en Syrie, 11 s"efforgait de profiter de chaque veca- sion pour manifester sa présence et renforcer son prestige parmi la po- palation syrienne = et aussi & ettiser les luttes entre les Romains, Un exemple de cette politique.a €t6 une opération militaire limitée en Syrie, dirigée par Pacorus & 1a fin de 45 av. me., pour y secourir les partisans de Pompée qui y 1uttaient’27, La participation des Parthes aux luttes politiques des pattie ro- neins eut bientét une nouvelle impulsion, L”initiative en revint & ©, Cassius, 1°un des organisateurs du complet contre la vie de 0éser et, apres le meurtre de celui-ci, 1’un des défenseurs du régime répu- plicain, Apres sa fuite de Rome, 41 se trouve en Syrie & la fin de 44 av, n.e, Peu apres son arrivée dans cette province, 0, Cassius a pro- Dablement 116 contact avec Orode II pour obtenir tme aide militaire. Les circonstances de ces pourperlers mottent en premier plen les oon ditions auxquelles Orode II consentit & aporter 1“eide demandé savons, on effet, que G, Cassius on a Jous pendant toute le période de son activité en orient!@®, et néme & Philippi un d@tachonent parthe feisait partie de son amnée'@°, Cassius s’adressa encore au roi parthe pour une aide militaire plus importante quand 11 préparait 1a guerre contre le triunvirat, T1 est difficile de supposer que le soutien du monarque parthe & Cassius soit df uniquement & la sympathie et désin- teress@. Ceoi est a” antant moins probable que, quelques années aupare- vent, le méme Orode II avait exigé pour venir en aide & On. Pompée que Rome renonce & ses prétentions sur la Syrie, 11 serait vain de chercher une réponse & ces questions dans lee sources, Il faut supposer que cette aide Stait certainement xécompensée par des engagements de Cassius touchant les affaires qui Staient 2”objet des démarches et des intéséts a’orode 111%, Le dernier envoyé de C, Cassius & Orode II pour demander des renforts dans 8a lutte contre le trimvirat a St Q, Iabienus'?', p°aprée Dion Cassius, 1a nouvelle lui parvint pendent sa mission de le défaite des républicains & Philippi, Craignent elors pour sa vie, 11 décida de res- ter pour toujours & le cour parthe, Séjournant dans 1” entourage d“Orode II, 41 comenga & inciter celui-ci & faire 1a conquéte de 1a Syrie, Del’ avis de Labienus, ce ne serait pas difficile du fait de la désorganisation des régiments romains encore stationnés en cette province et aussi en Faison 36 de la situation politique instable dans 1’Empire romain'??, tes arguments avancés par Labienus ont fini par convaincre le roi parthe qui décida alors une expédition en Syrie’?, En présentant ainsi les causes de la deuxieme attajue de cette province sous Orode II, les sources romaines @isent que Q, Labiemus en a &t8 le principal promoteur, Voyons cependant si ces accusations sont réelles. Comme on 1a vu plus haut, la Syrie avait 6té 1’objet des actions et de 1”intérét d’Orode II depuis le début méme de son’ régne, donc bien avant l"arrivée de Q. Labierms & la cour parthe. Par suite, 1”accusa~ tion pottée par les historiens romains que Q, Labienus était coupable a’ avoir ineité 1¢ roi parthe & attaquer la Syrie est démuée de fonde- ment, De méme, lorsqu’ile suggerent qu“il existait wm lien direct entre Vactivité de propagande de Q. Labiemus & 1a cour parthe et la campagne militaire d°Orode II en Anatolie et en Syrie, Pour €lucider cette que tion on est aidé par la chronologie des émissions parthes de tétra- drachns sous le régne d“Orode IT. On pout alors établir'*4 que 1e début de offensive en Anatolie et en Syrie se situe en 40 av, nee.!?? plutét qu’en 41, ainsi que 1estime une partie des chercheurs'°, zntre la vataille de Philipp et le début des hostilités d’orode II contre les Romains 12 a di s”Goouler au moins un an et demi environ; Une pérode de ‘temps aussi longue entre ces deux Svénements indique qu“il devait y avoir d° importants obstacles qui empéchaient le roi parthe d’entre- prendre inmédiatement une campagne selon les suggestions de Q, Labienus. Ti semble que. ce retard ait 6t8 causé non pas tellement par des problb- mes intéricurs'?? quo par 2a situation compliquée aux frontitres orien tales d’Btat des Arsacides oh Orode II devait engager d” importants ef- fectifs. Ce n’est probablement qu’apres avoir réglé cette situation que le roi parthe a pu entreprendre des actions décisives en Occident, Les faite mentionnés ci-dessus poussent & atténuer 1a rigueur du jugeniont de "attitude de Q, Labienus et de rejeter oa responsabilité dans 1attague parthe'?®, 11s prouvent que son réle dans les événenents ayant trait 4 1offensive de 1°an 40 av, n,e, Stait bien plus limité guéon ne le pensait généralement. Lorsqu’J] se déclara prét & collaberer avec Orode II, 11 devint un instrument dans les mains de celui-ci ot tres utile pour réaliser les plans politiques du monarque. Q. Labienus Stait utile an roi parthe surtout par la popularité dont 11 joulssait en Orient pani es nonbroux partisans de 1a réyublique et parmi les soldats stationés en Syrie, derniors restes des ammées de Brutus ct de Cassius'39, orode II ne pouvait ne pas tenir compte de 1a force qu’ils veprésentaient, car indépendamment de leur attitude politique ils pouvaient Stre un obstacle 4 1“ocoupation de 1a Syriie, Or, pour neutra- liser leur opposition ou méme les entroiner aux c6tés des Parthes, Bi Q. Labienus Statt le mieux déeigné’4°, pe plus, pour briser 1”éventuelle opposition des Romains, il €tait important d”avoir dens état major un chef bien au fait de leur tactique et de leur fagon de se battre - “était 1h la deuxitme raison essentielle pour laquelle le roi parthe avait besoin de Q, Lablenus, Sur le réle de celui-ci dans 1a réalisation des plans d’Orede IT, on a le témoignage suivant: 11 avait un rang Zlevé lors de 1°expédition puisqu”il Stait le second chef & cOt@ du commandant en chef, Pacorus, fils d”Orode 1141 - et aussi qu’on lui avait confié 1a conquéte de 1”Anatolic. > Lroffensive de 40 av. nye, apporta de grands profits aux Parthes'*?, ‘Les forces commandées par Pacorus ont réussi & dominer la Syrie, celles de Q. Labienus ont ocoupé une grande partie de 1” Asie Mineure romaine sens rencontrer en fait une résistance plus grande de la part des Ro- mains’3, Mais les succts parthes n'ont pas été durables car loraque les Romains, ayant rassemblé des effectifs importants, commenctrent une contre-offensive, les Parthes perdirent en peu de temps tous les avantages, En 39 av, n.e, Q, Labienus se vit fore6 de se retirer de LAsie Mineure. En 38 av. n.e. aprés la défaite parthe de Ginderos, ob périt Pacorus’+, orode II retira de Syrie les restes de son: ambe!4®, Bien que 1”insuccts de 1a campagne de 40 ~ 38 av, n.e, ait dissipé es espoirs du roi parthe 4” inclure 1a Syrie et 1”Anatolie dang 1°Etat des Arsacideb, ses précédentes victoires en politique extérieure con- serverent leur valeur essentielle: 11 a regagné son influence en Arné= nie et a appuyé 1a frontitre partho-romaine sur 1”Euphrate, Aprés la mort de Pacorus, Orode II se retire du pouvoir et le trans- mit & Phraate IV, 1m de ses nombreux file'©, ta situation était alors si embrouilige et ei peu siire & 1a cour parthe & la suite des Iuttes entre les divers groupes, que le nouvem scuverain ne se sentait pas assuré sur son tréne, craignant la menace des ses fréres et les préten- tions des coteries aristooratiques'*?, arin d’atfermir aa position et aussi pour sauvegarder 1”unité politique de 1°Btat, 11 entreprit une action repide et intrasigeante & 1"@gard de ses adversaires réelles ot potentiels'48, routefois, ses luttes contre 1’ opposition n’ont pee cone tribué & stabiliser la situation, bien plus, elles ont envenimé ses rap- ports avec 1”aristocratie et lui ont crée de nouveaux ennemis dans ses vangs, Une autre conséquence de cette action a &t que nombre d”entre eux se sont réfugiés en territoire romain ot ils ont déployé, sous le commandement de Monaests’49, une activité hostile eu monarque. Le fait que les adversaires de Phraate iv étaient préts & collaborer politiquement avec les Romains a placé le souverain parthe dans une si- B ‘uation extrémement dengereuse, tant & 1" intérieur'? que eur le plan ine ternational. Dune part l“opposition des émigrés cherchait & augmenter a tension entre le roi et l”aristocratie, d’autre part les chefs ten- detent & lier des contacts plus Stroits avec M. Antoine'?’, ce raprro- chenent présentait un danger d°autant plus grand qu“il concordait dans le tempe avec les préparatifs du chef romain & une expédition contre les Parthes'>2 et es sucods politiques remportés en Arménie et au-delh du Cancase, Il avait en effet abouti & raliier & ses plans le roi d”armé- nie, Artavasd Il, et soumettre les souverains d'Ibérie et 1” Alba- nie cmoasiemé'®?, Cette [tplicité et cette réalité des dangers qui résultaient d’un ‘changement total de 1a position des forces, jusqu’1oi favorable aux Parthes, a poussé Phraste IV & chercher & sentendre avec 1” opposition, Ti entreprit donc des pourperlers aveo le ohef de cette dernier qui, dana ‘les ylans politiques de M..Autoine devalt jouer un grand zbie!™4, Ceci amena & I”entente des deux parties et au retour de Monaests’”>, Bien que par cet accord entre Phraate IV et le chef de 1” opposition ‘MM, Antoine ait &t$ privé du plus précteux de ses alliés, cela ne modi- fia en rien ses plans de guerre'>°, : La stratégie principale de son expedition contre les Parthes, com meno&e en 36 av, n.e:, Stait lattaque cu territoire parthe & partir de 1°Arménie en commn avec les effectifs arméuiens'>’, La veritable expSdition devait Stre précédée de 1a conquéte de la Médie Atropaténe, pays qui se trouvait dans 1"orbite des influences parthes et qui, de par sa position entre l”Armenie et 1”Etat des Arsacides, avait une haute valeur stratégique pour la suite des opérations, Si elle était conquise par M, Antoine, cela signifierait - conjoimtement & la perte des positions en Arménie et au renforcement des influences romaines au Cencase - que les Parthes seraient rejetés de 1"Asie Mineure, Com- me Phreate IV s“en rendait compte, 11 s°empressa de porter secours & Artavazd, souverain de Médie, qui le lui avait demandé'°8, 1” action coordomfe des Médes ct des Parthes infligea de grandes pertes aux forces de M, Antoine et forga celui-ci & se retirer de 1a Méedie!9, Enfin, le resultat définitif de la campagne de M, Antoine a 6t8 pro- ‘voqué en grande mesure par la volteface d”Artavazd II'd”Arménie qui, voyant lee insucces romains en Médie, a 1imité & minimim sa partici- pation eux oouibats’®, La @faite de M, Antoine a 6té pour Phraate IV un succts non sevle- ment militaire mais également politique, Des changements favorables wux Perthes ont &t@ 1a conséquence de 1a défaite des Romeins: les liens romano-arméniers se sont relAchés, les rapports entre les Parthes et les MBdes renforeés et le prestige de Phraate IV grandi auprés de ses propres mujete"®, Gependant, ce rapprochement entre Nédes et Parthes ne dura pas. ora du partage du butin de guerre entre les deux souverains des mal- * entendus s“éleverent qui ont amené la rupture des récentes ententes 2, artavazd se tourna alors vers M. Antoine en lui proposant on alliance qui fut acceptée'®>, Tent quArtavasd II restait neutre, aussi bien & 1”égard des Parthes que des Romains, les dangers de cette alliance itasent Linttée pour les Parthes, Mais M, Antoine estimait & sa juste velour la position clé de 1”Arménie pour le reglement des rapporte romano-perthes tels qu’il les concevei, Lorsque les Moyens diplomati- ques employés pour Ster le pouvoir 3 Artavasd II échowerent, M. Antoine entreprit’ en 34 av. n,e, une expedition militaire qui se termina par 2 oodupation de 1”Arménie’®4 et on fit une province romaine ee arta- .Vagd II fut déporté avec peesdee toute sa famille & Alexendrie’ Seut son fils, Artaxbs Gchappa & co sort. T1 ossaya d’ organiser en fa nénie une opposition anti-romaine, mais sens grand succes, Comme ses efforts densuraient inefticaces, 11 quitta 1Aménie ot se rét{gta LS la cour de Phraste rv'é Bien que la eae politique qui avait pris forme dans la partie orientale de 1”Asie Mineure, aprés 34 av. n.e,, ait 6t@ défavorable aux Parthes'S®, cucume agression de M. Antoine ne menagait leur pays, Le conflit croissant depuis longtemps avec Octave obliges M, Antoine & concentrer son attention & 1Oceident, Phraate IV décida de profiter de ce que M, Antoine €tait absorb’ par ses préparatifs & la lutte contre Octave pour modifier 1a position des forces et chercha en 33 av. nie, & soumettre 1a Médie Atropaténe, Au début ces efforts n’ont pas réussi, car voulant s“acquitter, Je ses engagements a°0l116 M. Antoine onvoya des renforts & Artavand'©?, Mais ds qu’il retira ses offectife de Midte, Phraste ah ext rapidement 1”avantage et ocoupa en 32 av. le royaume a artavazd'?, artaxts, fils d’Artavazd II, prenait part & ces combats aux odtés de Phraate IV. L’objectif suivant de 1’ attaque perthe Steit 2Arménie, IB aussi ce fut un (uccks, car les effectifs romains étaient { * trop peu nombreux pour résister plus longtemps, L”issue de cette campagne redomna le tréne d’arménie & Artaxte'?', oe qui permit aux Arsacides de reprendre leurs positions dans ce pays. Les effets positifs de la politique étrangere de Phraate IV dans sa S confrontation avec M. Antoine - malgré leur caractére parfois éphémare = ont eu une action sur sa position dans 1”Etat; ils ont augmenté son ’ autorité et son prestige’’?, cect inquiétait notamment 1” aristocratie qui craignait que 1‘effermissement du pouvoir royal ne vienne ‘limiter ses privileges et son réle dans 1’Btat, Ces craintes se faisaient voir en ce quexistait une tension constante dans ses rapports avec Phraate IV 40 & partir du moment ch 11 prit le pouvoir'??, vers 31 av. nee. 174 o devint un conflit ouvert lorsque 1” aristocratie avanga son propre can— @idat om tréne en 1a personne de Tiridate 1'79, cette usurpation fut la cause dune guerre civile qui dura de longues années ot affaiblit gran- doment 1°Btat parthe'?®, pinalement, apres des hants et des bas, Phraate IV 1emporta’?”, Bien qu’affaize intérieure parthe, cette guerre demeure en relation Stroite avec 1a question des rapports partho-romains, On en a le témoignage dans le fait que Tiridate avait demandé "aide d’Octave contre Phraate IV, ainsi que le réle politique qu°il joua aprés le fin de la guerre civiie'7®, ‘Miridate vaineu senfuit en territoire romain emmenant avec lui un des fi1s de Phraate TY'79, cherchant refuge ches les Romains, 41 6” ef- forpest de les gegner A cos prétentions au tréne parthe'®?, mn Schange des secours, 11 Stait prét & faire de trés grandes concessions politi ques et méme, 8°11 regegnait le tréne, Be recomat-tre formellement la suprématie romaine /Justin, XLII, 5, 2/181, cette attitude ouvrait la vole & une ingérence romaine sanctioniée dans les affaires parthes, non seulement en politique intérieure, mais aussi extérieure. Tenant compte de ces deux buts et les considérant dans une perspective temporelle, Auguste se décida pour une solution qui, sans aggraver momentanément les rapports avec le roi parthe, mais sans négliger non plus les pro= positions du prétendant en fuite, pourrait apporter avec le tempe les profits politiques escomptés par Rome, Phraaté IV demanda & Auguste le retour de son fils et 1”extradition de TMirtdate’®?, ce qui ne lut fut accordé qu’en partic. Le monarque parthe ne retrouva que son fiis'®?; tiridate, par contre, resta en Sy- HA oastas [peeUsation meaptale(O*, Wound con® peat teal exer ia deadinar) cette décision a”Auguste fit entrer dans les rapports entre les deux Btate un lément entisrement nouveau, Donner asile & Tiridate et lui as- surer des conditions de vie convenable signifisient en effet que les Ro~ nains liaient & sa personne des buts politiques définis!®?, D°autre part, cette décision ne pouvait ne pas agir sur la situation politique intérieure de 1”empire des Arsacides. Le séjour de TMiridate en terri- toire romain devait inévitablement amener la constitution autour de sa personne dun centre qui groupait et soutenait ceux des aristocrats parthes qui, en opposition au souverain, Staient préts & une large col- ‘Leboration avec les Romains, L” existence de ce centre permettait & Ro- me d°influer sur les affaires intérieures parthes sans avoir recours ‘a des interventions arnées, puisque l”entretien des tensions intérieu- res permettait a”exercer une pression sur les souverains parthes et parfois méme d’écarter ceux d”entre eux dont la politique extérieure menagerait les intéréte de Rome au Proche-Orient. Le caracttre des rap- a1 ports réciproques entre 1’empire des Arsacides et Rome dépendait en.ef- fet avant tout de leurs intéréts dans cette région, ‘A cette Epoque, 1“Arménie surtout occupait une position clé en rai- son de sa situation géographique, Les Parthes y avaient gagné des in- fluences & la vielle d”Actium, de méme qu’en Médie Atropaténe, et les avaient conservées pendant plusieurs années aprés cette bataille. Ceci Stait 48 & ce que Artaxts II tenait toujours le pouvoir en Arménie’®, qu’1l Stait en bonnes relations avec les Arsacides et que ceuxeci le soutenaient, D’autre part, cela résultait du fait qu”apres la bataille a’Actium, 11 avait 6t€ nécessaire de régler les affaires intérieures de 1”Bmpire romain ce qui avait momentanément ralenti 1” activité de Rome & 1° extérieur, Mais Phraate IV devait naturellement savoir qué 1a longue Rome ne supporterait pas 1a perte de son influence en Arné— nie, Bien qu “apres Actium Auguste n’ait pas tenté tout de suite de mo- difier dune manitre décisive 1°état des choses en Orient, il na cependant pas négligé d’entreprendre des actions pour emp&cher que 1é status quo défavorable & Rome ne soit durable, C”était entre autre: de renforcer le systéme des Etats clients en Anatolie, de xpousser \ plus & l’est 1a frontibre orientale de 1"Empire en transformant 1a Ge- latie en province romaine, de placer sur le tréne d°Arménie Mineure, voisine de 1"Arménie, Artavazd d’M@die particulitrement hostile & Ar- texts II, et enfin d’installer en Anatolie orientale et en Syrie un grand nombre de soldate'®7, une autre circonstance, non sans importance pour la situation future en Arménie, Stait que les freres dArtaxts'88 séjournaient ) Rome en qualité d’otages, Si les Romains essayaient de placer 1’un d’eux sur le tréne d”Arménie et le scittenaient, le rapport des forces y existant serait aisément modifié. Mais tant que tout ce qu’ entreprenait Rome avait un caractére défensif, les Parthes se trou- vaient dans une situation nettement favorable, car Phraate IV était en mesure de contrOler la situation intérieure dans son propre royaume, Dien qu’il ne le dominat pas toujours entitrement'®9, =~ Ce nest qu“en 20 av. ne. que des changements décisifs eurent lieu | dens le rapport des forces et dans les relations entre Parthes et Ro- mains, Phraate IV dut alors faire face en méme temps & la menace a"une forte aggravation de 1a situation intérieure’™ et & 1a puissante pros- sion politique a” Augugte qu’ accompagnaient des manccuvres militaires'®! que 1’on ne pouvait interpréter que d°une seule maniére, Ges deux fac- teurs constituaient un tel danger pour la position de Phraate IV que, ne voyant aucune meilleure issue, le monarque parthe consentit & faire ce que les Romains exigeaient de 1ui'9?; 42 fit rendre toutes les ensei- gnes militeires romaines que les Parthes avaient conguises depuis la pataille de Carrhes’? ainsi que les prisonniers de guerre romains vi- vant en territoire parthe'™, 42 Bien qu”en ellesanémes ces concessions n’aient pas entratné de chan- gements notables dans les réletions entre les deux Etats’, eles avaient tout de méme une immense importance de prestige et de propagan- de pour cheeure des parties’, Pour Phraate IV, o”était 1a seulé so- lution raisonnable lui permettant de conserver le pouvoir, mais 11 dut 1a payer de son influence en Arménie et en Médie Atropaténe!7, impor- tant point stratégique. Une partie de 1” aristocratie arménienne y vit le signe de la faiblesse de Phraate IV et en fin de compte redonna de Mactivité & ea politique’, cela amena dabord & des luttes inté- xieures en Arménie entre les partisans de Rome et ceux des Arsacides'99 et ensuite au meurtre d”artaxts et & faire monter sur le tréne arménien ~ avec 1’aide trés notte de Rome ~ Tigrane 11170 bien disposé & 1”égerd des Romains. Pour Auguste, cela équiveleit & regagner le contréle de V arménie?", Les succes d’Auguste, bien que brillants et largement répandus, ne furent pas de longue durée, L” euphorie du succes en permit pas aux Ro- mains de voir la réalité politique. compliquée en Orient; on négligeait les Parthes en tant qu’adversaires politiques. Au vrai, la défaite et i’tumiliation du souverain parthe, telles que voulaient les voir les Romains, n@taiont réelles que dans la propagande”°? ¢+ dans 1” entou- rage a” Auguste*°>, En grossissant 1” importance du succes de Ian 20 av. n.e., on dépirait en premier lieu effacer dans la conscience sociale des Romains le "complexe de Carrhes"204 toujours vivant, Bt pourtant, 8°) "agit de 1a régularisation de 1a situation politique en Orient, cette importance était limitée. On a probablement, il est vrai, fixe ce moment les principes des Tapports avec 1°Btat parthe®°, mais 1”on n'a pes résolu le probléme des zones d“influence@S; Les obligations qu’ Auguste avait extorm & Phraate IV ne peuvent voiler le fait qu’elles se rapportaient principalement aux rapports partho-romains, Phraate IV renongeit & ses prétentions & 1arménie™°7, mais cela n'a pas amoindri les forces sympathies pro-parthes dans ce pays, bien qu’ayant certainement contribué indirectement & raviver 1” activité des groupes politiques pro=romains, le facteur qui agissalt en faveur des Arsacides dans le lutte poli- tique avec Rome a sujet des influences en Asie Antérieure était, comme on 1°a dit plus haut, 1“ignorance de la veritable réalité politique et - ce qui s”ensuit - la méconnaissance de la vraie place et du rile politique de 1°Btat parthe, Cela entratnait un jugement erroné de la situation en Arménie, Imposer par la force des Souverains commodes pour Rome et soutenus seulement par un groupe influent maie peu nom- breux de 1aristocratie arménienne désireuse de collaborer avec Rome 43 ~ tout cela ne pouvait avoir deffet durable pour faire dépendre enti3— rement 1“Arménie des Roweins, surtout lorsque la grande majorité de o habitants se sentait 1iée aux Arsacides non Sh ee mais du point de me de 1a culture et de 1a religion’ Ia faiblesse des positions romaines on Arménie est clairement démon- ‘trée par les Gvénements qui y eurent lieu aprés la mort de Tigrene III, souverain pro-romain imposée“°9, oO” est alors que put agir le parti pro-. parthe en donnant le trdne & Tigrane Iv*"°, Btant donne 2g situation intérieure Rome, Auguste n’a pu intervenir innéaiatenent?! 45 Tigrane IV xvéussit & garder le pouvoir et de plus, dans sa lutte ee le tréne, 12 trouva un allié en 1a personne de Phreataces /Phreste V/?'?, roi de Par- thie, fils et suecesseur de Phraste 1v°!>, Ge nest qu’ cours de 1a 1° année av. nee. au Tangnete prit des me= sures pour réintroduire en Arménie un ordre conforme aux intéréte ro- oe: Tl confia la réalisation de cette tache responsable & Gaius Cae~ 4 : ax? 4, L’arrivée du successeur romain au tréne en Syrie ok 41 rencontra Phrastacds?'5, puis en Arnénie, apporta en effet certains succks aux Romains, Gr&ce & Gaius Caesar, ile ont réussi & conclure un nouveau contrat favorable avec le roi parthe et aussi & placer sur le tréne arnénien leure candidat: 4° bord Artavasé 11216, ensuite apres son court regne, Tigrane IV. A vrai dire, ce dernier avait 146 on parti pro-parthe guquel 41 devait sa couronne, mais cola ne 1empécha pas de Vobtentr de nouveau de 1a part des Romains 217, Gependant, dds 1a méme amée, aprée sa mort, le parti pro-parthe reprit ses positions@'8, Gan tus Cacear tenta, mais sans succes’, de mettre Aricbarsene, candi- dat romain suivant, sur le tréne d”Arménie, Ii en fut de méme dens les ames suiyantes avoo doux autres candidate romaine: Artavasd 1y220 et Mgrone V°"; La résistance du parti promperthe Steit si forte et ot inflexible qu’! & la fin du regne d” Auguste 1” Arménie se trouve entiére- ment en dehors de 1a zone d“influence romsine”**, ce serait s”avancer ‘eaucoup a” affirmer que par 14 les Arsacides avaient retrouvé les posi- tions précédemment perdues, Ve soutien que Phreataces accordait & Tigrane ay Steit une véri- table d@monetretion politique & 1”adresse de Rome et devait souligner les liens entre les Parthes et 1’arménie, et aussi que le nouveau sou- verain désirait les mainteniz, Ce soutien, ainsi que la demande adressée ‘a Auguste de 1ibérer tous les princes parthes retenus & Rome comme ote~ ges®23, ont di surprenére et inquiéter les Romains, 1’ activité éu nou- veau roi parthe et sa politique extérieure menagatent @abolir les prin- de 44 cipes sur lesquels reposeient les rapports romano-parthes depuis on 10/9 av. n,e,“"4 un outre, o”Stait dangereux pour les intéréts romains en Aménie, Toutefois, malgré sa politique extérieure tendent A renforcer le prestige de 1°Btat des Arsacides sur 1e plan intemational?2>, phra- atacks, avait & défendre sa faible position dans son propre pays. C°Stait 1& une circonstance bien peu propice. Dune part i] se heur- tait aux réserves de 1’aristocratie quant & la 1égalité de son poste??6, de l’eutre, profitant de 1a position instable de Phraataces, les Ro- nains faisaient tout leur possible pour affablir encore plus cette po- sition dans les rapports diplomatiques st lui refusaient le titre de roi@27, Un autre témoignage de 1a faiblesse de Phraatacks ect qu1l con- sentit ~ contre la reconnaissance de la légalité de son pouvoir par Auguste”?® — & conclure en 1”an 1 av. n,e, un nouveau traité réglant les rapports entre 1°Btat des Arsacides et 1°Empire romain, et cela sur des principes dictés pat Rome. En le signant, Phraataces s”enga= geait entre autres & s’abstenir de toute ingérence dans les affaires améniennes et & laisser & Rome ses trores on qualité d”ctagea”“? Aocenter ces couditions signifiatt non seulement qu'il renongatt & touteo ses appirations touchant oon influence & 1” avenir en Amménie, mais aussi qu’41 reconnaissait fornellement § Rome le droit de chan- tage politique & 1°égard du roi parthe et celui d”ingérer dans les affaires de son pays, A la lumitre de ce traité les intentions de Ro~ me sont plus que claire - 11 s°agissait d’éliminer & jamais les Arsa- cides de 1a lutte: pour les influences en Asie Antérieure, Et en méme temps, par ses décioions, oe traité Stait le témoignange de la crainte des Ronains vis-a-vis des Parthes, méme lorsqu’ils avaient un net avantage20, Les amées: suivantes, en depit des auccés du parti pro-parthe en Ar- ménie, ont &t€ pour les Arsacides une période d’affaiblissement progres- sif sur le plan international. C’était aussi le temps d’une profonde crise intérieure car 1a lutte politique entre les groupes de 1”aristo- cratie parthe hostile au roi et ceux qui se déclaraient pour un fort pouvoir central sur le modele de 1a monarchie perse*>', cela entrafnait une plus grande ingérence de Rome. Le sonmet de cette crise se place on 6a, ne, lorsque, sur le denande du groupe pro-ronain, Augusto consentit & donner le tréne parthe & Yonones“>*, 1°un des fils de Phraste IV, et qui séjournait & Rome depuis env, 10/9 av. n.e. come otage, Le fait que le trdne parthe soit occupé par un souverain désigné par Auguste permettait & Rome de compter sur de grands profits politi-~ ques: @liminer définitivement les Parthes de la lutte pour 1”Arménie 45, et faire dépendre le souverain parthe de 1” empereur romain, Leur rédli- sation pouvait avoir une importance essentielle pour liquider la résis— ‘tance du parti pro-parthe en Arménie, et par suite la soumission complete de ce pays. Ces calouls s° avérént cependant illusoires, D’abord accepté, 1e nouveau souverain se trouva bientét en butte & une forte opposition de 1a part de 1’arictocratie parthe anti-romaine*?> Blevé & Rome dans 1’ esprit de 1a culture gréco-romaine, 41 na pas su ‘trouver de plateforme a’ entente avec ce groupe social pour lequel les ‘traditions des coutumes parthes constituaient 1e témoignage essentiel de leur propre identité politique’™, En tin de compte, 11 y out rupture entre le roi et 1” aristocratie qui avanga son ae cendidat eu tréne, Artaban, originaire una, ae ersacide latérale”>, a guerre civile qui dura quelques amnées”™ 6 lutte pour le pouvoir ete les candidates et en méme temps pour la renaissance nationale, se termina vers 11/12 de nie, par la victoire d”Artaban2?7, gonm dans Vhistoire de 1°Btat des Arsacides sous le nom d’Artaben 11°78, yononte vaincu s”enfuit en sige ok 41 réussit probablement & dominer une partie de son territoi- Le seul point que les Romains pouvaient compter & leur profit était qu’ils conservaient dans 1”orbite de leur influence la Médie Atropatene; s@ possession leur offrait de larges possibilites «action dens les af- feires arméniemes, Cependant, ils 1” ont également perdu au profit des Arsacides*°, Lorsqu’on analyse les rapports partho-romains depuis Mithridate IT jusqu”& la prise de pouvoir par Artaban II, on peut constater que ce sont les Arsacides qui en ont finalement tiré plus de profits, Leurs avantages et leurs succbs @taient Le résultat de plusieurs facteurs, dont entre autres: le fait qu°ils comnaisaient les conditions du ter- rain et savaient en tirer parti, lour service de renseignéments bien développé, leurs liens culturels, religieux et dynastiques qui unis- saient les Parthes & 1a population et aux souverains des divers Etats en Asie Antérieure, Cependant, ce ne sont pas 18 tous les facteurs qui ont déoidé de l’efficacité des entreprises des Arsacides, Le plus im— portant d”entre eux a &té sans aucun doute quils avaient un programme de politique €trangere en Occident, car les buts qui y étaient form- 165 ont dirigé les actes des différents roie parthes, Que les Parthes n’aient pas toujours réussi & atteindre ces buts ne ressort pas telle- ment de leur incapacité ou de leur faiblesse, mais de causes qui.sou- vent ne dépendaient pas de rois, car dues & la structure socio-politi- que de leur royaume, Les Romains n“étaient redevables de leurs succes l Ly 46 qu” aur conséquences de 1”imperfection de 1”organisation de 1” empire des Avsacides, car - 3 1encontre des Parthes - ils n’avaient jusqu’a Au- guste aucune conception claire de leur politique & 1”@gard de leur voi- sin oriental. Ils se laiesaient en effet guider soit par 1° émotion, soit par le prestge. Leur politique n’a pris une forme plus concrete que sous le régne du premier princeps, Mais en établissant les principes, ils n’ont pu éviter de répéter les erreurs commises plus t8t, En fin de compte, la méthode de chantage appliguée par Auguste envers les Arsacides - efficace dans 1” immédiat - n’a rien domé 8’ s” agit de durée, C"est 1& ce qui justement a décidé que la question aicaias des relations réciproques entre Parthes et Ronmains, ainsi que celle de la définition et de le délimitation de la gone a” influence de chaque partie a moment de 1”accks au tréne a” Arta~ pan II sont demeurées 1”un des principaux problémes de la politique extérieure parthe en Occident. an Ko 4, Of, Justin, ELI, 6, 6 - 85 HLII, 2, 3 - 6; Strabon, XVI, 1, 19 On se heurte a de nombreuses difficultés lorsqu’on veut Stablir le chro- nologie de ces conquétes, av point que méme les détaile déja fixés sont sujets encore & discussion: J. Junge, RE XVIII/3/, col. 1974 sqq.s H.C Debevoise, 0.0.) Ps 21 aaaej R.N. Prye, 0.c., Ps 184 80.3 @. Le Rider, Suse sous les Séleucides et les Parthes, Les trouvailles monétaires et histoire de 1a ville, Paris 1965, p. 336 sq., 351, 355 #4., 364, 369 sag, 388; J, Woleki, Iran, p, 198 sqq.3 K. Schippmann, o.c., p. 23 sqg.7 ef. aussi E, Herzfeld, 0.c., Ps 40. 2, Une grande partie de la Mésopotamie avait 6té conquise par Mithri~ date I vers 141 av, ne, /J, Junge, RE XVIII/3/, col. 1977 sq.3 KE. Schip- poam, 0.¢., pe 24 = 25/, mais ce nest pas Mithridate IT qui en acheva La conquéte vers 122 - 121 av. n.e. /N.C. Debevoise, 0.0., ps 403 G, Le Rider, o.c., Ps 3883 S.A, Nodelman, A Preliminary History of Characene, "Berytus", ITII 1959 - 1960, Dp. 90 86/3 3, D. Magie, Rome and the City-States of Western Asia Minor trom 200 B.C, to 133 B,0, /dans:/ "Anatolian Studies presented to W.H. Bucler", ed, by WM. Calder and J, Keil, Manchester 1959, p. 161 - 1853 4 4., RRAM, p. 103 sqa., 941 sqe, note 40; F. Cerut#, I Greoii d”Asia nella po- Litice romana, /Dai primi rapporti alla pace di Apamea/, aaaaieey XVII 1955, p. 113, note 3, 4, B, eruti, 0,0., De 115 aga. D. Magie, RRAM, p. 104 sag: 5, J. Wolski, Iran, p, 202 8qq.; i 4., Frontiére, p, 240 999.3 of. K. Schippmam, o:c., P. 265 : 6. Justin, XIXVITI, 9, 10: S-d hano Parthorum tam mitem in Denetrium @lenentiam non misericordia gen.is faciebat nec respectus cognationis, sed quod Syriae regnum adfectabant usuri Demetrio adversus Antiochum fratren out res vel + ‘vel fortuna belli oxegisset.; of. XXXVIII, 10, 7% J. Junge, RB XVIII/3/, col. 1976 et 1980; N.C, Debevoise, o.c., p. 30 sag. /particulierement p. 33/3 A.R, Bellinger, o.ce, Pe 593 J. Wolski, Parthes, p. 401 sqq.; 1 4., Frontitre, p. 243. 7. Of, Justin, MII, 2, 6; Trogue Pompée, Prol, XLII. Voir aussi infra note 15. 8. J. Wolski, Iran, p. 201 saqes i d., Parthes, p, 403 - 404 et p. 404, mote 27; 1 d., Arménie, p. 263 aq. 9. Cf. A, Keaveney, Roman Treaties with Parthia, circa 95 - circa 64 B.C., AIPh, CIT 1981, p. 197. 48 10; Voir A.N, Sherwin-white, Roman Involvement, p. 66 saa. 41. Th, Liebmann-Frankfort, Frontiére, passim; A.N, Sherwin-White, Roman Involvement, p. 62 - 75. 12, Justin, XLII, 2, 52 Sed et cum Soythis prospere aliquotiens di- micavit ultorque iniuriae parentum fuit. J, Junge, RE XVITI/3/, col. 71982; W.W, Tarn, Seleucid-Parthian Studies, PRA, XVI 1930, p. 116 saa; 4 4,, CAH IX, p. 582 sqq.; N.C. Debevoise, o.c., p; 40 - 41, cf, ibidem, pe 35 sade et 54 8qa.3 G, Le Rider, 0,c., p. 405 et notes 1 - 2; P. Dat- fink, L/immigrasione dei Sak& nella Drangiana, Roma 1967, p. 45 saa. /partiouti&renent, p69 8ad-/s K. Schippmamn, o.c., p. 28 sqd-3 J. Wolm ski, Frontiére, ps 243 sav 13. Justin, XLII, 2, 6: Ad postremm Artoasdi, Armeniorum regi, bel- lum intulit.; frogue Pompée, Prol, XLII: /.../ Prati successit rex Mi- thridates cognomine magnus, qui Armeniis bellum intulit.; Strabon, X1, 14, 15; cf, Justin, XXXVIII, 3, 1. J. Junge, RB XVIII/3/, col. 19823 N.C, Debevoise, 0.c., Pp. 41 = 423 RN. Frye, 0.c., ps 186; J. Wolski, Arménie, p. 255 8aq+, 267, Selon P, Asdourian /Die politischen Bezie- hungen gvischen Afmenien und Rom von 190 ¥, Chr, bis 428 ,Chr., Vene- dig 1911, p. 171 -6qq./ 41 faut identifier le souverain parthe de sour- ces edtees non pas avec Mithridate II, mais avec Mithridate I. Voir M. Pani, Roma e i re d’Oriente da Augusto a Tiberio /Oappadocia, Ar- nenia, Media Atropatene/, Bari 1972, p. 17 - 18. 14, ‘Strabon, XI, 14, 155 cf. Plutarque, luc, 21, 6; E. Badian, Sul- ‘laa Cilicien Command, "Athenaeum", N.S,, XXXVII 1959, p. 294 et note 49. Voir aussi J. Junge, RE XVIIL/3/, col. 1962; W. Schur, RE XVIII/3/, col. 1987; A, von Gutschmid, Geschichte Irans und seiner Nachbarlinder von Alexander dem Grossen bis cum Untergang der arsaciden, Mibingen 1888, p, 805 N.C, Debevoise, 0.c., p. 455 D.Magic, RRAM, p. 1099, note 16; H, Manandian, Tigrane II et Rome, Nouveaux éclaircissements & la iumiére des sources originales, Lisbonne 1963, p. 22; K. Schippmann, 0.Cs, Pe 303 J. Wolski, Arménie, p, 259, 266 - 267. 15, Justin, XXXVIII, 3, 1: Brat eo tempore Tigranus rex Armeniae, obses Parthis ante miltum temporis datus, nec olim ab eisdem in regnum paternum remissus.; Strabon, XI, 14, 15; of. P. Asdourian, o.c., p. 16 - 17 et p. 17, note 2; A, von Gutschmid, o.c,, p. 80. Le degré de parenté entre Tigrane et Artavazd souleve bien des controverses, car les sour- ces se contredisent sur ce point: Justin, XIXVIII, 3, 1; Strabon, XI, 14, 15$ Appien, Syr, 48; F, Geyer, RB VI A, col, 970; A. von Gutschmid, oc, olt.s P. Asdourian, 0.0., p. 16; N.C, Debevoise, 0.c., Pe 435 H, Nanandian, 0,c., p» 21 8q.3 P.Z. Bedoukian, A Classification of the Coins of the Artaxiad Dynasty, "Phe American Numismatic Society. Museum | ; nitat 49 Notes", vol; 14, New York 1968, p. 42 saeg M. Pani, 00s, De 17 Baef J, Wolski, Armenie, p; 258, 264 sq, 16. XI, 14, 15; 17. B. Geyer, RE XV, col. 2211; 1 d., REVI A, cols 9703 N.C. Dede~ voise, 0.c., Pp. 45; J. Wolski, Arménie, p. 260; 18. Trogue Pompée, Prol, XLII: varia complurium regum in Parthio sucessione /.:./. Voir B. Herefeld, 0.c., p. 45 sags} K.W. Dobbing, the Successors of Mithridates II of Parthia, NC, Ser. VII, wol. 15, 1975, pe19 = 45$ AsM; Simonetta, Some Remarks on the Arsacid Coinage of the Period 90 - 57 B.C., NC, Ser. VIZ, Vol. 6, 1966, De 15 = 403 1 dey Again on the Parthian Coinage from Mithridates II to Oredes II, "Qua~ derni ticinesi di numismatica e antichit& classiche", wol. VII 1978, pe 95 — 119; B, Simonetta, Problemi di numismatica partica, Tetradram ma di Mitridate II o di "re ignoto"? Osservagioni sulle monete conia- te fra i1 90 ed 41 70 a.0., RIN, Ser. V, Vol. 22, 1974, De 115 = 1325 id., Problemi di numismatica particat osservazioni sulle attribusio~ ni delle monete partiche coniate fra 11 70 ed 41 57 a.0., "Rivista Svizzere 41 Numismatica", LIV 1975, p. 67 = 78. 19, Strabon, XI, 13, 2; M.-L, Chaumont, Etudes I, p; 159} K. Schip= Puamn, 0.¢., Ps 33s 20, Memnon 46, 2 /m Jacoby, PGH, III B, p. 360/; 55 /= Jacoby, PCH, III B, p; 365/; Justin, XXVIII, 3, 25 appien, Mithr, 155 F, Geyer, RE VI A, col. 970; P. Asdourian, 0.c., p. 18; D. Magie, RRAM, p. 1099, note 16; H, Manandisn, 0.c., p, 26. 21; Justin, XMKVITI, 3, 35 Strabon, XI, 14, 155 cf; Appien, mMithr, 10; 15; P. Asdourian, o.0., p. 18 sqq.; D. Magie,.RRAM, p. 205 sq.5 H. Manandian, 0,c., Pp. 23, 25 8qq.3 Th, Liebmann, Sophéne, p, 185; e adem, Les étapes de l"intégration de la Cappadoce dens 1”"Empire romain /dans:/ "Le monde grec /pensée, littérature, histoire, docu- ments/, Hommage & Claire Préaux", Bruxelles 1975, pi 420 89.3 voir E, Badian, o.c., ps 287 saa. 2 22, XI, 1, 1 - 2: /.../ ad externa popuius auxilia decurrit peregri- nosque sibi reges circumspicere coepit, Itaque oum pars Mithridatem Ponticum, pars Ptolomeum ab Aegypto arcessendum censeret. Ce roi était —— OO Oreo ‘probablement Ptolemee Lathyrost A.R. Bellinger, o.c., p. 80; G. Dorney, Antioch, p, 136, 23, XL, 1, 3: omes in Migranen, regem Armeniae, consensere, instruc~ tum praeter domesticas vires et Parthica societate et Mithridatis adfi- 24, Justin, Xb, 1, 45 2, 33 Appien, Syr. 48; P, Asdourian, 0.c., Pe 20} Ae Bouch’-Leclercq, Histoire des Séleucides /323 - 64 av. J.-C./, vol. I, Paris 1913, p. 430 8q., 609; J, DobiaS, Dejiny, p, 53; A.R. Bel~ 50. Linger, 0,0., ps 803 D. Magie, RRAM, p. 296; G. Downey, Antioch, oc, cit.; H, Manandian, o.c., p. 43 899.3 Th. Liebmann-Prankfort, Prontib- Te, pe 192 sqq. /particuliérement p, 194/, La relation de Justin dif- fere de 1”information dAppien quant eu nombre d’ années qu“i1 donne du regne de Tigrane en Syrie, Ceci a donné lieu & bien des discussions et des divergences touchant la date exacte de 1a conquéte de 1a Syrie par ce souverain, cf, Th. Liebmamn-Frankfort, o.c., p. 192, notes 4 = 5. 25, Bien que les relations de Justin et de Strabon concernant le méme probleme, ell rapportent & des evénements différents, Consi- éSr60s sous ce point de vue, elles se coupletent uutueliement et sans qmcunement se contredire comme on le croyait communément, voir p.ex. H, Manendian, 0.0+, DP. 43 82. 26, Strabon, XI, 14, 15; Appien, Syr. 48; 69; Of, A, Bouché-Leclerca, 060s Pe 429 Bud. 27, Mithr, 54, 28, X.0, Debevoise /o.c., p. 47 ~ 48/ est d”avis que le rapprochement entre le roi parthe et Tigrane IT 6tait di au mariage de Mithridate IT avec la fille dn roi d“Arménie, Toutefois cette affirmation est sujette '& caution, oar elle est basée sur les donnéem des parchemins: a” Avro= nen /ef, BE, Minns, Parchments of the Parthien Period from Avroman in Kurdistan, JHS, OGV 1915, p. 22 - 65/, Jusqu’A aujourd”hmi cependant on n’a yu résoudre dune maniére définitive le probléme de sa datation; par suite toute conclusion basée sur ces documents: doit Stre traitée avec prudence; voir G, Le Rider, 0.c., p. 42 = 45 et p, 43, note 1, 29. A.M, Sherwin-White, Aricbarsanes, Mithridates and Sulla, CQ, XXVII 1977, p. 182. Depuis qu’a été pubdliée 1a monographie de Th, Rei~ nach, consacrée & Mithridate VI Bupator, ob cette rencontre est datée de 96 av. neo, /Mithridates Eupator K8nig von Pontos, Leipsig 1895, p. 98/, cette date a 6t8 universellement acceptée. Apres avoir analysé toutes les relations concernant 1’ activité de Sylla en tant que gouver- neur de Cilioie, E, Badien /o.c., p. 264 saq-, 303/ conclut que le chet romain se trouvait en Cappadoce non pas en 96, mais en 92 av; n.e. Ceci aétermine en méme temps le moment de 1a rencontre de Sylla avec Orobase /of. B. Olsheusen, Mithridates VI. und Rom, ANRW I, 1, p, 812; J. Wolski, Iran, p. 196, note 5; K. Schippmann, o.c., p. 31/. Th. Iiebmann-Prank- tort /Prontiere, p, 167 saq./ accepte cette datation, mais estime que la rencontre a eu lieu en 95 /o.c., p. 171, 173 saq./. Les résultate des recherches de B, Badien ont été critiquées par A.N, Sherwin-White Jo.ce, ps 173 = 183/, Il a avancé des arguments qui contestent les as- sertions de ton prédécesseur, La date qu°il admet de cette rencontre permet de fixer aussi dune maniére essentielle 1a chronologie d° autres ‘Gvénements, Cependant les arguments de A,N, Sherwin-White narrivent 51 pas & convaincre tous cewr qui donnent raison & B. Badian /of, A, Kea- veney, 0.c., pe 195 et note 3/. 30, Velleius Paterculus, II, 24, 57: tum Swlle compositis transmari~ nis rebus, cum ad eum primum ommium R¢ orum legati Parthorum remis— 3 Rufus Festus 15, 2: primum a Lucio Sylle proconsulas Arsaces, misesa legatione, . 31, Tite-bive, Per. 70; Velleius Pateroulus, II, 24, 3; Plutarque, Sylla 5,4; Plorus I, 46, 4) Rufus Festus 15, 25 Orose VI, 13, 2. Cette rencontre a 6té couronnée par 1a signature d'un traité biletéral dont nous ne connaissons guere les détails; cf. K.-H. Ziegler, Die Bezie~ hungen zwischen Rom und Parterreich, Bin Beitrag sur Geschichte des YWikerrechts,Wiesbaden 1964, p. 22 8.3 A. Keaveney, 0.c., De 197 89a 32, Of, Orose VI, 13, 23 W. Schur, RE XVIII/3/, cq. 1969; M, Cana~ yest, La politica estera di Roma antica, vol, II, Mileno 1942, p. 965 J. Debeca, Lee Parthes ot Rome, "Latomus", X 1951, p. 464; Th. Lieb- mann, Sophene, p. 183 8q.; e adem, Prontiére, p. 173; KR. Schip~ ymann, 0.0, Ds 313 A, Keaveney, 0,¢,, p. 201 et note 28; cf. K.-H. Biegler, 0,C., De 22. 33. Of, A, von Gutschmid, 0.c., De GO H.-H, Ziegler, O.c., Ps 22 — 23. 34, Une rencontre suivante, dé ceractére analogue, entre les repré- sentants de la Parthie et de Rome n’a pu avoir lieu que dix et quel- ques années plus tard, lors du séjour de iuoullus en Orient /K.-H. Ziegler, o.c., p. 27 et note 32/, Par contre, elle a certainement ou Jieu aa cours des pourpariers entre Phraate III et Gn, Pompée /Plutar- que, Pompée 35, 6; cf, Dion Cassius, XXXVII, 5, 5; 6, 3; K.-H. Ziegler, Once y’ Pe 30 Sde/e \ 35. Plutarque, Sylla 5, 4; A. Keaveney, 0.0, Pe 196 Bde 36. N.C. Debevoise, 0,c., Ps 46 64.j Ke-He Ziegler, 0.00, De 265 Je Wolski, Parthes, p. 404 sqq.; A. Keaveney, 0.0.) Ps 209 - 210. 37. As, Bellinger, 0.04, pe 75 et note 745 J, Wolski, Parthes, pe 404 5a. 38. E. Herzfeld, 0.c., ps 45, 58; N.C. Debevoise, 0.c-, Pe 48 8a0+5 M,-L, Chaumont, Etudes I, p. 143 sqg.3 K. Schippmann, 0.c,, ps 32 84+ 39. S.A, Nodelman, 0.c,, Ps 93. 40, Flavius Josephe, AJ, XIII, 14, 33 A, Bouché-Leclerca, 0.¢.» Pe 424 8a.5 NeC.Dedevoise, o.c., ps 44 5a.5 J. Wolski, Parthes, p. 405. 44, Cf. Justin, XXXVIII, 9, 1 - 10; J. Junge, RE XVIII/3/, cole 1978 et 1980. 42, A, von Gutschmid, 0.c., p. 813 A.R, Bellinger, 0.04, Ps 75 Sass J. Wolski, Parthes, p, 405. : 52 43. A le lumitre des sources numismatiques on voit que Philippe Stait redevable au secours parthe non seulement de son tréne,. mais probablement aussi des bases Sconomiques de son pouvoir: A.R, Bel- Linger, 0.05, Pe 79+ 44. Voir supra note 34, 45, Cette période, qui se caractérise par le manque d°un centre fort et stabilisé du pouvoir /cf, Trogue Pompée, Prol, XLII/ est 1”une des moins conmes de 1"histoire de 1” Etat des Arsacides, Pour la connaftre 11 feut Studier les &missione de momnaie des divers souverains, Mais les traits spécifiques du momayage parthe emp@chent souvent d“établir leur chronologies W.W, Tarn, CAH IX, p, 596 sq.3 N.C, Debevoise, OeCey P. 515 G. Le Rider, o.c., p. 391 6q.3 M.-L. Chaumont, Etudes I, p, 152 sqq-; XK. Schippmanil, o:c,, p. 31 8q.3 of, E, Herzfeld, 0.0., Pe 45 sade, 85, 46. E. Herzfeld, 0.c., p. 45; G. Le Rider, o.c., p. 395 8q., note 8 et p. 398, note 5; M.-L. Chanmont, Etudes I, p, 160 sqq, /voir parti- cullérement p, 161/, 47. Incien, Macrob. 15 /= Jacoby, ?GH, IIT 0, p. 782/; R.H, MeDo~ well, Soins, p. 2115 H.C. Debevoise, 0,c., p, 52 = 53; P, Daffink, o.c., P. 75 89.3 M.-L. Cheumont, Btudes I, p. 162; K. Schippmamn, o.c., ps 33 - 343 of. B.t. Newell, The Coinage of the Parthians /dans:/ "A Sur- vey of Persian Art from Prehistoric Times to the PresentY, ed, by A.Ue Pope, vol; I, London - New York 1938, p. 481. Pour plus de détails sur les Sacarancast Herrmann, REI 4, col. 1611 sqg.3 P. Daffind, o.c., ps 57 sqq. /état actuel des recherches et bibliographie/, 48, Of; Memnon 58, 2 /= Jacoby, FGH, III B, p.366/; W.W. Tarn, CAH TX, p. 587; M.-L; Chaumont, Etudes I, p. 162. 49s Memon 43, 6 /= Jacoby, PGH, III B, p, 358 = 359/, 50. M.-L, Chaumont, Btudes I, p. 163 sq. On a admis jusqu’ioi dane la littérature du sujet que le souverain qu’étaient venus voir Mithri- date VI et Tigrane II était Phraate II, M.-L. Chaumont /o.c., p» 162/ a démontré 1”inexactitude de cette opinion, car Sinatruces est resté sm pouvoir le plus probablement jusqu’en 68/67 av. n.e. 51, Memnon 58, 2 /= Jacoby, FGH, III B, p, 366/; Dion Cassius, XXXVI, 1, 1 = 2) 5, 13 Appien, Mithr, 87; Plutarque, Luc. 30, 1; N.C. Debevoise, Osc., Pe 705 He Manandian, o.c., p. 128, 52. Appien, Mithr, 873; Dio Cassius, XXXVI, 3, 1, Selon Plutarque fine. 30, 1/ l°initiative en était venue des Parthes, ce qui est cepen- dant peu probable /cf. M.-L, Chaumont, Etude I, p. 163, note 5/; N.C. Debevoise, 0.¢., DP. 70 80.3 K.-H, Ziegler, 0.c., Ds 24 Sages Ke Schip- PMANN, "0.0.5 Pe 34. 53. Appien, Mithr. 87) Dio Cassius, XXXVI, 5, 1; cf, Plutarque, Iuc.

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