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04/02/11
Introduction :
Le droit commercial ne régit pas toute l’économie, en effet une partie de l’économie
n’est pas commerciale. C’est le cas de l’agriculture, des industries d’extraction, des
activités libérales. Toutes ses activités sont régies par un droit spécial ou par les règles du
Code civil. Aujourd’hui, en ouvrant le Code de commerce, on peut se demander si le droit
commercial n’est pas simplement une survivance. Dans le Code de commerce, on traite
d’activités qui ne sont pas strictement commercial. On traite ainsi d’activités libérales, etc1.
Le droit commercial permet de répondre à des besoins spécifiques de la vie des affaires.
De longue date, la doctrine a noté qu’il y avait trois exigences auxquels le droit commercial
à du dépendre.
Tout d’abord, les actions commerciales doivent être exercées de façon rapide. Ainsi,
selon l’article L110-3 du Code de commerce, la preuve est libre en droit commercial. De
plus, il y a une exigence de sécurité. Cela est essentiel et primordial pour les
commerçants. C’est dans cette mesure qu’a été mise en place la théorie de l’apparence.
Enfin, la troisième exigence correspond au crédit. Le crédit correspond à de la confiance
envers le cocontractant.
Ces exigences soutiennent ainsi l’édification du droit commercial. Mais elles vont
venir à être transposées en droit civil. Le droit commercial peut alors être considéré
comme un droit d’expérimentation. Certains vont même jusqu'à penser que le droit
commercial est soumis à des inconvénients. Le commerce en France touche de nombreux
codes. Le droit français, en matière de compétitivité n’est pas très bien classé.
Section 1 : Le domaine du droit commercial
Le droit commercial est une branche du droit privé. Le droit commercial peut alors
être considéré comme un droit spécial du droit privé. Ce n’est qu’au Moyen Age que l’on a
découvert cette spécificité entre le droit commercial et le droit civil. Il existe deux façons
d’appréhender le droit commercial. Il y a une façon subjective et une façon objective. Si
l’on s’attache aux sujets de droit, on applique le droit commercial à ceux qui ont la qualité
de commerçant. Si l’on s’attache aux actes juridiques nécessaires à la qualité
commerciale, nous nous trouvons dans la vision subjective.
Le commerçant se reconnait à la nature des actes qu’il fait. La nature des actes
dépend de la qualité de celui qui les faits.
A) La conception subjective
B) La conception objective
Suivant cette conception, les actes de commerces sont des opérations juridiques
qui obéissent à un corps de règles spécifique qui est le droit commercial. En ce sens, le
droit français connait le Code de commerce, et non le code des commerçants.
Tous les actes n’ont pas une nature commerciale prédéterminée. C’est le cas des
grands contrats de vente, du mandat, du dépôt. Toutes ses opérations peuvent être
utilisées aussi bien dans la vie commerciale que dans la vie civile.
Le domaine du droit commercial s’entremêle. Le Code de commerce n’appréhende pas de
manière cohérente un droit strictement commercial.
Avant le Code de commerce, le droit commercial n’est pas formel puisqu’il n’est pas
écrit. De plus, il s’agit d’un droit international. Concernant le commerce maritime, il existait
certains usages. Ce droit était alors imprégné de bonne foi puisqu’il fallait respecter la
parole donnée.
Les romains ont également connus un usage du droit commercial maritime.
Cependant, les romains n’aiment pas manier le commerce. C’est l’esclave qui était le
maitre de la boutique et la maitre du navire.
Au Moyen Age, le droit commercial est venu de l’Italie. Il y avait alors des citées
tenues par des commerçants. C’est le début des instruments du commerce contemporain.
En effet, c’est sur les marchés italiens qu’ont apparus les lettres de change, le droit fiscal,
etc. Cela a excellé très rapidement.
Le droit commercial s’est également développé à partir du droit des foires. Ces
commerces ont permis de développer des échanges commerciaux. En France, Jacques
Savari codifie en 1795 ses usages. Il codifie également les parères, c'est-à-dire les
usages commerciaux reconnus et pratiqués. L’ordonnance royale de 1673 viendra par la
suite codifier le commerce de terre. L’ordonnance de 1681 codifiera le droit maritime et le
commerce maritime.
Tous les métiers seront alors formés sous forme de corporations. Les corporations
concerneront les drapiers, le commerce des essences rares, etc. Cela conduit alors aux
principes de liberté et d’égalité de 1789. Le député D’Allâde supprimera toutes les
corporations avec les décrets des 2 et 17 février 1791 en accordant à toutes personnes le
droit « de faire telle négoce qu’elle trouvera bon ». Ce décret institut alors la Patente,
c'est-à-dire le premier impôt commercial. Les corporations seront anéanties totalement
avec le décret du 14 juin 1791.
B) Le Code de commerce
L’idée est venue du Consulat. Le Code de commerce a réuni cinq grandes lois par
la loi du 15 septembre 1807. Toutefois, le Code de commerce ne fut exécutoire à partir du
1er janvier 1808. La doctrine énonce alors que ce code est relativement mal écrit.
Cependant, cela est dû au fait que le Code de commerce fut instauré grâce à un
regroupement des différents usages. Pour certains, ce code était obsolète du fait de
l’approche de la Révolution Industrielle. Ce code a alors montré très vite ses limites.
Sous le Second Empire, une nouvelle poussée du capitalisme naissant est apparue
avec la construction des voies ferrées et les politiques de libre-échange. En 1852 apparue
le crédit foncier de France. L’activité bancaire est toujours libre, ce qui conduit à des
faillites importantes. En 1862 sera réorganisé les bourses de valeurs.
De 1870 à 1914, la Troisième République sera très favorable au libéralisme. Cela
permettra les plus grandes spéculations financières, notamment en validant les marchés
internes. Cela validera également le nantissement du fonds de commerce. La crise du
capitalisme est venue avec la montée du socialisme et un déploiement du droit du travail
et une volonté de protéger le cocontractant faible. C’est ainsi qu’a été réglementé le droit
des assurances. On a également voulu renforcer la légifération des baux commerciaux.
Durant la période d’occupation, pour résister à la volonté nazi de piller l’économie
française, des lois vont servir de barrières juridiques. Par la suite a été mis en place la
planification dès 1947 et jusqu’en 1982. De nos jours, c’est la technique de prévision qui
est en vigueur.
L'État s’est aussi associé aux capitaux privé en prenant le contrôle grâce aux
nationalisations. C’est le cas de Renault, de la distribution de gaz, d’électricité. En 1982,
après que Mitterrand soit élu, des mesures sont prises afin de nationaliser des entreprises.
Dès 1986, ses mesures ont été remises en cause après une alternance politique. En 1993
sont ainsi revenus privé de nombreuses entreprises. Toutefois, l'État reste proche de ses
entreprises.
A) Les sources
Le déclin de la loi est accentué par les pouvoirs reconnus aux autorités
administratives. Celles-ci disposent de pouvoirs règlementaires, comme c’est le cas de
l’autorité des marchés financiers.
a) Les usages :
Avant d’être règles de droit, le commerce est pratique. Lorsque ces bonnes
pratiques découlent, cela donne naissance aux usages. L’usage prend alors force de loi.
Le droit des affaires est un droit essentiellement coutumier.
Encore aujourd’hui, pour pouvoir rapporter la preuve de l’existence d’un usage, il
faut produire une attestation qui porte le nom de parère. Ces parères sont délivrés soit pas
les chambres de commerce et d’industrie, soit par les syndicats professionnels.
Le Code civil renvoi lui-même à ses usages. Les usages conventionnels vont être
établis par les parties. Ainsi, ils seront restreints dans leur opposabilité. On peut aussi
avoir des usages de place. De la même façon, entre des professionnels qui exercent des
activités différentes, l’un n’a pas forcément à connaitre des usages de la profession de
l’autre.
Du coup, il faut comprendre que la nature des usages conventionnels impose des
conséquences juridiques. Celui qui cherche à démontrer l’existence de l’usage doit en
rapporter la preuve comme il le fait de toutes clauses du contrat. Le juge, qui reste
souverain dans son pouvoir de qualification, peut ne pas respecter l’usage conventionnel.
La violation de l’usage conventionnel par le juge n’ouvre alors pas le droit à l’ouverture
d’une cassation. Ainsi, ses usages conventionnels sont très très faibles tant qu’ils ne sont
pas recensés par le bureau du Tribunal de commerce de Paris.
b) La règlementation professionnelle :
On voit renaitre une certaine forme de corporatisme du droit commercial édicté par
des syndicats professions. Il peut ici s’agir de codes de déontologie, de codes d’éthiques.
Ces codes n’ont pas véritablement de valeur juridique, excepté lorsque la loi y renvoi. En
revanche, ils vont édicter les bons comportements. On va ici trouver des obligations de
faire, qui, si elles ne sont pas respectées, pourront être délictuellement fautives. Si les
autorités règlementaires s’en saisissent, ces règlementations professionnelles auront une
valeur règlementaire. Ces règlementations ne peuvent pas contredire la législation.
Certaines institutions ont un pouvoir très important dans l’élaboration des traités
internationaux relatifs au commerce. Par exemple, la convention de La Haye, la chambre
de commerce internationale, l’international law association, etc. sont des sources du droit
international des affaires. La lex mercatoria permet, en matière de contrats internationaux,
aux arbitres qui sont conventionnellement investit de la mission de trancher un litige
d’utiliser, au-delà des sources formelles du droit, un système de droit coutumier. Cette lex
mercatoria, inspirée par les exigences propres du commerce international, a permis de
dégager peu à peu des grands principes du droit international des affaires.
Il y a une influence du droit des affaires sur le droit civil. Le droit des affaires à
provoquer une commercialisation du droit civil grâce aux sociétés commerciales et à
l’interposition de personnes morales. Ainsi, tout individu peut exercer des fonctions de
commerce. Le titre au porteur a été assimilé à un meuble corporel par le Code civil. Le
compte courant, réservé autrefois aux commerçants, a vu son application étendue par les
banques à de très nombreux clients non commerçants.
Les théories économiques et l’analyse économique du droit ont également
provoqué une modification, aussi bien du droit commercial que du droit civil.
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Jusqu’à présent, le droit commercial est moins formaliste que le droit civil. Ce droit
organise la circulation des richesses et à vocation à l’internationalisation. Mais ce droit
commercial peut également concerner des aspects de la micro-économie française.
Le droit commercial des affaires concerne autant les sociétés que les individus. Il se
soucie aussi bien des micro-entreprises que des grands groupes transnationaux de
sociétés. Les sociétés sont bien sur beaucoup plus puissantes que les personnes
physiques d’un point de vue économiques. Ainsi, on comprend pourquoi le Législateur à
consacrer des pans entier de la législation du droit commercial aux sociétés.
Le droit des sociétés sera dorénavant toujours en mouvement afin de l’adapter aux
évolutions du droit communautaire, mais aussi à la compétitivité internationale. Les
personnes physiques ne sont pourtant pas en reste, la question concerne plutôt leur
protection patrimoniale. Cette protection passe par la prise en conscience d’une
nécessaire dissociation du patrimoine personnel et du patrimoine professionnel. Les
personnes physiques sont également protégées des commerçants eux même. C’est ici
une atteinte réelle au principe d’unicité du patrimoine. Le droit de la consommation et le
droit de la concurrence permet toutes ses protections.
C’est cette prise en considération de la variété du droit commercial qui va mener à
une certaine variété.
Le droit des affaires doit être rapide. Le recours au formalisme permet d’assurer la
sécurité des transactions, que ça soit pour le consommateur qui se voit protégé de
certaines clauses du contrat, que ça soit des relations entre producteurs et
consommateurs. Le droit des affaires passe par un grand nombre d’opérations
aménageant la circulation de titre dont l’existence requiert un certain formalisme. C’est le
cas par exemple du chèque, de la lettre de change, des actions, des obligations, etc.
Grâce à ce formalisme, certain de ces titres sont négociables et peuvent être cédés
sans le formalisme de la cession de créance. Ainsi, le titre ne prouve pas seulement le
droit, il l’incarne et le représente. Du coup, le droit lui-même va pouvoir circuler. L’évolution
notable rend ce formalisme possible, il s’agit ici de la dématérialisation qui permet ce
formalisme. Cela passe alors par le recours à l’informatique pour la tenue des comptes
bancaires ou pour représenter des créances par exemple.
Il est intéressant là aussi de voir que, par la pratique des affaires, les mécanismes
juridiques n’ont rien d’abstrait. Ce sont les praticiens qui les créent, le Législateur venant
ensuite en corriger les effets néfastes pour la partie faible, qu’il s’agisse du professionnel
ou du consommateur. Le commerçant est toujours en quête de ce que l’on appelle
l’optimisation, et il est étonnant de voir que cette optimisation n’est pas seulement fiscale
mais qu’elle peut être d’ordre économique. On assiste alors à la création de montages
juridiques dans lesquels les praticiens assemblent différents contrats pour contourner une
situation qui normalement aurait dû être applicable.
Par exemple, en matière fiscale, et d’une manière générale, la fraude vient
sanctionner tout ce qui consiste à évincer soit la loi, soit les droit des créanciers. Mais pour
que la fraude soit appliquée, il faut que la cause subjective de l’acte ou des actes
présumé(s) frauduleux, soit exclusivement dédié au contournement du droit lui-même ou
du droit des créanciers. Ainsi, il y a une possibilité d’agir entre l’autonomie de la volonté et
la fraude. Il s’agit ici de l’habilité.
On voit se développer de plus en plus souvent un ordre public économique, soit
pour diriger l’économie, soit pour protéger les cocontractants faible, on parle alors de
protection. Bien souvent, on passe du contrat libre à un formalisme d’ordre public ou
même à l’institution de la société comme personne morale. Il s’agit par exemple ici des
contrats de transports, des contrats d’assurance, etc.
Enfin, le droit pénal des affaires permet de sanctionner certains comportements. Il
reste toutefois assez peu efficace. Le Législateur va probablement à l’avenir se concentrer
sur des sanctions civiles à même de frapper économiquement les entreprises.
Paragraphe 5 : L’interventionnisme économique
Les services publics utiles au commerce sont dans plusieurs ministères, regroupant
l’économie, les finances, le commerce, l’industrie, les PME et l’artisanat. Les transports
sont rattachés alors à un autre ministère. Il faut signaler que parmi les organismes de
l’institution centrale, l’institut de la propriété industrielle duplique l’ensemble des
commerces nationaux. Les AAI combinent respect des libertés et contrôle de l’autorité
publique ne relevant pas directement de l'État. Ces autorités ont donc des pouvoirs
ambigus. Dans d’autres matières, il faut mentionner l’autorité des marchés financiers qui a
pour mission de protéger l’épargne publique tout en organisant les marchés règlementés.
L’autorité de la concurrence a, quant à elle, pour mission le maintien de la concurrence
entre les opérateurs économique et ce dans un respect des libertés, sur fond de liberté
des prix, mais aussi de dérèglementation afin de faire disparaitre les monopoles. On peut
mentionner aussi l’autorité de régulation des communications électroniques et des postes
ainsi que la commission de régulation de l’énergie mais aussi le conseil supérieur de
l’audiovisuel qui, de façon spécialisé, calquent leurs régimes sur l’autorité de la
concurrence.
Enfin, il faut évoquer la très récente autorité de contrôle prudentielle issue de la
fusion du comité d’entreprises d’assurances et de la commission bancaire. Ces
entreprises donnent les agréments aux entreprises d’assurances et de banques.
Ces autorités ont des pouvoirs de coercition, de sanction, etc. avec des procédures
qui doivent respecter l’ensemble des principes applicables en matière judiciaire. Les
intérêts des professions sont représentés par les syndicats des commerçants et les
fédérations de ses syndicats constituées par branches professionnelles et par secteur
géographique voire par catégorie d’entreprises. A la tête de cet ensemble se trouve le
mouvement des entreprises de France (MEDF) qui joue un rôle important de formation par
exemple.
Les intérêts des consommateurs sont représentés au sein du Gouvernement,
aujourd’hui au sein d’un département chargé de la consommation et assisté de l’institut
national de la consommation. La direction générale de la concurrence, de la
consommation et de la répression des fraudes (DGCCRS) s’occupe non seulement du
contrôle des prix, mais elle aussi de la protection des consommateurs et dans certains cas
du maintien de la concurrence.
Il faut également évoquer la commission des clauses abusives qui donne des avis
et des recommandations sur les clauses qui paraissent imposées au consommateur et qui
risquent de conférer un avantage excessif aux professionnels. Enfin, des chambres de
commerce et d’industrie existent dans chaque région de France afin de représenter les
intérêts économiques en place. Ces chambres sont très anciennes et remontent à 1599
pour celle de Marseille. Il s’agit d’établissement public administratif. Il existe en leur sein
des membres titulaires élus. Leur activité s’est développé au plan local, ainsi elles sont
obligatoirement consultées sur les règlements ou toutes questions relatives aux usages
commerciaux (article L711-2 premièrement du Code de commerce). Elles peuvent
demander son avis à l’autorité de la concurrence pour les intérêts dont elle a à sa charge,
ainsi cela se rapproche à un pouvoir de saisine. Elles peuvent fonder et administrer des
établissements à usage de commerce. Elles administrent les bourses locales de
commerce. Elles ont le droit d’exploiter les outillages des ports et aéroports. Elles peuvent
organiser des établissements d’apprentissage. Du coup, elles ont développé auprès de
PME des missions d’assistance et de conseil. Ce sont elles qui ont créés les centres de
formalité des entreprises qui permettent à toutes les entreprises de souscrire en un même
lieu, et sur un même document toutes les déclarations auxquels elles sont tenues pour
leur création, leur modification ou la cessation de leur activité, et cela en matière juridique,
administrative, sociale, fiscale et statistique. Toutefois, les chambres de commerce et
d’industrie n’ont pas qualité à défendre en justice la qualité de commerçant.
Les chambres régionales de commerces et d’industrie réunissent les chambres de
commerce d’une même région. Elles animent ce réseau de chambres régionales.
Les artisans, de leur côté, voient leurs intérêts représenté par des chambres de métier et
d’artisanat, qui, à limitation des chambres de commerce, ont pour attribution spéciale de
tenir le répertoire des métiers et d’organiser l’apprentissage.
Depuis le décret D’Allarde, toute personne est libre de créer une exploitation
commerciale ou industrielle. Il s’agit ici d’un principe encadré et restreint. Du point de vue
de la liberté d’entreprendre, tous ce qui n’est pas interdit est permis. Ce décret est toujours
en vigueur. En effet, la liberté contractuelle de l’article 6 du Code civil découle de ce
décret. Dans la décision du 16 janvier 1982 concernant les nationalisations, le Conseil
constitutionnel a rattaché à la Déclaration des droit de l’homme le respect dû à la propriété
et à inclus la liberté d’entreprendre dans le cadre général de la liberté.
Bien entendu, il est toujours possible au Législateur d’encadrer ou d’interdit
l’exercice d’un commerce ou d’une industrie. Le principe à une valeur légale, ainsi son
encadrement ou son interdiction ne peut être encadrée que par une loi. Un décret ou un
arrêté ne peut, même sous le prétexte d’organiser la police du commerce, procéder à une
telle interdiction. A défaut, il est entaché d’excès de pouvoir, et un recours pour excès de
pouvoir permet son annulation devant les juridictions administratives.
En cas d’interdiction légale, le commerçant qui voit fermé son exploitation a droit à
une indemnité car il subit un préjudice, à moins que l’interdiction soit justifiée par un motif
d’ordre public. En principe, il faut que l’activité ainsi prohibé n’ai pas un caractère immoral,
nocif1. Ce principe de liberté peut encore être contredit par des monopoles. Ces
monopoles peuvent alors être organisés pour des motifs très différents. Ainsi, les
monopoles d’Etat avaient pu être établis dans un intérêt de sécurité publique ou en vue
d’une bonne exploitation ou pour des raisons politiques ou pour des raisons fiscales. Le
droit communautaire prévoit la sortie des monopoles présentant un avantage commercial.
Il aurait résulté parfois un aménagement, par exemple pour les télécommunications, ou
une suppression des monopoles, ce qui est le cas pour l’alcool. Par exemple, en France
subsiste le privilège de la Poste pour les courriers de moins de 50 grammes.
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Ce qui prouve aux yeux des tiers l'existence d'un commerce, c'est l'installation du
commerçant. Il s'agit ici de simples faits. Mais ces faits n'ont pas de force probante car il
peut y avoir une boutique mais pas de commerçant (artisan). Le magasin ne fait pas le
commerçant. Ce n'est pas parce qu'une personne est inscrite sur les listes électorales des
chambres de commerce qu'il est commerçant. Ce n'est pas non plus parce qu'une
personne est taxée sur le commerce qu'il est commerçant. Par exemple, certaines
associations de nature civile vont être imposées sur les sociétés. Auparavant, l'inscription
sur le registre de commerce et des sociétés était une situation de fait. Actuellement, il
s'agit uniquement d'une présomption légale, et donc elle peut être contredite. Ainsi, dès
qu'il faut qualifier le commerçant, il faut partir d'un faisceau d'indices, qualifier les faits,
analyser les actes...
Tout cela relève du pouvoir d'appréciation souveraine des juges du fond. La Cour
de cassation conserve un pouvoir de contrôle concernant la qualification établie par les
juges du fond pour reconnaître ou refuser la qualité de commerçant.
L'idée est de faire en sorte que le commerçant ne soit pas obligé d'engager tout son
patrimoine dans son commerce. Le législateur a été dans le sens de la protection du
commerçant dans sa vie personnelle.
a) la société unipersonnelle
Depuis 1985, une personne seule peut instituer une société en faisant un apport;
soit à une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée qui est une variété de société
à responsabilité limitée, soit à une société à variation simplifiée. Cette personne détient
100% du contrôle, en droit de vote et en capital de la société, mais pour autant elle n'a pas
la qualité de commerçant. La société, dès lors qu'elle est inscrite au registre des
commerces et des sociétés dispose de la personnalité morale et revêt en tant qu'EIRL une
nature commerciale et va pouvoir effectuer des actes de commerce. Finalement, le contrat
de société est ainsi une technique d'affectation patrimoniale. Le commerçant apporte son
fonds de commerce et devient associé de la société. La société, en tant que personne
morale, interposée entre l'apporteur associé et le fonds de commerce, disposera de la
qualité de commerçant, et donc supportera tous les risques.
Paradoxalement, les commerçants ont très peu suivi cette méthode de constitution
de société.
Elle correspond au droit des contrats, c'est une technique contractuelle d'affectation
du patrimoine. Le Code civil la définie comme l'opération par laquelle un ou plusieurs
constituants transfèrent des biens, des droits ou des suretés présents ou futurs à un ou
plusieurs fiduciaires qui, les tenant séparés de leur patrimoine propre, agissent dans un
but déterminé au profit d'un ou plusieurs bénéficiaires (article 2011 du Code civil).
Ex : des biens sont remis à des fiduciaires qui vont les administrer en vue de leur
transfert à un bénéficiaire. Le constituant peut alors être toute personne physique ou
morale.
En revanche, le fiduciaire est soit un établissement de crédits, soit une entreprise
d'assurance, soit un avocat. Comment créer un fonds de commerce géré par de telles
personnes?
La fiducie peut tout de même avoir un but lucratif puisqu'à peine de nullité, elle ne
peut procéder d'une intention libérale. Ainsi, soit il s'agira d'une fiducie de sureté, soit il
s'agira d'une fiducie à but lucratif.
Quelles sont les personnes qui peuvent le faire? Majeurs, mineurs émancipés et non
émancipés sous certaines conditions.
Quels sont les biens concernés? Distinguer 3 catégories :
– si la personne fait le choix de l'EIRL, il faudra obligatoirement qu'il affecte tous
les biens nécessaires à l'exercice de son activité professionnelle.
– Si certains biens sont accessoires, il peut (n'est plus obligé) les inclure dans le
patrimoine professionnel.
– Si aucun lien ne peuvent être fait entre des bien et l'activité professionnelle, ces
biens ne pourront jamais rentrer dans le patrimoine professionnel.
On maintient une certaine souplesse pour l'entrepreneur concernant sa
rémunération. Il détermine les revenus qu'il verse de son patrimoine professionnel à son
patrimoine personnel. L'entrepreneur peut cumuler la déclaration d'insaisissabilité et le
bénéfice de l'affectation du patrimoine. Les biens qui vont être affectés devront être
évalués. C'est un expert comptable qui va évaluer les biens. Ce qui réalise l'affectation
consiste en une manifestation unilatérale de volonté de l'entrepreneur. Cette manifestation
unilatérale de volonté est la déclaration que fait l'entrepreneur. Dès lors, l'EIRL est
constitué.
Des mesures de publicité sont prévues pour qu'il y ait opposabilité aux tiers sur un
registre. La déclaration doit en outre comporter un état des biens qui sont affectés à
l'activité professionnelle. La loi précise que l'on doit voir apparaître, la nature, la qualité et
la quantité de ses biens. Il faut aussi mentionner l'objet de l'activité professionnelle. S'il y a
affectation d'un immeuble, il faudra une publicité au bureau des hypothèques. La loi exige
encore une dénomination incorporant le nom de l'entrepreneur et l'ouverture d'un compte
bancaire dédié à chaque affectation.
Tout d'abord, il peut y avoir cession du patrimoine affecter, à titre gratuit ou onéreux.
Dans ce cas, si cela est fait à une personne physique, le patrimoine affecté est maintenu
dans le patrimoine du cessionnaire ou du donataire. Il y aura dépôt d'une déclaration de
transfert au registre auquel le dépôt aura été effectué, mais aussi publicité. Une fois ces
formalités accomplies, la reprise du patrimoine affecté sera opposable aux tiers.
Si le patrimoine affecté est cédé ou apporté à une personne morale, il y a transfert
de propriété mais il n'y a plus lieu à maintien de l'affectation. L'entrepreneur individuel peut
toujours renoncer à l'affectation. Il en va de même lorsque l'entrepreneur individuel
décède, mais il est toujours possible pour un héritier de maintenir l'activité.
Paragraphe 2 : le nom commercial
A) l'habitude
B) le caractère intéressé
Les articles L110-1 et L110-2 du Code de commerce établissent une liste des
professions commerciales.
L'article L110-1 du Code de commerce prévoit que l'achat peut être fait pour
travailler ou pour mettre en œuvre les produits achetés. Il s'agit ici d'une profession qui
s'apparente plus à celle de l'industrie, ou éventuellement de l'artisanat, que la profession
de distribuer.
Que sont les entreprises de distribution aujourd’hui? Que font-elles?
Ces entreprises font des achats pour les revendre. À cet égard, l'article L110-1 vise
tous les biens meubles. Les entreprises de distribution peuvent faire du commerce de
gros, il s'agit de négoce. Elle peuvent encore faire du commerce de détail. Dans ce cas, il
s'agit de distribuer de façon spécialisée des produits à des consommateurs, il s'agit donc
de marchands.
Aujourd’hui, on oppose plutôt la grande distribution et le petit commerce. Mais
parmi les marchands, la grande distribution va à la fois opérer en tant que négociant et
que marchand. Le petit commerce, lui, soit vit de son fonds de commerce, soit va se réunir
au sein de sociétés coopératives (articles L124-1 et suivants du Code de commerce).
Le législateur est intervenu très fréquemment pour fixer des règles applicables à
l'équipement commercial et pour protéger le commerce de détail et sa localisation dans
les villes. Une première réforme a mis en place une autorisation préalable. Dès lors que le
commerce faisait plus de 3000m² pour les commerces alimentaires et 2000m² pour les
autres commerces. Cela a conduit à certains rachats de groupes de distribution. La
réforme de la loi du 4 août 2008 porte de 300m² à 1000m² la procédure d'autorisation en
matière d'urbanisme commercial (article L3752-1 du fonds de commerce).
Le distributeur, dans un grand réseau de distribution, sont des personnes physiques
(cassation ass. Plén. 1er décembre 1995, dalloz 1996 jurisprudence p13/ la semaine
juridique 1996, 22355). les contrats cadres sont détachés de l'article 1129 du Code de
commerce imposant la fixation du prix. Ces arrêts sont passés du critère du prix au critère
de l'abus. Le législateur fait en sorte de trouver le juste milieu entre le maintien de grands
groupes commerciaux et des petits commerces.
La vente des immeubles peut être faite avec un caractère intéressé à titre habituel.
Ce sera le cas lorsque l'on est en présence de marchands de biens ou de promoteurs
immobiliers. La loi du 13 juillet 1967 répute actes de commerce tous achats de biens
immeubles en vue de les revendre.
En revanche, l'activité de construction immobilière est de nature civile, même
lorsqu'il s'agit de constructions en vue de la vente.
Le Code de commerce, dans son article L110-1, vise ici l'achat pour revendre après
la transformation, il vise également l'entreprise de manufacture. Dans le droit des contrats
spéciaux, on parle pour définir l'activité qui consiste à réaliser un travail déterminé par
autrui, de contrats d'entreprises (article 1763 du Code civil). Généralement, le droit
d'entreprises s'incorpore à l'entreprise de production. En effet, il est rare que l'entreprise
de production ne recourt pas à de la sous-traitance. Du coup, il peut arriver que le
constructeur ou producteur, passe avec d'autres entreprises des contrats de sous-
traitance avant de vendre le produit.
La sous-traitance englobe toute activité consistant à fabriquer ou à façonner un
produit pour compte exclusif d'un donneur d'ordres. La loi du 31 décembre 1975 protège
financièrement le sous-traitant. Elle s'applique aux marchés de travaux et elle permet au
sous-traitant d'obtenir des garanties concernant leur paiement et éventuellement une
action directe.
Dans tous ces contrats, nous sommes en présence de l'accessoire de l'entreprise
de production. On sera généralement toujours en présence d'une fourniture habituelle de
services, de produits ou d'activités de transformation avec un caractère intéressé. On sera
en présence de relation entre commerçants pour une même activité.
Par exemple, dès lors qu'on touche à quelque chose d'immobilier, on ne voit pas pourquoi
l'entrepreneur ne devrait pas être traité de commerçant. La Cour de cassation considère
que les entreprises de travaux et immobilières ont une nature commerciale.
b) les intermédiaires :
Il faut aussi évoquer le commissionnaire. Celui-ci agit en son propre nom, mais pour
le compte du commettant (article L132-1 du Code de commerce). Dans le contrat
d'agence commerciale, le mandant est connu des tiers. Dans le contrat de commission, le
commettant reste en retrait et n'apparait pas aux yeux des tiers. Ainsi, le commissionnaire
agit en son nom, mais pour le compte du commettant. Le commissionnaire est protégé par
un privilège sur la valeur des marchandises qui font l'objet de son obligation. (voir cours
yannick). Le commissionnaire peut se porter ducroire. Dans ce cas, il garantit la bonne fin
de l'opération auprès du commettant.
Enfin, les courtiers ne représentent pas mais rapprochent les parties pour que les
contrats soient conclus. Si les opérations sont commerciales, les courtiers sont
commerciaux. Si les contrats sont civils, il n'y a pas de création de clientèle. Le courtier est
un simple intermédiaire.