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Et aussi : Palestine, Mineurs isolés, Orientation, Jazzellerault...

n°59, juin 2018


Couv©K’eskon attend Edito : Vous tenez entre les mains le dernier numéro de
Imprimé à 900 exemplaires par la 11ème promotion de la classe journalisme et avant
Jouve, 733 rue St Léonard, de passer le flambeau à la nouvelle promotion, nous
53100 Mayenne vous livrons un numéro spécial sur le handisport. Mais,
ISSN : 2107-5190 Collège René nous parlerons aussi d’orientation car la troisième est
Descartes, 98 bd Blossac, 86 106 un palier difficile où l’on commence à choisir avec an-
Châtellerault. goisse ou espoir une filière au lycée ou ailleurs. Nous
n’oublions aussi les jeunes mineurs étrangers qui ont
Directeurs de publication : Jacques
encore plus d’angoisse à penser leur avenir. Pour nous
Arfeuillère et Séverine Lenhard,
détendre, nous pourrons peut-être nous mettre à la
Juin 2018
sophrologie ou alors aller écouter un concert pendant
Projet soutenu et financé exclu- le festival de Jazzellerault…..
sivement par la ville de Châtel- Bonnes vacances et bonne route pour les élèves qui
lerault et la Communauté d’Ag-
nous succéderont.
glomération du Pays Châtelle-
raudais. Merci à eux ! Partena-
riat avec le « 4 », pour des ate-
liers vidéo avec José Bourdon et
des ateliers images avec Aïssa
Kandila. Merci !

Au sommaire
p.3 : Mineurs isolés
p.4 -5: Conflit israélo-
palestinien
p.6 : Orientation
p.7 : Jazzellerault
p.9 à 15 : Dossier Handisport
p.16 –17 : Sophrologie
p.18 : William day
p.19 : Graffeur

Journalistes : Inès Aggairi,


Sarah Aggairi, Maxime Ait-
Amara, Maëlys Barbarin,
Maëla Bergonnier, Hugo Blan-
chet, Arthur Braguier, Thomas
Danigo, Camille Davignon,
Alban Decourt-Mesa, Chloé
Dubreuil, Danlloba Fofana, Yaël
Froger, Elen Gasparyan,
Maxine Gillard, Laura Hoff-
mann, Noé Jaillot, Eva Labille,
Mathieu Ledoux, Cléo Marca-
dal, Thomas Moreira Da Silva,
Pauline Noiret, Stella Ovsepian,
Enzo Paquet, Pauline Poupeau,
Lilly Schneider, Clarence Ta-
verne, Mélissa Verdin et
Louka Jouneau.
Qui sont-ils?
À Poitiers comme ailleurs, il
y a beaucoup de mineurs
étrangers isolés qui atten-
dent de l’aide. K'eskon
attend en a rencontré deux
de 16 et 17 ans, ils ont pré-
féré garder l'anonymat, ce
que l'on comprend tant que
leur situation est précaire et
dépend des décisions de jus-
tice. Ces mineurs ont été
accueillis à Poitiers, ils sont
hébergés temporairement le
temps que leurs affaires
©Montage K’eskon attend
soient décidées au tribunal.
Pour arriver en France ils

«
ont traversé beaucoup de
J'ai 17 ans et je suis né au et j'ai donc décidé de venir en France qu'ils difficulté. Ils nous racontent.
Nigeria et j'ai grandi en mais je n'ai jamais souhaité venir en ont
Côte d’ivoire. J'ai décidé Europe. C'est à cause des circons- traversée : la peur, les dangers de la
de quitter mon pays du jour au lende- tances de la vie que je me suis retrou- route dans des pays qui ne veulent
main. Je n'ai pas eu le choix, ma si- vé en Europe. J'étais dans un village pas d'eux, la traversée de la mer sur
tuation était intenable. J'ai quitté appelé Founou et là bas il y avait une des embarcations qui risquent sans
mon pays tout seul sans ma famille. guerre, c'est donc pour ça que j'ai été cesse de chavirer, la guerre chez eux.
D’abord, je suis allé en l’Espagne où obligé de quitter mon village pour Et à leur arrivée, ils ont dû subir des
j'ai beaucoup souffert car j'ai dû res- aller en Algérie. En Algérie, il y a eu tests, oui des tests. A leur arrivée en
ter un mois dans la fo- des querelles mais je France, ils ont passé des tests pour
rêt. Les Espagnols ne SAVIEZ-VOUS? ne pouvais pas reve- que l’État puisse déterminer si ils
nous acceptaient pas ; En 2010, ils étaient 4 nir au Mali donc j'ai sont réellement mineurs. Ceux que
de ce fait, nous avons 000 "mineurs isolés du avancer. Par la l'état ne considère pas comme mi-
été obligés de vivre dans étrangers" à être pris suite, je suis arrivé neurs doivent faire d'autres dé-
la forêt durant un mois. en charge par les dépar- en Libye et j'ai dû marches et risquent d'être renvoyés.
Nous avions des provi-
tements et aujourd'hui partir pour avoir la Ils n'ont pas non plus d’hébergement.
sions qui venaient jus- vie sauve. J'ai pré-
qu'à nous, mais nous ne
ils sont environ 20 000. senté un acte de Toutes les personnes qui ne sont pas
pouvions pas quitter la naissance mais l’État reconnues comme mineurs vont dans
forêt et ne pouvions pas non plus res- ne m'a pas reconnu comme mineur une association qui les aide au moins
ter en Espagne. Nous avons donc dé- car ils pensent que mon acte de nais- à se loger et à obtenir des papiers. Ça
cidé de quitter le pays mais ne sa- sance est faux. Je suis actuellement va mieux grâce à ces associations qui
chant pas que nous allions en France. dans une famille d'accueil et tout se les hébergent et les aident mais tout
Après être entré en France, j'ai fait passe bien en attendant. » ce à quoi ils peuvent prétendre, c'est
une demande d’asile pour mineur. un toit provisoire et les associations
Aujourd'hui, je suis protégé par l'état Une épreuve qui n'en finit pas organisent aussi des activités et des
jusqu'à mes 18ans si le juge le dé- ateliers afin de permettre aux mi-
cide. » Tous les deux sont contents d'être là. grants mineurs de s'intégrer un mini-
Provisoirement, même si il faut mum. Comme associations s'occu-
« Moi, je viens du Mali, je suis passé avouer que leurs familles et amis pant de ces mineurs, il y a Min' de
par l’Algérie et j'ai été en Guinée. J'ai leurs manquent. Vous vous imagine- Rien et le projet Remiv qui sont sur
passé la méditerranée par le zodiac et riez quitter votre famille et vos amis Poitiers.
je suis arrivé en Italie. J'ai quitté l'Ita- sans avoir aucune idée de ce qui se Stella Ovsepian
lie car je ne comprenais pas la langue passera ? C'est une épreuve dure

3
Conflit israélo-
palestinien : le
point de vue d'un
ambassadeur de
Palestine

Le conflit israélo-palestinien revient dramatiquement dans l'actualité.


K'eskon Attend a voulu vous éclairer davantage sur ce conflit qui dure
maintenant depuis plus de 70 ans, opprime toute une population.
S.E.M Salman ElHerfi , ambassadeur de Palestine en France et dans de
nombreux pays ( Afrique du Sud, Tunisie, Namibie ), joint par mail, a ©K’eskon attend
bien voulu répondre à nos questions.
« Un peuple qui subit » pierres sont des armes…Israël dispose véritable soutien et une volonté inter-
de l’arme nucléaire ainsi que d’armes nationale pour obtenir son droit au re-
« La situation de la Palestine aujour-
de destruction massive. L’armée israé- tour, à l’autodétermination dans un
d’hui résulte de toutes les politiques
lienne (l’une des plus puissantes au Etat souverain, libre et indépendant »,
israéliennes depuis 1948, explique
monde) viole toutes les conventions réclame l'Ambassadeur.
l'Ambassadeur. Mais ce qui a mis le feu
internationales concernant le traite-
aux poudres est la reconnaissance par
ment des populations civiles sous occu- « Un peuple qui se révolte »
les États-Unis de tout Jérusalem comme
pation. Tous cela dans le but de pour-
la capitale d’Israël, en violation de Les manifestations pacifiques de la po-
suivre cette occupation et d’empêcher
toutes les résolutions de la légitimité pulation civile palestinienne de mars à
la création d’un État palestinien visible,
Internationale. Depuis 2006, Israël im- mai 2018 pour le droit au retour, à la
libre, et indépendant sur la base des
pose un blocus militaire total sur la liberté et à l’indépendance ont été sau-
frontières de 1967 avec Jérusalem-Est
Bande de Gaza qui est aujourd’hui une vagement réprimées par l’armée israé-
pour capitale. »
véritable prison à ciel ouvert et qui lienne, causant la mort d’une centaine
risque d’ici 2020 de devenir complète- de palestiniens et plus de 2500 blessés.
« Un peuple excédé »
ment invivable. Ce que se passe aujour-
d’hui montre au monde entier le visage « Le peuple palestinien réclame la pro- « La paix ? »
de l’occupation israélienne que les pa- tection à laquelle il a droit en tant que
La solution est très simple, pour Salman
lestiniens subissent. » peuple sous occupation militaire et
ElHerfi : « mettre fin à l’occupation et
dont les droits sont quotidiennement
au nouveau système d’apartheid en
« Un peuple qui fait face (comme il bafoués. Le peuple attend de la com-
Israël, pratiqué à l’encontre du peuple
peut) » munauté internationale qu’elle prenne
palestinien dans les territoires palesti-
ses responsabilités à son égard et ap-
Pour Salman ElHerfi , les forces en pré- niens occupés, y compris Jérusalem-Est
plique ses propres résolutions. Il attend
sence sont disproportionnées : « La et les palestiniens en Israël. »
qu’enfin on lève l’impunité grâce à la-
Palestine ne dispose pas d’une armée,
quelle Israël poursuit ses politiques sans
pas plus que ses citoyens ne disposent Recueilli par Inès Aggairi
s’inquiéter des sanctions. Il attend un
d’armes, sauf si l’on considère que des

4
Un peu d'histoire racontée Quelques images de notre travail avec Studio Monstre car la classe journalisme, c’est maintenant
la classe médi’art. Venez-nous voir le 26 juin au Nouveau Théâtre à 18h pour la restitution
par l'Ambassadeur de ce travail...
1917- Déclaration de Balfour, les autorités
mandataires encourageaient l’immigration
des Juifs d’Europe (persécutés à cette
époque-là) vers la Terre de Palestine.
Cette politique migratoire fut le début
d’intrusions sur les terres des palestiniens
(…)
1948- Suite à plusieurs massacres commis
par des milices juives ( ex : La Hagama
Shtern ), la destruction de plus de 500
villes et villages palestiniens ainsi que la
Déclaration de l’Etat d’Israël , plus de
750 000 palestiniens, soit ¾ de la popula-
tion palestinienne, furent forcés à l’exode.
Décembre 1948- L’Assemblée Générale
de l’ONU adopte la résolution 194 pour le
Droit de retour des réfugiés palestiniens
dans leurs terres.
Depuis 1948- Israël pratique des poli-
tiques militaires agressives à l’encontre
des palestiniens et des États arabes voi-
sins.
1967- Israël commence une guerre contre
les États arabes voisins (le Liban, la Jorda-
nie, la Syrie et l’Égypte) qui dure 6 jours
résultant de l’expansion et l’occupation
israélienne de nouveaux territoires, dont
la Cisjordanie y compris Jérusalem-Est et
la Bande de Gaza. Malgré la résolution 242
du Conseil de Sécurité de l’ONU qui or-
donne à Israël de se retirer de ces terri-
toires palestiniens occupés. Israël conti-
nue son expansion militaire.
1981- Israël défie le Droit International et
le Statu Quo de Jérusalem en annexant
Jérusalem-Est.
Depuis, Israël poursuit des politiques de
colonisation, de confiscation, de morcel-
lements de terres, de séparation des ter-
ritoires de Palestine avec le « Mur de
Séparation ». Mais aussi d’expulsions des
populations palestiniennes, de contrôles
militaires et l’établissement d’un véri-
table système d’apartheid distinguant les
colons israéliens des citoyens palesti-
niens.

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Orientation, vers où aller?
L’orientation est un sujet complexe pour un collégien ou un lycéen. Vers où aller ?
Est-on sûr de ne pas se tromper? Y’a t’il des enjeux? Des difficultés ? K'eskon Attend a
rencontré Christelle Chevennement, conseillère d'orientation à Châtellerault.

S
’orienter après la 3ème, c’est faire un premier d’intérêt. C’est tout de même difficile, sachant que étant
choix d’orientation. Il faut décider si l’on veut se jeunes, nous changeons souvent d’avis car nous mûris-
diriger plutôt vers un bac général et technolo- sons tous.
gique ou alors choisir un bac professionnel. Pour Par ailleurs, l’orientation peut apporter des conflits dans
le bac général et technologique, cela génère forcément la famille. Cela peut venir d’un manque de discussion, ou
de longues études liées aux disciplines scolaires. Pour le alors de la peur des parents que leurs enfants se trom-
bac professionnel, cela est lié pent. Cependant, la famille
aux idées des secteurs et nous renvoie aussi des
des gestes profession- traits de notre person-
nels. nalité ou de notre ca-
En fait, il faut se deman- ractère, ce qui peut
der si nous avons envie aussi être une aide
de continuer d’ap- pour nous connaître.
prendre comme au col-
lège ou si nous voulons Top tôt ?
directement pratiquer ce Nous ne pouvons
que nous avons appris. Ce pas vraiment de-
n’est pas toujours évident mander à un élève
de savoir quel élève nous de 3ème de choi-
sommes et comment sir ce qu’il veut
nous aimons être faire plus tard.
élèves. Pour La ©K’eskon atten
D’un côté, on
professionnelle peut l’interroger
de l'orientation, sur le secteur de
« Il faut aussi ac- métier qu’il veut,
d

cepter le fait que mais nous ne


dans l’orientation, pouvons pas vrai-
nous pouvons nous ment fixer. Cela
tromper et faire des se concrétise plus
erreurs. » Mais il faut au moment du
tout de même se trom- lycée où là, il faut
per le moins possible faire un choix
dans nos choix, ac- concret. La ré-
cepter que tout ne forme en cours
correspond pas à 100% va-t-elle nous y
à ce que nous pouvons imagi- aider ? Beaucoup
ner. Même des adultes changent en doutent.
de métiers, l’orientation dure toute au Le stage de 3ème
long de notre vie. Cela ne se joue pas qu’au collège ou est une bonne idée car cela est intéressant de se confron-
qu’au lycée. ter à un métier mais il ne sure que 3 jours.

Les difficultés Christelle Chevennement le rappelle : « L’orientation est


Au niveau des difficultés, c’est assez difficile de se proje- vraiment quelque chose qui se construit tout au long
ter dans un métier quand on est adolescent. Nous ne d’une vie, et nous ne sommes jamais sûrs de nos choix. A
connaissons pas tous les métiers ; on en voit à la télévi- tout moment on peut changer d’avis et se rediriger vers
sion ou dans la vie de tous les jours mais seulement un autre métier ou secteurs de métiers. Mais il faut tout
quelques-uns. Pour pouvoir bien choisir son orientation, faire pour se tromper le moins possible. »
il faut tout d’abord se connaître soi-même et ses centres Maxine Gillard

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Jazzllerault, depuis 24 ans...
Jazzellerault est un festival de jazz mais pas uniquement. On peut y trouver du
blues, de la salsa, du jazz manouche, de la soul, de l'électro. C'est un festival qui
dure 10 jours chaque année entre le mois de mai et le moi de juin. Pour en savoir
plus, j'ai rencontré Patrick Fournier qui en est le directeur.

et le son. Il va y avoir, enfin, une


très très belle soirée gratuite le
samedi 2 juin, place Émile Zola avec
un super concert de blues avec Nico
Wayne Toussaint et huit musiciens
devant un derrière.
magasin. De plus le jazz est une mu-
sique consensuelle donc qui inté- Ce qui a changé depuis 1994, c'est
resse toutes les générations. Les que, maintenant, il y a plus de re-
ingrédients du succès étaient là. nommée et plus de financements :
on est passé de 3 jours à 10 jours. Il
S'installer dans la durée
y a eu en plus la construction du
complexe culturel de l'Angelarde et
"Les difficultés sont permanentes",
on est passé d'une salle à 400 places
selon lui. Il faut toujours trouver
à une salle à 1100. Depuis 25 ans, ça
les financements du festival et
a sagement grandi et il y aura sûre-
ça, il faut le reconduire chaque
ment une 26ème édition. Il reste à
année car Jazzellerault est un
faire fonctionner cette grosse
festival qui coûte à peu près
"machine" qui contient un peu près
300 000 euros. Des difficultés il

C
ela une quarantaine de concerts dont
y en a de toutes natures, ça
existe à seulement 7 sont payants car les
peut être technique mais ça
Châtelle- autres sont gratuits.
peut être aussi au niveau
rault depuis
artistique. Pour lui, il faut Il se passe quelque chose à Châtel-
1994. Patrick Fournier était
vraiment se battre pour lerault !
directeur du théâtre à
pouvoir faire durer la
l'époque et il programmait la Ce qui est bien avec jazzellerault,
manifestation.
saison de théâtre. Mais il n'y c'est que ça évite de faire du ba-
L'ambiance est extrê-
avait jamais eu pratiquement ching : les gens disent qu'il ne se
mement festive, "moi je
de concert de jazz. Pour passe rien à Châtellerault et bien ce
recommande aux jeunes
l'amateur de Jazz qu'il est, ça festival montre le contraire : il inté-
de venir y faire un tour"
ne pouvait continuer : à la resse toutes les tranches d'âges,
dit-il. Cette année, au
fin de la saison, il souhaitait aussi les jeunes car beaucoup vien-
programme, Electro
faire une nuit du jazz. Il a nent, ceux qui sont sensibilisés au
Deluxe, El Gato Negro
rencontré des personnes monde du spectacle, les circassiens,
pour mettre le feu dans
d'un comité d'entreprise les lycéens et des collégiens. Un
l'Angelarde. Il y aura éga-
qui lui ont dit que ça leur tarif jeunes a été mis en place pour
lement Lisa Simone qui
plairait d'y participer. les concerts des grosses pointures
sera là et puis Lucky Pe-
Finalement la nuit a du- qui est de 11 euros, ce qui n'est pas
terson.
ré trois jours car il avait vraiment très cher car un concert
Un tarif spécifique a été
trouvé les financements. En plus, comme ca vaut 60-70 euros à Paris.
mis en place, de 5 euros pour tous
c'est intéressant de programmer du Bon festival !
ceux qui n'ont pas forcément les
jazz car c'est une musique que l'on Stella O.
moyens, pour qu'ils puissent venir
peut "exporter" donc aller jouer
profiter de la grande scène du
dans la rue, dans une entreprise,
festival avec ses belles lumières

7
DOSSIER SPÉCIAL
RENCONTRES HANDISPORT
Nous avons assisté durant une journée au grand prix national des jeunes handisport à Poitiers qui se déroulait du 9 au 12
mai . C’est pourquoi nous avons décidé de faire un dossier spécial dans K’eskon Attend pour faire connaitre ces sports et
ces sportifs. Au départ, quand nous sommes arrivés, comme nous ne connaissions pas vraiment le monde nous étions un
peu surpris de voir autant de monde en fauteuil. Mais en les voyant s’amuser et se battre pour faire de belles perfor-
mances, nous avons rapidement oublié leur handicap, et nous sommes rentrés dans le spectacle du sport comme dans
n’importe quelle compétition.
Nous qui ne vivons pas avec un handicap, nous avons été admiratifs de l’implication des sportifs et aussi des organisa-
teurs. Briser les frontières entre les handicapés et les valides peut permettre à beaucoup de personnes de réaliser qu'en
ayant un handicap, on peut tout de même faire beaucoup choses. Nous nous sommes bien amusés surtout quand on a
essayé de participer aux tournois ouverts aux valides : on a pu s'asseoir dans un fauteuil roulant et essayer de jouer au
basket et il faut avouer que ce n'était pas si simple que cela, voire même très difficile ! Souvent quand on pratique un
sport, ça devient une passion voire un métier. Le handisport procure donc des passions et... du bonheur.
Stella Ovsepyan

Hand ' histoire


Rencontre avec Bastien Drobhiewski qui est l'un des
organisateurs de l'événement. Chargé de la coordina-
tion générale, en charge du handisport au niveau régio-
nal, il nous raconte avec fierté l'histoire du Handis-

« Le handisport a une histoire »

La pratique du sport handicapé est apparue après la deu-


xième guerre mondiale avec les « World Wheelchair and
" On
Amputee Games » . C'est le neurochirurgien Ludwig Gutt-
a
mann qui a mis en place des plans de rééducation. En Angle-
organisé cet événement pour répondre à la demande des
terre, les rééducateurs se sont ainsi servis du handisport
jeunes. "
pour rééduquer les blessés de guerre. La population a fait,
Cet événement propose une multitude d'activités ludiques de cette manière, une première prise de conscience, elle
et sportives pour les jeunes de 10 à 20 ans. C'est donc ou- s'est rendue compte que le sport avait un effet bénéfique et
vert au sport, au handicap et, bien sûr, à la passion. Cela positif sur le corps humain. Voyant l'efficacité de cette théo-
permet de réunir la France Handisport des jeunes et faire de rie, les français s'en sont inspirés. Aujourd'hui, la Fédération
la détection pour trouver les meilleurs éléments sur 4 jours. essaie de se détacher de l'aspect médical du secteur. Et le
Aujourd'hui, la Fédération Française d'Handisport a réuni Handisport prend toute sa place au sein du mouvement
plus de 170 athlètes et 200 bénévoles aux arènes de Poitiers sportif.
pour un Grand Prix qui est un vrai événement national.
Cléo Marcadal et Ines Aggairi
8
18 mois de préparation

Didier Briault est vice président du comité dépar-


temental handisport. Il a participé activement à la

©K’eskon attend
préparation de ce Grand Prix National et en révèle
l'esprit et l'organisation. Rencontre.

I
l a été président du comité régional Poitou Cha- "Faire du sport leur apporte une motivation "
rentes, puis vice président de la Nouvelle-
Aquitaine. Il a été pendant 4 ans membre du comi- Didier Briault est ravi d'organiser cet événement pour
té de la fédération française de handisport et au- les handicapés car cela leur permet de sortir, de ne pas
jourd'hui, il est au comité d'organisation du Grand Prix rester isolés et être avec leurs amis ou des personnes
National des Jeunes accueilli à Poitiers, au Parc des Ex- elles aussi handicapées. Ils passent un bon moment dans
positions en ce week-end de l'Ascension. Pour cet évé- la joie, les rires et la bonne humeur ! Et il est intarissable
nement, il a fallu 18 mois de préparation , d'organisa- sur le bienfait du sport sur les handicapés. « Faire du
tion, de commissions et de recherche de sponsors. Son sport leur apporte une motivation, c'est un moyen pour
implication dans le projet est "entière et totale". Et il eux de se dépenser, cela leur fait plaisir et ils sont fiers
nous explique ce qu'il entend par là : « Il faut être excel- d'eux quand ils y arrivent, » dit-il.
lent sur la conception du projet mais il faut être encore Sachant que lui aussi est handicapé, il sait ce que res-
meilleur sur les deux jours et demi de l'événement." sent une personne non-valide et fait tout pour les aider.
C'est dire s'il regarde aujourd'hui avec Il sait ce que veut dire le rejet ou encore le fait de ne pas
satisfaction la compétition qui se pouvoir accéder à tous les sports. Il a
déroule sous ses yeux et le fait que donc décidé de tout faire pour que cha-
rien ne semble clocher dans l’or- cun trouve sa voie.
ganisation. Il ne dit pas : "Tiens, toi tu as tel handi-
cap, tu dois faire ça". Non, il essaie, à
Une fois cette manifestation ter-
chaque fois, de trouver de nouvelles
minée, il se concentrera principa-
options pour chaque nouvelle personne
lement sur les Championnats de
rencontrée. Le plus difficile pour lui,
France et aimerait organiser une
c'est de convaincre de nouvelles per-
nouvelle édition de l'événement
sonnes en situation de handicap car la
qui a lieu tous les 2 ans. Une
plupart ne veulent pas sortir ou ils ont
grosse organisation quand on
peur etc... Il insiste donc bien sur le fait
sait que ce Grand Prix réunit 34
que ne ce ne sont pas les clubs qui man-
délégations, 200 jeunes, qu'on y
quent ni les associations. Et le Grand Prix
sert 1100 repas par jour, qu'on
est là, aussi, pour ça.
accueille des équipes venues de
nd
©K’eskon atte

toute la France qu'il faut héber-


ger, transporter, soigner, enca- Eva Labille et Laura Hoffmann
drer...

9
Une discipline à découvrir : le Goalball
Handicap ou pas, un sportif est un sportif qui pra-
tique un sport. Et qui peut se mesurer aux autres
puisque, le grand prix est aussi une compétition.
©K’eskon attend

Parmi les disciplines en compétition, on a pu ainsi


découvrir le Goalball. Nous sommes allés à la ren-
contre de Maxime qui a eu la gentillesse de bien

M
axime Beau a 15 ans et c'est un sportif assez la famille et les entraîneurs car c'est un sport qui nécessite
grand et plutôt baraqué. Depuis 4 ans maintenant, beaucoup de concentration et surtout de silence. Ça dure
il pratique le Goalball. Il a découvert ce sport dans deux périodes de 10 minutes avec, au milieu, une mi-
un centre pour malvoyants en faisant des stages temps de 2 minutes. Après, il y a le droit à deux temps
et, au final, ça lui a plu et il a accepté quand on lui a propo- morts par équipe de 45 secondes. Quand il y a un tir et
sé d'en faire. Suite à cela, il a fait des compétitions. On a pu qu'un défenseur touche la balle, il ont après 10 secondes
constater qu'à la fin de son match, il était essoufflé car il pour relancer la balle.
s'est donné à fond et il était déçu de perdre. Il ne s'entraîne
Mixte chez les jeunes
pas beaucoup car ce n'est pas très facile puisqu'il y a une
grande logistique de préparation au sol et qu'il faut trouver Tous les joueurs ont un handicap visuel plus ou moins élevé
un gymnase. « Cela me brancherait d'en faire mon mé- mais il n'y a pas que des déficients visuels qui peuvent
tier », dit-il. « Dans ce sport, j'aime surtout le travail jouer : d'autres handicaps physiques sont acceptés et tout
d'équipe. » Il s'imagine dans la tête les tracés du ballon le monde met des lunettes de façon à ce que tous soient
mais il arrive surtout à se repérer avec le son. On peut com- dans le noir. Au niveau des jeunes, c'est mixte mais dans
mencer ce sport à l'âge des compétitions nationales adultes, c'est homme ou
qu'on veut. Mais il faut femme.
©K’eskon attend

obligatoirement avoir un C'est aussi mixte pour les


handicap. "J'ai la chance catégories d'âge : on mêle
de quand même voir un tout le monde entre 10 et 16
petit peu puis je me ans et ça peut, du point de
mets un petit peu à la vue du spectateur, donner
place des non-voyants" l'impression que les plus
nous confie-t-il. jeunes sont un peu perdus,
C'est un deux contre ce qui nous a semblé le cas
deux et le but est bien pour un petit garçon de 10
évidemment de mar- ans qui avait de la peine à
quer. C'est un sport de trouver ses marques. Et
ballon qui est pratiqué puis, selon le type de handi-
par des sportifs défi- cap, les sportifs n'ont pas
cients visuels qui décè- tous la même perception de
lent la présence du bal- l'espace. Certains joueurs
lon au bruit des clo- jouent plus que d'autres, ce
chettes que le ballon qui est dommage. Mais, sur
contient. Il fait partie des le Goalball il n'y a pas d'obli-
sports paralympiques Sur le terrain, il y a une zone où on gation de certains nombres de tirs par joueur, donc dans
doit lancer la balle en la faisant rouler avant une ligne au l'équipe, celui qui joue le plus est celui qui tire le plus fort
milieu. Si elle ne roule pas, on l'appelle « la balle qui vole » et le mieux. Souvent à ce niveau-là, il n'y a pas trop
et celui qui fait la faute défend et l'autre tire. Sur le terrain, d'échanges entre les joueurs mais le niveau supérieur joue
il y a des lignes et il faut que le ballon touche le sol avant la avec plus de passes et la discipline montre tout son intérêt.
ligne bleue sinon il y a une faute. Nous avons pu constater Entre concentration extrême et solidarité.
des ramasseurs de balles à chaque extrémité du terrain
mais dans la salle, il n'y avait pas beaucoup de monde, juste Stella Ovsepyan, Thomas Danigo et Noé Jaillot

10
Rencontre d’un vice-champion paralympique
Dans les allées du Grand Prix, on pouvait croiser des stars du
handisport. Interview de Sami El Gueddari, 34 ans, vice-
champion de natation paralympique à Londres.

Consultant TV
Aujourd’hui Sami EL GUEDDARI est devenu consultant
grâce à France TV qui l’a contacté en 2015 quand ils ont
prévu de diffuser les Jeux Olympiques de Rio. Ils cher-
chaient un consultant capable de parler de tous les sports
et de tous les types de pathologies. Il travaille à la fédéra-
tion sur un projet de détection multisports. Sami est l’un
des rares à connaître l’ensemble des disciplines donc
c’était la personne la mieux placée pour devenir consul-
tant. Au cours de sa carrière de consultant, il a pu ainsi
commencer à sensibiliser, à diffuser et à faire connaître le
handisport. Il souhaiterait continuer sa carrière de consul-
tant. Pour lui, c’est une chance de pouvoir faire connaître
et démocratiser sa discipline et son mouvement par le

S
ami EL GUEDDARI est né avec le handicap de l’agé- biais de la télé. « Je suis heureux de décider de la tonalité,
nésie du tibia. Ce qui ne l'a pas empêché de com- de comment traiter l’actualité et les informations », pré-
mencer la natation dès l’âge de 5 ans avec les bé- cise-t-il.
bés nageurs. Ses parents ne sachant pas nager, ils Selon lui tous les handicapés ne sont pas tous malheureux,
avaient, en effet, pris la décision d’apprendre la nage à certains sont nés avec leur handicap, ont appris à vivre
leurs enfants dès leur plus jeune âge. Et Sami a continué. avec et sont très heureux. Mais sans négliger le fait que
Avant ses 19 ans, il ne participait d'ailleurs qu’à des com- d’autres sont devenus handicapés avec un accident ou par
pétitions de valides .Ce n’est qu’à partir de ce moment une maladie et certains le vivent très mal. Dans ce cas, le
qu’il a pu participer à des compétitions dans le cadre du sport peut aussi aider à retrouver de la confiance et l'es-
handisport. Et là, il s'est vraiment consacré à sa discipline, time de soi. Des événements comme le grand prix de ce
consentant des efforts énormes ; avant la compétition des week-end le montrent.
J.O. à Londres, il s’entraînait ainsi 22 heures dans l’eau
Maëlys Barbarin et Clarence Taverne
plus 6 heures de préparation physique, au total 28 heures
par semaine.

Sami a participé à deux Jeux Olympiques. Pour les pre-


miers, à Pékin, il était plus là en tant qu’observateur qu'en
tant que concurrent. Alors qu'à ses deuxièmes Jeux Olym-
piques, à Londres, il était là pour se surpasser et il a termi-
né vice-champion de natation dans sa catégorie. Ayant
participé aux deux types de compétition, il a pu expliquer
quelles différences il y a entre les compétitions de valides
et les compétitions handisports. Il dit que c’est tout sim-
plement le règlement qui va changer en fonction des han-
dicaps. « Par exemple, explique-t-il, une personne ne pou-
vant pas plonger va être directement mise à l’eau. Et la
classification change beaucoup car contrairement à une
compétition de valides, il y a plusieurs catégories dans le
même domaine sportif ». Pour le reste, les performances
sont étonnantes et le spectacle est total !

11
Accompagnant, un rôle important !
Qu’est-ce qu’un accompagnant et quel
est son rôle ? Lors de la rencontre han-
disports à Poitiers, nous nous sommes
posé cette question et avons interrogé
Marc Boussaroque, accompagnant et
kinésithérapeute.

tombe, ou que le filet est trop haut et


qu’il n’y arrive pas, dans ce cas, on va
abaisser le filet et le faire jouer avec un
ballon de baudruche qui fait des trajec-
toires plus lentes », explique Marc pour
faire comprendre l'esprit de l’adapta-

©Archives Châtellerault
tion. Évidemment, ce n’est qu’un
exemple, mais c’est pour montrer un
peu ce qu’on peut faire.
Un métier pluridisciplinaire

P
our Marc Boussaroque, le métier d’accompa-
Marc exerce le métier d’accompagnant kinésithéra-
gnant n’était pas une vocation, mais lorsque l’oc-
peute, mais il joue aussi plein d’autres rôles, comme
casion s’est présentée, il n’a pas hésité un seul
professeur de sport ou bien ergothérapeute, pour n’en
instant. Étant déjà kinésithérapeute, Marc confie que
citer que deux ? Comme quoi, peu importe sa profes-
la kinésithérapie « est un métier social, où l’on est très
sion de base, quand on entre dans la monde du handis-
en relation avec ses clients, même ceux qui ne sont pas
port, il faut se montrer polyvalent et on trouve tou-
handicapés, on est dans l’intimité de ses patients et on
jours à remplir un rôle important.
est donc obligé d’être proche des gens et de les accom-
pagner dans leurs projets. Pour ces raisons, jouer le Alban Decourt-Mesa et Yaël Froger
rôle d’accompagnant d'un sportif handicapé
n'est pas contradictoire avec le métier de
kiné, au contraire même. »
Le sport, un mode de rééducation
Le sport n’est pas qu’un moyen de bouger
et de rester en bonne santé, mentalement
et physiquement, mais il peut aussi servir de
moyen de rééducation. En effet, le sport est
un moyen comme un autre d’apprendre aux
gens à se servir de leur corps. Néanmoins,
avec les handicaps de certains sportifs, il
faut redoubler d’ingéniosité pour leur per-
mettre de pratiquer leur sport favori, car
pratiquer un sport avec des règles
« classiques » peut rapidement s’avérer
compliqué pour certains handicapés. Il faut
adapter le jeu tout en essayant de conserver
un maximum de points communs avec le
sport de base : « Par exemple, si le gamin ne
peut pas faire de volley parce que son temps
de réaction est trop lent et donc la balle

12
Le slalom ou l’esprit d’équipe
Le slalom est une discipline de vitesse et de précision : le but est de réaliser un circuit en un minimum de
temps à l'aide de son fauteuil ou en bipédie, en équipe et par relais. L'occasion de se compléter et de
développer un vrai esprit d'équipe. Une compétition animée pendant le Grand Prix.

C 'est sans doute le moment où le Hall B a


été le plus bruyant. Le public, nombreux,
un peu chahuteur s'est lâché et on a pu
entendre des concerts de cris, voir de belles
« ola » sur le bord du terrain. Et c'est en
même temps une discipline très intéressante
pour ses effets sur le corps : on y développe
la maîtrise du mode de déplacement, la mé-
morisation et la fonction cardio-vasculaire et
respiratoire. Comme pour chaque jeu, il y a
des règles à respecter. Composé de deux
manches( vitesse et précision), il exige que le

©K’eskon attend
participant exécute un parcours d'une
soixantaine de mètres. Chaque participant a
3 essais par manche pour essayer de faire au
mieux.
Slalom signifie zigzaguer. Dans ce cas, c'est
entre les plots, en passant devant des pa-
niers de tirs pour les personnes debout. C'est
une discipline adaptée à tout type de handi-
cap. L'ambiance en général est bonne, il y a
beaucoup de respect entre les régions, cha-
cun son handicap et tout le monde discute
avec tout le monde. Il n'y a pas de "guerre"
et les encouragements vont à tout le monde.
Un participant nous dit : "C'est à vivre au
moins une fois dans sa vie". Ce qui montre
que cette épreuve a quelque chose de parti-
culier, sans doute dû au relais qui crée ce
©K’eskon attend
sentiment d'équipe qui pousse à se surpas-
ser.
Stella Ovsepyan

Dix minutes en fauteuil


A l'occasion du grand Prix handisport, possibilité était offerte à tous, valides ou non, de tester le sport en fauteuil rou-
lant. Le temps de deux tournois : le rubyfauteuil et le basketfauteuil. Laura a testé pour nous. L'un et l'autre, avec un

«
vrai plaisir !
Dès que je me suis assise dans le fauteuil, je suis avec précision. Durant les matchs, je n'ai pas eu de problème
sentie à l'aise dedans, ce qui m'a étonné. J'ai été pour diriger les fauteuils ; au contraire, c'est comme si j'avais
surprise par la maniabilité de l'engin : on prend le toujours su en faire.
coup de mains très vite. Les règles des deux sports sont très En conclusion, j'ai adoré les ateliers mais j'espère quand
simples et pratiques, contrairement au basket et rugby clas- même que ce sera la dernière fois que je serai dans un fau-
siques. Pour l'un, on ne dribble que si on conserve la balle teuil roulant, car je ne sais pas si je supporterais d’être assise
plus de dix secondes, pour l'autre, il faut transporter la balle au quotidien. "
jusqu'à la ligne adverse. Le tout, c'est de se déplacer vite et Laura Hoffmann

13
La Boccia, un jeu de précision
©K’eskon attend

C'est un sport peu connu. La Boccia était en compétition lors


du Grand prix. Rencontre d'un entraîneur et explication.

O
n pourrait penser que la boccia est un sport récent. Elle dit aussi que, dans son rôle, elle ne rencontre pas grande
Pourtant il est d'origine gréco-romaine, et aujourd'hui, difficulté au niveau de l'apprentissage pour ses élèves car il y
on peut y jouer y compris avec un "handicap lourd". a beaucoup d'aménagement pour chaque handicap, par
C'est une discipline que l'on retrouve aux jeux para- exemple un enfant atteint d'une paralysie aux bras aura pour
lympiques, qui se rapproche de la pétanque. Il existe des lui une rampe lui permettant de lancer la balle et de cher-
balles souples, médiums, dures et extra dures qui sont en cher la précision.
cuir et que les joueurs choisissent durant la partie avant leur
Et les Joueurs ?
lancer. Le but du jeu est similaire à la pétanque : il faut s'ap-
Du côté des principaux concerné c'est à dire les joueurs, qui
procher le plus possible d'une balle blanche qui correspond
avaient entre 10 et 13 ans, on trouve beaucoup de motiva-
au cochonnet et ça se déroule avec six balles par équipe
tion. Ils nous ont appris que leur entraînement avait lieu une
comme une partie de pétanque. C'est adapté pour tous les
fois par semaine et qu'il consiste à faire des petits matchs
handicaps, fauteuils, mal marchants, déficients visuels, pro-
pour s'entraîner avant les tournois. Ils ont choisi cette disci-
blèmes de latéralisation ou d'équilibre et même pour les
pline car pour eux c'était une découverte à faire. Malgré leur
valides à condition qu'ils utilisent un fauteuil.
handicap ils ne rencontrent pas de gros problèmes. La diffi-
Laurence Ranson est l'entraîneur d'une équipe de jeunes qui culté à surmonter, c'est bien sûr d'apprivoiser la précision et
pratiquent ce sport. Elle nous explique que lors des entraîne- de viser juste. Leur premier objectif ? « remporter la finale,
ments, elle favorise plus la stratégie (faiblesses des joueurs bien sûr », disent-ils en chœur.
adverses, comment déstabiliser... ) et l'apprentissage des
Eva Labille et Laura Hoffmann
règles. Cependant elle n'oublie pas la pratique.

Indispensables, les scouts !


Les scouts couvrent des grands événements dont le Grand Prix des Jeunes Handis-
port où ils sont présents pour la première fois. Le scoutisme est un mouvement d'édu-
cation de la jeunesse, il consiste à aider les jeunes à prendre des responsabilités et à
devenir des citoyens du monde. Il avait donc tout à fait sa place au cœur de cet évé-
nement. Rencontre avec Étienne Vigour, du mouvement des Éclaireurs de France.

Une première bien à la gestion de la nourriture, qu'aux activi-


Sur le Grand Prix, 60 scouts sont présents ap- tés comme ramasseurs de balles. Les scouts
partenant à 4 structures différences : Les Eclai- ont entre 11 et 21 ans hors accompagnateurs,
reuses et Eclaireurs de France, Les Scouts En- afin de favoriser l'entente entre les jeunes
tente, Les Couts et Guides de France et les handicapés, qui ont le même âge, et les jeunes
Eclaireurs Unionistes. Pour cet événement, les scouts. Ils sont là tous les jours, mais c'est la
scouts ont un rôle polyvalent, ils sont aussi première fois qu'ils couvrent ce genre d’évé-
nement. (….à suivre page suivante)

14
Le tennis de table, version handisport
En compétition, pour ce grand-Prix, le tennis de table, pour un
tournoi particulier mais passionnant. Petite visite.

qu’ils portent un handicap Impressions


sensoriel donc non appa- Une fois le regard du spectateur lui
rent. En continuant dans aussi adapté, l'intérêt du spectacle
l’allée centrale, cependant, est bien là et on se surprend à vouloir
nous pouvons voir appa- encourager les uns et les autres avec
raître certaines prothèses, les familles et les accompagnants. A
fauteuils roulants, des per- connaître la tension de la compétition
sonnes en béquille. et l'espoir de la réussite.
Ce qui est étonnant pour Un des sportifs, Dany Danmholler, a
qui ne connaît pas le han- bien voulu confier à chaud ses im-
disport, c'est que tous se pressions sur le tournoi et ses ré-
rencontrent, dans cette ponses reflètent bien ce que tous les
diversité dans une compéti- sportifs en compétition peuvent dire.

D
ans le hall B du parc des exposi- tion suffisamment adaptée pour que « Ce tournoi m’a apporté avant tout
tions de Poitiers, en ce pont de chacun puisse s'y reconnaître et don- de la joie et de la fierté, » a-t-il ainsi
l'Ascension, se déroulait un ner le meilleur de lui-même. Les confié.
tournoi de tennis de table un matchs ont été pensés pour que Ce tournoi, au final, avait l’air de tout
petit peu particulier. Des deux côtés chaque handicapé rencontre un ad- ce qu’il y a de plus ordinaire avec des
de la table, des sportifs en situation versaire avec le même niveau de han- matchs serrés, un esprit de compéti-
de handicap, pour des matchs très dicap. Il faut savoir que les règles du tion mais nous pouvons dire que cha-
disputés. Venus de tous les horizons, tennis de table, elles aussi, ont été cun et chacune a passé un excellent
chacun a fait le déplacement pour modifiées en fonction du handicap moment avec son handicap. Et nous
cette compétition. L’alignement de des deux joueurs. Par exemple dans ne doutons pas que le Dimanche 13
nombreuses tables dans un petit es- un match en 1 contre 1 en fauteuil, le mai, chacun est reparti chez soi avec
pace donne une première impression serveur doit réaliser son service de un souvenir inoubliable de ces 4
de renfermé. Et à première vue, par- manière à ce que la balle sorte par le jours.
fois, aucun signe ne donne d’indica- fond de la table même après plu- Enzo Paquet, Arthur Braguier
tion sur le handicap des joueurs puis- sieurs rebonds.

(…) suite de l’article page précédente quelques inconvénients, principalement le fait que, quand on
s'engage, on le fait complètement et tous les jours. Il dit aussi
Ils ont pu installer un camp sur une pelouse de la caserne des
cette phrase : ''quand on tend la main, il arrive qu'on t'arrache
pompiers.
le bras''. Il faut donc savoir dire non et ce n'est pas tout le
« Je rêvai d'aller sur la Tour Eiffel » temps facile. Il faut certes s’invertir dans les scouts mais pas
pour autant délaisser ce qu'on a autour.
Étienne Vigour, 36 ans, est scout depuis ses 8 ans. Son par-
cours nous permet de savoir qui sont ces jeunes. Il témoigne Religion
de son expérience. Il dit avoir commencé le scoutisme grâce à
D'après ce qu'on pourrait croire, le scoutisme n'a pas obliga-
son rêve d'enfant : « aller sur la Tour Eiffel ». En effet, certains
toirement de lien avec les religions. D'ailleurs les premiers
de ses cousins étaient scouts de France et, un jour, alors qu'il
scouts créés en France, Les Éclaireurs de France, sont laïques.
était chez eux, il tomba sur l'une de leurs revues de scouts. Il
Après, bien sûr, sont arrivés les scouts catholiques, juifs, mu-
put y lire le voyage de quelques scouts sur la Tour Eiffel. Il ne
sulmans et même de plus en plus de scouts bouddhistes.
lui en fallut pas plus pour franchir le pas : devenir scout était
peut-être un moyen d'accomplir son rêve ! On peut donc devenir scouts même si on appartient à aucune
religion
Ce choix lui apporta de nombreuses choses dont le sens de
l'engagement et des responsabilités mais aussi de la confiance Maëla Bergonnier, Melissa Verdin
en soi, des amis et surtout une famille. Malgré tout, il y a

15
La sophrologie
un outil
« à toutes
épreuves »

Les épreuves de fin d’année arrivent à grands pas


et les révisions ont commencé. Avec tout cela,
difficile de garder son calme et de gérer son
stress. Corinne Baudoin, sophrologue à Châtelle-
rault, nous donne ses astuces et propose des exer-
cices pour mettre toutes les chances de notre côté.
©K’eskon attend

O
n est souvent stressé avant et durant nos exa- pourquoi elles sont stressantes : «Une situation n’est
mens ou oraux. De ce fait, on a tendance à pani- stressante pour soi que parce qu’on la perçoit et l’analyse
quer ou à parler plus vite. Il faut savoir que le comme pénible pour soi. Par exemple, si je suis « bon en
stress est provoqué par des situations perçues comme maths », je me sentirai moins en difficulté face à ma
« difficiles ». En effet, le stress est une réaction naturelle feuille que si je me considère comme nul. C’est parce ce
de notre corps pour se défendre contre une agression. que je pense que je ne suis pas capable de résoudre les
Corinne Baudoin nous explique un peu plus en détail ce problèmes en maths, que mon cœur et ma respiration
phénomène : « Cette stratégie mise en place par notre s’affoleront et que mon stress augmentera jusqu’au point
organisme date depuis que l’homme existe et lui a permis même de me paralyser. »
de survivre jusqu’à aujourd’hui. Le stress est donc un pro-
Mais alors que faire ? C’est simple, premièrement il s’agit
cessus physiologique vital, indispensable pour nous adap-
de « réviser le mieux possible ses cours pour se rassurer
ter à notre quotidien ». Elle insiste bien sur le fait qu’ « il
sur ses compétences. Deuxièmement agir sur son corps
n’est pas mauvais. Il est même notre ami ! » Mieux que
pour diminuer les sensations que nous ressentons comme
ça, notre corps nous envoie toute l’énergie dont nous
désagréables voire inquiétantes comme le cœur qui bat
avons besoin pour réussir à surmonter l’épreuve ! Il nous
vite et fort, la sensation de plus respirer, la « boule au
permet même de nous surpasser et de donner le meilleur
ventre », les tremblements, etc. Pour cela, soit on joue
de nous-même. Mais attention ! Il peut devenir néfaste
avec sa respiration en soufflant 2 fois plus longtemps
pour la santé à partir du moment où on ne le gère
qu’on inspire, soit on bouge son corps énergiquement
plus, c’est-à-dire « qu’on laisse notre tête, notre corps et
pendant au moins 3 minutes, soit on contracte très fort
nos émotions s’emballer mettant ainsi notre corps en sur-
tous ses muscles pour ensuite les relâcher d’un coup plu-
régime. Comme toute machine, il s’épuise, défaille pour
sieurs fois de suite. Troisièmement, agir sur les pensées
tomber en panne ou malade. »
en imaginant par exemple tout ce que l’on fera de
Quels comportements adopter dans ce genre de situa- chouette une fois l’examen passé.» Tous ces petits exer-
tions ? cices peuvent aussi se pratiquer avant l’oral.
C’est une question que l’on se pose souvent, Corinne Bau- (…)
doin nous donne ses outils mais nous explique d’abord

16
(…) Bien entendu
ce n’est pas tou- Souvenirs, anecdotes et sophrologie
jours nous qui
nous mettons du Avez-vous eu l’occasion de préparer vos propres enfants aux examens avec la sophrologie ?
stress ou de la Pour devenir sophrologue, il m’a fallu étudier la sophrologie pendant trois ans. Mes enfants ont
pression mais les donc bénéficié de cette méthode au fur et à mesure de mes cours. Adolescents aujourd’hui, ils
personnes qui gèrent plutôt bien leur stress jusqu’à présent.
nous entourent.
Avez-vous des souvenirs de vos propres examens ?
Par exemple on
peut en avoir car Oui, bien sûr et j’aurai bien eu besoin des conseils d’un sophrologue à l’époque. Très timide, les
on perçoit les oraux étaient pour moi un calvaire jusqu’au baccalauréat et les épreuves écrites, notamment
exigences de nos dans les matières où je me devais d’être la meilleure pour faire les études que j’avais envisa-
parents ou de nos gées, étaient difficiles à vivre. La peur de la “mauvaise note” arrivait jusqu’à m’empêcher de
profs comme trop réfléchir et déclencher le fameux “trou noir” bien connu des élèves.
importantes par
Est-ce que vos clients viennent vous voir pour d’autres motifs ?
rapport à nos
capacités. Cepen- Même si plus de la moitié de mes clients me consultent pour leurs difficultés à gérer leur stress,
dant parfois, on d’autres en effet me rencontrent pour les accompagner à améliorer leur sommeil, à surmonter
n’a pas besoin des un événement difficile dans leur vie (divorce, changement de travail, deuil…), à mieux vivre avec
autres pour se leurs émotions ou leurs douleurs.
mettre la pres-
Avez-vous des anecdotes de vos clients (amusantes, extrêmes, intéressantes) qui sont venus
sion, on se la met chercher un conseil en rapport avec notre sujet ?
tout seul ! La so-
phrologue ajoute Je me souviens d’une brillante étudiante de 17 ans qui avait eu le baccalauréat avec mention
que : « l’angoisse très bien. Son parcours scolaire était vraiment impressionnant et sans aucun échec. Elle réussis-
étant conta- sait tout ce qu’elle entreprenait jusqu’alors. Elle est arrivée dans mon cabinet désespérée
gieuse, éviter de d’avoir raté le concours de médecine et de ne pouvoir le repasser compte tenu de ses notes
vous retrouver trop basses. Elle était vraiment dans tous ses états et ne comprenait pas comment cet échec
avec une per- était possible alors qu’elle avait des capacités exceptionnelles pour les études et avait toujours
sonne qui ne sait souhaité au plus profond d’elle-même être médecin ! De plus, elle trouvait fortement injuste
pas gérer son que certains étudiants moins bons qu’elle aient réussi. En effet, connaître ses cours est une con-
stress dans la dition nécessaire mais pas suffisante pour réussir un examen, il est important aussi de savoir
même pièce d’au- gérer son stress. En effet, un élève est une personne qui passe une épreuve en utilisant sa tête
tant plus si c’est mais aussi son corps et ses émotions. Il est important donc d’apprendre à bien se connaître en
votre ami ! » vivant toutes sortes de choses plus ou moins agréables pour apprendre à gérer son stress.
Laura HOFFMANN
©K’eskon attend

17
Pour la bonne cause
Le 16 juin à la manufacture d’armes de Châtellerault
a lieu un événement organisé par le BEC dont les
profits iront pour l’association Williams de Bre-
tagne. Mais, c’est quoi cette association ? C’est quoi
le BEC ? Que pourra -t-on faire là-bas ?

« C’est une lésion d’un chromosome »


Pour vous en dire un peu plus sur la maladie Williams-
Beuren qui touche aussi bien les filles que les garçons et
aussi sur cette association, Laura Gonzales, responsable ré-
gionale de “Williams de Bretagne”, a accepté de répondre à
nos questions. Tout d’abord, elle explique que cette maladie
est « une lésion d’un chromosome qui entraîne chez les en-
fants qui ont ce syndrome, une lésion motrice », ce qui signi-
fie qu’ils ont les tendons des jambes un peu plus courts. Cela
les oblige à marcher sur la pointe des pieds, ce qui fatigue
Emmanuelrapidement et donne
Boulanger, chefmal aux jambeset
d’orchestre très vite mais tout
professeur de cela
ne les empêche pas de se déplacer ni de faire du sport . « Ils
musique aux Ateliers de l'Harmonie La Châtelleraudaise, nous
présentent aussi des lésions mentales» qui sont plus ou
parle de sonmoins
métier passionnant.
importantes Rencontre
en fonction d’un passionné.
de l’évolution de la mala-
die, ils ont des problèmes spatio-temporels et peuvent aussi
avoir des difficultés à juger de la gravité d’une situation.
De ce fait, deux associations se sont créées en France pour
aider les familles en les soutenant, les conseillant, par
exemple sur les démarches à suivre pour telle ou telle situa-
tion, en trouvant un établissement pour leurs enfants, etc.
De plus, elles contribuent au financement de la recherche et
à faire connaître auprès du grand public cette maladie or-
pheline pour éviter notamment certaines réflexions bles-
santes à l’égard des malades et de leur familles. Comme
pour la trisomie 21, Laura G. ajoute : « les personnes
atteintes de la maladie Williams-Beuren ont un faciès qui est
le même pour tous », ils ressemblent à des elfes. Enfin, Lau-
ra Gonzales fait partie de cette association car son “petit
frère” est atteint de ce syndrome.
L’évènement
C’est une association d’entrepreneurs appelé le BEC qui a eu
l’idée de ce premier « Williams’ day ». Le BEC signifie “Bien
Entreprendre en Commun”. Il rassemble des chefs d’entre-
prise de différentes corporations dans le but de partager
gratuitement leurs expertises mais aussi de se promouvoir
mutuellement dans leur réseau respectif. Le BEC se réunit
chaque mois sur un thème différent et chaque trimestre
pour définir les actions et projets à venir. Ainsi, c’est la ren-
Petites infos : contre d’un membre du BEC avec Laura GONZALES qui a fait connaître la maladie aux
C’est une maladie orpheline membres. Touchés par cette cause, ils ont fait naître le premier Williams’ day. Cette jour-
de ce fait il y a, née sera notamment un moyen de découvrir cette maladie et de sensibiliser enfants et
-1 sur 10 000 naissances adultes mais aussi de partager un moment de convivialité. Lors du Williams’ day, il y aura
-3 000 cas en France plein d'activités telles que des jeux géants, des ateliers mosaïques, une tombola, un magi-
-300 000 cas dans le monde cien, des balades en poney, des concerts et plein d’autres encore ! L’argent récolté sera
-3 familles du Châtellerau- reversé intégralement à l’association des Williams de Bretagne. Alors rendez-vous le sa-
dais sont concernées medi 16 juin 2018 de 9 heures à 16 heures au site la manufacture à Châtellerault.
Laura HOFFMANN

18
La suprématie du graff
Il fait partie de ceux qui décorent nos vies en s'invitant sur les murs
de nos villes. Rencontre de David Ardon alias SUPRAM, 19 ans et 3

©K’eskon attend
ans de graffiti derrière lui. Il nous ouvre les portes d'un monde sou-
vent incompris : le street art. C'est en étant super décontracté et
amusé qu'il a répondu à nos questions.

Comment t'es venue cette passion ? graffeur JOKE. Aujourd'hui, je dessine, Pourquoi le surnom " SUPRAM " ?
J'aime dessiner des illustrations et des graffe, et passe la plupart de mon Bonne question ! Alors à la base, je
typographies et donc le graff ras- temps avec mon équipe. Le nom de jouais beaucoup aux jeux vidéos et
semble ces deux domaines. J'ai décou- celle-ci est la JSE Crew, elle est compo- comme tout bon joueur, il fallait avoir
vert le graff par hasard en arrivant sur sée de mes supers potes : NOST, OK- un pseudo. Je cherchais et soudain j'ai
Châtellerault. J'ai vu des graffitis et TO, STEAK et moi. entendu le mot « suprême » à la télé,
des tags sur les murs, j'ai voulu moi j'ai grave accroché donc j'ai choisi le
aussi essayer et cela m'a plu. J'ai alors pseudo " suprême game ". Au fur et à
appris à l'aide de vidéos et de photos mesure du temps, j'ai raccourci mon
sur les réseaux sociaux mais aussi en nom par SUPRAM. Voilà, mais rien à
rencontrant des graffeurs et artistes. voir avec la célèbre marque."

Avant de te mettre à graffer, avais-tu Des conseils pour des futurs


déjà des bases de dessinateur ? graffeurs ?
Ce qui me plaît dans le graffiti, c'est la Le conseil que je pourrais te
liberté, je suis libre de faire ce que je donner si tu sou-
veux, il n'y a pas de règles. Je dessine haites te lan-
depuis que je suis tout petit, mais cer dedans est
avant de commencer à poser sur de te faire plai-
murs, à la bombe, je dessinais déjà Voudrais-tu en faire ton mé- sir ! Le graffiti est
quelques graffs sur papiers. Et non, tier ? un milieu où il y a
pas besoin d'avoir de bonnes bases en Oui et non. Pour l'avenir, je ©K’e
beaucoup de cri-
dessin pour faire un beau graffiti. Le souhaite vivre de mes créations, skon tiques et
atten
d
fait de savoir dessiner aide énormé- de mes dessins et illustrations mais le de jalousie. Le but
ment à la réalisation d'un graff mais graffiti représente seulement 40% de principal est de te faire plaisir
on peut s'en passer. Je dirais que, mon travail." pour échapper à ça. Pour les débu-
pour réussir dans le graff et le tag, il tants, je conseille les bombes MTN
faut avoir une grande créativité et un Est ce que tu t'es déjà fait choper en (Montana), les MTN 94 pour les con-
bon esprit de composition. Le plus train de graffer ? tours et les " lights ", et les MTN
important dans ce milieu est d'être Oui, je me suis fait déjà choper deux Hardcore pour le remplissage. Après,
original et surtout de se faire plaisir ! fois pour du graffiti vandale. Mainte- on peut faire un graff avec de tout,
nant, j'ai délaissé le graffiti vandale chacun fait ce qu'il veut.
Tu pratiques en groupe ou tout seul ? pour me consacrer à des grosses
Merci SUPRAM !
Je pratique le graffiti avec mon collec- pièces réalisées avec l'aide de mon
tif ! Le graffiti est quelque chose de collectif suite à des demandes de par- Cléo Marcadal et Inès Aggairi
convivial, j'ai commencé le graffiti ticuliers.
avec l'aide d'artistes
et avec mon pote ,
le

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