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Des premiers jumelages franco-allemands à la loi de 1992 qui légitime enfin la coopération
décentralisée. D¶une époque de tutelle à une décentralisation qui devient la règle : l¶ouverture
et l¶échange économiques et culturels comme nécessités pour le développement local et
régional. La pratique des jumelages, dès les premières années qui ont suivi la Libération, fait
des communes les pionnières de la coopération décentralisée.
Cette phase fondatrice, portée par les communes, est suivie dans les années 70 par l¶entrée en
jeu des régions à travers la coopération transfrontalière. Acteurs de la construction
européenne, les communes, les départements, les régions et les groupements développent dès
le début des années 70 des relations directes avec les institutions européennes.
La solidarité avec le Sud sert aussi de moteur à la coopération décentralisée, relayée par la
volonté des collectivités locales de situer leur développement dans un contexte européen et
international.
La loi du 2 mars 1982 ne faisait mention, dans son article 65, que de la coopération
transfrontalière.
La notion d¶action extérieure des collectivités territoriales a été reconnue un an plus tard, par
la circulaire du Premier ministre du 26 mai 1983 qui créé le délégué pour l¶action extérieure
des collectivités locales.
La loi du 6 février 1992 autorisait les collectivités territoriales françaises à signer des
conventions avec des autorités locales étrangères dans le respect des engagements
internationaux de la France. Cependant, elle avait omis de préciser quel type d'action pouvait
y être intégré; en particulier, elle n'avait pas fait mention de l'aide au développement que
pouvaient apporter les collectivités territoriales. De même, la loi de 1992 n'avait pas songé à
donner un socle juridique aux nombreuses subventions accordées par les collectivités
territoriales au moment de catastrophes naturelles, au titre de l'aide humanitaire d'urgence.
Cette adoption, résultat d'une étroite collaboration entre le ministère des Affaires étrangères et
européennes, le ministère de l'Intérieur, le Conseil d'Etat et le Parlement, permet ainsi aux
collectivités territoriales françaises de nouer des partenariats avec d'autres autorités locales
étrangères, sans risque juridique. Il s'agit d'une importante avancée qui permettra d'éviter des
annulations des coopérations entreprises, au motif de défaut d'intérêt local comme certains
tribunaux administratifs l'avaient déjà fait en première instance.
Sur le plan juridique d'abord, il s'ajoute à la loi dite Oudin-Santini qui permet aux communes,
aux établissements publics de coopération intercommunale, aux syndicats mixtes chargés des
services publics d'eau potable et d'assainissement ainsi qu'aux agences de l'eau d'affecter
jusqu'à 1% de leur budget à des actions de coopération et de solidarité internationale.
La coopération décentralisée peut donc désormais s'exercer sur des bases nouvelles, solides et
dynamiques, dans un climat de confiance entre l'Etat et les collectivités territoriales.
L¶action extérieure des collectivités territoriales regroupe l¶ensemble des actions menées à
l'international par les régions, les départements, les communes et leurs groupements. Ces
actions incluent non seulement la coopération décentralisée, mais également l¶aide
humanitaire et d¶urgence, les actions de promotion économique et de rayonnement culturel.
Elles ne reposent pas nécessairement sur des engagements conventionnels avec une autorité
locale étrangère.
La coopération interrégionale recouvre toute coopération entre des régions françaises et des
entités de taille régionale étrangères, notamment au sein de l¶Union européenne. Ces relations
n¶impliquent pas forcément un voisinage géographique. Une illustration de cette forme de
coopération est donnée par le partenariat des régions Rhône-Alpes, Bade-Wurtemberg,
Catalogne et Lombardie.
Les 26 régions, plus des trois-quarts des départements, la quasi-totalité des grandes villes et
des communautés urbaines, de très nombreuses communes moyennes ou petites et un nombre
croissant de structures intercommunales sont impliquées dans des projets de coopération à
l¶international. Au total, 4754 collectivités territoriales françaises et près de 12000 projets
ménés ont été répertoriées dans l'Atlas français de la coopération décentralisée et des autres
actions extérieures.
Coopération décentralisée et autres actions extérieures : état des lieux (PDF, 87 Ko)
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Le plus souvent ces relations prennent la forme de la coopération décentralisée, régie par les
articles L. 1115-1 et suivants du code général des collectivités territoriales, sous forme de
conventions avec des autorités régionales et locales étrangères, reconnues dans notre
législation depuis 1992. Ces conventions sont librement conclues, sous la seule réserve du
respect des engagements internationaux de la France et que le partenaire ne soit pas un Etat
souverain (avec des modalités particulières pour l¶outre-mer).
Les collectivités territoriales peuvent aussi mener des opérations de promotion économique et
culturelle, des interventions d¶urgence ou de solidarité entrant dans la catégorie plus large de
l¶action extérieure des collectivités locales, reconnue depuis une circulaire du Premier
ministre de 1983.
Les acteurs locaux français peuvent aussi appartenir à des réseaux, généralistes ou
thématiques, à l¶échelle européenne ou mondiale. Leurs associations jouent un rôle important
dans la nouvelle Organisation mondiale de collectivités locales, Cités et Gouvernement
Locaux Unis (CGLU), fondée à Paris en mai 2004 et dont le siège est à Barcelone.
Les collectivités territoriales sont aussi impliquées de plus en plus dans des coopérations,
transfrontalières ou interrégionales, dans l¶Union européenne et son voisinage et sont appelées
à développer leur présence dans les programmes communautaires et multilatéraux.
Dans le cadre d¶une croissance modérée et régulière, la part des actions des structures
intercommunales tend à s¶accroître depuis quelques années. 69 groupements de communes
sont à ce jour impliqués dans des liens de coopération décentralisée.
Les zones choisies par les collectivités territoriales françaises sont : d¶abord l¶Afrique
francophone, ensuite la Chine et l¶Asie du Sud-Est, une présence encore limitée mais en
progression en Amérique du Sud, des percées intéressantes dans l¶Afrique lusophone et
anglophone, enfin une forte présence dans les pays d¶Europe médiane (Pologne, Roumanie,
Hongrie...). Les collectivités territoriales sont aussi impliquées de plus en plus dans des
coopérations, transfrontalières ou interrégionales, dans l¶Union européenne et son voisinage et
sont appelées à développer leur présence dans les programmes communautaires et
multilatéraux.
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vV Afrique subsaharienne et océan Indien : avec une concentration sur le Burkina Faso, le
Mali et le Sénégal,
vV Caraïbes.
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31,4 % du total, hors pays de l'Union européenne ayant adhéré avant 2004, avec une
concentration sur la Roumanie et la Pologne, la République tchèque, un développement récent
sur la Hongrie et une présence significative en Russie.
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Il est à noter que pour les 52 pays de l'ensemble francophone (adhérents à l'OIF. plus
l'Algérie), on recense 1352 liens, ceux-ci pouvant faire double emploi avec les catégories
géographiques déjà signalées ou avec l'appartenance à la catégorie pays en développement.
S¶ajoutent à ces partenariats recensés dans l'Atlas français de la coopération décentralisée sur
France Diplomatie, de nombreuses opérations unilatérales des régions, départements,
communes et de structures intercommunales, notamment de promotion économique ou
culturelle à l¶étranger, ainsi que des relations de partenariat pour lesquelles les contacts
préliminaires sont en cours, pouvant donner lieu ultérieurement à conclusion de conventions
de coopération décentralisée.
Les priorités géographiques constatées correspondent donc dans l¶ensemble aux données de
l¶histoire et à nos intérêts, ainsi qu¶aux grandes tendances économiques du monde
contemporain.
Au cours des derniers mois une tendance s¶est faite jour vers une plus grande cohérence des
actions menées à la lumière de stratégies géographiques (actions vers la Russie, la Chine, le
Maghreb«), de logiques thématiques (gouvernance de proximité, aménagement du territoire,
services publics locaux, eau, développement durable) dans la suite des engagements de
Johannesburg et de Kyoto, avec un développement des réflexions à l¶échelle des régions en
liaison avec l¶ensemble des acteurs du territoire. La coordination avec le réseau diplomatique
s¶approfondit.
Dans les zones géographiques où les collectivités françaises sont peu ou pas présentes, la
France a lancé une politique volontariste de développement des coopérations décentralisées.
Des fonds géographiques ont été mis en place avec succès dans les pays émergents. Une
bourse-projets de la coopération décentralisée a été lancée sur le site de France Diplomatie
afin de recenser dans tous nos pays partenaires des projets de développement local menés par
des collectivités locales étrangères qui pourraient intéresser des collectivités territoriales
françaises.
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La coopération décentralisée française est financée d¶abord par les collectivités territoriales
sur leurs fonds propres.
Le reste provient des cofinancements du ministère des Affaires étrangères et européennes qui
peut en fonction d¶un certain nombre de critères apporter un soutien financier aux collectivités
territoriales ou aux réseaux nationaux et aux dispositifs de coordination ou de concertation
régionale.
Depuis trois ans, le ministère des Affaires étrangères et européennes, en collaboration avec les
préfectures de région et les ambassades, conduit une politique de partenariat avec les
collectivités territoriales, fondée sur des appels à projets triennaux et annuels. Ce dispositif
transparent et respectueux de l'autonomie des collectivités territoriales a été bien reçu par
celles-ci. Environ 250 collectivités y répondent chaque année.
Ce nouveau dispositif dont la visibilité a été améliorée tient compte des priorités de l'Etat
telles qu'elles ont été arrêtées le 5 juin 2009 lors de la réunion du CICID, présidée par le
Premier Ministre, Monsieur François Fillon. Elles correspondent à la fois aux grandes
orientations de notre politique de coopération et aux domaines d'excellence des collectivités
territoriales. L'objectif reste en effet la mobilisation des collectivités territoriales, d'abord sur
leur savoir-faire en matière de développement de territoires et celles des acteurs locaux, en
leur proposant un partenariat qui puisse donner plus de cohérence et d'efficacité à leurs
actions.
Les cofinancements accordés par le ministère des Affaires étrangères et européennes se sont
élevés en 2007-2009 à 12,5 millions d'euros, à 4,22 millions d'euros en 2008 et en 2009 et à
4,5 millions d'euros dans le cadre de l'appel à projets 2010.
En ce qui concerne les financements des collectivités territoriales sur leurs fonds propres, les
flux d'Aide publique au développement se sont élevés en 2009 à 70 M¼ (72 M¼ en 2008, 62
M¼ en 2007, 54 M¼ en 2006, 50 M¼ en 2005). Cette progression s'explique notamment par la
mise en place pour la 4ème année consécutive d¶une télédéclaration de l¶Aide publique au
développement des collectivités territoriales. Cet outil place la France en première ligne, en
termes d¶innovation, dans le calcul annuel des montants affectés ou versés par les collectivités
territoriales dans le cadre de projets menés dans des pays en développement ou au bénéfice
d¶organisations internationales multilatérale Cette déclaration en ligne ainsi que la
dématérialisation complète de l¶ensemble de la procédure ont ainsi permis une nette
amélioration, en terme quantitatif et qualitatif, des méthodes de collecte statistique réalisée
par la Délégation pour l'action extérieure des collectivités territoriales du ministère des
Affaires étrangères et européennes (DAECT). Une meilleure communication sur l¶APD
auprès des collectivités territoriales a également joué en ce sens.
La loi Oudin relative à la coopération internationale des collectivités territoriales a par ailleurs
joué un rôle incitatif accru. Celle-ci permet aux communes et aux établissements publics de
coopération intercommunale de financer, sur le budget des services publics de l'eau et de
l'assainissement, des actions de coopération décentralisée, d'aide d'urgence ou de solidarité
dans les domaines de l'eau et de l'assainissement. Le plafond des dépenses est fixé à 1% des
ressources affectées jusqu'ici à ces services.
Toutefois, les chiffres déclarés par les collectivités territoriales doivent être nuancés. Toutes
n¶ont pas répondu et les dépenses sont souvent sous-évaluées (ex : salaires des personnels en
mission non comptabilisés). On peut donc estimer que 115 millions d¶euros au moins est
dirigée par les collectivités territoriales vers des partenaires en développement (APD). Par
ailleurs, on estime globalement à 230 millions d¶euros les dépenses à l¶international des
collectivités territoriales (APD incluse).
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La DAECT recueille et analyse les informations relatives à l'action extérieure des collectivités
territoriales. Elle met en oeuvre la stratégie de l'Etat en matière d'appui à la coopération
décentralisée et veille à la cohérence entre l'action extérieure de l'Etat et celle des pouvoirs
publics locaux.
Une stratégie de l'État sur les orientations françaises pour l¶action internationale des
collectivités territoriales a été adoptée en octobre 2010. Ce document a été élaboré suite à une
large concertation auprès des membres de la Commission nationale de la coopération
décentralisée (CNCD).
Orientations françaises pour l¶action internationale des collectivités territoriales (PDF, 2 Mo)
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Devant l¶importance accrue accordée aujourd¶hui au partenariat face aux enjeux globaux, il
faut se féliciter du rôle croissant des collectivités territoriales au Sud et au Nord et de la
nécessité d¶établir des partenariats renouvelés, tant avec les pays émergents qu¶avec les
interlocuteurs traditionnels de la France en Afrique, sur le pourtour méditerranéen, dans le
monde francophone et dans le voisinage de nos collectivités territoriales françaises d¶outre-
mer.
C¶est pour tenir compte de ces évolutions que le ministère des Affaires étrangères et
européennes a créé une Direction générale de la mondialisation, du développement et des
partenariats (DGM), à laquelle est rattachée la Délégation pour l¶action extérieure des
collectivités territoriales (DAECT) qui assure le secrétariat de la CNCD.
Ces orientations ont fait l¶objet d¶une vaste consultation au sein de la CNCD tant au niveau de
l¶État (ministères concernés, Agence française de développement (AFD) et Culturesfrance)
que des associations nationales représentatives des collectivités territoriales (Associations des
maires de France, des régions de France, du Conseil des communes et régions d¶Europe,
Assemblée des départements de France, et Cités Unies France).
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vV avec les pays où la France n¶est pas massivement engagée, mais où une demande des
partenaires locaux étrangers se manifeste, elle assure une présence plus sélective et
plus lisible, sur des thèmes d¶intervention mieux définis, en privilégiant les domaines
d¶excellence des collectivités locales (eau, assainissement, patrimoine, ingénierie
culturelle, actions sur la fracture numérique, formation professionnelle) ;
vV avec les pays émergents, la priorité est donnée à l¶innovation, au développement
durable, aux actions relatives au climat, à la coopération universitaire et économique
dans le cadre de partenariats ;
vV avec les collectivités européennes et plus largement les collectivités des pays
développés, la France souhaite donner un nouveau souffle aux coopérations et
jumelages existants au moyen d¶échanges de bonnes pratiques, de partenariats avec les
sociétés civiles, de coopération économique. La France développe aussi des modalités
appropriées à la situation des nouveaux voisinages et à l¶espace méditerranéen, en
renforçant les dynamiques propres à la coopération transfrontalière.
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vV Mieux organiser la relation entre l¶État et les collectivités territoriales dans le cadre de
leur engagement international, par un dialogue approfondi et renouvelé avec les
associations représentatives et réseaux de pouvoirs locaux ; mettre ce dialogue au
service d¶une approche territoriale globale, transversale, multi-niveau et
multipartenaire.
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... avec la loi Oudin-Santini de 2005 qui permet aux collectivités et à leurs groupements
d¶affecter jusqu¶à 1 % de leur budget à des actions de coopération et de solidarité
internationale tandis que la loi Thiollière de 2007 dégage la coopération entre collectivités
locales françaises et étrangères de la contrainte de l¶intérêt local. De son côté, une directive
européenne de 2009 institue les Groupements européens de coopération territoriale.
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... par les cofinancements des projets mutualisés, par des outils innovants en ligne
(téléprocédures, atlas français et bourse-projets de la coopération décentralisée), par le soutien
aux réseaux régionaux et nationaux (groupes pays de Cités Unies France...), aux plates-formes
thématiques et multi-actrices (par la coordination sur le terrain » avec le réseau
diplomatique français).
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... au sein de la Commission nationale de la coopé- ration décentralisée, des chantiers
géographiques (Chine, Inde, Brésil, pays émergents) et thématiques (migrants, coopération
universitaire, livre et lecture, jeunes et jumelages-coopération...).
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... avec des appels à projets annuels ou triennaux dématérialisés favorisant la mutualisation et
la coordination entre les collectivités territoriales, sur des priorités thématiques claires et
négociées. Ce nouveau dispositif favorise l¶appui institutionnel, le développement durable, le
développement économique et l¶intégration des jeunes.
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Le MAEE agit auprès de l¶Union européenne et des instances internationales
pour favoriser la reconnaissance de la coopération décentralisée en faveur du développement
et la pertinence d¶une approche territoriale du développement.
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L¶action internationale des collectivités territoriales porte le message de
la décentralisation et de l¶amélioration de la gouvernance locale. Au sein de l¶UE, le MAEE
défend le rôle des autorités locales et régionales dans le développement auprès des
organisations internationales.
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Dans ce cadre, les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent créer avec des
collectivités territoriales étrangères et leurs groupements, un groupement local de coopération
transfrontalière dénommé district européen, doté de la personnalité morale et de l'autonomie
financière. L'objet du district européen est d'exercer les missions qui présentent un intérêt
pour chacune des personnes publiques participantes et de créer et gérer des services publics et
les équipements afférents.
Afin d'aider les acteurs de la coopération transfrontalière dans la gestion de leurs projets, la
Mission Opérationnelle Transfrontalière (MOT) a élaboré un Guide opérationnel et financier
qui explicite notamment le cadre juridique de cette coopération.
vV Commission européenne :
http://ec.europa.eu/regional_policy/cooperation/index_en.htm