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a Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (DDHC) est le texte fondamental de la

Révolution française, qui énonce un ensemble de droits naturels individuels et collectifs et les
conditions de leur mise en œuvre. Ses derniers articles sont adoptés le 26 août 1789[A 1].

Elle comporte un préambule etlolarticles qui mêlent des dispositions concernant les droits de
trois catégories de personnes: les « droits des hommes » (les Français, les étrangers ou les
ennemis)[1] qui reprennent des dispositions du Droit des gens, les « droits des citoyens » (les
citoyens français)[2] qui rappellent ou renforcent les libertés publiques et les « droits de la
Société » (la Nation)[3] qui sont, à proprement parler, constituants.

La valeur constitutionnelle de la Déclaration est réaffirmée par le Conseil constitutionnel


depuis 1971[4]. Ses dispositions sont de droit positif et se placent au sommet de la hiérarchie
des normes.

La Déclaration marque tout d’abord la fin de la monarchie absolue en France: il s’agit d’un
changement radical du système de gestion de l’Etat. Le pouvoir passe des mains de
l’aristocratie aux mains du peuple. Cet effort pour une République sera décrit ici par la lutte
contre l’Ancien Régime. La transformation des moeurs politiques, la libéralisation et les
nouveaux droits des citoyens sont des nouveautés révolutionnaires dans l’Europe de l’époque.
C’est l’amorce d’un changement d’attitude à l’égard du pouvoir de l’Etat: celui-ci sera
désormais soumis au contrôle social. Cette participation de la société à la destinée de la
France sera démontrée en analysant les bases d’une nouvelle société. Nombreux sont les
historiens qui critiquent la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen pour motif
qu’elle a substitué l’anarchie à l’Ancien Régime. On lui reproche aussi ses formules trop
abstraites, qui sont en fait la cause du manque d’expérience de ses rédacteurs pour ce qui est
de la chose publique. Toutefois, il faut noter que c’est ce texte qui a fait naître, en grande
partie, la notion de droit positif. C’est avant tout contre l’absolutisme imprévisible du pouvoir
royal qu’on éprouvait le désir de réglementer de manière exhaustive, précise et surtout par
écrit, la façon d’exercer la tâche publique. C’est le début de la notion de droits subjectifs et
publics de l’individu vis-à-vis de l’Etat. Cette notion n’était jusqu’alors connue que du droit
naturel. La Constitution de 1791 sera pionnière en la matière puisqu’elle fixera tout une série
de droits naturels et civils garantis par son texte approuvé, contre tout abus de la part de l’Etat.
Ces droits positifs sont le trait marquant du changement d’attitude à l’égard de l’Ancien
Régime. Ce dernier était la source d’injustices et d’arbitraire, alors que le nouveau courant
juridique apporté par la Déclaration prône l’égalité et la sécurité du droit. Ces nouvelles
conceptions vont peu à peu s’étendre au reste de l’Europe. D’une part la toute jeune
République française va mener une véritable « croisade » contre ses voisins européens, afin de
« délivrer les citoyens de la tutelle absolutiste monarchique à laquelle ils sont soumis », et
d’autre part, le contact des autres peuples européens avec les révolutionnaires français va leur
amener un souffle nouveau de révolte contre l’Ancien Régime.

La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793 a été rédigée par une
commission dont faisaient partie Saint-Just (guillotiné le matin du 28 juillet 1794) et Hérault
de Séchelles (guillotiné le 5 avril 1794).

La paternité du texte est souvent attribuée pour sa majeure partie à Hérault de Séchelles dont
le style mais surtout l'écriture se retrouvent sur la plupart des documents de travail de cette
commission. Cette dernière a abouti également à la Constitution de l'an I qui ne fut jamais
appliquée mais dont l'application fut souvent réclamée par la gauche française jusqu'au début
du XXe siècle. Le premier projet de Constitution de 1946 fait d'ailleurs référence à cette
déclaration.

Ce qui distingue la Déclaration de 1793 de celle de 1789, c’est la tendance égalitaire qui

L’Assemblée réunie à Versailles par la convocation des États généraux pour trouver une
solution fiscale au déficit de l’État, se déclare Assemblée nationale en réunissant les trois
ordres, dont elle décide l’abolition, puis s’institue Assemblée nationale constituante, et décide
de rédiger une déclaration des principes fondamentaux à partir desquels sera établie une
nouvelle Constitution. Elle se réunit pour cela après avoir pris les décrets des 4 et
11 août 1789 sur la suppression des droits féodaux, qu’elle reprendra dans l’article premier.

La discussion débute le 9 juillet avec le rapport de Jean-Joseph Mounier présentant un ordre


de travail pour la rédaction d'une Constitution débutant par une déclaration des droits[A 2].

La Déclaration des droits a été discutée par les députés à partir d'un projet de vingt-quatre
articles[A 3] proposé par le sixième bureau[A 4], dirigé par Jérôme Champion de Cicé[5]. Ce projet
sera modifié en profondeur au cours des débats. L’attribution du texte primitif à La Fayette
inspiré par la Déclaration d'indépendance des États-Unis est donc erronée. L’abbé Grégoire
proposait que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen soit accompagnée de celle
des devoirs.

Le texte a été voté article par article du 20 au 26 août 1789 par l'Assemblée nationale. La
discussion s'interrompt le 26 août 1789 après l'adoption de l'article 17 relatif au droit de
propriété, afin de laisser la place à la discussion des articles de la Constitution elle-même[A 1].
Un certain nombre de décrets pris postérieurement par l'Assemblée, en particulier celui du
3 octobre 1789 permettant aux particuliers et aux sociétés de prêter de l'argent avec intérêt,
seront ratifiés le soir du lundi 5 octobre 1789 par Louis XVI à Versailles, sur l’exigence de
l’Assemblée nationale qui utilisa la pression d’une foule vindicative venue de Paris,
initialement pour d’autres revendications.

Article détaillé : Journées des 5 et 6 octobre 1789.

Promulguée par le roi par des lettres patentes données à Paris, le 3 novembre 1789, cette
Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen qui comportait 17 articles, suivie des 19
Articles de constitution (1789) et d'un certain nombre de décrets de l'Assemblée nationale pris
entre celui du 4 août qui « détruit entièrement le régime féodal » et celui du 3 novembre 1789
qui décrète « que tous les parlements du royaume continueront de rester en vacance », est la
dernière ordonnance royale[6]. Elle est le préambule de la constitution de 1789, et restera celui
de la Constitution de 1791[réf. nécessaire].

Contenu

La Déclaration pose les principes de la société, base de la nouvelle légitimité. Chaque article
condamne les institutions et les pratiques de l’Ancien Régime (absolutisme, administration
centralisée) : « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation ». La
Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen légitime la rébellion des députés contre la
monarchie en déclarant quatrième droit imprescriptible de l’Homme, la « résistance à
l’oppression ».

Les constituants déclarent les droits qui appartiennent à tout individu de par la nature même
(Préambule : « droits inhérents à la nature humaine » et ce ne sont pas des droits créés par les
Révolutionnaires, mais des droits naturels "constatés"). C’est l’aboutissement de la
philosophie des Lumières du XVIIIe siècle.

L’article 1 énonce le principe d’égalité selon lequel « Les hommes naissent et demeurent
libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité
commune. » C’est à la fois l’aboutissement et la principale requête du programme
révolutionnaire, à savoir l’abolition de la société d’ordres et de privilèges de l’Ancien
régime[19].

Ce principe se retrouve constamment repris dans la législation révolutionnaire et républicaine,


puis dans les déclarations de droits internationales, en s’étoffant[20].

L’article 2 qui énumère les droits naturels et imprescriptibles de l’homme, présentés


conformément à la conception libérale du XVIIIe siècle :

• la liberté[21],
• la propriété,
• la sûreté,
• la résistance à l'oppression.

Ces droits naturels et imprescriptibles sont antérieurs aux pouvoirs établis, ils sont considérés
comme applicables en tout temps et en tout lieu.

De nombreux articles sont consacrés à la liberté, premier des droits de l'homme selon l'article
2 : l’article 1er (« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits », les articles 4
et 5 (qui cherchent à définir et à circonscrire la liberté, limitée seulement par la loi et définie
par « tout ce qui ne nuit pas à autrui »), les articles 7, 8 et 9 (qui précisent les caractères de la
liberté individuelle : présomption d’innocence, obligation d'une motivation légale), les articles
10 (proposé par Louis de Castellane, 1758-1837, emprisonné sous la Terreur, et Jean-Baptiste
Gobel, 1727 - mort guillotiné le 13 avril 1794) et 11 (proposé par le duc Louis Alexandre de
La Rochefoucauld d'Enville, 1743 - tué le 4 septembre 1792 par des volontaires qui faisaient
la chasse aux aristocrates) sur la liberté d'opinion, de presse et de conscience.
L’égalité est affirmée à l’article 1er en tant que principe régissant l'attribution des droits,
l’égalité devant l’impôt à l’article 13 (satisfaction des revendications dans les cahiers de
doléances), l’égalité face à la loi à l’article 6 (égalité dans l’accès aux charges publiques sans
autres distinctions que les capacités individuelles).

La propriété, droit naturel et imprescriptible de l'homme (second droit de l'homme selon


l'article 2) est, en outre, inviolable et sacrée (article 17). Selon cet article 17, « La propriété
étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité
publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et
préalable indemnité. »[22]

Les articles qui définissent le citoyen dans l’organisation du système politique sont beaucoup
plus vagues, et orientés par la défiance vis-à-vis de l’Ancien Régime. Selon l’article 6, la loi
est l’expression de la volonté générale, l’expression de la souveraineté, source des pouvoirs
publics, qui sont divisés selon l’article 16 (séparation des pouvoirs).

Selon l’article 15, les agents publics sont responsables de leur administration puisque la
société a le droit de leur en demander compte.

Il n’est pas question par contre de droits sociaux, qui découlent d'une définition différente du
mot "droit": la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen détermine la légitimité des
actes, alors que les droits sociaux définissent des garanties matérielles.

Les Constituants manient des idées générales, des concepts théoriques bien plus qu’ils ne
cherchent à connaître les conditions concrètes de gouvernement d’un peuple. Ils ont posé des
principes transcendants. La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen a une valeur
générale. Selon le mot de Jules Michelet, elle constitue le « credo du Nouvel Âge », mais rien
n’est précisé quant à son application concrète ; ce sera le travail des législateurs. Ce texte sera
révéré par tous les régimes qui se rattachent à la tradition républicaine.

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