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1 ● Les pompes centrifuges


Entretien et maintenance.
2 ● Recherche de fuites
Techniques et méthodes de détection en réseaux d’eau potable.

3 ● Réactifs de traitement d’eau potable


L’alimentation en eau potable Utilisation et contrôle de leur mise en œuvre.

4 ● Instruments de mesure
Utilisation et entretien dans le contrôle de la qualité des eaux
5 ● Le comptage

6
en distribution de l’eau potable.
● La robinetterie
L’alimentation en eau potable
en adduction et distribution d’eau.
7 ● Réseaux d’assainissement
Conception, réalisation, réception, entretien.
8 ● Nitrification, dénitrification, déphosphatation
des eaux usées urbaines : contraintes d’exploitation.
9 ● L’ozonation des eaux
Principe, exploitation et maintenance des installations.
10 ● La chloration des eaux
Principe, exploitation et maintenance des installations.
11 ● La télégestion des réseaux
● Réalisé avec le concours de : Principe, matériels et équipements, exploitation.
Jean-Luc Célérier 12 ● La pose des canalisations
Office International de l’Eau pour l’adduction et la distribution d’eau potable.
Jean-Claude Chazelon
Communication, graphisme, Limoges 13 ● Pompes à motricité humaine (Non réédité)
Principes, critères de choix, fiches produits.
14 ● L’eau d’alimentation des générateurs de vapeur
Traitement et conditionnement. Jean-Claude Chaz
elon

● Commandes à adresser à : 15 ● Les pompes : démarrage, arrêt, variation de vitesse


Office International de l’Eau Principes, applications, dimensionnement.
15, rue Edouard Chamberland
87065 Limoges Cedex
16 ● Le dioxyde de chlore
Production, utilisation, contrôle.
FRANCE
Tél. : 33 (0) 5 55 11 47 47 17 ● La surpression
Fax : 33 (0) 5 55 11 47 48 Principes, applications, dimensionnement.
Web : www.oieau.org 18 ● Le pompage des eaux usées
Conception, réception, exploitation, maintenance.

19 ● L’alimentation en eau potable

Hors-Série 1 ● Qu’est-ce que l’épuration ?


Version française

2 ● The basics of sewage treatment


Version anglaise
3 ● ¿ Que es la depuracion ?
Version espagnole
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1 Sommaire
PAGES ●
1 ● 1 - Sommaire
2 ● 2 - Jeu-test
6 ● 3 - De l’eau à l’eau potable...
8 ● 4 - Qu’est-ce que l’eau potable ?
4.1 Les limites de qualité
4.2 Les références de qualité
11 ● 5 - Le contrôle de la qualité de l’eau
Des pages jaunes 12 ● 6 - D’où vient l’eau ?
pour mieux utiliser ce guide 6.1 Les ressources en eau
6.2 Les prélèvements d’eau
14 ● 7 - Quels traitements ?
7.1 Filière “classique” eau de surface
Des pages rouges 7.2 Filière eau souterraine
pour tester vos 7.3 La désinfection


connaissances
18 8- La structure générale d’un réseau
8.1 Les ouvrages de pompage
8.2 Les réservoirs d’eau potable
Des pages bleues
8.3 Les canalisations
pour les informations théoriques
8.4 Les accessoires de réseau
8.5 Les branchements

Des pages vertes


28 ● 9 - L’exploitation du système d’alimentation en eau potable
9.1 L’entretien des installations
pour vous aider à résoudre des 9.2 Le maintien de la qualité de l’eau
problèmes concrets et quotidiens
31 ● 10 - Les acteurs de l’eau
L’État, la Préfecture, les services déconcentrés de l’État
Les Agences de l’eau, les Régions, les Départements
33 ● 11 - Le contexte de la gestion de l’eau
34 ● 12 - La gestion des services des eaux
La gestion directe, la gestion déléguée, le rapport annuel
37 ● 13 - L’usager
Le règlement de service, l’information du public

38 ● 14 - Le prix de l’eau potable


La tarification, le prix de l’eau
40 ● 15 - Le bon usage de l’eau

1
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Cacher la partie “Réponses au test” ! Prendre un crayon à papier, lire attenti-


2 Jeu-Test vement les questions. Cocher la ou les cases des réponses proposées qui vous
semblent justes, plusieurs réponses étant possibles. Consulter les réponses.

● 1 ● 5 ● 9
Dans les eaux souterraines, il
Sur la planète, l’eau douce (non L’eau destinée à la consommation arrive que l’on soit obligé de
salée) représente environ quel humaine est définie à travers com- traiter les éléments suivants :
pourcentage de la quantité bien de paramètres de qualité ?
totale ❒ a - une dizaine ❒ a - le fer
❒ a - 20% ❒ b - une vingtaine ❒ b - le plomb
❒ b - 10% ❒ c - une cinquantaine ❒ c - les nitrates
❒ c - 3% ❒ d - une centaine ❒ d - le mercure
❒ e - le fluor
● 2
En France, la consom- 6 ● 10
mation domestique Parmi les trois paramètres sui- Pour désinfecter l’eau, on peut
moyenne journalière par
habitant est de : ● vants, quel est celui qui repré-
sente un danger immédiat pour
employer :
❒ a - la soude
❒ a - 300 l/j la santé
❒ b - le chlore
❒ b - 150 l/j ❒ a - le plomb
❒ c - l’ozone
❒ c - 50 l/j ❒ b - les nitrates
❒ d - le bicarbonate de soude
❒ c - les bactéries pathogènes
● 3 ● 11
Quand on prend un bain, on uti-
7 Pourquoi utilise-t-on des
lise :
❒ a - 50 litres d’eau
● A quel endroit du réseau doit- désinfectants rémanents ?
on respecter les exigences de ❒ a - pour limiter le goût de
❒ b - 100 litres d’eau qualité de l’eau potable : chlore dans l’eau
❒ c - 150 litres d’eau ❒ a - après le traitement ❒ b - pour désinfecter l’eau
❒ b - à la sortie des réservoirs dans les réservoirs
❒ c - dans les canalisations ❒ c - pour préserver la qua-
● 4 ❒ d - au point de puisage chez lité de l’eau pendant son
transport
Une eau claire et transparente est tou- les usagers
jours potable ● ● 12
❒ a - vrai
❒ b - faux 8 Vous habitez au pied d’un châ-
On peut utiliser des eaux pol- teau d’eau de 25 mètres de
luées pour produire de l’eau haut. Quelle pression avez vous
potable au rez-de-chaussée de votre
maison ?
❒ a - vrai ❒ a - 1,5 bars
❒ b - faux ❒ b - 2,5 bars
2 - JEU TEST 2 ❒ c - 5 bars
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● 13 17
Sur le réseau public, pour
transporter l’eau potable, on
● Les réservoirs d’eau potable
doivent être nettoyés :
2 Réponses
utilise des conduites en ❒ a - 1 fois par an
❒ a - fonte ●
❒ b - 1 fois tous les 2 ans
❒ b - béton
❒ c - 1 fois tous les 3 ans
❒ c - aluminium
❒ d - PVC ● 18
❒ e - cuivre Le contrôle de la qualité de l’eau
est effectué par :
❒ a - l’exploitant du réseau
20 . b
14 ❒ b - la DDE
19 . a
● Sur un réseau, une ventouse
❒ c - la DDASS
18 . a, c
sert à : 17 . a
❒ a - évacuer l’air ❒ d - la DDAF
❒ b - éviter le déborde-
● 16 . c

ment des réservoirs 15 . c


❒ a - limiter les fuites 14. a
● 19 13 . a, b, d
C’est la collectivité qui choisit le
mode de gestion (régie ou délé- 12 . b
● 15 gation) du service des eaux

11 . c
Sur un réseau d’eau pota-
ble, les fuites peuvent
❒ a - vrai
représenter jusqu’à : ❒ b - faux 10 . b, c
❒ a - 10% 9 . a, c
❒ b - 20% 8.b
❒ c - 50% ● 20 7 . a, b, c ,d
Dans une facture d’eau, l’abon-

6.c
nement (partie fixe) est obliga-
toire
● 16 ❒ a - vrai 5.c
Combien y a-t-il de kilomè-
tres de canalisations d’eau ❒ b - faux 4.b
potable en France ?
❒ a - environ 350 000 km
3.c
2.b
❒ b - environ 550 000 km
❒ c - environ 850 000 km ● 1.c


3
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De l’eau brute Dans les pages suivantes, nous Le stockage


reviendrons en détail sur chaque dans les
à l’eau potable étape, mais le panorama suivant réservoirs
donne une idée de la globalité et
de la ... complexité des problèmes
à résoudre !

Le pompage

Le traitement

La ressource
brute

4
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La
robinetterie

Les
canalisations

Le
branchement

Les
usagers

5
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3 De l’eau à l’eau potable...

2,8% d’eau douce

97,2% d’eau salée

Sur la planète, la quantité d’eau est estimée à 1 400 millions de km3 Condensation
(1 km3 représente 1 milliard de m3 et 1 m3 = 1000 litres !). Transpiration
L’eau douce, non salée, n’en représente que 2,8%, avec une grande partie Evaporation
immobilisée dans la glace des pôles. Précipitation
La ressource d’eau douce utilisable (nappes phréatiques, lacs, fleuves,..) est
d’environ 10 millions de km3, mais la répartition dans le monde est très inégale. Ruissellement
Infiltration
Lac Océan
Tous les jours nous utilisons des millions de mètres cube d’eau pour
les activités humaines. Rivière
Pour ces besoins, la France prélève annuellement 41 km3 d’eau pour une Source
consommation nette d’environ 8 km3 dont 24% pour l’alimentation en eau
Ecoulement souterrain
potable.

En France, la consommation domestique moyenne d’eau potable 39%


est d’environ 150 litres par jour et par habitant (l/j/h).
20%
Dans le monde,
12%
ce chiffre atteint plus de 500l/j/h dans des mégalopoles d’Amérique du Nord 10%
6%
pour un peu moins de 30 l/j/h dans certains villages africains ! 6% 6%
1%
Mais, n’oublions pas que près du tiers de la population mondiale
est encore privé d’eau potable…
Source CIEAU

7% pour l’alimentation 93% pour l’hygiène et le nettoyage


3 - DE L’EAU À L’EAU POTABLE...
6
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Quels objectifs ?
Quelques chiffres…

Qualité
Eau pour la cuisine : 5 à 8 litres par jour
Aujourd’hui, dans nos pays, ouvrir un La qualité de l’eau ne doit pas nuire à la
Toilette au lavabo : 5 litres
robinet d’eau est devenu un geste banal : santé du consommateur.
Douche : 60 à 80 litres
plus de 98% de la population française est Elle doit être conforme à la réglementation
Bain : 150 à 200 litres
desservie en eau potable à son domicile, sanitaire.
Vaisselle à la main : 15 à 20 litres
aussi bien en agglomération qu’en zone
Lave-vaisselle : 20 à 40 litres
rurale. Quantité
Lave-linge : 40 à 120 litres
L’accessibilité permanente de cette “eau du L’usager doit disposer d’une quantité d’eau
Chasse d'eau : 6 à 12 litres
robinet” nécessite des moyens techniques et suffisante pour couvrir ses besoins, dans un
Arrosage des pelouses : 15 à 20 litres par m2
humains importants….c’est le rôle du système souci permanent de maîtrise de la consom-
Lavage voiture : 200 litres
d’alimentation en eau potable : capter l’eau mation et de lutte contre le gaspillage.
dans le milieu naturel, la rendre potable, la
Consommation moyenne annuelle d’une
transporter, la distribuer à chaque usager. Pression
famille de 4 personnes : 150 m3
La pression, ni trop forte, ni trop faible doit
(110 m3 pour l’hygiène, 30 m3 pour la
C’est aussi ce qui explique son coût. garantir un confort d’utilisation à l’usager.
chasse d’eau et 10 m3 pour la nourriture
et la boisson)
Continuité de service
Le service de distribution doit être assuré
Un robinet qui goutte c’est 35 m3 par an.
24 heures sur 24 avec le moins d’interrup-
Une chasse d’eau qui fuit c’est plus de
tion possible.
300 m3 par an.
Et bien sûr,…ces objectifs doivent être
atteints sans mettre en péril la
ressource en eau et au moindre
coût pour l’usager comme pour Economisons
la collectivité…. pour mieux
préserver
la ressource !

7
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4 Qu’est-ce que l’eau potable ?

“Toute personne qui offre au public de l’eau en vue de l’alimentation humaine, à titre onéreux ou
gratuit, et sous quelque forme que ce soit, y compris la glace alimentaire, est tenue de s’assurer que
cette eau est propre à la consommation”.

Cette simple phrase du Code de la Santé Publique implique donc pour toute collectivité ou
représentant d’une collectivité, qu’il y ait ou pas vente d’eau, le respect de la qualité sanitaire
de l’eau proposée. En pratique, pour être “potable” une eau doit remplir les trois conditions
suivantes :
● elle ne doit pas contenir un nombre ou une concentration de micro-organismes, de
parasites ou de toute autre substance, constituant un danger potentiel pour la santé des
Une eau potable est une eau qui ne doit pas personnes ;
porter atteinte à la santé, et être agréable à ● elle doit être conforme aux limites de qualité qui sont des valeurs obligatoires ;
boire. On utilise le terme “eau destinée à la
● elle doit satisfaire à des références de qualité, valeurs indicatives.
consommation humaine”.

Il s’agit des eaux :


● destinées aux usages domestiques :
boisson, cuisson, préparation d’aliments, ou à
d’autres usages,
● utilisées pour la fabrication d’aliments,
● utilisées pour la glace alimentaire.

La qualité sanitaire de l’eau est décrite à


travers une cinquantaine de paramètres,
c’est-à-dire d’éléments dont on va
rechercher la présence dans l’eau.
Pour chacun de ces paramètres, la législation
(Directive Européenne et Code de la Santé EAU
Publique) fixe des concentrations à ne pas POTABLE
dépasser.

Ces valeurs limites prennent en compte les


recommandations de l’Organisation
Mondiale de la Santé. Sur le réseau d’eau potable, le respect des paramètres de qualité (limites et références) s’apprécie aux robinets du consommateur.

4 - QU’EST-CE QUE L’EAU POTABLE ?


8
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Les paramètres chimiques


4.1 Les limites de qualité (29 paramètres)

Ce sont des paramètres dont la présence dans On y trouve, des substances indésirables (nitrates, nitrites, cuivre,..), des
l’eau induit des risques immédiats à plus ou sous-produits du traitement de l’eau (bromates, trihalométhanes,..), des
moins long terme pour la santé. substances toxiques (arsenic, plomb, cyanure, mercure,…) et les pesticides.

Les paramètres microbiologiques Deux exemples célèbres…..


(2 paramètres)
Les nitrates
L’eau est un milieu vivant dans lequel on
peut rencontrer de tout petits organismes Les nitrates dans l’alimentation humaine ont plusieurs origines :
vivants, invisibles à l’œil nu (inférieur à conservateurs de charcuterie, certains légumes verts (cycle de l’azote dans
1micron) (1micron : un millième de les végétaux), eau. L’excès d’azote épandu sur les sols sous forme d’engrais
millimètre) : bactéries, virus,… contribue à augmenter les teneurs en nitrates dans un certain
nombre de ressources.
Parmi ces organismes, certaines espèces
sont totalement inoffensives et d’autres Le risque sanitaire existe principalement pour les
peuvent être responsables de maladies nourrissons et les femmes enceintes. En effet, chez les
graves : choléra, typhoïde,… La séparation nourrissons, il existe un métabolisme différent de celui
des circuits d’eau propre et d’évacuation des adultes qui transforme les nitrates en nitrites.
des eaux usées, l’amélioration des Ces derniers peuvent provoquer un dysfonctionnement
habitudes d’hygiène, la désinfection de des globules rouges et un mauvais transfert de l’oxygène
l’eau permettent d’éliminer les risques de vers les cellules. La maladie correspondante est appelée
maladies véhiculées par ces méthémoglobinémie.
micro-organismes. La concentration maximale en nitrates autorisée est de
50 mg/l.
L’eau potable doit être exempte d’espèces
pathogènes (provoquant la maladie). Le plomb

Pour garantir la qualité bactériologique, on Le plomb est un toxique qui provoque une maladie
recherche dans l’eau des germes indicateurs appelée saturnisme par accumulation dans l’organisme.
dont la présence peut être le signe d’une Les sources d’exposition au plomb sont multiples :
contamination d’origine fécale, et donc de air (essences au plomb, cigarettes), peintures au
l’existence possible d’éléments susceptibles plomb, eau, aliments.
de provoquer une maladie. Toutes les causes d’intoxication par le plomb
sont donc combattues y compris en
Ces paramètres indicateurs sont au nombre provenance de l’eau. En effet, il existe
de 2 (eschérichia coli et entérocoques). encore des canalisations, des joints ou des
branchements en plomb dans les
Leur absence dans l’eau est impérative ! ! installations anciennes.

La concentration maximale admissible est de


25µg/l (µg : microgramme), elle passe à 10µg/l
à partir de 2013. Cette exigence va nécessi-
ter le remplacement des canalisations en
plomb (branchements publics et installations
intérieures).
9
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4.2 Les références de qualité Comment sont fixées les valeurs


(25 paramètres) limites des paramètres de qualité ?

Ce sont des indicateurs L’exemple du plomb


de qualité témoins du
fonctionnement des L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a
installations de établi que, pour les nourrissons, la population
production et de la plus sensible, le plomb s’accumule dans
distribution d’eau. l’organisme au-delà d’une ingestion de 25
microgrammes (µg) par kilo et par semaine,
Par exemple : soit environ 3,5 µg par kg et par jour.

La dureté de l’eau L’apport de plomb par l’eau de boisson


est estimé à 50 % pour le nourrisson, les
La dureté de l’eau représente la autres sources de contamination sont l’air,
teneur en calcaire et en magnésium. les poussières et les aliments.
Elle s’exprime en “degrés français” : On prend comme hypothèse une
1 degré = 4 mg/l de calcium ou consommation moyenne de 0,75 litre
2,5 mg/l de magnésium d’eau par jour pour un nourrisson de 5 kg.

On distingue ainsi plusieurs catégories : Quantité de plomb acceptable dans l’eau


● les eaux douces : moins de 15 degrés de boisson :
français, 3,5 µg/kg/j x 5kg x 50% = 8,75 µg/jour
● les eaux dures : entre 15 et 30 degrés français, Quantité d’eau de boisson consommée :
● les eaux très dures : plus de 30 degrés français. 0,75 litre/jour
La dureté de l’eau dépend de la nature du sol : eau Concentration acceptable dans l’eau :
dure pour les sols calcaires ou crayeux, eau douce pour 8,75 µg/l / 0,75 litre/j= 11,7 µg/l.
les sols granitiques ou sablonneux.
Cette valeur a été arrondie à 10 µg/l.
Une eau douce “mousse” beaucoup, a tendance à être
agressive vis-à-vis du calcaire (elle dissout le calcaire) et
a aussi tendance à corroder les canalisations (fer, cuivre Le seuil fixé par l’OMS repose donc sur
zinc ou plomb). Dans ce cas, il est nécessaire de des hypothèses qui correspondent à une
reminéraliser l’eau avant de la distribuer. catégorie de consommateurs théoriques :
les nourrissons de 5 kg, buvant 0,75 litre
Une eau dure, dite entartrante, est à l’origine de dépôts d’eau par jour et ingérant la moitié de
de calcaire dans les conduites ainsi que dans les leur dose journalière de plomb par l’eau
appareils ménagers et les installations de chauffage. de boisson.
Pour éviter les problèmes d’entartrage, il est
recommandé de limiter la température de l’eau à 60°C. Il est intéressant de signaler que la valeur
de 10µg/l s’applique à un prélèvement
La réglementation ne précise pas de valeur limite pour instantané, alors que le calcul repose sur
la dureté de l’eau. Elle indique simplement que l’eau ne une consommation moyenne par semaine.
doit pas être agressive.

4 - QU’EST-CE QUE L’EAU POTABLE ?


10
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5 Le contrôle de la qualité de l’eau

● L’autocontrôle

La personne publique ou privée responsable de


la distribution d’eau (l’exploitant) est tenue de
surveiller en permanence la qualité de l’eau
distribuée : examen régulier des installations,
programme d’analyses, fichier sanitaire,
signalement des incidents,…
L’eau potable c’est bien, mais qui la surveille ?
L’eau destinée à la consommation humaine est soumise à un double contrôle :

● Le contrôle réglementaire

La Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS) est


chargée, pour le compte de l’Etat, du contrôle légal de la qualité de l’eau. Le dépassement des exigences de qualité
Cette surveillance prend la forme de prélèvements et d’analyses ponctuels
effectués à la ressource, après traitement et aux points de distribution. Le type En cas d’analyses non conformes, le distributeur
et la fréquence des analyses sont réglementés et dépendent de la nature de la doit informer les autorités, en particulier le
ressource et de la taille de la collectivité. Maire et le Préfet.
Les résultats de ces analyses réglementaires doivent être affichés
en mairie. Si les exigences de qualité ne sont pas
respectées, il y a lieu d’examiner au cas par
Tous les ans, une note de cas les raisons de ces dépassements et les
synthèse de la risques réels encourus par la population.
qualité de C’est le Préfet qui définit la conduite à tenir
l’eau est et peut faire restreindre l’utilisation de l’eau,
commu- voire en interdire la distribution.
niquée
aux usa- On se souviendra, à ce sujet, que l’eau se
gers à l’oc- boit, mais sert aussi à l’hygiène (évacuation
casion de la des eaux usées).
facturation.
l’e au Dans tous les cas l’information du public doit
de
lit é être adaptée et rapide.
la qua
e
el d
nnu
na
bila
de
mple
Exe

11
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6 D’où vient l’eau ?

Les eaux souterraines


Elles proviennent de l’infiltration des eaux
de pluie dans un terrain perméable.
Lorsqu’elles rencontrent une couche
6.1 Les ressources en eau imperméable, elles forment une nappe aqui-
fère. La première nappe rencontrée sous le
L’eau potable est produite à partir d’eaux sol est la nappe phréatique. Il peut exister
brutes prélevées dans le milieu naturel. des nappes plus profondes, généralement
Toutes les eaux ne peuvent pas être utilisées captives (sous pression).
pour “fabriquer” de l’eau potable. Le Code Les eaux de surface ou superficielles
Pour capter ces eaux on utilise :
de la Santé Publique définit des critères de
● des puits ou des forages pour les eaux
qualité minimum que doivent respecter les Il s’agit des cours d’eau (rivières ou fleuves)
issues de nappes plus ou moins profondes, et des retenues naturelles ou artificielles.
eaux naturelles pour être utilisées à des fins
● des ouvrages de captage pour les eaux qui
de potabilisation. Ces eaux de surface ont une qualité plus ou
affleurent naturellement. moins régulière selon les rejets qui s'y
Par exemple, on ne peut pas utiliser pour Ces ouvrages sont en général équipés de déversent ou encore selon le ruissellement
fabriquer l’eau potable une eau de source pompes qui relèvent l’eau vers le site de des pluies.
qui contient plus de 100 mg/l de nitrates ou traitement, un réservoir ou le réseau de Les prises d’eau sont généralement placées
une eau de rivière qui contient plus de distribution. en amont des villes pour éviter les rejets
20 000 eschérichia coli pour 100 ml. En France, près de 60 % de l’eau destinée à des eaux usées. Elles sont équipées de
consommation humaine provient d’eaux pompes pour transporter l’eau jusqu’au site
On distingue deux types de ressources : souterraines. de traitement.

Caractéristiques Eaux souterraines Eaux de surface

Matières organiques, matières en suspension Peu chargées Chargées (variable selon la saison)

Température Relativement constante Variable

Fer et manganèse Souvent présents Généralement absents


(sauf eaux de retenue)
Nitrates Teneur parfois élevée dans les nappes Peu abondants en général
phréatiques ou peu profondes du fait de la dilution
Micropolluants minéraux et organiques Généralement absents, mais subsistent Présents en cas de micropollution ou de
longtemps en cas de pollution accidentelle dégradation de la qualité de la ressource
Eléments vivants Ferrobactéries fréquentes Bactéries (dont certaines pathogènes), virus,
plancton, poissons,…
6 -D’Où VIENT L’EAU ? 12
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6.2 Les prélèvements d’eau


Les autorisations de prélèvement Les périmètres de protection On distingue trois périmètres dont la forme
et la surface dépendent des caractéristiques
Le prélèvement d’eau dans le milieu naturel Pour protéger les ressources utilisées pour de l’aquifère, du débit prélevé et de la vulné-
en vue de la consommation humaine est la production d’eau potable, la législation rabilité du site :
soumis à autorisation administrative impose la mise en place de périmètres de
délivrée par le Préfet, à l’exception du protection. ● Le périmètre de protection immédiate :
prélèvement pour l’usage exclusif d’une
famille (inférieur à 1 000 m3 par an ). Il s’agit de prévenir la pollution des points Ce premier périmètre est une aire clôturée
L’arrêté d’autorisation fixe les conditions de de captage par l’infiltration ou le ruissellement autour de l’ouvrage de captage. Le terrain,
réalisation, d’exploitation et de protection de substances nuisibles à la qualité de l’eau de surface limitée, appartient à la
du point de prélèvement, ainsi que les pro- brute. En pratique, avec l’appui d’un hydro- collectivité.
duits et procédés de traitement auxquels il géologue, on définit des “périmètres” dans Toutes les activités y sont interdites, à
peut faire appel. lesquels les activités sont interdites ou l’exception de l’exploitation des installations
réglementées. liées au service des eaux.

● Le périmètre de protection rapprochée :

Il doit protéger efficacement le captage


vis-à -vis de la migration de substances
polluantes.
Dans cette zone, les activités susceptibles de
nuire directement ou indirectement à la
qualité des eaux peuvent être interdites ou
réglementées. Par exemple les dépôts
d’ordures ménagères, les carrières, les
stockages d’hydrocarbures, l’épandage des
lisiers,…

● Le périmètre de protection éloignée :


Périmètre éloigné
Périmètre rapproché Ce périmètre est facultatif. Dans certains
cas, il renforce le précédent et peut couvrir
une superficie très variable. Dans ce périmè-
tre, on peut réglementer les activités mais
pas les interdire.

Périmètre immédiat

13
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7 Quels traitements ?

En effet, le matériau “eau” présente des caractéristiques très différentes selon qu'on le puise dans
le sol ou dans les rivières, selon que la nature du sol est calcaire ou granitique, selon les sols que la
pluie rencontre sur son passage,….
En règle générale, une eau souterraine peut ne présenter aucun défaut, ou peu de défauts.
Dans certains cas, elle peut donc être distribuée sans traitement préalable, à l’exception d’une
désinfection préventive pour le maintien de la qualité de l’eau dans le réseau.

En revanche, une eau de surface possède généralement beaucoup d’imperfections qui justifient un
certain nombre de traitements avant distribution.

7.1 Filière “classique” d’une eau de surface

Coagulant
Eau décantée
Oxydant

Floculant

Décantation Boues

Dégrillage, tamisage Préoxydation Clarification

Des grilles plus ou moins Un traitement chimique La clarification consiste à rendre l’eau plus limpide en éliminant
fines, permettent d’éliminer d'oxydation est souvent les matières en suspension et les colloïdes. C’est la succession
les corps flottants véhiculés utilisé à ce stade pour de trois étapes : la coagulation, la floculation et la décantation.
par le courant : feuilles, préparer l'eau aux étapes Avec l'aide de produits chimiques particuliers, les coagulants
branches, déchets,… suivantes. (sulfate d'aluminium, chlorure ferrique, polychlorures d’alumi-
nium ...), puis les floculants (polymères, adjuvants de floculation),
on va rassembler les toutes petites particules (colloïdes)
responsables de la turbidité en flocs de plus en plus gros qui
décanteront dans un ouvrage de décantation.
Les “boues” ainsi obtenues sont régulièrement évacuées.

7 - QUELS TRAITEMENTS ?
14
MAQUETTE AEP AVRIL 2005 copie 15:11:05 16:21 Page 15

Dans certains cas,


des étapes
complémentaires
complètent la
filière classique :
traitement
des nitrates,
du fer,
du manganèse,
des pesticides,
de l’excès
ou du manque de
calcaire,….

Chlore

Sable Oxydant Charbon actif


Oxydant
Eau filtrée Eau affinée Désinfectant

Filtration Affinage Désinfection

A la sortie du décanteur, on a Dans certains cas, à ce stade, l'eau bien que C'est l'étape finale du traitement
éliminé une grande partie de la traitée, ne correspond pas à la qualité de l'eau, la plus importante
turbidité et des matières souhaitée. Des éléments dissous n'ont pas puisqu’elle garantit la bonne
organiques. Il reste encore dans été éliminés : micropolluants, ammoniaque, qualité bactériologique de l’eau
l'eau des petites particules ou de pesticides,... On aura alors recours à une jusqu’au point de puisage.
petits flocs qui n'ont pas eu le étape "d'affinage”. La plus fréquente, est
temps de décanter. C'est sur le l’association d’une oxydation par l’ozone
filtre (à sable le plus souvent) suivie d'une filtration sur charbon actif en
qu'on va les stopper, et ainsi grains. Certaines filières utilisent les
terminer l’élimination des techniques modernes de filtration sur
fractions solides contenues dans membranes.
l’eau. Le filtre est nettoyé
régulièrement par l’envoi d’eau
et d’air à contre courant.
15
MAQUETTE AEP AVRIL 2005 copie 15:11:05 16:22 Page 16

7.2 Filière eaux souterraines


Les paramètres incriminés sont, pour les plus
fréquents, le fer, le manganèse, les nitrates,
quelquefois la turbidité et l'ammoniaque. ● le fer
Il pourra être éliminé par oxydation
Comme on l'a signalé, un, voire deux seulement chimique suivie d’une filtration ou bien par
des paramètres sont en cause. On rencontrera voie biologique.
donc une filière de traitement spécifique du
paramètre à traiter. ● Le manganèse
Il subira le même traitement que le fer car
ce sont deux éléments chimiques très proches.
Oxydation Néanmoins, l’oxydation devra être plus
poussée car il est plus difficile à éliminer.
FER OU MANGANÈSE
PRÉCIPITÉ SOLIDE ● L'ammoniaque
Il peut être éliminé par voie biologique ou
par chloration.

● La turbidité
Généralement faible, elle pourra être éliminée
Sable
FER OU MANGANÈSE par filtration sur sable ou sur membranes.
DISSOUS
Désinfection ● Les nitrates
On a recours à des techniques biologiques
(dénitrification), chimiques avec des
résines échangeuses d’ions (dénitratation)
ou physiques (nanofiltration).

● Eau douce (agressive)


Résines ou traitement
biologique C’est une eau avec très peu de minéraux
dissous, très peu de calcium. Elle pourra être
Traitement traitée par filtration sur un matériau
NITRATES Désinfection alcalino-terreux (calcaire marin,…)

Dans tous les cas,


l’étape finale sera
NITRATES
la désinfection.

7 - QUELS TRAITEMENTS ?
16
MAQUETTE AEP AVRIL 2005 copie 15:11:05 16:22 Page 17

7.3 La désinfection
C’est l’étape finale du traitement de l’eau : quasi systématique, elle permet de
garantir la qualité microbiologique de l’eau. Dans le cas d’eau souterraine de
très bonne qualité, c’est parfois le seul traitement mis en œuvre pour garantir la
qualité jusqu'au robinet du consommateur.

Le but de cette étape est d’éliminer tous les germes pathogènes suscepti-
bles d’entraîner une maladie, et la quasi-totalité des germes banals : c’est la
désinfection proprement dite. Le goût de chlore…
Cette opération peut être réalisée :
Le chlore, on l’a vu, garantit la qualité
● à l’aide de désinfectants chimiques comme l’ozone, le chlore (gazeux ou
bactériologique de l’eau, mais il a
eau de Javel), le dioxyde de chlore,
parfois des inconvénients.. Combiné
● par méthode physique : ultraviolets ou membranes.
avec les matières organiques présentes
dans l’eau, il donne ce désagréable
goût de chlore.
L’amélioration de la filière de traite-
ment de l’eau et l’entretien régulier
du réseau de distribution permettent
1. Désinfection 2 . On maintient de limiter ce désagrément.
un résiduel de Chez soi, on peut atténuer le goût de
désinfectant pour le
chlore en laissant reposer l’eau dans
transport
une carafe au réfrigérateur pendant
1 à 2 heures.

En conclusion, la définition de la filière


CHLORE de traitement d'une eau, quelle qu'elle
soit, ne se fait qu'en ayant une bonne
connaissance de la qualité de cette eau
et de ses variations au cours de l'année.
La seule étape qui soit systématique (ou
presque, très rares sont les cas où on ne
l'applique pas) est la désinfection, seule
A la sortie du site de traitement, on cherche à protéger l’eau pendant son vraie garantie contre le risque immédiat
transport jusqu’à l’usager. La protection est assurée par le maintien dans l’eau bactériologique.
d’une petite quantité de désinfectant destinée à combattre les pollutions
bactériologiques qui pourraient advenir dans le réseau de distribution.
Cette “mission” est confiée à un désinfectant “rémanent”, c’est à dire dont
l’action persiste dans le réseau. On utilise en général le chlore ou
le dioxyde de chlore.
Sur les grands réseaux de distribution, on met parfois en place des postes de
chloration relais pour éviter un surdosage de désinfectant à la sortie du site
de traitement tout en garantissant la qualité jusqu’au point de puisage.

17
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8 La structure générale d’un réseau

Le réseau d’alimentation en eau potable stocke, transporte et distribue l’eau potable depuis le lieu de
production jusqu’au robinet du consommateur.
C’est un ensemble complexe constitué d’ouvrages de pompage, de réservoirs, de canalisations,
d’accessoires de robinetterie et pour finir du branchement sur l’installation intérieure des abonnés.
Mais, regardons tous ces éléments plus en détail…. Château d’eau

8.1 Les ouvrages de pompage


Dans un réseau d'eau potable, l'eau peut être pompée à plusieurs occasions
lors de son cheminement :
● dans les stations de pompage, généralement entre la ressource, le
traitement et/ou les réservoirs,
● dans les stations de reprise pour alimenter des réservoirs
secondaires implantés sur le réseau,
● dans les surpresseurs pour desservir des usagers
situés aux extrémités du réseau sur des points hauts,
ou dans des immeubles.
La consommation énergétique liée à la fourniture
d'eau est presque entièrement due aux Station
pompages.
de reprise

Usine de traitement

Station de pompage

8 - LA STRUCTURE GÉNÉRALE D’UN RÉSEAU

18
MAQUETTE AEP AVRIL 2005 copie 15:11:05 16:22 Page 19

Réservoir

Village

Surpresseur

Ville

19
MAQUETTE AEP AVRIL 2005 copie 15:11:05 16:22 Page 20

8.2 Les réservoirs d’eau potable

On distingue 2 types
d’ouvrages souvent
situés au point le
plus élevé de la ville
ou du village.

● Les réservoirs garantissent une pression minimale


dans le réseau : c'est le principe de distribution
gravitaire de l'eau. La différence d’altitude entre la
surface de l'eau et le point de puisage correspond à
la pression maximale disponible (10 m de hauteur
d'eau donne 1 bar de pression).

● Le réservoir assure une fonction de sécurité


d'approvisionnement dans l'éventualité d'un incident
sur les équipements d'alimentation du réseau :
pollution de la ressource, pannes d'origines diverses
de la station de pompage, rupture d'une canalisation
d'adduction, ... .

● Les réservoirs servent aussi à stocker l'eau pendant


les périodes de faible consommation (la nuit le plus
souvent) pour pouvoir répondre à la demande de
pointe sans avoir à surdimensionner les installations
de production.

8 - LA STRUCTURE GÉNÉRALE D’UN RÉSEAU

20
MAQUETTE AEP AVRIL 2005 copie 15:11:05 16:22 Page 21

Il existe
autant de
formes
possibles
que de
Il existe de réservoirs
nombreuses plus ou moins
formes de enterrés
châteaux
d’eau

HYPERBOLE

CUVE
CONIQUE

COLONNE

CHAMPIGNON

FORT
ENCORBELLEMENT

21
MAQUETTE AEP AVRIL 2005 copie 15:11:05 16:23 Page 22

8.3 Les canalisations

Les réseaux
Ils sont :

La distribution d’eau potable


jusqu’au consommateur s’effectue
par un réseau souterrain ● soit ● soit
de canalisations. maillés ramifiés
(en zone urbaine) (en zone rurale)
On distingue :

● les conduites
d’adduction
destinées au Sécurité
transport des d’approvisionnement
accrue : l’eau peut ainsi Structure
gros débits
suivre plusieurs arborescente
(par exemple cheminements
entre la station pour arriver
de traitement et au point de
le réservoir) livraison,
mais
attention
au risque
de stagnation de
l’eau dans
● le réseau de certains
distribution tronçons.
qui assure la desserte
vers tous
les utilisateurs.

8 - LA STRUCTURE GÉNÉRALE D’UN RÉSEAU

22
MAQUETTE AEP AVRIL 2005 copie 15:11:05 16:23 Page 23

Les diamètres varient de


40 mm (pour les antennes
desservant quelques
abonnés) à des valeurs
supérieures à 1 m (pour Outre les tuyaux droits,
les adductions de grands on utilise des pièces de
centres urbains). raccord permettant
d’adapter la conduite au
tracé prévu.
La profondeur des réseaux
est généralement voisine
de 1m (suffisante pour
éviter le gel).

Les matériaux
Ils varient suivant
la nature du sol,
la profondeur,
Les tuyaux
le diamètre, Les coudes
peuvent être
la pression... (Changement
en :
de direction)

fonte grise (vieille fonte)

fonte ductile

acier

béton armé à âme en tôle


Les tés
(Raccordement à
PVC / polymère orienté l’équerre d’une
conduite sur une
polyéthylène... (PeHd) autre)

résine polyester
renforcé de fibres de verre (PRV)
Les cônes
L’assemblage (Diminution de
Il est réalisé : diamètre)
● à l’aide de joints caoutchouc
(fonte, PVC)
● par soudure (acier)
● par électrosoudage
(polyéthylène)

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MAQUETTE AEP AVRIL 2005 copie 15:11:05 16:23 Page 24

8.4 Les accessoires de réseau

Les robinets-
Les réseaux de distribution d'eau vannes
potable comportent des accessoires
Appareils de sectionnement
qui facilitent la maintenance et pour isoler un tronçon de Les robinets
l'entretien, assurent la régulation de conduite. à papillon
certains paramètres Appareils de réglage de
(débit, pression, hauteur d'eau, ...) débit et de sectionnement
ou encore utilisés pour les gros
permettent de disposer de points de diamètres
puisage sur le réseau. (> 300 mm).

8 - LA STRUCTURE GÉNÉRALE D’UN RÉSEAU

24
MAQUETTE AEP AVRIL 2005 copie 15:11:05 16:23 Page 25

Les ventouses Les régulateurs Ils permettent


Placées sur les points hauts du de pression, de réduire ou
réseau, elles assurent l'évacuation de débit, stabiliser une
automatique de l'air contenu pression, limiter
de niveau...
dans les conduites. un débit ou
encore
contrôler le
niveau d'eau
dans un
réservoir.

Les poteaux et
bouches
d’incendie
Ils permettent au
service de lutte
contre l'incendie de
puiser l'eau sur le
réseau.

Les clapets
anti-retour
Placés sur une
canalisation, ils
n'autorisent le Les purges
Les compteurs passage de l'eau
Placées au point
d’eau que dans un seul
bas, elles
En comptabilisant l’eau, ils sens.
permettent
assurent une surveillance la vidange
des débits dans les des conduites .
réseaux.

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MAQUETTE AEP AVRIL 2005 copie 15:11:05 16:23 Page 26

8.5 Les branchements

Les branchements constituent le raccordement des


usagers au réseau de distribution. C'est la liaison entre
le réseau public et le domaine privé. Les principaux
éléments constitutifs du branchement sont : Public Privé

● le collier et le robinet de prise qui permettent de


réaliser le piquage sur la conduite principale sans
arrêter l'eau ; Tête de
bouche
● la bouche à clé pour manœuvrer le robinet de prise à clé
Bague de
depuis le domaine public et ainsi ouvrir ou fermer le plombage
branchement ;
Compteur
Tube Robinet Clapet
● le tuyau de branchement généralement en allonge d’arrêt anti-retour
polyéthylène ou en PVC ; avant contrôlable
compteur
● le regard de compteur placé en général en limite du
domaine public et privé.
Robinet de
prise en Rail support
charge compteur
Conduite
principale

8 - LA STRUCTURE GÉNÉRALE D’UN RÉSEAU


26
MAQUETTE AEP AVRIL 2005 copie 15:11:05 16:23 Page 27

Regards

Il existe d’autres types de regards


intégrés monobloc qui comportent,
dans un espace vertical réduit, le
robinet d'arrêt, le compteur, le clapet
anti-retour et la protection antigel.

Grâce à son faible encombrement, il


est possible de placer l'ensemble
sous le domaine public, en général
sous trottoir. Cette technique
permet, si le service des eaux le
souhaite, de supprimer la bouche à
clé. Dans ce cas, le robinet avant
compteur est utilisé pour isoler, le
cas échéant, le branchement depuis
l'extérieur de la propriété.

Privé Public

C’est la relève des


compteurs de tous les
branchements qui permet
de facturer l’eau aux
abonnés.

27
MAQUETTE AEP AVRIL 2005 copie 15:11:05 16:23 Page 28

9 L’exploitation du système d’alimentation en eau potable

9.1 L’entretien des installations La maintenance des stations de pompage

L'exploitation des sites de production Points de passage obligés de l'eau distribuée,


les pompes doivent faire l'objet d'une
Les sites de production (ouvrage de captage, maintenance soignée et permanente.
site de traitement), points de départ de la L'entretien des ouvrages de pompage fait
Distribuer de l’eau de qualité 24 heures sur 24 distribution, font l'objet d'une surveillance appel à des compétences dans des domaines
chez l’usager demande la mise en œuvre de minutieuse. La qualité de l'eau est contrôlée variés tels que l'électricité, l'électromécanique,
techniques de plus en plus élaborées. aux différentes étapes de la filière de l'hydraulique ou encore l'électronique.
Les moyens financiers mobilisés par les potabilisation.
collectivités et donc par les usagers L'exploitant veille, par ailleurs, à adapter le Le contrôle des accessoires de réseau
sont importants. traitement aux variations de qualité de l'eau
Il est fondamental de veiller à l’entretien de ce brute. Les appareils de robinetterie - fontainerie
patrimoine, c’est une des tâches de l’exploitant Outre l'aspect qualité, les ouvrages nécessitent placés sur le réseau demandent un entretien
du service d’eau. Par ailleurs, les collectivités un entretien permanent : génie civil, électro- périodique destiné à vérifier leur
doivent réinvestir en permanence pour assurer mécanique, électricité, automatisme,... fonctionnement.
le renouvellement des infrastructures et donc la Cela consiste, par exemple, à manœuvrer les
pérennité du système d’alimentation en eau vannes de sectionnement et de vidange, à
potable. contrôler l'état des ventouses, à vérifier le
réglage des régulateurs, à entretenir les
Surveiller, entretenir, contrôler,… voici appareils de fontainerie, ... .
quelques-unes des missions indispensables pour La fréquence des opérations de mainte-
garantir un service de qualité soucieux d’une nance dépend de chaque appareil,
utilisation raisonnée de la ressource et des de ses conditions d'utilisation ainsi
dépenses publiques. que de la nature de l'eau.

9 -L’EXPLOITATION DU SYSTÈME D’ALIMENTATION EN EAU POTABLE


28
MAQUETTE AEP AVRIL 2005 copie 15:11:05 16:23 Page 29

9.2 Le maintien de la qualité de l’eau


La surveillance de la qualité de l’eau
Au-delà du contrôle réglementaire effectué par la DDASS,
l’exploitant du service doit s’assurer en permanence de la bonne
qualité sanitaire de l’eau distribuée. Cette mission d’autocontrôle
fait partie des obligations de l’exploitant.
Le suivi des travaux neufs Concrètement, la surveillance s’effectue à travers un programme
Dans le cadre d'extension, de renouvellement et/ou d’analyses, mais aussi par le contrôle permanent de tous les
d'amélioration du réseau, l'exploitant peut intervenir lors facteurs susceptibles de contribuer à la dégradation de la qualité
des phases de conception, de réalisation et de réception. de l’eau : stagnation, travaux, réparation, retour d’eau, pollution,..
Il doit en particulier s’assurer que les travaux sont réalisés
dans les règles de l’art : garantie de l’étanchéité et respect
des règles sanitaires.

De façon plus systématique, il met en œuvre ou supervise Nettoyage et désinfection des réservoirs
les branchements sur conduite et plus généralement Les réservoirs constituent un maillon privilégié de
l'ensemble des raccordements au réseau. Ces opérations sédimentation des dépôts et, par là-même, une zone à
s'effectuent de plus en plus sans interruption de la risque pour la dégradation de la qualité de l'eau ; leur
distribution, à savoir conduite pleine (en charge). nettoyage doit donc être fréquent. La réglementation
impose une vidange, un nettoyage et une désinfection
des réservoirs au moins une fois par an.
La gestion du patrimoine
Le patrimoine français de l’eau représente environ
850 000 km de canalisations, 20 000 ouvrages de
production et 40 000 réservoirs.

La gestion de ce patrimoine, en particulier Nettoyage et désinfection des canalisations


la planification de son renouvellement, Les réseaux possèdent des secteurs particulièrement sensibles à
demande une connaissance précise la formation des dépôts dans les conduites. Par exemple, c’est le
des infrastructures : réalisation cas des extrémités du réseau où la consommation est faible.
et mise à jour des plans, Les dépôts les plus couramment observés sont liés à la corrosion
recensement des incidents, des canalisations et peuvent engendrer des problèmes de couleur,
programmation du d’odeur ou de saveur. Il est donc important de mettre en place
renouvellement,…. des campagnes systématiques de nettoyage, rénovation ou encore
remplacement des conduites.
Cette mission fon-
damentale pilotée
par la collectivité
doit se faire en
collaboration
étroite avec
l’exploitant du
réseau.

29
MAQUETTE AEP AVRIL 2005 copie 15:11:05 16:23 Page 30

La lutte contre le gaspillage


Attention au retour d’eau ! ! Produire et distribuer de l’eau potable, cela coûte cher ! Il faut donc lutter en permanence
contre les gaspillages…on limite ainsi les coûts d’exploitation tout en préservant la
Avant le retour d’eau… ressource.
La pression du réseau permet d’alimenter La diminution des pertes d’eau demande la mise en place d’une véritable stratégie :
normalement les points d’utilisation. connaissance parfaite du réseau et son fonctionnement, installation et suivi de
compteurs, études diagnostiques, campagne de recherche de fuites,…

Sur un réseau, les pertes d’eau peuvent représenter jusqu’à 50% de l’eau produite : il
peut s’agir de fuites (défaut d’étanchéité du réseau) mais aussi de réservoirs qui
débordent, de vannes de vidange mal fermées, détournement d’eau…

Le suivi des comptages


Incident… Pour contrôler les débits qui transitent dans le réseau, l’installation d’appareils de
L’utilisation du poteau d’incendie entraîne comptage aux endroits stratégiques est indispensable. Le suivi de ces instruments de
une baisse de pression dans le réseau et mesure permet à l’exploitant de détecter rapidement toute anomalie sur le réseau.
l’aspiration par syphonnage de l’eau du bain Outre la relève régulière des index, des dispositifs plus ou moins sophistiqués
et celle de l’arrosoir. Cette eau polluée se permettent un suivi à distance à l’aide de communications de type GSM ou de systèmes
répand dans le réseau…. de télésurveillance ou télégestion.

La recherche des fuites


Le contrôle des débits permet d’orienter l’utilisation de moyens spécifiques destinés à la
localisation précise des fuites sur le réseau : enregistreurs de bruits, détecteurs
acoustiques, corrélateurs,…

La réparation des fuites


Après avoir localisé précisément la fuite, l’exploitant réalise la
réparation des éléments défectueux : conduites, branchements,
appareils de robinetterie. Ce sont en général des opérations
délicates car réalisées souvent dans des conditions
difficiles. Il faut donc veiller à la fois à garantir la pérennité de
Pour éviter les retours d’eau, il faut s’équiper de la réparation et éviter les risques de contamination de l’eau
dispositifs anti-retour, en particulier, et au minimum, potable lors de l’intervention.
d’un clapet sur le branchement.

9 -L’EXPLOITATION DU SYSTÈME D’ALIMENTATION EN EAU POTABLE 30


MAQUETTE AEP AVRIL 2005 copie 15:11:05 16:23 Page 31

10 Les acteurs de l’eau

Les services déconcentrés de l’Etat


Pour la gestion des services de distribution d’eau potable, la collectivité Directions Départementales de l’Equipement (DDE)
maître d’ouvrage est le personnage central. En ce sens, il lui incombe Sont responsables de la police des eaux sur les cours
des responsabilités morales, techniques et financières : préservation de d'eau domaniaux navigables. Les DDE ont également
la ressource, qualité de l’eau distribuée, gestion de son patrimoine, équi- une mission de maîtrise d’œuvre dans certaines
libre financier du service, transparence de la gestion, information des usagers, … communes.

En fonction de l’organisation du territoire, la collectivité maître Directions Départementales de l’Agriculture et de


d’ouvrage sera soit une commune, soit un établissement de coopération la Forêt (DDAF)
intercommunale (EPCI) : Syndicat de communes, Communauté de Sont responsables de la police de la pêche, de la police
communes, Communauté d’Agglomération, … des eaux sur les cours d'eau non domaniaux et les
cours d'eaux domaniaux non navigables. Elles ont
également des missions d’assistance conseil dans la
gestion des services publics d’eau potable et de
Pour exercer ses responsabilités, le Maire ou le Président de maîtrise d’œuvre.
l’EPCI travaille en partenariat avec les différents acteurs publics
du monde de l’eau. Directions Départementales des Affaires
Sanitaires et Sociales (DDASS)
L’Etat Sont responsables de la surveillance de la qualité de
(au niveau central) l'eau destinée à l'alimentation humaine, de la qualité
● négocie les conventions internationales et les directives des eaux de baignade et des rejets.
européennes,
● établit les textes législatifs nationaux, fixe la réglementation et La Mission Interservices de l'Eau (MISE)
contrôle son application, Placée sous l’autorité du Préfet, elle coordonne les
● administre les grands programmes d’études et de recherche. actions de police et de gestion des eaux au niveau
départemental.
Elle permet une approche globale des questions
La Préfecture relatives à l'eau par la coordination des différents
● assure le contrôle de légalité. services (DDAF, DDE, DDASS, DIREN).

31
MAQUETTE AEP AVRIL 2005 copie 15:11:05 16:23 Page 32

Les Agences de l’Eau Les Régions


Créées en 1964, les Agences de l'Eau sont des établissements Dans le domaine de la gestion de l’eau, peu de compétences spécifiques
publics, placés sous la tutelle du Ministère de l'Environnement sont conférées aux Régions. Cependant, les conseils régionaux peuvent
et du Ministère de l’Economie. Le Conseil d’Administration de intervenir par le biais de subventions pour des investissements d’intérêt
chaque Agence est composé de 8 représentants des collectivités, régional :
de 8 représentants des usagers et de 8 représentants de l’Etat.
Leurs compétences s'exercent à l'échelle d'un grand bassin ou ● amélioration de la ressource (barrages, grandes adductions),
d'un groupement de bassins hydrographiques. : Adour-Garonne, ● protection des zones sensibles (lacs, littoral, grands aquifères).
Artois-Picardie, Loire-Bretagne, Rhin-Meuse, Rhône-Méditerranée
et Corse, Seine-Normandie. Les Départements
Les Agences de l'Eau ont un rôle technique Les Conseils Généraux sont des partenaires privilégiés des collectivités
et financier basé sur le principe “pollueur- dans la politique de l’eau et de l’assainissement :
payeur”.
Elles perçoivent des redevances et ● aide au financement (dotation d’Etat et fonds propres),
attribuent des aides sous forme de
● assistance technique (variable selon les départements).
prêt ou de subvention aux collectivités
locales ainsi qu'aux industriels.

Artois-Picardie
Seine Normandie

Rhin-Meuse

Loire-Bretagne

Adour-Garonne

Les Agences de l’Eau


Rhône-Méditerranée et Corse

10 - LES ACTEURS DE L’EAU


32
MAQUETTE AEP AVRIL 2005 copie 15:11:05 16:23 Page 33

11 Le contexte de la gestion de l’eau


En France, les grandes orientations de la politique de l’eau sont définies à
travers un ensemble de documents législatifs et réglementaires : textes géné-
raux (Code de Santé Publique et Code de l’Environnement), textes d’applica-
tion (décrets, arrêtés, circulaires) et textes spécifiques (loi Barnier, loi Sapin).
Tous ces textes placent le Maire et plus généralement la collectivité locale au
cœur de la politique de l’eau qui doit aujourd’hui s’aborder sous de multiples
facettes :
Le SAGE Nappes Profondes de Gironde
L’approche globale
La loi sur l'eau pose le principe d'une gestion globale et équilibrée de l'eau par Tous usages confondus, les besoins en eau
bassin versant. Ce principe se traduit dans les faits par la mise en place des du département de la Gironde s'élèvent à
Schémas Directeurs d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) à l’é- environ 310 millions de m3/an.
chelle du territoire des six Agences de l’Eau. Les SDAGE fixent les Près de la moitié des prélèvements
orientations de la gestion des milieux aquatiques et de leurs usages. effectués pour satisfaire ces besoins
proviennent de quatre nappes souterraines
dont le comportement, suivi depuis de
L’approche locale nombreuses années, révèle localement
A l’échelle d’un bassin versant, les acteurs locaux peuvent élaborer un Schéma d’une surexploitation.
d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) qui fixe localement des modali- Cette surexploitation constitue un risque
tés de gestion, de protection et d’utilisation de la ressource. pour les ressources en eau souterraine du
département, qui fournissent près de 99 %
L’approche départementale de l'eau potable.
Le règlement sanitaire départemental définit un certain nombre de règles C’est pourquoi, il a été décidé en 1998
pour la réalisation et l'exploitation des captages d'eau destinée à la d'élaborer un schéma d'aménagement et
consommation humaine, pour la construction des réseaux intérieurs, pour le de gestion des eaux (SAGE) pour ces
raccordement à l'égout, etc. nappes profondes.
Il s'inspire d'un règlement sanitaire type de portée nationale qui est adapté à
la spécificité de chaque département. Le SAGE, approuvé en 2003, définit
Par ailleurs, les Conseils Généraux, partenaires financiers des communes 72 mesures visant essentiellement la
rurales définissent des priorités d'intervention à travers les schémas maîtrise des usages et les économies d’eau.
départementaux d'eau potable et d'assainissement.
Exemple d’objectif du SAGE :
L’approche communale 15,5 millions de m3 d’économie d’eau d’ici
Sur le territoire communal, les documents d’urbanisme (schéma directeur, 2013.
carte communale, PLU,…) fixent les règles d'utilisation du territoire communal
en termes d'urbanisation, d'emplacement des équipements publics, etc. Exemple de mesure préconisée :
Les contraintes liées aux périmètres de protection des captages sont les études diagnostic détaillées des
intégrées dans ces documents. réseaux d’eau sont obligatoires (mesure 5-7).

33
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12 La gestion des services des eaux

Les collectivités locales organisent les services de distribution d'eau potable.


Ces services sont des Services Publics à Caractère Industriel et Commercial
12.1 La gestion directe
Dans le cas de la régie, la collectivité assure
(SPIC), qui doivent garantir la continuité du service et l’égalité de traitement
directement l’ensemble du service,
des usagers.
investissements et exploitation, avec ses
Ils sont soumis aux règles de la comptabilité publique et notamment à
propres moyens.
l'instruction comptable M49 dans le cas des services d'eau :
Le règlement intérieur de la Régie est arrêté
● budget de l’eau séparé du budget général (transfert généralement interdit),
par le Conseil Municipal ou l’assemblée déli-
● équilibre entre recettes et dépenses,
bérante de l’EPCI.
● prise en compte de l’amortissement technique,
● transparence et vérité des prix.

Les prestations sont refacturées à l'usager qui paye le coût réel du service
(investissement et exploitation). COLLECTIVITÉ TERRITORIALE
COMMUNE
La collectivité responsable décide : SYNDICAT
● de l'organisation du service : commune ou Etablissement Public de
Coopération Intercommunale,
● du mode de gestion retenu : gestion directe (régie) ou délégation de service .
FONCTIONNEMENT INVESTISSEMENTS

FACTURE

VOTE DU CONSEIL MUNICIPAL OU SYNDICAL


USAGERS

GESTION DIRECTE GESTION DÉLÉGUÉE

12 - LA GESTION DES SERVICES DES EAUX


34
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12.2 La gestion déléguée


La délégation de service public implique un contrat entre
une puissance publique et des partenaires de droit privé.

Lorsque l’assemblée délibérante se prononce pour la


délégation de service, la mise en concurrence des entreprises
est une obligation issue de la loi Sapin de 1993. L’affermage

C’est le mode de délégation le plus répandu.


Les principales phases de cette procédure sont :
La collectivité réalise les investissements et reste
● appel à candidatures dans la presse,
propriétaire des équipements.
● sélection des candidats aptes à présenter une offre,
● avis sur les offres par la Commission d’ouverture des plis
Le délégataire, dans ce cas désigné comme fermier, a la charge
(COP), de l’exploitation du service. Il assure donc l’entretien des
● négociation avec les candidats,
installations ainsi qu’une partie des frais de renouvellement.
● choix de l'entreprise par le président de la COP,
● validation du choix par l’Assemblée délibérante,
Le paiement des factures par les usagers permet de rémunérer
● contrôle de légalité par la Préfecture. l’exploitant et de couvrir les charges de la collectivité.

La relation entre la collectivité et l’entreprise privée est


notifiée dans un contrat qui se doit de définir précisément
les limites de responsabilités des deux contractants. Il n’existe
pas de “contrat type”, et les clauses d'un contrat doivent
être adaptées et négociées au cas par cas en fonction des CONTRAT D’AFFERMAGE
objectifs de la collectivité locale et des contraintes locales FACTURE
d'exploitation. COLLECTIVITÉ
La durée des contrats est limitée à 20 ans (sauf exception), TERRITORIALE DISTRIBUTEUR USAGERS
COMMUNE PRIVÉ
et à l’expiration du contrat, le choix du mode de délégation
doit être à nouveau débattu. SYNDICAT

La délégation de services publics peut revêtir plusieurs formes,


les principales sont l’affermage et la concession.

INVESTISSEMENTS FONCTIONNEMENT

Attention…
La collectivité conserve
l’obligation de contrôle
du délégataire.

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12.3 Le rapport annuel sur le prix et la


La concession qualité du service de l’eau
Le concessionnaire est chargé de construire tout ou partie Le Maire doit présenter à son Conseil Municipal un rapport
des ouvrages du service et assume le financement des annuel sur la qualité et le prix du service public d'eau potable.
investissements. Il en va de même pour le Président d’un Etablissement Public de
Il exploite les ouvrages. Coopération Intercommunale vis-à-vis de son assemblée
Il est rémunéré par les redevances perçues des usagers du service. délibérante.
Le concessionnaire doit assurer le retour sur investissement sans
pour autant pratiquer des tarifs excessifs, ce qui explique la plus Ce rapport et l'avis de l’assemblée sont mis à la disposition
longue durée des contrats en comparaison des contrats d'affermage. du public.

La collectivité reprend la propriété des infrastructures à la fin du


contrat.

CONTRAT DE CONCESSION FACTURE Rapport annuel


COLLECTIVITÉ DISTRIBUTEUR USAGERS sur la qualité
TERRITORIALE PRIVÉ et
COMMUNE le prix de l’eau
SYNDICAT

Pour l’eau potable, ce document contient les informations


suivantes :
INVESTISSEMENTS FONCTIONNEMENT
● des indicateurs techniques :
points de prélèvements, habitants desservis, nombres de
branchements domestiques et non domestiques, qualité de
l'eau, etc,
● des indicateurs financiers :
les éléments qui constituent le prix de l'eau, deux factures
d'eau calculées au premier janvier des deux années
précédentes, ventes en gros, prestations aux abonnés,
encours de la dette, etc.

En ce qui concerne les services délégués, des informations


supplémentaires sont demandées qui précisent :
● la nature exacte des services délégués,
● les indicateurs financiers relatifs aux recettes perçues
(part communale ou intercommunale et part revenant au
délégataire).
12 - LA GESTION DES SERVICES DES EAUX
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13 L’usager

Le réseau de distribution fournit à tout Le règlement de service L’information du public


usager une eau répondant à ses besoins tant
sur le plan qualitatif que quantitatif. Elaboré par l’exploitant et adopté par la col- La collectivité ou le service des eaux est
lectivité, le réglement de service définit les tenu d’informer les usagers du service :
Mais, attention…le consommateur a aussi relations entre le service des eaux et l’abonné.
des responsabilités : C’est un acte réglementaire assimilable à un ● notification du règlement de service aux
contrat de droit privé et affiché en mairie. nouveaux abonnés,
● maîtriser sa consommation pour lutter
contre le gaspillage,
A ce titre, il prévoit notamment : ● affichage en mairie des analyses effectuées
● les obligations du service, dans le cadre du contrôle réglementaire de
● veiller au maintien de la qualité sanitaire
● les modalités de fourniture d'eau, la DDASS,
de l’eau dans les installations intérieures :
conception du réseau intérieur, choix des ● la définition du branchement et les limites
matériaux, entretien... de responsabilités, ● transmission aux abonnés, à l’occasion de
● les règles applicables aux abonnements la facturation, d’un bilan annuel sur la qualité
A ce propos, le Code de la Santé publique (tarif, comptage, etc.), de l’eau distribuée,
précise que les installations privées de ● les conditions de mise en service des
distribution doivent être conçues, réalisées branchements et compteurs, ● mise à disposition du public du rapport
et entretenues de manière à garantir la ● les règles applicables aux installations annuel sur la qualité et le prix du service de
qualité de l’eau distribuée et empêcher intérieures, l’eau,
toute perturbation du réseau auquel elles ● les modalités de paiement des prestations
sont raccordées. et de fourniture d'eau. ● information rapide et appropriée des
Il faut en particulier éviter impérativement usagers en cas de dépassement des
les phénomènes de retour d’eau La circulaire du 14 avril 1988 présente, en exigences de qualité de l’eau potable,
(cf. page 30). annexe, un modèle de règlement de service,
ainsi qu'un modèle de contrat d'abonnement. ● création de la Commission Consultative
Ces deux modèles n'ont qu'un caractère des Services Publics Locaux (CCSPL) dans
indicatif, les collectivités peuvent s’en les communes de plus de 10 000 habitants
inspirer librement. ou les EPCI de plus de 50 000 habitants
(CCSPL : organisme consultatif associant des
En cas de gestion déléguée, le représentants des usagers).
Règlem règlement de service doit être
rat ent
Cont ment de
intégré au contrat de délégation.
nne Le règlement de service est remis à
d’abo ser vice
l'abonné lors de la conclusion du
contrat d'abonnement. Il est considéré
comme un contrat de droit privé.

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14 Le prix de l’eau potable

Remarque :
Le “prix de l’eau” désigne, en général, le prix du service de
distribution de l’eau potable et du service de collecte et
d’épuration des eaux usées.

Le prix de l’eau potable correspond au coût de l’ensemble Coût


des opérations qui permettent de livrer de l’eau 24h sur 24
au domicile des usagers : captage dans le milieu naturel,
potabilisation, stockage, distribution, gestion des abonnés,
surveillance et entretien des installations, etc,

En général, ce coût comprend les frais de personnel, les Droit


consommables (électricité, produits de traitement, d’accès
fournitures,…), la sous-traitance éventuelle, l’amortissement
des installations, les frais financiers, etc.

Volume consommé

La tarification
Les tarifs doivent respecter l'égalité de traitement des usagers
placés dans des situations comparables vis-à-vis du service.
C’est
Depuis 1992, toute tarification forfaitaire de l'eau est interdite la facturation
(sauf dérogation liée à des conditions particulières de service). binôme
La règle générale est donc désormais que toute facture d'eau
doit comprendre un montant calculé en fonction du volume
d'eau réellement consommé par l'abonné.
Une partie fixe (abonnement, droit d'accès) est cependant
autorisée, pour tenir compte des charges fixes du service.

14 - LE PRIX DE L’EAU POTABLE


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La facture d’eau Lutte contre la pollution :

Cette redevance “ pollution” de


La facture d'eau comprend la part qui l’Agence de l’Eau est perçue auprès du
revient à l'eau potable, à l'assainissement consommateur-pollueur. Elle est destinée
ainsi que des taxes et des redevances. à participer au financement d'ouvrages
de lutte contre la pollution.
Distribution d’eau potable, collecte et
traitement des eaux usées :
Taxe “voies navigables de France” :
C’est le reflet du coût de ces deux services. Elle n'est pas perçue partout.
En cas de gestion déléguée, on distinguera : Voies Navigables de France est un
● la part distributeur qui rémunère le établissement public financé par une
délégataire pour l’exploitation du service, taxe payée par les titulaires d'ouvrages
● la part de la collectivité destinée à couvrir implantés sur les voies navigables.
les dépenses d’investissements.

La TVA :

Préservation des ressources en eau : La TVA est perçue au taux réduit de


5,5% sur l'ensemble des éléments
Cette redevance “prélèvement” de l'Agence composant la facture d'eau.
de l'Eau est perçue auprès du service en
fonction du nombre de mètres cubes TVA
prélevés dans le milieu naturel. 5,5%
Red. Pollution
12%

Assainissement
35%

Valeurs moyennes nationales


Eau potable
Red. Prélèvement 45%
2,5%

39
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15 Le bon usage de l’eau


Dans les collectivités et
Economiser,
Chez les particuliers les établissements publics
c’est l’affaire de tous
Economiser l’eau, c’est : Les postes d’utilisation d’eau sont nombreux
● prélever moins d’eau dans et les sources d’économie importantes :
le milieu naturel et ainsi ● établissements scolaires,
préserver la ressource, ● bâtiments collectifs,
● diminuer les dépenses ● équipements sportifs ou de loisirs.
d’investissements et
fonctionnement Quel que soit le type d’établissement
du service, concerné, un certain nombre de points clés
● consommer moins sont à prendre en compte :
d’énergie.
● réaliser un état des lieux,
● installer systématiquement des dispositifs
Douche plutôt de comptage,
que bain ● suivre des consommations, en particulier la
Robinets économes nuit,
● détecter et réparer des fuites,
● entretenir les équipements et en particulier
la robinetterie,
Electroménager ● installer des dispositifs hydro économes
“moins gourmand” limitant les débits,
Chasses d’eau économes ● choisir des matériels économes,
● recycler l’eau,
Limitation de l’arrosage ou ● rationaliser la pratique de l’arrosage,
récupération des eaux de pluie ● collecter et utiliser l’eau de pluie : arrosage,
(pour cet usage uniquement)
nettoyage,...

Chez les professionnels et les


industriels
Réduction de la pression
Les usages de l’eau sont très différents d’un
Suivi
régulier secteur d’activité à l’autre. Pour réduire les
du compteur consommations d’eau, il faut s’adapter à la
spécificité de l’entreprise.

www.jeconomiseleau.org

15 - LE BON USAGE DE L’EAU


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COUVERTURE AEP 420 X 210 17:11:05 00:19 Page 1

Ce cahier technique a été réalisé :

● sous la maîtrise d'ouvrage du Syndicat Mixte d'Etudes pour la Gestion de la Ressource en Eau de
la Gironde (SMEGREG), établissement public de coopération entre la Communauté Urbaine de
Bordeaux et le Conseil Général de la Gironde ;

● pour le compte de la Commission Locale de l'Eau du SAGE Nappes profondes de Gironde ;

● avec le concours de l'Agence de l'eau Adour-Garonne.

Achevé d’imprimer le 25 /11 / 2005


Imprimerie FABREGUE
Dépôt légal : Novembre 2005

© Office International de l’Eau


Droits de reproduction et de traduction réservés pour tous pays

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