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Depuis neuf mois, les autorités sanitaires observent une résurgence de la rougeole en France
(3 morts et plus de 2 500 cas détectés depuis novembre 2017). Le retour de cette maladie très
contagieuse est lié à un déficit de couverture vaccinale, elle-même en partie due à une
défiance des parents à l’endroit des vaccins.
Dans les faits, plusieurs écoles et centres de vacances de la Fraternité ont été des foyers de
propagation de l’épidémie de 2008. La suite de l’enquête épidémiologique a permis
d’identifier le patient zéro de l’infection, ajoute Lucie Guimier. Il s’agissait d’une élève
d’origine suisse, qui n’avait pas reçu les deux doses du vaccin et qui, lors d’une visite
familiale en Autriche, est entrée en contact avec un cousin infecté par la rougeole, lui aussi
scolarisé dans un établissement affilié à la même communauté religieuse.
Pour les enfants nés avant le 1er janvier 2018, seuls trois vaccins – contre la diphtérie, le
tétanos et la poliomyélite – sont obligatoires pour qu’ils puissent être admis en crèche, à
l’école, en garderie, en colonie de vacances ou dans toute autre collectivité d’enfants. Onze
vaccins obligatoires sont en revanche désormais nécessaires pour les enfants nés après le
1er janvier 2018. Contactée, la Fraternité Saint-Pie-X ne nous a pas répondu.
En 2015, l’Alsace avait dû faire face à une recrudescence de cas, dont une centaine dans
l’école hors contrat Steiner-Waldorf Mathias-Grünewald, où plus de la moitié des élèves
n’étaient pas vaccinés. Le virus avait été ramené d’Allemagne au mois de mars au cours d’un
voyage scolaire.
La pédagogie Steiner n’est pas seule en cause, et d’autres écoles alternatives ont vu des cas
de rougeole, affirme Lucie Guimier. Parmi les témoignages qu’elle a recueillis, certains
parents d’élèves manifestaient une forte défiance envers la vaccination : « A l’école, les
parents vont voir un médecin dans la Drôme (…). Ils ne vont pas là-bas pour obtenir l’avis
de quelqu’un. Le médecin en question leur fournit des attestations de contre-indication pour
ne pas faire vacciner les enfants au cas où la préfecture les contrôle », racontait ainsi l’un
d’eux cité dans le rapport de Lucie Guimier.