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décembre 2007 9:52 21

Jean-François Guédon
Marion Stuchlik

QCM d’économie
Histoire, notions

© Groupe Eyrolles, 2008

ISBN 978-2-212-53991-2
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Chapitre 1

L’économie en théorie

« Rien n’est impossible dans une science aussi

inexacte que l’économie. »
PAUL-ANTHONY SAMUELSON (né en 1915).

1.
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Question 1
Quelle est l’étymologie du mot
« économie » ?
A. L’art de réaliser des économies
B. L’art de gérer la maison
C. La science des finances
D. La structure de la production
Question 2
Qu’est-ce qu’un agent économique ?
A. Toute personne qui prend une
décision
B. Une entreprise uniquement
C. Une personne assermentée comme
telle par une carte professionnelle
D. Un douanier
12
Réponse 1
B. L’économie est, à l’origine,
l’art de gérer le foyer, la maison,
le patrimoine. Le nom vient du
grec oikos (« maison ») et nomos
(« règle », « usage », « loi »,
« ordre »). Le terme « économie »
s’est appliqué à l’art de bien
administrer une maison, puis à
la bonne gestion des biens
d’autrui (rôle de l’économie).
Réponse 2
A . Un agent économique est
une personne, un ménage ou
une entité (pays, entreprise,
administration, collectivité ter-
ritoriale) capable de prendre des
décisions économiques de façon
autonome.
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Réponse 3
D . L’anticipation hasardeuse
n’existe pas en économie. En
revanche, les trois autres corres-
pondent bien à des types d’anti-
cipation économique. L’antici-
pation extrapolative se sert des
tendances actuelles et passées
de certaines variables (taux
d’intérêt, prix, profits, cours en
Bourse, demande...) pour antici-
per les évolutions à venir. L’anti-
cipation adaptative corrige les
erreurs passées, ce qui suppose
une certaine maîtrise de l’infor-
Question 3
Parmi les types d’anticipation que
peuvent avoir les agents économiques,
laquelle n’est pas une anticipation
économique ?
A. L’anticipation extrapolative
B. L’anticipation rationnelle
C. L’anticipation adaptative
D. L’anticipation hasardeuse

1. L’économie en théorie
mation par les agents économi-
ques. L’anticipation rationnelle
est une prévision parfaite : les
agents ont une maîtrise com-
plète de l’information, et donc
ils ne se trompent jamais, ce qui
leur permet de déjouer les effets
attendus d’une politique moné-
taire ou budgétaire de relance.
Connaissant parfaitement les
tenants et les aboutissants d’une
politique économique, ils ne s’y
plient pas, ce qui la rend tout à
fait inefficace.
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Question 4
Quelle différence y a-t-il entre la
macroéconomie et la microéconomie ?
A. C’est la même chose
B. La macroéconomie intègre
forcément des éléments de
microéconomie
C. La microéconomie se focalise sur les
phénomènes locaux, rares et
exceptionnels
D. La microéconomie se focalise sur les
comportements individuels
Question 5
Parmi ces ouvrages portant sur
l’économie, quels sont ceux qui
remontent à l’Antiquité ?
A. Le Capital
B. L’Économique
C. Les Économiques
D. Traité d’économie politique
14
Réponse 4
B et D . La macro et la micro-
économie sont deux branches
d’étude théorique de l’écono-
mie. Cependant, la macro-
économie est orientée sur
l’étude générale des phénomè-
nes économiques et leur relation
(inflation, consommation, chô-
mage, revenu, investissement,
croissance économique), tandis
que la microéconomie étudie les
comportements individuels des
consommateurs et des entrepri-
ses, et leur interaction sur les
marchés.
Réponse 5
B et C. L’Économique de
Xénophon (430-355 av. J.-C.) et
Les Économiques d’Aristote (384-
322 av. J.-C.) sont deux petits
ouvrages qui datent de l’Anti-
quité grecque, bien avant notre
ère. Le Capital a été écrit par
Marx et Engels en 1867, et le
Traité d’économie politique est
d’Antoine de Montchrestien,
publié en 1615.
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Réponse 6 Question 6
A . Antoine de Montchrestien Qui a parlé pour la première fois, en
(1575-1621) était à la fois entre- France, d’« économie politique » ?
preneur, auteur dramatique de
tragédies et économiste. Il A. Antoine de Montchrestien
publia, en 1615, un Traité d’écono- B. Jean Bodin
mie politique. C’est lui qui initia
l’expression « économie politi- C. Colbert
que ». Il incita l’État à encourager D. Karl Marx
les activités économiques de
production et d’échange.

Réponse 7 Question 7

1. L’économie en théorie
B. Le scientisme est une idéolo- Qu’est-ce que le scientisme ?
gie apparue au XIXe siècle, selon
laquelle la science est seule A. L’utilisation abusive des
capable d’organiser l’humanité mathématiques dans l’économie
car elle explique tout. Ce qui est B. L’idée selon laquelle seule la science
démontrable scientifiquement peut expliquer toute chose
est institué comme vrai. Les
C. Une école de pensée économique
scientistes prônent ainsi le
règne de la raison. Tous les D. Une secte
grands collectivistes planifica-
teurs (saint Simon, Auguste
Comte, Marx, Lénine, etc.)
étaient des scientistes ; ils vou-
laient remplacer le gouverne-
ment des hommes par le
gouvernement des choses,
pourvu que l’on apprît à
décrypter le « livre de la nature »
(idée rationaliste de l’âge classi-
que avec Descartes et Leibniz).
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Question 8
L’une de ces citations est de Ronald
Reagan. Laquelle ?
A. « Si tous les économistes étaient
placés bout à bout, ils n’aboutiraient
à rien. »
B. « Si le jeu Trivial Pursuit avait été
inventé par des économistes, il
aurait eu 100 questions et
3 000 réponses. »
C. « J’aimerais rencontrer un
économiste manchot car chaque
fois que je demande un avis à mes
conseillers économiques, ils me
répondent toujours “d’une part…
d’autre part”. » (En anglais, on one
hand... on the other hand.)
D. « Les hommes de terrain, qui se
croient protégés des influences
intellectuelles, sont en général le
jouet d’un défunt économiste. »
Réponse 8
B . Par cette citation, Ronald
Reagan, tout comme Bernard
Shaw (1856-1950), essayiste irlan-
dais (citation n° 1), ou l’ancien
président des États-Unis, Harry
Truman (citation n° 3), voulaient
montrer qu’il régnait une
impression de désordre dans les
conseils économiques. Les éco-
nomistes ne sont en effet pas
toujours d’accord sur la théorie
adéquate pour expliquer le
monde. De plus, les objectifs
qu’ils veulent atteindre sont dif-
férents, et certains d’entre eux,
qui se veulent économistes, éla-
borent des théories farfelues et
essaient de les promouvoir
comme ils peuvent. La citation
n° 4 est de John Maynard Keynes.

Ronald Reagan et « l’économie farfelue »

Dans les années 1980, Ronald Reagan, alors candidat à l’élection prési-
dentielle, fut conseillé par un petit groupe d’économistes de réduire
l’impôt sur le revenu afin d’augmenter les recettes fiscales. Le raison-
nement était le suivant : si les gens paient moins d’impôts, ils travaille-
ront plus pour accroître leurs revenus. Ainsi, même si le taux d’imposi-
tion est faible, l’assiette de l’impôt (le montant sur lequel s’applique le
taux d’imposition) augmentera tellement que les recettes de l’État
seront accrues. Pourtant, nombre d’économistes trouvaient cette con-
séquence improbable car non prouvée. Georges Bush (père), dans les
années 1980, appela d’ailleurs ce type d’idées « l’économie vaudoue ».
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Réponse 9 Question 9
B . Jacques Delors, licencié en Parmi ces ministres de l’Économie et
sciences économiques, ministre des Finances de la Ve République, lequel
de l’Économie et des Finances de
1981 à 1983 sous le gouvernement a fait carrière comme économiste ?
Mauroy, a fait une première car- A. Michel Debré
rière comme économiste à la
Banque de France. Il fut expert-
B. Jacques Delors
économiste à la CFTC et profes- C. Raymond Barre
seur associé à l’université Paris- D. René Monory
Dauphine de 1974 à 1979. Dans la
fonction publique, il a été chef du
service des Affaires sociales au
commissariat général du Plan
(1962-1969), et secrétaire général

1. L’économie en théorie
du comité interministériel pour la
Formation professionnelle et la
promotion sociale (1969-1973). Il
eut un rôle important comme
conseiller du Premier ministre
Jacques Chaban-Delmas, de
1969 à 1972. En 1979, il fut élu
représentant à l’Assemblée des
communautés européennes
(liste socialiste), et président de la
Commission économique et
monétaire de cette assemblée.

Peau d’âne d’économiste non exigée

Bien que Raymond Barre était surnommé le « meilleur économiste de
France », il n’a pas fait carrière comme économiste au sens strict. Il était
universitaire, professeur agrégé de droit et de sciences économiques. Il
fut à la fois Premier ministre et ministre de l’Économie et des Finances
sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing (de 1976 à 1981). René
Monory était diplômé d’un brevet élémentaire et d’un brevet industriel,
et chef d’entreprise. Il fut ministre de l’Industrie en 1977, ministre de
l’Économie et des Finances de 1978 à 1981, et président du Sénat de
1992 à 1998. Michel Debré fut Premier ministre de 1959 à 1962, puis
ministre de l’Économie et des Finances de 1966 à 1968. Il fut le principal
rédacteur de la Constitution de la Ve République.
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Question 10 Réponse 10
« Il n’est de richesses que d’hommes. » B . Jean Bodin (1529-1596) a
De qui est cette sentence ? publié, en 1576, Les six livres de la
République. C’est l’un des pre-
A. Adam Smith miers chefs-d’œuvre de la
B. Jean Bodin science politique en France. Avo-
cat et magistrat, il a également
C. Karl Marx écrit un traité sur la science his-
D. Mao Zedong torique (Methodus ad facilem
historiarum cognitionem), et une
étude sur la montée des prix au
e
XVI siècle, en relation avec
l’afflux des métaux précieux
d’Amérique : Réponse aux para-
doxes de Malestroit.

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