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I NTERNATIONAL JOURNAL OF V IOLENCE AND SCHOOL, 10 (VERSION EN FRANÇAIS ) , D ECEMBRE 2009, 56-74

COMPORTEMENT DEVIANT ET VIOLENCE DANS LES


ETABLISSEMENTS SCOLAIRES DU LUXEMBOURG

STEFFGEN GEORGES, UNIVERSITE DU LUXEMBOURG

ABSTRACT
Le présent document propose une analyse de la fréquence et de l'évolution
des comportements déviants (plus particulièrement violents) dans les écoles
luxembourgeoises, d'après les rapports établis à l’échelle nationale et les
recherches systématiques actuellement menées. Les résultats de ces études
sont présentés de façon à montrer comment les étudiants et les enseignants
perçoivent eux-mêmes cette situation. Les résultats empiriques du
Luxembourg rendent compte des taux d’incidence des différentes formes de
comportement déviant et violent, en comparaison avec les autres pays
(européens). En outre, le présent document présente des méthodes
spécifiques de prévention et de diminution des comportements déviants et
violents récemment employées et évaluées au Luxembourg. Enfin, ce rapport
débouche sur une prévision des avancées et des recommandations à venir.

MOTS-CLES
Comportement déviant, violence, école, Luxembourg.
INTRODUCTION
Le rapport ci-après décrit la situation actuelle au Luxembourg en termes de
fréquence des comportements déviants dans les écoles luxembourgeoises, et
traite plus particulièrement les comportements violents.

Ce rapport ne donne pas une description de la société et du système


scolaire au Luxembourg et ne retrace pas les évolutions du phénomène dans
l'Histoire. Ces informations sont présentées dans d’autres ouvrages (Cf.
Steffgen & Russon, 2003 ; Michaelis & Fischer, 2008). Toutefois, aucun
rapport de recherche détaillé ni étude n’a été réalisé à ce jour sur les
comportements déviants au Luxembourg. Il n’en demeure pas moins que le
sujet de la « violence scolaire » intéresse l’opinion publique et scientifique
depuis ces dix dernières années. Quelques rapports ont donc été publiés sur la
situation au Luxembourg (Otten & Wirtgen, 2001 ; Steffgen, 2006). Les
travaux de Steffgen et Russon (2003), dans le cadre du projet européen
Connect « Traiter la violence en milieu scolaire » ('Tackling violence in school'),
ainsi que ceux de Steffgen et Ewen (2004), ont permis de documenter la
recherche actuelle (en comparant, entre autres, les résultats obtenus à ceux
des autres pays membres de l'Union Européenne). Sur l’ordre du « Ministère
de la Culture, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche », la « Cellule de
Recherche sur la Résolution de Conflits » (2003) a également présenté un
rapport d’experts sur la violence dans les écoles luxembourgeoises. Des
mesures importantes de prévention et de diminution de la violence dans les
établissements scolaires ont été suggérées à partir d'une étude à la fois
qualitative et quantitative et d'une analyse réalisée par des experts. La mise en
œuvre de ces méthodes a été recommandée aux les écoles.

Le présent document propose une analyse de la fréquence et de l'évolution


des comportements déviants (plus particulièrement violents) au Luxembourg,
d'après les rapports évoqués et les recherches systématiques actuellement
menées. Les résultats de ces études sont présentés de façon à montrer
comment les étudiants et les enseignants perçoivent eux-mêmes cette
situation. Les résultats empiriques du Luxembourg rendent compte des taux
d’incidence des différentes formes de comportement déviant et violent, en
comparaison avec les autres pays (européens). En outre, des méthodes
spécifiques de prévention et de diminution des comportements déviants et
violents récemment employées et évaluées au Luxembourg, seront présentées
ci-après. Enfin, ce rapport débouche sur une prévision des avancées à venir en
la matière.

Comportement déviant et violence dans les établissements scolaires du Luxembourg 57


COMMENT DEFINIR LES COMPORTEMENTS DEVIANTS
ET LA VIOLENCE A L’ECOLE ? DEFINITIONS

Qu’est-ce qu’un comportement déviant ? Clinard et Meier (2007)


proposent différentes définitions, lesquelles reposent sur des exposés
statistiques, absolutistes, « réactivistes » ou normatifs. La définition
statistique identifie la déviance comme un comportement statistiquement
rare. Sous l’angle d'une définition absolutiste, le comportement déviant
constitue une violation des principes et des valeurs supposées universelles.
Une définition « réactiviste » considère tout acte déviant comme la
transgression d’une interdiction spécifique, qu’elle ait ou non un caractère
officiel. Enfin, une définition normative décrit la déviance de façon
tautologique comme la violation d’une norme, c’est-à-dire d’une conduite
standard à laquelle la plupart des individus pensent devoir se conformer. Par
conséquent, un nombre important et varié de déviances peut être détecté
chez les élèves.

Néanmoins, ce rapport ciblera les comportements qui ont un lien avec la


criminalité, tels que les comportements à risque et la violence. Un
comportement à risque peut être défini sous la forme de caractéristiques
comportementales (par exemple, la consommation d'alcool en termes de
quantités bues par semaine, de beuveries), qui sont en corrélation avec des
conséquences néfastes du point de vue social, psychologique et physique. En
particulier, l’alcool est l’un des principaux facteurs de risque en termes de
dommage physique et de nuisance sociale. La consommation d’alcool est
étroitement liée aux comportements destructeurs et aux ennuis consécutifs
avec la police (Perkins, 2002). De même, la consommation de cannabis à
l'adolescence doit être considérée en termes de conséquences juridiques pour
les consommateurs et présente un risque accru de difficultés psychosociales.
Les études menées auprès de la population chez les consommateurs de
cannabis ont permis d'identifier une hausse des taux d'infractions juvéniles et
de problèmes de conduite.

La violence (à l’école) en tant que forme spécifique de comportement à


risque est définie comme une atteinte réfléchie prenant la forme d’une action
physiologique ou psychologique dirigée contre le Moi, contre autrui (étudiant
contre étudiant ; étudiant contre enseignant ; enseignant contre enseignant
ou enseignant contre étudiant), ou contre des objets (vandalisme). En
revanche, l’intimidation est une forme spécifique de violence décrite comme
le harcèlement systématique et répété de personnes plus faibles. La plupart du
temps, elle se manifeste sous la forme d’un phénomène de groupe (Cf.
Olweus, 1993; Smith et al., 1999 ; pour une définition plus détaillée du terme
« violence scolaire », veuillez consulter les travaux de Steffgen, 2004a). La

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nuisance infligée de manière délibérée et répétée au travers d'outils
numériques (Patchin & Hinduja, 2006) est alors désignée
« cyberintimidation ».

RESULTATS DE RECHERCHE SUR LA PREVALENCE DES


COMPORTEMENTS A RISQUE ET DE LA VIOLENCE A
L’ECOLE

Que savons-nous des comportements à risque actuels et de la violence des


adolescents au Luxembourg ? Une recherche systématique par « auto-
rapport » a été récemment menée au Luxembourg, notamment au sujet de la
violence à l’école, alors que les études portant sur d'autres comportements à
risque (Steffgen, 2006 ; Michaelis & Fischer, 2008) n’ont été réalisées qu’en
nombre restreint.

STATISTIQUES DE LA POLICE NATIONALE EN MATIERE DE


CRIMINALITE
Avant toute chose, il convient de spécifier que les statistiques annuelles de
la police en matière de criminalité relatent la fréquence de la délinquance
juvénile au Luxembourg (Cf. Police Grand-Ducale, 2008). Une liste des
données sur la fréquence des cambriolages, des vols, des actes de vandalisme,
des contrefaçons, des actes de violence à l’encontre d'autrui, des actes
immoraux, des délits liés aux stupéfiants, des violations de la loi et des
infractions au code de la route, figure aux présentes.

Entre 2001 et 2006, la délinquance juvénile chez les adolescents (de moins
de 18 ans) est restée stable au Luxembourg (entre 10,8 et 12,5 %). Toutefois,
le taux enregistré en 2007 pour l'ensemble des crimes était de 13,3 % et donc
supérieur à celui des années précédentes. Malheureusement, l'absence de
statistiques internationales empêche la comparaison du Luxembourg aux
autres pays (Steffgen, 2008).

D’une manière globale, les statistiques officielles sur la criminalité ne


parviennent pas à refléter le véritable niveau de criminalité et sont difficiles à
interpréter. Il est évident qu’une partie des chiffres en matière de criminalité
demeure cachée (ou dans l’ombre) en raison de plusieurs facteurs : par
exemple, la crainte éventuelle de représailles si la victime se rend à la police.

Comportement déviant et violence dans les établissements scolaires du Luxembourg 59


RESULTATS EMPIRIQUES NATIONAUX SUR LES COMPORTEMENTS
A RISQUE ET LA VIOLENCE SCOLAIRE
Des études empiriques ont été menées au Luxembourg auprès d'élèves et
d'enseignants des écoles primaires et secondaires ainsi qu'auprès
d'adolescents (Steffgen, 2006). Les résultats majeurs seront présentés ci-
dessous.

Résultats concernant les enfants scolarisés


À ce jour, les recherches menées sur les comportements à risque au
Luxembourg sont éparses. Selon les travaux de Fischer (2000a, 2000b), la
consommation d'alcool et l’usage de cannabis représentent un problème au
Luxembourg. Dans le cadre d’une enquête menée à l’échelle locale, 15,9 % des
adolescents entre 17 et 25 ans déclarent avoir été saouls au moins cinq fois
dans leur vie. Chez les étudiants, 7,2 % des 12-16 ans et 16,5 % des 17-25 ans
ont consommé du cannabis (prévalence à vie, dans 6 municipalités). 3,2 % des
étudiants de 12-16 ans et 5,8 % des étudiants de 17-25 ans consomment
régulièrement du cannabis. Dickes et al. (1996) ont mis en évidence une
prévalence à vie de 4,5 % et une prévalence de l’usage courant de cannabis de
2,9 % chez les étudiants de 13 à 16 ans (Cf. également Origer, 2007).

En 1999/2000, une enquête représentative a été menée à l’échelle


nationale dans les écoles luxembourgeoises, d’après le questionnaire de
l’étude sur le « Comportement de santé des enfants d'âge scolaire ». Les élèves
de l’enseignement primaire et secondaire ont été interrogés, entre autres, sur
les comportements à risque et sur la violence et l’intimidation à l’école
(Wagener & Petry, 2002 ; Henschen & Wagener, 2005 ; Wagener, Henschen &
Petry, 2005 ; Petry & Henschen, 2004). Cette enquête concernait 7 397 élèves
de l’enseignement secondaire (soit 26,5 % de la population étudiante) et 963
élèves de l’enseignement primaire (soit 10,4 % de la population étudiante).

55,9 % des élèves issus de l’enseignement primaire (en CM1 et CM2) et


85,5 % des élèves issus de l’enseignement secondaire déclarent avoir déjà pris
un verre dans leur vie. 1,9 % des enfants scolarisés en école primaire ont été
saouls au moins deux fois ; ce phénomène se vérifie chez 29,8 % des élèves de
l'enseignement secondaire.

11,4 % des garçons et 4,2 % des filles scolarisés en école primaire déclarent
avoir consommé de la drogue. Chez les moins de 19 ans, plus de 50 % des
garçons et 40 % des filles affirment avoir consommé de la drogue.

19,5 % des élèves issus de l’enseignement primaire et 14,4 % des élèves


issus de l’enseignement secondaire indiquent avoir été victimes
d’intimidations de la part d’autres élèves, a minima « quelquefois, mais pas
chaque semaine ». Par ailleurs, 18,5 % des élèves de l’enseignement primaire

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et 20 % des élèves de l’enseignement secondaire reconnaissent avoir intimidé
d’autres élèves, a minima « quelquefois, mais pas chaque semaine ».

Globalement, seulement 9,5 % des élèves de l'enseignement secondaire


contre 36,7 % des enfants scolarisés en école primaire indiquent avoir été
frappés au moins une fois par d'autres élèves. En outre, 35,1 % des enfants
scolarisés en école primaire et 15,6 % des élèves de l'enseignement secondaire
déclarent avoir frappé d'autres élèves au moins une fois.

La différence de sexe constitue un paramètre important dans ces


statistiques. La probabilité de devenir victime ou auteur est plus élevée chez
les garçons que chez les filles. De même, les garçons ont toujours tendance à
intimider les autres enfants plus souvent que les filles. En revanche, pour ce
qui est de devenir victime d’intimidations (bullying), l’écart entre les garçons
et les filles est faible.

Les résultats d’une autre enquête représentative sur la violence scolaire


chez les enfants de l'enseignement primaire ont été publiés par Martin
(2004). Les actes de violence ont été étudiés sous différentes perspectives,
notamment celles de l'observateur, de l'auteur et de la victime. Les
informations corroborent largement les résultats des recherches menées sur
le degré du comportement violent par Petry et Henschen (2004).

Outre ces travaux, une équipe de chercheurs créée autour de Steffgen


(Boever, Letsch, Mathay, Nilles, Schumacher, Speller & Steffgen, 2001 ;
Guillaume, Majerus, Nickels & Steffgen, 2002 ; Huberty & Steffgen, 2008 ;
Steffgen, 2003, 2004b, 2004c) a mis en oeuvre un nombre important d’études
spécifiques aux écoles afin d’examiner l’ampleur de la violence en milieu
scolaire et d'évaluer le climat dans chacune des écoles. Ils ont découvert que
les taux de violence variaient légèrement d’une école à l’autre, ce qui indique
que les caractéristiques propres aux écoles peuvent également influencer les
taux de violence (Benbenishty & Astor, 2005).

Les travaux en cours concernent la « cyberintimidation » (Steffgen, 2009).


Sur un panel de 2 070 élèves issus des écoles luxembourgeoises (composé à
45,5 % de garçons et à 54,5 % de filles), 4,3 % des étudiants déclarent avoir
été victimes de « cyberintimidation » de façon récurrente (quasi
quotidiennement, plusieurs fois par semaine, environ une fois par semaine et
environ une fois par mois), 9,8 % seulement déclarent l’avoir été 1 à 3 fois par
an, et 85,8 % affirment ne jamais avoir subi ce phénomène. Les taux de
prévalence en matière de « cyberintimidation » infligée aux autres élèves
s’élevaient à 0,5 % pour les auteurs l’ayant pratiquée de façon récurrente, à
5,6 % pour ceux l’ayant pratiquée 1 à 3 fois par an, et à 89,4 % pour ceux ne
l’ayant jamais pratiquée.

Comportement déviant et violence dans les établissements scolaires du Luxembourg 61


En outre, Willems et ses collaborateurs (Boultgen, Heinen & Willems,
2007 ; Heinen, Boultgen & Willems, 2006 ; Willems & Meyers, 2008) ont
démontré que les taux relatifs à la toxicomanie et aux comportements
violents variaient également entre les villes et les régions du Luxembourg.

Résultats concernant les enseignants


Des différences remarquables de perception de la violence scolaire ont été
relevées entre les élèves et les adultes (CRRC, 2003). Le degré de violence
scolaire rapporté par les enseignants est supérieur à celui relaté par les élèves.
Dans le cadre d’une enquête pilote réalisée auprès de 90 instituteurs, Steffgen
(2000a) a étudié le niveau de conscience des enseignants vis-à-vis de l'ampleur
de la violence physique et de l'intimidation parmi les élèves. La majorité des
enseignants pensaient que l’incidence des comportements violents (59 %) et
des intimidations (66,3 %) s'était stabilisée au cours des cinq dernières
années. Dans une autre étude réalisée auprès des instituteurs (n = 158),
Steffgen (2001) a apporté la preuve qu’une méthode éducative autoritaire
combinée à une expression extériorisée de la colère favorisait le
comportement agressif des élèves.

Dans une étude représentative menée auprès de 399 professeurs de


l’enseignement secondaire, Steffgen et Ewen (2007) ont examiné les
incidences des actes de violence commis par les élèves contre les enseignants.
Les informations tirées d’une enquête nationale montrent qu’au Luxembourg,
23,9 % des enseignants sont victimes, a minima plusieurs fois par an, de
puissantes attaques verbales proférées par les élèves. De même, 9,3 % des
enseignants au Luxembourg ont été victimes de vols, 4,5 % ont subi des actes
de vandalisme et 5,8 % ont reçu des menaces téléphoniques, respectivement.
Au Luxembourg, les informations recueillies stipulent que 7 % des
enseignants ont été victimes de harcèlement sexuel, alors que seulement 2 %
des personnes interrogées dans le cadre de l’étude allemande (Greszik et al.,
1995) reconnaissent avoir vécu des expériences similaires. L’enquête
nationale a également montré que 4 % des enseignants ont été victimes
d’agressions physiques, ce qui est cohérent avec les résultats des études
menées en Allemagne (Varbelow, 2003 ; Greszik et al., 1995).

À ce jour, aucune recherche sur la façon dont les enseignants perçoivent les
comportements déviants ou à risque au Luxembourg n’est disponible.

RESULTATS EMPIRIQUES INTERNATIONAUX SUR LES


COMPORTEMENTS A RISQUE AU LUXEMBOURG
Scherer (1996) a été le premier à présenter une étude internationale sur la
violence scolaire au Luxembourg. Afin de tenter d’analyser la situation
transfrontalière de la grande région Saar-Lor-Lux (Sarre, Lorraine et

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Luxembourg), 323 élèves de Luxembourg, 346 élèves de Sarrebruck
(Allemagne) et 315 élèves de Metz (France) issus de 18 écoles différentes, ont
participé à cette étude. Compte tenu de la multiplicité des différents aspects
de la violence scolaire, des facteurs écologiques, scolaires et familiaux, cette
étude démontre les écarts, en termes d’ampleur de la violence scolaire, qui
existent entre ces trois villes appartenant à la même Grande Région. Dans
cette étude, les actes de violence physique et de vandalisme semblaient moins
importants chez les élèves luxembourgeois que chez leurs camarades
allemands et français.

Henschen and Wagener (2005) ont comparé séparément les résultats de


l’enquête nationale menée en 1999/2000 à ceux de la cinquième enquête
réalisée dans le cadre de l’étude internationale « Comportement de santé des
enfants d'âge scolaire » (HBSC : Health Behaviour in School-aged Children). 13 %
des élèves de 15 ans déclarent n’avoir jamais consommé d’alcool. Ce
pourcentage est l’un des plus élevés parmi les 29 pays participant à cette
comparaison. De plus, l’état d’ivresse est moins récurrent chez les élèves des
écoles luxembourgeoises que chez ceux des autres pays (parmi les 29 pays
participants, le Luxembourg occupe la sixième place avant la fin pour les
élèves de 11 ans et l’antépénultième place pour les élèves de 13 et 15 ans ;
veuillez également consulter le chapitre 3.4 ci-dessous).

En 2006, Le Luxembourg a participé pour la première fois à l'étude


transnationale HBSC en tant que partenaire officiel. Outre les données
recueillies sur le contexte social, les résultats cliniques et les comportements
de santé, le rapport international contient des résultats-clés sur le
comportement à risque des jeunes dans 41 pays et régions de toute l’Europe
et d’Amérique du Nord (Currie et al., 2008). Cette étude internationale cible
les enfants de 11 (enseignement primaire), 13 et 15 ans (enseignement
secondaire). Au total, 4 300 adolescents du Luxembourg ont participé à
l’étude.

Currie et al. (2008) ont montré l’existence d'écarts transfrontaliers


importants en termes de prévalence de consommation d’alcool et de cannabis,
d'affrontements physiques et de signalements d’intimidations.

D’après le rapport, les adolescents (filles et garçons) du Luxembourg


consomment moins d’alcool mais plus de cannabis que la moyenne des 40
autres pays de l’étude HBSC (voir le tableau 1).

Ils sont également moins souvent impliqués dans les cas d’affrontement
physique. En ce qui concerne les cas d’intimidation subis par les filles
notamment, le taux de récurrence observé est supérieur à la moyenne de
l'étude HBSC. En comparaison avec la moyenne des autres pays (voir le

Comportement déviant et violence dans les établissements scolaires du Luxembourg 63


tableau 1), les auteurs d'actes d'intimidation sont moins nombreux chez les
garçons de 11 ans et plus nombreux chez ceux de 15 ans.

LES COMPORTEMENTS A RISQUE ET LA VIOLENCE SCOLAIRE


SONT-ILS EN HAUSSE ?
Pour le moment, il n’existe aucune étude empirique qui permette d’évaluer
scientifiquement si le niveau de comportements à risque et la violence chez
les adolescents du Luxembourg sont en hausse ou en baisse ces dernières
années (Steffgen, 2000b, 2006). Il est nécessaire de mener des études
longitudinales dans lesquelles l’évolution des comportements à risque et de la
violence à l’école sont observés et examinés (Steffgen & Ewen, 2004).

Toutefois, la consommation d’alcool peut être comparée aux résultats de


l’enquête de 1999/2000 (Henschen, Wagener & Petry, 2005) avec ceux de

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l’enquête officielle HBSC de 2005/2006 (Currie et al., 2008). Selon les
résultats de 2006, le nombre de filles de 15 ans (20 %) ayant signalé avoir été
saoules au moins deux fois dans leur vie, est supérieur à celui enregistré en
1999/2000 (10 %, voir tableau 2). De même, les conclusions de Origer (2007)
traduisent une augmentation de la consommation de cannabis entre 1992 et
2000. Des données comparables indiquent une hausse de la prévalence à vie
chez les jeunes (16-20 ans) pour toutes les substances illicites communes.

RESUME DES RESULTATS DE LA RECHERCHE


Les études présentées dans la section précédente témoignent de l'existence
d'une recherche conséquente sur la prévalence des comportements à risque et
des comportements violents dans les établissements scolaires du
Luxembourg. Ces résultats permettent de réaliser une analyse finale de
l’ampleur des différentes formes de comportements à risque au Luxembourg.
Les indications suivantes découlent des résultats des différentes enquêtes :

● en ce qui concerne la consommation d’alcool, les niveaux de


consommation chez les adolescents du Luxembourg sont plus ou
moins similaires à ceux des adolescents des autres pays (comparaison
à la valeur moyenne). Ils signalent être saouls moins souvent, mais la
consommation d’alcool chez les filles de 15 ans est en hausse ;
● en ce qui concerne la consommation de cannabis, les adolescents de 15
ans déclarent consommer du cannabis plus souvent que leurs
homologues dans les autres pays ;
● en ce qui concerne la violence physique, le taux d’actes violents recensés
au Luxembourg dans les établissements de l’enseignement primaire et,
plus particulièrement, dans ceux de l’enseignement secondaire, est
légèrement inférieur à celui des autres pays.
● en ce qui concerne l’intimidation, la situation est différente. Les
études menées au Luxembourg révèlent que les attaques verbales font
partie du quotidien de la plupart des élèves (Steffgen, 2006). En
comparaison avec la moyenne de l’étude HBSC, la fréquence des actes
d’intimidation commis envers les autres élèves est légèrement
supérieure au Luxembourg.

Comportement déviant et violence dans les établissements scolaires du Luxembourg 65


POLITIQUES ET INITIATIVES NATIONALES POUR LA
PREVENTION ET LA DIMINUTION DES
COMPORTEMENTS A RISQUE ET DES COMPORTEMENTS
VIOLENTS

Les activités de prévention des comportements à risque menées à l'échelle


nationale font partie intégrante des programmes scolaires nationaux et sont
principalement issues d'actions collectives initiées par diverses organisations
gouvernementales et non gouvernementales (Origer, 2007; Steffgen 2006).
Au Luxembourg, le « Centre de Prévention des Toxicomanies » (CePT), en tant
que centre de coordination du ministère de la santé, s’intéresse à la
prévention de la toxicomanie chez les adolescents (Michaelis & Fischer,
2008). Ce centre a pour mission d’apporter des éclaircissements, de
sensibiliser et d’éduquer le public et de proposer des formations
professionnelles dans les établissements scolaires et les collectivités. Le CePT
a également participé au projet de recherche intitulé « European Healthy
Schools and Drugs », financé par l’U.E. (Fischer & Jung, 2006). Ce projet avait
pour objectif majeur de perfectionner et de mettre au point des concepts
innovants de prévention de la toxicomanie en milieu scolaire. Il visait à
empêcher tout mode de consommation nocif chez les individus non
consommateurs de substances comme chez les usagers à titre expérimental ou
occasionnel. D’une manière globale, le CePT a mis au point une approche et
une stratégie nationale de prévention des toxicomanies, bien que celle-ci ne
soit pas obligatoire dans les établissements scolaires.

Néanmoins, il n’existe à ce jour aucune directive nationale claire au


Luxembourg et aucune initiative officielle n’a été mise en œuvre contre la
violence, à l’instar de celles menées dans les autres pays (par ex. : au Canada et
en Australie). Le Ministère de l’Éducation soutient spécialement les projets de
« Peer-mediation » (médiation par les élèves pour les élèves) dans les
établissements scolaires afin de traiter les problèmes de violence (Nilles,
2007) ; néanmoins, les écoles luxembourgeoises sont, dans l’ensemble,
largement livrées à elles-mêmes à l'heure de définir les approches qui
permettent de traiter le problème.

Une étude préliminaire a été menée (Steffgen, Russon, Kieffer & Worré,
2001 ; pour l’enseignement primaire, voir également le Ministère de
l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle, 2007), afin
d'obtenir une vue d'ensemble des initiatives et des approches visant à
prévenir ou à réduire la violence dans les établissements d'enseignement
secondaire du Luxembourg. Plus précisément, un entretien a été réalisé avec
le proviseur de chacun des établissements d’enseignement secondaire du
Luxembourg. 33 établissements scolaires ont été contactés, parmi lesquels 28

International Journal of Violence and School – 10 – Décembre 2009 66


participaient à cette étude. Le questionnaire permettait d’obtenir des
informations sur toutes les tentatives réalisées jusqu’à présent en vue de
prévenir ou de réduire le phénomène de violence dans les écoles, de façon
directe (autrement dit, en relation directe avec la violence) ou indirecte. Les
résultats de cette étude ont prouvé qu’un nombre considérable
d’interventions diverses ont été mises en œuvre dans les écoles
luxembourgeoises afin de prévenir la violence, sans évaluer scientifiquement
les effets ni les bénéfices de telles actions (Steffgen & Russon, 2003).
Actuellement, un nombre important d’évaluations scientifiques de projets et
de programmes d’intervention ont déjà été réalisées ou sont en cours
d’élaboration, afin de prévenir les comportements à risque :

Évaluation du projet pilote intitulé "Community Based Prevention of Drug


Dependency”. Les groupes de prévention sont composés de citoyens
volontaires issus des sept communautés luxembourgeoises, dans le but de
mener des activités de prévention des toxicomanies dans leur propre
communauté. 644 personnes étaient affectées, soit à un groupe en attente,
soit à un groupe de traitement. Elles ont été interrogées deux fois par le biais
d’un questionnaire. Les résultats ont montré que les comportements des
utilisateurs de substances et de drogues variaient en termes de perception du
risque. Les avis concernant la fonction de l’alcool, de la nicotine et des
drogues illicites étaient comparativement moins positifs dans le groupe de
traitement (Fischer, 2001).

Évaluation du Projet Prima!r. Le Projet Prima!r est un programme de


prévention des comportements agressifs et de promotion du comportement
« prosocial » chez les enfants en âge préscolaire et chez les élèves de
l’enseignement primaire. Dans un premier temps, les directeurs de classe ont
suivi une formation professionnelle, puis ils ont assuré des cours dans les
établissements scolaires, en conjonction avec d’autres formations et contrôles
destinés aux parents, aux enseignants et aux éducateurs parascolaires. Cette
étude scientifique avait pour objectif d’examiner les effets des cours dispensés
aux enfants. Les résultats scientifiques montrent que les cours dispensés au
niveau préscolaire et en classes élémentaires ont une efficacité à court et
moyen terme (Petermann, Natzke, von Marées & Koglin, 2007).

Évaluation d’un programme de formation en matière de courage civil à l’école.


Les directeurs de classe de 9 établissements distincts de l’enseignement
primaire (CM1 et CM2) et secondaire (6ème) ont suivi un stage de formation
professionnelle de 16 heures comprenant (a) la transmission d'informations
sur l'agression, le comportement d'aide et les différentes formes
d'intervention, (b) un échange sur les stratégies éducatives et (c) des
expériences menées au moyen d'exemples de formation des élèves.
L’évaluation est en cours de réalisation. Les groupes (élèves et enseignant) de

Comportement déviant et violence dans les établissements scolaires du Luxembourg 67


formation (33 classes) et de contrôle (26 classes) sont évalués en trois temps :
en amont, en aval, sur deux mois de suivi ; N ~ 1000. Les résultats
préliminaires de l’évaluation de cette formation sont prometteurs (Pfetsch,
Steffgen & Gollwitzer, 2008).

Évaluation du programme Faustlos. Le programme Faustlos est une


adaptation du programme de prévention américain Second Step contre les
comportements agressifs chez les enfants scolarisés en école primaire (Schick
& Cierpka, 2005). Au Luxembourg, 34 communautés situées dans le nord du
pays participent à ce projet. L’évaluation scientifique est en cours de
réalisation (Steffgen, sous presse).

Outre les activités directement mises en place dans les établissements


scolaires, les forces de police assurent aussi des stages d’information et de
sensibilisation dans les écoles luxembourgeoises, afin de prévenir la violence
et la consommation de stupéfiants. De même, les maisons de jeunes
développent et gèrent différents projets de prévention et de diminution des
comportements à risque et violents chez les adolescents (Nilles, Ecker &
Dabrowski, 2007).

RECOMMANDATIONS A VENIR
En résumé, la consommation de cannabis et la violence psychologique
(intimidation) apparaissent comme des problèmes importants dans les
établissements scolaires du Luxembourg. Un nombre supérieur
d’interventions préventives semblent nécessaires (voir le rapport de la CRRC,
2003 ; Fischer & Jung, 2006 ; Steffgen, 2006).

Quelles sont les exigences spécifiques pour l'avenir ? D’après la liste des
recommandations de Debarbieux (2008), les activités suivantes doivent être
envisagées pour les établissements scolaires du Luxembourg :

Les rapports démontrent qu’il est recommandé de soutenir une recherche


systématique complémentaire (notamment, des études longitudinales), dans
laquelle les différentes formes et les divers degrés de comportement à risque
et violent seraient différenciés et précisément mesurés (Debarbieux, 2006).
Les futures études et analyses doivent également traiter les nouvelles formes
de comportement à risque (par exemple, la « cyberintimidation »).

Il est nécessaire de mettre au point et d’établir une stratégie nationale de


résolution des problèmes d’intimidation en milieu scolaire. Le rapport de la
CRRC (2003) présente un choix de méthodes à mettre en oeuvre en milieu
scolaire. À ce sujet, l’accent a été mis sur la création d’un « projet

International Journal of Violence and School – 10 – Décembre 2009 68


d’établissement » adéquat et sur l’intensification de la formation des
enseignants (travaux de Ewen, 2004 ; Ewen & Steffgen, 2004).

Des évaluations d’actions menées de façon plus indépendante (par des


tiers) sont nécessaires pour prévenir et diminuer les comportements à risque
ainsi que la violence scolaire. La réussite (ou l’échec) de certaines approches
étant parfois soumise aux intérêts politiques, il est important de contrôler et
d’éviter les tentations d’évaluer incorrectement les effets de certaines
interventions.

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