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Siège de la Fondation Perspectives d’avenir

DENIS CHRISTEL SASSOU NGUESSO

CE QUE JE CROIS
© Fondation Perspectives d’Avenir, Avril 2018
35 avenue des 3 Martyrs - Moungali
Brazzaville, République du Congo.
www.perspectivesavenir.org
Sommaire

Ce que je crois ....................................................... 09

Du droit à l’éducation et à la formation................ 27

Du droit à la santé ................................................. 37

Du droit au mieux vivre : un défi le développement


agricole .................................................................. 43

De la citoyenneté et de la solidarité ..................... 47

Des perspectives d’avenir, un dessein partagé .... 53


Ce que je crois

Il y a maintenant six ans, je décidais de créer la fondation


Perspectives d’Avenir. En peu de temps, beaucoup d’actions
engagées, des résultats et de l’espoir apportés à des
populations démunies et au-delà une vision de ce que peut
être le Congo, demain.

Je n’ai jamais partagé l’idée du « Vivre ensemble ». Nous


appartenons à une même nation, à une même communauté
d’intérêt et d’avenir. Notre diversité fait toute notre richesse.
Nous partageons une même histoire et notre destin nous est
commun, c’est la raison pour laquelle au « Vivre ensemble »,
je souhaite agir et privilégier le « Mieux vivre ensemble ». Mon
ambition : faire qu’à terme de moins en moins de personnes
restent au bord du chemin, exclues, alors qu’il existe de très
nombreux talents dans notre pays qui ne demandent qu’à
s’épanouir, si on leur en donne les moyens.

En créant en 2012 cette fondation, je n’ai eu qu’un seul objectif


: permettre à chacun, en particulier à nos concitoyens les
plus précarisés et souvent éloignés d’avoir accès à ces droits
fondamentaux que sont les droits à la santé, à l’éducation, à la
formation, sans lesquels il ne peut y avoir de développement
humain. J’inscrivais l’action de la fondation dans l’esprit et
la lettre de notre Constitution où il est évoqué la nécessité
de préserver la cohésion sociale et de « bâtir une République
fondée sur les principes d’égalité, de fraternité, de partage et
de solidarité (…), et d’assurer l’épanouissement de chacun et
de tous ». Dès lors, proposer une formation qualifiante à de

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Ce que je crois

plus en plus de jeunes est le meilleur passeport pour l’emploi.

Loin de remettre en cause ce qui a déjà été réalisé, les progrès


accomplis, je m’inscris dans une impulsion et une dynamique
nouvelles, dans une démarche partenariale, appelant à
la mobilisation de tous les acteurs, que ce soit l’État, les
collectivités locales, la société civile dont naturellement les
entrepreneurs, les ONG, mais aussi nos concitoyens autour
des objectifs que j’ai assignés à cette fondation.

N’ayant pas le monopole de l’action, cette ambition, je veux


la transmettre au plus grand nombre, comme aux membres
de la diaspora tant les défis à relever sont nombreux, des
perspectives que je souhaite, partagées.

Mes combats, mes convictions fortes

Le tribalisme fait partie de ces maux qui ont mené des


populations, dans un même pays, à s’affronter. Aujourd’hui,
l’une de ses conséquences est l’exclusion ou une plus difficile
intégration de certains. Il est un frein au développement
d’une nation. J’ai toujours condamné l’ethnocentrisme, cette
tendance qui consiste à privilégier le groupe ethnique auquel
on appartient. Je ne suis pas l’homme d’une ethnie, bien
que je reste très fier de mes origines et de l’ethnie à laquelle
j’appartiens. Ma fondation, dépassant ces clivages, s’adresse
à tous, dans tout le pays ; un principe non seulement d’égalité
mais aussi une volonté d’affirmer que nous appartenons à
une même nation. La vision que je porte sur cette question
est celle à laquelle je crois et j’aspire pour le Congo.

Ma conception de l’unité nationale me conduit à refuser toute


forme de ségrégation ou d’exclusion.

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Ce que je crois

Je suis un fervent partisan de la parité hommes-femmes et j’ai


toujours prôné une société où l’égalité des genres serait érigée
en principe pour, à terme, devenir un droit constitutionnel.
À compétence égale, il ne faut pas craindre de nommer des
femmes à des postes de responsabilité au plus haut niveau de
l’État sans aucune restriction, tant le retard accumulé à leur
encontre est grand. Elles ont une position inférieure à celles
des hommes dans les sphères économiques et politiques
ou pire, elles peuvent être parfois absentes des fonctions
à responsabilité. C’est ce qui a conduit ma fondation à
permettre à de plus en plus de jeunes filles de bénéficier de
ses bourses et de ses formations. Preuve du soutien que nous
devons leur apporter et justifier s’il le fallait la parité à l’école
ou à l’université où leurs résultats, il ne faut pas être gêné de
le dire, sont parfois supérieurs à ceux des garçons.

Le patriotisme est l’attachement profond à sa patrie. La


notion même de nation est contraire à tout ethnocentrisme.
L’unité d’un pays impose de partager des valeurs communes
dont la parité et l’égalité des genres. Cela impose une forme
d’exemplarité des élites et d’agir pour toujours plus de bonne
gouvernance.

Il y a ce que l’on désigne par un mot, les « antivaleurs »,


dont le président de la République a parlé lors de ses discours
d’investiture en août 2009 ainsi qu’en avril 2016 et plus
récemment, en décembre 2017 lors de son allocution à la
nation. Il s’agit de la corruption, du détournement, de la
cupidité, de la concussion, de la fraude, de la paresse, du vol
ou même de l’incivisme. Face à ces phénomènes, la sanction
doit s’exercer de façon exemplaire et sans complaisance
d’aucune nature.
Je suis convaincu qu’une société qui ne se donne pas les
moyens appropriés de vaincre les maux dont elle souffre, va

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Ce que je crois

inexorablement à sa perte.

À l’école, aux parents, aux associations d’inculquer aux


jeunes le sens de l’intérêt général, le respect de la loi, l’amour
de la République et également la tolérance, la solidarité, le
refus des racismes, la volonté du « mieux vivre ensemble » en
démocratie, le refus du tribalisme et l’amour de l’autre.

Des réalités et de l’avenir

Je m’inscris dans une vision qui est celle du Congo demain.


Considérant que les faits valent mieux que de longs discours,
je veux mettre en avant le savoir-faire et les réalisations
conduites par de nombreux intervenants et partenaires de
notre fondation et faire part de quelques réflexions pour aller
de l’avant. La finalité de ces actions est de donner une chance
à tous et un espoir en particulier aux couches sociales les
plus démunies, la perspective de ne pas rester dans un statut
de précarité ou d’exclusion, et d’être mis de côté face aux
changements à venir. Mon but et celui de la fondation sont
que ces personnes trouvent, dès à présent, les moyens tant
de connaître une amélioration de leurs conditions de vie, une
raison même d’espérer et de savoir que tout devient possible
que de refuser une démarche qui pourrait s’assimiler à de
l’assistanat.

Pragmatique, je n’ai jamais eu pour intention de vendre du


rêve. En revanche, remettre un kit scolaire à un élève peut
sembler être une action modeste ou symbolique ; il n’en est
rien, vu les situations dans lesquelles vivent de nombreuses
familles. C’est une action d’ampleur quand on sait que la
fondation s’est fixée comme objectif d’en distribuer dans le
pays entier. Déjà entre 2015 et 2017, la fondation en a donné
500 000 dans les départements de la Bouenza, du Niari,

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Ce que je crois

de la Lékoumou, de la Cuvette, des Plateaux ainsi que dans


les villes de Brazzaville et de Pointe-Noire. C’est à la fois le
moyen de motiver et de donner une certaine dignité à l’enfant
qui abordera sa scolarité dans de meilleures conditions.
Inexorablement, cela se traduira dans ses résultats lui
permettant d’envisager un avenir différent de celui de ses
parents.

On ne vit ni sur le passé ni sur des vérités ou des modèles déjà


dépassés.

On évoque la sortie d’une économie pétrolière et la nécessaire


diversification de l’économie. Nous ne pouvons nous résoudre
à attendre la hausse des cours du baril sans un changement
profond de notre système de pensée. L’État a encore besoin
de ces revenus pour assurer ses fonctions régaliennes. En
même temps, une partie de ces ressources doit être consacrée
à réduire la fracture sociale, préparer le futur, développer
l’environnement des affaires en vue de favoriser l’emploi tant
à travers l’investissement des Congolais vivant au Congo, des
membres de la diaspora, qu’en attirant des investissements
directs étrangers.

Loin d’être isolés, nous nous devons d’être des acteurs de


la globalisation et de la mondialisation. Même si nous en
sommes déjà les protagonistes, cette réalité s’impose à nous.
Cela étant, il faut que nous soyons armés pour affronter
un environnement de plus en plus difficile. À l’instar des
entreprises, les États sont en concurrence mais aussi les
individus au sein d’une même entreprise ou dans la société.
L’arme pour affronter les changements tient en ces mots :
éducation et formation permanente.

J’ai toujours pensé qu’il fallait aborder tous les aspects d’un

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Ce que je crois

sujet. Il est vrai que la mondialisation peut avoir, si nous ne


nous y préparons pas, des effets pervers. Elle peut accroître
les fractures économiques et sociales.

Mais la mondialisation peut être une chance, à nous d’en


saisir les opportunités. Je pense à des projets ambitieux
tels que le télé-enseignement et la télémédecine qui, avec
un coût financier faible, dans le cadre d’un partenariat avec
les réseaux universitaires et hospitaliers, peuvent permettre
à notre enseignement supérieur d’atteindre des niveaux
d’excellence. Ce sera également une réponse à l’accès à la
documentation : certains ouvrages sont rares et chers, ce
qui constitue une difficulté et un obstacle pour les lycéens et
étudiants pour entreprendre des études.

Le monde évolue plus vite que certains de nos concitoyens


peuvent l’observer et nous nous devons d’en avoir conscience.
En prenant le train de ces évolutions et de ces changements,
en nous y préparant aux niveaux de responsabilités qui sont
les nôtres, nous donnerons au plus grand nombre les moyens
de devenir les acteurs de leur propre avenir.

Je ne méconnais pas les fractures qui caractérisent encore


notre société. Ces changements à venir peuvent encore les
accroître, au risque de créer d’autres injustices économiques
et sociales. La création de la fondation et ses actions se veulent
une réponse, une assurance, face à ces risques en s’assignant
les objectifs suivants :

• Faire du droit à la santé et à l’éducation une réalité, en


particulier pour les populations les plus défavorisées ;

• Agir pour un système éducatif performant et pour le


mieux-être des enseignants et des élèves, avec pour

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Ce que je crois

ambition de limiter l’échec scolaire par la possibilité


d’une formation alternative et qualifiante qui amènera
le jeune vers l’emploi ;

• Permettre à des jeunes talents parmi les plus démunis


d’accéder à l’enseignement supérieur ;

• Créer un contexte favorable à l’entreprenariat et


accompagner ces porteurs de projet, que ce soit dans
l’artisanat, la création de très petites entreprises (TPE)
qui deviendront pour certaines des petites et moyennes
entreprises (PME) ou des start-up ;

• Faire du sport et de la culture des domaines favorisant


le développement personnel de notre jeunesse et du lien
social ;

• Rendre responsables, grâce au tissu associatif, nos


concitoyens dans leurs quartiers en améliorant leur
environnement et en les invitant à prendre en charge
leur destin ;

• Redynamiser et rendre attractifs nos territoires par le


développement de filières économiques qui apporteront
de l’activité et amélioreront les conditions de vie des
populations, quels que soient les territoires où elles
résident. Une ambition qui impose de disposer d’un
capital humain formé.

Pourquoi j’ai décidé d’agir

Un parlementaire, c’est à la fois un élu du quotidien et en


même temps celui qui se doit de se projeter dans ce que
peuvent être nos lendemains. J’entretiens naturellement un

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Ce que je crois

lien particulier avec la circonscription que je représente mais


je n’oublie jamais qu’en ma qualité de député, je suis un élu
de l’ensemble de la nation.

Cela étant, et bien avant de créer ma fondation, alors que j’avais


eu la chance de pouvoir poursuivre des études supérieures,
j’ai côtoyé des condisciples qui ont dû abandonner les leurs,
faute de moyens financiers. Je me suis senti redevable vis-à-
vis de ces personnes et je me suis promis que, plus tard, je
contribuerai à la recherche de solutions.

J’ai été amené à connaître la réalité des conditions de vie


de mes concitoyens tant dans ma circonscription que dans
tout le Congo. C’est ainsi que j’ai décidé que les actions de
cette fondation seraient placées sous le signe de l’égalité.
Nous intervenons dans le pays entier, près des populations
citadines et rurales ou autochtones, sans aucune distinction.
Un principe d’égalité donc, mais aussi de justice sociale.

Ce qui m’a poussé à agir, c’est également le fait d’avoir été


confronté à certaines situations et réalités. Sans être exhaustif,
je voudrais simplement évoquer quelques-unes d’entre elles.

• Visitant une localité, j’ai vu une femme enceinte que l’on


déplaçait dans une brouette, spectacle indigne d’une
société solidaire ;

• Dans une maternité, depuis plusieurs années, il n’y avait


plus l’eau courante. Comment, dans ces conditions, offrir
une hygiène à ces femmes qui vont accoucher et donner
aux médecins et aux sages-femmes un environnement
de travail digne et acceptable ?

• Quand j’ai voulu doter des établissements scolaires de

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Ce que je crois

tables-bancs afin d’améliorer les conditions d’étude des


élèves, le directeur de l’un d’eux a refusé, non qu’il ne
souhaitât pas avoir ce matériel, mais parce que ce collège-
lycée conçu pour accueillir 200 élèves en recevait 500
dans des conditions précaires. En installant ces tables-
bancs, nous aurions réduit de facto le nombre d’élèves
par classe contribuant à aggraver la situation ;

• Faute d’enseignants qualifiés et disponibles, j’ai vu


une école avoir recours à des anciens élèves, sans
aucune formation pédagogique, pour enseigner aux
enfants. Si je ne nie pas leur bonne volonté et le fait
que le directeur de l’établissement n’ait trouvé que ce
moyen, les conséquences en termes d’assimilation des
connaissances ne peuvent être que catastrophiques ;

• Un lycée était devenu une zone de non-droit, les classes


étaient littéralement à ciel ouvert. Entre délinquance
et précarité, comment des enseignants peuvent être
motivés et transmettre efficacement le savoir ?

Ces réalités, ces constats, les nombreux témoignages reçus,


m’ont poussé à créer cette fondation et soutenir les initiatives
d’autres associations ainsi que l’action des pouvoirs publics.
Si j’ai pu entendre que c’était quelque part normal en raison
de mon nom, il n’en est rien. Rien ne m’obligeait à le faire si
ce n’est ma volonté de voir se réduire les inégalités, et je n’ai
qu’un seul souhait : que d’autres s’engagent dans cette voie.

De l’attractivité des territoires

Tous s’accordent à prôner la nécessité de diversifier notre


économie, des institutions financières internationales tels
que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque

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Ce que je crois

mondiale, notre gouvernement comme de très nombreux


experts.

La fondation a fait un premier pas en formant des jeunes


dans certains métiers comme l’hôtellerie, les métiers du bois.
Dans ce premier secteur, il faut savoir qu’un emploi créé, et ils
sont nombreux – du réceptionniste au directeur, de la femme
de chambre au cuisinier, du technicien de maintenance au
responsable des ressources humaines (RRH) ou des finances –
génère neuf emplois induits ou indirects dans d’autres secteurs
: bâtiment, entretien, agroalimentaire, transports, services.
Tourisme de loisirs, tourisme d’affaires, la mise en valeur de
nos ressources touristiques et le développement économique
de nos départements passent par un accroissement de nos
infrastructures hôtelières sur l’ensemble du territoire.

Certains de nos sites sont inscrits au patrimoine mondial


de l’Unesco : le Trinational de la Sangha, l’ancien port
d’embarquement des esclaves de Loango (Kouilou), le
domaine royal de Mbé (Pool), le parc national de Conkouati-
Douli (Kouilou) et celui d’Odzala-Kokoua (Cuvette Ouest
et Sangha). Les pays qui ont mis en valeur les sites inscrits
au patrimoine mondial de l’Unesco, dès lors qu’ils avaient
une infrastructure hôtelière, ont vu un afflux de touristes,
un tourisme de niches, des personnes avec un fort pouvoir
d’achat. Une voie à suivre, créatrice d’emplois et qui générera
des devises.

Si la fondation contribue à former des jeunes dans ce secteur,


à terme l’Éducation nationale devra doter le pays d’un centre
de formation à ces métiers, performant et de haut niveau.
Et s’il est nécessaire de s’associer, un temps, avec une école
hôtelière qui a l’expertise et le savoir-faire, et qui dispense
une formation qualifiante et pratique dans le cadre d’un

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Ce que je crois

restaurant et d’un hôtel d’application, faisons-le ! Jamais


des chaînes hôtelières n’investiront dans nos départements
si elles ne sont pas en mesure de trouver du personnel en
nombre et qualifié.

Au Rwanda, la filière agricole et l’élevage font partie des


axes de développement privilégiés par le gouvernement.
Vouloir accorder une importance à ces secteurs implique un
véritable plan d’ensemble qui, là encore, doit inclure un volet
formation avec un but : une agriculture plus productive et
avec de meilleurs rendements. La fondation y contribuera et
un peu plus loin dans cet ouvrage, j’évoque ce grand projet.

Au Gabon, le choix a été fait de développer la filière bois.


Pourquoi ne pas en faire autant ? Là encore, c’est l’opportunité
de créer une multitude de métiers, du technicien supérieur
qui va contribuer à gérer durablement nos forêts, aux
chauffeurs qui vont transporter les arbres jusque dans les
scieries puis dans les menuiseries industrielles en vue de
la transformation. Les débouchés existent pour répondre
aujourd’hui à la demande intérieure et demain à celle de
l’exportation.

Trois options, trois axes de développement. Si d’autres ont


pris cette voie, ces chantiers sont à notre portée. Concevoir le
Congo de demain, c’est à la fois être ambitieux et pragmatique.

Créer ces filières appartient donc au domaine du possible,


même si cela demande une volonté, une vision, des
investissements et de s’inscrire dans la durée, mais rien ne
peut se faire sans le capital humain – personnels d’exécution,
techniciens, cadres formés.

Dans certains pays africains, les pouvoirs publics travaillent

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Ce que je crois

pour permettre aux populations d’avoir accès à internet,


même dans les plus petits villages. Un touriste ou un homme
d’affaires choisira un hôtel s’il a le wifi. Aucune activité ne
peut plus s’exercer sans un accès à internet. L’État doit agir
en ce sens.

Ces filières à privilégier, ces formations et ces métiers d’avenir


doivent aussi être abordés en termes de conséquences. Plus
d’emplois, c’est moins de chômage. Réduire les importations
contribue à améliorer notre balance commerciale et permettra
ainsi à l’État d’investir dans le capital humain, mais surtout
cette vision contribuera à améliorer, dans tous les domaines,
les conditions de vie de nos concitoyens.

Une réalité qui peut nous dépasser

Une autre réalité, que l’on ne peut occulter, m’inquiète.

Il y a d’abord un constat. Les deux tiers des Congolais ont


moins de trente ans. Les jeunes constituent la couche sociale
la plus frappée par le chômage et ne représentent que 19 % de
la population active.

Ensuite, il y a le futur. Selon la Banque mondiale, notre


progression démographique reste très élevée, avec un
accroissement de 4 % par an. Il est clair que le poids relatif
de la jeunesse va augmenter de façon importante et rapide ;
bien exploitée, cette évolution démographique peut devenir
un atout en se transformant en «dividende démographique».
On parle de «dividende démographique» lorsqu’il y a une
accélération de la croissance suite à la modification du ratio
entre la part de la population active et celle à charge de
l’État. Cela signifie que nous devons, dès à présent, préparer
la venue de ces futures générations – scolarisation, soins,

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Ce que je crois

alimentation – et offrir un avenir à de plus en plus de jeunes


dans les prochaines décennies. Quantitativement, nous
devrons ainsi prévoir les infrastructures éducatives et de
santé ; qualitativement, former maîtres, médecins, infirmiers,
professeurs, éducateurs…

La vocation des responsables d’une fondation comme des


hommes publics, c’est de se projeter dans les lendemains
et ce, afin de les préparer mais aussi faire plus pour que la
jeunesse actuelle soit de plus en plus qualifiée.

L’aide publique au développement consacrée à l’éducation par


les pays de l’Organisation de coopération et de développement
économiques (OCDE) les plus riches de la planète, s’élevait à
2,7 milliards de dollars en 2016, soit 1 400 milliards de francs
CFA contre 3,7 milliards de dollars six ans plus tôt. Cette
tendance prouve, s’il le fallait, que nous ne pouvons compter
que sur nous-mêmes.

Une démarche partenariale

Je me suis toujours méfié des concepts tels que « partenariat


public-privé », « émergence » et bien d’autres. Même si je
ne les récuse pas, bien au contraire, je privilégie les faits, les
actions qui permettent d’avancer, en quelque sorte la culture
du résultat.

Si nous sommes en relation avec l’État et les pouvoirs


publics, la démarche de la fondation vise à s’appuyer sur des
opérateurs dont les performances et l’efficacité ne peuvent
être mises en doute.

C’est ce que je qualifierais d’« approche partenariale », mais


au-delà, il y a de nombreux effets induits et indirects qui

21
Ce que je crois

contribuent au bien public.

J’en veux pour preuve quelques exemples, même si je


reviendrai plus en détail sur les différents projets que nous
menons dans le domaine de la santé.

Quand nous avons lancé le Programme de santé


communautaire, nous avons bénéficié de détachements
du personnel médical. Alors qu’il n’existe pas de formation
permanente dans le système hospitalier, sauf à se former
individuellement via internet ou les revues de référence,
lors de ces campagnes, nous contribuons à la formation
des praticiens. Ainsi, par exemple, quand un chirurgien
opère d’habitude cinq goitres en un mois à l’hôpital, il aura
à intervenir sur cette pathologie cinquante ou soixante fois,
contribuant à améliorer son geste et sa pratique.

De cette façon, la fondation contribue à l’élévation du niveau


des compétences du corps médical qui travaille dans nos
hôpitaux. Voilà un effet indirect induit de notre action dans
le domaine de la santé pour le bien des futurs patients qu’ils
accueilleront dans nos structures publiques.

Dans le domaine de l’éducation, en choisissant de financer


la scolarité de 50 jeunes pour les former aux métiers de
mécanicien, soudeur, menuisier et d’électricien, nous
avons non seulement permis pendant toute la durée de leur
formation, que celle-ci ne soit pas interrompue pour des
motifs financiers, mais nous avons confié ces jeunes au plus
grand réseau d’Afrique de formation professionnelle.

Les écoles Don Bosco sont présentes dans 42 pays du continent


et leur expérience en matière de formation qualifiante n’est
plus à démontrer. Le centre d’éducation de Brazzaville, agréé

22
Ce que je crois

par l’État congolais et dirigé par les pères salésiens, s’adresse


à de jeunes démunis. Ce choix partenarial résidait aussi dans
le fait que cet établissement avait déjà formé des centaines
de jeunes Congolais qui ont ensuite trouvé un emploi dans
plusieurs sociétés au Congo, car notre ambition est toujours
qu’une formation débouche sur un travail.

C’est une même démarche qui nous a conduits à organiser


une formation qualifiante pour plus de 50 jeunes dans le
domaine de l’électricité associée à l’électronique ; celle-ci a
été suivie d’un stage pratique de trois mois.

Ce lien formation/emploi nous impose de jeter des ponts


entre écoles et entreprises car il est essentiel que les jeunes
découvrent la réalité de la vie professionnelle, ses exigences,
gage par la suite d’une insertion réussie dans le monde du
travail. Ainsi, je peux citer ces jeunes qui ont été formés aux
métiers du bois et qui ont ensuite été encadrés et suivis ici,
par une filiale de la multinationale singapourienne Olam.

Au-delà de ces exemples, le programme de formation


professionnelle en alternance a permis de former 942
jeunes en 2015, dans 8 secteurs déclarés prioritaires par le
gouvernement : hôtellerie et restauration, informatique,
menuiserie, énergie, bâtiment et travaux, conduite automobile
et d’engins de travaux publics, mécanique automobile ainsi
que le secteur de l’eau, de l’hydraulique et de l’assainissement.

Une réelle transparence pour une bonne


gouvernance

La question de la transparence et de la bonne gouvernance


peut revêtir plusieurs aspects.

23
Ce que je crois

Une fondation plus que toute autre institution, même si


je pense que cette exigence s’applique aussi à l’État et aux
entreprises, a ces obligations de transparence et de bonne
gouvernance et doit être d’une exemplarité totale. Nous
n’aurions pas des partenaires qui nous soutiennent s’il
n’en était pas ainsi. J’y suis d’autant plus attaché qu’à titre
personnel, je peux me considérer comme mécène de cette
fondation.

Je me dois d’assurer la pérennité de cette structure. À cet


effet, nous avons mis en place deux fonds participatifs,
l’un intitulé « Kelasi », étude en langue lingala, et l’autre
dénommé « Telama », lève-toi et marche en langue lari, afin
d’encourager l’esprit d’initiative et la création d’entreprise.
L’idée est de consacrer les intérêts des fonds placés dans
la réalisation de nos projets et de conserver le capital pour
assurer la pérennité de notre fondation.

Autre aspect, plus humain celui-là, sur les bénéficiaires de


nos formations ou de nos bourses : des jeunes démunis, ces
élèves « empêchés » de réussir pour des questions sociales
et financières. Je peux affirmer qu’aucun de ceux-ci n’a
bénéficié d’un « piston », tous ont été sélectionnés sur des
critères objectifs après une enquête sociale minutieuse. Des
collaborateurs de la fondation voient leurs enseignants,
analysent leurs résultats scolaires sur plusieurs années,
visitent les candidats et leurs familles dans leurs villages,
s’enquièrent des conditions de vie et de la réalité de la
précarité dans laquelle ils sont. Ils sondent leurs motivations
et évaluent leurs potentialités avant de leur permettre
d’accéder à ce « parcours vers la réussite ».

Quand nous avons lancé le partenariat avec Don Bosco, non


seulement l’école a été associée pour s’assurer que ces 50

24
Ce que je crois

jeunes répondaient aux critères de sélection, notamment être


issus de milieux précaires mais qu’ils avaient également les
aptitudes requises pour suivre la formation.

Encore une illustration mais aussi un gage de transparence et


de bonne gouvernance.

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26
Du droit à l’éducation
et à la formation

Chaque individu peut trouver sa place dans la société à


condition d’être armé et en capacité de relever les défis liés à
ce monde en pleine mutation dans lequel nous vivons.

Notre destin se forge dès les premières années de la vie


et l’école a un rôle déterminant. Si toutes les personnes
ne pourront aspirer à détenir des responsabilités ou des
emplois surqualifiés, chacune d’entre elles doit avoir sa
place dans notre société. De même, dans une économie
dont le moteur est l’innovation, les hommes et les femmes
devront avoir l’opportunité de se former au long de leur vie
professionnelle. Pour moi, seules l’éducation et la formation
professionnelle qualifiante peuvent garantir la cohésion
sociale et l’épanouissement de l’homme dans la société.

Des réformes importantes ont été engagées dans les années


2000 et jusqu’au plus haut de l’État, nos responsables se
sont inquiétés de la qualité de notre système éducatif. Ainsi,
l’année 2013 avait été décrétée « Année de l’éducation de
base et de la formation professionnelle » et 2014 « Année
de l’éducation ». Il est évident que malgré ces annonces, le
système n’a pu changer en quatre ou cinq ans ce dont on ne
peut faire grief aux autorités. Outre la volonté, un tel dessein
requiert du temps.

Nous savons que nous devons nous attacher à réduire

27
Du droit à l’éducation et à la formation

plusieurs fractures.

Il y a celle qui touche les campagnes par rapport aux villes


et au sein même de nos agglomérations selon les quartiers.
Concomitamment, il en existe une autre illustrée par des
différences notables tant dans l’accueil que dans la qualité
de l’enseignement dispensé. Seulement 68 % du personnel
enseignant actif est qualifié, c’est-à-dire sorti d’un institut
de formation des enseignants. Selon une enquête menée par
les autorités congolaises et l’Unesco, publiée en 2014, les
villes de Pointe-Noire et Brazzaville sont de loin surdotées en
personnel qualifié, respectivement 87 % et 65 % ce qui pose la
question de la formation, de l’aptitude du corps enseignant,
conformément aux principes « d’égalité, de partage et de
solidarité », inscrits dans notre Constitution.

Partout dans le monde et, toutes les études le démontrent,


le parcours scolaire des élèves est déterminé par l’origine
sociale des parents.

Sans nous substituer à l’État, en créant la fondation,


m’inscrivant pleinement dans la lettre et l’esprit de notre
Constitution qui rappelle que « l’éducation doit viser au
plein épanouissement de la personnalité humaine », nous
avons décidé d’accompagner de jeunes espoirs, les talents de
demain appartenant à des milieux démunis.

En proposant à plus d’une centaine de jeunes ces formations


qualifiantes et des bourses pour aller étudier à l’étranger, il
y a dans mon esprit, à la clé, ni grand ni petit métier mais
un emploi, un moyen d’être acteur de son devenir, d’être
pleinement inséré dans la société.

28
Du droit à l’éducation et à la formation

Les bourses : un accès vers l’excellence

Ce n’était qu’un début, mais il fut fort prometteur. En 2015,


les premiers bénéficiaires des bourses d’études s’envolaient
pour Dakar et Marrakech.

Ces jeunes répondaient pleinement aux critères fixés par la


fondation. Choisis au mérite – 15 bacheliers et 4 titulaires
d’une licence –, ils appartenaient à des milieux défavorisés et
issus de différents départements.

Toutes les disciplines et tous les secteurs dont le pays a


besoin sont représentés : ressources humaines, finances,
management du sport, sciences de l’eau et de l’environnement,
hôtellerie et restauration, tourisme, ingénierie de la santé…

Au-delà de ce que nous aurions pu espérer, la majorité de ces


jeunes que nous avons sélectionnés puis aidés ont été majors
de leurs promotions. Une preuve s’il le fallait qu’un jeune
issu d’un milieu défavorisé peut figurer parmi les meilleurs.
En apprenant ces résultats, j’ai immédiatement pensé à mes
condisciples qui n’avaient pas eu ma chance et qui avaient dû
abandonner leurs études.

Fort du succès et des résultats déjà obtenus, nous venons de


lancer la sélection des candidats, pour la troisième édition de
ces « Bourses d’études ».

Mieux qu’un long plaidoyer, les chiffres parlent d’eux-mêmes.

• En 2017, 9 étudiants ont obtenu leur BTS, 15 sont


actuellement en formation.

• En 2018, 10 devraient obtenir leur licence, 64 seront

29
Du droit à l’éducation et à la formation

diplômés en 2019 et 4 sortiront de la faculté en 2021.

• 4 masters ont été délivrés en 2017, ils seront 7 titrés en


2018.

• 2 étudiants sortiront d’une école d’ingénieur en 2019 et


7 autres en 2021.

Année après année, ce mouvement s’amplifie.

Une « Bourse Perspectives d’Avenir » récompense aussi


les meilleurs élèves dans les formations en hôtellerie et
restauration.

Une troisième bourse, dite « Bourse de facilités », permet


à un diplômé, master ou doctorat, de se spécialiser dans
un domaine donné. En 2015, elle a été attribuée à un jeune
pour conduire des recherches dans le domaine médical. Il est
certain qu’à l’avenir, de plus en plus de diplômés bénéficieront
de ce soutien, un moyen de former l’élite de demain.

Une voie vers l’entreprenariat

La vocation de la fondation est de favoriser l’employabilité


des jeunes. Des métiers qui existent actuellement, évolueront
ou disparaîtront. L’employabilité consiste à être au long de sa
vie professionnelle en capacité de faire face aux mutations,
ou même si les circonstances l’exigent, de changer de métier
ou de fonction.

Aujourd’hui, un jeune doit pouvoir bénéficier d’une


formation qualifiante dans un métier et qu’il soit menuisier
ou électricien, il devra maîtriser les outils informatiques
tout comme posséder un permis de conduire. Pour assurer

30
Du droit à l’éducation et à la formation

l’employabilité des jeunes, la fondation a pris dans ces


deux domaines des initiatives et dès que nous en aurons la
possibilité, il conviendra de former de plus en plus de jeunes
aux langues étrangères. Peut-on imaginer être réceptionniste
dans un hôtel sans maîtriser au moins l’anglais ?

Nous avons ainsi lancé une formation en informatique,


sanctionnée par un diplôme. De très nombreux jeunes en
ont bénéficié. Une action qui vise tant à accroître leur chance
de trouver un emploi qu’à favoriser leur employabilité. Il en
a été de même quand nous avons proposé à des jeunes de
suivre une formation en sécurité routière tout en leur faisant
passer leur permis de conduire.

Les liens entre la fondation et le monde de l’entreprise sont déjà


bien réels et sont appelés constamment à se renforcer. L’une
des voies pour trouver un emploi est, après une formation
qualifiante, de pouvoir bénéficier d’un stage en entreprise
comme nous l’avons proposé à ces 50 futurs électriciens
avec la société 3 Hommes Energy. Une opportunité pour être
recruté, une option que la fondation privilégie.

Une autre voie consiste à rapprocher les jeunes à la recherche


d’un emploi ou d’une orientation des entreprises qui recrutent
ou qui ont des projets de développement. C’est l’originalité
du Forum de l’Orientation Universitaire et Professionnelle
(FOUP) que la fondation organise.

Et il y a la voie de l’entreprenariat.

Que ce soit un jeune qui crée une start-up, un garage


automobile, une entreprise de transport, de menuiserie
ou d’électricité, c’est un entrepreneur qu’il faut former et
soutenir.

31
Du droit à l’éducation et à la formation

La fondation dans cette optique a initié les « Classes


entrepreneuriales » et mettra ensuite à disposition un
incubateur pour accompagner les jeunes sélectionnés.

Là encore, c’est dans la transparence et sur le sérieux des


dossiers que nous retiendrons les porteurs de projets jusqu’à
leur apporter un appui financier. C’est un jury composé
de chefs d’entreprise, de banquiers, d’un huissier qui
auditionnera les candidats qui devront présenter l’activité
qu’ils se proposent de lancer, leur business plan, les besoins
du marché, leur plan de développement. Ces professionnels
jugeront également de leurs capacités à prendre en compte
les contraintes juridiques, fiscales, comptables mais plus
encore, de leur motivation et leurs potentialités.

Au-delà, si la fondation peut jouer un rôle de lanceur


d’initiatives, se pose plus globalement le rôle des banques dans
le soutien à l’entreprenariat. Celui-ci devrait être davantage
proactif. La sélection drastique, l’accompagnement et le suivi
des porteurs de projets que la fondation assure, devraient
être un gage, une assurance pour les banques sachant que
les premières années de la vie d’une entreprise sont les plus
difficiles.

Si l’État peut faciliter la création d’entreprises par un cadre


juridique et fiscal adapté, si la fondation a un rôle dans
l’appui à l’entreprenariat, le système bancaire doit aussi être
un acteur actif dans l’aide à la création d’entreprises.

L’université, un projet de coconstruction


partenariale

En employant ce terme de coconstruction, je ne pensais pas


uniquement au bâti, même si les installations, le cadre de vie

32
Du droit à l’éducation et à la formation

qui seront ceux des étudiants, des professeurs, des chercheurs


contribuent à un environnement propice aux études et à un
enseignement de qualité.

Ce projet est né d’un rêve et d’un constat, celui d’une part


de créer une université d’excellence et d’autre part de pallier
le déficit et la déficience en capital humain que rencontrent
certaines de nos entreprises. Un projet d’avenir complexe et
qui requiert du temps.

Coconstruction, car nous le faisons avec un partenaire qui


apporte tout le financement du projet, et nous mettons à
disposition le foncier. En créant cette structure, j’aimerais
susciter un mouvement qui entraînera, vers le haut, nos
établissements publics.

Nous disposerons alors dans ces disciplines innovantes,


dans ces secteurs porteurs, de cadres et d’experts formés au
Congo et dont le pays aura besoin pour accompagner son
développement.

Innovation, car les formations sont celles qui prépareront


l’avenir autour de 7 pôles : le tourisme, l’hôtellerie, l’ingénierie
et l’innovation, la santé et les sciences biomédicales, le
management du sport, les arts et la culture, l’audiovisuel.

Cogestion, car cette université partenaire en sera l’opérateur


académique et pédagogique, mais la fondation siégeant
au conseil d’administration sera associée aux décisions
stratégiques. C’est une nouvelle étape que nous voulons
franchir, après avoir envoyé nos jeunes boursiers dans
plusieurs universités étrangères, cette université partenaire
va nous accompagner et former au Congo ces cadres qui
soutiendront notre développement.

33
Du droit à l’éducation et à la formation

Cette université ne doit pas être uniquement un lieu où


l’on dispense le savoir. Comme dans de très nombreuses
universités américaines ou européennes, elle doit devenir
un incubateur favorisant l’entreprenariat et la création de
start-up dans des domaines porteurs comme les nouvelles
technologies ou les énergies renouvelables. Université
conçue dans une approche et sur des critères écologiques et
de développement durable, ce futur établissement devrait
susciter la création d’entreprises dans ce domaine porteur.

Les nouvelles technologies de l’information et de la


communication (NTIC) ont bouleversé l’enseignement dont le
supérieur. Les bibliothèques virtuelles ont remplacé en partie
les livres et les polycopiés. Un étudiant peut maintenant suivre
des conférences, les cours de très nombreuses universités à
travers le monde tout en restant au Congo, mais encore faut-
il qu’il dispose d’un ordinateur, d’une tablette et d’un accès
à internet. Outre cet aspect matériel, ô combien essentiel, la
fracture numérique étant devenue une illustration nouvelle
de la fracture sociale, il faudrait un plan ambitieux pour
équiper les structures éducatives et universitaires de ces
technologies et outils.

Des enseignants en nombre et formés

De l’enseignement primaire aux formations qualifiantes


jusqu’à l’université, rien ne peut aboutir sans des enseignants
et des formateurs, non seulement qualifiés mais pédagogues.

La formation des formateurs doit être au cœur de notre projet


de société et représente une action prioritaire. La vérité est
de dire que quasiment tous les pays au monde, même les
nations soi-disant les plus avancées, sont confrontés à cette
problématique.

34
Du droit à l’éducation et à la formation

L’une des fonctions du corps enseignant est naturellement de


transmettre le savoir, mais il est là aussi pour aider ceux qui
en ont besoin ; l’un des fondamentaux de la fondation.

35
36
Du droit à la santé

Observant qu’au Maroc les autorités avaient fait le choix


de structures mobiles et de santé pour aller à la rencontre
des populations les plus isolées et excentrées, évitant à ces
dernières de se déplacer vers les centres de santé ou les
hôpitaux, j’ai pensé que nous nous devions de repenser notre
approche du droit à la santé et de l’accès aux soins.

Je sais les investissements lourds réalisés par l’État pour


équiper notre pays de douze hôpitaux généraux, ainsi que les
mesures salutaires prises par le gouvernement telles que la
gratuité des soins contre le paludisme, le sida ou encore la
prise en charge des coûts liés aux césariennes. Construire ces
hôpitaux, les équiper, former puis recruter des professionnels
de santé demande du temps, même si une solution transitoire
peut être de faire appel à des praticiens étrangers dans le cadre
d’accords bilatéraux, mais cela ne peut être une solution à
long terme.

Il y avait urgence à permettre aux populations d’accéder aux


soins de première nécessité, voire plus. J’ai mené une réflexion
approfondie à partir de ce que j’avais observé au Maroc et
après avoir beaucoup consulté, j’ai pu alors porter un autre
regard sur la santé publique et changer mon paradigme.
C’est ainsi que j’ai souhaité faire d’une simple idée, d’un rêve
même, une réalité et une grande ambition.

J’ai pris l’initiative de doter cinq districts de cinq ambulances,


là où les besoins étaient le plus urgents. Puis, cela a été le
lancement du Programme de santé communautaire. Si je

37
Du droit à la santé

préside cette fondation, j’en suis aussi l’ambassadeur et


notre bilan me permet aujourd’hui de solliciter ceux qui
nous suivent dans cette aventure. Nos premiers plateaux
techniques, de véritables hôpitaux de campagne, des semi-
remorques, ont pu être déployés grâce à nos partenaires
marocains et brésiliens.

L’histoire de ces campagnes de santé mérite d’être racontée.


Ce n’est pas une simple activité au bilan de la fondation,
c’est un défi humain qui a suscité beaucoup d’espoir, une
attente et un bien-être apporté à des populations démunies,
un précédent dans la manière de concevoir la santé pour
tous. Cela étant, l’impact est si fort dans la population que
lorsqu’une campagne est annoncée dans une ville, des
personnes d’autres départements font un long déplacement
pour pouvoir bénéficier de soins, comme ce couple de
personnes âgées qui a fait 70 kilomètres à pied, preuve s’il
le fallait du bien-fondé et de la nécessité de ces campagnes
menées par la fondation.

À la base trois éléments fondamentaux animent notre


démarche : l’excellence de la qualité des soins, la gratuité
et la volonté, année après année, d’intervenir dans tous les
territoires. C’est ainsi que nous en sommes à notre huitième
campagne.

Aujourd’hui, plus de 100 000 personnes qui n’avaient pas


accès aux soins ont recouvré ce droit fondamental.

On offre à ces populations dont certaines n’ont pas eu accès


aux soins depuis de nombreuses années, un plateau technique
doté d’équipements modernes que ce soit, entre autres, un
laser pour l’ophtalmologie, un IRM et de l’imagerie médicale,
des appareils pour les échographies, des salles opératoires ou

38
Du droit à la santé

des laboratoires.

Toutes les pathologies dont souffrent nos populations sont


traitées, c’est-à-dire principalement les goitres, les hernies,
les cataractes, la malnutrition, les déformations maxillo-
faciales, l’appareil locomoteur dit « pied bot », les affections
dentaires… qui nécessitent des interventions chirurgicales.
En amont, dans notre laboratoire, nous réalisons des examens
de biochimie classique et spécialisée, d’hématologie, de
parasitologie ou les bilans préopératoires. Quant aux patients
atteints du VIH, si les hôpitaux publics donnent gratuitement
les traitements, nous les suivons par des bilans biologiques
adaptés.

Quelle meilleure preuve du bien-fondé de cette initiative


que de voir une personne, après une cataracte de plus de
quinze ans, recouvrer la vue ou celle qui, après une chirurgie
réparatrice du visage, retrouver une nouvelle dignité !

Une initiative emblématique : la vaccination contre


le cancer du col de l’utérus

La fondation est dans de nombreux domaines non seulement


un lanceur d’alerte, sensibilisant les pouvoirs publics et les
populations, mais loin de s’arrêter à cette fonction, elle agit
prouvant que nous sommes dans le champ des possibles.

Quand nous avons lancé la campagne de vaccination contre


le cancer du col de l’utérus, en partenariat avec l’Association
Solidarité Cancer et l’Organisation mondiale de la santé
(OMS) il s’agissait d’une première au Congo qui a concerné
100 000 jeunes filles de six à treize ans. En menant cette action,
nous avons initié une politique de prévention vis-à-vis d’une
pathologie qui fait de nombreuses victimes, un investissement

39
Du droit à la santé

d’avenir qui limitera pour de nombreuses femmes des soins


lourds et coûteux dans le futur – chirurgie et chimiothérapie
– supportés en grande partie par la collectivité. En un mot,
nous avons donné l’exemple d’une démarche de bonne
gouvernance en matière de santé publique.

Les cancers du col de l’utérus et du sein sont les deux


principales pathologies dont sont victimes les femmes.
Selon une étude récente – février 2018 – du Centre inter-
États d’enseignement supérieur en santé publique d’Afrique
centrale (Ciespac) et de l’OMS, chaque année il y aurait dans
notre région 61 200 décès et d’ici 2030, 120 000 nouveaux
cas. Rien qu’à Brazzaville, selon les données du registre des
cancers, ce cancer du col de l’utérus toucherait entre 18 et 22
% des femmes.

Nous avons prouvé qu’organiser une campagne de vaccination


était possible et acceptée par les familles. Cette action a
nécessité au préalable un immense travail d’explication et de
pédagogie. Il a fallu faire tomber un certain nombre d’a priori
et de tabous, les jeunes filles devant impérativement être
vaccinées avant un premier rapport sexuel et faire admettre
aux parents que cette vaccination aura des effets positifs
vingt, trente ou quarante ans plus tard.

Ayant démontré que l’on pouvait agir, ce programme devrait


être développé, généralisé par les autorités en charge de la
santé publique.

Une vision d’avenir

Même si nous pensons, à juste titre, être dans l’excellence,


nous travaillons au niveau de la fondation, pour obtenir la
certification OMS, ce qui pourrait nous permettre d’obtenir

40
Du droit à la santé

de cette agence de l’Organisation des Nations unies (ONU)


des moyens nouveaux. Ces normes devraient être également
celles de nos hôpitaux publics.

J’aime à m’inspirer de ce qui réussit ailleurs.

Je suis favorable au projet d’instauration d’une Sécurité


sociale universelle au Congo. Nous avons lancé ce chantier
qui n’a jusqu’alors pas beaucoup progressé. Prenons modèle
sur nos voisins gabonais qui ont réussi à généraliser en un
temps record ce système.

Et il y a ces perspectives et opportunités d’avenir comme la


télémédecine et le télé-enseignement.

L’idée est de nouer des partenariats avec des centres


hospitaliers universitaires (CHU) dans le monde francophone
et de permettre à nos étudiants de suivre des cours ou des
conférences à distance dans des disciplines pointues comme
la neurologie par les meilleurs spécialistes, d’assister à des
interventions chirurgicales en vidéoconférences.

Nos médecins pourront avoir recours à leurs confrères pour


s’assurer d’un diagnostic et du traitement le plus adapté.

Voilà une voie dans laquelle nous pouvons nous engager. Ce


qui sera possible de proposer à nos étudiants en médecine
pourra l’être pour d’autres comme les infirmières. C’est
aussi un moyen de mettre en œuvre une véritable formation
permanente.

41
42
Du droit au mieux vivre :
un défi le développement
agricole
Droit à l’éducation, droit à la santé, si l’ONU a choisi de
dénommer son agence FAO, Organisation pour l’alimentation
et l’agriculture, c’est que l’agriculture contribue à la santé,
à l’alimentation et à la nutrition des populations. Dans la
vision qui est la mienne, tous ces droits n’en forment qu’un et
répondent à ma conception du développement.

Malgré notre potentiel agricole riche et varié, trop de nos


concitoyens vivent en dessous du seuil de pauvreté, dont une
majorité de ménages ruraux. Ces familles tirent leurs revenus
des activités agricoles en pratiquant un système de cultures
associées, sur de petites superficies de moins de 2 hectares.
Ces exploitations ne peuvent être rentables, productives, et
assurer aux agriculteurs des conditions de vie décentes.

La situation alimentaire et nutritionnelle du pays reste


préoccupante en dépit de nos nombreux atouts naturels.
La sous-alimentation et la malnutrition constituent les
principaux problèmes de santé qui affectent les couches
les plus vulnérables de la population congolaise (enfants,
femmes enceintes, personnes du troisième âge et ménages à
bas revenus).

Agir, renverser la tendance

Ces dernières années, on a connu une régression de

43
Du droit au mieux vivre : un défi le développement agricole

l’agriculture avec pour conséquence une baisse de la


production. Et pourtant, le Congo a une situation géographique
exceptionnellement favorable : à cheval sur l’équateur,
notre pays a des possibilités de cultures saisonnières sur
toute l’année, grâce à l’alternance des saisons entre les deux
hémisphères et un patrimoine végétal varié. Nous avons
plus de 10 millions d’hectares de terres cultivables, dont
près de 90 % restent disponibles et arrosées par un réseau
hydrographique dense ayant un régime permanent pendant
l’année entière et une pluviométrie favorable.

Nous disposons de terres arables, plus de 10 millions


d’hectares dont seulement 3 % sont exploités. Conséquences
: nous importons pour près de 500 milliards de francs de
denrées alimentaires et ce secteur ne contribue qu’à 4 % de
notre produit intérieur brut (PIB). Ces terres sont riches et
nous bénéficions d’un contexte climatique et de ressources
hydrauliques favorables au développement de l’agriculture.

Une vision et des objectifs, une volonté de renverser


la tendance

J’ai évoqué la croissance démographique, il nous faudra


nourrir les futures générations. Accroître la productivité va
permettre d’élever le niveau de vie des agriculteurs et de sortir
un grand nombre de la précarité. Ce secteur va contribuer au
développement de nos territoires. Il sera créateur d’emplois et
nécessitera de plus en plus de personnes qualifiées et formées.
En diminuant les importations, une somme en constante
progression ces dernières années en denrées alimentaires,
en répondant ainsi à la demande intérieure, nous pourrons
améliorer notre balance commerciale et pourquoi pas dans le
futur, exporter dans la région.

44
Du droit au mieux vivre : un défi le développement agricole

Les actions de la fondation

À l’instar du système que nous avons mis en place dans le


cadre du Programme de santé communautaire, la fondation
va disposer dans un futur proche de véhicules qui seront
de véritables centres de formation mobiles et parcourront
le pays. Les techniciens agricoles à bord dispenseront aux
personnes voulant s’améliorer les bonnes pratiques les
conseils et les techniques afin d’améliorer la productivité des
exploitations et contribuer au-delà à changer leurs conditions
de vie. Ils les y accompagneront. Des formations seront
proposées en mécanique, en électricité et autres, des métiers
qui soutiendront l’activité des agriculteurs.

Cela étant, il ne suffit pas de produire mais de produire dans


les conditions optimales. Aujourd’hui, le secteur agricole
repose essentiellement sur les cultures vivrières (arachide,
haricot, igname, manioc, banane, maïs, pomme de terre…) et
les cultures dites « de rente » (café, cacao). Pour ce faire, je
préconise la réalisation d’un « audit agricole », une véritable
cartographie qui définira, en fonction des sols, les plantations
les plus adaptées à chacun de nos départements. Le but est
double : permettre une meilleure productivité et introduire de
nouvelles cultures, des cultures maraîchères, des productions
et une offre nouvelle qui répondront à la demande intérieure.
La fondation a engagé des discussions pour mettre en place
un partenariat avec un organisme capable de réaliser cet
audit agricole et cette cartographie.

Bientôt, la fondation va lancer un programme visant à


mettre à disposition des tracteurs, outils indispensables à
une meilleure productivité ; une approche collaborative et
collective tout en permettant une utilisation individuelle
du matériel mis à disposition. C’est la région du Pool qui

45
Du droit au mieux vivre : un défi le développement agricole

bénéficiera de la première dotation de tracteurs. Cette


décision tient à la situation particulière et difficile qu’elle
connaît : populations déplacées, exploitations abandonnées.
Cet appui s’inscrit dans notre volonté d’accompagner au
mieux le retour de ces populations. L’objectif, à long terme,
est de permettre aux communautés agricoles dans l’ensemble
du pays et dans le cadre de coopératives, de disposer de ces
tracteurs.

Ce projet vise à développer les conditions de vie des


agriculteurs par une meilleure productivité et l’amélioration
de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, des objectifs
auxquels je souscris pleinement.

À l’État également de donner l’impulsion en créant, par


exemple, une véritable banque agricole, en lançant des
coopératives de gestion du matériel agricole, matériels
supplémentaires à ceux apportés par la fondation qui seraient
prêtés aux agriculteurs ou aux éleveurs et entretenus par un
personnel formé. Au-delà, c’est le moyen de développer une
filière dans l’agroalimentaire comme dans la transformation.

Si le secteur agricole et le développement d’une agriculture


performante vont améliorer les conditions de vie des
agriculteurs et des populations, d’autres potentialités
devront être exploitées comme l’élevage. Nous disposons
d’un immense pâturage naturel ou aménageable, dont la plus
grande partie demeure propice à l’élevage des bovins, ovins
et caprins selon un type d’élevage familial en milieu rural.

Des perspectives bien présentes mais aussi d’avenir.

46
De la citoyenneté
et de la solidarité

Dans les premières pages j’écrivais : « je m’inscris dans une


impulsion et une dynamique nouvelle, dans une démarche
partenariale, appelant à la mobilisation de tous les acteurs
que ce soit l’État, les collectivités locales, la société civile
dont naturellement les entrepreneurs, les ONG mais aussi
nos concitoyens autour des objectifs que j’ai assignés à cette
fondation. »

Prolongement de l’action de la fondation, cette mobilisation


citoyenne existe et a pris corps, c’est ainsi que je soutiens les
réalisations et la finalité du Groupement d’Associations Bana
Congo (GABC) dont je suis le président d’honneur.

Le groupement s’est donné comme objectif d’améliorer


concrètement la qualité de l’éducation et de vie des Congolais
par un programme ambitieux de modernisation des
infrastructures scolaires, en luttant contre l’insalubrité par des
actions de sensibilisation et des opérations d’assainissement.
Le GABC contribue à promouvoir l’hygiène, il s’inscrit dans
une démarche environnementale et de développement
durable.

Ce groupement accompagne les jeunes en vue de raffermir


le lien social. Il lutte contre certaines dérives qui peuvent les
tenter, participant à leur inculquer un esprit patriotique et de
solidarité afin de consolider la cohésion nationale. Il a réussi

47
De la citoyenneté et de la solidarité

à fédérer de très nombreuses associations dans les quartiers


comme les associations de parents d’élèves et leurs membres
qui participent aux projets.

Dans la cité scolaire Thomas Sankara, rien ne séparait le


lycée du collège. Le lieu était devenu une zone de non-droit.
Des bandes opposées s’étaient même affrontées nécessitant
l’intervention de la police. Dans un tel contexte, comment les
enseignants et les élèves pouvaient-ils travailler sereinement
alors qu’insécurité et délinquance régnaient ? Le GABC a
érigé un mur entre le collège et le lycée, surélevé les murs
d’enceinte, et un poste de police avancé, mitoyen à cette cité
scolaire, a été installé avec des portes d’accès permettant à la
police d’intervenir à la moindre alerte ou de faire des rondes
de nuit pour empêcher toute intrusion malgré les travaux de
sécurisation réalisés.

Résultat, la sécurité règne et enseignants comme élèves


peuvent travailler dans la sérénité pour la plus grande
tranquillité des parents.

Ailleurs, le GABC est intervenu alors que les cours étaient


dispensés dans des salles de classe où les toitures étaient
endommagées. Faute de murs porteurs, le bâtiment n’aurait
pu supporter une nouvelle charpente et la réfection des toits.
Pour la sécurité et éviter un écroulement de la structure, il a
fallu créer des piliers en béton armé pour soutenir la toiture.

À la grande école de Poto-Poto, aucune évacuation des eaux


n’avait été prévue à l’origine. Pour éviter les inondations
dans l’enceinte de l’école, parents, habitants du quartier ont
participé aux travaux sous la conduite d’un entrepreneur
bénévole et qui œuvre professionnellement dans le bâtiment.
Ils ont creusé des caniveaux, des tranchées pour permettre de

48
De la citoyenneté et de la solidarité

se raccorder au réseau de collecte des eaux de la ville.

À Brazzaville, au collège-lycée Nganga Édouard, l’intervention


du groupement est un concentré de ce qu’il peut et sait faire
grâce au recours de ses membres mais aussi à l’appui de
partenaires qui l’aident à acquérir du matériel.

Une première action a été de relever les murs d’enceinte


pour empêcher toute intrusion et faire installer un poste de
police avancé qui assure de cette façon une présence dans le
quartier.

Le groupement a fait repeindre les murs, rénové le bureau du


directeur, créé une salle des professeurs.

Situation hélas trop fréquente, de nombreux établissements


n’ont pas de toilettes. Cette situation conduit les jeunes filles
à ne plus fréquenter le collège ou le lycée pendant les périodes
où elles sont indisposées ; un absentéisme qui contribue à
l’échec scolaire.

C’est pourquoi, à chaque fois que le GABC intervient, l’une de


ses priorités est de créer des toilettes réservées aux filles, aux
garçons et aux enseignants.

Le groupement a aménagé l’environnement de ce collège-


lycée Nganga Édouard en y créant une piste d’athlétisme,
une piste et un bac à sable de réception pour le saut en
longueur, des courts de tennis, un terrain de volley-ball et
un de basket-ball. En dehors du temps scolaire, le soir ou
pendant les vacances, ces installations pourront être utilisées
par les enfants du quartier, encadrés par des responsables
associatifs ; une occupation, des loisirs mais également le

49
De la citoyenneté et de la solidarité

moyen de resserrer le lien social entre jeunes et adultes ainsi


qu’entre les habitants du quartier.

Loin d’être symbolique, au centre de l’établissement, un carré


de béton surélevé, est dénommé « Place de la République
». Un mât où flottera notre drapeau national y a été érigé.
C’est un signe fort adressé aux jeunes qui fréquentent cet
établissement. C’est à la fois un appel au civisme, le rappel
que nous appartenons à une même nation et au-delà que
l’une des missions de l’Éducation nationale est de former des
citoyens. Déjà réalisée au collège Angola Libre, à la grande
école de Poto-Poto, cette Place de la République est prévue
dans tous les chantiers en cours et à venir (Lycée Thomas
Sankara, Lycée de la Réconciliation de Mfilou…).

Autre illustration, quand des personnes prennent en main


leur destin, elles peuvent améliorer leur environnement
et leurs conditions de vie alors qu’auparavant, la solution
préconisée et réalisée par l’administration avait été un échec.

Dans un quartier, depuis que la collectivité locale avait


bitumé la rue, les pluies causaient des inondations dans les
maisons. Le groupement et les habitants ont décidé d’agir.
Ils ont creusé de part et d’autre de la rue des caniveaux, et
en lieu et place du bitume ont mis des pavés qui laissent
pénétrer l’eau qui n’aura pas été recueillie par les caniveaux
dans les interstices. Depuis, ces habitants ne connaissent
plus d’inondations de leurs maisons.

Savoir et être le témoin de nos concitoyens qui ont décidé de


prendre leur destin en main n’est pas seulement encourageant,
c’est le signe que si nous le voulons, tout devient possible, un
espoir pour devenir une société encore plus solidaire.

50
De la citoyenneté et de la solidarité

C’est ce bilan et la finalité du GABC qui m’ont poussé à lui


apporter un soutien continu. Cette initiative citoyenne
s’inscrit dans la continuité de ma fondation. Une vision et des
perspectives partagées.

51
52
Des perspectives d’avenir,
un dessein partagé

Depuis la création de la fondation Perspectives d’Avenir, il


s’est passé un temps très court jusqu’à aujourd’hui, mais le
bilan est là. À l’instar du bâtisseur, il nous a fallu, au sens
propre comme au figuré, creuser les soubassements, puis
monter pierre par pierre les murs et les étages. J’ai été, en
quelque sorte, l’architecte et le maître d’œuvre de cet édifice.

Si l’on regarde avec objectivité les actions menées, le nombre


des personnes soignées, celui des jeunes formés, nos
premiers pas ont été positifs, parfois difficiles, et je ne peux
que remercier tous ceux qui ont contribué à ces résultats.

Ce qui m’a toujours motivé, c’est la volonté d’agir au


quotidien, d’accompagner nos concitoyens, de leur donner
espoir en l’avenir et finalement tout faire pour « mieux vivre
ensemble ».

Nous avons encore un long chemin à parcourir pour poursuivre


les actions engagées, en finaliser certaines et entreprendre de
nouveaux projets. Y croire et agir, partager cette ambition,
une action citoyenne à la portée de futurs partenaires avec un
seul but, agir dans le sens du bien public. Ainsi, nous sommes
une sorte d’aiguillon, nous lançons des initiatives, nous
obtenons des résultats par rapport aux objectifs que nous
nous sommes assignés, nous prouvons qu’avec de l’ambition
on peut agrandir le champ des possibles, et si demain d’autres
prennent le relais – État ou initiatives privées dès lors qu’ils

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Des perspectives d’avenir, un dessein partagé

sont inspirés par la même philosophie de l’efficacité et de la


culture du résultat – je n’y verrai que la consécration du bien-
fondé d’avoir créé cette fondation.

Il y a tant à faire encore pour accompagner nos concitoyens,


avancer dans l’égalité des genres, développer notre pays et
permettre à chacun de bénéficier et d’avoir accès à ces droits
fondamentaux que sont les droits à la santé, à l’éducation et à
la formation qualifiante, que ces objectifs devraient nous être
communs.

Faire toujours plus est mon ambition. Pour donner de l’espoir,


la fondation s’est engagée dès ses débuts à toujours tenir
ses promesses, et les actions et projets ambitieux que nous
avions annoncés ont été mis en œuvre car je savais pouvoir
les mener à bien.

Faire plus, faire mieux, des engagements que je fais miens.

www.denischristel.cg
Denis Christel Sassou Nguesso

@ChristelSassou

@denischristel

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Distribution de 80.000 kits scolaires dans cinq villes (Kinkala, Madingou, Dolisie, Sibiti, et Djambala.)

2ème édition du Forum de l’Orientation Universitaire et Professionnelle : FOUP2017


Partenariat avec les ministères en charge de l’enseignement

Photo de famille avec les bénéficiaires des bourses DCSN et Perspectives d’Avenir
Formation des jeunes en électricité et électronique par la société 3Hommes Energy

Formation des jeunes en hôtellerie

Formation en sécurité routière et conduite automobile

Formation en énergie, eau et terrassement


Programme de Santé Communautaire
Programme de Santé Communautaire
Deuxième édition du tournoi de la République organisé par la Fondation Perspectives
d’Avenir
Le Collège et Lycée Nganga Édouard réhabilité par le Groupement des
Associations Bana Congo (GABC)
Remise du diplôme Honoris Causa par l’Université Privée de Marrakech

Élévation au grade de commandeur


Sur le plateau de Voice Of America dans l’ordre du mérite sportif congolais

Avec les sages d’Inkouelé.


Ce que je crois

CE QUE JE CROIS
Ce que je crois est l’engagement d’un homme, Denis Christel
Sassou Nguesso qui démontre qu’agir et donner des perspectives
d’espoir appartiennent au domaine du possible.
Au cœur de son action, le développement du capital humain,
préalable à l’épanouissement et moyen pour chacun de s’insérer
dans notre société avec une volonté : mieux vivre ensemble.
Son but, à travers sa fondation Perspectives d’Avenir, est de
donner au plus grand nombre, aux jeunes et aux moins favorisés,
l’accès à l’éducation, à des formations qualifiantes, à la santé.
C’est pourquoi, elle pose les bases de la transformation sociale
et économique du pays en investissant prioritairement dans le
capital humain à travers la jeunesse, condition essentielle de son
développement.
Par la diversification de l’économie, rendre le pays plus attractif,
imaginer l’agriculture ou l’université de demain, Denis Christel
Sassou Nguesso nous invite à une réflexion, avec un souhait : des
perspectives partagées pour un avenir commun.
Hommage et soutien aux actions citoyennes, Denis Christel Sassou
Nguesso accompagne leurs nombreuses initiatives et projets.
Ce livre est un appel à la mobilisation de tous les acteurs au
développement : l’État, les collectivités, la société civile, les ONG,
les entreprises publiques et privées…
Toujours faire plus, toujours faire mieux, des réflexions, une voie,
un dessein pour le Congo et chacun de ses citoyens.

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