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0. Principes généraux
de ventilation
Guide for ventilating practice. 0. – Document établi par un groupe de travail comprenant des spécialistes des
General principles of ventilation CRAM et de l’INRS, en collaboration avec les syndicats professionnels. Il
pose les différents problèmes liés à la mise en place ou à l’étude
Document drawn up by a working group
d’un système de ventilation et présente une démarche pour aborder ces
comprising specialists from Regional Health
Insurance Funds and the INRS in problèmes et les résoudre.
collaboration with the relevant trade Au sommaire : poste de travail, captage, transport des polluants, venti-
associations. It considers the différent
lateurs, rejet, air de compensation, ventilation générale, implantation du
problems involved in setting up or
designing a ventilation system and sets out matériel, contrôles et entretien.
a procedure for approaching and solving En annexe : comparaison de deux réseaux d’extraction.
these problems.
The subjects covered include: work
station, capture of pollutants, pollutant Le présent document a été établi par un groupe de travail constitué sous l’égide de
transport, fan units, discharge, air la Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM) et comprenant des
replacement, general ventilation, plant spécialistes en ventilation et nuisances chimiques de la CNAM, des Caisses régio-
installation, testing and maintenance. nales d’assurance maladie (CRAM) et de l’INRS.
The first appendix compares two
extraction networks; the second one
Lors de son élaboration, les organismes professionnels suivants ont été
gives useful informations. consultés :
– Syndicat de l’aéraulique,
– Centre technique des industries aérauliques et mécaniques (CETIAT),
– Centre technique des industries mécaniques (CETIM).
Ce document n’est pas un traité technique visant l’installateur, spécialiste en calcul
et en dimensionnement d’installations de ventilation, mais un guide
destiné à fournir des réponses pratiques à toute personne à qui se pose un
problème de conception, d’entretien, de fonctionnement et de contrôle d’une
telle installation. Son objectif est d’aider le lecteur à bien poser les problèmes
liés à l’étude et à la mise en place d’un système de ventilation et lui proposer
une démarche pour aborder ces problèmes et les résoudre.
Remarque importante
Ce guide ne s’intéresse qu’aux principes généraux de ventilation et à la manière
d’aborder l’étude d’un système de ventilation. Pour les problèmes spécifiques de
captage de l’air pollué, le lecteur pourra se référer aux autres guides de cette série,
parus ou à paraître.
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LEXIQUE
Aérotherme : appareil de chauffage d’air Déflexion : modification de l’épanouissement Louvre : prise d’air extérieure comportant des
refoulant dans le local comprenant un groupe naturel d’un jet d’air à la sortie d’une bouche lames inclinées formant pare-pluie.
motoventilateur et une batterie de réchauffage. de soufflage par l’interposition d’ailettes. La
déflexion peut être simple, dans un seul plan, ou Manchette : pièce de raccordement entre deux
Ailettes : barreaux profilés permettant le guidage double, verticale et horizontale. éléments de gaines ou d’appareils. Les man-
de l’air au travers d’un orifice d’entrée ou de sor- chettes souples évitent la transmission des vibra-
tie d’air. Dépoussiérage : généralement utilisé pour tions.
définir la réduction notable de la concentration en
Air extrait : air ambiant rejeté à l’extérieur. Make up : générateur d’air chaud direct à
poussières d’un flux d’air industriel.
brûleur gaz en veine d’air.
Air neuf : air pris à l’extérieur et exempt de
pollution. Diffuseur : bouche de soufflage particulière
ayant un fort taux d’induction interne.
Média : matériau filtrant.
Air primaire : air sortant d’une bouche. Pavillon : accessoire placé à l’aspiration d’un
Diffusion : action de distribuer de l’air avec une
Air secondaire : air ambiant entraîné par le flux ventilateur diminuant les pertes de charge.
forte proportion d’air secondaire.
d’air primaire.
Piquage : branchement secondaire sur une
Échangeur : dispositif permettant le transfert gaine principale.
Air recyclé : air repris dans le local pour y être d’énergie d’un fluide à un autre sans contact.
réintroduit, généralement après traitement. On distingue les échangeurs statiques (à plaques, Plénum : voir caisson de répartition.
Armoire : se dit d’un groupe de traitement d’air, à batterie, caloducs), dynamiques (rotatifs) et
du type vertical, placé habituellement dans le thermodynamiques (pompes à chaleur). Plot (antivibratile) : support élastique placé sous
local à traiter. les châssis des ventilateurs.
Filtre : dispositif de séparation des particules
Aubes directrices : éléments de guidage rap- solides ou liquides en suspension dans l’air Portée : distance à partir de laquelle la vitesse
portés placés dans les coudes brusques des permettant, selon sa qualité, une épuration plus minimale du jet d’air passe en dessous d’une
gaines d’air de grande section. ou moins efficace. Les filtres peuvent être en limite sensible (0,25 à 0,30 m/s en général).
caisson ou en gaine, plans, dièdres, à déroule-
Batterie : élément chauffant comprenant soit Pression totale : se reporter au texte du
ment automatique, à média sec ou humide, à
une ou plusieurs rangées de tubes ailettés par- paragraphe 4.1.1.
poche régénérable ou jetable, électrostatiques.
courus par un fluide caloporteur et destiné à
Projection : action de distribuer de l’air avec la
modifier la température de l’air le traversant, soit Gaine : conduit de ventilation souvent réalisé en proportion la plus faible possible d’air secondaire
un ensemble de résistances électriques. tôle ou en matières plastiques ou maçonné. afin d’en augmenter la portée.
Bouche : dispositif par lequel l’air est soufflé, Générateur d’air chaud : appareil de production Registre : voir clapet.
repris ou extrait d’un local. Elles comportent de chaleur indirecte équipé d’une chambre de
généralement des éléments d’orientation de l’air combustion, d’un échangeur, d’un ventilateur de Section libre : section de passage utile de l’air
soufflé et parfois de réglage du débit. Les soufflage et d’un plénum de distribution d’air. dans une bouche donnée, exprimée en % de la
bouches peuvent être murales, plafonnières ou Une cheminée assure l’évacuation des gaz section totale.
solidaires des réseaux de transport et appareils brûlés.
terminaux. Section totale : section géométrique réelle de la
Grille : voir bouche. bouche mesurée à l’intérieur du cadre.
Buse : bouche de petite section véhiculant de
l’air à haute vitesse. Groupe : synonyme d’appareil (groupe de Silencieux : élément placé dans un flux d’air
traitement d’air, groupe frigorifique). diminuant la transmission du bruit aérien dans
Caisson : appareil de traitement de l’air dont les gaines.
les composants fonctionnels s’assemblent par Hotte : dispositif de captage récepteur placé
juxtaposition. au-dessus des sources, se basant en général sur Sorbonne (ou hotte de laboratoire) : enceinte
les mouvements naturels de convection. ventilée dont la face avant peut s’ouvrir.
Caisson de répartition : volume de traitement
L’aspiration est généralement répartie sur la face
d’air (ou centrale) assurant la répartition des Humidificateur : dispositif permettant l’aug- arrière (haute et basse).
vitesses de l’air le traversant. mentation de la teneur en eau de l’air.
Carneau : conduit horizontal d’évacuation de Tourelle : extracteur mécanique placé en
Inclineur : ensemble d’aubes réglables placées toiture.
grande dimension.
sur l’ouïe d’aspiration d’un ventilateur et permet-
Chauffage direct : chauffage d’un fluide direc- tant de modifier, en conservant un rendement Ventilateur : se reporter au texte du chapitre 5.
tement au contact de la source d’énergie (la acceptable, ses caractéristiques aérauliques.
Ventilation tempérée : voir make up.
totalité de l’énergie est transmise).
Induction : Ventilo-convecteur : appareil de chauffage ou
Clapet : élément mobile d’obturation partielle ou – en soufflage : phénomène d’entraînement de de refroidissement terminal dont la convection
totale d’une gaine, à commande manuelle ou l’air secondaire par l’air primaire, le taux d’induc- est forcée au travers des batteries par un ventila-
automatique. tion caractérise le quotient air véhiculé total/air teur de soufflage.
primaire ;
Climatiseur : appareil autonome permettant la
– en captage : action de mettre en mouvement Virole : corps cylindrique placé autour des
production et la distribution d’air conditionné.
l’air à distance d’un orifice d’extraction. ventilateurs hélicoïdes et permettant leur raccor-
Convecteur : élément chauffant utilisant le dement sur des gaines.
principe de la convection. Laveur d’air : dispositif d’humidification à eau
recyclée ou d’épuration comprenant une ou Volet : dispositif permettant le réglage de la
Convection : mouvement naturel de l’air plusieurs rampes de buses de pulvérisation, répartition de l’air dans une dérivation : par
d’un local provoqué par des différences de un bac formant réserve d’eau et une pompe de extension utilisé comme synonyme de clapet
température. pulvérisation. (voir ce mot).
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Lutter contre la pollution dans les laquelle interviennent de nombreux fac- 2 La pollution.
ateliers et les locaux de travail consiste à teurs techniques, économiques, énergé- 3 Le captage.
réduire, à un niveau le plus faible possible, tiques et humains. Elle nécessite, de la part
la quantité des polluants dont les effets du concepteur, une connaissance parfaite 4 Les réseaux de transport.
sur l’homme sont reconnus ou soupçon- du poste de travail ou du local à traiter et 5 Les ventilateurs.
nés ; c’est le rôle de l’installation de aussi la maîtrise des différentes techniques 6 L’épuration et le rejet.
ventilation. mises à sa disposition pour résoudre le
problème. Le concepteur devra donc à la 7 Les prises d’air.
La conception d’une installation de venti- fois prendre prendre en compte : 8 La ventilation générale, l’apport d’air et
lation est une opération délicate dans 1 Le poste de travail. le chauffage.
Fig. 1. Schéma type d’une installation (les chiffres cerclés renvoient aux numéros des chapitres).
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On pourra alors aborder l’étude d’un sys- par un dispositif de ventilation, il convient ment de l’air des locaux de travail sont
tème de ventilation en suivant la de rechercher s’il n’existe pas un moyen fixées par décrets et figurent au Code
démarche suivante : simple de supprimer la cause de pollution – du travail. Une circulaire et des arrêtés
ou sinon d’en réduire les émissions – complètent les textes de base [1].
• définition précise du poste de travail ou par une modification du procédé de
du local à traiter avec un inventaire com- fabrication ou de la conception de l’instal-
plet des données immuables et des 2.2. Risque
lation industrielle. Le dispositif de ventila-
contraintes liées au processus industriel, tion n’est qu’un remède pour limiter la La mise en œuvre, par l’industrie, de
aux hommes, à l’environnement, etc. ; propagation des polluants dans l’atmo- matériaux de base (matières premières)
• détermination et classification par sphère, un traitement curatif des causes ou de produits chimiques les plus divers
niveau de risque des sources de d’émission de ces polluants est toujours entraîne généralement une dispersion
pollution – caractéristiques physico- préférable. d’une partie de ceux-ci dans l’atmo-
chimiques des polluants ; sphère environnant les postes de tra-
1.2. Analyse du poste de travail vail. La situation ainsi créée peut
• détermination de la solution technique conduire à des maladies d’origine pro-
de captage et de ventilation en tenant Il est essentiel d’effectuer une enquête
préalable pour avoir une connaissance fessionnelle ou à l’intoxication des per-
compte d’une part des évolutions possi-
complète du poste, de façon à choisir une sonnes exposées, si l’on a affaire à des
bles du processus industriel et des
solution bien adaptée au problème à produits toxiques ou nocifs, ou être à
modifications qu’elles entraîneront sur le
résoudre (hygiène du travail), mais égale- l’origine d’incendies ou d’explosions,
dispositif de ventilation et d’autre part des
incompatibilités éventuelles de certains ment bien acceptée par l’utilisateur : lorsque les produits sont inflammables.
polluants (poussières et humidité, cya- respect des impératifs de production et
De même, la présence de sources de
nures et acides...) qui nécessitent la sépa- du confort du personnel. On peut ainsi
chaleur telles que fours et étuves, ou de
ration des circuits... ; constater que la connaissance de la
seule température de l’air est insuffi- sources de froid (chambre réfrigérée),
• détermination des paramètres (vitesses sante pour évaluer la qualité d’un envi- peut créer, si l’on ne prend pas de
d’air, débits, chauffage...) et calcul de ronnement thermique. L’inconfort local précautions particulières, des situations
l’installation (diamètres, pertes de charge, peut être dû à la présence de courants inconfortables, voire dangereuses, et l’on
puissance à installer...) ; d’air, à un gradient vertical de tempéra- parle à juste titre dans ce domaine de pol-
ture excessif, à une température de sol lution thermique.
• choix des composants (bouches, cana-
trop élevée ou trop basse, à l’existence
lisations, matériaux, ventilateurs) ;
d’un champ radiatif asymétrique par rap- 2.2.1. Risque d'intoxication
• implantation et localisation des compo- port à l’individu (fenêtres froides, sources
de chaleur d’un côté du corps...), ou au Les substances utilisées ou fabriquées
sants en fonction des contraintes (dispo-
sitions constructives, entretien ultérieur, taux d’humidité relative. dans l’industrie peuvent avoir divers
remplacement de filtres, trappes de effets néfastes pour l’organisme. Nous
Cette enquête tentera de définir avec classerons séparément les particules et
visite...) ; précision le poste (zone d’évolution du les gaz pour la commodité de l’exposé,
• réception et mise en conformité de l’ins- personnel) et le travail effectué, la nature mais il faut savoir qu’il y a en général plu-
tallation ; du polluant et son mode d’émission
sieurs polluants présents simultanément
(poussière, gaz, fumée ou brouillard,
et parfois sous plusieurs formes phy-
• rédaction d’une consigne d’utilisation émission avec une vitesse initiale ou une
tenant compte de la notice d’instruction siques différentes (exemples : peintures,
température élevée, etc.), l’étendue de la
fournie par le maître d’ouvrage, qui zone polluée et la fréquence des émis- fumées de soudage...).
permettra le suivi des performances de sions, les mouvements d’air autour du
l’installation dans le temps. poste, etc. Les particules (poussières ou aérosols
solides et liquides)
Il est important de retenir, dès sa concep-
1. POSTE DE TRAVAIL tion, une solution de captage ou de Elles ont toujours un effet néfaste sur
ventilation qui ne gêne pas l’opérateur l’organisme, soit par leur nature si elles
dans son travail par sa disposition, son sont irritantes, corrosives, fibrosantes,
La mise en place d’un système de venti-
encombrement, son niveau sonore, les toxiques, allergisantes ou pathogènes,
lation ou de captage de la pollution est
courants d’air induits, etc. Un système de soit par le seul effet de surcharge pulmo-
rendue nécessaire lorsque le poste de
captage de polluants est d’autant plus naire si elles n’ont pas de caractère nocif
travail émet des polluants en quantité
efficace qu’il est bien intégré et adapté au particulier.
incompatible avec les conditions nor-
poste de travail.
males requises de salubrité, d’hygiène,
de santé ou de sécurité vis-à-vis des Les gaz
opérateurs. 2. POLLUTION Ils sont agressifs pour la santé s’ils
sont toxiques, irritants ou corrosifs. Par
1.1. Diminution de la pollution par
ailleurs, qu’ils soient agressifs ou non,
action sur le processus polluant 2.1. Réglementation
ils présentent toujours un risque d’as-
Avant d’aborder toute étude d’une solu- Les règles générales en matière d’aéra- phyxie lorsqu’ils remplacent l’oxygène
tion d’assainissement de l’atmosphère tion, d’assainissement et de renouvelle- de l’air respiré pour tout ou partie.
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Les valeurs limites d’exposition calme atteignent rapidement une vitesse entraînée dans le sillage créé par de
limite de chute, du fait de la résistance de grosses particules lancées à grande
L’objectif minimal à atteindre est de l’air. vitesse.
maintenir la salubrité de l’atmosphère
nécessaire pour préserver la santé des Le tableau I donne les vitesses Iimites de Les fines particules ayant une significa-
personnes. Un système de référence sédimentation en air calme pour des tion en hygiène industrielle n’ont donc
consiste à utiliser les valeurs limites pour sphères de densité 1. Ce tableau montre pas de mouvements indépendants de
les concentrations des substances que les vitesses atteintes par les très ceux de l’air et, pour les capter, il suffit
dangereuses. D’une manière générale, fines particules (de diamètre aérodyna- (sauf le cas d’entraînement cité ci-
une valeur limite d’exposition est une réfé- mique inférieur à 10 μm) sont très faibles dessus) de capter l’air dans lequel elles
rence chiffrée dont le respect, dans l’état et négligeables devant les courants d’air sont en suspension.
actuel des connaissances, assure la qui, même dans les atmosphères très
protection de la majorité des personnes calmes, ont une vitesse supérieure à 0,1 2.2.2. Risque d’explosion
exposées à des agents chimiques, phy- ou 0,2 m/s.
siques ou biologiques, contre des L’atmosphère d’un lieu de travail est
atteintes pathologiques pouvant en résul- Dans certains procédés, comme par explosive lorsque les proportions de
ter. Le système français prend en compte exemple le meulage, des particules sont gaz, de vapeurs, de brouillards ou de
deux types de valeurs limites [2] : projetées dans l’air avec une vitesse ini- poussières dans l’air y sont telles qu’une
tiale élevée. Le tableau Il donne, à titre flamme, une étincelle, une température
– des valeurs limites d’exposition de court d’exemple, les valeurs des distances excessive produisent une explosion.
terme (VLCT) ; d’arrêt de particules de densité 2,5 Une atmosphère peut devenir explosible
émises avec une vitesse initiale de 50 lorsque les trois éléments nécessaires à
– des valeurs limites de moyennes d’ex- m/s. Les distances d’arrêt en air calme
position (VME). la combustion sont en présence : le
varient fortement avec la taille des parti- combustible (gaz, poussière, brouillard,
cules : de 55 m pour les particules de 2 liquide), le comburant (oxygène de l’air),
Rappels sur le comportement des mm, à 1 mm pour des particules de 2 μm. un apport d’énergie ou une température
polluants dans l’atmosphère suffisante.
Ces deux tableaux montrent que les
a) Polluants gazeux poussières peuvent être, en première Des atmosphères explosives peuvent
approximation, classées en deux caté- se former en exploitation « normale »
Il est rarement vrai qu’un polluant gazeux gories :
lourd, émis dans un atelier, descende dans les locaux fermés ou médiocre-
vers le sol, comme on le prétend parfois. a) les grosses particules qui, grâce à ment ventilés, au voisinage d’éléments
Ainsi, pour le capter, il ne sera pas leur énergie cinétique élevée, peuvent tels que des pompes de liquides
nécessaire de prévoir des dispositifs de parcourir, lorsqu’elles sont projetées inflammables, des récipients présen-
captage aspirant l’air vers le bas ou avec une vitesse initiale, des distances tant des surfaces libres de liquides
même placés au niveau du sol. Cette importantes. Ces grosses particules ne inflammables (bacs de solvant), des
situation extrême ne pourra se rencon- peuvent être maîtrisées que par des dômes de citernes et des orifices de
trer que dans une atmosphère parfaite- dispositifs de captage disposés sur leur chargement ouverts, des orifices de
ment calme (lieu de stockage, atelier trajectoire ; respiration de réservoirs, des bidons
fermé en repos, fosse...). non bouchés, des systèmes de
b) les fines particules qui n’ont pas la captage, des refoulements de ventila-
En fait, les mélanges air-polluants latitude de se mouvoir par elles-mêmes teurs extrayant des polluants, des
gazeux rencontrés dans l’ambiance des dans l’air, même avec une vitesse ini- ouvertures d’aération, des séchoirs ou
ateliers industriels ont une densité très tiale, mais dont une partie peut être des appareils où sont évaporés des
peu différente de celle de l’air. Les
vitesses de chute vers le sol, très faibles,
sont négligeables par rapport à la diffu- TABLEAU I
sion turbulente et aux courants d’air qui Valeurs des vitesses limites de sédimentation en air calme
existent même dans les espaces les pour des particules sphériques
mieux protégés. de masse volumique 1 000 kg/m3 (densité = 1)
Le polluant n’a pas la latitude de se mou-
voir par lui-même et il sera contrôlé dès Diamètre (μm) 100 50 20 10 1 0,1
lors que l’on captera l’air avec lequel il est Vitesse limite (m/s) 0,3 0,07 0,01 3.10-3 3.10-5 9.10-7
mélangé.
Au contraire, les différences de densité
induites par une élévation de la tempéra- TABLEAU II
ture de l’air, par exemple au contact d’une
surface chaude, peuvent avoir des effets Valeurs des distances d’arrêt pour des particules
importants sur les mouvements de l’air [3]. de masse volumique 2 500 kg/m3 projetées à la vitesse de 50,8 m/s
dans de l’air calme à 25 °C
b) Poussières
Diamètre (μm) 2 000 1 000 500 100 50 10 5 2
Les fines particules (de diamètre inférieur
Distance d’arrêt (m/s) 54,9 23,1 9,35 0,892 0,291 19,5.10-3 6,1.10-3 1,2.10-3
à 50 μm environ) en sédimentation en air
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solvants inflammables (postes de pein- Par ailleurs, on doit empêcher la présence – de ne pas procéder à des manuten-
ture et de séchage de peinture, etc.). de feux nus, de matériaux portés à haute tions génératrices de nuages de pous-
température et d’étincelles de toute sières (pelletage, chargements mal
Des atmosphères explosives peuvent se nature là où une atmosphère explosive conçus de foyers, de broyeurs, de silos,
former accidentellement en raison de peut se former. Il convient de n’utiliser que de sacs...).
fuites de récipients dans des magasins des matériels, notamment électriques,
de stockage fermés ou mal aérés, de conformes à la réglementation issue des On n’utilisera que du matériel conforme à
fuites sur des canalisations de transport directives sur les atmosphères explosives la réglementation sur les atmosphères
de liquides, de gaz inflammables ou de (ATEX) [4]. explosives [4], on y interdira de fumer et
polluants, de fuites sur des installations on évitera toute formation de points
de combustion, etc. chauds ou autres sources possibles
Poussières
d’ignition.
Gaz et vapeurs Les poussières combustibles ne consti-
tuent pas ordinairement de concentra- Afin d’éviter la communication du risque
La plupart des gaz ou vapeurs inflamma- tions explosives dans les atmosphères aux autres locaux, on maintiendra en
bles en mélange avec l’air étant suscep- des lieux de travail, qui seraient irrespira- dépression les enceintes ou les locaux à
tibles d’exploser en s’enflammant, le bles pour bien moins que cela. Toutefois, risque d’incendie ou d’explosion.
domaine des concentrations explosives des opérations courantes – pelletage,
de chacun d’entre eux est borné par les chargement ou déchargement de pro- 2.2.3. Risques dus à l’exposition au
limites inférieures et supérieures dites duits pulvérulents – peuvent créer des chaud et au froid
« d’explosivité ». nuages dangereux ; les poussières de
De nombreuses études montrent que la
granulométrie fine (< 200 μm), déposées
La limite inférieure d’explosivité (LIE) chaleur et le froid sont des facteurs
en couches et mises en suspension par
d’un gaz ou d’une vapeur dans l’air est contribuant fréquemment à la détério-
courant d’air, ou les poussières émises
la concentration minimale en volume ration des conditions de travail. Les
par des appareils insuffisamment
dans le mélange au-dessus de laquelle il ambiances thermiques ont une influence
étanches (broyeurs, tamis, séchoirs, tapis
peut exploser. indéniable sur l’état de santé de l’homme.
transporteurs, etc.) peuvent constituer
occasionnellement avec l’air des nuages Leurs effets peuvent de plus se manifes-
La limite supérieure d’explosivité (LSE)
explosifs : poussières de charbon, de ter par un accroissement de la fréquence
est la concentration maximale en volume
soufre, de matières organiques telles des accidents de travail. La réduction de
dans le mélange au-dessous de laquelle
que farine, sucre, lait, amidon, céréales, cette contrainte thermique est l’un des
il peut exploser.
bois, matières plastiques, poussières de rôles prépondérants de l’installation de
La LIE des gaz et vapeurs dangereux métaux. Des atmosphères explosives ventilation.
pour la santé est toujours bien supé- dues aux poussières sont également pos-
rieure aux VLCT et VME. Cependant, sibles dans des enceintes fermées 2.3. Autres causes d’inconfort
même si l’on observe des concentra- comme les dépoussiéreurs et les silos.
tions faibles ou voisines des valeurs D’autres situations inconfortables, ayant
limites d’exposition, il peut exister locale- La concentration minimale explosive d’une un caractère accidentel ou permanent, se
ment des poches de mélanges gazeux poussière donnée dépend de plusieurs rencontrent fréquemment dans les locaux
explosifs. paramètres (granulométrie, énergie de la de travail ; elles peuvent bien souvent
source d’inflammation notamment). trouver une solution par la mise en place
Pour que l’atmosphère d’un local de tra- d’un dispositif de ventilation. Nous cite-
vail ou d’une partie d’un local ne Les concentrations minimales explosives rons par exemple :
devienne pas ou ne reste pas explosive, des poussières sont, le plus souvent, com- – un taux d’humidité excessif,
on doit : prises entre 20 et 100 g/m3. Les concen- – des odeurs désagréables...
trations maximales explosives, mal connues,
– empêcher l’introduction de gaz ou de sont généralement supérieures à 1 kg/m3.
vapeurs inflammables en réalisant, autant 3. CAPTAGE
que possible, l’étanchéité des enceintes, Vis-à-vis des poussières inflammables, on
réservoirs, récipients, canalisations, qui doit s’efforcer :
les contiennent ; en proscrivant, en arrê- – de réaliser la meilleure étanchéité possible 3.1. Techniques de ventilation
tant ou en diminuant les fuites acciden- des appareils et machines hors desquels
telles ou occasionnelles, en particulier les Les différentes techniques utilisables pour
elles peuvent fuir (broyeurs, tamis, vis et
ruptures d’enveloppes et de tuyauteries, la ventilation peuvent se classer en deux
tapis de transport, mélangeurs...) ;
les fuites de joints, les fuites de presse- grandes catégories : la ventilation locale
étoupe, les débits de fluides combusti- – de capter à la source, par voie sèche par aspiration à la source et la ventilation
bles dans des brûleurs éteints ; ou par voie humide, celles qui sont pro- générale ou ventilation par dilution.
duites par les machines (meuleuses,
– abaisser la concentration des gaz ou polisseuses...) ; La ventilation locale consiste à capter
vapeurs inflammables présents par la les polluants au plus près possible de
ventilation ou l’aération (pour les travaux – de maintenir les surfaces des locaux leur source d’émission, avant qu’ils ne
en cabines de peinture ou en espaces exemptes de dépôts (une couche de pénètrent dans la zone des voies res-
confinés, consulter les guides de ven- 1 mm de poussières inflammables pré- piratoires des travailleurs et ne soient
tilation spécifiques se rapportant à ces sente un danger certain en cas de mise dispersés dans toute l’atmosphère du
activités). en suspension dans l’atmosphère) ; local (fig. 2a). Les aspirations localisées
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maintiennent les substances toxiques les polluants par des entrées d’air neuf Ce principe permet d’augmenter l’efficacité
dans un volume aussi faible que possible (ou partiellement recyclé d’un autre local des dispositifs d’aspiration et de diminuer
et évacuent les polluants plutôt que de dont la pollution est de même nature, les débits à mettre en jeu (fig. 3).
les diluer. Ces systèmes demandent des après épuration dans le cas des locaux à
débits d’air beaucoup plus faibles que pollution spécifique) en quantité équiva-
les installations de ventilation par dilu- lente. Le débit minimal d’air neuf à intro-
tion, d’où des gains sur les coûts d’in- duire dans les locaux de travail (qu’ils
vestissement, de fonctionnement et de soient « à pollution spécifique » s’il y a
chauffage. émission de polluants ou « à pollution non
spécifique » si la pollution est liée à la
La ventilation générale opère par dilu- seule présence humaine, et quelle que
tion des polluants à l’aide d’un apport soit la technique de ventilation retenue)
d’air neuf dans le local de travail de est fixé de manière réglementaire [1].
manière à diminuer les concentrations
des substances toxiques pour les ame- Le rejet de l’air pollué à l’extérieur des
ner à des valeurs aussi faibles que pos- locaux nécessite également une étude
sible (fig. 2b). Elle permet de diminuer les approfondie de la configuration générale
concentrations, mais ne réduit pas la du bâtiment et de son environnement de
quantité totale de polluants libérés dans manière à éviter tout recyclage intempes-
l’atelier. De par ce principe de dispersion tif des polluants [10].
des polluants, la ventilation générale
admet donc un niveau de pollution rési- 3.2. Ventilation locale par aspiration
duelle sur les lieux de travail. Il est préféra- à la source
ble, pour cette raison, de ne l’utiliser qu’en
complément de la ventilation locale, 3.2.1. Principes
notamment pour assurer un apport mini-
mum d’air neuf dans les locaux et diluer I. Envelopper au maximum la zone de
les polluants non captés par les systèmes production de polluants.
d’aspiration localisée.
Il. Capter au plus près de la zone d’émis-
La ventilation locale par aspiration à la sion.
source doit être retenue en priorité dans III. Placer le dispositif d’aspiration de
tous les cas et en particulier chaque fois manière que l’opérateur ne soit pas entre
que des produits toxiques sont émis en celui-ci et la source de pollution.
quantité notable. La ventilation générale
ne peut être envisagée en tant que tech- IV. Utiliser les mouvements naturels des
nique principale d’assainissement de l’air polluants.
que si le recours à une ventilation locale V. Induire une vitesse d’air suffisante.
est techniquement impossible. Elle ne
peut, d’autre part, être envisagée en tant VI. Répartir uniformément les vitesses
que technique principale que lorsque les d’air au niveau de la zone de captage.
polluants sont peu toxiques, émis à un
VII. Compenser les sorties d’air par des
débit très faible, ou dans toute situation
entrées d’air correspondantes.
spécifique précisée dans le guide cor-
respondant à une industrie particulière. VIII. Éviter les courants d’air et les sensa-
tions d’inconfort thermique.
Quelle que soit la solution choisie quant
au mode de ventilation, il est nécessaire IX. Rejeter l’air pollué en dehors des Fig. 3. Envelopper au maximum la zone
de compenser les sorties d’air véhiculant zones d’entrée d’air neuf. de production des polluants.
7
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Fig. 4. Capter au plus près de la zone Exemple du meulage : un dispositif de captage placé sur le trajet des grosses particules peut capter
d’émission des polluants (pour induire la la plus grande partie des poussières émises. Si celui-ci était disposé à l’opposé du jet des grosses
même vitesse à une distance double, il particules, il ne pourrait pas capter les fines particules entraînées dans le sillage de ces dernières.
faut multiplier le débit par 4). Fig. 6. Disposer les systèmes de captage en utilisant les mouvements naturels des
polluants.
l’axe d’un dispositif de captage n’est plus lage, ponçage, etc.), placer le dispositif
que le dixième de la vitesse moyenne de captage de façon à ce qu’il intercepte
dans l’ouverture à une distance égale au le trajet des poussières grossières et donc
diamètre de celle-ci. puisse capter les poussières fines entraî-
nées dans le sillage créé par ces der-
Le positionnement au plus près du sys- nières (fig. 6).
tème d’aspiration permet de garder une
bonne efficacité en utilisant des débits Si cela n’est pas possible, on installera
d’aspiration plus faibles (fig. 4). des écrans pour casser le mouvement
des grosses particules et avec lui la traî-
III. Placer le dispositif d’aspiration de née qui cause la dispersion des fines a) Vitesse induite au point
manière que l’opérateur ne soit pas particules. d’émission suffisante.
entre celui-ci et la source de pollution
Dans le cas d’émission d’air pollué chaud,
Le mouvement de l’air propre doit toujours les dispositifs de captage seront placés de
se faire dans le sens de l’opérateur vers la manière à tenir compte de la force ascen-
source de pollution puis vers le dispositif sionnelle des gaz chauds et du débit d’air
d’aspiration. Ainsi, l’ouvrier faisant de la induit en prenant soin, toutefois, de res-
peinture par pulvérisation ne doit jamais se pecter le principe précédent.
trouver entre la pièce à peindre et la face
aspirante de la cabine ; si l’ouvrier doit se V. Induire une vitesse d’air suffisante
pencher au-dessus d’un processus pol-
luant, on ne doit pas utiliser de hotte en Pour que le captage des polluants soit
dôme, etc. (fig. 5). effectif, il est nécessaire que les vitesses
b) Vitesse induite au point
ou les débits d’air soient suffisants pour d’émission insuffisante.
IV. Utiliser les mouvements naturels s’opposer aux effets dispersifs des cou-
des polluants rants d’air et aux mouvements initiaux de
l’air pollué, de façon à forcer ce dernier à
Pour des applications émettant un jet de s’écouler à l’intérieur du réseau d’aspi- Fig. 7. Capter les polluants en induisant
particules à grande vitesse initiale (meu- ration (fig. 7). Les valeurs à mettre en jeu une vitesse d’air suffisante.
8
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sont notamment fonction du type d’ap- Les principes VII, VIII et IX relatifs aux pro- demandent des débits d’air faibles et
plication, de la toxicité et du débit des blèmes de compensation, d’inconfort contrôlent bien les polluants émis à
polluants, des courants d’air résiduels, thermique et de rejet de l’air, communs l’intérieur ; pour certains polluants très
de la force ascensionnelle des gaz aux dispositifs de ventilation locale et de toxiques, ce sont les seuls systèmes
chauds. Cet aspect sera détaillé dans le ventilation générale, seront abordés aux acceptables.
chapitre 3.2.2. consacré aux solutions chapitres 6 et 7.
Dans le cas général, le débit d’aspiration
de ventilation locale. se calcule suivant la formule :
3.2.2. Solutions
Q = A Ve (1)
VI. Répartir uniformément les vitesses Dans la suite, on désignera par dispositif
d’air au niveau de la zone de captage de captage, toute entrée d’un système de Q : débit d’aspiration (m /s) ;
3
ventilation locale par laquelle l’air pollué A : aire totale des ouvertures (m2) ;
Les critères de ventilation sont générale- est entraîné hors de l’ambiance de l’ate- Ve : vitesse d’entrée de l’air au travers
ment exprimés sous forme de valeurs lier ; c’est la partie la plus importante d’un des ouvertures vers l’intérieur (m/s).
minimales des vitesses moyennes d’aspi- système de ventilation locale. Une mau-
ration au niveau de la zone de captage. vaise conception initiale de cet élément À ce débit d’aspiration, on ajoutera, le
Les vitesses d’aspiration doivent être peut empêcher le système de capter cor- cas échéant, le débit de gaz émis à l’in-
réparties le plus uniformément possible rectement les polluants ou peut conduire, térieur de l’enceinte et, en cas de source
pour compenser ce mauvais choix initial, chaude intérieure, le débit induit par
de façon à éviter des fuites d’air pollué
convection naturelle en tenant compte
par les zones de plus faible vitesse d’as- à des débits et des coûts de fonctionne-
des risques de fuite au travers de fissures
piration (fig. 8). ment et d’installation excessifs.
éventuelles en partie supérieure [3].
On distingue, par ordre de préférence
La valeur de la vitesse Ve, dépend du pro-
décroissante, trois types principaux de
Dispositifs de cédé et de l’environnement (courants
dispositifs de captage : enveloppants,
répartition d’air...). D’une façon générale, on admet
inducteurs et récepteurs. Chaque type
qu’une vitesse de 0,5 à 1 m/s est suffi-
fonctionne selon des principes propres et
sante si le polluant n’est pas projeté
il faut prendre garde de ne pas calculer
directement sur les parois. Cette valeur
l’un d’eux avec les critères qui s’appli-
sera augmentée en cas de forte toxicité
quent à un autre.
ou d’émission abondante de polluants.
a) Dispositifs de captage enveloppants Cabines ouvertes
Un dispositif de captage enveloppant Les cabines ouvertes peuvent être consi-
est un élément qui entoure le point dérées comme des enceintes dont une
d’émission de telle sorte que toute l’ac- paroi a été en partie ou totalement retirée.
tion dispersive initiale du polluant ait lieu Elles doivent être assez grandes (et en
à l’intérieur de celui-ci. Il est possible particulier assez profondes) pour contenir
d’en distinguer trois types : les entièrement la zone naturelle de pollution.
enceintes, les cabines ouvertes et les L’aspiration est en général située en par-
cabines fermées. Malgré tout, l’enve- tie arrière. L’opérateur peut être placé
loppe protectrice ainsi formée doit rester à l’intérieur ou à l’extérieur de la cabine,
semi-étanche : un certain nombre d’ou- mais jamais entre la source de pollution
Cabine ouverte avec une bonne distribution vertures sont nécessaires au processus et l’aspiration. Les cabines ouvertes de
de l’air. lui-même (passage d’objets, peinture par pulvérisation et les sorbon-
convoyeurs...) et au maintien d’un débit nes de laboratoire en sont deux exemples.
d’air de compensation. Plus l’aire totale
de ces ouvertures sera réduite, plus Le débit d’aspiration dans l’ouverture est
forte sera la dépression de l’enveloppe donné par la relation :
par rapport à l’ambiance extérieure et
Q = A Vf (2)
plus les vitesses de captage dans les
ouvertures seront importantes pour un Q : débit d’aspiration (m /s) ;
3
9
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l’ouverture, etc. On se reportera aux b) Dispositifs de captage inducteurs – à partir de ce débit et en fonction des cri-
ouvrages spécialisés pour des applica- tères de distribution des vitesses, de
tions spécifiques [6, 7]. Principes de fonctionnement pertes de charge, de bruit aéraulique et de
vitesse de transport de l’air pollué, déter-
Une des conditions essentielles du bon Au contraire des disposififs enveloppants, miner les dimensions des ouvertures du
fonctionnement des cabines ouvertes qui contiennent la source de polluants et dispositif de captage et des canalisations.
est l’existence d’une répartition la plus utilisent des vitesses d’air pour empêcher
uniforme possible des vitesses d’air les polluants de s’échapper, les dispositifs Les vitesses induites en direction du dis-
(fig. 8). Si la cabine est prévue pour que de captage inducteurs, placés à proximité positif de captage doivent être réparties
l’opérateur se trouve à l’extérieur (petites de la source doivent générer des vitesses uniformément sur toute la zone d’émis-
dimensions), on visera une bonne répar- d’air dans la zone d’émission pour entraî- sion des polluants ou, à défaut, être
tition dans la face ouverte. Si elle est pré- ner l’air pollué à l’intérieur du réseau d’as- supérieures aux valeurs minimales indi-
vue pour que l’opérateur se trouve à l’in- piration et de transport. quées ci-dessous au point d’émission le
térieur (cette situation est préférable), on plus éloigné du dispositif de captage.
Pour des dispositifs de captage induc-
essayera d’avoir un écoulement aussi
teurs, le critère à respecter est la vitesse Vitesse de captage
uniforme que possible au niveau de
d’air induite au point d’émission des
l’opérateur, en particulier en évitant de La vitesse d’air à induire dans la zone
polluants. La valeur des vitesses dans
créer des zones de turbulence par des d’émission dépend du procédé de fabri-
l’ouverture du dispositif ou dans les
obstacles, des bords tombés, etc. cation et de son environnement. Cette
canalisations ne peut en aucun cas
constituer un critère de captage. Lors vitesse doit être suffisante pour entraîner
Pour obtenir une bonne répartition du le polluant et s’opposer aux effets dis-
de la conception d’un dispositif de cap-
débit d’air, il est possible d’utiliser, vers persifs des courants d’air et aux mouve-
tage inducteur, l’ordre correct des opé-
l’arrière de la cabine, des tôles perfo- ments initiaux de l’air pollué. Elle sera
rations à suivre est le suivant :
rées, des filtres ou des fentes associées majorée en présence de courants d’air
à un caisson ; plus la cabine sera pro- – positionner le dispositif en respectant perturbateurs importants, de polluants
fonde, meilleure sera la répartition des les principes énoncés au paragraphe très toxiques ou émis en grande quan-
vitesses. En outre, une cabine profonde 3.2.1. ; tité, d’un petit dispositif de captage ou
avec la source de pollution placée près d’une aspiration très localisée.
du fond contient mieux la zone naturelle – déterminer, en fonction du procédé et
de dispersion des polluants et évite les du mode de génération des polluants, la Le tableau III donne, à titre indicatif,
retours d’air pollué vers l’opérateur. vitesse de captage à mettre en jeu au quelques exemples de valeurs mini-
point d’émission ; males des vitesses de captage à induire
Cabines fermées au point d’émission (le critère « vitesse
– à partir de cette vitesse et de la distance d’air au point d’émission » a été préféré
L’opérateur et la source de pollution entre le dispositif de captage et la source, au critère « vitesse d’air au point nul »
sont placés dans un local clos où ont calculer le débit d’aspiration nécessaire ; proposé par Hemeon [3], qui semble
été ménagées des ouvertures pour une
introduction et une extraction contrôlées
TABLEAU III
de l’air. Les cabines fermées de peinture
par pulvérisation [11] ou de décapage Exemples de valeurs minimales des vitesses de captage
au jet d’abrasifs en constituent deux à mettre en jeu au point d’émission (d’après [6, 8])
exemples.
10
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d’utilisation moins pratique). Les four- – les buses d’aspiration, de petite taille, collerette. Les vitesses sont indiquées en
chettes de valeurs de ce tableau ne utilisées pour les systèmes d’aspiration à pourcentage de la vitesse moyenne dans
figurent que pour donner une idée des faible débit et grande vitesse d’air, à la section d’entrée V0. Cette figure mon-
ordres de grandeur des vitesses de proximité immédiate de la source. tre que la vitesse induite décroît très
captage habituellement conseillées. La rapidement avec la distance au dispositif
valeur de la vitesse à utiliser doit être La figure 9 montre, d’après les résultats de captage, puisque, par exemple, à une
déterminée pour chaque application de Dallavalle [9], la forme des surfaces distance égale au diamètre de l’ouver-
précise à l’intérieur de fourchettes plus d’égale vitesse devant une bouche d’as- ture, elle n’est plus dans l’axe que d’en-
étroites. piration circulaire sans collerette et avec viron 7 % de V0 sans collerette et d’envi-
ron 10 % de V0, avec collerette.
Relations entre débit et vitesse
% du diamètre
Pour assurer un captage efficace, les
La vitesse d’air en un point situé à proxi- dimensions d’un dispositif de captage
mité d’un dispositif de captage inducteur inducteur doivent être en rapport avec
dépend du débit d’aspiration, de la dis- l’étendue de la zone d’émission des pol-
tance à l’ouverture, de la forme du dispo- luants et l’air aspiré doit être réparti uni-
sitif de captage, de la présence d’écrans, formément dans l’ouverture (voir le para-
etc. graphe suivant). Cependant, si la zone
On distinguera trois types de dispositifs d’émission n’est pas trop grande ou est
de captage inducteurs différents : ponctuelle, on pourra, au lieu d’utiliser
a) sans collerette
des réseaux de courbes comme ceux de
– les bouches d’aspiration dont l’ouver- la figure 9, se contenter de formules d’un
ture est circulaire ou rectangulaire avec emploi plus facile donnant la vitesse
% du diamètre
TABLEAU IV
Relations entre débit d’aspiration et vitesses d’air induites
devant un dispositif de captage inducteur (d’après [3, 6, 8])
Débit d’air
Q = (10 X2 + A) V
Bouche isolée sans collerette ex : Q = 4 570 m3/h
Q = 0,75 (10 X2 + A) V
Bouche isolée avec collerette ex : Q = 3 430 m3/h
11
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Q = (5 X2 + A) V
Bouche sans collerette reposant sur un plan ex : Q = 2 320 m3/h
Q = 0,75 (5 X2 + A) V
Bouche avec collerette reposant sur un plan Pour X assez grand (1)
Q = 314 X2 V
ex : Q = 1 740 m3/h
4 côtés ouverts
Q = 1,4 PHV
Hotte en dôme 2 côtés ouverts
b et L
Q = (b + L) HV
Les surfaces d’égale vitesse sont alors des quarts de sphère (selon Hemeon [6]).
(1)
Débit d’air
12
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13
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– application des principes de venti- Utilisation d’un écoulement d’air secondaire tifs de captage inducteurs et ils sont
lation locale : la table a été munie de beaucoup plus sensibles aux courants
parois à l’arrière et sur les côtés, le Un procédé de captage original d’air (en particulier lorsque les polluants
soudage doit être fait au plus près de consiste à associer à un dispositif de sont entraînés par convection naturelle).
la fente d’aspiration, on utilise un captage inducteur un écoulement
caisson pour répartir uniformément secondaire engendré par un jet d’air ou
les vitesses sur la longueur de la par une deuxième aspiration [12]. Il se 4. TRANSPORT DES POLLUANTS
fente ; crée une paroi immatérielle séparant
l’écoulement d’air pollué allant vers la
L’air pollué capté sur les lieux de travail
– choix de la vitesse de captage au fente inductrice et l’écoulement d’air
doit être évacué vers l’extérieur et, selon
point d’émission en fonction de la secondaire propre.
les cas, épuré conformément à la régle-
nature de l’opération : Vc = 0,5 m/s ;
Ce procédé, qu’il ne faut pas confondre mentation des installations classées.
– calcul du débit d’aspiration : la avec certains types de dispositifs de
Les méthodes de calcul des tuyauteries
vitesse de captage doit être induite captage récepteurs utilisant des jets
et du ventilateur sont fondées sur la
jusqu’au point le plus éloigné de la d’air (systèmes « push-pull »), permet, à
détermination de la résistance à l’écou-
fente d’aspiration, c’est-à-dire efficacité égale, de mettre en œuvre des
lement de l’air dans les canalisations qui,
jusqu’à une distance égale à la lar- débits d’aspiration réduits, d’où des
combinée avec le débit d’air requis, défi-
geur de la table. Les surfaces d’égale gains en coûts d’installation, d’épura-
nit les conditions de fonctionnement du
vitesse étant dans le cas considéré tion, de chauffage de l’air neuf, etc.
ventilateur.
des quarts de cylindre, le débit se
calcule en utilisant les notations de la c) Dispositifs de captage récepteurs D’une façon générale, le dimension-
figure 12 par la formule : nement des tuyauteries résulte d’un
Les dispositifs de captage récepteurs, compromis entre les contraintes éco-
Q π lL Vc (5) comme les dispositifs inducteurs, ne nomiques (investissement – fonction-
2 contiennent pas la source de pollution nement), les diamètres disponibles de
mais sont placés à proximité. tuyauteries, les pertes de charge admis-
ce qui, pour la table considérée
(650 x 12 x 10-4 m2), conduit à : sibles, les vitesses minimales de trans-
Toutefois, ils ne sont utilisables que dans
port, les phénomènes d’abrasion, de
le cas où les polluants sont entraînés
Q = 0,61 m /s = 2 200 m /h
3 3
bruit, etc. D’autres paramètres peuvent
spontanément vers le dispositif de cap-
intervenir comme les pentes des tuyau-
– calcul de la largeur de la fente b : tage par le processus de travail, le rôle
teries, des problèmes de réglage, des
le choix de la vitesse dans la fente du ventilateur se limitant à évacuer l’air
variations de débits dans le temps, l’hu-
est fait en fonction des critères de pollué au fur et à mesure. Ils se distin-
midité des poussières et de l’air, la pré-
distribution des vitesses, des pertes guent donc sur ce point des dispositifs
sence de gaz corrosifs, la présence de
de charge, des bruits aérauliques ; inducteurs, et les notions de vitesse de
trappes de visite ou d’évents de
dans un atelier assez peu bruyant, captage et de surfaces d’égale vitesse
décharge, etc.
on peut se fixer une vitesse d’air à ne jouent aucun rôle.
l’entrée de la fente Ve = 6 m/s ; d’où
L’air pollué peut être entraîné : 4.1. Écoulement de l’air dans les
le calcul de b :
canalisations
– par convection : cas des processus
b= Q (6) chauds, on utilisera alors une hotte en
LVe 4.1.1. Pression statique et pression
dôme dans la mesure où les opérateurs
dynamique
c’est-à-dire b = 85 x 10-3m n’ont pas à intervenir au-dessus de la
source ; La pression (relative) en un point d’un
– calcul de la largeur du caisson : la fluide en écoulement est la somme de
vitesse d’air dans le caisson doit être – par induction dans le sillage de particules : deux termes :
au maximum égale à la moitié de la déversement de matériaux pulvérulents ;
vitesse aux fentes ; le caisson doit – une pression toujours positive et exer-
– par des jets d’air : cas des systèmes cée dans le sens de l’écoulement appelée
donc avoir une largeur minimale de
« push-pull » installés sur des cuves de pression dynamique Pd qui est égale à :
2b, soit 170 mm ;
traitement de surface [13] ;
– calcul du diamètre de départ de
– par la force centrifuge : poussières de Pd = 1 ρv2 (8)
la canalisation : si l’on choisit une 2
meulage, etc. (dans ce cas, un dispositif
vitesse de transport de l’air pollué
de captage récepteur ne peut servir qu’à Pd : pression dynamique (Pa) ;
Vt = 10 m/s (cf. plus loin le tableau
contrôler les grosses particules et ne peut ρ : masse volumique du fluide (kg/m3) ;
VI), le diamètre des canalisations d
pas capter les particules respirables qui v : vitesse locale du fluide (m/s) ;
doit être égal à :
ont des distances d’arrêt très faibles
(tableau II) et ne parviennent pas jusqu’à – une pression exercée par ce fluide, que
lui). celui-ci soit en mouvement ou non, per-
4 Q pendiculairement aux parois de l’en-
d= (7)
π Vt D’une façon générale, les dispositifs de ceinte ou de la canalisation, pression
captage récepteurs sont d’un emploi et que l’on appelle pression statique ps et
c’est-à-dire d = 0,28 m = 280 mm. d’un calcul plus délicat que les disposi- qui peut être négative ou positive.
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Celle-ci représente l’énergie dégagée TABLEAU VIlI grilles, batteries et filtres en tenant
sous forme de chaleur dans l’unité de compte de leur seuil d’encrassement
volume sous l’effet des frottements Valeurs des pertes de charge admissible en service, échangeurs et
dus à la viscosité de l’air ; elle est direc- en fonction des matériaux récupérateurs thermiques, silencieux,
tement liée à la vitesse de l’écoulement constitutifs des conduits etc.).
et donc à la pression dynamique. On
distingue deux types de pertes de Matériau constitutif
4.2. Conception du réseau
charge. de la gaine Perte de charge
(diamètre 400 mm, (Pa/m) La conception d’un réseau doit débuter
a) Pertes de charge par frottement débit 1 m3/s) par la recherche d’un compromis
entre les différents critères suivants
Les pertes de charge dues à des frotte- Matière plastique ............. 1,46
qui feront que les débits à mettre
ments le long des parois de conduits Acier galvanisé ................ 1,60
en œuvre, qui sont imposés, seront
rectilignes à section constante sont Béton ordinaire ................. 2,33
respectés à la fois dans chaque
proportionnelles à la longueur du Béton grossier, briques .... 3,28
tronçon et globalement dans toute
conduit. Elles peuvent se mettre sous la Gaine souple annelée ...... 10,15
l’installation :
forme :
Δp = λ L pd = λ L ρ V
2
(10)
D D 2
L et D : longueur et diamètre du
conduit (m).
Le coefficient sans dimension λ dépend
en particulier de la rugosité des parois.
Pour les calculs, on se sert généralement
d’abaques qui donnent la perte de charge
par unité de longueur, Δp/L, connaissant
le diamètre D et le débit Q (m3/s) ou la
vitesse moyenne de l’air V (m/s).
Les pertes de charge par frottement sont
proportionnelles au carré de la vitesse
d’écoulement. Le tableau VII donne des
exemples pour un débit de 1 m3/s.
TABLEAU VIl
Valeurs des pertes de charge
en fonction de la vitesse
d’écoulement
16
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La méthode des gains de pression statique Les moteurs électriques doivent être La qualité acoustique d’une installation
conduit à des coûts d’exploitation plus placés dès la conception de l’installa- de ventilation dépend éventuellement
faibles et est surtout réservée aux instal- tion hors de l’atmosphère éventuelle- des bruits provoqués par les éléments
lations à haute vitesse (V > 20 m/s). Les ment inflammable ou être de « sûreté » suivants :
installations sont plus faciles à équilibrer en atmosphère explosive (cf. arrêté
du fait de la pression quasi-constante industrie du 9-8-78 définissant les – la vitesse de l’air dans le réseau de
dans les gaines, mais les calculs sont règles de construction de ces matériels gaines,
assez ardus et nécessitent parfois l’utili- électriques). – les ponts phoniques,
sation d’un ordinateur pour des réseaux
complexes. 4.4.2. Extraction des poussières – les vibrations des matériels,
inflammables – l’émission propre des ventilateurs.
4.3. Équilibrage de l’installation
Les ventilateurs d’extraction des pous- Elle dépend du matériel, du choix d’im-
Pour obtenir la distribution souhaitée des sières inflammables doivent être situés, plantation des éléments et du calcul de
débits d’air dans les différents tronçons autant que possible, en air propre (en l’installation, du soin apporté à la réalisa-
de l’installation, on pourra compléter aval des organes de séparation pous- tion de celle-ci.
l’équilibrage de la pression statique sières-air). Leur construction (matière
réalisé à la conception par un réglage de des pales et des coques, équilibrage) Les variations de vitesse et les turbu-
registres ou de volets. doit empêcher des chocs accidentels lences provoquées par les changements
entre parties fixe et mobile pouvant pro- de direction et de géométrie des
Cette fois, ce sont des registres ou des duire des étincelles. réseaux de transport, ainsi que l’exci-
volets qui permettent d’ajuster, sur tation des parois des conduits quand la
chaque point de captage, les débits d’air Les conduits d’évacuation et de trans- vitesse est trop élevée, vont conduire à
désirés. port pneumatique des poussières inflam- un niveau sonore non négligeable.
mables doivent être aussi courts que
On prêtera alors une attention particulière possible. Une formule approchée permet d’évaluer
aux points suivants : le niveau de puissance acoustique dans
Il est souhaitable, pour y éviter la forma- une gaine droite [15] :
– il est nécessaire de mettre en place des tion d’électricité statique, qu’ils soient en
dispositifs de blocage ne pouvant être Lw (dB) = 10 + 50 log V + 10 log A
matière conductrice ou semi-conduc-
manœuvrés qu’au moyen d’un outil ou
trice (résistivité inférieure à 108 ⍀.cm-1) V : vitesse d’air (m/s) ;
toute autre disposition pour éviter un
ou que leur continuité électrique soit
déréglage ultérieur des volets ; A : section (m2).
assurée par des éléments conducteurs
– le circuit offre une assez grande sou- (fibres incorporées, gainage, revête- Par exemple, avec V = 10 m/s et A =
plesse pour des modifications ou des ment). Pour éviter les dépôts intérieurs, 0,1 m2 , Lw = 50 dB.
extensions ultérieures et pour la correc- les coudes et les variations de l’aire et de
tion de débits mal estimés au départ ; la forme de la section doivent être aussi L’implantation d’éléments souples ou de
réduits que possible ; la vitesse de silencieux en certains points du circuit de
– les calculs théoriques sont relativement circuIation souhaitable est d’au moins ventilation (fig. 17) et l’emploi de vitesses
simples mais l’opération d’équilibrage 15 m/s, et d’au moins 20 m/s pour le adaptées (tableau IX) permettent de
peut être assez longue ; transport de poussières métalliques. réduire l’émission sonore globale.
– si le conduit à résistance maximale a Ces conduits doivent comporter des
été mal choisi, le ou les conduits à résis- évents de décharge pour libérer la pres-
tance supérieure fonctionneront à débit sion des explosions éventuelles le plus
trop faible ; souvent de 2 à 10 bars selon les pous-
sières transportées.
– des volets en position semi-fermée peu-
vent provoquer une usure anormale ou un La vérification et le nettoyage des
engorgement local d’un circuit (dans le conduits doivent être effectués périodi- a) Emplacement du silencieux à proscrire :
cas du transport de poussières). quement pour éviter la formation de – le bruit de la centrale de conditionnement,
dépôts inflammables dangereux. en traversant le conduit à l’aval du silencieux,
4.4. Ambiances explosives court-circuite ce dernier ;
– le silencieux n’est pas précédé d’une
4.5. Bruit longueur droite d’au moins 5 D.
4.4.1. Extraction des gaz et vapeurs
inflammables Un point important à ne pas négliger est
le problème du bruit engendré par les ins-
L’extraction de gaz et vapeurs inflamma- tallations de ventilation. Elle ne doit pas
bles se fait au moyen de ventilateurs conduire à l’émission de bruit pouvant
d’extraction qui ne doivent pas être sus- dépasser la cote d’alerte de 85 dB(A).
ceptibles d’allumer un mélange inflam- L’installation ne doit pas augmenter de
mable : les matières constitutives des plus de 2 dBA le niveau sonore ambiant
b) Emplacement du silencieux à conseiller.
pales et de l’enveloppe doivent être mesuré aux postes de travail, sauf si elle
choisies et le montage réalisé, pour n’engendre pas un niveau supérieur à Fig. 17. Emplacement pour un silencieux
éviter les étincelles par choc accidentel. 50 dBA. [15].
18
INRS ED 695 V4:Mise en page 1 6/06/08 12:35 Page 19
absorbée Pa
Puissance
540 5 195 Des conditions de construction spéciales
1 800 6 325 peuvent être imposées en cas d’atmo-
2 700 6,5 380 sphères explosives. Pour certaines appli-
4 700 7 486 cations particulières, le ventilateur peut être
7 200 7,5 580 a) Exemple de courbes débit-pression et
débit-puissance absorbée par un ventilateur remplacé par un injecteur alimenté en air
9 000 8 630 comprimé.
centrifuge fonctionnant à pression atmosphé-
12 600 8,5 724
rique normale dans de l’air à 20 °C (masse
18 000 9 840 volumique de 1,2 kg/m3).
25 200 9,5 970
5.2. Point de fonctionnement d’un
32 400 10 1 070
ventilateur
54 000 11 1 320 Pression totale Perte de charge Soit un ventilateur ayant une courbe
Pression Pt
19
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Dans les ventilateurs centrifuges (ou neutralisant les mouvements de giration teurs seront placés à l’extérieur du bâti-
radiaux), l’air est aspiré parallèlement à de l’air (fig. 20b). Les ventilateurs de ce ment. Plus la puissance fournie au venti-
l’axe de rotation d’une roue à aubes tour- type ont un rendement qui se rapproche lateur est élevée, plus sa puissance
nant dans une volute et est rejeté à la péri- de celui des centrifuges, pour un acoustique est grande. Le ventilateur doit
phérie par la force centrifuge suivant un encombrement plus réduit, et des pres- toujours être sélectionné pour fonctionner
plan perpendiculaire à l’axe de rotation. sions totales pouvant aller jusqu’à 600 à au point de rendement maximum.
1 500 Pa environ.
Les ventilateurs centrifuges permettent Le dimensionnement correct du ventila-
d’obtenir des débits moyens importants Les ventilateurs hélicoïdes et centrifuges teur est un des facteurs les plus impor-
avec des pressions élevées (jusqu’à peuvent être soit accouplés directement tants pour diminuer le bruit d’une instal-
25 000 Pa et plus). Ils sont bien adaptés à l’arbre moteur, soit reliés à celui-ci par lation. Les constructeurs de ventilateurs
au transport de l’air dans des réseaux l’intermédiaire d’une transmission par connaissent pour la plupart les caractéris-
Iongs ou ramifiés. poulies et courroies. Ce dernier montage tiques de ceux-ci en matière de bruit
permet de modifier le débit du ventilateur (dans certaines conditions d’essais bien
Dans les ventilateurs hélicoïdes (ou dans la limite définie par le constructeur, définies).
axiaux), l’air entre et sort parallèlement à modification facilitée par la mise en
l’axe de rotation de la roue (fig. 20). Les œuvre de poulies variables.
ventilateurs hélicoïdes simples, comme
6. REJET
celui présenté à la figure 20a, peuvent En général, par rapport aux ventilateurs
mettre en jeu des débits très importants, centrifuges, les ventilateurs hélicoïdes
mais sont limités à des pressions faibles sont plus bruyants, ont des rendements Le rejet de l’air pollué à l’extérieur du
(généralement inférieures à 250 Pa), ce plus faibles, mais sont moins encom- bâtiment mérite lui aussi une étude
qui restreint leur utilisation à des circuits brants et moins chers. sérieuse (hauteur des cheminées,
de faible longueur ou à l’insertion dans emplacement des sorties des gaines
une paroi (par exemple, ventilation géné- En cas de transport d’air poussiéreux, le d’extraction selon la configuration du
rale d’ateliers). ventilateur est généralement placé après bâtiment et de son environnement).
le dépoussiéreur, ce qui lui permet de
Les ventilateurs hélicoïdes existent éga- travailler en air propre, avec un bon ren- Afin d’éviter de recycler une partie des
lement dans une version améliorée, dement et des conduites en dépression pollluants, l’air pollué devra être rejeté en
comportant des pales plus épaisses et dans l’atelier (évitant ainsi les fuites d’air dehors des zones de prise d’air neuf.
profilées, un moyeu large et caréné et pollué). Quelquefois, en particulier dans Pour cela, on utilisera des cheminées de
des aubes stationnaires (redresseurs) l’industrie du bois, on utilise un ventila- hauteur suffisante (correctement hau-
teur radial placé en amont d’un dépous- bannées), en tenant compte de la force
siéreur qui filtre l’air chargé de pous- et de la direction du vent, du relief, etc.
sières et de copeaux. (fig. 22).
On veillera, lors de l’installation du venti- Il faut noter qu’il est possible de récupé-
lateur, à ne pas dépasser la vitesse de rer une partie de la chaleur contenue
rotation maximale, à éviter les singulari- dans le flux d’air de rejet soit par la mise
tés (et en particulier les coudes) à proxi- en place d’un échangeur dont le rôle
mité de la bride d’aspiration (fig. 21), à sera de transférer à l’air neuf une partie
limiter la propagation du bruit et des de la chaleur de l’air rejeté, soit par recy-
vibrations par des connexions flexibles et clage dans les locaux d’une fraction de
des montages antivibratoires. l’air de rejet préalablement traité et
épuré. Comme cette opération de traite-
5.4. Bruit ment est toujours délicate et que la qua-
lité de l’air recyclé en dépendra, on écar-
Le bruit engendré par un ventilateur est tera cette technique dans tous les cas
fonction de son implantation dans l’instal- où l’on se trouvera en présence de pol-
lation. D’une manière générale, les ventila- luants particulièrement toxiques.
a) Ventilateur simple.
Fig. 20. Ventilateurs hélicoïdes. Fig. 21. Refoulement des ventilateurs [15].
20
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Un atelier étant un volume fermé, il s’éta- Une introduction mécanique de l’air est
b) Avec un flux d’air de compensation, le
blit nécessairement un équilibre entre les ventilateur tourne et crée un mouvement
recommandée ; si cette solution est rete-
quantités d’air entrantes et sortantes. d’extraction des polluants. nue, on veillera à ce que ces systèmes
Ceci veut dire que, lorsqu’une extraction d’introduction d’air n’apportent pas de
est en service dans un local, il doit obliga- Fig. 23. Perte d’efficacité des systèmes bruits supplémentaires dans le local (dis-
toirement s’y introduire un débit d’air de ventilation par non-compensation de position des ventilateurs à l’extérieur du
équivalent au débit d’air extrait. l’air extrait. bâtiment – neutralisation des vibrations).
21
INRS ED 695 V4:Mise en page 1 6/06/08 12:35 Page 22
L’air neuf devra être chauffé en période 7.2. Compensation et confort ther- – éviter les zones de fluide mort ;
froide ; il devra être distribué à l’aide de mique
diffuseurs et, si possible, de façon à tra- – éviter que les travailleurs soient placés
verser d’abord la zone occupée par les La ventilation locale ou générale des entre les sources et l’extraction ;
travailleurs puis les zones polluées. locaux industriels, même avec recyclage
partiel de l’air épuré, nécessite un apport – utiliser les mouvements naturels des
Pour éviter les courants d’air, il est d’air neuf pour compenser les quantités polluants, en particulier, l’effet ascension-
nécessaire d’assurer un débit d’air de d’air extrait. Les courants d’air induits nel des gaz chauds.
compensation correct, de le distribuer constituent un facteur d’inconfort impor- La mise en application pratique de ces
régulièrement dans les locaux à l’aide tant qui conduit fréquemment à l’arrêt dernières recommandations est délicate.
de diffuseurs et de protéger les sys- des installations de ventilation au détri- La ventilation générale procède par dilu-
tèmes de captage à l’aide de parois, ment de la qualité de l’air. Ce phéno- tion et mélange du polluant avec l’atmo-
d’écrans, de rideaux d’air, etc. (fig. 24). mène se manifeste principalement à la sphère de l’atelier avant évacuation et il
De plus, afin d’empêcher les sensations périphérie des bâtiments. faut éviter de se représenter le polluant
d’inconfort thermique, on placera l’opé- comme suivant un trajet imaginaire entre
rateur hors des zones de vitesses d’air Il est nécessaire de prévoir un dispositif de
préchauffage de l’air ; le contrôle de ce dis- la source et l’extraction (fig. 25). Il faut
trop élevées et on assurera un chauf- être très prudent dans la prévision des
fage correct des locaux, surtout en positif sera plus délicat dans le cas d’une
introduction naturelle que dans celui d’une mouvements de l’air dans un atelier muni
hiver. d’une ventilation générale : les flèches
introduction mécanique de l’air.
Si l’on se trouve en présence d’un que l’on peut dessiner sur les plans sont
poste équipé d’un dispositif de captage L’introduction mécanique de l’air à l’inté- très souvent sans fondement réel.
(ventilation locale), il est possible d’ef- rieur des bâtiments est donc recomman-
dée, elle permet de traiter l’air de façon d) Utiliser de préférence une introduction
fectuer une compensation locale par et une sortie d’air mécaniques. Les
apport d’air neuf directement sur le que celui-ci soit propre et à température
optimale et de le distribuer aux endroits avantages et inconvénients des diffé-
poste. rents types de ventilation (naturelle,
opportuns.
Il faut veiller dans ce cas à ce que ni mécanique, mixte) sont résumés au
l’opérateur ni son travail ne soient pertur- tableau X. Une sortie d’air naturelle
bés par ce courant d’air ; cette solution convient mieux dans le cas d’ateliers
8. VENTILATION GÉNÉRALE hauts et étroits avec de grosses sources
ne peut s’adapter qu’à certains types
de sources de pollution très localisées, de chaleur.
mais elle présente le double avantage 8.1. Principes e) Éviter les courants d’air et les sensa-
de pouvoir diriger le flux des polluants tions d’inconfort thermique.
vers la bouche de captage et de ne pas La conception d’une installation de venti-
nécessiter d’apport complémentaire de lation générale reste, dans l’état actuel f) Rejeter l’air pollué en dehors des zones
chaleur. des connaissances, une opération difficile d’entrée d’air neuf (voir chap. 6).
qui fait appel à une large part d’empirisme
et d’intuition. Seuls quelques principes
entrée ventilateur
d’une portée très générale peuvent être
d’air d’extraction
énoncés.
a) S’assurer au préalable que le recours
à une ventilation locale est bien techni-
quement impossible. On ne pourra faire
appel à la ventilation générale en tant
que technique principale que pour l’aé-
courant d’air ration des locaux à pollution non spéci-
fique. Dans le cas d’assainissement de a) Croyance erronée
locaux à pollution spécifique, on recher- entrée ventilateur
chera toujours une solution de ventilation d’air d’extraction
locale.
b) Compenser les sorties d’air par des
entrées correspondantes (voir chap. 7).
c) Positionner convenablement les ouver-
tures d’entrée et de sortie de l’air de
façon à :
courant d’air
– tendre vers un écoulement général des b) Réalité
zones propres vers les zones polluées ;
Fig. 24. Exemple d’utilisation d’écrans Fig. 25. Visualisation schématique du
pour lutter contre un mauvais captage – essayer de faire passer le maximum fonctionnement de la ventilation géné-
dû à des courants d’air latéraux. d’air dans les zones polluées ; rale (d’après McDermott [5]).
22
INRS ED 695 V4:Mise en page 1 6/06/08 12:35 Page 23
TABLEAU X
Comparaison des différents systèmes de ventilation générale
8.2. Solutions L’application de cette formule demande des buses de soufflage sont disposées
que soit connu le débit d’émission de pol- de manière à induire un flux d’air neuf,
En théorie, le débit d’air à mettre en jeu luants D. repris par les extracteurs, sur les princi-
dans une installation de ventilation géné- pales sources de pollution [14].
rale peut être estimé par la formule : On notera que le taux de renouvellement
horaire R (h-1) :
KD Remarque
Q= (12)
C – C0 R = 3 600 Q (13) La ventilation générale n’interfère pas
V
Q : débit de ventilation générale (m /s) ; 3 avec les procédés industriels et laisse
V : volume du local (m3), une certaine flexibilité lors de la
D : débit d’émission de polluant, suppo-
n’intervient pas dans le calcul du débit conception.
sée régulière dans le temps (kg/s) ;
de ventilation générale (en régime
C : concentration en polluant toléré dans Toutefois, compte tenu des inconvé-
permanent). L’utilisation d’une valeur de
l’ambiance du local (kg /m3). nients détaillés ci-dessous :
taux de renouvellement comme critère
C0 : concentration en polluant dans l’air de ventilation est donc sans justifica- – niveau de pollution résiduelle tou-
neuf (souvent, C0 = 0) (kg/m3) ; tion et peut même être dangereuse jours présent,
K (sans dimension) : facteur de sécurité puisqu’elle conduit pour une même
prenant en compte l’uniformité de répar- – mauvaise protection des travailleurs
source de pollution à des débits de
tition du débit d’air, la position des situés à proximité des sources d’émis-
ventilation différents selon le volume du
ouvriers par rapport aux sources, le sion, difficultés de prévision et de
local et donc à des niveaux de concen-
degré de toxicité des polluants, la non- contrôle des mouvements de l’air,
tration en polluants différents.
uniformité du débit des polluants.
– difficultés de calcul de K et D et
L’évaluation du coefficient K est difficile ; On peut, dans certains cas, coupler le
donc du débit d’air à mettre en jeu,
sa valeur peut varier en fonction des fac- système de ventilation générale avec un
teurs ci-dessus de 3 à 10 [6]. réseau de soufflage complémenaire : – gros débits d’air mis en jeu,
23
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– difficultés d’absorber les pointes de blocage et de repérage. Les organes et modifications apportées, doivent
d’émission de polluants, de réglage prévus seront par contre faci- être reportés dans la consigne d’utilisa-
lement accessibles et facilement maœu- tion du dossier d’installation. La nature
il est préférable de limiter l’application vrables par les utilisateurs. des contrôles et leur fréquence dépen-
éventuelle de la ventilation générale dent du type de local et figurent au
aux cas suivants : Les ensembles de filtration et d’épura- tableau XII.
tion seront implantés de telle sorte que le
– en complément de la ventilation
démontage des filtres colmatés ou des
locale ;
dispositifs d’aspiration ne dégage ni
– lorsque les polluants sont peu poussières ni polluants dans l’atelier.
toxiques, émis à un débit faible et 10.2. Contrôle d’une installation sur
régulier dans le temps, que les tra- site
vailleurs sont suffisamment éloignés
des sources et que le recours à une Les techniques à mettre en œuvre sont
ventilation locale est techniquement 10. CONTRÔLES différentes selon que l’on réceptionne
impossible. une installation ou que l’on effectue le
ET ENTRETIEN contrôle en cours de fonctionnement.
D’UNE INSTALLATION Elles peuvent être quantitatives ou qua-
litatives.
DE VENTILATION
9. IMPLANTATION Lors de la réception, les techniques
DU MATÉRIEL Le contrôle d’une installation lors de sa
doivent être suffisamment précises pour
que les résultats de mesure puissent
mise en route permet :
Souvent négligée, la détermination de être comparés aux valeurs théoriques
l’implantation du matériel conditionne le prévues lors de la conception de l’ins-
– de comparer ses performances à celles
maintien de l’efficacité des installations de tallation.
prévues lors de sa conception et consi-
ventilation. gnées dans le cahier des charges et dans
la notice d’instruction préparée par le Lors du contrôle en cours de fonctionne-
En effet, seuls des emplacements judi- ment, les techniques doivent être de
maître d’ouvrage ;
cieusement choisis permettront l’accès mise en œuvre facile (on doit privilégier
aisé du matériel et son entretien, sans les mesures en continu avec indications
Les caractéristiques aérauliques et
gêner le processus de fabrication ou la visuelles et alarmes) et mettre en évi-
dimensionnelles mesurées et calculées
circulation des personnes et des produits dence les variations éventuelles des
sont consignées dans le dossier d’instal-
et sans compromettre l’efficacité des ins- paramètres significatifs mesurés lors de
lation et permettent ainsi de s’assurer
tallations elles-mêmes. la réception de l’installation (valeurs de
ultérieurement du bon fonctionnement
de l’installation par comparaison aux référence).
La solution idéale consiste à créer un
local technique, isolé des ateliers, dans valeurs de référence issues de la notice
d’instruction (voir tableau XI). Le tableau XIII donne, selon le contrôle à
lequel sera regroupé l’essentiel des instal-
effectuer, la méthodologie et les moyens
lations de ventilation.
à mettre en œuvre.
À défaut les mesures suivantes seront
prises : Les contrôles d’une installation en cours
Pour tout matériel tournant ou nécessi- de fonctionnement permettent :
tant un contrôle et un entretien régulier, 10.3. Techniques de contrôle
– de vérifier le bon état des différents élé-
prévoir une implantation au sol en aména- quantitatives
ments de l’installation (systèmes de cap-
geant l’espace nécessaire au démontage
tage conduites, épurateurs, appareils
de tous les composants, ou en élévation Elles permettent de :
déprimogènes...) ;
avec mise en œuvre d’une passerelle de
service munie de garde-corps. Si l’im- – déterminer les vitesses et les débits
– de mettre, éventuellement, en évi-
plantation est réalisée en toiture, les che- d’air mis en jeu en différents points
dence les variations de paramètres indi-
minements seront matérialisés et les sur- d’une installation, et les pressions rela-
quant la nécessité d’effectuer des opéra-
charges admissibles, tant pour le matériel tives entre les diverses parties de
tions d’entretien et de réparation.
que pour la zone d’évolution, calculées en l’installation ;
conséquence.
Les implantations en élévation seront – contrôler le fonctionnement d’une
réalisées de préférence au-dessus des installation et faire procéder éventuel-
allées principales, et en dehors des zones 10.1. Paramètres à contrôler lement à des opérations de mainte-
d’accès ou d’intercommunication entre nance.
les ateliers. La réglementation [1] prévoit que le chef
d’établissement mette en place des La figure 26 représente le schéma
Les organes d’équilibrage des réseaux contrôles périodïques de l’installation d’une installation de ventilation sur
de gaines seront placés hors de la por- de ventilation. Les dates et les résultats lequel sont repérés les points où les
tée des utilisateurs, munis de dispositifs de ces contrôles, ainsi que les réglages contrôles peuvent être effectués.
24
INRS ED 695 V4:Mise en page 1 6/06/08 12:35 Page 25
TABLEAU XI
Dossier des valeurs de référence
TABLEAU XII
Contrôles périodiques
25
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TABLEAU XIII
Contrôle d’une installation : méthodologie et appareillage
Contrôle à effectuer
Méthodologie Appareillage
Points de mesure
26
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10.3.1. Détermination des débits – antenne de tube de Pitot parallèle à par le ventilateur et déterminer le point
d’air par exploration des champs de l’axe de la conduite. de fonctionnement du ventilateur en uti-
vitesse d’air dans une conduite lisant des courbes caractéristiques
fermée Pour la mesure de la vitesse à l’aide (débit-pression, débit-puissance) four-
du tube de Pitot, il est souhaitable que la nies par les constructeurs.
Dans une conduite fermée ou s’écoule de vitesse moyenne soit supérieure à 4 m/s.
l’air, le débit est déterminé à partir de la En dessous, la valeur de la pression La détermination du point de fonctionne-
relation : dynamique (pd) devient trop faible et ment du ventilateur permettra de connaî-
l’erreur sur la mesure trop importante. tre le débit d’air mis en jeu sur le circuit de
Q = A Vm
ventilation. Ce point est obtenu en repor-
Q : débit d’air (m3/s) ; 10.3.2. Détermination des débits tant la valeur calculée de la puissance
A : section où s’effectuent les mesures d’air par exploration du champ de absorbée sur la courbe caractéristique
(m2) ; vitesse au niveau des bouches « débit-puissance » du ventilateur.
Vm : vitesse moyenne de l’air dans cette d’extraction ou d’introduction d’air
section (m/s). Lorsque la méthode décrite dans le para-
graphe 10.3.1. ne s’applique pas (lon-
La vitesse moyenne est calculée à partir
gueurs droites trop faibles, inaccessibi- 10.4. Techniques de contrôle quali-
des vitesses locales mesurées en un cer-
lité...), le débit peut être déterminé en fai- tatives [5]
tain nombre de points de la section de
sant un champ de vitesse d’air au niveau
conduite.
des bouches d’extraction ou d’introduc- Une estimation qualitative de l’efficacité
Le nombre et la position des points tion d’air à l’aide d’un anénomètre. La de captage d’une installation de ventila-
de mesure, définis dans la norme NF X vitesse moyenne sera obtenue en calcu- tion peut se faire par la visualisation des
10-112, varient en fonction de la forme de lant la moyenne arithmétique des écoulements à l’aide de fumigènes.
la conduite et de ses dimensions. vitesses locales mesurées aux points
définis par quadrillage. Afin de ne pas Cette méthode, très simple à mettre en
La vitesse moyenne peut être calculée commettre d’erreurs sur le débit (pouvant œuvre, peut être utilisée de manière
selon plusieurs méthodes. L’une d’entre atteindre plus de 50 % de la vraie valeur), systématique pour :
elles consiste à faire la moyenne arith- certaines précautions doivent être prises
métique des vitesses mesurées locale- lors des mesures. En particulier, on doit – mettre en évidence la dispersion des
ment. tenir compte du type de bouche (extrac- polluants, le sens des écoulements, le
tion ou introduction), de la présence ou refoulement éventuel des hottes en
La vitesse moyenne est fournie par la de l’absence de grilles ou de fentes, du
relation : dôme ;
type d’anémomètre, de la distance entre
⌺V
i=1àn
i
la bouche et l’anémomètre... – définir la zone à partir de laquelle l’ins-
tallation a perdu toute son efficacité ;
Vmoy = ——–– (14) 10.3.3. Détermination du débit d’air
n
et contrôle d’une installation par – mettre en évidence l’existence des
Les vitesses d’air sont soit déterminées mesure de la pression statique en courants d’air et visualiser les phéno-
en utilisant un tube de Pitot double soit un point [6] mènes de turbulence à proximité d’obs-
mesurées directement à l’aide d’un ané- tacles (opérateurs, pièces…) ;
nomètre (§ 10.5). Cette méthode consiste à mesurer la
pression statique en différents points
– rechercher des fuites.
Les vitesses d’air peuvent être obtenues d’un circuit de ventilation, soit pour en
de façon d’autant plus satisfaisante que déduire les débits d’air mis en jeu, soit
les conditions énumérées ci-dessous pour contrôler le fonctionnement de
sont respectées : l’installation.
– bord des trous dans la conduite net et 10.3.4. Estimation du débit d’air à
sans bavure ; partir de la mesure de la vitesse de
rotation du ventilateur et de la puis-
– écoulement peu fluctuant et sans sance consommée par le moteur
giration ; électrique [5]
– diamètre du tube de Pitot ou de Cette méthode consiste à calculer la Fig. 27. Implantation de la prise de
la sonde de l’anémomètre inférieur à puissance consommée par le moteur pression statique à proximité d’un sys-
D/50 ; pour en déduire la puissance absorbée tème de captage.
27
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10.5. Appareils de mesure de – manomètres hydrostatiques, tube – les valeurs mesurées lors des
vitesse d’air en U, tube incliné… ; contrôles en cours de fonctionnement ;
TABLEAU XIV
Caractéristiques des appareils de mesure des vitesses d’air
Dimensions Tempé-
Précision Utilisation
Gamme trous rature Étalon- Utilisation générale
Appareils Principe (valeurs en air Robustesse
mesure en gaine d’utili- nage Observations
fournisseurs) pollué
(mm) sation
Tube > 4 m/s 3 à 10 Étendue Oui Aucun Bonne Utilisation normalisée NF X 10-112.
Pitot avec Pas utilisable en basse vitesse
manomètre
incliné
Anémomètres thermiques
Fil chaud Refroidissement d’un 0,05 à 2à5% = 10 0 à 80 °C Non Fréquent Moyenne Utilisation standard
fil chauffé électrique- 50 m/s pleine – certains sont compensés en
ment échelle température
– certains permettent d’effectuer
des mesures de température, de
pression statique
Anémomètres mécaniques
Vélomètre Déflexion 0,2 à 2à3% Dimensions Étroite Oui Fréquent Bonne Utilisation standard
de palettes 40 pleine échelle spéciales Permet de faire des mesures de
pression statique
28
INRS ED 695 V4:Mise en page 1 6/06/08 12:35 Page 29
TABLEAU XV
Caractéristiques des appareils de mesure des pressions
rotation, usure de la roue, colmatage de – la mise en place de nouveaux points – une augmentation excessive des
la roue ; d’aspiration ; pertes de charge de l’épurateur.
– une réduction des sections de pas- – des changements de position des Une augmentation de la pression sta-
sage due à des dépôts dans les registres d’équilibrage ; tique est principalement due à un col-
conduites avant le point de mesure matage du circuit derrière le point de
(vitesse de transport trop faible) ; mesure.
29
INRS ED 695 V4:Mise en page 1 6/06/08 12:35 Page 30
ANNEXE 1
Étude comparative de deux réseaux d’extraction
On se propose de calculer les pertes bre de défauts induisant des pertes de charge – transformation des piquages droits en
de charge et les diverses énergies mises singulières et l’on compare ses caractéris- piquages à 45° ;
en jeu lors du fonctionnement d’une instal- tiques à celles du même réseau ayant subi les – mise en place d’un divergent en sortie du
lation de captage dans deux confiturations quelques modifications suivantes : ventilateur (récupération de la pression dyna-
différentes. – augmentation du diamètre de raccorde- mique) ;
L’installation consiste en un réseau sur ment des buses de captage ; – colmatage des défauts d’étanchéité (sup-
lequel sont raccordées huit pièces de cap- – raccourcissement des flexibles de raccor- posés répartis uniformément dans le premier
tage, d’un débit unitaire de 300 m3/h, desti- dement ; cas).
nées à extraire des fumées de soudage. On – augmentation du rayon des courbures des On estime que les pertes de charges dues
étudie ce réseau qui comporte un certain nom- coudes ; aux changements de section le long d’un
30
INRS ED 695 V4:Mise en page 1 6/06/08 12:35 Page 31
même réseau sont négligeables et l’on cal- Le temps de fonctionnement est de Q = 2 400 ⫻ 1,2 = 2 880 m3/h soit 0,80 m3/s
cule les pertes de charge statiques. Les 10 heures par jour soit 2 250 heures par an. pt = 1 270 ⫻ (1,2)2 = 1 829 Pa
pertes de charge totales incluant les pres-
sions dynamiques sont reprises ensuite dans Réseau n° 1 La puissance absorbée à l’arbre du ventila-
le bilan d’exploitation. teur est :
Le débit théorique de 2 400 m3/h conduit à :
Pa = Q. pt = 0,80 ⫻ 1 829 = 2 926 W
Bilan d’exploitation – pertes de charge statiques = 1 058 Pa
– pression dynamique = 212 Pa 0,5
Caractéristiques communes aux deux
– pression totale nécessaire = 1 270 Pa La puissance absorbée par le moteur Pm est :
réseaux
Le ventilateur est supposé avoir un rende- Il est supposé que les fuites représentant Pm = 2 926 ⫻ 12 = 3 511 W
ment aérodynamique de 50 %. 20 % du débit prennent naissance tout ou 3,51 kW
Les pertes par la transmission et le moteur au long du réseau. Dans ces conditions les
Soit une consommation annuelle de :
sont supposées égales à 20 % de la puis- caractéristiques utiles du ventilateur seront
sance absorbée. approximativement : 2 250 X 3,51 = 7 900 kWh
Registre de réglage à papillon, ouverture 15°, Ø 100 10,6 66,1 0,6 39,7
Coude à 90°, 3 sections, Ø 100, R/D = 1,0 10,6 66,1 0,5 33,0
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Registre de réglage à papillon, ouverture 15°, Ø 125 7,00 28,8 0,6 17,3
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ANNEXE 2
Informations utiles
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II. Adresses utiles – COSTIC (Comité scientifique et tech- – Conseil français de l’énergie
nique de l’industrie du chauffage, de la 3, rue Treilhard
2.1. Syndicats professionnels ventilation et du conditionnement d’air) 75008 PARIS
Domaine de Saint-Paul Tél. : 01 42 89 52 17
– UNICLIMA (Union intersyndicale des 78470 SAINT-RÉMY-LÈS-CHEVREUSE
constructeurs de matériel aéraulique, Tél. : 01 30 85 20 10 – ADEME (Agence de l’environnement et
thermique et frigorifique) de la maîtrise de l’énergie)
39/41, rue Louis-Blanc - – INERIS (Institut national de l’environne- 2, square La Fayette - B.P. 406
92400 COURBEVOIE ment industriel et des risques) 49004 ANGERS Cedex
Tél. : 01 47 17 62 92 B.P. 2 - 60550 VERNEUIL-EN-HALATTE Tél. : 02 41 20 41 20
2.2. Centres de recherches et de Tél. : 03 44 55 66 77
– CFDE (Centre de formation et de docu-
documentation, organismes
– CITEPA (Comité interprofessionnel mentation sur l’environnement industriel)
– CETIAT (Centre technique des indus- technique d’études de la pollution atmo- 18, rue Jean-Giraudoux
tries aérauliques et thermiques) sphérique) 75016 PARIS
23, avenue des Arts - B.P. 2042 7, cité Paradis Tél. : 01 53 57 17 53
69603 VILLEURBANNE Cedex 75010 PARIS
Tél. : 04 72 44 49 00 Tél. : 01 44 83 68 83
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