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Des premiers jumelages franco-allemands à la loi de 1992 qui légitime enfin la coopération
décentralisée. D¶une époque de tutelle à une décentralisation qui devient la règle : l¶ouverture
et l¶échange économiques et culturels comme nécessités pour le développement local et
régional. La pratique des jumelages, dès les premières années qui ont suivi la Libération, fait
des communes les pionnières de la coopération décentralisée.

Cette phase fondatrice, portée par les communes, est suivie dans les années 70 par l¶entrée en
jeu des régions à travers la coopération transfrontalière. Acteurs de la construction
européenne, les communes, les départements, les régions et les groupements développent dès
le début des années 70 des relations directes avec les institutions européennes.


 


  
 
   
       

La solidarité avec le Sud sert aussi de moteur à la coopération décentralisée, relayée par la
volonté des collectivités locales de situer leur développement dans un contexte européen et
international.

La loi du 2 mars 1982 ne faisait mention, dans son article 65, que de la coopération
transfrontalière.

La notion d¶action extérieure des collectivités territoriales a été reconnue un an plus tard, par
la circulaire du Premier ministre du 26 mai 1983 qui créé le délégué pour l¶action extérieure
des collectivités locales.

Quant à la coopération décentralisée, elle a obtenu sa consécration législative avec la Loi


d¶orientation du 6 février 1992 relative à l¶administration territoriale de la République qui
entoure cette coopération dans la limite des compétences des collectivités locales et dans le
respect des engagements internationaux de la France, et créé la Commission nationale de la
coopération décentralisée (CNCD).


 
  
    
  
  

La loi du 6 février 1992 autorisait les collectivités territoriales françaises à signer des
conventions avec des autorités locales étrangères dans le respect des engagements
internationaux de la France. Cependant, elle avait omis de préciser quel type d'action pouvait
y être intégré; en particulier, elle n'avait pas fait mention de l'aide au développement que
pouvaient apporter les collectivités territoriales. De même, la loi de 1992 n'avait pas songé à
donner un socle juridique aux nombreuses subventions accordées par les collectivités
territoriales au moment de catastrophes naturelles, au titre de l'aide humanitaire d'urgence.

L¶adoption à l'unanimité par l¶Assemblée nationale, le 25 janvier 2007, de la proposition de


loi sur l'action extérieure des collectivités territoriales, déposée par Michel Thiollière,
Sénateur-Maire de Saint-Etienne, au lendemain de la mobilisation française suite au tsunami
de décembre 2004, lève ces incertitudes. Il modifie ainsi le Code général des collectivités
territoriales en introduisant des dispositions nouvelles permettant de compléter et de préciser
le droit en matière de coopération décentralisée. D'une part, les collectivités territoriales et
leurs groupements peuvent, dans le respect des engagements internationaux de la France,
conclure des conventions avec des autorités locales étrangères pour mener des actions de
coopération ou d'aide au développement. D'autre part, si l'urgence le justifie, les collectivités
territoriales et leurs groupements peuvent désormais également mettre en oeuvre ou financer
des actions à caractère humanitaire.

Cette adoption, résultat d'une étroite collaboration entre le ministère des Affaires étrangères et
européennes, le ministère de l'Intérieur, le Conseil d'Etat et le Parlement, permet ainsi aux
collectivités territoriales françaises de nouer des partenariats avec d'autres autorités locales
étrangères, sans risque juridique. Il s'agit d'une importante avancée qui permettra d'éviter des
annulations des coopérations entreprises, au motif de défaut d'intérêt local comme certains
tribunaux administratifs l'avaient déjà fait en première instance.

L'adoption définitive de ce texte avant la fin de la législature vient compléter le dispositif de


soutien et d'accompagnement de l'action extérieure des collectivités territoriales mis en place
ces dernières années.

Sur le plan juridique d'abord, il s'ajoute à la loi dite Oudin-Santini qui permet aux communes,
aux établissements publics de coopération intercommunale, aux syndicats mixtes chargés des
services publics d'eau potable et d'assainissement ainsi qu'aux agences de l'eau d'affecter
jusqu'à 1% de leur budget à des actions de coopération et de solidarité internationale.

S'agissant du dialogue entre l'Etat et les collectivités territoriales ensuite, il s'ajoute au


nouveau dispositif de cofinancement mis en place par le ministère des Affaires étrangères et
européennes, à la suite d'une large consultation avec les associations de collectivités
territoriales, afin de le rendre plus simple, plus lisible, mais également pour en faire un
instrument au service de nouveaux partenariats entre l'Etat et les collectivités. Ce nouveau
dispositif favorise l'appui institutionnel, le développement durable, la mutualisation, le
développement économique et l'intégration des jeunes. Il s'appuie pour se faire sur trois appels
à projets, proposant notamment une contractualisation sur trois ans avec les principales
collectivités territoriales françaises présentes à l'étranger, et en privilégiant des démarches
coordonnées.

La coopération décentralisée peut donc désormais s'exercer sur des bases nouvelles, solides et
dynamiques, dans un climat de confiance entre l'Etat et les collectivités territoriales.

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La coopération décentralisée regroupe l'ensemble des initiatives et actions de coopération


internationale menées par une ou plusieurs collectivités territoriales françaises (régions,
départements, communes et leurs groupements)d'une part, et une ou plusieurs autorités
territoriales étrangères et/ou leurs groupements d'autre part.
La coopération décentralisée repose sur des conventions liant la collectivité française à un
partenaire clairement identifié.

  
        

L¶action extérieure des collectivités territoriales regroupe l¶ensemble des actions menées à
l'international par les régions, les départements, les communes et leurs groupements. Ces
actions incluent non seulement la coopération décentralisée, mais également l¶aide
humanitaire et d¶urgence, les actions de promotion économique et de rayonnement culturel.
Elles ne reposent pas nécessairement sur des engagements conventionnels avec une autorité
locale étrangère.

    


  

La coopération transfrontalière est une forme particulière et très aboutie de la coopération


décentralisée. Elle correspond aux relations de voisinage qui s¶instaurent avec des partenaires
directement au travers des frontières terrestres de la France. On peut les étendre aux relations
qui existent de part et d¶autre d¶une frontière maritime (par exemple le Nord-Pas-de-Calais et
le Kent).

    

 


La coopération interrégionale recouvre toute coopération entre des régions françaises et des
entités de taille régionale étrangères, notamment au sein de l¶Union européenne. Ces relations
n¶impliquent pas forcément un voisinage géographique. Une illustration de cette forme de
coopération est donnée par le partenariat des régions Rhône-Alpes, Bade-Wurtemberg,
Catalogne et Lombardie.

  



Les 26 régions, plus des trois-quarts des départements, la quasi-totalité des grandes villes et
des communautés urbaines, de très nombreuses communes moyennes ou petites et un nombre
croissant de structures intercommunales sont impliquées dans des projets de coopération à
l¶international. Au total, 4754 collectivités territoriales françaises et près de 12000 projets
ménés ont été répertoriées dans l'Atlas français de la coopération décentralisée et des autres
actions extérieures.

  
Coopération décentralisée et autres actions extérieures : état des lieux (PDF, 87 Ko)

 


L'Atlas français de la coopération décentralisée : accès monde

L'Atlas français de la coopération décentralisée : accès France

!

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Au total, 4754 collectivités territoriales françaises (régions, départements, communes et


structures intercommunales) mènent des projets de coopération à l'international totalisant près
de 12000 projets dans 139 pays. Par le nombre de liens recensés et par leur ancienneté, c'est
l'Union européenne qui arrive largement en tête, avec un grand nombre de partenariats franco-
allemands (actuellement 2568).

Le plus souvent ces relations prennent la forme de la coopération décentralisée, régie par les
articles L. 1115-1 et suivants du code général des collectivités territoriales, sous forme de
conventions avec des autorités régionales et locales étrangères, reconnues dans notre
législation depuis 1992. Ces conventions sont librement conclues, sous la seule réserve du
respect des engagements internationaux de la France et que le partenaire ne soit pas un Etat
souverain (avec des modalités particulières pour l¶outre-mer).

Les collectivités territoriales peuvent aussi mener des opérations de promotion économique et
culturelle, des interventions d¶urgence ou de solidarité entrant dans la catégorie plus large de
l¶action extérieure des collectivités locales, reconnue depuis une circulaire du Premier
ministre de 1983.

Les acteurs locaux français peuvent aussi appartenir à des réseaux, généralistes ou
thématiques, à l¶échelle européenne ou mondiale. Leurs associations jouent un rôle important
dans la nouvelle Organisation mondiale de collectivités locales, Cités et Gouvernement
Locaux Unis (CGLU), fondée à Paris en mai 2004 et dont le siège est à Barcelone.

Les collectivités territoriales sont aussi impliquées de plus en plus dans des coopérations,
transfrontalières ou interrégionales, dans l¶Union européenne et son voisinage et sont appelées
à développer leur présence dans les programmes communautaires et multilatéraux.

Dans le cadre d¶une croissance modérée et régulière, la part des actions des structures
intercommunales tend à s¶accroître depuis quelques années. 69 groupements de communes
sont à ce jour impliqués dans des liens de coopération décentralisée.

     



 
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Les zones choisies par les collectivités territoriales françaises sont : d¶abord l¶Afrique
francophone, ensuite la Chine et l¶Asie du Sud-Est, une présence encore limitée mais en
progression en Amérique du Sud, des percées intéressantes dans l¶Afrique lusophone et
anglophone, enfin une forte présence dans les pays d¶Europe médiane (Pologne, Roumanie,
Hongrie...). Les collectivités territoriales sont aussi impliquées de plus en plus dans des
coopérations, transfrontalières ou interrégionales, dans l¶Union européenne et son voisinage et
sont appelées à développer leur présence dans les programmes communautaires et
multilatéraux.

Compte-tenu de niveaux de développement différents et de motivations de coopération très


variées (économique, institutionnelle, culturelle, de solidarité), il faut distinguer en termes de
projets menés :

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32,8 % du total, hors Union européenne

vV Afrique subsaharienne et océan Indien : avec une concentration sur le Burkina Faso, le
Mali et le Sénégal,

vV Afrique du Nord / Maghreb,

vV Asie du Sud-Est : principalement au Vietnam et en Chine,

vV Caraïbes.

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31,4 % du total, hors pays de l'Union européenne ayant adhéré avant 2004, avec une
concentration sur la Roumanie et la Pologne, la République tchèque, un développement récent
sur la Hongrie et une présence significative en Russie.

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25,5 % du total hors Union européenne.

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11,2% du total, hors Union européenne.

Il est à noter que pour les 52 pays de l'ensemble francophone (adhérents à l'OIF. plus
l'Algérie), on recense 1352 liens, ceux-ci pouvant faire double emploi avec les catégories
géographiques déjà signalées ou avec l'appartenance à la catégorie pays en développement.

S¶ajoutent à ces partenariats recensés dans l'Atlas français de la coopération décentralisée sur
France Diplomatie, de nombreuses opérations unilatérales des régions, départements,
communes et de structures intercommunales, notamment de promotion économique ou
culturelle à l¶étranger, ainsi que des relations de partenariat pour lesquelles les contacts
préliminaires sont en cours, pouvant donner lieu ultérieurement à conclusion de conventions
de coopération décentralisée.

Les priorités géographiques constatées correspondent donc dans l¶ensemble aux données de
l¶histoire et à nos intérêts, ainsi qu¶aux grandes tendances économiques du monde
contemporain.

Au cours des derniers mois une tendance s¶est faite jour vers une plus grande cohérence des
actions menées à la lumière de stratégies géographiques (actions vers la Russie, la Chine, le
Maghreb«), de logiques thématiques (gouvernance de proximité, aménagement du territoire,
services publics locaux, eau, développement durable) dans la suite des engagements de
Johannesburg et de Kyoto, avec un développement des réflexions à l¶échelle des régions en
liaison avec l¶ensemble des acteurs du territoire. La coordination avec le réseau diplomatique
s¶approfondit.

Dans les zones géographiques où les collectivités françaises sont peu ou pas présentes, la
France a lancé une politique volontariste de développement des coopérations décentralisées.
Des fonds géographiques ont été mis en place avec succès dans les pays émergents. Une
bourse-projets de la coopération décentralisée a été lancée sur le site de France Diplomatie
afin de recenser dans tous nos pays partenaires des projets de développement local menés par
des collectivités locales étrangères qui pourraient intéresser des collectivités territoriales
françaises.

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La coopération décentralisée française est financée d¶abord par les collectivités territoriales
sur leurs fonds propres.

Le reste provient des cofinancements du ministère des Affaires étrangères et européennes qui
peut en fonction d¶un certain nombre de critères apporter un soutien financier aux collectivités
territoriales ou aux réseaux nationaux et aux dispositifs de coordination ou de concertation
régionale.

Depuis trois ans, le ministère des Affaires étrangères et européennes, en collaboration avec les
préfectures de région et les ambassades, conduit une politique de partenariat avec les
collectivités territoriales, fondée sur des appels à projets triennaux et annuels. Ce dispositif
transparent et respectueux de l'autonomie des collectivités territoriales a été bien reçu par
celles-ci. Environ 250 collectivités y répondent chaque année.

Ce nouveau dispositif dont la visibilité a été améliorée tient compte des priorités de l'Etat
telles qu'elles ont été arrêtées le 5 juin 2009 lors de la réunion du CICID, présidée par le
Premier Ministre, Monsieur François Fillon. Elles correspondent à la fois aux grandes
orientations de notre politique de coopération et aux domaines d'excellence des collectivités
territoriales. L'objectif reste en effet la mobilisation des collectivités territoriales, d'abord sur
leur savoir-faire en matière de développement de territoires et celles des acteurs locaux, en
leur proposant un partenariat qui puisse donner plus de cohérence et d'efficacité à leurs
actions.

Les cofinancements accordés par le ministère des Affaires étrangères et européennes se sont
élevés en 2007-2009 à 12,5 millions d'euros, à 4,22 millions d'euros en 2008 et en 2009 et à
4,5 millions d'euros dans le cadre de l'appel à projets 2010.

En ce qui concerne les financements des collectivités territoriales sur leurs fonds propres, les
flux d'Aide publique au développement se sont élevés en 2009 à 70 M¼ (72 M¼ en 2008, 62
M¼ en 2007, 54 M¼ en 2006, 50 M¼ en 2005). Cette progression s'explique notamment par la
mise en place pour la 4ème année consécutive d¶une télédéclaration de l¶Aide publique au
développement des collectivités territoriales. Cet outil place la France en première ligne, en
termes d¶innovation, dans le calcul annuel des montants affectés ou versés par les collectivités
territoriales dans le cadre de projets menés dans des pays en développement ou au bénéfice
d¶organisations internationales multilatérale Cette déclaration en ligne ainsi que la
dématérialisation complète de l¶ensemble de la procédure ont ainsi permis une nette
amélioration, en terme quantitatif et qualitatif, des méthodes de collecte statistique réalisée
par la Délégation pour l'action extérieure des collectivités territoriales du ministère des
Affaires étrangères et européennes (DAECT). Une meilleure communication sur l¶APD
auprès des collectivités territoriales a également joué en ce sens.

La loi Oudin relative à la coopération internationale des collectivités territoriales a par ailleurs
joué un rôle incitatif accru. Celle-ci permet aux communes et aux établissements publics de
coopération intercommunale de financer, sur le budget des services publics de l'eau et de
l'assainissement, des actions de coopération décentralisée, d'aide d'urgence ou de solidarité
dans les domaines de l'eau et de l'assainissement. Le plafond des dépenses est fixé à 1% des
ressources affectées jusqu'ici à ces services.

Toutefois, les chiffres déclarés par les collectivités territoriales doivent être nuancés. Toutes
n¶ont pas répondu et les dépenses sont souvent sous-évaluées (ex : salaires des personnels en
mission non comptabilisés). On peut donc estimer que 115 millions d¶euros au moins est
dirigée par les collectivités territoriales vers des partenaires en développement (APD). Par
ailleurs, on estime globalement à 230 millions d¶euros les dépenses à l¶international des
collectivités territoriales (APD incluse).

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*       

   

 
     
  
  

La Commission nationale de la coopération décentralisée (CNCD) est l'instrument privilégié


du dialogue entre l'Etat et les collectivités territoriales. Présidée par le Premier ministre et, en
son absence, par le secrétaire d'Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie, la CNCD
rassemble à parité des représentants des associations nationales de collectivités locales et de
tous les ministères concernés par la coopération décentralisée.

Espace de dialogue et de concertation, elle peut formuler toutes propositions visant à


améliorer les modalités d'exercice de la coopération décentralisée. Dans le cadre de sa mission
légale consistant à formuler toute proposition tendant à renforcer » la coopération
décentralisée, la CNCD est susceptible d'être informée et d'étudier des questions pouvant lui
être posées par les élus et les administrations.

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Au sein du ministère des Affaires étrangères et européennes, la Délégation pour l'action


extérieure des collectivités territoriales (DAECT) est l'entrée unique pour l'appui à l'action
internationale des pouvoirs publics locaux. Son intégration récente à la Direction générale de
la Mondialisation, du Développement et des Partenariats (DGM) a permis de mieux insérer
l'appui à la coopération décentralisée dans la politique de coopération internationale de la
France.

La DAECT recueille et analyse les informations relatives à l'action extérieure des collectivités
territoriales. Elle met en oeuvre la stratégie de l'Etat en matière d'appui à la coopération
décentralisée et veille à la cohérence entre l'action extérieure de l'Etat et celle des pouvoirs
publics locaux.

Elle assure le secrétariat de la Commission nationale de la coopération décentralisée (CNCD).


Elle est chargée de la coordination interministérielle en la matière. Elle suit les évolutions
juridiques encadrant l'action extérieure des collectivités territoriales, notamment au sujet de la
coopération transfrontalière et au sein de l'Union européenne. Elle conseille les préfets sur le
contrôle de légalité. Elle accompagne les actions de développement, de solidarité
internationale et de coopération des collectivités territoriales. Elle élabore et met en place les
programmes de cofinancement de la coopération décentralisée.

 
  
  

Une stratégie de l'État sur les orientations françaises pour l¶action internationale des
collectivités territoriales a été adoptée en octobre 2010. Ce document a été élaboré suite à une
large concertation auprès des membres de la Commission nationale de la coopération
décentralisée (CNCD).

   

Orientations françaises pour l¶action internationale des collectivités territoriales (PDF, 2 Mo)





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En 2006, à l¶initiative du Premier ministre, un premier document intitulé Orientations pour la


coopération décentralisée avait été établi pour être ensuite porté à la connaissance des
associations d¶élus territoriaux représentées dans le cadre de la Commission nationale de la
coopération décentralisée (CNCD). Entre autres fonctions, la CNCD contribue au
renforcement de la coopération décentralisée, rassemblant à parité les associations de
collectivités et les administrations de l¶État.
Les élus avaient accueilli positivement cet effort de clarification des stratégies de l¶État,
notamment en termes de géographies et de thématiques prioritaires pour leur permettre de
mener librement des actions convergentes ou complémentaires.

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" 

Devant l¶importance accrue accordée aujourd¶hui au partenariat face aux enjeux globaux, il
faut se féliciter du rôle croissant des collectivités territoriales au Sud et au Nord et de la
nécessité d¶établir des partenariats renouvelés, tant avec les pays émergents qu¶avec les
interlocuteurs traditionnels de la France en Afrique, sur le pourtour méditerranéen, dans le
monde francophone et dans le voisinage de nos collectivités territoriales françaises d¶outre-
mer.

C¶est pour tenir compte de ces évolutions que le ministère des Affaires étrangères et
européennes a créé une Direction générale de la mondialisation, du développement et des
partenariats (DGM), à laquelle est rattachée la Délégation pour l¶action extérieure des
collectivités territoriales (DAECT) qui assure le secrétariat de la CNCD.

Ces orientations ont fait l¶objet d¶une vaste consultation au sein de la CNCD tant au niveau de
l¶État (ministères concernés, Agence française de développement (AFD) et Culturesfrance)
que des associations nationales représentatives des collectivités territoriales (Associations des
maires de France, des régions de France, du Conseil des communes et régions d¶Europe,
Assemblée des départements de France, et Cités Unies France).

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vV Encourager la coopération décentralisée en matière de développement des collectivités


territoriales, en privilégiant le secteur de la gouvernance locale et du développement
économique territorial (dont l¶agriculture et la sécurité alimentaire), par le biais
d¶appels à projets. Rechercher des partenariats de maître d¶ouvrage entre les
collectivités territoriales et l¶AFD, qui adapte ses modalités d¶intervention pour
faciliter ces partenariats.

vV Accompagner prioritairement la coopération décentralisée dans ses zones de


prédilection : l¶Afrique subsaharienne, la Méditerranée et la zone francophone ;
favoriser des approches régionales pouvant toucher plusieurs pays de la zone (fleuve
Niger, Balkans...).

vV Insérer cette coopération décentralisée dans une approche du développement centrée


sur le progrès des territoires, reconnus comme espaces pertinents et moteurs des
stratégies d¶aménagement, de développement économique et de cohésion sociale
(régions, aires métropolitaines, villes-centres, ensembles ruraux) ; reconnaître le
caractère réciproque de cette coopération pour qu¶elle intègre les apports des
partenaires et la contribution de communautés d¶habitants originaires de ces pays
partenaires dans la recherche de solutions aux défis auxquels les villes et territoires
français doivent répondre.
vV Reconnaître et utiliser l¶expertise et le savoir-faire de nos collectivités, de leurs élus et
des personnels territoriaux, en mettant l¶accent sur le renforcement institutionnel, le
développement territorial durable (Agenda 21), les finances publiques locales, la
formation et les services aux citoyens. Promouvoir des solutions d¶inspiration
française, mais adaptées à la situation des partenaires.

vV Concrétiser les engagements résultant de la Charte européenne de la Coopération en


matière d¶appui à la gouvernance locale (2008).

vV Articuler l¶action extérieure des collectivités territoriales avec l¶action bilatérale de la


France dans les pays émergents avec lesquels la France dispose d¶un partenariat
stratégique, en favorisant un mode de réciprocité construit autour des thèmes du
développement durable et du couple rayonnement±attractivité » de la France ± en
lien aussi avec l¶Agence française pour les investissements internationaux (AFII).

vV Mettre en pratique l¶engagement européen de la France, dans les relations


intracommunautaires (ou intracontinentales), en particulier pour la coopération
transfrontalière, en s¶appuyant plus fortement sur les financements européens ; tenir
compte du rôle spécifique des collectivités françaises des régions d¶outre-mer avec
leur voisinage géographique.

vV Renforcer la présence économique de la France, en valorisant les compétences propres


et les avantages comparatifs des collectivités territoriales en association avec le
secrétariat d¶État au Commerce extérieur et Ubifrance ;

vV Mobiliser la diversité culturelle des territoires français en soutenant l¶action de leurs


élus et populations pour les échanges culturels internationaux, en partenariat avec la
future Agence culturelle qui devrait offrir un cadre de consultation et d¶action
conjointe pérenne avec les collectivités territoriales.

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     % 


La stratégie française de la coopération décentralisée conduit à distinguer 4 orientations


spécifiques selon les pays :

vV avec les pays en développement au cœur de l¶action des collectivités locales en


matière d¶aide au développement, la France renouvelle son approche sur la
coopération décentralisée. Elle privilégie le soutien à la gouvernance locale, le
développement économique territorial, l¶agriculture autosuffisante et, d¶une manière
générale, le renforcement des compétences des collectivités territoriales pertinentes
pour la réalisation des Objectifs du millénaire ;

vV avec les pays où la France n¶est pas massivement engagée, mais où une demande des
partenaires locaux étrangers se manifeste, elle assure une présence plus sélective et
plus lisible, sur des thèmes d¶intervention mieux définis, en privilégiant les domaines
d¶excellence des collectivités locales (eau, assainissement, patrimoine, ingénierie
culturelle, actions sur la fracture numérique, formation professionnelle) ;
vV avec les pays émergents, la priorité est donnée à l¶innovation, au développement
durable, aux actions relatives au climat, à la coopération universitaire et économique
dans le cadre de partenariats ;

vV avec les collectivités européennes et plus largement les collectivités des pays
développés, la France souhaite donner un nouveau souffle aux coopérations et
jumelages existants au moyen d¶échanges de bonnes pratiques, de partenariats avec les
sociétés civiles, de coopération économique. La France développe aussi des modalités
appropriées à la situation des nouveaux voisinages et à l¶espace méditerranéen, en
renforçant les dynamiques propres à la coopération transfrontalière.

V  
"

vV Mieux organiser la relation entre l¶État et les collectivités territoriales dans le cadre de
leur engagement international, par un dialogue approfondi et renouvelé avec les
associations représentatives et réseaux de pouvoirs locaux ; mettre ce dialogue au
service d¶une approche territoriale globale, transversale, multi-niveau et
multipartenaire.

vV Mieux associer en amont les collectivités territoriales aux stratégies nationales


destinées à répondre aux enjeux globaux (changements climatiques, eau, accès au
numérique, alimentation, mobilité internationale des jeunes...) et pour préparer les
négociations bilatérales ou multilatérales quand elles touchent au développement
régional et local.

vV Renforcer la cohérence et la lisibilité des actions entreprises, par l¶actualisation


continue des outils d¶information comme l¶Atlas de la coopération décentralisée, qui
pourrait comprendre une base de données des bonnes pratiques et des projets
innovants ; renforcer la coordination entre les collectivités ± y compris européennes ±
présentes sur un même territoire pour une meilleure application des principes de la
Déclaration de Paris, et améliorer la fonction de coordination de l¶ambassade pour
l¶ensemble de l¶action extérieure française, favoriser la mise en place de plates-formes
thématiques multi-acteurs sur la base des premières expériences (eau, ville, tourisme,
solidarité numérique).

(
 


*
 
!     


 
        
... avec la loi Oudin-Santini de 2005 qui permet aux collectivités et à leurs groupements
d¶affecter jusqu¶à 1 % de leur budget à des actions de coopération et de solidarité
internationale tandis que la loi Thiollière de 2007 dégage la coopération entre collectivités
locales françaises et étrangères de la contrainte de l¶intérêt local. De son côté, une directive
européenne de 2009 institue les Groupements européens de coopération territoriale.

*
 
j     
 
     

... par les cofinancements des projets mutualisés, par des outils innovants en ligne
(téléprocédures, atlas français et bourse-projets de la coopération décentralisée), par le soutien
aux réseaux régionaux et nationaux (groupes pays de Cités Unies France...), aux plates-formes
thématiques et multi-actrices (par la coordination sur le terrain » avec le réseau
diplomatique français).

*
 
-      
... au sein de la Commission nationale de la coopé- ration décentralisée, des chantiers
géographiques (Chine, Inde, Brésil, pays émergents) et thématiques (migrants, coopération
universitaire, livre et lecture, jeunes et jumelages-coopération...).

*
 
.  


 
 
 
... avec des appels à projets annuels ou triennaux dématérialisés favorisant la mutualisation et
la coordination entre les collectivités territoriales, sur des priorités thématiques claires et
négociées. Ce nouveau dispositif favorise l¶appui institutionnel, le développement durable, le
développement économique et l¶intégration des jeunes.

*
 
1 
 
         



 
Le MAEE agit auprès de l¶Union européenne et des instances internationales
pour favoriser la reconnaissance de la coopération décentralisée en faveur du développement
et la pertinence d¶une approche territoriale du développement.

*
 
( 
    
    
     
  


 L¶action internationale des collectivités territoriales porte le message de
la décentralisation et de l¶amélioration de la gouvernance locale. Au sein de l¶UE, le MAEE
défend le rôle des autorités locales et régionales dans le développement auprès des
organisations internationales.

  


  


    "      
  
  

La coopération transfrontalière constitue l'une des modalités les plus abouties de la


coopération décentralisée.

Dans ce cadre, les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent créer avec des
collectivités territoriales étrangères et leurs groupements, un groupement local de coopération
transfrontalière dénommé district européen, doté de la personnalité morale et de l'autonomie
financière. L'objet du district européen est d'exercer les missions qui présentent un intérêt
pour chacune des personnes publiques participantes et de créer et gérer des services publics et
les équipements afférents.

Afin d'aider les acteurs de la coopération transfrontalière dans la gestion de leurs projets, la
Mission Opérationnelle Transfrontalière (MOT) a élaboré un Guide opérationnel et financier
qui explicite notamment le cadre juridique de cette coopération.
       
  
  

  

Le cadre juridique de la coopération décentralisée transfrontalière en France est composé de


différents textes internes qui ont été codifiés dans le code général des collectivités territoriales
et d'accords internationaux.

Ces différents textes internes, dont la plupart s'appliquent également à la coopération


décentralisée interterritoriale, et les accords internationaux sont commentés dans le §2 ainsi
que dans les annexes de la circulaire ministère de l'Intérieur/ministère des Affaires Etrangères
NORINTB0100124C du 20 avril 2001.

Pour sa part, l'Union européenne encourage de longue date la coopération transfrontalière à


laquelle participent les collectivités territoriales, en particulier par le cofinancement
d'opérations dans le cadre de la nouvelle politique régionale, qui comprend l'objectif
coopération territoriale européenne » fondé sur l'expérience de l'ancienne initiative
communautaire INTERREG III.

Tous les renseignements utiles sur l'objectif coopération territoriale européenne »,


concernant notamment la coopération transfrontalière, pourront être recueillis sur différents
sites Internet :

vV Commission européenne :
http://ec.europa.eu/regional_policy/cooperation/index_en.htm

vV Délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale :


www.datar.gouv.fr

vV Mission Opérationnelle Transfrontalière : www.espaces-transfrontaliers.org

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